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Le Dictionnaire Universel Francophone donne comme définitions : « c’est une
impression produite sur l’œil par les diverses radiations constitutives de la
lumière » ou encore « un corps apparaît coloré parce qu’il ne diffuse et ne
réfléchit qu’une partie de la lumière blanche qu’il reçoit, ou parce qu’il émet
lui-même de la lumière s’il est porté à une température suffisante ».
La couleur est donc un attribut perceptif qui nous semble être une
caractéristique de l’objet observé. Il n’en est rien. Si c’est effectivement un
attribut perceptif, il est conçu dans le système visuel composé de l’œil et du
cortex visuel. L’œil capte la scène observée et envoie, via le nerf optique, les
informations au cortex qui les interprètent.
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Pour une surface, l’apparence colorée est due à la réflexion du flux lumineux
de la source de lumière par l’objet observé. Cette source de lumière est
composée de rayonnements électromagnétiques dont une gamme
relativement étroite de longueur d’onde sensiblement comprise entre 380 et
780 nm, est susceptible de stimuler l’œil (domaine du visible).
Décomposition de la lumière
blanche ( Expérience du prisme de
Newton) Le spectre visible par l’oeil humain
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Lors de l’interaction lumière/matière, différents phénomènes sont mis en jeu :
•Le rayonnement incident (1) éclaire l’objet. Il provient d’une source lumineuse dont une
caractéristique principale est son spectre qui correspond à la densité d’énergie en fonction de
la longueur d’onde ;
•Le rayonnement transmis (3) est la part de rayonnement lumineux passant à travers l’objet. Le
spectre de transmission est aussi caractéristique de l’objet. Dans le cas d’un objet totalement
opaque, il n’y a pas de transmission ;
•Le rayonnement absorbé (4) correspond à la part d’énergie absorbée par l’objet et
généralement transformée en chaleur ;
•Le rayonnement réémis (2) par l’objet peut se décomposer en deux lobes de diffusion:
la composante diffuse :l’énergie est réémise également dans toutes les directions. Cette
réflexion contient l’information liée à la couleur de l’objet,
la composante spéculaire : lorsque l’objet est brillant, cette composante est
principalement renvoyée symétriquement par rapport à la normale à la surface. Il s’agit
du reflet ou encore de la réflexion régulière. Si l’objet est mat, cette réflexion se produit
dans toutes les directions.
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La couleur est impérativement liée à trois facteurs:
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La source lumineuse
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La source lumineuse
La perception de la couleur varie fortement avec la source lumineuse.
La lumière du jour normale englobe toute la gamme de longueurs d'onde visibles, bien que sa
composition exacte soit extrêmement variable et dépende de divers facteurs tels que l'emplacement
géographique, les conditions météorologiques dominantes, l'heure, la pollution et la saison. C’est pour
cette raison qu’elle ne peut pas être utilisée comme source de lumière objective.
Les sources lumineuses artificielles, telles que les lampes au tungstène, les lampes fluorescentes et les
diodes électroluminescentes (LED) utilisées pour l'éclairage intérieur, sont également des sources
nominales de lumière blanche, bien que la composition de la lumière émise par ces sources varie
considérablement en fonction du type de lampe en question. Par exemple, les lampes au tungstène
apparaissent jaunâtres car la lumière qu'elles émettent est insuffisante dans la région bleue du spectre.
Les couleurs semblent différentes sous différentes sources d'éclairage. Toutefois, lorsque le système
visuel humain évalue les couleurs, il est en mesure de tenir compte de la nature de la source lumineuse,
par exemple en compensant certaines des carences de sources lumineuses artificielles particulières.
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La source lumineuse
La Commission Internationale de l’Éclairage (CIE) a défini des illuminants standardisés. Un illuminant est
un rayonnement conventionnel de répartition spectrale relative d’énergie. La source normalisée désigne
une réalisation pratique plus ou moins approchée de l’illuminant qui est caractérisé par sa courbe
d’émission spectrale relative.
Les illuminants A, B et C ont été introduits en 1931 avec pour but de représenter respectivement la
lumière moyenne d'une lampe à incandescence, la lumière directe du soleil et la lumière du jour. Les
illuminants D quant à eux représentent des phases de la lumière du jour, l'illuminant E est l'illuminant
d'énergie égale, tandis que l'illuminant F représente diverses lampes fluorescentes de compositions
variées.
L'illuminant A de la CIE est utilisé pour représenter la lumière typique d'un filament de tungstène d'une
ampoule domestique
L'illuminant B sert à représenter la lumière du soleil au zénith, avec une température de couleur corrélée
(TCC) de 4874 K,
l'illuminant C représente une lumière du jour moyenne avec une TCC de 6774 K
La série D d'illuminants est construite pour représenter la lumière naturelle du jour. Par exemple D50 a
une TCC de 5003K (c'est la lumière de "l'horizon"), tandis que les illuminants D65 ont une TCC de 6504K
(lumière à midi).
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La source lumineuse
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L’observateur – l’oeil
La couleur est une perception plutôt qu'une propriété d'un objet. La
sensation de couleur que nous éprouvons provient de l'interprétation
par le cerveau des signaux qu'il reçoit de l'œil via le nerf optique en
réponse à une stimulation par la lumière.
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L’observateur – l’oeil
Il existe trois sortes de cônes :
les cônes L : ils sensibles aux ondes moyennes-longues, autrement dit à la
lumière rouge (570 nm) et sont moyennement nombreux (30 %). Ils sont
caractérisés par la fonction colorimétrique X ;
les cônes M : ils sont sensibles aux ondes moyennes, autrement dit à la lumière
verte (530 nm) et sont nombreux (60 %). Ils sont caractérisés par la fonction
colorimétrique Y ;
les cônes S : ils sont sensibles aux ondes courtes, autrement dit à la lumière
bleue (420 nm) et sont peu nombreux (5-10 %). Ils sont caractérisés par la
fonction colorimétrique Z.
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La notion de triplet
L’objet coloré
Les corps semblent colorés car ils absorbent une partie de la lumière et
renvoie une autre partie sensible à l’oeil humain
Un objet est « blanc » parce que sa surface diffuse toutes les radiations de
la lumière et n'en absorbe aucune
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La colorimétrie a pour but de quantifier la couleur d’un objet et de rendre l’appréciation objective. Ainsi, ça
permet d’assurer un langage commun et sûr entre les techniciens.
Teinte, saturation, luminosité (ou valeur) sont les trois paramètres de description d'une couleur dans une
approche psychologique de cette perception. Cette expression désigne des modèles de description des
couleurs utilisés en graphisme informatique et en infographie, qui adaptent ces paramètres.
Les sigles TSL ou, en anglais HSL ( Hue, Saturation, Lightness) désignent de tels systèmes de description
des couleurs.
La teinte : est la forme pure d'une couleur en ce qu'elle s'oppose au blanc, au noir et au gris.
La saturation : estime la proportion de couleur chromatiquement pure contenue dans la sensation totale.
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La colorimétrie chiffre les couleurs selon trois valeurs :
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- La pureté d’excitation : vivacité d’une teinte, comment la couleur considéré
se rapproche plus ou moins de la couleur pure correspondante
Luminance = 100%
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Les trois attributs de perception de la couleur
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Les différents terminologies utilisés pour décrire une couleur
Puretés colorimétrique
S Pureté, vivacité Saturation
et d'excitation
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D’une manière générale, l’aspect coloré d’un corps est le résultat de sa teinte
et de sa saturation. Ces deux caractéristiques sont regroupées sous le terme
de chromaticité
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Variation des courbes de réflectance en fonction des trois
attributs de la couleur
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Il existe deux types de synthèse:
- Synthèse additive
- Synthèse soustractive
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La synthèse additive
Principe: Addition des trois couleurs primaires, rouge (R), vert (V) et
bleu (B) dans différentes proportions
Le noir ne figure pas dans le système additif, puisqu’il est obtenu par
absence de toute réflexion de la lumière
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La synthèse additive
Une situation de tous les jours dans laquelle un mélange de couleurs
additif est rencontré est celle des écrans, tels que ceux utilisés pour
la télévision couleur et les écrans d’ordinateur.
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La synthèse additive
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La synthèse soustractive
On réalise une synthèse soustractive lorsqu'on supprime une partie du
spectre d'une lumière afin d'obtenir une couleur différente. Pour
supprimer une partie du spectre d'une lumière, on peut utiliser des
filtres colorés. On projette une lumière blanche sur un écran, devant
lequel on va placer des filtres de différentes couleurs. Un filtre absorbe
une partie du spectre de la lumière blanche, qui contient toutes les
radiations (et donc toutes les couleurs) du visible, et « laisse passer »
les rayonnements appartenant à l'autre partie du spectre.
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La synthèse soustractive
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La synthèse soustractive
Jaune + magenta absorbent le bleu et le vert et laissent passer le rouge
Jaune + cyan absorbent le bleu et le rouge et laissent passer le vert
Magenta + cyan absorbent le vert et le rouge et laissent passer le bleu
Noir obtenu par la superposition des trois filtres
Blanc produit par l’absence de ces trois filtres
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Deux objets, qui ont la même couleur sous une source lumineuse
donnée (par exemple, la lumière du jour), peuvent avoir des couleurs
différentes lorsqu’ils sont exposés à une autre source de lumière (par
exemple une ampoule). Ce phénomène porte le nom de métamérisme.
On définit une paire d’objets possédant des courbes de facteur de
réflexion différentes, mais des coordonnées de couleur identiques sous
une source lumineuse donnée, comme étant des « objets métamériques »
ou une « paire métamérique ». Des objets qui possèdent les mêmes
courbes de facteur de réflexion, et qui ont donc les mêmes coordonnées
de couleur quelle que soit la source, sont dits « non métamériques » et
forment une « paire invariable ». Ce concept peut être étendu au cas où
deux objets apparaissent avoir la même couleur pour un observateur
donné, alors qu’ils n’ont pas la même couleur pour d’autres
observateurs. Cela résulte de petites différences dans la courbe de
réponse spectrale des observateurs. Cette différence est plus grande, par
exemple, entre un observateur humain et une photodiode.
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En moyenne, l’œil humain est capable de discerner plus de 350 000
couleurs différentes. Pour pouvoir étudier ou utiliser ces différentes
couleurs, il est plus qu’utile d’en effectuer un classement afin de
pouvoir les caractériser de manière simple et efficace.
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Le système Pantone
Dans de nombreuses industries telles que celles de l’industrie textile, de
la peinture et des encres, il est commun de produire une large variété
d’échantillons colorés par le mélange systématique de seulement
quelques colorants hautement chromatiques l’un avec l’autre et avec du
blanc, du noir et du gris. Non seulement les échantillons sont produits de
cette manière, mais le produit vendu est fabriqué de la même façon.
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Le système Pantone
Chaque couleur est identifiée de manière unique par un nom de type « P »
+ numéro (lesquels ne répondent pas à une logique particulière. Les
couleurs de ce nuanciers sont en fait créées à partir de 11 couleurs
fondamentales.
Ainsi, P493, une sorte de vieux rose, est composé de 20.3 % de « Warm
red », de 4.7 % de « Process blue » et de 75 % de « Transparent white ».
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L’Atlas de Couleur Munsell
Ce système, surtout utilisé aux USA, a été inventé par Munsell en 1909.
Le « Munsell Book of Color » définit plus de 1500 couleurs au travers de 40
pages (teintes).
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L’Atlas de Couleur Munsell
Une couleur est codée ainsi :
- La teinte est un code désignant la position sur le cercle des teintes
autour d’une teinte de base, de 1 à 10, 5 correspondants à la teinte de
base. Munsell définit 5 teintes de base et 5 teintes secondaires : R
(rouge), Y (jaune), G (vert), B (bleucyan), P (« pourpre ») et YR (orange),
GY (vert-jaune), BG (cyan foncé), PB (bleu violacé), RP (magenta foncé).
Chaque secteur est alors découpé en 10 intervalles pour donner une
roue chromatique de 100 teintes.
- La saturation commence à 0 (gris) et n’a pas de limite. Les couleurs «
normales » ont une saturation pouvant atteindre 20, mais le système
Munsell peut attribuer une saturation de 30 pour des couleurs fluos.
Ainsi, une couleur se voit attribuer un code du type « T L/S » (à noter
qu’en anglais, teinte = hue, luminosité = value et saturation = chroma,
ce qui donne un code de type H V/C). Par exemple, un rouge corail aura
comme notation Munsell « 10R 6/14 », « 10R » désignant la teinte
rouge-orangée, « 6 » la luminosité (lumineuse à 60 %) et « 14 » la
saturation (vivacité).
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L’Atlas de Couleur Munsell
Chaque couleur peut être décrite selon 3 attributs
Chroma
(Saturation)
Hue (Teinte)
Value
(Clarté)
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L’espace colorimétrique xyY
En 1931, La Commission Internationale de l’Éclairage a tenté de définir un modèle
colorimétrique fiable et standardisé au niveau mondial.
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L’espace colorimétrique xyY
L’espace xyY est obtenu à partir de l’espace XYZ
en se basant sur les formules suivantes :
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L’espace colorimétrique xyY
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L’espace colorimétrique xyY
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L’espace colorimétrique CIElab
(1976)
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Dans cette espace, une couleur peut être définie de deux façons :
b*
C a b
* 2 * 2 h tg *
1
a
Une couleur est alors définie par :
- Clarté : L* - Chromaticité : (a*, b*) ou (C*, h)
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L’écart de couleur dans l’espace
CIELAB est défini par:
ou
Avec
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ΔL* > 0 : l’échantillon est plus clair
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Le système CMC
Le système CMC (color measurement committee), surtout utilisé dans
l'industrie des textiles, a été normalisé en Angleterre en 1988. Ce n'est
pas un nouvel espace, mais une modification du CIELAB du point de vue
de l'évaluation des différences de couleurs. À la place des hypothétiques
sphères du Δ E*ab, le CMC définit mathématiquement des ellipsoïdes de
révolution avec des axes correspondant aux trois attributs d'une couleur
(teinte, saturation et luminosité).
Le système affecte à ces axes des coefficients qui sont variables suivant
les zones de couleurs et les applications. Par exemple, les ellipsoïdes
obtenus sont plus étroits et allongés dans la zone des oranges, alors
qu'ils sont plus larges et plus ronds dans la zone des verts. D'une façon
plus générale, la taille et la forme des ellipses changent lorsqu'on
augmente la saturation :
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Le système CMC
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Taille des ellipsoïdes (clarté donnée) dans le système CMC
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La ΔE*94
La formule ΔE*94, adoptée par la C.I.E. en 1994, se caractérise également
par l'introduction de paramètres de pondération pour tenir compte du
positionnement dans l'espace afin de compenser la non-uniformité du
CIELAB. Mais, ces paramètres sont plus simples et le système précise les
conditions d'observation. Cette nouvelle formule de différence est définie
par :
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La ΔE*94
La C.I.E. recommande l'observation dans les conditions suivantes :
un illuminant de type D65 avec un éclairement d'environ 1 000 lux ;
un environnement correspondant à un fond gris neutre C.I.E. L*100 =
50 ;
des échantillons de texture et de teinte uniformes, de dimensions
supérieures à 35 mm de côté, et placés côte à côte.
une observation à 50 cm de distance avec un champ de vision supérieur
à 40.
. 68
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Le spectrocolorimètre
Un spectrocolorimètre est constitué d’une sphère dont la surface
interne est un miroir. La source de la lumière est placée à l’entrée de la
sphère, et la lumière envoyée est réfléchie dans toute la sphère ; la
sphère est dite intégratrice car elle envoie de la lumière sur
l’échantillon dans toutes les directions avec un flux constant. Cela
permet d’éliminer toutes les irrégularités de mesure dues aux zones
d’ombre et aux défauts de surface. Seules la lumière réfléchie à un
angle de 8° par rapport à la perpendiculaire à l’échantillon est analysée
grâce à un monochromateur qui trie la lumière réfléchie suivant chaque
longueur d’onde.
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Le spectrocolorimètre
La Théorie de Kubulka-Munk
K 1 R max
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S 2 R max
K est la fraction du flux lumineux qui est absorbée (coefficient
d’absorption)
S est la fraction du flux qui est diffusée (coefficient de diffusion)
K/S est la force colorante
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Le spectrophotomètre
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Le spectrophotomètre
La loi de Beer-Lambert
Elle est appliquée à une solution d'épaisseur L, contenant une espèce
colorée B de concentration molaire effective [B], dans un solvant.
Elle s'écrit :
AB( λ) = log (Isolvant / Isolution) = ε(λ).L.[B]
* Isolvant et Isolution sont les intensités lumineuses transmises par la cuve de solvant
d'une part et la cuve de solution contenant l'espèce colorée d'autre part.
* L est la largeur de la cuve ou trajet optique en m (les chimistes emploient plutôt
le cm).
* [B] est la concentration molaire effective de l'espèce B en mol / L.
*ε(λ) est le coefficient d'absorption molaire ( coefficient d’extinction molaire ) en
L.mol - 1.m - 1 (ou en L.mol - 1.cm - 1). Il dépend de la nature du soluté et du
solvant, de la température et de la longueur d'onde.
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Couleur
λ(nm) absorbée Couleur perçue
Absorbée
380-439 Violet Jaune
439-495 Bleu Orangé
495-566 Vert Rouge
566-589 Jaune Violet
589-627 Orangé Bleu
627-780 Rouge Vert
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