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Références :
Ouvrage global :
Rasmussen, H., Rouleau, A. et Chevalier, S. (éditeurs scientifiques) 2006. Outils
de détermination d’aires d’alimentation et de protection de captages d’eau
souterraine. 311 pages. Document diffusé par le Ministère du Développement
Durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec.
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/souterraines/alim-protec/index.htm
L’exercice devra être terminé, pour l’ensemble des ouvrages visés, le 15 juin 2006.
Cependant, toute demande d’autorisation de captage soumise au ministre depuis le 15
juin 2003 doit être accompagnée d’une étude de détermination. Ce document s’adresse
donc aux spécialistes (consultants et gestionnaires) visés par la mise en place des
obligations réglementaires.
Chapitre 6 :
Charles Lamontagne2
Michel Ouellet2
Diane Myrand2
Les illustrations techniques ont été élaborées par Claude Dallaire en collaboration avec
les auteurs.
1
Centre d’études sur les ressources minérales
Université du Québec à Chicoutimi
555, boulevard de l’Université
Chicoutimi (Québec) G7H 2B1
2
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs
Direction des politiques de l’eau
Service de l’aménagement et des eaux souterraines
Édifice Marie-Guyard, B.P. 42
675, boulevard René-Lévesque Est
Québec (Québec) G1R 5V7
3
Department of Earth Systems Analysis (ESA)
International Institute for Geo-information Science and Earth Observation (ITC)
Hengelosestraat 99
7500 AA Enschede
Pays-Bas
Maintenant à :
IGP
CP 48671 CSP van Horne
Outremont (Québec) H2V 4T9
4
Département d’informatique et de mathématiques
Université du Québec à Chicoutimi
555, boulevard de l’Université
Chicoutimi (Québec) G7H 2B1
i
INTRODUCTION……………………………………………………………….. I-1
RÉFÉRENCES………………………………………………………………………………. R-1
INTRODUCTION
Le maintien de cet avantage relatif requiert cependant que des mesures soient prises
pour préserver de façon durable la qualité de la source d’approvisionnement. Une étape
essentielle à la protection des eaux souterraines captées par un ouvrage est l’estimation
de l’aire d’alimentation de cet ouvrage (Rasmussen et al., 2003), soit la portion du
territoire sur laquelle l’eau qui s’infiltre aboutira tôt ou tard au point de captage. C’est sur
cette portion du territoire que les risques de pollution doivent être minimisés, voire
éliminés.
Besoin de connaissances
La première étape de cette caractérisation est basée sur l’utilisation des informations
existantes sur le sous-sol du territoire étudié. Dès cette étape, il est primordial de
développer une compréhension générale des processus de formation des milieux
aquifères que l’on cherche à exploiter. Cette connaissance préliminaire de la genèse
des formations aquifères permet d’orienter les travaux visant à obtenir de l’information
additionnelle sur le sous-sol du territoire. L’obtention d’information nouvelle pour une
caractérisation hydrogéologique plus poussée peut faire appel à une grande diversité de
méthodes et d’outils d’investigation, tant sur le terrain que pour l’analyse des données. Il
est donc essentiel de connaître ces diverses possibilités méthodologiques, incluant
leurs avantages, leurs limites et leurs coûts, afin de choisir de façon éclairée les
méthodes les plus appropriées à un problème et un terrain donnés.
Ces diverses activités de caractérisation entraînent des coûts, mais elles permettent de
déterminer avec une justesse croissante les limites de l’aire d’alimentation d’un point de
captage d’eau souterraine. Comme les milieux géologiques ne peuvent pas être connus
de façon complète, une marge d’incertitude plus ou moins importante affecte toujours
l’estimation de l’aire d’alimentation d’un point de captage. Les connaissances sur la
genèse des formations aquifères mentionnées plus haut permettent le développement
de modèles conceptuels de milieux aquifères plus susceptibles de correspondre à la
réalité.
Cette nécessité de connaître le système aquifère réel a des incidences sur la pratique
du métier d’hydrogéologue; le présent ouvrage veut donc contribuer à une évolution de
cette pratique professionnelle. En effet, les aquifères réels ne sont que rarement
isotropes, homogènes et d’extension infinie comme le sont les systèmes équivalents qui
servent couramment à les modéliser. L’architecture interne complexe des premiers,
ainsi que leurs limites externes et les conditions de recharge fort variables, affectent les
trajectoires d’écoulement souterrain de façon significative. Une typologie des aquifères
I-3
du Québec devient alors un outil d’analyse important que doit moduler une bonne
reconnaissance des particularités locales. Ces aspects uniques que présentent chaque
aquifère entraînent que le présent ouvrage doit viser davantage à stimuler l’exercice du
jugement professionnel des hydrogéologues qu’à devenir un « livre de recettes »
purement technique à suivre aveuglément.
La pratique professionnelle doit donc évoluer vers une intégration accrue des modèles
géologiques, et de la géologie locale et régionale dans l’évaluation des aquifères et
dans la détermination des aires de protection. Cela implique une analyse résolument
tridimensionnelle des formations géologiques aquifères sollicitées qui utilise non
seulement l’information verticale disponible au site de captage (e.g. la description du
forage principal) mais aussi les cartes et les interprétations existantes du contexte
géologique du site du captage.
Plusieurs documents ont déjà été publiés par des organismes gouvernementaux de
divers pays pour orienter les démarches de protection des ressources en eaux
souterraines captées pour l’alimentation humaine. Mentionnons en guise d’exemples
quelques-unes des nombreuses publications d’organismes gouvernementaux des États-
Unis, tels le Guide de l’Environmental Protection Agency (USEPA, 1987) et le rapport du
U.S. Geological Survey par Franke et al. (1998). En Colombie-Britannique, le Well
Protection Toolkit (BCMELP, 2000) présente notamment un tableau comparatif de
diverses méthodes de détermination de l’aire d’alimentation d’un puits. En France, le
manuel de Lallemand-Barrès et Roux (1999) aborde plusieurs des aspects
réglementaires, scientifiques et techniques de la détermination de périmètres de
protection dans le captage d’eaux souterraines. Un certain nombre de ces documents
portent plus spécifiquement sur la protection les aquifères en milieu fracturé; c’est le cas
des rapports par Bradbury et al. (1991), par Risser et Barton (1995), et par Pochon et
Zwahlen (2003). Au niveau international, la Banque Mondiale a publié un Guide sur la
protection des eaux souterraines (Foster et al., 2002). Au Québec, le Guide pour la
détermination des périmètres de protection autour d’ouvrages de captage d’eaux
souterraines (MEFQ, 1995) résume la réglementation alors en vigueur, définit divers
périmètres de protection et présente une méthode de détermination de périmètres
basée sur une solution analytique de l’équation de l’écoulement souterrain.
Même si tous ces documents constituent des sources d’information fort utiles pour la
détermination de l’aire d’alimentation des ouvrages de captage et de zone de protection
des eaux souterraines captées, il est approprié de faire une mise à jour de la revue des
méthodes d’investigation. De plus, le besoin de mieux incorporer les considérations sur
la géologie des aquifères dans les efforts de protection des eaux souterraines se fait
sentir. En effet, la protection efficace de cette ressource requiert la connaissance de la
géologie du territoire étudié ainsi qu’une bonne compréhension des phénomènes
géologiques ayant contrôlé la formation des systèmes aquifères. En outre, les experts et
les gestionnaires ont de plus en plus besoin d’outils d’aide à la décision, si nous tenons
compte du fait que la protection des sources d’approvisionnement en eau souterraine
I-4
Contenu du document
Le chapitre premier de cet ouvrage présente une démarche générale visant une
protection adéquate des captages d’eau souterraine. Le chapitre 2 résume les notions
d’hydrogéologie essentielles à la détermination de l’aire d’alimentation d’un point de
captage. Les chapitres 3 et 4 visent à favoriser une meilleure utilisation des
connaissances géologiques dans la protection des sources d’approvisionnement en eau
souterraine. On y présente d’abord les principaux phénomènes géologiques qui
déterminent dans une large mesure la structure et la dimension des milieux aquifères,
ainsi que leurs propriétés hydrogéologiques. Puis les divers types de milieux aquifères
identifiés au Québec sont décrits dans leur environnement géologique. Le lecteur sera
alors en mesure de déterminer les aspects géologiques à investiguer, selon le contexte
et selon le problème hydrogéologique à résoudre. Le chapitre 5 décrit brièvement
certaines données existantes, ceci dans le but d’améliorer à faible coût les
connaissances. Le chapitre 6 présente un survol des nombreuses méthodes
d’investigation sur le terrain, incluant des levés géologiques, hydrogéologiques et
géophysiques. Les méthodes d’analyse de l’information, incluant des méthodes
cartographiques et numériques, sont résumées dans le chapitre 7; la sélection de ces
méthodes dépend en bonne partie de la quantité et de la qualité des données
disponibles sur le système aquifère. Finalement, le chapitre 8 offre des pistes pour le
développement d’outils d’aide à la décision adaptés à la détermination de l’aire
d’alimentation d’un captage d’eau souterraine.
1-1
- Est-ce que l’estimation est assez précise et fiable pour protéger adéquatement la
ressource?
- Quelles sont les informations pertinentes à obtenir pour préciser l’aire
d’alimentation?
- Sur quelles portions du territoire doit-on les collecter et quel budget accorder à
cette opération?
- Doit-on faire appel à des simulations plus complexes et plus coûteuses pour une
estimation plus précise?
- Quelles méthodes d’estimation d’aire d’alimentation utiliser?
- Ces méthodes vont-elles répondre adéquatement aux besoins?
Les réponses à ces interrogations sont généralement liées au contexte géologique dans
lequel se trouve l’ouvrage de captage, mais elles varient également selon les différentes
utilisations du territoire (contexte économique).
- L’étude s’inscrit dans une demande d’autorisation; elle est donc relative à
l’implantation d’une nouvelle installation de captage et incluse dans une étude
hydrogéologique globale. L’ampleur et la précision de l’étude de la ressource et
celles de l’étude de détermination des aires sont alors fortement liées, en
particulier par le nombre et la qualité des données de terrain. Cependant, pour
quantifier la ressource, l’ampleur à donner à l’étude hydrogéologique se
détermine principalement en fonction du débit d’exploitation, lequel constitue le
1-2
La figure 1.1 présente les principales étapes de la démarche générale et résume leurs
interactions. Ces étapes sont :
Comme l’illustre la figure, ces étapes peuvent se dérouler dans un ordre différent selon
les contextes. En premier lieu, l’ampleur de l’étude doit être déterminée (de très simple
à très complexe) et l’inventaire des zones à risque de contamination doit être réalisé.
Puis un premier bilan des données est effectué. Si les données suffisent à une analyse
de première estimation, celle-ci peut être entreprise. Sinon, l’acquisition de données
supplémentaires doit être menée. Si la réalisation d’une analyse de première estimation
suffit pour obtenir un résultat conclusif, l’étude peut se terminer à ce point. Sinon,
l’acquisition de données supplémentaires s’avère nécessaire. Lors de l’étape
d’acquisition de données, celles-ci devraient être suffisantes pour réaliser l’analyse
finale. Sinon, on revient à l’étape de l’analyse de première estimation afin de déterminer
les données manquantes. Si l’analyse finale permet de conclure, l’étude est terminée,
sinon on retourne à l’étape d’acquisition de données.
1-3
Suffisantes pour
Sinon
Suffisante
pour
Conclusions et recommandations