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Université Hassan II de Casablanca


Faculté des Sciences Aïn Chock
Département de Chimie
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Filière : Sciences de la Matière Chimie
Projet de Fin d’Études

Intitulé

Traitement des eaux usées

Présenté par :

Sous la direction de : Mr . TAHIRI

Année Universitaire 2022/2023

1
Résumé

L’objectif principal de ce travail est le traitement des eaux usées en général est celui du step
Médiouna (Casablanca) en particulier .

La première partie de cette étude a été consacrée à la définition des eaux usées ; leurs types
ainsi que leur impact sur l’environnement et la santé puis leurs différents paramètres physico-
chimiques et bactèriologiques et dérnièrement les procédés de traitement qui consistent en
quatre étapes principales (prétraitement, traitement primaire, traitement secondaire) .

Dans la deuxième partie nous avons déterminer les paramètres des eaux usées de Médiouna
expérimentalement ( p-H; DCO ; turbidité ; conductivité ….) .

Dans la dernière partie nous avons présenté les résultats de la partie éxperimentale et les
procédés de traitement choisis pour ce STEP (traitement par coagulation- floculation,
traitement biologique, traitement par procédé membranaire) et à la fin nous avons parlé sur le
traitement des boues qu’on a obtenu après traitement qui pose aussi problème dans la façon
de s’en débarrasser .

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Remerciements :

«L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour


changer le monde »
Nelsan MANDELA
Au terme de ce travail, Nous tenons à remercier vivement notre
encadrant Mr. TAHIRI pour ses directives précieuses, ses conseils
pertinents, sa disponibilité, son soutien, le temps et la confiance qu’il
nous a accordé durant la période de préparation de ce travail de
recherche. Nous remercions également très particulièrement et
solennellement tous les membres du jury pour l’honneur qu’ils nous ont
accordé en acceptant de juger notre travail. Sans oublier de remercier
tout le corps professoral de la Faculté des Sciences Ain Chock à
Casablanca, pour la formation prodigieuse qu’il nous a transmise. Nos
remerciements les plus vifs vont à nos collègues et nos familles, qui
nous ont manifesté toute leur attention, sympathie et soutien permanents
durant toute la période de ce projet. Que tous ceux et celles qui ont
contribué de près ou de loin à l’accomplissement de ce travail trouvent
l’expression de nos remerciements les plus chaleureux.

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Sommaire
I-Introduction…………………………………………………………………………………..7

Première partie
II-Définition d’un rejet ou un déchet……………………………………………………..……9
III-Effet des déchets sur l’environnement et la santé……………………………………..……9
IV-Différents types de traitement des rejets liquid………………………………………...…11
IV-1-Prétraitement …………………………………………………………………...11
IV-1-1-Dégrillage……………………………………………………………..11
IV-1-2-Désablage ………….…………………………………………………11
IV-1-3-Déshuilage……………………….……………………………………12
IV-2-Traitement primaire………………………………………………………..……13
IV-2-1-Coagulation-floculation………………………………………….……13
IV-2-2-L’adsorption ……………………………………………………….…13
IV-2-3-Oxydation chimique …………………………………………….……14
IV-3-Traitement secondaire………………………………………………………..…14
IV-3-1-Traitement aérobie ……………………………………………………14
IV-3-1-1-Le procédé par boues activées ……………………...………14
IV-3-1-2-Réacteur Biologique Séquentiel (SBR)……………..………14
IV-3-2-Traitement anaérobie …………………………………………………15
IV-3-2-1-Réacteur biologique séquentiel anaérobie (ASBR)…………15
IV-3-2-2-Lit de boues anaérobie à flux ascendant (UASB) ………….15
IV-4-Traitement tertiaire………………………………………………………...……16

Deuxième partie
V-Exemple de rejet : les lixiviats…………………………………………………………..…17
V-1– Origine des lixiviats ……………………………………………………………17
V-2- Composition des lixiviats………………………………………………….……17
V-3 –Types des lixiviats………………………………………………………………18
V-3-1- Les lixiviats jeunes ……………………………………………………...……18
V-3-2- Les lixiviats intermédiaires ……………………………………………..……18
V-3-3- Les lixiviats stabilisés …………………………………………………..……18

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V-4- Toxicité du lixiviat et impact sur l’environnement…………………………...…18

Troisième partie
VI-Traitement des lixiviats : cas des lixiviats de la décharge de Médiouna –Casablanca……19
VI-1- Description du site d’étude …………………………………………………….19
VI-2-Caractéristiques des lixiviats de Médiouna………………………………….….19
VI-3-Mode de traitement des lixiviats de Médiouna…………………………………21
VI-3-1-Traitement primaire par coagulation-floculation……………………..21
VI-3-1-1-Coagulation des particules……………………………….…21
VI-3-1-2-Coagulation - floculation ou formation des flocs…………..21
VI-3-2-Traitement secondaire biologique…………………………………….22
VI-3-3-Traitement tertiaire……………………………………………………23
VII-Traitement des boues……………………………………………………………………..25
VII-1- La déshydratation et le séchage…………………………………………….…25
VII-2- Elimination des boues physicochimiques…………………..…………………26
VIII-Conclusion …………………………………………………………………………...…27

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Listes des abréviations :
CE : Conductivité éléctrique
CF : Coagulation floculation
DBO5 : Demande Biologique en Oxygène au bout de 5 jours
DCO : Demande Chimique en Oxygène
MES : Matière En Suspension
MVS : Matière Volatile Sèche
pH : Potentiel hydrogène
SBR : Réacteur Biologique Séquentiel

Listes des figures :


Figure 1 : Exemple type de dégrilleur
Figure 2 : Exemple de déshuileur
Figure3 :Lagunage naturel
Figure4 :Procédé de boues activées
Figure5 :Turbidimètre
Figure6 : Conductimètre
Figure7 :pH-mètre
Figure8 :STEP Médiouna
Figure9 :Coagulation – floculation par décantation
Figure 10 : Coagulation – floculation par flottation
Figure11 :Traitement biologique par bioréacteur
Figure12 : Le procédé de traitement par osmose inverse
Figure13 : Boue en sortie de centrifugeuse
Figure14 : Séchage sous serre des boues
Listes des tableaux :

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Tableau I : Parmètres bactériologiques
Tableau II : Résultats des paramètres des eaux usées du STEP
Tableau III : Conditions générales d’admissibilité des eaux résiduaires
industrielles

Introduction générale :

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L'eau ne peut être considérée comme un simple produit commercial, elle doit
être classée comme un patrimoine universel qui doit être protégée, défendue et
traitée comme tel. Elle est une ressource vitale pour l’homme, sa survie, sa
santé, son alimentation ; également pour ses activités agricoles, économiques et
la qualité de son environnement en dépend étroitement. Cependant, elle est le
réceptacle universel de tout type de pollution.

L’utilisation des eaux génère un nouveau produit appelé effluent ou eaux usées.
En effet, les charges polluantes et toxiques contenues dans ces eaux ont des
origines diverses. Leur rejet dans le milieu naturel est la principale pollution qui
affecte les cours d’eaux et plus généralement tout le milieu naturel ce qui est
devenu une source de préoccupation majeure pour plusieurs pays dont le
Maroc.

Pour faire face à cette importante problématique, Les eaux usées, qu’elles soient
d’origine domestique ou industrielle, sont collectées par un réseau
d’assainissement complexe pour être traitées dans une station d’épuration avant
d’être rejetées dans le milieu naturel. En station, les traitements varient en
fonction de la nature de ces eaux usées et de la sensibilité à la pollution du
milieu récepteur.

Aujourd’hui, les usines de traitement des eaux usées sont devenues des usines
de dépollution compactes, couvertes, désodorisées, automatisées. Elles mettent
en œuvre des traitements de plus en plus performants, capables d’éliminer à la
fois la pollution carbonée, l’azote et le phosphore. Ces usines sont
dimensionnées pour traiter une certaine charge de pollution et assurer un rejet
conforme à l’arrêté préfectoral d’autorisation.

Dans ce travail de recherche documentaire, on s’est intéressé à la problématique


de traitement des eaux usées par différents types de procédés. Ce document est
scindé en trois grandes parties :
La première partie bibliographique sera consacrée à la définition des eaux usées,
leur effet sur l’environnement et la santé et leur caractérisation (paramètres ;
charge hydraulique …) et aux procédés de traitement des eaux usées (lagunage
naturel ; boues activées …) .
La deuxième partie concerne le mode expérimentale utilisé dans cette étude qui
comportera les matériels et les méthodes d’analyse .
Enfin ; la troisième partie sera réservée à la caractérisation des eaus usées de
Médiouna en se plenchant sur différents résultats obtenus lors de l’étude .

Première partie
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I. Définition des eaux usées et leur impact :

1- Définition :

Les eaux usées « effluents liquides » sont des eaux polluées par un usage
humain. Elles sont constituées de toutes les eaux de nature à contaminer les
milieux dans lesquels elles sont déversées (des polluants physiques, chimiques
ou biologiques).
Selon l’activité qui a conduit à la pollution des eaux, on distingue quatre
« familles » d’eaux usées :

 Les eaux usées domestiques :

Elles proviennent des différents usages domestiques de l'eau. Elles sont


constituées essentiellement d’excréments humains, des eaux ménagères de
vaisselle chargées de détergents, de graisses appelées eaux grises et de toilette
chargées de matières organiques
azotées, phosphatées et de germes fécaux appelées eaux noires.

 Les eaux usées industrielles :

Elles sont chargées en différentes substances chimiques organiques et


métalliques. Selon leur origine industrielle elles peuvent également contenir :
- des graisses (industries agroalimentaires, équarrissage) ;
- des hydrocarbures (raffineries) ;
- des métaux (traitements de surface, métallurgie) ;
- des acides, des bases et divers produits chimiques (industries chimiques)
- des matières radioactives (centrales nucléaires, traitement des déchets
radioactifs).

 Les eaux agricoles :

Les eaux agricoles issues de terres cultivées chargés d'engrais nitratés et


phosphatés, sous une forme ionique ou en quantité telle, qu'ils ne seraient pas
finalement retenus par le sol et assimilés par les plantes, conduisent par
ruissellement à un enrichissement en matières azotées ou phosphatées des
nappes les plus superficielles et des eaux des cours d'eau ou des retenues.

 Les eaux pluviales :

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Elles sont celles qui ruissellent à la surface du sol, sur les toits, vers le milieu
naturel ou vers le réseau d'assainissement.

2- Impact des eaux usées sur l’environnement et la santé humaine :

Le rejet des eaux usées dans les rivières ou dans le milieu naturel généralement
provoque une dégradation de la qualité de l’eau. Les substances toxiques et
polluantes contenues dans les eaux usées peuvent avoir de graves conséquences
sur les milieux aquatiques. Les produits chimiques peuvent provoquer des
perturbations biologiques qui se traduisent par des troubles dans la reproduction,
la croissance ou le système immunitaire des organismes aquatiques. Les
éléments nutritifs contenus dans les eaux usées provoquent aussi un
enrichissement des eaux côtières. Ceci favorise le développement rapide
d’algues qui peuvent asphyxier les herbiers et les récifs coralliens. Ces algues
entrainent aussi une diminution de la quantité d’oxygène dans les eaux et
peuvent causer la mort de certains organismes aquatiques.
Les eaux usées peuvent également contenir des métaux, tels que du mercure qui
s’accumule dans les organismes marins. Ce mercure peut avoir de graves
conséquences sur l’Homme en cas d’ingestion .Ainsi qu’engendrer des
malformations congénitales et sont sources de maladies telles que des cancers.
En plus la toxicité de ces eaux contribue à la pollution des nappes phréatiques.

II. Caractéristiques des eaux usées :

Les normes de rejet des eaux usées, fixent des indicateurs de qualité physico-
chimique et biologique. Ce potentiel de pollution généralement exprimés en
mg/l, est quantifié et apprécié par une série d’analyses. Certains de ces
paramètres sont indicateurs de modifications que cette eau sera susceptible
d’apporter aux milieux naturels récepteurs. Pour les eaux usées domestiques,
industrielles et les effluents naturels, on peut retenir les analyses suivantes :

1- Les paramètres physico-chimiques :

Ils résultent de l'introduction dans un milieu des substances conduisant à son


altération, se traduisant généralement par des modifications des caractéristiques
physico-chimiques du milieu récepteur. La mesure de ces paramètres se fait au
niveau des rejets, à l’entrée et à la sortie des usines de traitement et dans les
milieux naturels.

a. La température :

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La température est un facteur écologique important des milieux aqueux. Son
élévation peut perturber fortement la vie aquatique (pollution thermique). Elle
joue un rôle important dans la nitrification et la dénitrification biologique. La
nitrification est optimale pour des températures variant de 28 à 32°C par contre,
elle est fortement diminuée pour des températures de 12 à 15°C et elle s’arrête
pour des températures inférieures à 5°C (Bollags M 1973 ; Rodier et al, 2005).

b. Le potentiel d'Hydrogène (pH) :

Les organismes sont très sensibles aux variations du pH, et un développement


correct de la faune et de la flore aquatique n'est possible que si sa valeur est
comprise entre 6 et 9. L'influence du pH se fait également ressentir par le rôle
qu'il exerce sur les autres élément comme les ions des métaux dont il peut
diminuer ou augmenter leur mobilité en solution biodisponible et donc leur
toxicité. Le pH joue un rôle important dans l’épuration d’un effluent et le
développement bactérien. La nitrification optimale ne se fait qu’à des valeurs de
pH comprises entre 7,5 et 9.

c. La turbidité :

La turbidité est inversement proportionnelle à la transparence de l'eau, elle est de


loin le paramètre de pollution indiquant la présence de la matière organique ou
minérale sous forme colloïdale en suspension dans les eaux usées. Elle varie
suivant les matières en suspension (MES) présentes dans l'eau.

d. Les matières en suspension (MES) :

Elles représentent, la fraction constituée par l’ensemble des particules,


organiques (MVS) ou minérales (MMS), non dissoutes de la pollution. Elles
constituent un paramètre important qui marque bien le degré de pollution d’un
effluent urbain ou même industriel. Les MES s’expriment par la relation
suivante :

MES = 30% MMS + 70% MVS

 Les matières volatiles en suspension (MVS) :

Elles représentent la fraction organique des MES et sont obtenues par


calcination de ces MES à 525°C pendant 2 heures. La différence de poids entre
les MES à 105°C et les MES à 525°C donne la « perte au feu » et correspond à
la teneur en MVS en (mg/l) d’une eau ;

 Les matières minérales (MMS) :

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Elles représentent le résultat d’une évaporation totale de l’eau, c'est-à-dire son «
extrait sec » constitué à la fois par les matières en suspension et les matières
solubles telles que les
Chlorures, les phosphates, etc.

L’abondance des matières minérales en suspension dans l’eau augmente la


turbidité, réduit la luminosité et par ce fait abaisse la productivité d’un cours
d’eau, entrainant ainsi une chute en oxygène dissous et freinant les phénomènes
photosynthétiques qui contribuent à la réaération de l’eau. Ce phénomène peut
être accéléré par la présence d’une forte proportion de matières organiques
consommatrices d’oxygène (Duguet et al, 2006).

e. La conductivité électrique (CE) :

La conductivité est la propriété que possède une eau à favoriser le passage d’un
courant électrique. Elle fournit une indication précise sur la teneur en sels
dissous (salinité de l’eau). La conductivité s’exprime en micro Siemens par
centimètre et elle est l’inverse de la résistivité qui s’exprime en ohm par
centimètre. La mesure de la conductivité permet
d’évaluer la minéralisation globale de l’eau (REJSEK, 2002). Sa mesure est utile
car au-delà de la valeur limite de la salinité correspondant à une conductivité de
2500 μSm/cm, la prolifération de microorganismes peut être réduite d’où une
baisse du rendement épuratoire.

f. La demande biochimique en oxygène (DBO5) :

La DBO5 comme étant la quantité d'oxygène consommée par les bactéries, à


20°C à l'obscurité et pendant 5 jours d'incubation d'un échantillon préalablement
ensemencé, temps qui assure l'oxydation biologique d'une fraction de matière
organique carbonée. Ce paramètre
mesure la quantité d'oxygène nécessaire à la destruction des matières organiques
grâce aux phénomènes d'oxydation par voie aérobie. Pour la mesurer, on prend
comme référence la quantité d'oxygène consommée au bout de 5 jours ; c'est la
DBO5. Elle se résume à la réaction
chimique suivante :

Substrat + micro organisme + O2 → CO2 + H2O + énergie + biomasse

g. La demande chimique en oxygène (DCO) :

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La Demande Chimique en Oxygène (DCO) est la mesure de la quantité
d’oxygène nécessaire pour la dégradation chimique de toute la matière
organique biodégradable ou non contenue dans les eaux à l’aide du bichromate
de potassium à 150°C. Elle est exprimée en mg O2/l. La valeur du rapport
DCO/DBO indique le coefficient de biodégradabilité d’un effluent, il permet
aussi de définir son origine (Suschka. J et Ferreira. E, 1986).
Généralement la valeur de la DCO est :

 DCO = 1.5 à 2 fois DBO Pour les eaux usées urbaines


 DCO = 1 à 10 fois DBO Pour tout l’ensemble des eaux résiduaires
 DCO > 2.5 fois DBO Pour les eaux usées industrielles.

La relation empirique de la matière organique (MO) en fonction de la DBO5 et


la DCO est donnée par l’équation suivante :

MO = (2 DBO5 + DCO)/3

h. La biodégradabilité :

La biodégradabilité traduit l’aptitude d’un effluent à être décomposé ou oxydé


par les micro-organismes qui interviennent dans le processus d’épuration
biologique des eaux. La biodégradabilité est exprimée par un coefficient K, tel
que, K=DCO /DBO5 :

 Si k < 1,5 : cela signifie que les matières oxydables sont constituées en
grande partie de matières fortement biodégradable

 Si 1,5 < K< 2,5 : cela signifie que les matières oxydables sont
moyennement biodégradables.

 Si 2,5 < K< 3 : les matières oxydables sont peu biodégradables.

 Si K> 3 : les matières oxydables sont non biodégradables.

Un coefficient K très élevé traduit la présence dans l’eau d’éléments inhibiteur


de la croissance bactérienne, tels que, les sels métalliques, les détergents, les
phénols, les hydrocarbures … etc.

La valeur du coefficient K détermine le choix de la filière de traitement à


adopter, si l’effluent est biodégradable on applique un traitement biologique, si
non on applique un traitement physico-chimique.

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2-Paramètres bactériologiques :

La qualité bactériologique est évaluée par la recherche de bactéries témoins de


contamination fécale. Ces germes, peu dangereux par eux-mêmes , montrent que
des micro-organismes pathogènes (comme les staphylocoques, les salmonelles, les
entérovirus...) peuvent aussi s'introduire dans le réseau. Leur présence dans l'eau
révèle donc un manque de fiabilité des équipements (défaut des captages,
dysfonctionnement ou absence des installations de traitement, insuffisance dans
l'entretien des ouvrages). Le risque principal est l'apparition de troubles
intestinaux (comme des gastro-entérites par exemple) d'autant plus importants que
les contaminations sont fréquentes et massives.

 Escherichia coli (E. coli) :


L'apparition de cette bactérie dans l'eau indique la présence éventuelle de
micro-organismes pathogènes. C'est la principale bactérie du groupe
des coliformes fécaux. Ces derniers sont des indicateurs d'une contamination
d'origine fécale car ils apparaissent toujours en grande quantité dans les
déjections animales et humaines. C'est pour cela que les coliformes fécaux
constituent un bon test de contamination des eaux par des matières fécales.
Certaines souches d'Escherichia coli sont pathogènes pour l'homme et peuvent
provoquer des troubles intestinaux ressemblant à une gastro-entérite, au choléra
ou à la dysenterie.

 Entérocoques :
Ils appartiennent à la famille des streptocoques, ce sont les hôtes normaux de
l'intestin, ils ne sont pas considérés comme pathogènes mais peuvent
provoquer des infections localisées. Ils dénotent donc la présence éventuelle
de micro-organismes pathogènes. Parmi les entérocoques, on peut citer
les streptocoques fécaux . Leur forte résistance aux agents désinfectants en
fait également des représentants de la contamination virale car leur résistance
est comparable à celle des virus. Enfin, leur meilleure résistance dans les
eaux que les coliformes met en évidence une pollution plus ancienne.

 Bactéries coliformes :
Les bactéries coliformes sont présentes dans les matières fécales mais se
développent également dans les milieux naturels (sols, végétation, eaux
naturelles). Ce ne sont donc pas des bactéries d'origine strictement fécale. Ces
entérobactéries, très répandues, sont des micro-organismes de l'intestin jouant un
rôle dans les phénomènes digestifs. La présence d'un petit nombre de coliformes
totaux dans les eaux souterraines non traitées n'a qu'une signification réduite sur
le plan sanitaire. En général, l'absence des coliformes ne signifie pas que l'eau ne

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présente pas de risque pathogène car les kystes de certains parasites sont plus
résistants à la désinfection que les coliformes.

 Germes aérobies revivifiables :


Appelés aussi germes totaux, ils n'ont pas d'effets directs sur la santé, mais sous
certaines conditions ils peuvent générer des problèmes dans les systèmes de
dialyse. Une faible valeur des germes totaux est le témoin de l'efficacité du
traitement et de l'intégrité du système de distribution (pas de stagnation de l'eau,
entretien efficace...). Leur trés grande sensibilité en fait un signal d'alarme, avant
apparition des bactéries sulfito-réductrices et des coliformes. Leur présence en
grand nombre est le signe d'une dégradation de la qualité de l'eau, soit à la
ressource, soit dans le réseau. Les bactéries d'origine résiduaire
(environnementale) sont dénombrées à 22°C sur une période de 72 heures
d'incubation, et les bactéries d'origine intestinale (humaine ou animale) à 36°C
sur une période d'incubation de 24 heures.

 Spores de micro-organismes anaérobies sulfito-rédecteurs :


micro-organismes anaérobies sporigènes, ces germes ont la particularité de
développer une forme de résistance : les spores. Ils se retrouvent dans les
matières fécales, les sols et les rivières. Leurs spores les rendent résistants à
l'action des désinfectants et notamment du chlore et leurs permettent de survivre
dans l'eau beaucoup plus longtemps que les coliformes. Leur présence ne
signifie pas forcément un dysfonctionnement du système de désinfection. Par
contre, cela montrera un dysfonctionnement du traitement de filtration et de
clarification, lorsqu'il existe.

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Les eaux de distribution doivent satisfaire aux valeurs suivantes :

REFERENCES DE
PARAMETRES QUALITE
Bactéries coliformes 0 / 100 Ml
Spores de micro-organismes anaérobies
sulfito-rédecteurs 0 / 100 mL
le résultat ne doit pas
varier au-delà d'un facteur
Germes aérobies revivifiables à 22°C et à 10 par rapport à la valeur
36°C habituelle
Tableau I : paramètres bactèriologiques

3)- Charge hydraulique :

C'est le rapport du débit reçu sur la capacité hydraulique nominale de la station.


Elle s'exprime en pourcentage de la capacité nominale. Exemple : une station de
capacité nominale 1000 m3/jour reçoit un débit de 200 m3/j.8

4)- Débit :

Le débit d'un cours d'eau est le volume d'eau liquide traversant une section
transversale de l'écoulement, par unité de temps1. Il comprend tout ce qui est
transporté avec cette eau, comme les matières solides en suspension (exemples :
le sable, les sédiments), les produits chimiques dissous (exemples : le calcaire,
les sels dont les nitrates, sulfates, chlorures et phosphates), des éléments
biologiques .

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III. Procédés de traitement des eaux usées :

Chaque catégorie d’eaux usées doit être prise en charge et traitée avant son rejet
dans le milieu aturel.Ce traitement peut comporter 4 étapes :
- Le prétraitement
- Le traitement primaire
- Le traitement secondaire
1. Prétraitement :
Permet d’éliminer la fraction solide qui se trouve en mélange avec le rejet
liquide. Cette fraction est présente avec une granulométrie variable (grosse,
moyenne, faible). Cette étape de traitement est purement mécanique. Elle peut se
dérouler en plusieurs étapes :
1-1-Dégrillage [5] :
Utilisé pour débarrasser les eaux usées des déchets solides grossiers. Il existe
trois catégories de dégrilleur selon la distance entre les barres comme indiqué
sur la figure 1.
 Dégrilleurs fins : de 0.8 à 6 mm (effluents industriels);
 Dégrilleurs moyens : de 12 à 40 mm ;
 Dégrilleurs grossiers : de 50 à 150 mm.
1-2-Désablage [5] :
Le but de ce dispositif est de piéger les particules solides charriées par les eaux
et les matières en suspension de granulométrie comprise entre 200 et 500 μm :
sables, graviers. La séparation gravitaire s’effectue par limitation de la vitesse
horizontale des fluides qui doit être inférieure à la vitesse de chute des particules
minérales.

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Fig .1- Exemple type de dégrilleur
La conception du dessabler se fait en fonction du choix de la taille des particules
à éliminer et de leur pourcentage à éliminer.
Le dessablage est basé sur la différence de densité entre les solides à séparer (d
≈ 1,7 à 2,6) les matières organiques (d ≈ 1,2), plus légères, qui restent en
suspension.
Pour limiter la décantation de ces matières organiques, il faut maintenir une
vitesse de l’effluent entre 0,3 et 0,6 m/s. Le dessablage de 1000 m 3 d’eau usée
urbaine génère 10 à 100 kg de sable. Les sables sont habituellement envoyés à
l’enfouissement oulavés et réutilisés.
1-3-Déshuilage [5] :
Les matières grasses causent également un engorgement des conduites. Leur
élimination pourra se faire par un simple intercepteur statique lorsqu’elles sont
assez grosses pour flotter dans un délai raisonnable (figure 2). Les particules
trop petites peuvent être extraites par flottation à l’air dissous

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Fig. 2 - Exemple de déshuileur
2-Traitement Primaire :
En fonction de la charge polluante contenue dans le rejet, le traitement primaire
est souvent constitué de traitement physico-chimique. Ce dernier peut être :
- La coagulation- floculation
- L’adsorption
Le traitement primaire vise à éliminer une forte proportion de matières
minérales et/ou organiques en suspension. A l'issue du traitement
primaire,seules 50 à 70 % des matières en suspension sont éliminées.
2-1-Coagulation-floculation:
La coagulation-floculation a pour but d’éliminer la matière en suspension (MES)
et les colloïdes contenus dans un liquide. Ces derniers sont rassemblés sous
forme de flocs et éliminés par décantation ou flottation.
La coagulation est un phénomène qui consiste à rapprocher les particules en
suspension (en général chargées négativement) pour les pousser à s’agglomérer.
La neutralisation de cette charge négative est réalisée par l’ajout de coagulant
chimique généralement à base de sel de cation métallique. Les coagulants les
plus souvent utilisés sont :
- le chlorure d’aluminium (AlCl3)
- Le chlorure ferrique (FeCl3)
- le sulfate d’aluminium (Al2(SO4)3)
- le sulfate de fer (Fe2(SO4)3)
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La floculation consiste à obtenir la formation d’agglomérat plus important des
particules polluantes pour atteindre des tailles importantes (flocs) susceptibles
de précipiter ou de flotter. Ce comportement est réalisé en introduisant dans la
solution, en plus du coagulant, une substance chimique (organique ou minérale,
de synthèse ou naturelle). Cette substance est le plus souvent constituée de poly
électrolyte.
2-2-L’adsorption :
L’adsorption est régie par le transfert de matière de quelques polluants contenus
dans une phase liquide vers une phase solide. Ces polluants sont par la suite liés
à la surface de l’adsorbant par des interactions physiques ou chimiques.
Le procédé d’adsorption est utilisé dans le cas où les rejets à dépolluer sont très
peu chargés en polluants. Le composé absorbant le plus connu et le plus utilisé
est le charbon actif.
L’adsorption se déroule en 4 étapes :
 Le transfert de la particule ou du composé à éliminer ;
 Le déplacement de l’eau liée vers la surface de l’adsorbant ;
 La diffusion de l’eau liée à l’intérieur de l’adsorbant sous l’effet du
gradient de concentration ;
 L’adsorption des particules à la surface et dans les micropores de
l’adsorbant .

3-Traitement secondaire (biologique) :


Ce procédé repose sur l’activité des microorganismes contenus dans les eaux
usées mais aussi sur l’activité des microorganismes externes ajoutés suivant le
type du procédé utilisé. Ils sont généralement très efficaces pour le traitement
des rejets liquides témoignant d’un rapport DBO/DCO de valeur supérieur à
0,5[7].
Il existe deux catégories de procédés biologiques : Aérobie et anaérobie

21
3-1-Traitement aérobie :
Le procédé aérobie où la biodégradation de la matière organique produit du
dioxyde de carbone et des boues.Il repose sur la présence d’oxygène comme
principal vecteur d’élimination des polluants organiques biodégradables[8].
Dans ces conditions, il y a aussi lieu à la nitrification de l’azote ammoniacal qui
est transformé en nitrites puis en nitrates. Parmi ces procédés nous distinguons :
les boues activées, le lagunage naturel .

1- Le lagunage naturel :
Le lagunage est un système biologique d'épuration extensive, qui consiste à
déverser les eaux usées dans plusieurs basins successifs de faible profondeur, où
des phénomènes naturels de dégradation font intervenir la biomasse qui
transforme la matière organique. La matière polluante, soustraite aux eaux
usées, se retrouve en grande partie dans la végétation et les sédiments
accumulés, et en faible partie dans l'atmosphère sous forme de méthane et
d'azote gazeux .

Fig.3- lagunage naturel

On désigne par lagunage ou bassin de stabilisation, toute dépression ou


excavation naturelle ou artificielle dans laquelle s’écoulent naturellement ou
artificiellement les eaux usées brutes ou décantées, pour ressortir, sans
intervention extérieure d’aucune sorte, dans un état où elles ne risquent pas
d’altérer la qualité du milieu récepteur. Il simule, en l’amplifiant, l’action auto-
épuratrice des étangs ou des lacs. Associés aux systèmes conventionnels de
traitement secondaire, ils constituent aussi d’excellents dispositifs tertiaires
aptes à réduire les risques liés aux micro-organismes pathogènes. Les

22
mécanismes de l’épuration et le fonctionnement d’un lagunage simple peuvent
être décrits par le schéma suivant :

Eau usée + oxygène [(présence de bactérie) donne] boues + effluent


traité + CO2 + H2O

Il consiste, à retenir les effluents dans des bassins pendant une période plus ou
moins longue au cours de laquelle les organismes présents permettent d’éliminés
20 à 60 Kg de DBO5/hectare j (Ghoualem-Saouli, 2007) .

On peut classer les lagunes en fonction de leur régime ou en fonction de leur


place dans la filière épuratoire.
On aura donc, selon le premier critère, des bassins de stabilisation :
 Anaérobies : sorte de pré-digesteur exposé à l’air ;
 Aérobies : fonctionnant grâce à une association typique d’algues et
de bactéries ;
 Facultatifs : où la zone supérieure est aérobie et la zone inférieure
anaérobie ;
On parle aussi, selon le deuxième critère, de :
o Lagunage complet : lorsque l’installation est directement alimentée
d’eau brute non décantée ;
o Lagunage secondaire : lorsque l’installation est alimentée d’eau
décantée ;
o Lagunage tertiaire : pour une installation directement alimentée
d’un effluent traité suivant un procédé conventionnel (boues
activées, lits bactériens,…).

2- La boue activée :
La boue activée est un procédé biologique à culture libre qui consiste à épurer
l’effluent brut dans un bassin artificiel aérobie. L’unité biologique est combinée
classiquement avec le décanteur primaire. À moyenne charge massique allant de
0,2 à 0,5 kg de DBO5/ kg MVS.j, l’effluent brut est injecté à l’entrée du bassin,
brassé en continue pendant une période supérieure à 16 h/j par un compresseur
immergé dans le bassin, et permet d’éliminer uniquement le carbone organique .
Le lagunage est un système biologique d'épuration extensive, qui consiste à
déverser les eaux usées dans plusieurs basins successifs de faible profondeur, où
des phénomènes naturels de dégradation font intervenir la biomasse qui
transforme la matière organique. La matière polluante, soustraite aux eaux
usées, se retrouve en grande partie dans la végétation et les sédiments
accumulés, et en faible partie dans l'atmosphère sous forme de méthane et
d'azote gazeux .

23
Au cours de son traitement, l’effluent subit l’action bactérienne et est envoyé
dans le clarificateur, où les flocs formés sont piégés au fond du décanteur sous
l’action de leur propre poids. Une partie des boues est recyclée et renvoyée à
l’entrée du bassin d’aération, tandis que les boues en excès sont dirigées vers
l’extérieur du clarificateur, tout comme l’eau épurée.

Fig.4- Procédé des boues activées

À faible charge massique équivalent à 0,1 kg DBO5/MVS. j, la station évolue et


permet de dégrader le carbone organique et les formes azotées sous une aération
syncopée dont le temps de fonctionnement varie de 8 à 14 h/j. Toutefois, le
système nécessite un brassage durant les périodes d’arrêt. Ce système présente
l’inconvénient d’une part des mauvaises décantations des boues, et d’autre part
d’une dénitrification insuffisante par manque de carbone organique. Ceci
implique une augmentation des charges d’exploitation pour lutter contre les
bactéries filamenteuses par chloration, responsables des mauvaises odeurs, et
l’ajout du méthanol pour une meilleure dénitrification.

3-2- Traitements anaérobies :


Les traitements anaérobies font appel à des bactéries n'utilisant pas de l'oxygène,
en particulier, aux bactéries méthanogènes qui conduisent, comme leur nom
l'indique, à la formation du méthane à partir de la matière organique, et à un
degré moindre de CO2.
Ce type de fermentation est appelé digestion en hydrologie. C'est une opération
délicate qui demande une surveillance importante. En effet, la température doit
être maintenue à un niveau très stable et suffisamment élevé. Il faut aussi éviter
les écarts brutaux de pH et les substances inhibitrices du développement
bactérien, à titre d'exemple : les cyanures, les sels de métaux lourds et les
phénols.

24
25
Deuxième partie

Ce chapitre sera consacré à la partie expérimentale ; qui va contenir les


différents matériels et les méthodes d’analyses utilisées dans cette étude .

I. Paramètres et mode opératoire :

1- La turbidité :
C’est un paramètre, qui varie en fonction des composés colloïdaux (argiles,
débris de roche, micro-organismes,…) ou aux acides humiques (dégradation des
végétaux) mais aussi pollutions qui troublent l’eau . Avec un appareil
(turbidimètre) on mesure la résistance qu’elle oppose par l’eau au passage de la
lumière pour lui donner une valeur..
– NTU < 5 => eau claire
– NTU < 30 => eau légèrement trouble
– NTU > 50 => Eau trouble.

Fig.5-Turbidimètre

Avant d’utiliser l’appareil ;nous devons faire un calibrage ; puis nous


commençeons à mesuer la turbidité des trois solutions de turbidité et par suite
nous mesurons celle de l’échantillon .

2- Conductivité :
La mesure en µS/cm ou mS/cm (micro ou milli Siemens par cm) de la
conductivité électrique d’une eau s’effectue à l’aide d’un conductimètre. Celui-
ci mesure le passage de l’électricité entre deux électrodes séparées par un cube
de 1cm x 1cm d’eau. La mesure s’effectuer à 25°C ou avec un conductimètre
avec compensateur automatique de température.

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La conductivité d’une eau est l’inverse de sa résistivité électrique en µohm/cm
ou mohm/cm (micro ou milli ohm/cm par cm).
Il faut plonger la sonde dans la solution dont on veut mesure la conductivité.
Attendre la stabilité(quelques secondes). Lorsque la lecture est terminée, rincer
la sonde et la plonger dans la solution d'eau.

Fig.6- conductimètre
3- Le pH :
Ce paramètre, qui se mesure sur le terrain avec des bandelettes test ou un
appareil (pH-mètre), donne le degré d’acidité ou d’alcalinité d’une eau. Le pH
(potentiel hydrogène), est le reflet de la concentration d’une eau en ions H+ :
( pH = – log [H+] ).

Fig.7- un pH-mètre

Le pH doit être compris entre 6 et 8 pour permettre la vie aquatique.


Dans chaque milieu naturel les eaux ont une valeur de pH propre en fonction du
sous-sol de leur bassin versant :

27
> 7 en régions calcaires où les eaux sont basiques car fortement minéralisées,
< 7 en région de sous-sol primaire ou eaux sont acides.
4- DCO :
Cette technique mesure en laboratoire la quantité d’oxygène consommée par
l’oxydation chimique (à l’aide d’un oxydant et à chaud, pendant 2 heures) des
matières organiques ou minérales présentes dans l’eau.
Le rapport DCO / DBO5 donne une indication sur l’origine de la pollution
organique ; plus il se rapproche de 1, plus le rapport DCO / DBO5, indique la
biodégradabilité d’un rejet d’eaux usées:
– de 1,5 à 2 : effluents d’industries agroalimentaires (meilleure
biodégradabilité).
– de 2 à 3 : effluent urbain domestique.
– >3 : effluent plus ou moins difficilement biodégradable (industrie).
Pour mesurer DCO : on utilise un spectrophotomètre

Fig.8 : un spectrophotomètre

On prélève un échantillon représentatif à analyser,on ajoute un réactif oxydant


le K2Cr2O7 puis on chauffe le tube durant 2h à 150°C , et on le place 1h à
l'obscurité. La lecture de la DCO se fait à l’aide d’un spectrophotométre .
Le rapport DCO / DBO5 permet aussi d’estimer la biodégradabilité d’un
effluent :
 < 2 : effluent facilement biodégradable
 entre 2 et 4 : effluent moyennement biodégradable
 > 4 : effluent difficilement biodégradable

5- Oxygène dissout OD :
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L'oxygène dissous correspond à la quantité d’oxygène présente dans l’eau,
disponible pour la respiration animale et végétale et nécessaire pour le bon
développement des espèces biologiques vivant dans l’eau.
Nous utilisons comme appareil : l’oxymètre

Fig.8-Oxymètre

29
Troisième partie
IV. Caractérisation des eaux usées de Médiouna :
1- Déscription du STEP Médiouna :
La station de Médiouna est la première station d’épuration des eaux usées du
Maroc et en Afrique du Nord à utiliser le procédé de filtration membranaire.
Cette technologie innovante permet de réutiliser les eaux usées après leur
traitement dans l’irrigation agricole. Cette station contribue à la protection de
l’Oued Hassar des rejets d’eaux usées de Médiouna et à la préservation des
ressources hydriques. La station de Médiouna s’inscrit dans un programme plus
large d’investissements sur la Région du Grand Casablanca, destiné à protéger
l’environnement des rejets d’eaux usées, à préserver les ressources hydriques et
à restituer à ses habitants un meilleur cadre de vie .

Fig.8- STEP Médiouna

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Le tableau suivant présente les paramètres des eaux usées de STEP Médiouna :
E .B (médiouna) E.T(médiouna)

PC 7.2 7.18
CE(ms) 4.05 3.67

DCO(mg/l) 513 50
OD(mg/l) 1.93 2.12

TURBIDITE (NTU) 164 0.19


T (°C) 20.8 21

Tableau II: résultats des paramètres des eaux usées .


Nous proposons d’associer trois techniques de traitement, à savoir :
- Un traitement primaire (physico chimique) par coagulation et
floculation
- Un traitement secondaire (biologique) par SBR.
- Un traitement tertiaire (dit traitement de finition) par procédé
membranaire
2- Traitement primaire par coagulation-floculation:
La coagulation floculation a pour but d’éliminer la matière en suspension
(MES), la DCO, la toxicité et les colloïdes contenus dans un liquide [15]. Elle
permet d’éliminer jusqu’à 93% des solides en suspension, 97% de turbidité,
70% de la DCO et 74% de la toxicité.Ces derniers sont rassemblés sous forme
de flocs et éliminés par flottation (Figure 7) ou par décantation (Figure ). Ce
processus se déroule en deux étapes :
2-1-Coagulation des particules :
Les colloïdes sont chargés négativement et tendent ainsi à se repousser. Ils sont
soumis à deux types de forces : Force d’attraction gravitationnelle de Van Der
Waals et la force de répulsion électrostatique liée au potentiel zêta.
L’ajout du coagulant dans le milieu apporte des cations multivalents qui
s’approchent de la surface des colloïdes et s’y adsorbent. Le potentiel zêta
s’annule provoquant ainsi la neutralisation de toutes les charges avoisinantes.

31
Ceci nécessite une répartition homogène du coagulant par uneforte agitation en
un temps court avant la précipitation des hydroxydes formés.
Les coagulants les plus utilisés sont :
 Le Sulfate d’Alumine (Al2(SO4)3)
 Le chlorure ferrique (FeCl3)
 Le chlorure d’aluminium (AlCl3)
 Le Sulfate ferrique(Fe2(SO4)3)
2-2-Coagulation - floculation ou formation des flocs :
L’étape de la coagulation permet d’agglomérer des particules pour obtenir des
agglomérats de taille plus importante. Or à ce stade, la taille des particules
formés ne permet pas leur décantation ou flottation. Pour obtenir des
agglomérats de taille plus importante, et par conséquent faciliter leur décantation
ou flottation, l’ajout de floculant sous forme de poly électrolyte est nécessaire.
C’est l’étape de la floculation.

Fig.9- Coagulation-floculation par décantation

Fig.10- Coagulation-floculation par flottation


Après l’opération de floculation, les flocs formés ont atteint des tailles
suffisamment grandes qui leur permettent soit de précipiter et décanter (figure
10) si leur densité est supérieure à celle de l’eau ou de flotter à la surface sous
l’effet des bulles d’air injecté dans le milieu (figure 10).

32
3-Traitement secondaire biologique :
En général, le traitement primaire (physicochimique) permet l’abattement de la
DCO, de la DBO5 et des composés toxiques de manière significative sans pour
autant rendre la qualité des eaux traitées à ce stade conformes aux normes en
vigueur d’admissibilité aux réseaux d’assainissement ou au milieu naturel
(tableau IV). C’est pour cette raison qu’un traitement secondaire (par un procédé
biologique) (figure 9) des eaux prétraitées est nécessaire.

Tableau IV :Conditions générales d’admissibilité des eaux résiduaires


industrielles
Paramètre Unité Valeurs limites en Valeurs
réseau limites en
d’assainissement de milieu
Casablanca naturel
Ph Unité 5.5 – 8.5 5.5 – 9.5
Température °C 30 30
Demande biochimique en oxygène mg/L 500 100
DBO5
mg/L 1000 500
Demande chimique en oxygène
mg/L 500 100
DCO
mg/L 150 40
Matière en suspension MES
mg/L 10 15

Fig.11- Traitement biologique par bioréacteur


Les sols sont mélangés avec de l’eau en quantité suffisante pour maintenir les
matières solides en suspension (typiquement 10 à 40% (m/m) de solides) ; ce qui
33
permet donc un meilleur contact polluants/micro-organismes et facilite aussi le
fonctionnement enzymatique. Le ratio du mélange eau/solide dépend de la
concentration en polluants, du taux de biodégradation et de la nature des solides.
Parfois, divers additifs sont ajoutés afin de favoriser labiodégradation
(tensioactifs afin de rendre les polluants plus biodisponibles, nutriments, acides
ou bases afin de maîtriser le pH …).
Ensuite, les boues sont mélangées dans le bioréacteur ; de l’oxygène est ajouté
par simple brassage ou si nécessaire par bullage (la majorité des bioréacteurs est
aérobie). Les bioréacteurs fonctionnent soit en continu soit en batch, selon des
procédés à cultures libres ou fixes, procédés aérobies ou anaérobies (les moins
courant), procédés extensifs ou intensifs. La filière de traitement et sa
complexité peuvent varier d’un simple lagunage à un procédé proche d’une
station d’épuration performante [16].
4-Traitement tertiaire :
Après le traitement secondaire, les eaux traitées présentent des caractéristiques
qui les rendent conformes pour être rejetées en milieu indirect (le réseau
d’assainissement par exemple). A ce stade, les eaux en question ne remplissent
pas les critères pour qu’elles soient recyclées (dans un procédé de fabrication par
exemple) ou réutilisées (dans le cas de l’arrosage des espaces verts par
exemple). Pour les rendre recyclables ou réutilisables, un traitement
supplémentaire est nécessaire (c’est le traitement tertiaire). Il s’agit du
traitement membranaire et le traitement par désinfection.
L'osmose inverse, par exemple (figure 10), est un procédé de séparation en
phase liquide par perméation à travers des membranes semi-sélectives (qui
favorisent le passage de certains éléments par rapport à d’autres) sous l'effet d'un
gradient de pression. L’eau à traiter est divisée au niveau de la membrane en
deux parties :
- Le perméat qui représente la partie qui passe à travers la membrane
- Le concentrat ou le rétentat qui représente la partie retenue par la membrane.

Fig.11 : le procédé de traitement par osmose inverse


34
Considérons un système séparé en deux compartiments par une membrane semi-
sélective, et contenant deux solutions de concentrations différentes. L’osmose
est le transfert de l’eau de la solution diluée vers la solution concentrée.
Lorsqu’on applique une forte pression (qui dépasse la pression osmotique) sur la
solution concentrée, l’eau se dirige dans le sens contraire, c'est-à-dire de la
solution concentrée vers la solution diluée.
Un osmoseur est un dispositif chargé de filtrer l’eau afin d’en éliminer les
minéraux indésirables. Il est composé d’une zone de préfiltration, d’une
membrane d’osmose inverse et d’une zone de post-filtration.
Le principe consiste à fairepasser l’eau sous pression à travers une membrane
semi-perméable. Seules les particules de moins de 0,0001 microns traversent la
membrane, même les sels dissous sont stoppés. Ainsi, l’eau pénètre chargée de
nombreuses substances et seul le H2O ressort. C’est une opération qui peut être
assez lente. On qualifie généralement l’eau de sortie d’eau « pure ». Dans
un osmoseur, l’eau à l’entrée se sépare en :
 Un perméat qui constitue l’eau traitée ;
 Un concentrat ou rétentat, qui constitue la partie chargée en sel.
Le taux de conversion varie beaucoup d’un osmoseur à l’autre. Pour un
osmoseur domestique, le ratio moyen est de1 L d’eau traitée injectée dans le
réseau, pour 4 L qui se concentrent en sel[18].
L’osmose inverse a démontré une grande efficacité quant à l’élimination de la
matière organique et des métaux lourds contenus dans les lixiviats de décharge.
Mais elle présente un inconvénient de taille relatif au colmatage des pores de la
membrane suite à la cristallisation des sels sur la paroi de la membrane. Ce
phénomène réduit considérablement la durée de vie des membranes organiques
car leur fragilité rend leur entretien très délicat.
En revanche, le procédé d’osmose inverse en utilisant des membranes
céramiques est en plein essor et présente des perspectives plus prometteuses
grâce à la résistance mécanique des membranes céramiques et à leur résistance
aux milieux agressifs. Ces deux caractéristiques rendent les membranes
céramiques plus faciles à entretenir et par conséquent prolonger leur durée de
vie.
Le traitement tertiaire (par procédé membranaire) ou par désinfection
(rayonnement UV, chloration, ozonation) permet d’éliminer les derniers résidus
récalcitrants qui demeurent dans les eaux traitées (comme les bactéries, les
traces d’éléments toxiques…). Ce n’est qu’à ce stade que les eaux traitées
35
peuvent être réutilisées soit par recyclage dans les procédés de fabrication, soit
pour l’arrosage des espaces verts, soit dans le domaine agricole pour l’irrigation.
V. Traitement des boues
Nous ne pouvons pas parler des modes de traitement de lixiviats sans citer les
modes de traitements des boues issues de l’étape de traitement primaire par
physicochimie et de l’étape de traitement secondaire par voie biologique. Tous
les composés toxiques et indésirables qui étaient initialement présents dans le
lixiviat, se trouvent regroupés dans les deux types de boue. A ce stade, les eaux
polluées sont traitées, mais les polluants qui étaient dans le lixiviat ne sont pas
définitivement éliminées.
Les boues issues du traitement primaires sont chargées en matière organique et
en métaux lourds et contiennent une quantité importante d’eau (80% en
moyenne).
Compte tenu de la teneur très importante d’eau dans les boues, une réduction
préalable de cette teneur en eau est nécessaire.
1- La déshydratation et le séchage :
La déshydratation permet d’un coté de concentrer les boues (jusqu’à dix fois) et
de l’autre côté de réduire considérablement leur volume. Elle conduit à une
réduction plus poussée d’eau par épaississement. Cette dernière peut se réaliser
soit par ajout d’un floculant à base de poly électrolyte, soit par une centrifugeuse
ou un filtre à presse.
Dans le cas de la centrifugation (figure 11), le mélange boue/polymère est
conduit au sein de l’appareil dans lequel une vis convoyeuse est présente. Par
rotation de cette vis les boues, ainsi séparées, sont évacuées au fur et à mesure.

Fig.13-Boue en sortie de centrifugeuse

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Dans le cas de l’utilisation d’un filtre à presse, l’opération repose sur
l’évacuation de l’eau du mélange boue/polymère par l’application d’une
pression sur les boues piégées dans une surface filtrante.Les boues, ainsi
obtenues, passent de l'état liquide à pâteux avec des siccités allant jusqu’à 35 %.
D'ailleurs cette technique convient, tout à fait, à une valorisation des boues.
A ce stade :
- Les boues déshydratées issues du traitement biologique sont riches en
matière organique dégradée et stabilisée. Elles ne peuvent pas évoluer
avec le temps. Elles constituent un excellent compost et peuvent être
valorisées dans le domaine agricole.
- Les boues déshydratées issues du traitement physicochimique, ne sont
pas encore stables et sont susceptibles d’évoluer avec le temps et
générer des odeurs si elles sont stockées pendant longtemps. Dans ce
cas leur stabilisation est nécessaire. Cette dernière peut se faire soit par
un additif chimique soit par séchage.
La stabilisation chimique repose en général sur l’ajout de la chaux. Cet ajout
(sous forme de lait de chaux préalablement préparé à partir de chaux vive CaO)
permet de suspendre l’évolution de la boue par réaction bactérienne. Une
dose de l’ordre de 200-250 g de chaux vive par kg de matière déshydratée est
nécessaire.
Le séchage permet une élimination de l’eau présente. Diverses techniques
existent reposant sur une voie naturelle avec par exemple l’emploi de lit de
séchage et donc d’énergie naturelle (figure12) provenant du soleil ou
encore thermique en utilisant des traitements à forte température. Dans ce cas, la
siccité des boues atteint 90 %.

Fig.14- Séchage sous serre des boues


2- Elimination des boues physicochimiques :

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Une fois séchées, les boues physicochimiques contiennent une quantité
importante de métaux lourds, des polluants initialement présents dans le lixiviat
et de la matière organique. Son élimination par incinération en four de
cimenterie est nécessaire. Au cours de l’incinération, la matière organique brule
et permet de chauffer le four de cimenterie et les métaux lourds sont introduits
dans le clinker et se trouvent en fin de parcours stabilisés dans le ciment [17].

VIII-Conclusion :

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