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Résumé du chapitre 1 :

Le passage décrit l'histoire d'un père, précédemment accablé par les difficultés de la vie et les déceptions incessantes,
qui se trouve soudain rempli d'espoir face à une récolte de blé prometteuse. Cet homme, qui a vécu une existence
marquée par la solitude et le dur labeur, sans amis ni joie apparente, s'anime à la perspective d'un changement de
fortune. La description pittoresque du paysage et des champs de blé qui "ondoyaient comme la crinière de milliers de
chevaux" illustre un rare moment de paix et de contentement pour le père, un contraste frappant avec le reste de sa vie
dure et austère.
Sa famille vit dans la réclusion et la misère, dans un environnement où "on existait, et c’est tout." Le récit donne vie à
cette existence difficile à travers des détails tels que la mère remuant machinalement un bouillon de tubercules et la
petite sœur si discrète qu'elle en devient presque invisible. Le narrateur, un garçon de dix ans, porte le poids de sa
jeunesse comme un fardeau.
Le père, qui a hypothéqué leur terre ancestrale, se lance dans ce qu'il croit être son "ultime combat". Il travaille avec
acharnement, animé par une "rage au ventre", et montre une détermination farouche face à l'adversité. La description
de sa force robuste et de son engagement est presque mythique, le comparant à une "divinité réinventant son monde".
L'anticipation de la moisson apporte avec elle un mélange de nervosité et d'excitation pour le père, qui envisage déjà la
récolte des gerbes et la réalisation de ses projets. Un rare moment de joie est partagé lorsque le père emmène le
narrateur au village et se met à chanter, bien que la joie soit de courte durée en raison de l'ambiance morose du village
et d'un échange tendu avec l'épicier.
Le récit atteint un sommet tragique lorsque le malheur frappe soudainement : un incendie ravage les champs tant
chéris, anéantissant tous les espoirs et efforts du père. Son combat désespéré contre les flammes est décrit avec une
ferveur poignante, montrant un homme refusant d'accepter la perte totale de son travail. Finalement, le père s'effondre
et pleure, un acte de désespoir et de soumission face à la cruauté du destin.
En résumé, ce passage est un portrait poignant d'un homme brisé par la vie, mais qui trouve un moment éphémère de
bonheur avant de se voir cruellement rappelé à sa dure réalité. La récolte, symbole d'espoir et de rédemption, est
finalement détruite, laissant la famille confrontée à un avenir encore plus incertain et sombre.
Ce passage dépeint une famille confrontée à une tragédie et à un changement de vie irréversible. Le texte décrit
l’après-catastrophe, où la famille tente de s’adapter à leur nouvelle réalité après la perte de leurs champs brûlés. Le
père arpente les ruines de ses champs, symbolisant un fantôme pris dans ses propres décombres. La visite du caïd et la
signature forcée des documents sous la contrainte indiquent la perte de leur propriété et le début d'un exode.
La famille quitte alors leur terre avec une charrette, mais ils finissent par l'échanger avec un marchand de légumes
contre quelques pièces et poursuivent leur chemin à pied. La détresse est palpable, surtout lorsqu'ils se séparent de leur
chien, qui les a suivis mais est repoussé par le père.
Ils traversent des étendues désolées, et leur détresse est amplifiée par la solitude de leur marche et la fatigue physique
et émotionnelle. Ils rencontrent un marchand de légumes, Miloud, qui leur offre de l'aide et des avertissements sur les
dangers de la ville où ils se dirigent. Le père refuse toutefois l'hospitalité offerte par un berger, insistant sur
l'indépendance même dans leur situation désespérée.
Le père apparaît comme un personnage obstinément fier, refusant l'aide et insistant sur l'autonomie en dépit de la
misère qui accable sa famille. La mère et les enfants suivent le patriarche en silence, symbolisant leur soumission et
leur impuissance face à la situation. Le texte est empreint d'un sentiment de fatalité, de perte et de la dure réalité du
déclassement social.
Le passage continue à dépeindre l'expérience du narrateur et de sa famille alors qu'ils s'adaptent à une vie
radicalement différente dans la ville d'Oran après avoir quitté leur bled. La transformation de son père, qui se nettoie et
se revêt de vêtements propres pour entrer dans la ville, symbolise le changement radical de leur situation de vie.
La première expérience du narrateur avec l'autocar et sa découverte émerveillée puis troublée de la ville illustrent la
fracture entre son monde rural et la vie urbaine. L'arrivée dans la ville d'Oran est marquée par l'éblouissement devant
les façades, les infrastructures et la vie qui tranche nettement avec la simplicité et la dureté de la vie à la campagne.
Mais cette fascination est rapidement remplacée par la désillusion lorsqu'ils atteignent Jenane Jato, la partie pauvre et
délabrée de la ville, où ils doivent désormais vivre.
La rencontre avec l'oncle et le courtier Bliss introduit de nouveaux personnages et soulève des questions sur le passé
du père et les relations familiales qui n'avaient pas été discutées auparavant. L'oncle semble être un soutien potentiel
mais est aussi une figure qui rappelle au père des choix difficiles et des réalités dures.
La description détaillée du nouveau logement dans le « faubourg » sordide contraste fortement avec les premières
impressions de la ville et met en lumière les conditions de vie difficiles auxquelles sont confrontées de nombreuses
familles migrantes.
Ce passage est riche en imagerie et en émotions, mettant en évidence les thèmes de la pauvreté, de la migration, de
l'espoir et de la désillusion. La lutte pour la survie et l'adaptation à une nouvelle réalité sociale et économique est
palpable dans chaque ligne.
Le texte révèle également les dynamiques sociales complexes dans la ville, notamment les différences entre les
immigrants ruraux et les résidents urbains établis, et la précarité des nouveaux arrivants qui dépendent de personnes
comme Bliss pour leur survie immédiate.

Résumé Global
Le passage narré à la première personne par un jeune garçon relate l'expérience désorientante de sa famille qui quitte
leur bled à cause d'une catastrophe naturelle qui a dévasté leurs moyens de subsistance. Ils se lancent dans un périple
vers la ville d'Oran, cherchant un nouveau départ. L'auteur utilise des détails minutieux pour dépeindre non seulement
le paysage physique mais aussi l'état émotionnel et psychologique du narrateur et de sa famille durant cette transition.
Le récit commence par une image poignante du père qui se prépare méticuleusement pour leur arrivée en ville,
symbolisant le départ de l'ancienne vie et l'entrée dans une nouvelle réalité. Cette préparation est empreinte
d'anticipation et d'anxiété, reflétant l'importance du moment et la gravité de leur situation.
La fascination et l'effroi du narrateur sont palpables lorsqu'il monte pour la première fois dans un autocar, un symbole
de modernité et de changement. Le paysage urbain d'Oran est décrit avec émerveillement, les avenues asphaltées, les
maisons emboîtées, et les balcons fleuris offrant un contraste frappant avec le bled rural et poussiéreux qu'ils ont laissé
derrière eux. La description du paysage urbain est riche en détails, offrant un contraste saisissant entre la sérénité des
quartiers aisés et la misère du faubourg où la famille finit par s'installer.
La famille fait la rencontre inattendue d'un oncle jusqu'alors inconnu, ce qui introduit une dynamique familiale
complexe et souligne le thème de l'isolement. La chaleur de l'accueil de l'oncle contraste avec le silence habituel du
père, ce qui suggère un monde de non-dits et de tensions familiales sous la surface.
Le courtier, Bliss, est une incarnation de l'exploitation et de l'opportunisme, profitant de la vulnérabilité de la famille
dans leur moment de besoin. Son introduction est accompagnée de descriptions visuelles et olfactives qui accentuent
sa nature répugnante et le rôle qu'il joue dans leur exploitation.
Le point culminant du passage est la description de la nouvelle demeure de la famille, une pièce insalubre et
oppressante. Les détails de sa décrépitude servent à souligner la dégradation et le désespoir de leur situation, marquant
un contraste cruel avec les espoirs qu'ils avaient nourris en venant à Oran.
Le style de l'auteur mélange la prose poétique avec une langue crue et directe, créant une tension entre la beauté et la
laideur, l'espoir et le désespoir. Les métaphores et les contrastes visuels renforcent les thèmes de la perte d'innocence,
de la pauvreté, et du changement social. L'histoire est un reflet poignant des réalités de la migration, de la recherche
d'identité, et de la lutte des classes, dépeignant avec empathie les épreuves et la résilience de la famille.
Dans l'ensemble, ce passage offre une exploration profonde de la condition humaine face au changement et à
l'adversité, une étude de caractère intimiste qui expose les difficultés de s'adapter à un nouvel environnement tout en
luttant pour préserver l'intégrité et l'indépendance. C'est un récit qui résonne avec la complexité des expériences
humaines, démontrant que derrière chaque migration se cache une histoire de courage, de détermination et parfois de
désespoir profond.

L'analyse du thème de l'espace dans ce chapitre révèle une dichotomie profonde entre le rural et l'urbain,
l'ancien et le nouveau, le connu et l'inconnu, qui sert de toile de fond à la transformation des
personnages et à leur expérience du déplacement et de la migration.
L'espace rural : Le bled, mentionné brièvement dans le récit, symbolise l'origine et l'authenticité de la famille. C'est
un espace de la tradition, de la simplicité de vie et de l'identité non fragmentée. Cependant, la catastrophe naturelle a
transformé cet espace en un lieu de désolation et de désespoir, obligeant la famille à le quitter.
Le passage : Le trajet en autocar marque la transition entre deux mondes. Le véhicule lui-même est un espace
intermédiaire, un lieu de passage qui sépare le passé du futur. L'expérience du narrateur dans l'autocar, son
émerveillement mêlé de peur, symbolise son entrée dans une réalité inconnue et potentiellement menaçante.
L'espace urbain d'Oran : À leur arrivée, la ville est d'abord perçue comme un lieu de possibilités et de progrès, avec
ses maisons emboîtées et ses avenues fleuries. L'espace urbain est présenté avec une beauté presque surréaliste, qui
évoque un rêve ou une vision idyllique. Cependant, cette perception est rapidement contrecarrée par la réalité du
faubourg.
Le faubourg : C'est l'envers du décor d'Oran, l'espace où la famille se retrouve finalement. Ici, l'espace urbain est
décrit comme une tumeur maligne, un lieu de désordre, de misère et d'exploitation. Cet espace contraste violemment
avec l'Oran idéalisée, révélant les fractures sociales et économiques de la ville.
Le patio et la chambre : Ces espaces représentent le point le plus bas de la chute de la famille. La chambre est
comparée à une tombe, soulignant l'enfermement et la mort de l'espoir. L'odeur et la saleté accentuent la sensation d'un
espace de vie qui est tout sauf vivant, un lieu de survie plutôt que de vie.
L'interaction avec l'espace : Les personnages interagissent de manière significative avec ces espaces. Le père, en se
préparant soigneusement pour la ville, tente de se réapproprier son identité dans le nouvel espace urbain. Le narrateur,
avec son regard d'enfant, perçoit les espaces avec une intensité particulière, ses sensations oscillantes entre
l'émerveillement et le dégoût. L'oncle et le courtier incarnent deux façons différentes de naviguer et de manipuler ces
espaces urbains, l'un avec une familiarité accueillante, l'autre avec une avidité parasitaire.
Conclusion : Dans ce chapitre, l'espace est plus qu'un simple cadre ; il est actif dans la formation de l'identité des
personnages et dans l'évolution de leur histoire. La façon dont l'espace est vécu et perçu par le narrateur est révélatrice
de la dynamique sociale à l'œuvre dans la ville d'Oran. Le passage de l'espace rural à l'espace urbain est chargé de
significations symboliques, évoquant les thèmes de la dépossession, de l'aliénation et de la quête d'une nouvelle
appartenance dans un monde en transformation rapide.

Résumé du chapitre 2 :
Dans ce récit poignant, nous suivons le parcours éprouvant d'un père et de son fils dans les méandres d'une ville
inhospitalière. Désespéré de remonter la pente après un revers de fortune, le père entraîne son fils dans une quête
effrénée pour trouver du travail. Malgré leur diligence, la première journée s'avère infructueuse, les obligeant à revenir
chez eux, éreintés et sans le moindre sou.
Le lendemain, animés par l'espoir, ils repartent à l'aube. C'est au cours de cette journée que le père, attiré par une
opportunité de travail au port, laisse son fils sur la terrasse d'une gargote, promettant de revenir. Le jeune garçon,
témoin malgré lui des ombres de la cité et de la violence brutale d'un vol qui se termine en lynchage, attend des heures
durant sous un soleil accablant. Le gargotier, touché par la vulnérabilité de l'enfant, lui offre refuge et réconfort.
La nuit tombée, le gargotier, incapable de laisser l'enfant seul dans cette ruelle sinistre, lui tient compagnie. Lorsque le
père réapparaît, la peur pour son fils ayant surpassé toute autre émotion, il est confronté aux reproches du gargotier. Il
reconnaît la gravité de son erreur, réalisant qu'il aurait pu perdre son fils à jamais dans ce labyrinthe urbain. Grâce au
gargotier, père et fils retrouvent le chemin de leur domicile, échappant ainsi aux dangers de la ville.
Le quotidien qui s'ensuit pour le garçon est une routine solitaire. Il ne voit son père que brièvement, celui-ci partant
travailler avant l'aube et revenant après le coucher du soleil. Le patio devient son univers, où il observe les autres
enfants du quartier s'adonner à des jeux sauvages qui finissent souvent par des blessures et des larmes. Le garçon reste
un observateur distant, ne sachant comment s'intégrer dans ces joutes enfantines.
Le récit donne aussi vie aux femmes du patio, chacune portant le poids de ses propres histoires. Il y a Badra, la
matriarche au rire sonore et aux anecdotes osées, Batoul avec ses talents de divination, Yezza, la femme battue, Mama,
la mère de famille infatigable, et Hadda, la jeune beauté abandonnée par son mari. Ces femmes forment une mosaïque
de résilience, partageant entre elles non seulement leurs misères, mais aussi des moments de solidarité et de réconfort.
Le contraste entre la négligence momentanée du père et l'entraide des femmes du patio illustre la complexité des liens
humains dans un contexte de pauvreté et de désespoir. Le jeune narrateur, dans sa solitude, trouve une forme de
camaraderie dans la contemplation de cette communauté tissée serrée, apprenant les leçons de la vie dans le
microcosme de ce patio délabré.
Dans cet extrait, nous sommes plongés dans le quotidien d'une communauté marquée par l'exil et la nostalgie. Les
femmes, réunies autour du puits, se remémorent douloureusement leur passé, leurs biens perdus et leurs proches
laissés derrière. Leur douleur est parfois apaisée par les anecdotes humoristiques de Badra, qui parviennent à les faire
rire malgré leur chagrin. Le courtier nommé Bliss, qui profite de l'absence des hommes pour imposer sa présence et
menacer les résidents, est en réalité craintif et n'ose pas affronter un homme. Il semble avoir des vues sur Hadda, une
femme vulnérable en raison de ses difficultés financières.
La narration se poursuit en décrivant le cadre de vie misérable du narrateur, une rue entourée de bâtiments précaires et
d'habitants qui luttent pour survivre. Le barbier local chante avec une voix éraillée, et Jambe-de-bois, le boutiquier,
vend des produits de contrebande tout en rêvant de rejoindre à nouveau l'armée. Le narrateur lui-même subit une
expérience traumatisante lorsqu'il est attaqué par des voyous.
La situation économique est précaire ; le père du narrateur peine à trouver du travail et s'emporte facilement contre sa
femme, bien qu'il ne la batte pas. Un jour, le père emmène le narrateur chez son oncle, un pharmacien, pour lui
demander de l'aide financière. L'oncle propose de prendre en charge l'éducation du garçon, suggérant que le père ne
peut pas lui offrir un avenir. Mais le père, bien que désespéré, refuse de laisser son fils et rejette l'argent de son frère,
convaincu qu'il peut encore prendre soin de sa famille.
Dans un moment de détresse intense, le père demande à son fils s'il croit en lui. Quand le fils ne répond pas
immédiatement, le père le gifle, poussé par un mélange de frustration et de désespoir. C'est la première fois qu'il agit
violemment envers son fils, ce qui laisse le garçon confus et effrayé. Le père finit par éclater en sanglots, serrant son
fils dans ses bras, révélant sa vulnérabilité et son désespoir profond.
Le récit dépeint une réalité cruelle, où la misère et la lutte pour la survie se heurtent à la dignité et à l'espoir d'une vie
meilleure. Il met en lumière les dynamiques familiales complexes, le poids de la fierté et la difficulté de demander de
l'aide.
Le thème de l'espace dans le chapitre 2 de l'extrait que vous avez fourni est central et se manifeste de différentes
manières. Il semble symboliser à la fois la séparation et le confinement, la liberté et l'oppression. Voici quelques
éléments clés liés à l'espace dans ce chapitre :
1. L'Espace Communautaire :
- Le puits et le patio sont des espaces de rencontre et de communauté où les femmes partagent leurs souvenirs et
leurs souffrances. Cet espace permet une solidarité émotionnelle, mais est aussi un lieu de confinement émotionnel et
physique, un rappel constant de leur déracinement et de leur perte.
- Le patio sert de refuge temporaire contre les menaces extérieures, comme le courtier Bliss, mais c'est aussi un lieu
de vulnérabilité où elles peuvent être exposées et harcelées.
2. La Rue et ses Alentours :
- La rue est décrite comme un sentier battu, encadré par des bâtiments délabrés, symbolisant la précarité et la
dégradation de la condition humaine. Elle représente à la fois la liberté de sortir du patio mais aussi les dangers et
l'insécurité de l'extérieur.
- L'épicerie et le barbier ajoutent un sens de la communauté et de la survie quotidienne, mais ils témoignent
également de la lutte constante pour la subsistance dans un environnement hostile.
3. Le Terrain Vague :
- C'est un espace de danger où le narrateur est agressé. Il symbolise l'anarchie et la loi du plus fort qui prévalent dans
les marges de la société, où même les enfants ne sont pas à l'abri.
4. L'Espace Familial :
- La maison est un espace de tension où le père lutte pour maintenir son autorité et sa dignité face à la dureté de la
vie. C'est un lieu de conflit interne, d'amour et de violence, de protection et de douleur.
5. L'Officine du Pharmacien :
- L'officine est un espace de contraste avec le reste de la communauté : organisée, propre et symbolisant un certain
succès et stabilité. Elle est aussi le théâtre d'une confrontation idéologique entre le père et son frère, où l'espace
physique reflète les différences sociales et économiques.
6. L'Espace Intérieur et Extérieur :
- La dynamique entre l'intérieur et l'extérieur reflète la complexité des relations et des statuts. L'intérieur offre une
illusion de sécurité et de contrôle, tandis que l'extérieur représente à la fois la liberté et l'oppression, l'opportunité et le
danger.
Le chapitre présente ainsi l'espace comme un élément complexe et ambivalent, reflétant les tensions sociales,
économiques et personnelles auxquelles les personnages sont confrontés. Il met en lumière comment l'espace peut
façonner et refléter les expériences de vie, les relations et les hiérarchies au sein de la communauté.

Résumé du chapitre 3 :
Dans ce passage, nous sommes témoins de la vie quotidienne des femmes dans le patio, avec ses moments de
complicité, de légèreté, mais aussi de souffrance et d'angoisse. C'est une vie rythmée par les relations entre elles, les
histoires personnelles et les rumeurs qui s'entremêlent, créant une toile de fond sociale et émotionnelle complexe.
Le personnage de Badra se distingue par son esprit vif et son humour grivois, qui semble servir de mécanisme
d'évasion face à la dureté de la vie. Les femmes, bien que partageant des rires, ont toutes des cicatrices, des
inquiétudes et des peurs. Cela se manifeste clairement dans le rêve récurrent de Mama et dans l'incertitude et la
tristesse de Hadda concernant son mari disparu. La voyante, Batoul, malgré son rôle de conseillère spirituelle, se
trouve confrontée à des vérités qu'elle ne peut déchiffrer ou consoler, soulignant les limites de son pouvoir face à la
dure réalité.
Quant à la mère du narrateur, sa présence discrète et sa gêne face aux discussions plus osées des autres femmes
montrent son caractère réservé et peut-être une certaine distance émotionnelle ou sociale avec les autres. Elle pousse
son fils à sortir, à se confronter à la vie extérieure malgré les dangers et les défis, dans une tentative d’inculquer une
forme de résilience.
Dehors, l'espace est occupé par des figures masculines dominantes et intimidantes, telles que Daho et El Moro,
symbolisant les dangers et les défis que le jeune narrateur doit affronter. Ces personnages représentent des archétypes
de la masculinité toxique et de la violence qui imprègnent l'espace extérieur, contrastant avec l'espace intérieur du
patio, plus sécurisant mais également empreint de ses propres formes de souffrance et de conflits.
Ce passage souligne la complexité des interactions sociales dans un espace clos où chaque individu porte en lui des
histoires de vie difficiles. Il met également en lumière le contraste entre la vulnérabilité intérieure et la dureté
extérieure de l'environnement où le narrateur et sa famille doivent survivre.
Le passage continue à développer le cadre de vie à Jenane Jato, décrivant une communauté pleine de caractères
colorés et de traditions. Malgré la pauvreté et les difficultés, il y a une célébration de la vie et de la communauté à
travers les marchés et les divers personnages qui semblent tirer le meilleur parti de leur situation. L'histoire de
Slimane, qui a choisi de rester avec son peuple d'adoption plutôt que de retourner à une vie plus aisée, souligne une
valeur fondamentale de la communauté : la solidarité.
En parallèle, le récit explore les épreuves du narrateur, sa tentative de contribuer à la subsistance de sa famille en
chassant des chardonnerets, et la réaction déchirante de son père, qui ressent de la honte plutôt que de la fierté pour
l'argent gagné. Cela montre la complexité des relations familiales et la fierté du père qui souhaite subvenir lui-même
aux besoins de sa famille.
Le récit d'Ouari, l'ami du narrateur, ajoute une autre dimension à l'histoire : celle de l'amitié et de la solitude. La fin du
passage est particulièrement poignante, illustrant la trahison ressentie par le narrateur lorsque Ouari ne vient pas à son
aide, un moment qui semble marquer la fin de leur amitié.
C'est un extrait riche en détails qui peint un tableau vivant d'une communauté et des épreuves personnelles de
croissance, d'appartenance et de la recherche de l'acceptation.
Le thème de l'espace dans ce chapitre est intrinsèquement lié à l'identité du lieu décrit, Jenane Jato, et
aux différents espaces qui le composent. Voici quelques aspects de l'espace tels qu'ils sont présentés dans
le texte :
1. Espace public vs. Espace privé :
- Le souk, ou marché, est l'espace public central de Jenane Jato, où la communauté se réunit. C'est un lieu de
commerce, de spectacle, et d'interaction sociale. Cet espace est contrasté avec les espaces privés, comme les maisons
et les patios, où se déroulent des interactions plus intimes et personnelles, comme la confrontation entre le narrateur et
son père.
2. Espaces de communauté et d'appartenance :
- La description des gouals, des charmeurs de serpents, et des autres personnages du marché, créent un sentiment de
communauté. Chaque espace occupé par ces personnages devient un petit théâtre où les gens se rassemblent et
partagent une expérience commune.
3. Espaces de marginalité et de survie :
- Les espaces du souk sont également des lieux de survie, où les personnages luttent pour gagner leur vie, comme les
vendeurs de soupe et les montreurs d'ânes. Ces espaces reflètent la précarité économique et sociale de la communauté.
4. Espaces de l'enfance et de la découverte:
- Pour le narrateur enfant, Jenane Jato est un terrain de jeu et d'apprentissage. Les rues, les places du marché, et les
zones où il chasse les chardonnerets avec Ouari, sont des espaces de liberté et d'exploration.
5. Espaces de pouvoir et d'impuissance:
- La maison et la table basse deviennent des espaces de pouvoir où le père affirme son rôle de pourvoyeur et rejette
l'aide de son fils, affirmant son contrôle sur l'espace familial et refusant que son fils assume des responsabilités
d'adulte.
6. Espaces de transition et de rituel :
- Les descriptions des rituels, comme les danses des Karcabo, insufflent à certains espaces un caractère sacré et
transitoire, marquant des moments spéciaux dans le temps et dans l'espace communautaire.
7. Espace métaphorique :
- Le narrateur utilise aussi l'espace de manière métaphorique, comme lorsqu'il parle de Slimane et de la musique qui
coule comme une source. Cela suggère un espace non seulement physique mais aussi émotionnel et spirituel où les
idées et les sentiments circulent librement.
Dans ce chapitre, l'espace n'est pas seulement un arrière-plan pour l'action ; il est activement façonné et interprété par
les personnages, et il contribue de manière significative à la façon dont ils interagissent, se comprennent, et évoluent.
Cela crée une toile de fond riche et dynamique qui est essentielle à la compréhension de la culture et de la psychologie
de la communauté décrite.

Résumé du chapitre 4 :
Dans ce passage narratif, nous rencontrons plusieurs personnages vivant dans un milieu défavorisé, chacun avec sa
propre histoire et ses luttes. Jambe-de-bois, un ancien goumier avec une prothèse, est décrit comme somnolant derrière
son comptoir, indifférent aux jugements des autres suite à une humiliation subie de la part d'El Moro, une figure
crainte évoquée comme "la mort en marche". Il a appris à accepter les hauts et les bas de la vie, et considère survivre à
El Moro avec seulement quelques égratignures comme un exploit, presque un miracle.
Le barbier, dans son interaction quotidienne avec un vieillard, représente la simplicité de la vie quotidienne et la
recherche de petits plaisirs, comme celui du vieillard qui simule la sénilité pour éviter de payer pour son rasage.
Cependant, le barbier est également conscient de sa pauvreté et de ses limites, ce qui est souligné par son monologue
interne après que Jambe-de-bois interrompt brusquement sa chanson, une échappatoire à sa réalité morne.
Une interaction tendue entre Jambe-de-bois et Bliss le courtier illustre les tensions sous-jacentes entre les personnages.
Bliss avertit Jambe-de-bois de ne pas s'approcher d'un jeune garçon, évoquant une menace sous-jacente de violence.
L'histoire se conclut sur une note plus légère avec le père du jeune garçon, qui revient tôt du travail avec des cadeaux
pour la famille, suggérant une amélioration récente de sa situation financière et des espoirs pour l'avenir, bien que sa
femme le mette en garde contre le mauvais œil.
Le récit continue avec une atmosphère de tension croissante et de désespoir. Le père du narrateur, rempli d'espoir et
d'anticipation pour un avenir meilleur, est tragiquement confronté à la réalité brutale lorsqu'il est attaqué par El Moro,
un personnage sinistre préfigurant le mal et la violence. La rencontre a lieu lors d'un jour maudit, marqué par des
conditions météorologiques terribles qui semblent présager le drame à venir. Le père, qui avait des projets ambitieux et
était sur le point de devenir associé dans une entreprise, est violemment agressé et dépouillé de l'argent qu'il avait
économisé, alors que son fils, impuissant, est témoin de la scène.
Après l'agression, le père est réduit au silence et à la dépression, écrasé par la malchance et le sentiment que le destin
est contre lui. C'est un homme brisé, qui rumine sa colère et son amertume dans le silence et le jeûne. La voix d'El
Moro, résonnant dans la nuit, semble être la goutte qui fait déborder le vase, poussant le père à un acte de vengeance.
Armé d'un couteau, il disparaît dans la nuit et retourne silencieusement à l'aube, laissant planer le mystère sur ses
actions nocturnes. Peu après, la nouvelle de la mort d'El Moro se répand, indiquant que le père a peut-être pris justice
en main.
Dans un tournant déchirant, le père emmène son fils à la pharmacie de son oncle et, dans un acte de sacrifice
désespéré, le confie à l'oncle, estimant que c'est la seule chance pour son fils d'avoir un avenir meilleur. Il fait cela
avec un geste d'affection profonde et un sens aigu du devoir, même si cela signifie renoncer à son rôle de père. Cet
acte final est une tentative de rompre avec la malédiction de la pauvreté et de la malchance qui a enveloppé sa vie.
Le thème de l'espace dans ce chapitre est complexe et multifacette, reflétant les environnements physiques,
émotionnels et sociaux des personnages. Il fonctionne à plusieurs niveaux :
1. L'espace physique : Le cadre est manifestement urbain et défavorisé, avec des mentions de rues désertes, de
charrettes renversées, et de conditions météorologiques difficiles. Les descriptions de la rue où se déroule l'agression,
de la maison modeste du narrateur, et de la pharmacie de l'oncle dépeignent un espace où la lutte et la résilience sont
omniprésentes. Le temps pluvieux et la rue déserte le jour de l'attaque créent une atmosphère sombre et oppressante,
soulignant l'isolement et la vulnérabilité des personnages.
2. L'espace social : L'espace social est marqué par la pauvreté, l'injustice, et la peur. La présence menaçante d'El
Moro symbolise un contrôle territorial oppressant. Le patio, lieu de vie communautaire, devient un témoin silencieux
de la dégradation du père, tandis que la pharmacie de l'oncle représente une possible échappatoire ou ascension sociale
pour le fils.
3. L'espace émotionnel : Les espaces intérieurs reflètent les états intérieurs des personnages. La maison où le père se
réfugie après l'agression est un lieu de douleur et de désespoir, où il rumine sa colère et son sentiment d'impuissance.
En contraste, la pharmacie est présentée comme un espace de nouvelles opportunités et d'espoir pour le fils, bien que
teinté de tristesse face à la séparation.
4. L'espace symbolique : L'espace acquiert une dimension symbolique à travers le contraste entre la lumière et les
ténèbres. Le jour maudit de l'agression est décrit comme sombre et violent, un espace-temps d'adversité. La nuit, où le
père sort pour venger l'agression, représente à la fois l'obscurité de son dessein et peut-être le moment de reprendre le
contrôle de son destin.
5. L'espace transitionnel : Le chapitre décrit également un espace de transition entre le passé et l'avenir, entre la
défaite et la rédemption. Le père passe de la défaite et de l'humiliation à un acte de rébellion contre son agresseur, et
finalement à la démission de son rôle de père pour donner un meilleur avenir à son fils.
6. L'espace moral : Il y a aussi un espace moral à explorer, où les questions de justice, de droit et de vengeance sont
jouées. Le père traverse cet espace lorsqu'il décide de prendre le couteau et de sortir dans la nuit, et cet espace moral
devient le théâtre d'un acte de vengeance qui modifie la dynamique sociale du quartier.
En conclusion, l'espace dans ce chapitre est à la fois un cadre réel et une métaphore des luttes internes et externes des
personnages. Il cadre l'action et reflète la psychologie des personnages, tout en servant de toile de fond aux thèmes
plus larges de la lutte, de la résilience et du destin.
Résumé du chapitre 5 :
Ce chapitre dépeint le déménagement du jeune Younes chez son oncle dans un quartier paisible et aisé de la ville
européenne, un changement radical par rapport à son ancien quartier défavorisé. L’oncle de Younes, clairement
content de l'avoir, lui montre sa nouvelle demeure, ornée d'un jardin et d'une véranda luxuriante. Germaine, la femme
de son oncle, accueille chaleureusement Younes, émue par son arrivée et prête à prendre soin de lui comme de son
propre fils, renommé Jonas pour l'occasion. La maison est grande, avec des chambres spacieuses et bien meublées,
une nouveauté écrasante pour Younes. L'opulence est telle qu'elle le rend mal à l'aise, sentant un fossé immense entre
cette richesse et sa vie antérieure. La journée se termine par un repas et une découverte des commodités modernes de
la maison. Cependant, la nuit tombe et avec elle, l'inconfort grandit chez Younes dans sa nouvelle chambre, où une
présence inexplicable et des ombres effrayantes le terrifient au point de se cacher sous le lit. Le lendemain matin, sa
disparition temporaire de la chambre provoque une panique chez son oncle et Germaine, qui finissent par le retrouver
secoué mais sain et sauf.
Dans cette première partie du récit, le jeune garçon Younes, dorénavant appelé Jonas, s'adapte à la vie chez son oncle
Mahi et sa femme Germaine, après avoir été éloigné de ses parents. L'enfant ressent un manque poignant pour ses
parents, mais Germaine le rassure avec tendresse et s'efforce de lui offrir une vie joyeuse, l'amenant faire des courses,
lui offrant des friandises et des jouets, et lui enseignant à lire et écrire. Malgré ses progrès rapides, l'oncle hésite à
l'envoyer à l'école, peut-être en anticipation d'un possible retour chez ses parents. L'oncle de Younes lui révèle alors
leur prestigieuse ascendance, partageant des histoires de sa famille, notamment sa grand-mère, Lalla Fatna, une femme
puissante et respectée, et son propre chemin, marqué par la maladie et le salut grâce à des religieuses qui lui ont
permis de poursuivre ses études et de devenir pharmacien. Cet héritage familial est lourd de chutes et de triomphes,
d'ambitions déçues et de luttes pour le pouvoir et l'honneur. L'oncle explique à Younes que, malgré le déclin de la
famille, il a une chance de réussir là où les autres ont échoué.
Un soir, après une visite préparatoire de l'oncle à la maison familiale délabrée de Younes, il décide contre sa promesse
initiale de ne pas amener le garçon voit sa mère et sa sœur, croyant que cela le replongerait dans la misère qu'il
commence tout juste à dépasser. L'oncle et Germaine débattent de l'avenir de Younes et de la relation tendue avec son
père, révélant le désespoir de celui-ci et son refus de toute aide qui ressemblerait à de la charité. Néanmoins, le
lendemain, l'oncle emmène Younes à Jenane Jato, où le garçon retrouve sa mère malade et sa sœur silencieuse et
distante. Dans ces retrouvailles, la mère de Younes exprime à la fois sa joie et sa résignation face à la situation de la
famille, évoquant des jours meilleurs passés et l'espoir que Younes puisse reconquérir ce qui a été perdu.
Le thème de l'espace dans ce chapitre est marqué par un contraste profond entre les lieux qui reflètent les
différentes strates sociales et émotionnelles des personnages. Voici comment il se manifeste à travers les différents
lieux décrits :
1. La chambre de Younes/Jonas : L'espace personnel du garçon dans la maison de son oncle est dépeint comme un
lieu de sécurité, mais aussi de transition. L'absence de la statue de l’enfant ailé et des icônes religieuses symbolise
peut-être un détachement de son passé et le début d'une nouvelle identité.
2. La maison de l'oncle : Cette demeure représente un espace de soin et d'éducation pour Younes/Jonas. C'est un lieu
de confort et d'apprentissage, où Germaine lui apporte douceur et connaissances, et où il acquiert de nouvelles
compétences comme la lecture et l'écriture. Elle contraste avec la pauvreté de sa maison d'enfance, symbolisant une
ascension sociale et une protection contre les difficultés qu'il a connues.
3. La pharmacie de l'oncle : L'arrière-boutique où l'oncle laisse Younes/Jonas copier l'alphabet est un espace
intermédiaire qui lie le monde des adultes et celui de l'enfance. C'est un lieu où le travail et l'apprentissage se
rencontrent, où le garçon se prépare à intégrer le monde extérieur.
4. Le bureau de l'oncle : Le bureau austère et rempli de livres est un sanctuaire de la connaissance et de l'histoire
familiale. C'est ici que l'oncle partage avec Younes/Jonas l'histoire de leurs ancêtres, et cet espace devient le théâtre
d'une révélation identitaire pour le garçon.
5. Jenane Jato : Cet espace représente la misère et le désespoir, mais aussi les racines et les liens familiaux de
Younes/Jonas. La visite de ce lieu est à la fois douloureuse et nécessaire pour que le garçon comprenne d'où il vient.
Le contraste entre la richesse de l'histoire familiale et la pauvreté actuelle est frappant.
6. La cour et le réduit familial : La cour de Jenane Jato et le réduit où se trouve sa mère incarnent le dénuement et la
souffrance, mais aussi un espace de connexion intime. Malgré la précarité de ces lieux, c'est là que Younes/Jonas
retrouve l'amour maternel et la continuité de son passé.
7. Les espaces extérieurs : Les rues et les magasins où Germaine emmène Younes/Jonas sont des espaces de liberté et
de découverte. Ils offrent au garçon une exposition au monde extérieur, aux plaisirs simples de l'enfance comme les
sucreries et les jouets, et contrastent avec la claustration et l'obscurité de son ancienne vie.
À travers ces différents espaces, le chapitre explore les thèmes de la perte, de la transition, de l'espoir et de la
résilience. Chaque lieu est imprégné de significations qui façonnent l'expérience et l'identité du jeune Younes/Jonas.

Résumé du chapitre 6 :
Dans cette première partie du texte, le narrateur, un jeune garçon, partage ses souvenirs ambigus d'un temps passé
avec sa mère, teintés par une impression que cela a duré une éternité ou juste un moment éphémère. Il reconnaît
rétrospectivement l'impact douloureux de son départ sur sa famille, bien que sur le moment, il ne saisissait pas
complètement la portée de cet événement. Sa mère, en lui parlant avec un sourire, semblait lui donner son absolution
pour ce départ, même si elle ne pleurait pas en sa présence.
Le narrateur décrit ensuite son départ du foyer familial, où son absence a été fortement ressentie par les voisins de la
cour, qui le regardaient avec une sorte de crainte révérencieuse, soulignant combien un simple changement
d'apparence peut transformer la manière dont les autres vous perçoivent.
Il évoque également les conversations avec son oncle qui lui ont ouvert les yeux sur la réalité d'un pays divisé et les
différentes strates de la société algérienne, contrastant l'Algérie enseignée à l'école avec celle des quartiers défavorisés.
Le sentiment d'un monde façonné par les perceptions et la possibilité de changer ces perceptions est un thème central.
Sa nouvelle vie avec son oncle et Germaine lui apporte un sentiment de bonheur et d'appartenance, bien qu'il reste
conscient de l'effet positif qu'il a sur eux. Il s'est rapidement adapté à sa nouvelle école, bien que les interactions avec
les autres enfants étaient parfois difficiles, marquées par des moments d'acceptation et de rejet basés sur des préjugés.
Un incident à l'école impliquant un camarade de classe, Abdelkader, conduit à une prise de conscience plus profonde
du narrateur sur la discrimination et les stéréotypes. Après avoir été témoin d'une humiliation fondée sur des préjugés
raciaux, il questionne son oncle sur la paresse supposée des Arabes. L'oncle répond avec sagesse, contrastant la vision
occidentale du temps, vue comme de l'argent, avec une approche plus orientale qui valorise la qualité de vie sur la
quantité.
Ce passage est riche en thèmes comme l'identité, la perception, le changement social et personnel, et la prise de
conscience politique et culturelle. Il montre comment un jeune garçon commence à comprendre le monde complexe
autour de lui et à former sa propre identité dans un contexte de changement et de conflit culturel.
Cette deuxième partie du texte se concentre sur une série d'événements marquants pour le narrateur, où il est confronté
à la déchéance de son père et à l'incertitude concernant son bien-être. Voici un résumé détaillé avec des citations
pertinentes :
Le narrateur évoque un jour particulièrement bouleversant où, en revenant d'avoir raccompagné une certaine Lucette,
il assiste à une scène de violence devant un bar. Un ivrogne est violemment jeté dehors, et dans ce chaos, le narrateur
réalise avec horreur que l'homme est son père, un homme autrefois puissant et respecté, maintenant réduit à l'état
d'épave, « une loque… une tragédie ! » (p. 48-49). Cette révélation est un choc profond pour lui, et son père,
reconnaissant son fils, tente de reprendre sa dignité en se redressant, mais en vain.
Le père, malgré son état d'ébriété, essaie de montrer qu'il peut marcher droit, mais finit par lui demander de partir,
dans un « ultime sursaut d'orgueil » (p. 49). Cette expérience traumatise le narrateur, qui tombe malade peu de temps
après, incapable de surmonter ce qu'il a vu. Il est frappé par la déchéance et la perte de la figure paternelle qu'il
admirait tant.
Le médecin, appelé pour le narrateur malade, ne trouve aucun symptôme physique et suggère que la maladie est due à
quelque chose qu'il a ingéré (p. 49). Cependant, il est clair que le malaise du narrateur est plutôt d'ordre psychologique
et émotionnel, causé par le choc de voir son père dans un tel état.
Le narrateur ne se remet pas facilement de cette rencontre, et même en reprenant le chemin de l'école, Lucette lui fait
remarquer qu'il a changé (p. 50). La disparition subite de son père perturbe davantage le narrateur, et les efforts de son
oncle et d'autres pour retrouver l'homme restent vains.
Dans une tentative désespérée de comprendre la situation, le narrateur visite sa mère, qui est convaincue par une
voyante que le père « était déjà en train de faire fortune » (p. 51). La mère semble être dans le déni ou s'accroche à
l'espoir que son mari reviendra triomphant.
La dernière partie de ce segment décrit le narrateur luttant avec ses émotions et ses espoirs brisés, se sentant
responsable de la disparition de son père et rêvant de son retour.
Le résumé met en lumière la désillusion du narrateur face à la réalité de la condition humaine, l'impact de l'alcoolisme
sur la famille et la perte de l'innocence à travers la confrontation avec les faiblesses paternelles.
L'espace, dans ce chapitre, semble être utilisé pour refléter les états intérieurs des personnages, pour marquer les
transitions dans la vie du narrateur et pour souligner le contraste entre le passé et le présent.
1. L'espace urbain et la déchéance :
La scène de violence qui ouvre le chapitre se déroule dans un espace public urbain — devant un bar. Cet espace
devient le théâtre de la dégradation sociale et personnelle. Le bar, un lieu de rassemblement habituel mais aussi un lieu
de vice-potentiel, est associé à l'ivrognerie et à la violence. Le fait que l'incident se produise en public et que le père du
narrateur soit jeté à la rue renforce la honte et l'humiliation ressenties par le narrateur.
2. La rue comme témoin de l'histoire personnelle :
La rue est un espace qui témoigne de l'histoire et de la relation entre le narrateur et son père. C'est sur ce même trottoir
que le narrateur se fige, incapable d'aider son père. L'espace de la rue passe d'un lieu de souvenirs partagés à un lieu de
chagrin et de perte.
3. Le foyer comme espace de malaise :
Le mal-être du narrateur ne se dissipe pas lorsqu'il revient dans l'espace privé du foyer. Ce qui devrait être un lieu de
confort et de sécurité devient un espace de malaise et de maladie. Sa chambre, où il est confiné lorsqu'il est malade,
devient un espace de réflexion et de rêverie morbide, où il imagine les aventures de son père.
4. La ville comme labyrinthe de la quête :
Le narrateur évoque la ville lorsqu'il parle des recherches entreprises pour retrouver son père. La ville devient un
labyrinthe où son père semble s'être perdu. L'espace urbain est décrit comme dangereux et incertain, reflétant
l'inquiétude et l'insécurité du narrateur concernant l'absence de son père.
5. L'opposition entre les quartiers :
La mention de Jenane Jato, le faubourg que le narrateur visite pour voir sa mère, contraste avec le reste de la ville. Les
quartiers européens et les faubourgs représentent deux mondes différents, avec des implications sociales et culturelles
distinctes. Cette dichotomie reflète peut-être la séparation émotionnelle et physique entre le narrateur et son père.
6. La maison maternelle comme espace d'illusion :
La maison de la mère est un lieu où règne le déni, soutenu par les prédictions de la voyante. L'espace de cette maison
semble être un refuge contre la réalité, où l'on peut croire que tout va bien et que le père reviendra "faire fortune".
Dans ce chapitre, l'espace n'est pas seulement un contexte physique mais un élément narratif qui souligne le parcours
émotionnel du narrateur, la dynamique de sa famille et la perte de l'innocence. Les lieux sont chargés d'émotion et de
signification, et ils sont intimement liés à la transformation du narrateur.

Résumé du chapitre 7 :
Le chapitre commence par décrire l'insomnie du narrateur, qui passe ses nuits à contempler le plafond, s'imaginant les
diverses aventures héroïques ou déshonorantes de son père disparu. Il porte le poids de la culpabilité, convaincu que
son père aurait évité l'abandon si ce n'était pour une rencontre humiliante où il a été témoin de sa déchéance. En proie
à une colère profonde, le narrateur rejette la responsabilité sur Dieu, mais reçoit de son oncle une leçon de résilience :
la vie est faite d'incertitudes et de difficultés, et il ne sert à rien de chercher des coupables pour le malheur qui s'abat
sur nous. Pendant que le narrateur tente de reprendre le cours normal de sa vie en retournant à l'école et en renouant
avec les activités quotidiennes, son oncle poursuit ses réunions nocturnes avec des invités mystérieux, impliquant une
activité politique sous-jacente liée au nationalisme algérien.
L'ombre de la guerre en Europe plane également, entraînant des perturbations dans la routine scolaire et alimentant les
conversations des adultes. La foi et la croyance sont des thèmes récurrents, notamment lors d'une visite à la chapelle
Santa Cruz où la piété fervente des pèlerins contraste avec le scepticisme athée de Jérôme, le père de Lucette, qui
défend l'autonomie de la croyance personnelle. La présence de Jérôme, avec ses vues non conventionnelles sur la
religion, laisse une impression marquante sur le narrateur, semant le doute sur les croyances qui l'entourent. La tension
monte quand une arrestation dans le quartier souligne l'atmosphère politique tendue, finissant le passage sur une note
d'incertitude et d'inquiétude pour l'avenir.
Dans cette partie du texte, le narrateur décrit le retour de son oncle après une semaine de détention, marqué
physiquement et psychologiquement par l'expérience. Son apparence a changé, avec des joues affaissées, un regard
morne et une barbe qui donne à son visage un air spectral. Germaine, sa femme, est initialement soulagée mais
découvre vite que l'homme qui lui a été rendu est comme absent, hébété, réagissant avec sursaut aux moindres
demandes et hanté par des cauchemars nocturnes.
L'oncle, absorbé auparavant par des activités intellectuelles et politiques, notamment par le nationalisme algérien,
semble avoir été brisé par son séjour en prison. Il avait contribué au financement d'ateliers clandestins et avait
accueilli des réunions secrètes, mais sans jamais s'impliquer dans des actions violentes, restant un pacifiste convaincu.
Le narrateur apprend que son oncle, malgré ses contributions intellectuelles à la cause nationale, était loin de se
considérer comme un militant actif. Il n'avait jamais envisagé d'être arrêté, et la réalité de la détention l'a
profondément affecté. On raconte que son oncle a avoué rapidement sous l'interrogatoire et a été relâché sans charges,
une humiliation qu'il ne parvient pas à accepter.
Face à la surveillance policière et la menace de devenir un informateur, l'oncle décide qu'il est nécessaire de
déménager à Río Salado pour la sécurité de la famille. Cette décision est lourde de conséquences pour le narrateur, qui
doit dire adieu à son amie Lucette et à la ville d'Oran. La scène de départ est empreinte de tristesse et de nostalgie,
notamment lorsqu'il réalise que ce qu'il va le plus manquer n'est pas tant les yeux de Lucette, mais son regard
bienveillant.
Le voyage vers Río Salado est long et morne, accompagné par les pensées introspectives du narrateur et la prière
silencieuse de Germaine. Le chauffeur du camion, Coco, un Grec qui rêve d'être son propre patron, essaie de distraire
avec des histoires personnelles et des observations sur la ressemblance entre Germaine et sa cousine Mélina. Le texte
décrit aussi le paysage qui défile, contrastant la beauté des vergers et des fermes avec la misère des taudis.
Le résumé de cette partie met en évidence les thèmes de la transformation, de la perte de l'innocence, et du
déracinement forcé, tout en reflétant les tensions politiques et sociales de l'Algérie de l'époque.
Le thème de l'espace dans ce chapitre est riche et complexe, car il englobe plusieurs dimensions : l'espace
physique, l'espace social et l'espace psychologique. Voici une analyse de ces différentes dimensions :
Espace physique
1. La maison et la chambre de l'oncle : L'oncle, après sa libération, est confiné dans l'espace clos de sa chambre, qui
devient un lieu de réclusion et de tourments psychologiques. Cet espace est décrit comme un lieu où un mauvais esprit
semble officier, soulignant l'impact de l'incarcération sur son état mental.
2. La pharmacie : Germaine reprend en main les affaires de la pharmacie, un espace professionnel qui représente la
continuité et la stabilité, contrastant avec le chaos qui règne dans la maison.
3. Le jardin et la rue : L'oncle surveille la rue depuis la fenêtre, ce qui montre à quel point son espace de sécurité s'est
réduit à l'intérieur de la maison, la rue représentant un monde extérieur devenu menaçant.
4. Río Salado : La décision de déménager à Río Salado marque un changement d'espace géographique qui est censé
offrir un nouveau départ loin des troubles. Le narrateur évoque le voyage et le sentiment de déplacement, illustrant le
passage d'un espace familier à un espace inconnu.
5. Le camion de déménagement : Le camion devient un espace de transition entre le passé (Oran) et l'avenir (Río
Salado), chargé d'émotions et de souvenirs, symbolisant le passage d'un lieu de vie à un autre.
Espace social
1. L'espace carcéral : Bien qu'il ne soit pas directement décrit, l'impact de l'espace carcéral sur l'oncle est évident. Cet
espace a transformé son comportement et a laissé des cicatrices psychologiques profondes.
2. Le monde extérieur : La rue où l'oncle sent le besoin de surveiller constamment est représentative de l'espace
social extérieur devenu hostile et dangereux, notamment en raison de la surveillance policière.
Espace psychologique
1. L'état mental de l'oncle : Les espaces intérieurs de la maison deviennent une représentation de l'état psychologique
de l'oncle, qui est perturbé et marqué par l'expérience de la détention.
2. Le déplacement émotionnel : Le déménagement affecte profondément le narrateur, qui ressent une perte et une
nostalgie intense. L'espace de l'enfance et des souvenirs heureux est perdu, remplacé par l'incertitude et l'inconnu.
Interconnexion des espaces
Les espaces décrits dans ce chapitre sont interconnectés et influencent les personnages de manière profonde. L'espace
physique reflète l'état psychologique des personnages, tandis que l'espace social dicte les changements dans l'espace
physique et psychologique. Le déplacement géographique est un acte de survie autant qu'un bouleversement
émotionnel, et la maison, auparavant un lieu de sécurité, est devenue un espace de réclusion et de paranoïa.
En conclusion, l'espace dans ce chapitre n'est pas seulement un cadre pour l'action, mais un élément dynamique qui
façonne et est façonné par les personnages et les événements. L'espace est à la fois un refuge et une source de menace,
un lieu de mémoire et un vecteur de changement.

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