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Le passage décrit un événement tragique qui s'est produit dans la vie de la

famille de l'auteur. Le texte utilise plusieurs procédés d'écriture pour créer une
atmosphère dramatique et émotive, notamment :
 L'emploi de phrases courtes et fragmentées pour imiter la panique et
l'urgence de la situation. Par exemple, "Notre chien hurlait, hurlait..." et
"Il ne restait plus rien des champs et pourtant il s'entêtait à ne pas le
reconnaître. Par dépit."
 L'utilisation de métaphores et de comparaisons pour décrire la scène. Par
exemple, "Je crus que le soleil s'était décroché et qu'il était tombé sur nos
terres", "il plongeait un misérable seau dans l'abreuvoir, fonçait sur
l'incendie, disparaissait au milieu des flammes, revenait chercher de l'eau
et retournait en enfer", et "On aurait dit un fantôme captif de ses ruines."
 La description détaillée des émotions et des gestes des personnages pour
susciter l'empathie du lecteur. Par exemple, "Ma mère se tenait la tête à
deux mains, interdite sur le seuil de la porte", "Ma soeur se terrait dans
son coin, assise en fakir sur sa natte, les doigts dans la bouche et les yeux
inexpressifs", et "Longtemps, il chavira sur ses mollets flageolants, les yeux
ensanglantés, la figure décomposée ; ensuite, il tomba à genoux, se
coucha à plat ventre et se livra, sous nos yeux incrédules, à ce qu'un
homme est censé ne jamais faire en public – il pleura… toutes les larmes
de son corps."
 L'emploi de la première personne pour donner un point de vue personnel
et subjectif sur les événements. L'auteur utilise des termes tels que "je",
"ma mère", "ma soeur" et "mon père" pour parler de sa famille et de leur
réaction face à la tragédie.
Ces procédés d'écriture créent une scène dramatique et émouvante qui permet
au lecteur de ressentir l'impact de l'incendie sur la famille de l'auteur.
Le passage présenté utilise principalement deux registres littéraires : le registre
tragique et le registre réaliste.
Le registre tragique est présent dans la description de la catastrophe qui s'abat
sur la famille et dans la manière dont elle est décrite. Les comparaisons avec le
soleil décroché, les flammes hystériques, le brasier et le désastre montrent
l'ampleur de la tragédie. Les personnages sont dépeints comme des êtres
impuissants face à la situation, condamnés à subir leur destin.
Le registre réaliste est présent dans la description détaillée des personnages, de
leur environnement et de leurs actions. Les personnages sont décrits de manière
réaliste, avec des détails physiques tels que la sueur sur le corps de leur père, les
vergetures sur sa peau et le regard interdit de leur mère. Les actions des
personnages sont également décrites de manière réaliste, avec des détails tels
que la façon dont leur père plonge un seau dans l'abreuvoir pour éteindre
l'incendie.
En somme, le passage mélange des éléments tragiques et réalistes pour
dépeindre la catastrophe qui frappe la famille.

Le passage est principalement caractérisé par la tonalité tragique qui transparaît


dans la description du malheur qui s'abat sur la famille. Les éléments qui
renforcent cette tonalité sont le choix des mots, les descriptions sombres et
intenses, et l'atmosphère oppressante qui émerge du texte.
Le passage est marqué par l'utilisation de métaphores et d'images fortes, comme
le soleil qui tombe sur les terres, les flammes hystériques ravageant les champs
et les gerbes en feu que le père prend à bras-le-corps. Ces images intensifient
l'impact émotionnel de la tragédie sur les personnages et les lecteurs.
La tonalité tragique est également renforcée par les émotions intenses et les
réactions désespérées des personnages. Par exemple, le chien qui hurle, la mère
interdite sur le seuil de la porte, le père fou de douleur et l'épuisement final qui
conduit à sa chute en larmes. L'utilisation de phrases courtes et simples accentue
la tension et l'urgence de la situation.
Enfin, la tonalité tragique est renforcée par l'impuissance et l'absurdité de la
situation. Malgré les efforts désespérés du père pour sauver ses champs, il ne
peut rien faire pour empêcher sa ruine complète. La mère est impuissante face
à son mari qui risque sa vie en tentant de sauver ce qui ne peut plus l'être. Cette
impuissance renforce l'idée que le malheur est inévitable et que les personnages
sont à la merci des forces qui les dépassent.

Le passage décrit de manière intense et émouvante un événement


tragique vécu par la famille de l'auteur, à travers l'utilisation de divers
procédés d'écriture. Des phrases courtes et fragmentées imitent l'urgence
de la situation, des métaphores et des comparaisons décrivent la scène,
une description détaillée des émotions et des gestes des personnages
suscite l'empathie du lecteur et l'emploi de la première personne donne
un point de vue personnel et subjectif. Le registre tragique est présent
dans la description de la catastrophe et le registre réaliste est présent dans
la description détaillée des personnages et de leur environnement. Le
choix des mots, les descriptions sombres et intenses, ainsi que
l'atmosphère oppressante renforcent la tonalité tragique qui transparaît
dans la description du malheur qui s'abat sur la famille. Les images fortes
et les émotions intenses et désespérées des personnages renforcent cette
tonalité tragique, tout comme l'impuissance et l'absurdité de la situation
face à la ruine complète des champs.

Le passage exprime une tonalité pathétique, car il décrit une situation


dramatique et désespérée qui évoque la pitié, la tristesse et la souffrance. Voici
quelques caractéristiques qui contribuent à cette tonalité :
 La description de l'incendie qui détruit les champs de la famille est très
intense et apocalyptique. Les flammes sont comparées à des lumières
hystériques et leur intensité est telle qu'elle fait disparaître les étoiles du
ciel. Cela crée une atmosphère de chaos et d'horreur.
 Les réactions des personnages contribuent également à la tonalité
pathétique. Le chien qui hurle, la mère qui se tient la tête à deux mains et
la sœur qui se terrait dans son coin sont des exemples de la peur et de la
confusion qui règnent dans la situation.
 Le comportement du père est particulièrement frappant. Il est décrit
comme un homme qui a perdu la raison et qui se bat contre un ennemi
invisible. Son obstination à essayer de sauver les champs est désespérée,
car il ne peut rien y faire et tout est perdu. Sa folie et sa tristesse sont
douloureusement émouvantes.
 La description de l'état de la famille après l'incendie est très sombre et
désolante. Le père arpente les champs détruits comme un fantôme, la
mère est persuadée qu'il a perdu la raison, et l'auteur exprime l'idée que
les saints patrons les ont reniés. Cela crée un sentiment de désespoir et
de fatalité.
En résumé, la tonalité pathétique de ce passage est créée par la description
d'une situation dramatique et désespérée, la réaction intense des personnages,
en particulier celle du père, et l'atmosphère sombre et désolante qui règne après
l'incendie.

Dans ce passage, la posture de la victime est celle d'une personne impuissante


face à la tragédie qui s'est abattue sur elle. Elle se livre à l'auto-flagellation et à
l'ordalie, en s'infligeant ou en laissant subir à ses proches une souffrance qui est
censée expier ses péchés ou obtenir la clémence de Dieu.
Par exemple, le père du narrateur plonge sans relâche son seau dans l'abreuvoir
pour éteindre l'incendie, même s'il sait que rien ne peut sauver les récoltes. Il ne
veut pas admettre que la situation est désespérée et refuse de céder devant la
fatalité. Il se livre à une forme de flagellation mentale en se reprochant peut-être
de ne pas avoir été assez vigilant ou de ne pas avoir prié suffisamment. De son
côté, la mère du narrateur se signe et invoque les marabouts de la région,
espérant ainsi obtenir une intervention divine qui pourrait arrêter le malheur.
Le père finit par succomber à la tristesse et se livre à une ordalie en pleurant
toutes les larmes de son corps en public, alors que c'est un comportement
considéré comme honteux dans la culture locale. Il cherche peut-être à expier
ses péchés en se montrant vulnérable et en implorant la pitié de Dieu.
En somme, la posture de la victime dans ce passage est celle d'une personne qui
se sent responsable de son malheur et qui cherche à se racheter en infligeant ou
en subissant de la souffrance. Elle est animée par un profond sentiment de
fatalisme et d'impuissance face aux forces qui la dépassent.

L'hyperbole, la gradation et les expressions intenses sont utilisées dans ce


passage pour décrire l'ampleur du désastre et l'état d'esprit des personnages.
Exemples d'hyperboles :
 "Je crus que le soleil s’était décroché et qu’il était tombé sur nos terres."
 "ses lumières montaient jusqu’au firmament où pas une étoile ne veillait
au grain."
 "Il ne restait plus rien des champs et pourtant il s’entêtait à ne pas le
reconnaître."
Exemples de gradations :
 "À trois jours du début des moissons. À deux doigts du salut. À un souffle
de la rédemption."
 "Il plongeait un misérable seau dans l’abreuvoir, fonçait sur l’incendie,
disparaissait au milieu des flammes, revenait chercher de l’eau et
retournait en enfer."
Exemples d'expressions intenses :
 "une crue de flammes hystériques ravager nos champs"
 "mon père était devenu fou"
 "Il ne se rendait pas compte du ridicule qui sanctionnait son refus
d’admettre qu’il n’y pouvait rien, qu’aucune prière, aucun miracle
n’empêcherait ses rêves de partir en fumée."
 "toutes les larmes de son corps"
 "Le temps s’était arrêté pour nous.

Le passage présenté utilise plusieurs éléments du registre fantastique pour


créer une ambiance d'incertitude et d'incompréhension, ainsi que pour
renforcer la peur ressentie par les personnages. Voici quelques exemples :

 La soudaineté de l'événement (le malheur qui s'abat sans crier gare) crée
une tension dramatique et instaure un climat d'incertitude quant à ce qui
va se passer ensuite.
 Les réactions exagérées des personnages contribuent à l'atmosphère
fantastique. Le chien qui hurle, la mère qui se tient la tête à deux mains, la
soeur qui se terrait dans son coin et le père qui plonge dans l'incendie sans
se rendre compte du danger créent tous une impression de chaos et de
folie.
 Les descriptions visuelles sont chargées d'images fortes et inquiétantes,
comme les flammes hystériques qui ravagent les champs, les lumières qui
montent jusqu'au firmament où pas une étoile ne veillait au grain, ou
encore le père vergeté de traînées noirâtres, ruisselant de sueur.
 L'élément surnaturel est également présent, avec l'image du soleil
décroché qui tombe sur les terres. Cette image renforce l'idée que quelque
chose d'inexplicable et de terrifiant est en train de se produire.

En outre, l'isotopie de la peur est très présente dans ce passage,


notamment à travers les réactions des personnages face à la catastrophe
qui se déroule sous leurs yeux. Les expressions telles que "interdite sur le
seuil de la porte", "les yeux inexpressifs", "les mollets flageolants", "la figure
décomposée", "toutes les larmes de son corps" renforcent l'idée que les
personnages sont terrifiés et impuissants face à l'événement.

En somme, ce passage utilise une combinaison d'éléments fantastiques et


de descriptions intenses pour créer une ambiance d'incertitude et
d'incompréhension, ainsi que pour renforcer la peur ressentie par les
personnages

Champs lexicaux de l'incertitude, de l'incompréhension et de la peur :


 Incertitude : Les événements soudains et imprévus de la nuit ont plongé
la famille dans l'incertitude. Ils ne comprennent pas ce qui se passe et sont
incapables de contrôler la situation. Les réverbérations de l'incendie à
l'extérieur font courir des ombres multiples sur les parois, ce qui ajoute à
leur confusion. Ils sont également incertains quant à l'avenir de leur
récolte et à leur propre sort.
Exemple : "Je crus que le soleil s’était décroché et qu’il était tombé sur nos
terres."
 Incompréhension : Les membres de la famille ont du mal à comprendre ce
qui se passe, et ils sont choqués par l'ampleur de l'incendie qui a détruit
leurs champs. Ils sont confrontés à un événement qui échappe à leur
compréhension.
Exemple : "Il ne se rendait pas compte du ridicule qui sanctionnait son refus
d’admettre qu’il n’y pouvait rien, qu’aucune prière, aucun miracle
n’empêcherait ses rêves de partir en fumée."
 Peur : Les membres de la famille sont terrifiés par l'incendie qui détruit
tout sur son passage. Ils craignent également pour la sécurité de leur père
qui se jette dans les flammes pour tenter de sauver leur récolte. La mère
est en particulier effrayée de voir son mari se mettre en danger de la sorte.
Exemple : "Ma mère voyait bien que tout était perdu. Elle regardait son mari se
démener comme un beau diable et craignait de ne plus le voir ressortir du
brasier."
L'isotopie de la peur est présente dans ce passage à travers plusieurs éléments :
 La soudaineté de l'événement : le malheur s'abat sur la famille "sans crier
gare", créant un sentiment d'incertitude et d'imprévisibilité.
 La violence de l'incendie : les flammes sont décrites comme "hystériques"
et ravagent les champs de la famille, ce qui renforce l'idée d'un danger
imminent.
 La peur pour la vie des personnages : le père se met en danger en essayant
d'éteindre le feu, et la mère craint de le voir mourir. La famille est
confrontée à un événement qui les dépasse et qu'ils ne peuvent pas
contrôler, créant ainsi une peur existentielle.
 L'absence d'espoir : la famille sait que tout est perdu, et le père continue
d'asperger les cendres de ses champs "par dépit". Il n'y a pas de solution,
pas de miracle qui puisse sauver leur situation. Cette absence d'espoir
contribue à renforcer la peur ressentie par les personnages.
En somme, l'isotopie de la peur est présente dans ce passage à travers
l'imprévisibilité de l'événement, la violence de l'incendie, la peur pour la vie des
personnages et l'absence d'espoir.

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