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Le registre tragique

« Antigone » de Jean Anouilh


« Le dernier jour d’un condamné » de Victor Hugo
1. Catégorie d'émotion :
Terreur et pitié face au sentiment d'une fatalité inéluctable. Le tragique tend à inspirer la terreur et la pitié ; les textes tragiques montrent
l'homme face à une puissance qui le dépasse : le destin, la passion, la société ou l'histoire.
2. Critères d'identification :
· Une personne est victime de forces supérieures à elle, qui la dépassent et décident de son destin : champ lexical, métaphores, périphrases
pour désigner les dieux ; antithèses (faiblesse/force, humain/divin) …
· Elle ne peut rien faire pour lutter contre ce qui va lui arriver : verbes exprimant l'idée de lutte, négations …
· Parfois, elle essaye de lutter : exclamations, interrogations, apostrophes, langage soutenu, emploi du passif, de modalisateurs …
· Son destin ne conduit pas forcément à une mort immédiate, mais il est malheureux : lexique à forte charge émotive.
Exemple : Antigone d’Anouilh qui montre combien il est difficile de s’opposer aux lois, même injustes, édictées par un roi.
Exemple : Le condamné à mort dans « Le dernier jour d’un condamné » ne peut changer le cours de son destin. Il sait que sa mort est
inéluctable. Les multiples évocations du temps qui passe précipitent la fin du roman et font partager le sentiment d’angoisse et d’oppression
du condamné. Ce compte à rebours accentue le tragique et souligne l’impuissance des êtres face au temps qui s’égraine inlassablement.

Le registre lyrique
La Boîte à merveilles
Le dernier jour d’un condamné
I. Catégorie d'émotion :
Le lyrisme est l'expression de sentiments personnels (heureux ou malheureux) que l'auteur veut faire partager au lecteur. (Joie ; plainte,
compassion, angoisse)
II. Critères d'identification :
1) le locuteur s'implique nettement dans son discours : utilisation de la 1° personne du singulier, marques de la subjectivité ...
2) il met en valeur ses sentiments : repérer le champ lexical des sentiments, tout procédé de mise en valeur (figures d'insistance,
versification) …
3) il insiste sur la force, la puissance de ce qu'il ressent : ponctuation affective, interjections, hyperboles …
4) il privilégie les sensations : repérer le recours aux cinq sens …
5) il établit parfois une correspondance entre son état psychologique et la manière dont il perçoit la nature (fréquent chez les romantiques) :
métaphores, comparaisons, personnifications …
§ Le lyrisme dans « La Boîte à Merveilles » : Le narrateur raconte sa propre vie et tout particulièrement les épisodes marquants. Son
enfance, ses relations avec ses parents et ses camarades, sa solitude, ses premiers chagrins.
§ Le lyrisme dans « Le dernier jour d’un condamné » : Le narrateur raconte ses souvenirs d’enfance et de jeunesse, son amour pour
Pepa

Le registre pathétique
Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo.
Antigone de Jean Anouilh.
1. Catégorie d'émotion :
Pitié, compassion. Est "pathétique " ce qui suscite la pitié, émeut profondément et douloureusement. Ce registre marque la volonté
d'inspirer une forte émotion devant une situation inhumaine, et suscite souvent la compassion.
2. Critères d'identification :
Le personnage est dans une profonde détresse physique et/ou morale : vocabulaire de l’affectivité (modalités affectives) ; champ lexical de
la solitude, de la détresse, de la tristesse, de la misère… Cette détresse est amplifiée : hyperboles, exclamations, énumérations….
Le dernier jour d’un condamné utilise les mêmes procédés d’écriture dans le but d’exprimer une émotion douloureuse. Mais les situations
exposées sont plus humaines, moins soumises à la détermination d’une force supérieure. Le personnage est plus proche du lecteur ce qui
permet de faire partager plus aisément les émotions.
En effet, le condamné est soumis à une décision de la justice des hommes, mais il ne peut cependant pas y échapper pour autant. Le lecteur
partage sa douleur et se sent proche de lui.
Après sa rencontre avec sa fille, le condamné n’a désormais plus aucune raison d’espérer, car pour sa propre fille, il est déjà mort. Cet
épisode renforce la pitié que peut éprouver le lecteur à son égard.
Antigone : Le monologue d’Antigone où on sait qu’elle est condamnée à être emmurée vivante pour avoir enseveli son frère malgré
l’interdiction du roi (les didascalies insistent sur la faiblesse d’Antigone : elle a froid, elle est seule, elle murmure), cette scène est
vraiment pathétique.

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