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Le passage que nous avons devant nous est un extrait du roman de Yasmina Khadra,

"Ce que le jour doit à la nuit" publié en 2008 chez Julliard. Il décrit la vie
difficile d'un personnage et de sa famille dans un contexte de pauvreté et de
famine dans les années 1930. Dans cet extrait, nous allons examiner comment le
personnage, à travers l'expression de sa condition de vie, parvient à réveiller la
sensibilité du lecteur.

Tout d'abord, l'auteur décrit la vie difficile que mène le personnage et sa


famille. La description de leur quotidien est très sombre : "Nous vivions reclus
sur notre lopin de terre, pareils à des spectres livrés à eux-mêmes dans le silence
sidéral de ceux qui n’ont pas grand-chose à se dire". Cette phrase évoque une
grande solitude et une absence de communication entre les membres de la famille.
Cette vie est décrite comme une simple existence où ils ne font que survivre plutôt
que de vivre.
Ensuite, l'auteur insiste sur la tristesse de leur situation en soulignant leur
manque de perspectives d'avenir. La vie quotidienne est si morne que les membres de
la famille se demandent s'il ne serait pas raisonnable de fermer les yeux pour de
bon. le contraste entre la vie quotidienne misérable de la famille et cette rare
occasion de bonheur pour le père est également un élément clé qui contribue à
réveiller la sensibilité du lecteur. Le narrateur décrit leur vie comme "une
interminable enfilade de déconvenues" et le fait que le père n'ait pas d'amis ou de
contacts avec le monde extérieur renforce ce sentiment d'isolement. L'absence de
toute forme de distraction ou d'espoir rend leur existence particulièrement
difficile.
Pourtant, malgré la description de cette vie difficile, l'auteur parvient quand
même éveiller la sensibilité du lecteur en décrivant les rares moments de bonheur
que le personnage a connût . Le personnage trouve du plaisir à observer la nature
et”les champs de blé qui ondulent comme la crinière de milliers de chevaux galopant
à travers la plaine”. Ce moment est décrit comme une vision identique à celle
qu'offre la mer quand la houle l'engrosse. L'image poétique que l'auteur utilise
ici permet de transmettre une émotion forte au lecteur. Ce court moment de bonheur
que le personnage ressent est d'autant plus touchant qu'il est rare.
Enfin, l'auteur utilise l'ironie pour souligner l'absurdité de la situation. Malgré
la misère et la famine qui déciment les familles, le personnage n'en a cure. Cela
montre que la situation est tellement désespérée que les gens ont fini par se
résigner et à accepter leur sort.

En conclusion, à travers une description sombre de la vie du personnage, Yasmina


Khadra parvient à éveiller la sensibilité du lecteur en décrivant les rares moments
de bonheur que le personnage connaît. L'auteur utilise des images poétiques et de
l'ironie pour transmettre une émotion forte et souligner l'absurdité de la
situation. Ce passage montre ainsi l'importance de la littérature pour éveiller la
sensibilité du lecteur à des réalités difficiles et souvent méconnues.

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