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U E

N IQ
H
Mécanique des milieux continus

T E C
OL Y
Tome I. Concepts généraux

E P
L
Avant-propos

ÉCO
Chapitre I. Le milieu continu : une modélisation
Chapitre II. Étude des déformations du milieu continu
Chapitre III. Cinématique du milieu continu
Chapitre IV. Les puissances virtuelles et la modélisation des efforts
Chapitre V. Modélisation des efforts pour le milieu continu

E
Chapitre VI. Étude des contraintes
Annexe I. Éléments de calcul tensoriel
IQ U
H N
Annexe II. Opérateurs différentiels : formules essentielles
Index alphabétique

Y T EC
Tome II. Thermoélasticité
PO L
L E
Chapitre VII. Le comportement thermoélastique

O
ÉC
Chapitre VIII. Évolutions et équilibres thermoélastiques
Chapitre IX. Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle
Chapitre X. Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée
Annexe III. Éléments d’élasticité plane
Index alphabétique

Tome III. Milieux curvilignes


Chapitre XI. Statique des milieux curvilignes
Chapitre XII. Structures curvilignes thermoélastiques
U E
Glossaire

N I Q
Bibliographie
C H
Index alphabétique

LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
Sommaire
ÉC
VII Le comportement thermoélastique 7
1 De l’expérience à la loi de comportement . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 Constatations expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3 Éléments de thermodynamique des milieux continus . . . .
U E. . . . . . 18

IQ
4 Loi de comportement thermoélastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

H N
5 Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes . . . . . . . 39

EC
6 Aperçu historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

T
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

LY
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

E PO
VIII Évolutions et équilibres thermoélastiques 71

O L
1 Évolution thermoélastique quasi-statique . . . . . . . . . . . . . . . . 79

ÉC
2 Linéarisation du problème d’évolution thermoélastique quasi-statique 87
3 Évolution thermoélastique quasi-statique linéarisée . . . . . . . . . . . 92
4 Résolution du problème d’équilibre thermoélastique . . . . . . . . . . 97
5 Méthode des déplacements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
6 Méthode des contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
7 Torsion d’une barre cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
8 Principe de Saint Venant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

IX Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle 139

E
1 Présentation générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
2 Traction-compression d’une barre cylindrique . . . . . . . . . .

I Q U . . . . 145

N
3 Flexion normale d’une barre cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 152

C H
4 Flexion déviée d’une barre cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160

TE
5 Flexion composée d’une barre cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . 163

Y
6 Équilibre élastique d’une sphère creuse sous pression . . . . . . . . . . 165

PO L
7 Équilibre élastique d’un tube cylindrique sous pression . . . . .
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . . . .
.
.
.
.
.
.
.
.
169
174

LE
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176

X
ÉC O
Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée
1 Méthodes directes et méthodes variationnelles . . . . . . . . . . . . . 197
189

2 Minimum de l’énergie potentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207

5
6

U E
IQ
HN
3 Minimum de l’énergie complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212

T E C
4 Approches variationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 État initial naturel, équilibre isotherme . . . . . . . . . . .
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
219
226

P O LY
6 Champs d’autocontrainte. Théorème du potentiel minimum
7 Problème paramétré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
233
238

L E 8 Théorèmes de l’énergie pour les problèmes paramétrés . . . . . . . . . 247

ÉCO
9 Pour conclure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
10 Note historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264

Annexe
III Éléments d’élasticité plane 277
1 Problèmes plans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

U
.
E . . . . . 283

IQ
2 Équilibre thermoélastique en déformation plane . . . . . . . . . . . . . 283

N
3 Équilibre thermoélastique en contrainte plane . . . . . . . . . . . . . . 296

EC H
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305

LY T
Index alphabétique 307

P O
L E
ÉCO

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
ÉCOL
Chapitre VII

Le comportement
thermoélastique
U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
MOTS CLÉS

Loi de comportement. Principe d’action locale.


Énergie interne. Équation de l’énergie.
Entropie. Énergie libre. Dissipation.
Inégalité de Clausius-Duhem.
U E
Potentiel thermodynamique.
Symétries de la matière. Isotropie.
N I Q
Linéarisation.
C H
TE
Coefficients de Lamé. Module de cisaillement.

LY
Module de Young. Coefficient de Poisson

PO
État initial naturel. État initial précontraint.

O LE
ÉC
7
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Chapitre VII – Le comportement thermoélastique 9

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
L
En bref...
O
ÉC
L’expérience met en évidence le comportement thermoélastique des
matériaux, caractérisé par la réversibilité (section 2).

La construction du modèle correspondant s’appuie sur les principes gé-

E
néraux qui s’imposent à toute loi de comportement, parmi lesquels les

U
IQ
principes de la thermodynamique des milieux continus exprimés par :

N
l’équation de l’énergie pour le premier principe, l’inégalité fondamentale
pour le deuxième principe (section 3).

EC H
LY T
Le modèle de comportement thermoélastique est obtenu à partir de
l’hypothèse que les valeurs actuelles de la température et du tenseur des

PO
déformations de l’élément de matière suffisent à définir l’état de celui-ci.

L E
L’inégalité fondamentale fournit alors la loi de comportement thermoélas-

O
tique en représentation lagrangienne. L’énergie libre apparaît comme le

ÉC
potentiel thermodynamique, fonction des valeurs actuelles de la tempéra-
ture et du tenseur des déformations. Le tenseur des contraintes s’en déduit
par dérivation par rapport au tenseur des déformations (section 4).

Lorsque la déformation est infinitésimale et la variation de température


petite, cette loi de comportement peut être linéarisée : c’est la linéarisa-
tion physique de la relation entre contraintes, déformations et variation de
température. Si, de plus, la transformation est infinitésimale, la linéarisa-
tion peut être poursuivie : c’est la linéarisation géométrique. Elle aboutit à
une relation linéaire entre le tenseur des contraintes de Cauchy, le tenseur
des déformations linéarisé et la variation de température (section 5).

U E
Q
La loi de comportement linéarisée fait intervenir des modules élastiques

N I
et des coefficients de dilatation thermique, caractéristiques physiques in-

H
trinsèques du matériau, dont le nombre est réduit par les symétries maté-

C
TE
rielles et qui vérifient la condition de stabilité du matériau. La thermoélas-

Y
ticité linéaire du matériau isotrope est ainsi caractérisée par deux modules

PO L
élastiques et un coefficient de dilatation thermique (section 5).

O LE
ÉC
10 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
EC H
Principales notations

Y T
E POL
L
Notation Signification 1ère formule

ÉC O E

énergie interne du système (3.1)
Q taux de chaleur reçue (3.1)
r(x, t) densité volumique de chaleur reçue (3.5)
e(x, t) énergie interne massique (3.9)
q(x, t) courant de chaleur sortant dans κt (3.14)
T (x, t) température absolue
U E
(3.21)
S entropie du système
N IQ
(3.21)
s(x, t) entropie massique

EC H (3.23)

LY T
ψ énergie libre massique (3.25)

PO
Φ dissipation volumique (3.27)
q 0 (X, t)

O L E courant de chaleur sortant dans κ0 (3.35)

ÉC
ψ∗ transformée de Legendre-Fenchel de ψ (4.20)
ϕp (e) =0 , liaison interne (4.28)
ηp multiplicateur de Lagrange (4.36)
associé à une liaison interne
I10 , I20 , I30 invariants de e (4.42)
A tenseur d’élasticité (5.3)

k tenseur des coefficients thermiques (5.3)


τ variation de température (5.3)

U E
Q
λ constante de Lamé (5.12)

N I
H
µ, G module de cisaillement (5.12)
E module de Young

TE C (5.15)
ν coefficient de Poisson
LY (5.15)
α
PO
coefficient de dilatation thermique linéique (5.15)

OLE
K module élastique de compression (5.39)

ÉC
Chapitre VII – Le comportement thermoélastique 11

U E
N IQ
EC H
T
1 De l’expérience à la loi de comportement . . . . . . . . . 13

Y
POL
2 Constatations expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

O L E 2.2 Expérience de traction simple . . . . . . . . . . . . . . .


2.3 Autres résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . .
15
16

ÉC
2.4 Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3 Éléments de thermodynamique des milieux continus . . 18
3.1 Premier principe : équation de l’énergie . . . . . . . . . 18
3.2 Deuxième principe : inégalité fondamentale . . . . . . . 23
3.3 Expressions lagrangiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
4 Loi de comportement thermoélastique . . . . . . . . . . . 26
4.1 Hypothèses de l’élasticité . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

E
4.2 Loi de comportement thermoélastique . . . . . . . . . . 28

IQ U
4.3 Loi de comportement thermoélastique avec liaisons internes 32

N
4.4 Respect des symétries de la matière . . . . . . . . . . . 36

EC H
4.5 Matériau thermoélastique isotrope dans la configuration
de référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

Y T
4.6 Les liaisons internes du point de vue eulérien . . . . . .

L
38

PO
5 Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 39
5.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

O L E
5.2 Linéarisation physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

ÉC
5.3 Matériau thermoélastique linéaire isotrope . . . . . . . . 43
5.4 Transformation infinitésimale : linéarisation géométrique 46
5.5 Stabilité du matériau thermoélastique . . . . . . . . . . 51
5.6 Quelques valeurs typiques pour des matériaux usuels . . 54
5.7 Exemples de matériaux thermoélastiques anisotropes . . 54
6 Aperçu historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . 60
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
1 – De l’expérience à la loi de comportement 13

U E
N IQ
Le comportement E C H
thermoélastique
L Y T
P O
O L E
1 De l’expérience à la loi de comportement

ÉC
Le comportement thermoélastique des matériaux nous est révélé par des expé-
riences quotidiennes : dilatations ou contractions linéiques et volumiques sous l’effet
de variations de température, utilisation des propriétés élastiques des métaux, mais
aussi de polymères, pour la fabrication de ressorts, clavettes et « clips » en tous
genres . . . Ainsi, du point de vue phénoménologique, le concept de thermoélasticité
est-il associé à une notion de réversibilité : la réponse du matériau à la sollicitation
thermique et mécanique qui lui est imposée est instantanée et l’annulation de la sol-
licitation entraîne le retour du matériau à son état initial sans aucun effet rémanent.

U E
IQ
L’objet du présent chapitre est, dans le cadre de la modélisation du milieu continu

N
classique construite dans les chapitres précédents, de formuler pour un milieu tridi-

EC H
mensionnel les relations existant localement entre le champ de déformation, le champ

T
des efforts intérieurs et le champ de température, lorsque le matériau considéré est

Y
thermoélastique. En d’autres termes on se propose d’écrire la loi de comportement
du matériau thermoélastique.

PO L
L E
On a déjà évoqué, au chapitre VI (§ 4.2), certains principes qui régissent l’écriture

O
des lois de comportement : isotropie de l’espace, respect des symétries de la matière ;

ÉC
mais l’énoncé précédent fait maintenant apparaître un principe essentiel, le prin-
cipe d’action locale : les efforts intérieurs représentés dans la modélisation par les
contraintes, qui correspondent à des actions purement locales (cf. chapitre V, § 3.4),
ne sont reliés par la loi de comportement thermoélastique qu’à des grandeurs qui ne
font intervenir que la particule considérée et les particules voisines.

En outre il va de soi que la formulation de la loi de comportement thermoélastique,


comme celle de toute loi de comportement, devra être en accord avec les principes
de la thermodynamique, c’est-à-dire avec l’inégalité introduite par le second principe.
Pour mettre à profit cette information on introduira quelques notions sur la thermo-
dynamique des milieux continus, renvoyant le lecteur à des ouvrages plus spécialisés
pour l’approfondissement de ce domaine.
U E
N I Q
2 Constatations expérimentales
C H
2.1 Généralités
LY TE
PO
LE
Même si, comme on vient de le rappeler, elle doit obéir à des principes généraux
qui en codifient, en quelque sorte, l’écriture, une loi de comportement est avant tout

ÉC O
issue de constations expérimentales.
14 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
On a vu au chapitre V (§ 3.3) que les équations de la dynamique s’écrivent comme :

Y T EC
• trois équations aux dérivées partielles du 1er ordre pour les équations de champs,
• trois équations au contour qui fournissent les conditions aux limites sur la frontière

POL
du système,

E
alors que la détermination de σ correspond à celle de six champs scalaires indépendants

O L
(composantes indépendantes de σ(x, t) symétrique). On voit que ces équations, en

ÉC
supposant les champs F , a , T Ω connus, par exemple dans le cas de la statique (ou
quasi-statique) où a(x, t) = 0 , ∀x ∈ Ωt , ne permettent pas de déterminer le champ
de contrainte σ dans le système étudié (éprouvette ou corps d’épreuve). De la même
façon d’ailleurs, les conditions aux limites imposées en déplacements ne permettent
pas d’y déterminer le champ de déformation.

Ainsi le problème posé n’est pas, à proprement parler, celui de la détermination


de la loi de comportement à partir de l’expérience, mais se présente plus précisément

E
comme l’identification d’une loi locale, dans le cadre d’une modélisation géomé-

U
IQ
trique et mécanique, fondée sur des résultats expérimentaux à caractère global. Il

N
apparaît dans toute sa généralité, d’une très grande complexité, sinon inextricable.

EC H
Aussi l’on cherche, dans la pratique, à réaliser des expériences où l’on puisse retenir
l’hypothèse d’homogénéité des champs concernés. L’homogénéité, à l’échelle macro-

Y T
scopique considérée, du matériau constitutif du corps d’épreuve doit évidemment

L
PO
être assurée et, par des conditions au contour suffisamment contraignantes, notam-
ment par la géométrie choisie pour l’éprouvette, et par la forme des sollicitations, on

L E
espère imposer l’homogénéité du champ de contrainte et du champ de déformation ou,

O
ÉC
du moins, ne leur permettre que de faibles variations autour de l’état homogène. Par
exemple, dans cet esprit, de nombreuses expériences classiques essaient de réaliser des
champs de contraintes homogènes dans lesquels l’état de contrainte en chaque point
est un des états simples étudiés au chapitre VI, § 3.5 : expériences de traction simple,
de compression simple, de cission simple . . .

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
OLE
Figure 1 – Torsion d’un tube mince

ÉC
2 – Constatations expérimentales 15

U E
N IQ
H
L’expérience de torsion d’un tube mince de section circulaire (figure 1) vise ainsi à

EC
réaliser en chaque point de l’éprouvette un état de cission simple dont les composantes

T
dans la base orthonormée des coordonnées cylindriques soient constantes (1) : σθz =

Y
POL
σzθ = constante, autres σij = 0. Des champs de contrainte plus complexes peuvent
aussi être obtenus : expérience de traction-torsion d’un tube mince par exemple (figure
4).

O L E
ÉC
À noter que l’on doit, dans toutes ces expériences, porter attention aux condi-
tions thermiques. En règle générale on considère que les expériences sont faites à
température constante dans le temps et homogène dans l’éprouvette.

2.2 Expérience de traction simple


La figure 2 représente une éprouvette typique constituée d’un métal homogène

E
pour une expérience de traction simple. Elle est caractérisée par :
• des extrémités surdimensionnées (pour éviter les « effets d’extrémités »),
IQ U
N
• des congés de raccordement entre la partie médiane et les extrémités (pour éviter
H
EC
les effets de concentration de contrainte que provoquent les angles vifs),

LY T
• une partie médiane cylindrique dans laquelle le champ de contrainte est supposé
homogène, de traction simple parallèlement à l’axe de l’éprouvette (2) .

E PO
O L
ÉC

U E
Q
Figure 2 – Éprouvette pour une expérience Figure 3 – Diagramme de traction pour un
de traction acier inox

N I
C H
TE
L’expérience dans sa forme la plus simple consiste à enregistrer, en fonction de
l’allongement relatif de la longueur initiale `0 marquée sur la partie utile de l’éprou-
vette
LY
PO
(` − `0 )/`0 = ∆`/`0 ,

O LE
(1) Une telle expérience devra toutefois être analysée très précisément en fonction des propriétés de

ÉC
symétrie (isotropie, anisotropie, cf. § 5.7) du matériau constitutif.
(2) Le matériau constitutif (métal) est supposé isotrope. Pour les matériaux anisotropes l’expérience

de traction simple « hors axes » nécessite des précautions particulières concernant notamment le
montage de l’éprouvette.
16 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
l’évolution de la force de traction F ou du rapport F/S0 , où S0 désigne l’aire initiale

EC
de la section médiane.

Y T
POL
La figure 3 donne un exemple d’un tel enregistrement réalisé pour un acier inox,
à propos duquel on observe, en première analyse, les propriétés suivantes :

L E
a) indépendance du diagramme vis-à-vis de la vitesse de chargement, c’est-à-dire

O
ÉC
˙
de (∆`/`0 ) ;

b) « réversibilité » de la partie OA du diagramme de charge : dans une décharge


totale ou partielle effectuée après une charge jusqu’à un niveau inférieur au
seuil σ0 correspondant au point A sur la courbe, on parcourt, dans le sens
inverse, le même segment de la partie OA du diagramme de charge ;

c) linéarité de cette partie réversible du diagramme ;

U E
d) au-delà du seuil σ0 , c’est-à-dire lorsque la charge initiale dépasse le point A, la

IQ
décharge ultérieure est représentée sur le diagramme par une courbe différente

N
de la courbe de charge : courbe OAB à la première charge, courbe BC à la

H
EC
décharge ; notamment après décharge totale, c’est-à-dire lorsque F est ramenée

T
à zéro, l’éprouvette présente un allongement rémanent.

LY
PO
La partie réversible du diagramme de traction est, par définition, représentative
du comportement élastique du matériau. Le point A et la valeur σ0 correspondent

L E
à la limite initiale d’élasticité dans cette expérience (cf. chapitre VI, § 4.1).

O
ÉC
La linéarité observée pour le segment OA caractérise le comportement élastique
linéaire.

Une autre constatation expérimentale doit également être rapportée qui n’apparaît
pas sur le diagramme de la figure 3 : au cours de la traction on observe une réduction
de la section de l’éprouvette, qui évolue linéairement quand on parcourt le segment
OA du diagramme de charge ; cette variation de la section est elle aussi réversible sur
OA.

E
2.3 Autres résultats expérimentaux

I Q U
N
D’autres expériences mettent en évidence les mêmes caractéristiques de compor-

H
tement : la compression simple d’une éprouvette ou la torsion simple d’un tube

TE C
mince, pour citer des exemples où le chargement ne dépend que d’un paramètre

Y
(force ou couple). Dans la traction-torsion d’un tube mince le chargement dépend

PO L
de deux paramètres (force et couple simultanément) et induit dans l’éprouvette
un champ de contrainte dont les composantes dans la base orthonormée des coor-

LE
données cylindriques sont supposées de la forme : σzz = constante , σθz = σzθ =

O
constante , autres σij nulles . On y met en évidence le domaine initial d’élasticité du

ÉC
matériau (cf. chapitre VI, § 4.1) à l’intérieur duquel il y a réversibilité des déforma-
tions subies par l’éprouvette ; la figure 4 donne l’exemple d’un domaine ainsi déterminé
(expérience de traction-compression et torsion).
2 – Constatations expérimentales 17

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

E
Figure 4 – Éprouvette pour l’expérience de traction-compression et torsion d’un tube

(H.D. Bui, 1970)


IQ U
mince ; exemple de domaine initial d’élasticité déterminé expérimentalement

H N
2.4 Commentaires
Y T EC
PO L
E
Historiquement la découverte du comportement élastique linéaire est attribuée à

L
Robert Hooke (mécanicien, physicien, astronome et naturaliste anglais, 1635-1703)
O
ÉC
dans les années 1660, à partir d’expériences sur des ressorts à boudin et spirales et
sur la traction d’un fil métallique.

« Ut tensio sic vis »

est la phrase par laquelle Hooke énonça cette propriété dans un ouvrage paru en 1678
(3)(4)
.

Il convient aussi à ce propos de citer Edme Mariotte (abbé, physicien français,


1620-1684), qui fit la même découverte que Hooke, indépendamment de celui-ci, vers
1680.

U E
(3) Extrait

N I Q
du livre The New Science of Strong Materials par J.E. Gordon : « Hooke, like Horace,

C H
did not suffer unduly from modesty and he staked his claim to priority in a number of fields by

TE
publishing in 1676 A decimate of the centesme of the inventions I intend to publish among which
was « The true theory of elasticity or springiness ». This heading was followed simply by the anagram

LY
« ceiiinosssttuu ». The scientific public were left to make what they could of this until, in 1679, Hooke

PO
published De potentia restitutiva, or of a spring where the anagram was revealed as « Ut tensio *sic
uis » - « As the extension, so the force ».* Tensio means, generally, not tension but extension in

LE
Latin. The truth seems to be that the Romans muddled up the two ideas. Literary writers probably

O
never thought about the matter at all ».

ÉC
(4) On peut rappeler que Galileo Galilei lui-même avait eu recours à une anagramme pour informer

secrètement Johannes Kepler de sa découverte des phases de Vénus : « Haec immatura a me iam
frustra leguntur o y » pour « Cynthiae figuras aemulatur mater amorum » (« En vain ces choses
sont lues par moi prématurément » pour « La mère des amours imite les phases de Diane »).
18 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
Figure 5 – Planche extraite de Lectures de Potentia Restitutiva, or of Spring, Explaining
the Power of Springing Bodies, R. Hooke, (1678)

LY T
E PO
3
O L
Éléments de thermodynamique des milieux

ÉC
continus

3.1 Premier principe : équation de l’énergie

On considère un système S occupant, dans la configuration actuelle κt , le domaine


D de volume Ωt et de frontière ∂Ωt , transportés convectivement de D0 , Ω0 , ∂Ω0 dans
la configuration de référence κ0 .

On suppose l’état thermodynamique de ce système déterminé par la connaissance

E
de certains champs définis sur κt (ou sur κ0 ) .

Pour simplifier l’exposé on se restreint au cas où le système S n’échange avec


I Q U
l’extérieur que du travail et de la chaleur.
H N
TE C
Le premier principe de la thermodynamique postule l’existence d’une fonction de

Y
l’état thermodynamique du système, appelée énergie interne, notée E, ayant la
dimension d’un travail telle que :

PO L
O LE
à chaque instant, la somme de la dérivée particulaire de l’énergie interne E de

ÉC
S, et de la dérivée particulaire de l’énergie cinétique K de S, est égale à
la somme de la puissance des efforts extérieurs exercés sur le système dans le

mouvement réel, P(e) (U ), et du taux de chaleur reçue par le système, Q :
3 – Éléments de thermodynamique des milieux continus 19

U E
N IQ
(3.1)
EC H
Ė + K̇ = P(e) (U ) + Q

Y T
POL
Cet énoncé est également valable pour tout sous-système S 0 de S :

E
O L 0
Ė + K̇ 0 = P(e)
0
(U ) + Q0 .

ÉC
(3.2)

Dans les formules (3.1) et (3.2) le signe « ◦ » pour le taux de chaleur reçue indique
que cette grandeur n’est pas la dérivée particulaire au sens du chapitre III (section 4)
d’une fonction quantité de chaleur reçue qui serait définie explicitement en fonction
de variables caractérisant l’état du système et son évolution à l’instant t ; cela signifie
aussi que dans l’écriture différentielle, peut-être plus familière au lecteur, l’équation
(3.1) se traduit par :
dE + dK = d0 W + d0 Q

U E
IQ
(W désignant le travail), où les deux termes du second membre ne sont pas des
différentielles exactes.

H N
Y T EC
Pour le milieu continu tridimensionnel, la description des efforts extérieurs a été
donnée au chapitre V (§ 2.2 et 3.1), en supposant que les particules du système n’exer-

PO L
cent entre elles aucune action à distance :

E
• forces de volume définies par une densité massique F (x, t),

O L
• forces de surface s’exerçant sur le contour de S, ou de S 0 , et définies par une

ÉC
densité surfacique T Ω (x, t) pour S, T Ω 0 (x, t) pour S 0 .

On en a déduit l’expression de la puissance virtuelle des efforts extérieurs, en sorte


que pour le mouvement réel on a, pour un sous-système quelconque :
Z Z
0
(3.3) P(e) (U ) = ρ F (x, t) . U dΩt + T Ω 0 (x, t) . U da .
Ωt0 ∂Ωt0

L’énergie cinétique a l’expression donnée au chapitre IV (§ 7.5) :

K0 =
Z
1
U E
Q
(3.4) ρ(x, t) U 2 (x, t)dΩt .
Ωt0 2

N I

C H
TE
Pour Q , taux de chaleur reçue par le système S , on fait l’hypothèse qu’il résulte

Y
de l’addition de deux contributions :

PO L
• l’une volumique, qui exprime le taux de chaleur fournie à distance aux particules

LE
de S par l’extérieur de S et la production locale de chaleur par d’éventuelles

O
transformations physiques, chimiques, . . . ; elle se met sous la forme de l’intégrale

ÉC
sur Ωt d’une densité volumique r(x, t) ;
• l’autre surfacique, intégrale sur la frontière de S d’une densité surfacique
hΩ (x, t) .
20 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
Ainsi :

EC

Z Z
(3.5) Q=

LY T∂Ωt
hΩ (x, t)da +
Ωt
r(x, t)dΩt .

P O ◦
Pour Q0 , relatif à un sous-système S 0 quelconque, on fait l’hypothèse qu’il n’y a

L E
pas d’échange de chaleur à distance entre les particules de S, et l’on postule une

ÉCO
décomposition semblable.
• La contribution volumique pour S 0 est donc l’intégrale sur Ωt0 de la même densité
volumique r(x, t) définie pour S , quel que soit le sous-système S 0 , puisqu’il n’y a
pas d’échange de chaleur à distance entre les particules de S .
• La contribution surfacique pour S 0 est l’intégrale sur ∂Ωt0 d’une densité surfa-
cique hΩ 0 (x, t). Celle-ci, n’apparaissant pas dans (3.5), ne provient que des parti-
cules de (S − S 0 ) : les échanges de chaleur à distance entre particules du système

E
étant exclus, hΩ 0 (x, t) ne dépend que des éléments locaux du premier ordre de

U
∂Ωt0 , c’est-à-dire que hΩ 0 (x, t) ne dépend de Ωt0 qu’à travers n(x) :

N IQ
H
(3.6) hΩ 0 (x, t) = h(x, t, n(x)) .

EC
LY T
D’où :

Z Z
Q0 =
O
(3.7) h(x, t, n(x)) da + r(x, t) dΩt .

E P ∂Ωt0 Ωt0

L
ÉCO
On suppose l’additivité de l’énergie interne E. Plus précisément on suppose que
pour deux sous-systèmes S10 et S20 complémentaires dans S, on a :
0 0
(3.8) Ė 1 + Ė 2 = Ė

que l’on écrit aussi :


E 01 + E 02 = E
puisque seules les variations (ici dérivées particulaires) interviennent dans les for-
mules.

On introduit alors la densité massique d’énergie interne e(x, t), appelée aussi éner-
gie interne spécifique, et l’on a :

E
Z Z

U
0
E0 =
Q
(3.9) ρ(x, t) e(x, t)dΩt et Ė = ρ(x, t) ė(x, t)dΩt .
Ωt0 Ωt0

N I
La formule (3.2) s’explicite en simplifiant les notations(5) :
C H
(3.10)

LY TE
PO
 0
 ∀S Z⊂ S , Z Z

LE
d U2

 dt 0 ρ(e + ) dΩt = (ρF . U + r) dΩt + (T Ω 0 . U + h(n)) da .

O
2 Ωt0 ∂Ωt0

ÉC
Ωt

(5) On supprime, sous les signes « intégrales », les dépendances des diverses grandeurs en fonction

de x et de t
3 – Éléments de thermodynamique des milieux continus 21

U E
N IQ
H
Si le champ de vitesse réel U est continu et continûment différentiable on peut,

EC
dans (3.1) et (3.2), appliquer le théorème de l’énergie cinétique (chapitre IV, § 7.5),
qui s’écrit :

Y T ®

POL
∀S 0 ⊂ S ,
0 0
P(e) (U ) + P(i) (U ) = K̇ 0

O L E
d’où, par substitution dans (3.1) et (3.2) :

ÉC

(3.11) Ė = Q − P(i) (U )

0 ◦
(3.12) Ė = Q0 − P(i)
0
(U ) .
0
On peut alors remplacer P(i) (U ) par son expression au moyen de la représentation
des efforts intérieurs par les contraintes de Cauchy et l’on obtient :
(3.13)

U E
IQ
0
 ∀SZ ⊂S , Z Z

HN
 ρ(x, t) ė(x, t) dΩt = (σ(x, t) : d(x, t) + r(x, t)) dΩt + h(x, t, n(x)) da .
Ωt0 Ωt0

T E C ∂Ωt0

LY
L’équation (3.10) (ou (3.13) à travers le théorème de l’énergie cinétique), exprime le

O
premier principe de la thermodynamique sous forme globale (équation de bilan).

E P
À partir de (3.13) on peut obtenir la forme locale du premier principe en s’ap-
L
ÉCO
puyant sur le fait que cette équation est vraie pour tout sous-système S 0 .

On peut en effet démontrer que, puisque (3.13) est vraie ∀Ωt0 , la densité surfacique
h(x, t, n(x)), supposée continue et de classe C 1 , dépend linéairement de n(x) et a la
forme d’un flux que l’on écrit :
(3.14) h(x, t, n(x)) = −q(x, t) . n(x) ;

q(x, t) est le vecteur courant de chaleur sortant (6) au point M . Les échanges de
chaleur entre les particules du système se font par conduction.

Ainsi, en conséquence du premier principe, Q0 donné par (3.7) est nécessairement

E
de la forme :

U
Z Z

Q

(3.15) Q0 = − q(x, t) . n(x) da +
∂Ωt0
r(x, t) dΩt .
Ωt0
N I
C H
TE
Par application de la formule de la divergence, la dernière intégrale de (3.13) est,
compte tenu de (3.14), transformée en une intégrale sur Ωt0 . On en déduit l’expression

LY
PO
locale du premier principe de la thermodynamique en représentation eulérienne qui
est appelée : équation de l’énergie

O LE
ρ(x, t)ė(x, t) = σ(x, t) : d(x, t) + r(x, t) − div q(x, t)

ÉC
(6) L’adjectif
« sortant » veut rappeler que h correspond à la chaleur reçue par le système de
normale extérieure n et que l’équation (3.14) comporte un signe moins. Cette convention est la plus
couramment adaptée.
22 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
que l’on retiendra sous la forme

Y T EC
ρ ė = σ : d + r − div q

POL
(3.16)

O L
RemarquesE
ÉC • La formule (3.14) est parfois connue sous le nom de « lemme du tétraèdre » en raison de
sa démonstration classique, apparentée à celle de la tensorialité des contraintes (chapitre
V, § 3.6). L’équation (3.13), valable ∀Ωt0 , est appliquée à un sous-système infinitésimal
entourant un point M quelconque intérieur à Ωt : ce sous-système a la forme d’un té-
traèdre construit sur les trois axes de coordonnées orthonormées, dont les arêtes ont
respectivement pour longueur dx1 , dx2 et dx3 (figure 6).

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC Figure 6 – « Lemme du tétraèdre »

Pour ce sous-système infinitésimal, l’intégrale de volume dans (3.13) est du 3ème ordre en
dxi . L’intégrale de surface est la somme de quatre termes qui correspondent aux quatre
faces M A1 A2 , M A2 A3 , M A3 A1 et A1 A2 A3 du tétraèdre : l’équation (3.13) impose que
la somme de ces quatre termes soit, elle aussi, du 3ème ordre, c’est-à-dire que la somme
des termes du 2ème ordre soit nulle. Il vient ainsi, en simplifiant :

 1 1 1
 dx2 dx3 h(−e1 ) + dx3 dx1 h(−e2 ) + dx1 dx2 h(−e3 ) + dS h(n) = 0

E
2 2 2
(3.17)

U
 1

Q
n dS = (e1 dx2 dx3 + e2 dx3 dx1 + e3 dx1 dx2 ) .

I
2
En posant

H N
(3.18)

TE C
q = e1 h(−e1 ) + e2 h(−e2 ) + e3 h(−e3 ) ,

Y
l’équation (3.17) s’écrit finalement :
(3.19)

PO L h(n) = −q . n

LE
ce qui établit la formule (3.14).

O
• L’équation (3.14) démontrée ci-dessus établit l’existence, sur le domaine Ωt , du champ

ÉC
vectoriel q(x, t) appelé vecteur courant de chaleur sortant. On peut alors reproduire le
raisonnement proposé au chapitre V (§ 3.5, figure 8) pour l’interprétation physique de la
condition au contour sur le champ de contrainte σ. Ici, il permet de montrer que, sur la
frontière ∂Ωt de S , le champ q satisfait, à titre de condition aux limites, l’équation :
3 – Éléments de thermodynamique des milieux continus 23

U E
N IQ
H
(3.20) q(x, t) . n(x) = −hΩ (x, t) .

EC
• Ce résultat (3.14) repose sur l’hypothèse d’additivité de l’énergie interne. Physiquement,

Y T
en se reportant à la formule (3.8), on voit que l’additivité de l’énergie interne n’introduit

POL
en fait qu’une hypothèse supplémentaire en plus de celles déjà faites qui excluent à la fois
les actions et les échanges de chaleur à distance entre les particules de S : à la frontière
entre deux sous-systèmes complémentaires, le bilan global des échanges de travail et

O L E de chaleur entre les deux sous-systèmes est nul c’est-à-dire que la puissance développée
par les actions intérieures de contact entre les deux sous-systèmes dans une éventuelle

ÉC
discontinuité du champ de vitesse réel est compensée localement par un taux de chaleur
équivalent reçu par les deux sous-systèmes.
Une démarche différente aurait pu être adoptée : poser comme hypothèse que les échanges
de chaleur entre les particules du système se font uniquement par conduction selon (3.14),
en déduire l’additivité de l’énergie interne et finalement l’équation de l’énergie (3.16).

3.2 Deuxième principe : inégalité fondamentale

E
Le deuxième principe de la thermodynamique des milieux continus postule l’exis-
tence d’un repérage universel de température, appelé température absolue notée T ,
positive, et d’une fonction de l’état thermodynamique du système, additive, appelée
IQ U
entropie, notée S, tels que :
H N
EC
à chaque instant, pour le système S, et pour tout sous-système S 0 de S on a
les inégalités fondamentales :
Z
LY T Z

PO
dS r(x, t) q(x, t) . n(x)
(3.21) = Ṡ ≥ dΩt − da

O
dt

L E Ωt T (x, t) ∂Ωt T (x, t)

ÉC
et


 ∀S 0 ⊂ S ,
Z Z
(3.22) 0 r(x, t) q(x, t) . n(x)

 Ṡ ≥ dΩt − da .
Ωt0 T (x, t) ∂Ωt0 T (x, t)
On désigne par s l’entropie massique (ou spécifique), d’où :
Z Z
0 0
S = ρ(x, t) s(x, t) dΩt et Ṡ = ρ(x, t) ṡ(x, t) dΩt .
Ωt0 Ωt0

Par application du théorème de la divergence, (3.21) et (3.22) se transforment en

E
allégeant les notations :

U

Q
 0
 ∀S ⊂S ,
Z
N I


H
(ρṡ + div(q/T ) − r/T ) dΩt ≥ 0
C
TE
Ωt0

LY
dont on déduit la forme locale de l’inégalité fondamentale :

PO
(3.23) ρṡ + div(q/T ) − r/T ≥ 0 .

LE
En tenant compte, dans cette formule, de l’équation de l’énergie (3.16) on obtient

O
ÉC
(puisque T > 0) :
q
(3.24) σ : d + ρ(T ṡ − ė) − . grad T ≥ 0 .
T
24 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
Cette inégalité essentielle peut être transformée en introduisant la fonction ther-

EC
modynamique appelée énergie libre (de Helmoltz) ; l’énergie libre massique ψ est
définie par :

Y T
POL
(3.25) ψ =e−T s.

L E
On obtient l’inégalité dite de Clausius-Duhem (7) :
O
ÉC
(3.26) σ : d − ρ(ψ̇ + sṪ ) −
q
T
. grad T ≥ 0

Le premier membre de (3.24) et (3.26) est souvent noté Φ ; c’est la dissipation


volumique dans la configuration actuelle. On la décompose sous la forme :

(3.27) Φ = Φ1 + Φ2

U E

N IQ
(3.28)
EC
Φ1 = σ : d − ρ(ψ̇ + sṪ ) H
et
LY T
PO
q
Φ2 = −
E
(3.29) . grad T

L
T

ÉC O
sont respectivement la dissipation intrinsèque volumique et la dissipation ther-
mique volumique dans la configuration actuelle.

L’inégalité fondamentale s’énonce donc : la dissipation est non-négative.

On définit la réversibilité thermodynamique d’une évolution du système S : à


tout instant, en tout point du système, on a

(3.30) Φ1 = 0 et Φ2 = 0 .

On peut remarquer que pour les évolutions adiabatiques, où q = 0 en tout point et


à chaque instant, et pour les évolutions isothermes où T est constante dans le système

U
et dans le temps, on a Φ2 = 0. (Ce ne sont évidemment pas les seuls cas où Φ2 = 0).
E
N I Q
H
3.3 Expressions lagrangiennes

TE C
Tous les raisonnements des paragraphes précédents ont été menés sur la configu-

LY
ration actuelle κt . Les formules (3.16) et (3.24), ou (3.26), sont les expressions locales,

PO
eulériennes du premier et du deuxième principe de la thermodynamique des milieux

LE
continus.

ÉC O
La formulation lagrangienne de ces principes s’obtient, du point de vue global
du système ou d’un sous-système, en transportant dans la configuration de référence
(7) R. Clausius (1822-1888) ; P. Duhem (1861-1916).
3 – Éléments de thermodynamique des milieux continus 25

U E
N IQ
H
les intégrales de l’égalité (3.10) et de l’inégalité (3.22). Les expressions locales s’en

EC
déduisent alors par des raisonnements semblables à ceux qui précèdent.

Y T
POL
Plus simplement, on remarque que les premiers membres des expressions locales
eulériennes (3.16), (3.24) et (3.26) ne sont autres que les densités volumiques des

E
intégrales exprimant (3.10) et (3.22) sur la configuration actuelle. Les expressions

O L
locales lagrangiennes sont les mêmes égalité et inégalités que (3.16) (3.24) et (3.26)

ÉC
pour les densités volumiques des mêmes grandeurs sur la configuration de référence,
qu’il convient d’exprimer en variables lagrangiennes.

On s’intéresse d’abord à l’inégalité fondamentale (3.24) et à l’inégalité de Clausius-


Duhem (3.26). La densité volumique lagrangienne homologue de (3.24) résulte de
l’expression de la conservation de la masse dm = ρ0 (X) dΩ0 = ρ(x, t) dΩt ; il vient
ainsi :
ρ0 ρ0 q

E
(3.31) σ : d + ρ0 (T ṡ − ė) − . grad T ≥ 0 ,

U
ρ ρ T

que l’on doit exprimer en variables lagrangiennes.


N IQ
EC H
Le deuxième terme de (3.31) est, de ce point de vue, le plus simple. Les fonctions

Y T
T, e et s sont des grandeurs physiques liées à la matière ; les expressions lagrangiennes

L
PO


 T (X, t) = T (x, t) , x = φ(X, t)

E

(3.32)
O L 
e(X, t) = e(x, t) , x = φ(X, t)

ÉC


s(X, t) = s(x, t) , x = φ(X, t)

sont celles de la température et des densités massiques d’énergie interne et d’entropie


dans la configuration de référence à l’instant t. La dérivation particulaire est conservée
dans le passage de la description eulérienne à la description lagrangienne.

L’expression lagrangienne du premier terme de (3.31) résulte de la définition du


tenseur des contraintes de Piola-Kirchhoff (chapitre V, § 4.1). On rappelle en effet que
l’on a, en des points homologues de κ0 et κt :


 π(X, t) : ė(X, t) σ(x, t) : d(x, t)
(3.33) ρ0 (X)
=
ρ(x, t)
U E
Q

I

N
x = φ(X, t) .

C H
TE
Enfin, pour le troisième terme de (3.31), la correspondance entre gradients lagran-

Y
gien et eulérien en des points homologues(8) permet d’écrire avec (3.32) :

ρ0 (X) q(x, t)
PO1L (J(X, t) F −1 (X, t) . q(x, t)) . ∇T (X, t)

LE
(3.34) . grad T (x, t) =
ρ(x, t) T (x, t) T (X, t)
(8) On

ÉC O
rappelle les relations établies au chapitre II en des points homologues :
x = φ(X, t) , F (X, t) = ∇φ(X, t) , ρ0 (X)/ρ(x, t) = det F (X, t) = J(X, t) ,
∇T (X, t) = grad T (x, t) . F (X, t) , da = J(X, t) t F −1 (X, t) . dA .
26 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
qui conduit à introduire, dans κ0 , le vecteur q 0 (X, t) défini par

(3.35)
T EC
q 0 (X, t) = J(X, t) F

Y
−1
(X, t) . q(x, t) .

P O L
Ce vecteur q 0 (X, t) s’interprète comme le vecteur courant de chaleur sortant dans

E
la configuration de référence à l’instant t car on vérifie que, pour des éléments d’aire

L
ÉCO
dA et da homologues par transport convectif, on a :

(3.36) q 0 (X, t) . dA = q(x, t) . da .

Finalement l’expression lagrangienne de l’inégalité fondamentale (3.24) est :


q0
(3.37) π : ė + ρ0 (T ṡ − ė) − . ∇T ≥ 0 .
T
De même l’expression lagrangienne de l’inégalité de Clausius-Duhem (3.26) s’écrit :

U E
IQ
q0
π : ė − ρ0 (ψ̇ + sṪ ) − . ∇T ≥ 0
N
(3.38)

H
T

Y T EC
L’expression lagrangienne de l’équation de l’énergie (3.16) nécessite de compléter

PO L
la description lagrangienne du taux de chaleur reçue (3.15) en introduisant r0 (X, t)
défini par :

(3.39)
O L E r0 (X, t) = J(X, t) r(x, t) , x = φ(X, t)

d’où
ÉC ◦
Z Z
(3.40) Q0 = − q 0 (X, t) . dA + r0 (X, t) dΩ0 .
∂Ω00 Ω00

On remarque que (3.36) implique que

(3.41) divX q 0 (X, t) = J(X, t) div q(x, t) , x = φ(X, t)

et l’expression lagrangienne de l’équation de l’énergie s’écrit :

ρ0 ė = π : ė + r0 − divX q 0
U E
Q
(3.42)

N I
C H
4 Loi de comportement thermoélastique
LY TE
4.1 Hypothèses de l’élasticité
PO
O LE
La définition du comportement thermoélastique est donnée en description lagran-

ÉC
gienne. On pose que, pour la particule X du matériau considéré, à l’instant t , les
valeurs de l’énergie interne massique e(X, t) , de l’entropie massique s(X, t) et du
tenseur des contraintes de Piola-Kirchhoff π(X, t) sont entièrement déterminées par
4 – Loi de comportement thermoélastique 27

U E
N IQ
H
la connaissance de la température T (X, t) et du tenseur des déformations e(X, t)

EC
pour cette particule, à cet instant. Il en va évidemment de même pour l’énergie libre
massique ψ(X, t) .

Y T
POL


 e(X, t) = e(T (X, t), e(X, t))

 s(X, t) = s(T (X, t), e(X, t))
(4.1)

O L E 
 π(X, t) = π(T (X, t), e(X, t))

ÉC


ψ(X, t) = ψ(T (X, t), e(X, t))
On adoptera dans la suite, pour simplifier l’écriture, les notations :
(4.2) ψ = ψ(T, e) , π = π(T, e) , etc .
Du point de vue mathématique, les écritures (4.1) ou (4.2) ne sont pas totalement
correctes. En effet, considérant à titre d’exemple la fonction ψ dans (4.2), celle-ci

E
n’est pas, sauf dans le cas particulier du matériau isotrope (§ 4.5), une fonction du

U
seul tenseur e (au sens indiqué au chapitre VI, § 2.7 et 4.2) comme le laisserait

IQ
penser la lecture stricte de (4.2) ; elle dépend aussi de l’orientation dans l’espace d’un

H N
repère significatif pour la particule de matériau considérée à l’instant de référence. Une

EC
écriture complète nécessiterait de faire figurer cette information dans les arguments

T
de (4.2), ou d’utiliser une écriture matricielle telle que (4.3) tout en conservant aux

LY
formules leur caractère intrinsèque dans les changements de repères. On y reviendra

PO
au paragraphe 4.4.

L E
Motivées par les résultats expérimentaux tels que ceux décrits au paragraphe 2.2

O
ÉC
sur l’expérience de traction simple, les hypothèses (4.1) sont formulées de façon à
satisfaire le principe d’isotropie de l’espace.

e
En effet, si l’on considère à titre d’exemple la fonction , l’expérience, qui ne fait pas appa-
e
raître de dépendance vis-à-vis du temps, suggère a priori d’écrire comme une fonction de
la température T et du gradient F de la transformation subie par l’élément considéré. Un
e
repère R étant choisi dans le référentiel on calcule à partir des composantes de F :

(4.3) e = eR (T, F̃ )
où F̃ désigne la matrice de F dans le repère R supposé, pour simplifier, orthonormé.
Le principe d’isotropie de l’espace déjà introduit au chapitre VI (§ 4.2) implique ici que
l’énergie interne massique de l’élément ne dépend pas de son orientation dans l’espace. Plus

E
précisément, si l’on fait subir, à partir de la même configuration initiale, au même élément
e
U
de matière, deux transformations qui ne diffèrent que par une isométrie les valeurs de dans
e
I Q
les deux configurations actuelles correspondantes sont égales. Ainsi la fonction R possède la

N
propriété mathématique :
ß

C H
∀F̃ , ∀α̃ telle que tα̃ . α̃ = 1̃l

TE
(4.4)
e e
R (T, F̃ ) = R (T, α̃ . F̃ ) .

LY
En rappelant la décomposition polaire de F établie au chapitre II (§ 3.4 et 4.5) :

PO
ß
F = R.S

LE
(4.5) tR . R = 1l tS
, det R = +1 , =S,

ÉC O
on voit que l’on peut, dans (4.4), choisir α̃ =t R̃, on met alors en évidence que
dépend que de S̃ matrice de la déformation pure, ou encore de C̃ ou de ẽ :
eR (T, F̃ ) ne

(4.6) eR (T, F̃ ) = eR (T, S̃) .


28 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
IQ
HN
Le résultat obtenu est évidemment valable de la même manière pour les fonctions et ψ. s

E C
En ce qui concerne la contrainte le raisonnement est analogue. La dépendance naturellement

T
suggérée par l’expérience est, dans le repère R :

P O
(4.7)
LY σ̃ = σ̃ R (T, F̃ ) .

E
Le principe d’isotropie de l’espace fournit la propriété mathématique à satisfaire par la fonc-

L
tion matricielle σ̃ R dans le repère R :

ÉCO
ß
∀F̃ , ∀α̃ telle que tα̃ . α̃ = 1̃l
(4.8)
σ̃ R (T, α̃ . F̃ ) = α̃ . σ̃R (T, F̃ ) . tα̃

d’où en choisissant α̃ =tR̃ défini par (4.5), la relation :


−1 −1 −1 −1
F̃ . σ̃ R (T, F̃ ) . t F̃ = S̃ . σ̃R (T, S̃) . S̃

ou encore, en introduisant le tenseur des contraintes de Piola-Kirchhoff


−1 −1

E
(4.9) π̃ R (T, F̃ ) = (det S) S̃ . σ̃R (T, S̃) . S̃ = π̃R (T, S̃)

où l’on retrouve le résultat annoncé en (4.1).

IQ U
H N
EC
4.2 Loi de comportement thermoélastique en l’absence de
liaisons internes
LY T
Potentiel thermodynamique

E PO
O L
On reprend l’inégalité de Clausius-Duhem dans sa formulation lagrangienne (3.38).

ÉC
Cette inégalité régit toutes les évolutions thermoélastiques réelles de la particule consi-
dérée : à partir de son état défini par les variables T et e dans lequel le courant de
chaleur sortant est q 0 avec le gradient de température ∇T , ces évolutions sont définies
par Ṫ et ė .

L’inégalité (3.38) fait apparaître la dérivée particulaire ψ̇ de ψ(T, e) . Celle-ci s’ex-


plicite en base quelconque en fonction des composantes eij de e :

∂ψ (T, e) ∂ψ (T, e)
(4.10) ψ̇ = Ṫ + ėij .
∂T ∂eij

De façon générale, f (t) étant une fonction scalaire, différentiable, des composantes
U E
d’un tenseur t = tij ei ⊗ ej quelconque, on définit le tenseur d’ordre deux
∂f (t)
par
N I Q
∂t

C H
TE
les relations :
∂f (t)
LY
∂f (t)

PO
(4.11a) = e ⊗ ei
∂t ∂tij j

d’où
O LE
(4.11b) ÉC f˙ =
∂f (t)
∂tij
ṫij =
∂f (t)
∂t
: ṫ .
4 – Loi de comportement thermoélastique 29

U E
IQ
HN
∂ψ(T, e)

C
Cette définition générale, appliquée à ψ(T, e) introduit le tenseur

E
∂e

LY T
∂ψ (T, e) ∂ψ (T, e)

O
(4.12a) = ej ⊗ ei

E P ∂e ∂eij

L
ÉCO
et la dérivée particulaire (4.10) s’écrit :

∂ψ (T, e) ∂ψ (T, e)
(4.12b) ψ̇ = Ṫ + : ė .
∂T ∂e

On suppose ici que le matériau est sans liaisons internes. Cela signifie que les
évolutions géométriques de l’élément de matière ne sont soumises à aucune restriction
telle que l’incompressibilité, l’inextensibilité dans une ou plusieurs directions, etc., qui
pourraient être dues à sa microstructure ou à sa constitution chimique, etc. (Celles-ci

E
seront examinées au paragraphe 4.3). Le tenseur e peut être un tenseur symétrique

U
IQ
quelconque et toutes les évolutions sont décrites par Ṫ et ė symétrique quelconques.

L’inégalité de Clausius-Duhem (3.38) devient ainsi :


H N



T
∀ T , ∀e symétrique ,
Y EC
L


PO
 ∀Ṫ , ∀ė symétrique
 Ç , å
∂ψ (T, e) ∂ψ (T, e)

E
(4.13) π (T, e) : ė − ρ0

L
 Ṫ + : ė + s (T, e) Ṫ
 ∂T ∂e
O

ÉC

 q
− 0 . ∇T ≥ 0 .
T
La première ligne de cette inégalité, qui représente la dissipation intrinsèque vo-
lumique, ne dépend que de T , e , Ṫ et ė . La seconde ligne représente la dissipation
thermique volumique : avec la loi de Fourier q 0 = −K 0 (T, e) . ∇T on voit qu’elle
dépend de T, e et ∇T . Le premier membre de l’inégalité (4.13) est donc une forme
linéaire sur les variables Ṫ et ė symétrique

Il résulte alors de (4.13), en y faisant Ṫ = 0 et ė = 0, que la dissipation thermique


est non-négative, d’où :

E
®

U
∀T , ∀e symétrique ,

Q
(4.14)
−q 0 . ∇T ≥ 0

N I
c’est l’inégalité de la conduction.
C H
LY TE
La forme linéaire en Ṫ et ė au premier membre de (4.13) doit conserver un signe

PO
constant, on en déduit qu’elle est constante. La dissipation intrinsèque est donc

LE
toujours nulle :

(4.15)


 ÉC
 Ç
O
∀T , ∀e symétrique , ∀ Ṫå, ∀ ė symétrique

π (T, e) − ρ0
∂ψ (T, e)
Ç ,

: ė − ρ0 s (T, e) +
∂ψ (T, e)
å
Ṫ = 0 .
∂e ∂T
30 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
D’où :

Y T EC
∀T , ∀e symétrique ,

POL
(4.16) ∂ψ (T, e)
s (T, e) = −

O L E ∂T

ÉC Puisque ė = 0 est arbitraire symétrique la nullité du premier terme de (4.15)


conduit au résultat :
Ç å
∂ψ(T, e)
π(T, e) − ρ0 antisymétrique .
∂e

Il en résulte, compte tenu de la symétrie de π(T, e), que :

∂ψ(T, e) 
U E
IQ
(4.17) π(T, e) = ρ0 ,

N
∂e s

∂ψ(T, e) 
EC H
T
partie symétrique du tenseur ρ0 .

Y
∂e

PO L ∂ψ(T, e)

E
La présence dans (4.17) de la seule partie symétrique du tenseur n’est pas

L
∂e

ÉC O
surprenante. Elle résulte d’un artefact introduit par la définition (4.12a). En effet la
fonction thermodynamique ψ(T, e) n’est définie physiquement que sur l’ensemble des
tenseurs e symétriques. En appliquant la définition générale (4.11a), seule la partie
∂ψ(T, e)
symétrique de est physiquement déterminée par (4.12a), puisque, dans les
∂e
évolutions de l’élément de matière, ė est symétrique (9) . La partie antisymétrique de
∂ψ(T, e)
n’a qu’une signification mathématique : elle correspond au prolongement,
∂e
arbitraire sous réserve de conditions de continuité et de différentiabilité, de la fonction
physique ψ(T, e) sur l’ensemble des tenseurs e du second ordre quelconques, c’est-à-
dire à l’écriture de la fonction ψ(T, e) en fonction des neuf composantes de e supposées
indépendantes. Cette difficulté artificielle est levée en adoptant, comme définition de
U E
ψ(T, e) pour e tenseur euclidien du deuxième ordre quelconque, la formule :

N I Q
(4.18) ∀ e , ψ(T, e) = ψ(T, es ) = ψ(T, (e + t e)/2) ,
C H
Y TE
qui implique que les composantes eij et eji pour i 6= j jouent le même rôle dans
L
PO
l’écriture de ψ : écriture symétrique de ψ . On a alors :

OLE
∂ψ(T, e)  ∂ψ(T, e)

ÉC
∂e s ∂e
∂f (t) ∂f (t) ∂f (t)
(9) On a en effet, en décomposant (4.11) : : ṫ = ( )s : ṫ + ( )a : ṫ .
∂t ∂t s ∂t a
4 – Loi de comportement thermoélastique 31

U E
N IQ
H
et la formule (4.17) prend la forme simple :

Y T EC
POL
∀T , ∀e symétrique ,
(4.19) ∂ψ (T, e)

E
π (T, e) = ρ0

L
∂e

ÉC O
Ces formules (4.16) et (4.19) montrent que, à partir des hypothèses (4.1), la
connaissance de la fonction ψ définit la loi de comportement du matériau thermoélas-
tique. Par leur forme, elles justifient le nom de potentiel thermodynamique donné à
ψ(T, e). La nullité de la dissipation intrinsèque exprimée par l’équation (4.15) implique
que les évolutions adiabatiques ou isothermes (cf. § 3.2) du matériau thermoélastique
sont thermodynamiquement réversibles.

U E
On verra au paragraphe 5.5 dans le cas du modèle thermoélastique linéaire, que la

IQ
stabilité du matériau implique que la fonction ψ est strictement convexe(10) par

N
rapport à e symétrique. Cette stricte convexité entraîne qu’à T fixé la correspondance

H
EC
entre e et π est biunivoque, d’où la « réversibilité des déformations » au sens indiqué

T
dans l’analyse du diagramme de la figure 3.

LY
PO
Transformation de Legendre-Fenchel

O L E
Ce résultat de convexité permet d’introduire la fonction transformée ψ ∗ définie
par la transformation de Legendre-Fenchel.

ÉC
Pour des valeurs de T, e et π liées par la loi de comportement thermoélas-
tique (4.19), la fonction ψ ∗ des arguments T et π est définie par :

1
(4.20) ψ ∗ (T, π) = π : e − ψ(T, e) .
ρ0
La dérivée particulaire de ψ ∗ (T, π) s’écrit :

∂ψ ∗ (T, π) ∂ψ ∗ (T, π)
(4.21) ψ̇ ∗ = Ṫ + : π̇
∂T ∂π

et s’obtient aussi en dérivant (4.20) :


U E
∗ 1 1
π : ė − ψ̇ .
N I Q
H
(4.22) ψ̇ = π̇ : e +

C
ρ0 ρ0

Y
Compte tenu de (4.12), (4.16) et (4.19), l’équation (4.22) devient

L TE
PO
1
(4.23) ψ̇ ∗ = sṪ + e : π̇ .

LE
ρ0

ÉC O
Le rapprochement de (4.23) et de (4.21) montre que, si l’on définit l’état thermo-
dynamique par T et π on a, avec ψ ∗ (T, π), les formules homologues de (4.16) et (4.19)
(10) Cf. chapitre X (§ 1.5) pour la définition de la convexité.
32 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
qui s’écrivent(11) :

EC

T  ∂ψ ∗ (T, π)

Y  s(T, π) =

POL
 ∂T
(4.24)

 ∂ψ ∗ (T, π)

E

 e(T, π) = ρ0 .

O L ∂π

ÉC
La fonction ψ ∗ est d’ailleurs elle-même convexe en π (cf. chapitre X, § 1.6).

Symétrie

Sous forme explicite, en composantes, la formule (4.19) s’écrit :

∂ψ (T, e)
(4.25) π ij = ρ0 .
∂eij

U E
IQ
Il s’ensuit que l’on a la formule de symétrie remarquable :

∂π ij (T, e)
H
∂π k` (T, e)
N
EC
(4.26) = ,
∂ek` ∂eij

LY T
qui n’est valable que sous l’hypothèse (4.18), c’est-à-dire si les π ij sont écrites symé-

PO
triquement en ek` et e`k .

O L E
ÉC
4.3 Loi de comportement thermoélastique avec liaisons
internes
Définition des liaisons internes

On dit que le comportement du matériau est assujetti à des liaisons internes si ses
évolutions thermomécaniques sont, du point de vue géométrique, astreintes à respecter
certaines conditions restrictives. Ces conditions font partie intégrante de la loi de
comportement du matériau. Elles ont pour origine la microstructure du matériau
sous-jacente à la modélisation macroscopique du mécanicien. Elles s’expriment par
une ou plusieurs relations indépendantes portant sur le gradient de la transformation

E
F (X, t) . Elles doivent satisfaire le principe d’isotropie de l’espace (cf. § 4.1) et ne
portent donc sur F (X, t) qu’à travers le tenseur des déformations e(X, t) ou le tenseur
des dilatations C(X, t) . Le nombre de ces relations indépendantes ne peut dépasser
I Q U
6 (si n = 6, le matériau est indéformable).
H N
TE C
L’exemple le plus fréquent d’une telle liaison interne est la liaison dite « d’in-

LY
compressibilité » qui exprime l’invariance du volume de l’élément de matière dans

PO
toute transformation réelle pour le matériau considéré. Elle s’écrit en allégeant les

LE
notations :

(4.27)
(11) Même
ÉC O det F = 1 ou det (1l + 2e) = 1 .

convention pour l’écriture symétrique de ψ∗ en fonction de π, que pour ψ en fonction de


e.
4 – Loi de comportement thermoélastique 33

U E
N IQ
H
Un autre exemple pourra être « l’inextensibilité » dans une direction donnée, signi-

EC
ficative pour le matériau, qui exprime l’invariance de longueur dans cette direction.

Y T
POL
On supposera ici plus particulièrement que les liaisons internes se traduisent par
n relations indépendantes portant sur e que l’on écrira :

O
(4.28)
L E ϕp (e) = 0 , p = 1, . . . , n (1 ≤ n ≤ 6) .

ÉC
De même que ψ(T, e) au paragraphe 4.2, les fonctions ϕp (e) ne sont physiquement
définies que sur l’ensemble des tenseurs e symétriques. On convient de les écrire en
considérant les 9 composantes de e comme distinctes et en adoptant des formes symé-
triques en eij et eji satisfaisant ainsi l’équation homologue de (4.18). Il s’ensuit que
∂ϕp (e)
les tenseurs , qui interviendront dans la suite, sont symétriques.
∂e

U E
L’écriture (4.28) pour les liaisons internes appelle les mêmes remarques que celles déjà faites

IQ
au paragraphe 4.1 à propos de l’ecriture de ψ sous la forme (4.2). Elles sont illustrées par les

N
deux exemples cités. La liaison d’incompressibilité est évidemment isotrope ; elle s’exprime

H
authentiquement sous la forme (4.28) où ϕ est une fonction du seul tenseur e :

(4.29)

Y T EC
ϕ(e) = det (1l + 2e) − 1 = 0 .

dans κ0 s’écrit :

PO L
En revanche la liaison d’inextensibilité dans une direction définie par le vecteur unitaire U

(4.30)

O L E ϕ(e) = e : (U ⊗ U) = 0

ÉC
qui met en évidence que ϕ n’est pas à proprement parler une fonction du seul tenseur e. La
notation (4.28), bien comprise, n’induit néanmoins pas de confusion.

Obtention de la loi de comportement

L’inégalité de Clausius-Duhem (3.38) est écrite à partir d’un état quelconque de


la particule défini par les variables T et e vérifiant les liaisons internes (4.28) : elle
concerne les évolutions thermomécaniques définies par T et ė symétrique qui vérifient
les liaisons internes, c’est-à-dire telles que :

∂ϕp (e)
(4.31) ϕ̇p = : ė = 0 , p = 1, . . . , n (1 ≤ n ≤ 6) .

E
∂e

I Q U
N
Ainsi, au lieu de (4.13), il vient :

C H
TE
(4.32)

 ∀ T , ∀ e symétrique tel que (4.28) ,
Y




Ç
PO
∀ Ṫ , ∀ ė symétrique tel que (4.31) ,
L å

LE

 ∂ψ(T, e) ∂ψ(T, e) q


 π (T, e) : ė − ρ0 Ṫ + : ė + s(T, e) Ṫ − 0 . ∇T ≥ 0 .

ÉC O ∂T ∂e T

On peut reprendre les raisonnements du paragraphe précédent. Le premier membre


de (4.32) est une forme linéaire sur les variables Ṫ et ė symétrique telle que (4.31).
34 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
Cette forme linéaire doit conserver un signe constant et est donc constante. On re-

EC
trouve ainsi l’inégalité de la conduction sous la forme :
(
Y T
POL
∀ T , ∀ e symétrique tel que (4.28) ,
(4.33)
−q 0 . ∇T ≥ 0

O L E
et la nullité de la dissipation intrinsèque dont on déduit d’abord l’expression de

ÉC
l’entropie :

 ∀ T , ∀ e symétrique tel que (4.28) ,
(4.34)
 s(T, e) = − ∂ψ(T, e) .
∂T
La suite du raisonnement pour obtenir l’expression du tenseur des contraintes de
Pilola-Kichhoff exploite l’égalité :

U E
IQ

 ∀ T , ∀ e symétrique tel que (4.28) ,


N

 ∀ ė symétrique tel que (4.31) ,
(4.35)

 Ç å
EC H
T

 ∂ψ(T, e)

Y
 π(T, e) − ρ0 : ė = 0

L
∂e

E PO ∂ψ(T, e) ∂ϕp (e)

L
dont on déduit (12) , compte tenu de la symétrie de π , de et des ,

O
∂e ∂e

ÉC
∂ψ(T, e)
que le tenseur π(T, e) − ρ0 est une combinaison linéaire quelconque des n
∂e
∂ϕp (e)
tenseurs .
∂e

On en déduit les formules homologues de (4.19) qui expriment la loi de compor-


tement thermoélastique avec liaisons internes :


 ∀ T , ∀ e symétrique tel que ϕp (e) = 0 , p = 1, . . . , n (1 ≤ n ≤ 6) ,

(4.36)
 π(T, e) = ρ ∂ψ(T, e) + η ∂ϕp (e) (13)
E

U
0 p
∂e ∂e

où les ηp sont n scalaires arbitraires (multiplicateurs de Lagrange associés à chaque


N I Q
C H
∂ϕp (e)

TE
liaison interne). On voit que π est indéterminé par les n termes ηp qui sont n
∂e
Ä
LY
∂ψ ä

PO
(12) L’égalité (4.35) exprime l’orthogonalité de π − ρ0 avec tous les tenseurs ė symétriques
∂e

LE
Ä ∂ψ ä
π − ρ0

O
respectant (4.31). est donc un élément de l’espace vectoriel engendré par les tenseurs
∂e

ÉC
∂ϕp (e)
.
∂e
(13) On rappelle la sommation sur l’indice répété p.
4 – Loi de comportement thermoélastique 35

U E
N IQ
H
tenseurs symétriques. L’indépendance des liaisons internes implique que les n tenseurs

EC
∂ϕp (e)

T
symétriques sont, pour toute valeur de e respectant les liaisons internes (4.28),

Y
∂e

POL
linéairement indépendants.

E
La formule (4.36) qui exprime la loi de comportement du matériau insiste sur le

O L
fait que les liaisons internes (4.28) font partie intégrante de celle-ci. Dans cette loi de

ÉC
∂ϕp (e)
comportement les n termes ηp viennent compenser, au niveau des contraintes,
∂e
les restrictions imposées aux déformations. Cette idée de « compensation » dans la
loi de comportement s’éclaire dès que l’on considère l’analyse d’un système constitué
d’un tel matériau, c’est-à-dire que l’on se place du point de vue global d’un problème
d’évolution thermoélastique tels qu’ils seront posés et étudiés au chapitre VIII. La for-
mule (4.36) écrite en chaque point du système introduit alors n champs scalaires ηp
indéterminés. Pour un problème d’évolution quasi-statique bien posé et dont les don-
nées aux limites cinématiques sont compatibles avec les liaisons internes, ces champs
U E
IQ
sont déterminés, dans la construction d’une solution, par l’ensemble des équations

N
de champs et des conditions aux limites du problème comme on le verra au chapitre

H
EC
VIII (§ 1.3).

Y T
Par ailleurs quelques précisions peuvent être apportées quant aux équations (4.36).

L
PO
• Il est clair que, pour une liaison interne donnée, la représentation sous la forme

O L E
(4.28) n’est pas unique : il en résulte que des jeux distincts de fonctions ϕp sont
équivalents pour l’écriture de (4.28). Cet arbitraire est sans conséquence sur l’ex-

ÉC
∂ϕp (e)
pression (4.36) de la loi de comportement car les tenseurs , avec ϕp (e) = 0,
∂e
fournis par les différents jeux de ϕp sont proportionnels entre eux et conduisent
donc à la même indétermination.
• On doit aussi remarquer que, bien que l’existence des liaisons internes (4.28),
restrictions imposées à e , introduise maintenant un arbitraire dans l’écriture sy-
métrique de ψ(T, e) en fonction des 9 composantes de e considérées comme indé-
pendantes, la formule (4.36) qui exprime la loi de comportement est insensible à
cette indétermination dont les effets sont « absorbés » par la présence des termes
∂ϕp (e) (14)

E
ηp .

U
∂e

• Si l’on considère deux tenseurs π 1 et π 2 satisfaisant à la loi de comportement


N I Q
H
(4.36) pour les mêmes valeurs de T et de e , et un taux de déformation ė satisfaisant

C
(14) Si

LY TE
l’on désigne par ψ(T, e) et ψ1 (T, e) deux telles écritures symétriques équivalentes à travers les

PO
liaisons internes c’est-à-dire telles que :

LE
ψ(T, e) = ψ1 (T, e) , ∀ e symétrique tel que ϕp (e) = 0 , p = 1, ..., n

ÉC O
on a, entre les dérivées de ψ et de ψ1 par rapport aux 9 composantes de e considérées comme

indépendantes, la relation
∂ψ1 (T,e)
∂e
=
∂ψ (T,e)
∂e
+ αp
∂ϕp (e)
∂e
(sommation sur p), ∀ e symétrique tel
que ϕp (e) = 0, p = 1, ..., n, où les αp sont n scalaires déterminés pour chaque valeur de (T, e).
36 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
les liaisons internes (4.31), on a évidemment :

(4.37)

Y T EC
π 1 (T, e) : ė = π 2 (T, e) : ė ;

POL
autrement dit les puissances des efforts intérieurs dans un taux de déformation
compatible avec les liaisons internes sont identiques. Le tenseur (π 1 − π 2 ) est un

L E
tenseur inopérant dans toute évolution respectant les liaisons internes à partir

O
ÉC
de l’état actuel. Ainsi la loi de comportement (4.36) définit les liaisons internes du
matériau et détermine les contraintes à un tenseur inopérant près.
• La nullité de la dissipation intrinsèque, dont on a déduit (4.34) et (4.35), implique
que les liaisons internes sont parfaites, ce qui est une conséquence des hypothèses
(4.1) de la thermoélasticité.

4.4 Respect des symétries de la matière

U E
Déjà introduit au chapitre VI (§ 4.2) à propos de l’écriture de la fonction de charge,

IQ
le principe du respect des symétries de la matière s’impose à la loi de comportement

N
thermoélastique : il exprime l’invariance de cette loi dans toute transformation iso-
H
EC
métrique appartenant au groupe des symétries du matériau.

Y T
La loi de comportement thermoélastique est écrite, par les formules (4.19) ou

L
PO
(4.36) en représentation lagrangienne : les symétries du matériau sont définies dans
la configuration de référence correspondante.

O L E
Le groupe G des symétries matérielles dans la configuration κ0 peut être caractérisé

ÉC
par les deux énoncés équivalents :
• il n’est pas possible, dans la configuration κ0 , de discerner deux éléments qui se
déduisent l’un de l’autre par une isométrie appartenant au groupe G ; ils réagissent
identiquement l’un et l’autre, sous une même sollicitation quelconque ;
• si l’on applique à un élément donné deux sollicitations distinctes déduites l’une de
l’autre au moyen d’une isométrie du groupe G, les réponses sont distinctes mais se
déduisent l’une de l’autre au moyen de la même isométrie.
Il est utile ici d’expliciter l’écriture de ψ en supposant choisi un repère R, ortho-
normé pour simplifier (comme dans la formule (4.3)) :
(4.38) ψ = ψR (T, ẽ)

U E
où ẽ désigne la matrice de e dans ce repère.

N I Q
C H
Le respect des symétries du matériau dans la configuration κ0 impose à ψ la

TE
condition mathématique :

LY
∀ ẽ , ∀ α̃ ∈ G , ψR (T, ẽ) = ψR (T, tα̃ . ẽ . α̃) .

PO
(4.39)

LE
On vérifie alors que l’on a bien, par la loi de comportement (4.19), la relation :

O

ÉC
 ∀ ẽ , ∀α̃ ∈ G ,
(4.40)

π̃ R (T,t α̃ . ẽ . α̃) = tα̃ . π̃ R (T, ẽ) . α̃ .
4 – Loi de comportement thermoélastique 37

U E
N IQ
H
Selon les cas il sera commode pour exprimer et exploiter le principe du respect

EC
des symétries de la matière, soit de raisonner sur la fonction ψ et d’appliquer (4.39)

T
comme on le fera au paragraphe 4.5, soit d’écrire (4.40) au niveau des tenseurs des

Y
POL
déformations et des contraintes (cf. § 5.7).

E
Les considérations homologues des précédentes valent évidemment pour l’expres-

O L
sion des liaisons internes.

É C4.5 Matériau thermoélastique isotrope dans la configuration


de référence
Pour le matériau isotrope (au sens de Cauchy) dans la configuration de référence,
le groupe G est le groupe de toutes les isométries, directes et indirectes. Cela signifie
que l’on ne peut distinguer par leurs réponses à des sollicitations identiques, ni deux

E
éléments d’orientations différentes, ni un élément et son image dans une glace.

IQ
On retrouve alors l’argumentation déjà développée au chapitre VI (§ 4.2) à propos
U
de la fonction de charge. Ainsi :

H N
EC

 ∀ ẽ , ∀ α̃ tel que tα̃ . α̃ = 1̃l ,
(4.41)

LY T
PO
ψR (T, ẽ) = ψR (T, tα̃ . ẽ . α̃) .

L E
La fonction ψ apparaît comme une fonction scalaire (isotrope) du (seul)

O
tenseur e , ce qui traduit bien le fait que le matériau ne possède pas de directions

ÉC
privilégiées qui orienteraient son comportement(15) .

En application du théorème de représentation puisque e est symétrique (chapitre


VI, § 2.7 ; annexe I, § 5.7), ψ s’exprime nécessairement comme une fonction de T et
des invariants du tenseur e.

On pose :
1 1
(4.42) I10 = tr e , I20 = tr e2 , I30 = tr e3
2 3
et ψ s’écrit :

U E
(4.43) ψ(T, e) = ψ(T, I10 , I20 , I30 )
N I Q
C H
LY TE
On comprend mieux ici la signification du mot « exploiter » employé à la fin du

PO
paragraphe (4.4) : le principe de respect des symétries de la matière permet de préciser

LE
la forme qu’a nécessairement la fonction ψ et, comme on le verra au paragraphe 5.3,

O
permet de réduire a priori le nombre des coefficients indépendants caractérisant le

ÉC
comportement du matériau qui sont à déterminer expérimentalement.
(15) L’écriture ψ(T, e) pour le potentiel thermodynamique est, dans ce cas, pleinement justifiée du

point de vue mathématique.


38 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
L’isotropie correspondant évidemment au groupe de symétries matérielles le plus

EC
vaste (toutes les isométries), l’expression (4.43) représente la forme la plus réduite

T
possible pour ψ (sans l’introduction d’hypothèses supplémentaires).

Y
POL
On déduit sans difficulté de (4.42) les formules suivantes :

O
(4.44)
L E ∂I10
= 1l ,
∂I20
=e ,
∂I30
= e2 = e . e

ÉC
∂e ∂e ∂e

d’où par (4.19), pour le matériau sans liaisons internes (en allégeant les notations) :
Å ã
∂ψ ∂ψ ∂ψ 2
(4.45) π = ρ0 1
l + e + e
∂I10 ∂I20 ∂I30
∂ψ ∂ψ ∂ψ
dans laquelle , et sont des fonctions de T, I10 , I20 , I30 .
∂I10 ∂I20 ∂I30
Cette expression de la loi de comportement du matériau thermoélastique isotrope
U E
met notamment en évidence le résultat remarquable :

N IQ
EC H
T
pour le matériau thermoélastique isotrope dans la configuration de ré-

LY
férence, les directions principales de e sont principales pour π.

E PO
L
Pour le matériau avec liaisons internes, si l’hypothèse d’isotropie est physiquement

O
ÉC
validée, elle concerne toutes les fonctions qui expriment le comportement du matériau
et donc, en particulier, les liaisons internes. Les fonctions ϕp (e) ne dépendent, elles
aussi, que des invariants I10 , I20 , I30 et l’on obtient pour π :
 Å ã Å ã

 π = ρ0 ∂ψ 1l + ∂ψ e + ∂ψ e2 + ηp ∂ϕp 1l + ∂ϕp e + ∂ϕp e2
(4.46) ∂I10 ∂I20 ∂I30 ∂I10 ∂I20 ∂I30

 ϕ (I 0 , I 0 , I 0 ) = 0 , p = 1, . . . , n
p 1 2 3 1≤n≤3.

Le résultat de coïncidence des directions principales de π et de e est conservé.

On peut enfin signaler qu’il n’y a pas de contradiction mathématique à exprimer le

E
comportement thermoélastique d’un matériau au moyen d’un potentiel ψ(T, e) fonc-
tion isotrope de e avec des liaisons internes anisotropes ; le matériau correspondant est
évidemment anisotrope. Des modèles physiquement réalistes de matériaux composites
I Q U
renforcés ont cette forme.
H N
Les liaisons internes du point de vue E
T C
4.6

OL Y eulérien

P
À partir de l’état actuel satisfaisant (4.28), les liaisons internes s’expriment, du point de vue

LE
eulérien, par les conditions portant sur le taux (eulérien) de déformation déduites de (4.31)

O
en appliquant la formule de correspondance donnée au chapitre III :

ÉC
(
ė(X, t) =tF (X, t) . d(x, t) . F (X, t)
(4.47)
x = φ(X, t) .
5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 39

U E
N IQ
H
Il vient ainsi :

EC
 Ä ∂ϕp (e(X, t)) ä

T

 F (X, t) . . tF (X, t) : d(x, t) = 0

Y
∂e

POL
(4.48) x = φ(X, t)



O L E p = 1, . . . , n (1 ≤ n ≤ 6) .

ÉC
La loi de comportement (4.36) fournit l’expression du tenseur des contraintes de Cauchy
σ(x, t) en appliquant la formule de correspondance donnée au chapitre V :

 σ(x, t) =
ρ(x, t)
F (X, t) . π(X, t) . tF (X, t)
(4.49) ρ0 (X)

x = φ(X, t) .

Il vient ainsi pour σ(x, t)



 ∀ T , ∀ e(X, t) symétrique tel que (4.28) ,

E



U

 ∂ψ(T, e(X, t))

IQ
 σ(x, t) = ρ(x, t) F (X, t) . . tF (X, t)

N
(4.50) ∂e

H

 ∂ϕp (e(X, t))

EC

 +ηp0 F (X, t) . tF (X, t)

 ∂e

Y T
p = 1, . . . , n

L
(1 ≤ n ≤ 6)

PO
où les ηp0 sont les scalaires arbitraires liés aux ηp de (4.36) par ηp0 = ηp ρ(x, t)/ρ0 (X) .

E
En rapprochant (4.48) et (4.50) on obtient le résultat (attendu) : l’indétermination intro-

L
duite dans l’expression (4.50) du tenseur des contraintes de Cauchy consiste en un tenseur

ÉC O
inopérant dans les évolutions respectant (4.48). À titre d’exemple, pour la liaison interne d’in-
compressibilité (4.29), l’expression eulérienne (4.48) n’est autre que tr d(x, t) = 0 ; il s’ensuit
que l’indétermination sur σ(x, t) dans (4.50) est un tenseur inopérant, donc de la forme η0 1l .

5 Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons


internes
5.1 Présentation
Les constatations expérimentales évoquées dans la section 2 de ce chapitre ont
mis en évidence deux points essentiels : la réversibilité du diagramme de charge et sa
linéarité dans tout ou partie de la phase élastique (§ 2.2) pour des déformations qui

U E
Q
demeurent faibles.

N I
H
On a vu au paragraphe 4.2 que la loi de comportement (4.19) rend compte de

TE C
façon précise de la réversibilité. On se propose maintenant d’examiner la linéarisation
de cette loi, de façon à rendre compte aussi de la linéarité observée.

LY
5.2 Linéarisation physique
PO
O LE
ÉC
Écriture de la loi de comportement linéarisée

On prend comme configuration de référence la configuration dite initiale κ0 ,


à partir de laquelle on se restreint à l’étude des déformations infinitésimales
40 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
chapitre II (§ 7.1) définies par :

(5.1)

Y T EC
kek  1

POL
et des « petites variations de température » :

(5.2)

O L E τ = (T − T0 ) « petit » .

ÉC
L’idée est alors que, sous ces hypothèses, en l’absence de liaisons internes, il est
légitime de linéariser la loi de comportement (4.19), c’est-à-dire de l’écrire sous la
forme d’une expression linéaire (affine) en e et τ . Cette écriture s’obtient par
dérivation de l’expression de ρ0 ψ(T, e) limitée à son développement polynomial au
second degré en fonction de τ et des composantes de e.

En laissant de côté la constante additive sans importance dans la dérivation,


ρ0 ψ(T, e) se met ainsi sous la forme (5.3) qui doit, en outre, respecter la conven-
tion d’écriture symétrique (4.18) soit :

U E
N IQ
H
1 1
ρ0 ψ = π 0 : e − ρ0 s0 τ + e : A : e − k : e τ − ρ0 b τ 2

EC
(5.3)
2 2

LY T
PO
• Dans cette formule, s0 et b sont des constantes physiques scalaires. Les termes
correspondants ne posent aucun problème d’interprétation.

O L E
• Le terme π 0 : e est linéaire en fonction des composantes de e. Pour satisfaire la condi

ÉC
tion (4.18) d’écriture symétrique de ψ , le tenseur physique constant π 0 doit être
symétrique.

• Le terme k : e τ est bilinéaire en fonction de τ et des composantes de e . Pour


satisfaire (4.18) le tenseur physique constant k doit, lui aussi, être symétrique.
1
• Le terme e : A : e est quadratique en fonction des composantes de e . Le tenseur A
2
1
est un tensur physique du quatrième ordre constant et l’écriture e : A : e désigne
2
la contraction totale, sur les indices 1 et 4, 2 et 3, 5 et 8, 6 et 7, du produit tensoriel

E
1
e ⊗ A ⊗ e , c’est-à-dire qu’en base orthonormée le terme quadratique s’écrit :
2

I Q U
N
1 1

H
(5.4) e : A : e = eji Aijk` e`k .

C
2 2

Y TE
On remarque évidemment que l’écriture explicite (5.4) du produit doublement

L
contracté fait apparaître la somme de 81 termes : 9 termes « carrés » et 72 termes

PO
« rectangles » alors que l’écriture la plus générale d’une forme quadratique en fonction

LE
des 9 composantes de e n’en requiert que 45 (=9+36). Le procédé est classique ; il

O
s’agit du dédoublement des termes rectangles : pour (i, j) 6= (k, `) on distingue le

ÉC
terme eji Aijk` e`k et le terme e`k Ak`ij eji et l’on pose

(5.5) ∀(i, j) 6= (k, `), Aijk` = Ak`ij


5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 41

U E
N IQ
H
c’est-à-dire qu’il y a symétrie entre les groupes d’indices (i, j) et (k, `).

T EC
Cette procédure permet à la fois l’écriture compacte (5.4) de la forme quadratique

Y
POL
et, grâce à la convention (5.5), une expression simple de sa dérivée (5.7).

• Pour satisfaire la condition (4.18) d’écriture symétrique de ψ, le tenseur A doit être

O L E
symétrique sur les indices i et j d’une part, k et ` de l’autre :

ÉC
(5.6) Aijk` = Ajik` = Aij`k = Aji`k .
• Ainsi, au total, compte tenu des 60 relations de symétrie indépendantes exprimées
par (5.5) et (5.6) les 81 composantes de A ne dépendent plus que de 21 paramètres
indépendants (16).

La loi de comportement thermoélastique linéaire s’obtient en appliquant (4.16) et


(4.19) à ψ exprimé par (5.3), où la dérivée de la forme quadratique prend la forme
simple :
U E
IQ
Å ã

N
∂ 1
e : A : e = A : e (17) .
H
(5.7)
∂e 2
Il vient alors :

Y T EC
PO L π = π0 + A : e − k τ
E
(5.8)

O L 1

ÉC
(5.9) s = s0 + k : e+bτ
ρ0

ou, en composantes :

 πij = πij + Aijk` e`k − kij τ
 0

(5.10)

 s = s0 + 1 kij eji + b τ .
ρ0
Il est intéressant de commenter cette expression linéaire des composantes de π en fonction de
τ et des composantes de e. On aurait évidemment pu l’écrire directement, par définition même

E
de la linéarisation, et y imposer les symétries nécessaires. La symétrie sur les indices i et j

I Q U
apparaît immédiatement en raison de la symétrie de π. La sommation complète sur toutes les
composantes de e symétrique distingue le terme en Aijk` e`k et le terme en Aij`k ek` ; seules

H N
les sommes de composantes (Aijk` + Aij`k ) sont indépendantes, ce qui permet d’imposer la

C
symétrie sur les indices k et `, c’est-à-dire d’obtenir pour πij , une écriture symétrique en e`k

TE
et ek` . Alors la formule de symétrie (4.26), qui provient de l’existence du potentiel ρ0 ψ

Y
dont dérive π, est applicable et amène la symétrie entre les groupes d’indices (i, j) et (k, `).

(16) Cette

PO L
On retrouve bien ainsi les symétries énoncées dans (5.6).

LE
réduction n’a rien de magique ! Il s’agit simplement du nombre des termes d’une forme
quadratique sur un espace à 6 dimensions (les composantes indépendantes de e), qui est aussi le

∂ 1ÉC O
nombre de coefficients indépendants d’un tableau 6 × 6 symétrique.
(17) Avec la condition (5.5) on a : ∀t , A : t = t : A . Il en résulte, avec la définition (4.11) que :

 
1
 
∀t , t:A:t = t:A+A: t =A:t.
∂t 2 2
42 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
Interprétation physique des coefficients

T EC
Ces résultats permettent d’interpréter physiquement les constantes introduites

Y
POL
dans l’expression (5.3), et de préciser la notion de « petites » variations de tempéra-
ture.

L E
• Valeurs initiales.

O
ÉC
Le tenseur symétrique π 0 apparaît comme le tenseur des contraintes initiales :
ce sont les contraintes qui correspondent à une déformation nulle et à un écart de
température nul par rapport à la configuration de référence. La formule linéaire (5.8)
exprime que, en représentation lagrangienne, la contrainte π résulte de la superposi-
tion de la contrainte initiale π 0 , de la contrainte A : e induite à température constante
par la seule déformation e et de celle −k τ induite par l’écart de température τ à dé-
formation constante (18).

U E
IQ
s0 est l’entropie massique initiale définie de la même manière.

• Coefficients d’élasticité.
H N
T EC
Le tenseur A est le tenseur d’élasticité qui, à température constante, lie les

Y
L
contraintes aux déformations. Le décompte effectué plus haut montre que, dans un

PO
repère quelconque, le tenseur A correspond à 21 coefficients indépendants. Il s’agit là

L E
du cas général du matériau qui ne possède aucune symétrie matérielle particulière,

O
appelé aussi « matériau aelotrope ». Les 21 coefficients sont définis à partir de 18

ÉC
modules élastiques proprement dits, constantes physiques du matériau, et des 3
angles d’Euler qui définissent l’orientation de celui-ci dans le repère utilisé.

Ceci est à rapprocher des développements donnés au chapitre VI (§ 4.2) à propos de la


fonction de charge et du principe de l’isotropie de l’espace. Dans un repère orthonormé R
significatif pour le matériau, la fonction ψR (T, ẽ) de la formule (4.38) s’exprime en thermoé-
lasticité linéaire en fonction de 18 coefficients qui sont des constantes physiques du matériau.
L’expression de ψ dans un repère R0 orthonormé quelconque s’obtient alors à partir de ψR
par :
ψR0 (T, ẽ0 ) = ψR (T, tα̃ . ẽ . α̃)
où la matrice α̃ de changement de repères est définie par les angles d’Euler qui caractérisent
l’orientation du matériau par rapport à R0 .

U E
N I Q
H
Les modules élastiques ont les dimensions d’une contrainte : ils s’expriment en

C
pascal (Pa) mais pour les matériaux courants on aura plus souvent recours au méga-

TE
pascal (MPa).

LY
PO
(18) Ce

O LE
résultat n’est pas conservé pour le tenseur des contraintes de Cauchy σ : le tenseur des

ÉC
ρ
contraintes initiales π 0 induit dans l’expression de σ le terme additif F . π 0 . tF qui n’est pas
ρ0
constant. Ce point sera repris au paragraphe 5.4 où l’on traitera plus particulièrement le cas où ce
terme peut être considéré comme constant en transformation infinitésimale.
5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 43

U E
N IQ
H
• Coefficients thermiques.

T
On a évidemment, à partir de (5.9) :

Y EC
POL
1
(5.11) T ṡ = T k : ė + T b τ̇

E
ρ0

O L
Le premier membre de cette égalité, qui a les dimensions d’une puissance massique,

ÉC
est, irréversibilités thermiques mises à part, le taux massique de chaleur reçue pour
des vitesses de déformation et d’écart de température ė et τ̇ ; ainsi :
1
T k est le tenseur des chaleurs latentes massiques de déformation.
ρ0
(6 coefficients indépendants définis à partir de 3 constantes physiques et des 3
angles d’Euler caractérisant l’orientation du matériau).
T b est la chaleur massique à déformation constante.
• « Petite » variation de température.
U E
N IQ
La notion de petite variation de température peut être précisée à partir de (5.8) :

EC H
les contraintes −k τ engendrées par la variation de température τ doivent être du
même ordre de grandeur que des contraintes A : e engendrées par une déformation e

L Y T
vérifiant la condition (5.1) des déformations infinitésimales.

P O linéaire isotrope
E
5.3 Matériau thermoélastique
L
ÉCO
La loi de comportement du matériau thermoélastique linéaire, isotrope dans la
configuration de référence s’obtient en combinant les résultats des paragraphes 4.5 et
5.2.

Le développement polynomial au second degré de ρ0 ψ(T, e) en fonction de τ et


des composantes de e, ne doit plus faire intervenir que les invariants de e définis par
(4.42). Il en résulte, compte tenu de l’ordre de I10 , I20 , I30 , l’expression la plus générale
de ρ0 ψ pour le matériau thermoélastique linéaire isotrope :

ρ0 ψ = π 0 I10 − ρ0 s0 τ +
λ 02 1
I + 2 µ I20 − k I10 τ − ρ0 b τ 2
U E
Q
(5.12)

I
2 1 2

H N
TE C
On remarque que dans cette formule π 0 , s0 , λ, µ, k et b sont toutes des constantes
scalaires.
LY
PO
LE
On en déduit, par application de (4.16), (4.19) et (4.45) :

ÉC O π = π 0 1l + λ I10 1l + 2 µ e − k τ 1l

1
s = s0 + k I0 + b τ
ρ0 1
44 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
ou encore

Y T EC
POL
(5.13) π = π 0 1l + λ (tr e) 1l + 2 µ e − k τ 1l
1

E
(5.14) s = s0 + k tr e + b τ

L
ρ0

ÉC O
On voit sur cette loi de comportement que le tenseur des contraintes initiales π 0
de (5.8) est ici nécessairement, en raison de l’hypothèse d’isotropie du matériau, un
tenseur isotrope quelconque : π 0 = π 0 1l.

Le tenseur d’élasticité A ne dépend que de deux coefficients indépendants λ et


µ (19) .

Ces deux coefficients sont authentiquement des modules élastiques, constantes


U E
IQ
physiques du matériau, car l’isotropie du matériau implique que son orientation n’in-
tervient pas.

H N
T EC
L’élasticité linéaire du matériau isotrope est caractérisée par deux

Y
L
modules élastiques.

E PO
Les coefficients λ et µ de (5.12) et (5.13) sont appelés coefficients d’élasticité

O L
de Lamé (20) en particulier µ est le module de cisaillement.

ÉC
Enfin on remarque que le tenseur k est lui aussi nécessairement isotrope : k = k 1l.
Il n’y a donc plus qu’un seul coefficient thermique dans le passage de (5.8) à (5.13).

L’inversion de la loi de comportement (5.13), exprimant e en fonction de π et τ ,


est aisée. Il est d’usage de mettre la formule inverse sous la forme :

1+ν ν
(5.15) (e − e0 ) = π − (tr π) 1l + α τ 1l
E E

qui fait intervenir 3 coefficients élastiques et thermiques E, ν, α.

U E
I
E est le module d’élasticité de Young qui a les dimensions d’une contrainte (21),
N Q
C
ν est le coefficient de Poisson , nombre sans dimension (22) ,
H
LY
α est le coefficient de dilatation thermique linéique.
TE
PO
(19) On a : Aijk` = λ(δij δk` ) + µ(δik δj` + δi` δjk ).

LE
(20) G. Lamé (1795-1870). Dans la littérature anglo-saxonne notamment, le module de cisaillement

O
µ est souvent noté G et λ porte le nom de « constante de Lamé ».

ÉC
(21) Médecin, physicien (franges de Young), mécanicien, T. Young (1773-1829) était également un re-

marquable spécialiste des langues modernes et anciennes qui s’intéressa à l’égyptologie et notamment
au déchiffrement des hiéroglyphes.
(22) D. Poisson (1781-1840).
5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 45

U E
N IQ
H
e0 apparaît comme la déformation dans l’état de contrainte nulle (π = 0) et pour

EC
un écart de température nul, par rapport à la configuration (ou état) de référence.
Elle vaut :

Y T
POL
1 − 2 ν 0 (23)
(5.16) e0 = − π 1l .

O L E E

ÉC
Il est utile d’écrire les formules permettant de passer des coefficients d’élasticité
de Lamé au module de Young et au coefficient de Poisson :


 (3 λ + 2 µ) λ
 E=µ ν=
(5.17) (λ + µ) 2(λ + µ)

 ν E
 λ=E µ=
(1 + ν)(1 − 2 ν) 2(1 + ν)

E
Eα k

U
(5.18) k= α=
1−2ν

IQ
3λ+2µ

H N
L’équation (5.15) adoptée pour exprimer l’inverse de la relation linéaire (5.13) peut surprendre

EC
par la complication de son écriture. L’explication de ce choix réside dans la signification, et

T
donc dans l’accessibilité expérimentale, des coefficients élastiques E et ν. Le résultat qui

LY
vient d’être obtenu pour le matériau isotrope est en effet particulièrement remarquable si

PO
l’on se réfère à l’expérience de traction-compression. Il signifie qu’une seule expérience de
traction (ou compression) simple, effectuée en déformation infinitésimale selon une direction

E
eX quelconque pour le matériau, dans laquelle on impose le tenseur des contraintes de la forme

O L
π = πXX eX ⊗ eX à partir de l’état initial π 0 = 0 avec l’écart de température τ = 0 permet,

ÉC
par la mesure de e , de déterminer complètement le comportement élastique du matériau
isotrope. En effet e apparaît de la forme : e = eXX eX ⊗eX +(eY Y = eZZ ) (eY ⊗eY +eZ ⊗eZ )
où eY et eZ forment avec eX un trièdre orthonormé quelconque. On a ainsi :

E = πXX /eXX et ν = −eY Y /eXX = −eZZ /eXX ,

où eXX , eY Y et eZZ sont les allongements unitaires selon eX , eY et eZ linéarisés en déforma-


tion infinitésimale (chapitre II, § 7.1). La réalisation et l’interprétation de cette expérience
sont évidemment facilitées dans le cas de la transformation infinitésimale qui sera étudié aux
paragraphes 5.4 et 5.5.
Par ailleurs une expérience de dilatation (ou de rétraction) thermique, où l’on impose τ avec
π = π 0 = 0 permet de déterminer α :

α = tr e /3τ = eXX /τ ,

U E
N I Q
où tr e n’est autre que la déformation volumique linéarisée, tr e ' (dΩt − dΩ0 )/dΩ0 , en
déformation infinitésimale.

C H
TE
On doit ajouter que ce résultat, établi ici en exploitant le principe des symétries de la ma-

Y
tière sous la forme (4.39) à partir de l’écriture du potentiel thermodynamique ρ0 ψ, peut aussi

L
s’obtenir en appliquant ce principe sous la forme (4.40) à l’équation (5.10) (comme au para-

PO
graphe (5.7)). On constate alors que le raisonnement s’appuie évidemment sur les symétries

LE
entre les indices i et j et entre les indices k et ` mais ne nécessite pas de faire intervenir la
symétrie entre les groupes d’indices (i, j) et (k, `).

(23) La

ÉC O
similitude des notations peut être trompeuse : π 0 et e0 ne correspondent pas au même état
du matériau, sauf lorsqu’elles sont toutes deux nulles (état de contrainte nul dans la configuration
de référence).
46 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N I Q géométrique
H
5.4 Transformation infinitésimale : linéarisation

T E C
On rappelle la correspondance entre les tenseurs des contraintes de Cauchy et de

OL Y
Piola-Kirchhoff (chapitre V, § 4.1) :

E
(5.19)
P σ=
ρ
F . π . tF avec F = (1l + ∇ξ) .

L
ρ0

ÉCO
On déduit alors de la loi de comportement thermoélastique linéaire (5.8) l’expres-
sion de σ :
ρ ρ ρ
(5.20) σ= F . π 0 . tF + F . (A : e) . tF − F . k τ . tF .
ρ0 ρ0 ρ0
On se propose maintenant d’examiner quelques circonstances, essentielles pour les
applications pratiques, dans lesquelles cette formule est linéarisable. La linéarisation
correspondante est dite géométrique.

U E
IQ
Transformation infinitésimale

H N
L’hypothèse commune à ces diverses circonstances est celle de la transformation

EC
infinitésimale (chapitre II, § 5.1)
(5.21)
LY T k ∇ξ k  1

PO
qui permet, en négligeant les termes du deuxième ordre en k ∇ξ k , d’écrire e sous sa
E
L
forme linéarisée ε et de confondre les gradients lagrangien ∇ξ et eulérien grad ξ du
O
ÉC
déplacement ξ aux points homologues X et x de la configuration de référence et de
la configuration actuelle (24) :
(5.22) e ' ε = (∇ξ +t ∇ξ)/2 ' (grad ξ +t grad ξ)/2 ;

on a aussi, au même ordre :

(5.23) ρ/ρ0 = dΩ0 /dΩ ' (1 + tr ε)−1 ' (1 − tr ε) .


Compte tenu de cette hypothèse, il vient en ne retenant que les termes du premier
ordre dans (5.20)
(5.24) σ ' π 0 (1 − tr ε) + grad ξ . π 0 + π 0 . tgrad ξ + A : ε − k τ

U E
qui s’explicite en fonction des parties symétrique ε et antisymétrique w de grad ξ
N I Q
C H
TE
(5.25) grad ξ = ε + w

sous la forme :
LY
PO
LE
(5.26) σ ' π 0 + [w . π 0 − π 0 . w] + {−π0 tr ε + ε . π 0 + π 0 . ε + A : ε} − k τ .

(24) Comme

ÉC O
dans la section 4.6, il pourrait être opportun d’expliciter la dépendance spatiale et
temporelle de chacune des grandeurs qui interviennent dans les équations. Il est malheureusement
évident que les formules deviendraient alors vite inextricables et il paraît préférable de se satisfaire de
la dépendance implicite qui apparaît à travers les notations choisies, sans risque majeur d’ambiguïté.
5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 47

U E
N IQ
H
Dans cette formule, le terme entre [ ... ] exprime qu’en l’absence de déformation de

EC
l’élément de matière et de variation de température une transformation rigidifiante

T
modifie le tenseur σ qui correspond à un même tenseur π 0 . Les termes entre { ... }

Y
POL
représentent une application linéaire en ε que l’on peut écrire

(5.27)

O L E −π 0 tr ε + ε . π 0 + π 0 . ε + A : ε = (A + B − π 0 ⊗ 1l) : ε

ÉC
où les Bijk` ont les mêmes symétries que les Aijk` et sont définis à partir de π 0 par

(5.28) 0
Bijk` = (πik 0
δ`j + π`j 0
δik + πi` 0
δkj + πkj δi` )/2 .

On obtient ainsi, pour σ , l’expression :

(5.29) σ ' π 0 + [w . π 0 − π 0 . w] + (A + B − π 0 ⊗ 1l) : ε − k τ .

U E
IQ
De nouvelles hypothèses permettent d’en poursuivre la linéarisation.

État initial naturel


H N
T EC
Par définition, l’état initial, pris comme état de référence, est dit naturel si le

Y
L
tenseur des contraintes y est nul :

(5.30)
E PO
π = 0 pour e=0 et τ = 0

O L
ÉC
c’est-à-dire, par (5.8),

(5.31) π0 = 0 .

En reprenant l’expression (5.29) de σ il vient alors :

(5.32) σ ' A : ε−kτ ,

que dans la suite, selon l’usage, on écrira en remplaçant le signe ' par le signe d’égalité
stricte :

σ = A : ε−kτ
U E
Q
(5.33)

N I
C H
Y TE
On aboutit ainsi à une formulation eulérienne en σ , ε , τ identique à l’écriture

L
lagrangienne (5.8) en π , e , τ avec π 0 = 0.

PO
LE
Pour le matériau isotrope :

(5.34)
ÉC O σ = λ (tr ε) 1l + 2 µ ε − k τ 1l
48 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
inversée en

Y T 1+ν ν EC
POL
(5.35) ε= σ − (tr σ) 1l + α τ 1l
E E

O L E
ÉC
qui sont homologues de (5.13) et (5.15).

Il se révèle commode, pour certaines applications, de transformer ces expressions


en introduisant le déviateur s de σ défini au chapitre VI (§ 2.8) et le déviateur εd de
ε défini de la même façon :

 s = σ − (tr σ/3) 1l ,
(5.36)

εd = ε − (tr ε/3) 1l .

U E
N IQ
On obtient alors les formules suivantes (5.37) et (5.38), respectivement équivalentes
à (5.34) et (5.35), et inverses les unes des autres :

EC H
(5.37)
LY T
 tr σ = (3λ + 2µ) tr ε − 3 k τ

PO
 s = 2µε
d

O L E 

 tr ε =
1 − 2ν

ÉC
tr σ + 3 α τ
(5.38) E

 εd = 1 + ν s .
E

On y remarque la proportionnalité entre les déviateurs s et εd à travers le module


de cisaillement µ . En rappelant que, d’après (5.23), tr ε ' (dΩt − dΩ0 )/dΩ0 , repré-
sente la déformation volumique linéarisée, on voit que celle-ci dépend linéairement de
l’écart de température τ à travers le coefficient de dilatation thermique volumique
égal à 3 α, et de la trace du tenseur des contraintes.

On pose habituellement :

U E
Q
E

I
(5.39) 3K = 3λ+2µ = .

N
1−2ν

C H
TE
On voit, à partir de (5.38), que la déformation volumique élastique dans une expérience
de compression uniforme isotherme où σ = −p 1l, est égale à :

LY
PO
(5.40) tr ε = tr σ /3 K = −p/K .

O LE
Le coefficient K défini par (5.39) est appelé module élastique de compression (ou

ÉC
encore module de rigidité à la dilatation) (25) .
(25) Cette hésitation dans la terminologie traduit le fait que K est d’autant plus élevé que le matériau

est plus « raide ». On la trouve aussi à propos des modules élastiques.


5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 49

U E
N IQ
H
État initial quasi-naturel

T EC
L’état initial quasi-naturel est défini physiquement en exprimant que les

Y
POL
contraintes initiales sont très petites devant les modules d’élasticité du
matériau considéré (cette comparaison a un sens puisqu’il s’agit de grandeurs

E
physiques qui ont les mêmes dimensions). Cette hypothèse est très fréquemment sa-

O L
tisfaite dans la pratique, notamment pour les structures et les matériaux usuels de la

ÉC
construction mécanique, en sorte que l’on a, en se référant à (5.27, 5.28 et 5.29) :

(5.41) k π 0 ⊗ 1l k  k A k et k B k  k A k .

Si, de plus, on suppose que

(5.42) k ε k et k grad ξ k sont du même ordre

E
les termes entre [...] dans (5.29) sont négligeables et σ se réduit à :

(5.43) σ ' π0 + A : ε − k τ .
IQ U
H N
EC
En remplaçant comme précédemment le signe ' par le signe d’égalité stricte on

Y T
aboutit ainsi, sous les hypothèses énoncées, à une formulation eulérienne en σ , ε , τ

L
identique à l’écriture lagrangienne (5.8) en π , ε , τ , où π 0 apparaît comme le tenseur

PO
des contraintes initiales σ 0 . On écrira ainsi :

E
(5.44)
O L σ = σ0 + A : ε − k τ .

ÉC
Pour le matériau isotrope la formule (5.44) devient :

(5.45) σ = σ 0 1l + λ (tr ε) 1l + 2 µ ε − k τ 1l

inversée en
1+ν ν 1−2ν 0
(5.46) ε − ε0 = σ − (tr σ) 1l + α τ 1l avec ε0 = − σ 1l .
E E E
On remarque que l’état initial naturel est un cas particulier d’état initial quasi
naturel ; la formule (5.44) contient la formule (5.33) mais celle-ci ne nécessite pas
l’hypothèse (5.42).
U E
N I Q
L’hypothèse (5.42) est très généralement satisfaite dans la pratique en choisissant

C H
de façon pertinente le référentiel dans lequel est observé le matériau. L’étude de pro-

TE
blèmes posés sur des corps élancés peut néanmoins présenter des difficultés de ce point

Y
de vue.

État de référence précontraint


PO L
O LE
On remarque que, dans la formule (5.44), le tenseur des contraintes initiales σ 0 =

ÉC
0
π est évidemment astreint (cf. § 5.2) à respecter les symétries de la matière dans la
configuration κ0 . C’est ce que traduit par exemple l’expression σ 0 = σ 0 1l dans la
formule (5.45) qui concerne le matériau isotrope.
50 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
Dans la pratique on étend la validité de la formule (5.44) en y supprimant la

EC
restriction imposée à σ 0 par les symétries de la matière. Ceci revient à considérer

T
que les symétries de la matière concernent, dans l’expression linéarisée de la loi de

Y
POL
comportement en formulation eulérienne, non plus σ mais σ 0 = (σ − σ 0 ).

E
C’est ainsi notamment que l’on écrit cette loi de comportement dans le cas où

O L
la configuration de référence est une configuration κp précontrainte thermoélas-

ÉC
tiquement dans une transformation infinitésimale à partir de l’état initial
naturel :

(5.47) σ 0 = (σ − σ p ) = A : ε0 − k τ 0

où σ p , tenseur de précontrainte, n’est soumis à aucune restriction, et où ξ 0 , ε0 et τ 0 sont


rapportés à la configuration précontrainte κp , les transformations étant infinitésimales

U E
IQ
et devant respecter la condition (5.42).

Pour le matériau isotrope :


H N
Y T EC
(5.48)

PO L
σ 0 = (σ − σ p ) = λ (tr ε0 ) 1l + 2 µ ε0 − k τ 0 1l

E
1+ν 0 ν

L
(5.49) ε0 = σ − (tr σ 0 ) 1l + α τ 0 1l

O
E E

ÉC On peut donner, de la formule (5.47), la justification suivante qui en précise la signification.


Désignant par κ0 la configuration du matériau dans laquelle l’état est naturel on a, en appli-
cation de (5.20) :
ρ
(5.50) σ= (1l + ∇ξ) . (A : e − k τ ) . (1l +t ∇ξ)
ρ0
ρp
(5.51) σp = (1l + ∇ξp ) . (A : ep − k τ p ) . (1l +t ∇ξp ) .
ρ0
Il vient en introduisant le gradient ∇p par rapport à la configuration κp :

E
ρ ρp
σ= (1l + ∇p ξ 0 ) . (1l + ∇ξp ) . (A : e − k τ p − k τ 0 ) . (1l +t ∇ξp ) . (1l +t ∇p ξ 0 )

U
ρp ρ0
où l’on a, puisque les transformations considérées sont infinitésimales,
e ' ε = (∇ξ +t ∇ξ)/2 , ep ' εp = (∇ξ p +t ∇ξp )/2 ,
N I Q
ε ' εp + ε0 ε0 = (∇p ξ 0 +t ∇p ξ 0 )/2 .
C H
TE
avec

Y
On en déduit, compte tenu de (5.51),

σ'
ρ
ρ0
n
PO L
(1l + ∇p ξ 0 ) . σp . (1l +t ∇p ξ 0 )
o

LE
(5.52)
ρ ρp
+ (1l + ∇p ξ 0 ) . (1l + ∇ξp ) . (A : ε0 − k τ 0 ) . (1l +t ∇ξ p ) . (1l +t ∇p ξ 0 )

O
ρp ρ0

ÉC
où l’on retrouve la structure de l’équation (5.20), κp jouant le rôle de κ0 et σ p celui de π 0 .
Le caractère infinitésimal de la transformation de κ0 à κp implique que les précontraintes
sont très petites devant les modules d’élasticité du matériau : la condition homologue de
5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 51

U E
N IQ
H
(5.41) pour σ p est donc satisfaite. De plus le terme entre {...} dans (5.52) est équivalent à

EC
(A : ε0 − k τ 0 ). On obtient ainsi, sous la condition homologue de (5.42) pour la transformation

Y T
infinitésimale de κp à κt , l’équation homologue de (5.44)

POL
(5.53) σ = σ p + A : ε0 − k τ 0

O L E qui montre que les tenseurs A et k dans la formule (5.47) sont ceux de la configuration κ0 .

ÉC
Récapitulatif et commentaires

Les exemples précédents rassemblent, sans exhaustivité, divers cas de linéarisation


géométrique de la loi de comportement thermoélastique fréquemment rencontrés dans
la pratique (26) . On ne devra pas perdre de vue qu’il s’agit de formules approchées,
écrites en x dans κt , dans lesquelles le signe ' a été remplacé par le signe = et dont
les conditions de validité ont été précisées. En cas de confusion il sera toujours avisé
de revenir à la formulation lagrangienne au point X dans κ0 .

U E
N
Compte tenu de l’importance pratique de ce cas particulier, on a regroupé ci-
IQ
H
après les formules essentielles exprimant la loi de comportement thermoélastique du

EC
matériau isotrope dans l’hypothèse de la transformation infinitésimale et de l’état de

Y T
référence précontraint (5.21, 5.41, 5.42).

L
E PO
O L
ÉC
σ = σ p + λ ( tr ε0 ) 1l + 2 µ ε0 − k τ 0 1l

1+ν 0 ν
ε0 = σ − (tr σ 0 ) 1l + α τ 0 1l
E E
σ 0 = σ − σp
(5.54)
(3 λ + 2 µ) λ k
E=µ ν= α=
(λ + µ) 2(λ + µ) (3 λ + 2 µ)
ν E E
λ =E µ= k=α
(1 + ν)(1 − 2 ν) (1 − 2 ν)
E
2(1 + ν)

I Q U
H N
C
5.5 Stabilité du matériau thermoélastique

Y TE
On considère un élément de matériau thermoélastique dans son état naturel
L
PO
pris comme état initial. Étudier la stabilité du matériau, c’est examiner si cet élément,

LE
en l’absence de sollicitations extérieures (forces, écarts de température) a tendance à
évoluer spontanément ou au contraire à demeurer dans son état initial.

(26) On

ÉC O
peut aussi remarquer l’intérêt de l’état de référence à contrainte isotrope : le terme entre
[...] dans (5.26) est alors nul. (Cf. J. Mandel, Introduction à la mécanique des milieux continus
déformables).
52 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
On admettra (27) qu’une condition nécessaire de stabilité isotherme du ma-

EC
tériau thermoélastique linéaire est que le terme quadratique figurant dans (5.3) soit
défini positif :

Y T
POL
1
(5.55) e : A : e défini positif .

E
2

O L
ÉC
Pour le matériau thermoélastique linéaire isotrope on a :
1 λ
(5.56) e : A : e = I102 + 2 µ I20 .
2 2
Il est commode pour obtenir les conditions pour que ce terme soit défini positif,
d’exprimer I10 et I20 en fonction des valeurs principales de e , soit e1 , e2 et e3 :

1 λ
e : A : e = (e1 + e2 + e3 )2 + µ (e21 + e22 + e23 ) ;
E
(5.57)
2 2

IQ U
H N
cette forme quadratique s’écrit comme la somme des carrés de trois formes linéaires

EC
en e1 , e2 , e3 indépendantes(28) , par exemple :

(5.58)
Å ã
LY T
PO
λ 02 λ µ µ µ
I1 + 2 µ I20 = + (e1 + e2 + e3 )2 + (e1 − e2 )2 + (2 e3 − e1 − e2 )2 .

E
2 2 3 2 6

O L
ÉC
On en déduit les conditions nécessaires de stabilité qui expriment (5.55) : deux
conditions de positivité sur les coefficients d’élasticité de Lamé

3λ+2µ > 0
(5.59)
µ>0

Si l’on utilise le module de Young et le coefficient de Poisson, les conditions (5.59)


U E
I Q
sont équivalentes, par (5.17), à :

H N
E>0

TE C
Y
(5.60) 1

PO L
−1 < ν <
2

(27) Réciproque

O LE
du critère de Dirichlet.  

ÉC
(28) Les 3λ
valeurs propres de l’application linéaire associée sont + µ et µ , valeur propre double
2
qui correspond à e1 + e2 + e3 = 0 . La condition (5.55) est équivalente à la positivité de ces valeurs
propres.
5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 53

U E
N IQ
H
Dans la pratique les valeurs négatives de ν sont exceptionnelles (29) .

T EC
Pour tenter d’apprécier la portée de la condition de stabilité posée a priori sous

Y
POL
la forme (5.55), il est intéressant d’identifier la signification physique des restrictions
(5.59) et (5.60) qui en découlent sur des expériences simples effectuées dans le cadre

E
de la transformation infinitésimale (30) :

O L
ÉC
• E > 0 implique par (5.35) que, dans une expérience de traction isotherme (τ = 0)
où σ est uniaxial :

σ = σxx ex ⊗ ex , σxx > 0 ,

on a

ε : (ex ⊗ ex ) = εxx = σxx /E > 0


U E
N IQ
EC H
c’est-à-dire que le matériau s’allonge si l’on effectue sur lui une traction iso-

T
therme ;

LY
PO
• ν < 1/2 avec E > 0 impliquent que, dans une expérience de compression isotrope
isotherme, où σ = −p 1l, on a par (5.40) :

O L E
ÉC
tr ε = −p/K = −3p(1 − 2ν)/E < 0

c’est-à-dire que le matériau diminue de volume si l’on effectue sur lui une com-
pression isotrope isotherme ;

• ν > −1 avec E > 0 impliquent que, dans une expérience de cission simple, la
direction de la contrainte principale maximale coïncide avec la direction principale
d’extension maximale.

On remarque que, au moins pour les deux premières d’entre elles, ces implications ont
un caractère « naturel » réconfortant.
U E
Enfin, comme annoncé au paragraphe 4.2, la condition de stabilité (5.55) permet
N I Q
H
d’affirmer que la loi de comportement élastique linéaire (5.8), dans une évolution

C
TE
isotherme, est une correspondance biunivoque entre e d’une part et la contrainte π de

Y
l’autre. Ceci implique notamment que, dans une telle évolution, il y a « réversibilité »

PO L
des déformations comme on l’a indiqué dans la section 2 à propos des constatations
expérimentales.

O LE
ÉC
(29) On a mesuré ν = 0, 05 pour le beryllium et un doute subsisterait sur le signe de ν pour la pyrite.
(30) L’hypothèse essentielle est celle de la déformation infinitésimale ; la transformation n’est ici

supposée infinitésimale que pour rendre l’interprétation des expériences plus immédiate (cf. § 5.3).
54 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N I Q usuels
H
5.6 Quelques valeurs typiques pour des matériaux

T E C
OL Y
Matériau E en MPa ν α(31) en 10−6 K −1

E P
L
Acier doux 2 × 105 0,25-0,30 12

ÉCO
Acier invar (64% Fe, 36% Ni) 1,4 × 105 '0
Aluminium 7,4 × 104 0,34 22
Argent 8,5 × 104 0,39 19
Béton 3,5 à 4,5 × 104 0,2 10
Bronze 1 × 105 0,31 17 à 19
Cuivre 1,2 × 105 0,34
U E 17

IQ
HN
Fonte 8 × 10 4
0,36 10
Granite

T E C 8 × 104 0,27 9
Laiton

O LY 9,2 × 104 0,33 18

Or
E P 8 × 104 0,42 14

O L 1,5 × 105

ÉC
Platine 0,38 9
Plomb 1,7 × 104 0,45 29
Verre 7 × 104 0,22 à 0,31 6 à 10

La limite d’élasticité en traction simple de l’acier doux est de l’ordre de 240 MPa,
celle d’un acier à haute résistance de 1000 MPa.

5.7 Exemples de matériaux thermoélastiques anisotropes


Relativement à l’échelle macroscopique choisie pour la modélisation du matériau comme un

U E
Q
milieu continu, la structure microscopique due à la constitution et à l’élaboration de ce ma-

I
tériau gouverne les propriétés de symétries évoquées au chapitre VI (§ 4.2) et au paragraphe

N
H
(4.4). C’est ainsi notamment que, outre les matériaux mono ou polycristallins classiques tels

C
que les métaux par exemple, les matériaux composites de toutes natures, à l’échelle choi-

TE
sie pour leur analyse mécanique par homogénéisation, sont concernés par les considérations

Y
relatives aux symétries matérielles. Compte tenu de l’importance croissante de ce type de

L
matériaux dans les applications pratiques on se propose de donner, sans démonstration dé-

PO
taillée les résultats concernant l’écriture de la loi de comportement thermoélastique pour

LE
deux types de matériaux anisotropes fréquemment rencontrés : le matériau orthotrope et le
matériau orthotrope de révolution aussi appelé transversalement isotrope. On pourra se re-

O
porter à l’ouvrage de A.E. Love A treatise on the mathematical theory of elasticity pour

ÉC
des résultats très détaillés concernant notamment les anisotropies cristallines (monocristaux).
(31) On a mesuré α = −5 × 10−6 K−1 pour le plutonium en phase δ, stable entre 315 et 445◦ C. (Cf.

Y. Quéré, Physique des matériaux ).


5 – Thermoélasticité linéaire en l’absence de liaisons internes 55

U E
N IQ
H
La méthode d’étude suivie ici (mais il en existe d’autres, fondées sur les théorèmes de repré-

EC
sentation des fonctions tensorielles par exemple) consiste à exploiter le principe du respect

T
des symétries de la matière en écrivant l’équation (4.40). Pour cela on se place dans le repère

Y
significatif pour le matériau du point de vue de ses symétries. Ceci permet de dénombrer les

POL
constantes physiques (élastiques ou thermiques) qui caractérisent le comportement. L’écriture
de la loi de comportement dans un repère quelconque nécessite évidemment de leur adjoindre

E
les paramètres géométriques (angles d’Euler par exemple) qui permettent de définir l’orien-

O L
tation du matériau (cf. § 5.2).

ÉC Matériau orthotrope dans la configuration de référence

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC Figure 7 – Matériau orthotrope : plans de symétries

Un matériau est orthotrope dans la configuration de référence s’il possède, dans cette configu-
ration, trois plans de symétrie orthogonaux entre eux ; ceci définit le groupe G des symétries
du matériau pour l’application de l’équation (4.40). On utilise (figure 7) une base orthonor-
mée dirigée suivant les intersections de trois plans de symétrie du matériau ; on explicite la loi
de comportement en composantes dans cette base ; on en écrit l’invariance par changement
d’orientation des vecteurs de la base.
On obtient la loi de comportement du matériau thermoélastique orthotrope, dans sa base
privilégiée notée (a, b, c) :




 11 eaa + A12 ebb + A13 ecc − k1 τ
U E
Q
0 +A
 πaa = πaa

I



N


H

 πbb = 0
πbb + A12 eaa + A22 ebb + A23 ecc − k2 τ

C

TE

13 eaa + A23 ebb + A33 ecc − k3 τ
0 +A
πcc = πcc

Y
(5.61)

L

PO

 πbc = A44 ebc



LE




πac = A55 eac

O


ÉC
πab = A66 eab .

Il y a donc 9 modules d’élasticité et 3 constantes thermiques. De plus, le tenseur des


contraintes initiales est nécessairement diagonal dans la base (a, b, c). La définition de cette
56 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
base dans un repère quelconque nécessite, quant à elle, la donnée de 3 angles d’Euler.

Y T EC
On a coutume de transformer (5.61) en introduisant des « modules de Young », des « coeffi-

POL
cients de Poisson » et des « modules de cisaillement » pour écrire, dans le cas isotherme et à
partir de l’état naturel pour simplifier, la loi de comportement sous la forme inversée (5.63).

E
On prendra garde qu’il n’y a pas de symétrie de ces coefficients de Poisson, mais symétrie du

L
tableau (5.63) comme indiqué au paragraphe 5.2, c’est-à-dire que

ÉC O (5.62) ν21 E1 = ν12 E2 ν32 E2 = ν23 E3 ν31 E1 = ν13 E3 :



 1 ν21 ν31

 eaa = πaa − πbb − πcc

 E1 E2 E3




 ebb = −
ν12
πaa +
1
πbb −
ν32
πcc
E1 E2 E3

E
(5.63)


U

 ecc = −
ν13
πaa −
ν23 1

IQ


πbb + πcc


E1 E2 E3

HN


 2 ebc =
1
πbc 2 eac =
1
πac 2 eab =
1
πab .

C
G23 G13 G12

T E
O LY
Matériau orthotrope de révolution dans la configuration de référence

P
L E
ÉCO

Figure 8 – Matériau orthotrope de révolution : axe de symétrie et plans de symétries


U E
N I Q
C H
Y TE
Un matériau est orthotrope de révolution dans la configuration de référence s’il possède,

L
PO
dans cette configuration, un axe de symétrie de révolution et admet pour plans de symétrie
tout plan passant par cet axe et un plan perpendiculaire à cet axe. On dit aussi d’un tel

LE
matériau qu’il est transversalement isotrope autour de l’axe indiqué. On utilise (figure 8)
une base orthonormée constituée de deux vecteurs a et b situés dans le plan de symétrie

ÉC O
orthogonal à l’axe et d’un vecteur c selon l’axe de symétrie de révolution. On explicite la loi
de comportement en composantes dans cette base ; on en écrit l’invariance par changement
d’orientation des vecteurs de base et par rotation de la base autour de l’axe de symétrie.
On obtient la loi de comportement du matériau thermoélastique orthotrope de révolution
6 – Aperçu historique 57

U E
N IQ
H
dans la base a, b, c (ou toute base équivalente) :

EC


T



Y  πaa = π 0 + A11 eaa + A12 ebb + A13 ecc − k τ

POL





 πbb = π 0 + A12 eaa + A11 ebb + A13 ecc − k τ


E

L

13 eaa + A13 ebb + A33 ecc − k3 τ

O
0 +A
πcc = πcc
(5.64)

ÉC






πbc = A44 ebc





 πac = A44 eac




πab = (A11 − A12 ) eab .

Il y a donc 5 modules d’élasticité et 2 constantes thermiques. De plus, le tenseur des


contraintes initiales est nécessairement diagonal et « de révolution » autour de l’axe de
symétrie du matériau. La définition de cet axe dans un repère quelconque nécessite par
ailleurs la donnée de 2 angles.

U E
N IQ
On peut aussi introduire des « modules de Young », des « coefficients de Poisson » et des

H
« modules de cisaillement ». Dans le cas isotherme à partir de l’état naturel on écrira :

EC


T
 1 ν ν0
 πaa − πbb − 0 πcc

Y


eaa =

L


E E E

PO

 ν 1 ν0
ebb = − πaa + πbb − 0 πcc

E
(5.65) E E E

L

 ν0 ν0
 1

O

 ecc = − πaa − 0 πbb + 0 πcc

ÉC

 E0 E E


 1 1 2(1 + ν)
2 ebc = πbc 2 eac = πac 2 eab = πab .
G G E

6 Aperçu historique
Sans viser à l’exhaustivité il paraît utile de situer ici, du point de vue historique,
l’apparition des principaux concepts évoqués dans ce chapitre consacré au comporte-
ment élastique, en donnant les indications essentielles sur les démarches suivies dans
les travaux correspondants. Le lecteur soucieux d’approfondir cette question se repor-
tera avec grand profit à l’introduction historique et aux annexes du livre de A.E.H.
Love A treatise on the mathematical theory of elasticity.
U E
Élasticité uniaxiale
N I Q
C H
TE
Comme indiqué au paragraphe 2.4 la loi de comportement élastique uniaxiale reliant l’ex-

Y
tension d’un solide élastique à la force de traction qui lui est appliquée fut découverte et

L
énoncée indépendamment par Hooke et Mariotte. L’application en fut faite essentiellement

PO
pour l’étude des poutres. Mariotte lui-même reprit ainsi le problème posé par Galilée (1638)

LE
qui tentait d’évaluer la capacité portante d’une poutre console. Pour l’étude de l’elastica
(ligne élastique qui se déforme en flexion) Jacques Bernoulli (32) associa la résistance opposée

O
par une tige à la flexion à l’extension et à la contraction de ses fibres longitudinales, aboutis-

ÉC
sant ainsi pratiquement à un moment de flexion proportionnel à la courbure correspondante
(32) Jacques Bernoulli (1654-1705) ; Jean Bernoulli (1667-1748) frère de Jacques ; Daniel Bernoulli

(1700-1782) fils de Jean.


58 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
de la tige. Ce problème de l’elastica fut étudié entre autres par Euler, Lagrange, Daniel

EC
Bernoulli, conduisant notamment aux premiers travaux sur la stabilité élastique (cf. chapitre

T
XII, § 3.1). Pour les poutres de section finie c’est Coulomb (33) qui, à partir de la loi de

Y
Hooke appliquée aux fibres longitudinales, proposa une théorie de la flexion.

E POL
Milieu continu et élasticité tridimensionnelle

O L
ÉC
Thomas Young fut le premier à reconnaître le cisaillement comme une déformation élastique
(Coulomb ne l’avait considéré qu’en relation avec la rupture). Il fit la remarque que la résis-
tance élastique au cisaillement et la résistance élastique à la traction compression d’un même
corps sont en général différentes. Il introduisit le concept de « module d’élasticité d’une sub-
stance » dont est issu l’actuel module de Young (34) .

Navier (35) rechercha les équations d’équilibre des solides élastiques à travers une « théorie
moléculaire ». Considérant la matière comme constituée de molécules ponctuelles (points
matériels) qui exerçaient entre elles des forces axiales, il obtenait les forces élastiques comme
résultat des variations de ces forces « moléculaires » liées aux déplacements relatifs des mo-

E
lécules. En supposant le matériau isotrope Navier aboutissait à des équations d’équilibre du

IQ U
solide élastique, exprimées en termes de déplacements des points matériels, mais qui ne fai-
saient intervenir qu’une seule constante liée au matériau, semblable au module de Young (36) .

H N
EC
On a déjà évoqué au chapitre V (§ 3.6) le mémoire communiqué à l’Académie des Sciences

T
en septembre 1822 par Cauchy. Outre l’introduction du concept de contrainte comme on

Y
l’a mentionné précédemment, ce mémoire explicitait aussi clairement la notion de défor-

L
mation caractérisée par ses 6 composantes ou par les axes principaux des déformations

PO
et les extensions principales correspondantes. À partir des équations d’équilibre écrites en

E
contraintes, Cauchy souhaitait aboutir aux équations en déplacements régissant l’équilibre

L
du solide élastique. Il utilisait pour cela la relation contrainte-déformation qu’il obtenait, pour

O
les matériaux isotropes, en supposant d’une part la linéarité et d’autre part la coïncidence des

ÉC
directions principales des contraintes et des déformations. Introduisant ainsi 2 constantes
matérielles, Cauchy aboutissait aux équations d’équilibre pour un solide élastique exprimées
en termes de déplacements (37) . Dans une extension ultérieure Cauchy s’intéressa aux solides
cristallins en faisant l’hypothèse de points matériels interagissant par des forces d’attraction
et de répulsion. Dans un premier mémoire sur ce thème Cauchy put notamment retrouver par
cette voie les équations du cas isotrope qu’il avait obtenues antérieurement (avec 2 constantes
matérielles). Dans un second mémoire, immédiatement postérieur, il aboutissait à une rela-
tion contrainte-déformation avec un seul coefficient d’élasticité dans le cas isotrope et aux
équations trouvées par Navier ; pour le matériau anisotrope le plus général, Cauchy trouvait
21 constantes matérielles, dont 6 représentaient les contraintes initiales, d’où seulement 15
coefficients d’élasticité.

On doit aussi mentionner les mémoires de Poisson à l’Académie des Sciences, fondés sur une

E
théorie moléculaire, qui retrouvaient les équations obtenues par Navier.
(33) Ch. A. Coulomb (1736-1806).

I Q U
N
(34) Dans A Course of Lectures on Natural Philosophy and the Mechanical Arts (Londres,

C H
1807), Thomas Young donne la définition suivante : « The modulus of elasticity of a substance is

TE
a column of the same substance capable of producing a pressure on its base which is to the weight
causing a certain degree of compression, as the length of the substance is to the diminution of its

LY
length ». (Cité par S. Timoshenko dans History of the Strength of Materials). La complexité de

PO
cet énoncé explique sans doute le commentaire de J.E. Gordon dans The New Science of Strong
Materials : « Young published the idea of his modulus in a rather incomprehensible paper in 1807

LE
after he had been dismissed from his lectureship at the Royal Institution for not being sufficiently

O
practical. Thus perhaps the most famous and the most useful of all concepts in engineering, was not

ÉC
generally understood or absorbed into engineering practice until after Young’s death ».
(35) C. Navier (1785-1836) : mémoire lu à l’Académie des Sciences en 1821, publié en 1827.
(36) L’équation obtenue n’est pas celle donnée au chapitre VIII (§ 5.3).
(37) Équations exactes données au chapitre VIII (§ 5.3).
6 – Aperçu historique 59

U E
N IQ
H
L’approche énergétique

C’est à Green (38)

Y T EC
qu’il revient d’avoir obtenu les équations de l’élasticité à partir de considé-

POL
rations énergétiques. « In whatever way the elements of any material system may act upon
each other, if all internal forces exerted be multiplied by the elements of their respective
directions, the total sum for any assigned portion of the mass will always be the exact dif-

O L E ferential of some function ». En supposant que cette fonction pouvait être développée en
puissances et produits des composantes de la déformation, et en se restreignant au deuxième

ÉC
ordre pour les petites déformations, Green obtenait les équations du comportement élastique
linéaire avec les 21 coefficients d’élasticité dans le cas anisotrope général (cf. § 5.2 ci-dessus).

À noter que la question du nombre des coefficients d’élasticité (1 ou 2 pour le matériau iso-
trope, 15 ou 21 dans le cas le plus général ?) est demeurée pendant longtemps une question
ouverte (cf. par exemples les mémoires de Saint Venant, 1863), jusqu’à ce que des résultats
expérimentaux indiscutables, et des considérations théoriques, conduisent à rejeter définiti-
vement la thèse du nombre réduit de coefficients : c’est ainsi par exemple que, dans le cas
isotrope, la théorie moléculaire de Navier conduirait à l’unique valeur 0,25 (retrouvée par
les théories de Cauchy, Poisson, ...) pour le coefficient de Poisson, qui est en désaccord avec
l’expérience pour un très grand nombre de matériaux.

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
(38) G.
ÉC
Green (1793-1841).
60 Chapitre VII – Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
EC H
Récapitulatif des formules essentielles

Y T
E POL
O L
• Premier principe

ÉC ◦
Ė + K̇ = P(e) (U ) + Q

Ė = Q − P(i) (U )

Z Z
Q=− q . n da + rdΩt
∂Ωt Ωt

Équation de l’énergie
U E
ρ ė = σ : d + r − div q
N IQ
EC H
• Deuxième principe
Z Z
LY T
PO
q.n r
Ṡ ≥ − da + dΩt

O L E
∂Ωt T Ωt T

ÉC
Inégalité fondamentale
q
ρṡ + div( ) − ≥ 0
r
T T
q
σ : d − ρ(ψ̇ + sṪ ) − . grad T ≥ 0
T
q
π : ė − ρ0 (ψ̇ + sṪ ) − 0 . ∇T ≥ 0
T

• Loi de comportement thermoélastique (avec liaisons internes)

U E
ϕp (e) = 0 , p = 1, ..., n 1≤n≤6

N I Q
H
∂ψ(T, e)

C
s=−

TE
∂T
∂ψ(T, e) ∂ϕp (e)
π = ρ0 + ηp
LY (ηp scalaires arbitraires)

PO
∂e ∂e

LE
ψ et ϕp symétriques en eij et eji

ÉC O
Récapitulatif des formules essentielles 61

U E
N IQ
EC H
T
Linéarisation physique

Y
E POL
π = π0 + A : e − k τ

O L
ÉC
0
πij = πij + Aijk` e`k − kij τ
0 0
Aijk` = Aij`k = Ajik` = Aji`k = Ak`ij ; πij = πji ; kij = kji

Isotropie

π = π 0 1l + λ (tr e) 1l + 2 µ e − k τ 1l
U E
N IQ
• Transformation infinitésimale, matériau isotrope

EC H
LY T
PO
σ = σ p + λ (tr ε0 ) 1l + 2 µ ε0 − k τ 0 1l

O L
ε0 =E 1+ν 0 ν
σ − (tr σ 0 ) 1l + α τ 0 1l

ÉC
E E
σ0 = σ − σ p

(3 λ + 2 µ) λ k
E=µ ν= α=
(λ + µ) 2(λ + µ) (3 λ + 2 µ)
ν E E
λ=E µ= k=α
(1 + ν)(1 − 2 ν) 2(1 + ν) (1 − 2 ν)

U E
Q
E

I
3 K = 3 λ + 2µ =
(1 − 2 ν)

H N
3λ+2µ > 0 µ>0

TE C
1
LY
PO
E>0 −1<ν <
2

O LE
ÉC
62 Chapitre VII - Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
Exercices

Y T EC
POL
VII.1 - Thermoélasticité linéaire. Écrire la loi de comportement thermoélas-

E
L
tique linéaire en transformation infinitésimale pour le matériau isotrope à partir d’une

O
contrainte initiale isotrope quelconque.

ÉC Éléments de réponse.
π = π 0 1l + λ(tr e) 1l + 2 µ e − k τ 1l.
On en tire, au 1er ordre en transformation infinitésimale, la forme de (5.29) pour le matériau
isotrope :
σ = π 0 1l + (λ − π 0 )(tr ε) 1l + 2(µ + π 0 ) ε − k τ 1l
ou encore
σ = σ0 1l + λ0 (tr ε) 1l + 2 µ0 ε − k τ 1l

U E
IQ
Commentaire.

N
La loi de comportement conserve en représentation eulérienne la même forme qu’en repré-

H
EC
sentation lagrangienne mais les coefficients sont modifiés par la contrainte initiale (cf. § 5.2).
Si l’état initial est quasi-naturel on a, au 1er ordre, λ0 = λ et µ0 = µ comme dans le cas de
l’état initial naturel.

LY T
PO
VII.2 - Thermoélasticité du second ordre. On considère un matériau thermoé-

L E
lastique, isotrope dans la configuration de référence, qui n’est assujetti à aucune liai-

O
son interne. Expliciter la loi de comportement de ce matériau en thermoélasticité du

ÉC
second ordre.

Éléments de réponse.
Développement polynomial de ρ0 ψ au 3ème ordre, compte tenu de l’isotropie :
s λ 1
ρ0 ψ = π 0 I10 − ρ0 0 τ + (I10 )2 + 2 µ I20 − k I10 τ − ρ0 b τ 2
2 2
α δ
+ (I10 )3 + β I10 I20 + γ I30 + (I10 )2 τ + ε I20 τ + ϕ I10 τ 2 + η τ 3 .
3 2
D’où : π = (π0 + λ I10 − k τ + α(I10 )2 + β I20 + δ I10 τ + ϕ τ 2 ) 1l + (2 µ + β I10 + ε τ ) e + γ e2 .
Il y a 9 coefficients de thermoélasticité du second ordre pour ce matériau isotrope, dont 5

E
coefficients d’élasticité isotherme.

VII.3 - Matériau « incompressible ». Étude de la liaison interne « invariance du


I Q U
H
volume », (on dit aussi matériau « incompressible ») : expression de ϕ(e), tenseurs
N
inopérants.

TE C
LY
PO
Éléments de réponse.

LE
• Expression de ϕ(e) :

O
la restriction sur les déformations s’écrit det F = 1 ;

ÉC
en utilisant l’expression de (det F )2 donnée au chapitre II (§ 3.3) on trouve pour la liaison
interne
2
ϕ(e) = I10 + (I10 )2 − 2 I20 + (I10 )3 − 4 I10 I20 + 4 I30 = 0.
3
Exercices 63

U E
N IQ
H
• Tenseurs inopérants :

EC
en représentation eulérienne la liaison « invariance du volume » s’écrit : tr d = 0

Y T
d’où, en représentation lagrangienne : (1l +
∂ϕ
L
2 e)−1 : ė = 0 ;

O
= (1l + 2 e)−1 (peut aussi s’obtenir directement à partir de ϕ(e) et du théorème de

P
∂e

L E Cayley-Hamilton).

ÉCO
Tenseurs inopérants, η scalaire arbitraire :
en représentation lagrangienne, η (1l+2 e)−1 = η ((1+2 I10 +2(I10 )2 −4 I20 ) 1l−(2+4 I10 ) e+4 e2 )
en représentation eulérienne, η 1l (cf. § 4.6).

VII.4 - Thermoélasticité du premier ordre pour le matériau isotrope « in-


compressible ». Écrire la loi de comportement pour un matériau thermoélastique,
isotrope, incompressible au premier ordre en k e k.

Éléments de réponse.

U E
IQ
• La liaison interne a été étudiée dans Ex.VII.3. Elle implique que I10 est du second ordre en

N
k e k et est équivalent à 2 I20 . On développe ρ0 ψ de façon à n’avoir, après dérivation que des

H
termes du premier ordre en k e k dans π donné par :

EC
∂ψ ∂ϕ

T
π = ρ0 +η , η scalaire arbitraire.

Y
∂e ∂e

L
D’où, à partir des résultats de Ex. VII.1 et Ex. VII.2 :

PO
s
ρ0 ψ = π 0 I10 − ρ0 0 τ + 2 µ I20 − k I10 τ

E
π = π 0 1l + 2 µ e + η (1l − 2 e) − k τ 1l ,

L
avec ϕ(e) = det (1l + 2 e) − 1 = 0,

O
ÉC
où (1l − 2 e) est l’expression au 1er ordre de (1l + 2 e)−1 .
On peut encore écrire, au 1er ordre : π = 2(π 0 + µ) e + (η + π 0 − k τ )(1l − 2 e)
soit : π = 2(π 0 + µ) e + $(1l − 2 e) , $ scalaire arbitraire.
• En transformation infinitésimale :
σ = 2(π 0 + µ) ε + $ 1l avec tr ε = 0.
Commentaire.
Le terme $ 1l ($ arbitraire) dans cette loi s’interprète comme résultat de l’indétermination
du terme λ0 (tr ε) 1l écrit dans Ex. VII.1 quand tr ε → 0 et λ0 → ∞. La constante π 0 (et le
terme π 0 1l) perd ici la signification de contrainte initiale (qui justifiait la notation dans (5.3),
(5.12) et Ex. VII.1) : en effet, pour e = 0, la contrainte initiale est un tenseur isotrope laissé
indéterminé par la loi de comportement en raison de la liaison interne. Dans cette écriture
au premier ordre la constante π 0 joue le même rôle que µ ; ceci est cohérent avec le fait que
l’on peut, dans l’écriture de ρ0 ψ, tenir compte de la liaison interne exprimée dans Ex. VII.3

U E
Q
(cf. § 4.3) : on peut, dans ρ0 ψ pour la loi de comportement au premier ordre, remplacer

I
le terme π 0 I10 par 2 π 0 I20 qui lui est équivalent. Pour cette raison la loi de comportement

N
H
thermoélastique du matériau incompressible peut être réduite, au premier ordre, à :

C
σ = 2 µ ε + $ 1l avec tr ε = 0 , $ scalaire arbitraire, avec la condition µ > 0.

TE
La confusion des rôles de π 0 et µ dans les expressions de π et σ est évidemment liée au

LY
caractère infinitésimal de la déformation (cf. Ex. VII.11).

PO
Il est intéressant de remarquer que, dans la formulation adoptée, la liaison interne d’incom-

LE
pressibilité s’applique à la déformation du matériau quelle qu’en soit la cause ; autrement

O
dit, le matériau est à la fois « mécaniquement incompressible » et « thermiquement

ÉC
indilatable ». Ceci est conforme à l’intuition que l’on peut avoir relativement à la stabilité
du matériau, qui est confirmée par l’analyse. Il en résulte que le passage à la limite sur la
formule (5.18) pour le matériau incompressible (λ → ∞) conserve bien une valeur finie au
coefficient k.
64 Chapitre VII - Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
VII.5 - Inextensibilité. On considère un matériau dont la microstructure impose

EC
l’invariance des longueurs (on dit aussi « l’inextensibilité ») dans une direction ma-

T
térielle donnée. Étudier cette liaison interne.

Y
E POL
L
Éléments de réponse.

ÉC O La liaison interne est définie en représentation lagrangienne ; X désignant la direction concer-


née :
ϕ(e) = 0 ⇔ eXX = 0.
∂ϕ
Les tenseurs inopérants sont de la forme : η = η eX ⊗ eX , η scalaire arbitraire.
∂e

VII.6 - Symétrie hexagonale. Soit R = (O, e1 , e2 , e3 ) un repère orthonormé. On


considère un matériau élastique linéaire dont la microstructure induit, dans la configu-
ration de référence, les symétries matérielles suivantes : symétrie par rapport au plan

U E
(e1 , e2 ), isométries du groupe d’invariance d’un hexagone régulier dans le plan (e1 , e2 ).

IQ
Déterminer le nombre de coefficients de thermoélasticité linéaire de ce matériau.

H N
Éléments de réponse.

Y T EC
PO L
Le matériau est orthotrope. a, b, e3 définissant les intersections des plans d’orthotropie : a
rayon de l’hexagone, b apothème orthogonal. Il faut exploiter la symétrie ternaire pour réduire

E
encore le nombre de coefficients. On exprime l’équation (4.40) dans la base (a, b, e3 ), pour

L
une isométrie du type « rotation d’angle ϕ = 2π/3 autour de e3 ». On obtient les relations

ÉC O
supplémentaires :
A13 = A23 , A11 = A22 , A44 = A55 , A11 − A12 = A66 , k1 = k2 ,
qui sont identiques à celles obtenues pour le matériau transversalement isotrope : 7 coefficients
de thermoélasticité linéaire indépendants (5 constantes élastiques et 2 thermiques).
Commentaire.
Bien que l’hypothèse initiale soit plus faible que celle de l’isotropie transversale il se révèle que
le matériau élastique linéaire étudié est transversalement isotrope. La définition de l’orienta-
tion du matériau ne nécessite donc que la donnée de e3 , c’est-à-dire de 2 angles. On aboutit
à la même conclusion pour une symétrie d’ordre supérieur autour de e3 . Ce résultat n’est pas
généralisable à d’autres types de lois de comportement.

VII.7 - Symétries « d’un carré ». R = (O, a, b c) est un repère orthonormé. On

E
considère un matériau linéaire dont les symétries dans la configuration de référence
sont : symétrie par rapport au plan (a, b), isométries du groupe d’invariance d’un
carré de côtés a et b dans le plan (a, b). Déterminer le nombre de coefficients de
I Q U
thermoélasticité linéaire de ce matériau.
H N
TE C
LY
PO
Éléments de réponse.
Le matériau est orthotrope : plans (a, b) , (b, c) , (c, a). Il faut exploiter les autres propriétés

LE
d’invariance du carré : invariance par rotation ϕ = k π/2 et symétries par rapport aux

O
diagonales ; une rotation ou une symétrie suffit.

ÉC
On exprime l’équation (4.40) dans la base (a, b, c), pour une telle isométrie. On obtient les
relations supplémentaires : A13 = A23 , A11 = A22 , A44 = A55 , k1 = k2 .
Il reste donc 8 coefficients de thermoélasticité linéaire indépendants : 6 constantes élastiques
et 2 thermiques.
Exercices 65

U E
N IQ
H
Commentaire.

EC
On remarque que, à la différence du cas de l’isotropie transversale (orthotropie de révolution),

T
le module de cisaillement dans le plan (a, b) demeure un coefficient élastique indépendant. Du

Y
POL
point de vue mécanique la définition de l’orientation du matériau dans un repère quelconque
nécessite la donnée des 3 angles d’Euler de la base (a, b, c), tandis que du point de vue
thermique l’orientation de c (donc la donnée de 2 angles) suffit.

O L E
ÉC
VII.8 - Symétrie cubique. R = (O, a, b, c) désignant un repère orthonormé, on
considère un matériau thermoélastique linéaire dont la microstructure induit, dans la
configuration de référence, les symétries matérielles suivantes : isométrie du groupe
d’invariance du cube de côtés a, b, c. Déterminer le nombre de coefficients de ther-
moélasticité linéaire de ce matériau.

Éléments de réponse.

E
En poursuivant le raisonnement mis en ceuvre dans Ex. VII.7 et en l’appliquant aux carrés

plémentaires :

IQ U
de côtés (b, c) ou (a, c), on obtient, par rapport au matériau orthotrope, les relations sup-

N
A11 = A22 = A33 , A12 = A13 = A23 , A44 = A55 = A66 , k1 = k2 = k3 . Il y reste donc 4

H
EC
coefficients de thermoélasticité linéaire indépendants : 3 constantes élastiques et 1 thermique.

T
Commentaire.

Y
Il reste 3 constantes d’élasticité isotherme au lieu de 2 pour le matériau isotrope ; celui-ci

PO L
correspond à la relation supplémentaire A44 = (A11 − A12 ) obtenue comme pour le matériau
orthotrope de révolution (5.64). Du point de vue mécanique la définition de l’orientation

E
du matériau dans un repère quelconque nécessite la donnée des 3 angles d’Euler de la base

O L
(a, b, c), tandis que du point de vue thermique le matériau est isotrope.

ÉC
VII.9 - Autres formulations de la loi de comportement thermoélastique. On
considère un matériau thermoélastique sans liaison interne. En conservant la conven-
tion d’écriture tensorielle telle que (4.2) expliquée au paragraphe 4.1 on désigne par
ψ la fonction définie par

∀T , ∀F , ψ(T, F ) = ψ(T, e).

∂ψ(T, F )
Donner en fonction de les expressions de σ et B correspondant à F par
∂F
la loi de comportement thermoélastique. Cas du matériau avec liaisons internes. Cas
particulier du matériau incompressible.
U E
N I Q
Éléments de réponse.
C H
TE

• D’après la définition générale (4.11) appliquée à , ∀Ṫ , ∀Ḟ :

LY ∂F

PO
˙ = ∂ Ṫ + ∂ : Ḟ et ψ̇ = ∂ψ Ṫ + ∂ψ : ė où 2 ė =t Ḟ . F +t F . Ḟ .

LE
∂T ∂F ∂T ∂e

O
On écrit que ∀Ṫ , ∀Ḟ : ˙ = ψ̇ ;

d’où : ÉC
∂ (T, F )
∂T
=
∂ψ(T, e)
∂T
et ∀Ḟ , 2

∂F
: Ḟ =
∂ψ
∂e
: (tḞ . F ) +
∂ψ t
∂e
: ( F . Ḟ ) .
66 Chapitre VII - Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
On en déduit :

∀Ḟ , 2

: Ḟ = (

Y T
∂ψ t
. F ) : Ḟ + (t(
∂ψ t
EC
) . F ) : Ḟ ,

POL
∂F ∂e ∂e
∂ ∂ψ
d’où : =( )s . tF

E
∂F ∂e

O L
et, avec la convention d’écriture symétrique de ψ(T, e),

ÉC ∂ (T, F )
∂F
=
∂ψ(T, e)
∂e
. tF .

∂ (T, F ) ∂ (T, F )
Il en résulte évidemment que . tF −1 est symétrique et égal à F −1 . t( ).
∂F ∂F
ρ
• De σ = F . π . tF on tire l’expression de la loi de comportement thermoélastique entre σ
ρ0
et F :

E
∂ (T, F )

U
σ = ρF . .

IQ
∂F

N
• De même, à partir de B = F . π (chapitre V, § 4.2) :

B = ρ0 t(
∂ (T, F )
) et tB : Ḟ = π : ė .

EC H
T
∂F

LY
• De la même façon, on caractérise les liaisons internes par des fonctions 'p de F telles que :

PO
'p (F ) = 0 ⇔ ϕp (e) = 0 , p = 1, ..., n.
'
E
∂ p (F )

'
L
On obtient : σ = ρ F . + ηp (det F )−1 F . avec p (F ) = 0 , p = 1, ..., n

O
∂F ∂F
'
ÉC
∂ ∂ p
ainsi que : B = ρ0 t( ) + ηp t( ) (ηp scalaires arbitraires).
∂F ∂F
• Pour le matériau incompressible on écrit la liaison interne sous la forme :
' (F ) = det F − 1 = 0.

d(det F )
On a (chapitre III, § 3.5) : (det F )−1 = tr d = Ḟ : F −1
dt

d’où :
∂ '= (det F ) F −1 et
∂F
∂ ∂
σ = ρF . + η 1l avec det F = 1 , B = ρ0 t( ) + η F −1 (η scalaire arbitraire).
∂F ∂F

VII.10 - Matériau thermoélastique isotrope : directions principales des


U E
contraintes, contraintes principales. On considère un matériau thermoélastique

N I Q
H
isotrope sans liaison interne. Montrer que les directions principales de σ se déduisent

TE C
des directions principales de π par transport convectif et donner la relation entre les
contraintes principales σ1 , σ2 , σ3 de σ et les contraintes principales π1 , π2 , π3 de π.

LY
Montrer que ψ(T, F ) défini dans Ex. VII.9 se met, pour ce matériau, sous la forme

PO
d’une fonction symétrique ψ(T, λ1 , λ2 , λ3 ) des dilatations principales et donner les

LE
∂ψ
expressions des σi et de πi en fonctions des . Cas du matériau isotrope avec liaisons

ÉC O ∂λi
internes. Cas particulier du matériau incompressible.
Exercices 67

U E
N IQ
Éléments de réponse.

EC H
T
• En raison de l’isotropie du matériau, π a mêmes directions principales que e ; soient U, V , W

Y
POL
leurs vecteurs unitaires : π = π1 U ⊗ U + π2 V ⊗ V + π3 W ⊗ W .
u, v, w obtenus par transport convectif de U, V , W s’écrivent :

E
u = F .U , v = F .V , w = F .W .

L
ρ ρ

O
De σ = F . π . tF on tire : σ = (π1 u ⊗ u + π2 v ⊗ v + π3 w ⊗ w)

ÉC
ρ0 ρ0
qui démontre le résultat cherché sur les directions principales.

• On a | u | = λ1 , | v | = λ2 , | w | = λ3 (dilatations principales)
ρ 2 λ1 λ2 λ3
d’où : σ1 = λ π1 = π1 , σ2 = π2 , σ3 = π3 .
ρ0 1 λ2 λ3 λ1 λ3 λ1 λ2
• Le matériau étant isotrope, (T, F ) = ψ(T, e) est une fonction des invariants de e ou en-
core une fonction symétrique des valeurs principales de e soit ei = (λ2i − 1)/2 ; c’est donc une
fonction symétrique des λi :

E
(T, F ) = ψ̂(T, e1 , e2 , e3 ) = ψ(T, λ1 , λ2 , λ3 ).

On calcule I˙10 , I˙20 , I˙30 ; il vient :


IQ U
On désigne par eij les composantes de e dans sa base principale U , V , W figée à l’instant t.

ė11 + ė22 + ė33 = ė1 + ė2 + ė3 ,

H N
EC
e1 ė11 + e2 ė22 + e3 ė33 = e1 ė1 + e2 ė2 + e3 ė3 ,
(e1 )2 ė11 + (e2 )2 ė22 + (e3 )2 ė33 = (e1 )2 ė1 + (e2 )2 ė2 + (e3 )2 ė3 ,

Y T
qui montrent que ė11 = ė1 , ė22 = ė2 , ė33 = ė3 .

L
∂ψ

PO
On en déduit, puisque π = ρ0 admet U , V , et W pour directions principales, que :
∂e

E
∂ψ ∂ ψ̂ ∂ ψ̂ ∂ ψ̂

L
π = ρ0 = ρ0 ( U ⊗U + V ⊗V + W ⊗ W)

O
∂e ∂e1 ∂e2 ∂e3

ÉC
∂ ψ̂ 1 ∂ψ ∂ψ ρ 1
d’où : πi = ρ0 = ρ0 et σi = λi ρ puisque = .
∂ei λi ∂λi ∂λi ρ0 λ1 λ2 λ3
• Les liaisons internes devant être isotropes, on a de même :
'p (F ) = ϕp (λ1 , λ2 , λ3 ) fonction symétrique de λ1 , λ2 , λ3 . Il vient :
1 ∂ψ ∂ϕp
πi = (ρ0 + ηp ) , ηp scalaires arbitraires,
λi ∂λi ∂λi
∂ψ ρ ∂ϕp ρ 1
σi = λi (ρ + ηp ) où = .
∂λi ρ0 ∂λi ρ0 λ1 λ2 λ3
• Pour le matériau incompressible la liaison interne s’écrit : ϕ(λ1 , λ2 , λ3 ) = λ1 λ2 λ3 − 1 = 0 .
1 ∂ψ 1 ∂ψ
D’où : πi = ρ0 + η 2 , σi = λi ρ0 +η.
λi ∂λi λi ∂λi

U E
VII.11 - Modélisation du comportement élastique du caoutchouc. Divers
modèles ont été proposés pour rendre compte des observations expérimentales rela-
N I Q
C H
tives au comportement élastique isotherme du caoutchouc en grande déformation. Le

TE
matériau est considéré comme isotrope et incompressible avec (cf. Ex. VII.10 pour les
notations) :
LY
pour le modèle « Néo-Hookien »
PO : ρ0 ψ = µ I10 ,

OLE
pour le modèle de Varga : ρ0 ψ = 2µ (λ1 + λ2 + λ3 − 3) ,

ÉC
α
pour un modèle de Mooney-Rivlin : ρ0 ψ = π 0 I10 + (I102 − 2 I20 ) ,
2
68 Chapitre VII - Le comportement thermoélastique

U E
N IQ
H
pour un modèle d’Ogden :

EC
µ1 α1 µ2 α2 µ3 α3

T
2 +λ3 −3)+ 2 +λ3 −3)+ 2 +λ3 −3) .
ρ0 ψ = (λ +λα 1 α1
(λ +λα 2 α2
(λ +λα3 α3

Y
α1 1 α2 α3 1

POL
Écrire les lois de comportement correspondantes.

O L E
ÉC
Éléments de réponse.
Le matériau étant isotrope incompressible on s’appuie sur les résultats du paragraphe 4.3 et
'
de Ex. VII.3, Ex. VII.9 et VII.10. ϕ(e) = det (1l + 2e) − 1, (F ) = det F − 1, ϕ(λ1 , λ2 , λ3 ) =
λ1 λ2 λ3 − 1 .

• Modèle « Néo-Hookien » :
π = µ 1l + η (1l + 2 e)−1 avec ϕ(e) = 0, η scalaire arbitraire.
σ = µ F . tF + η 1l avec det F − 1 = 0 ,
µ
ρ0 ψ = (λ21 + λ22 + λ23 − 3) , σi = µ λ2i + η avec λ1 λ2 λ3 = 1 .

E
2
• Modèle de Varga :
1 1
IQ U
N
πi = 2 µ + η 2 avec λ1 λ2 λ3 = 1, η scalaire arbitraire, σi = 2 µ λi + η .

H
λi λi

EC
• Modèle de Mooney-Rivlin :

T
π = π 0 1l + α I10 1l − α e + η (1l + 2 e)−1 , avec ϕ (e) = 0, η scalaire arbitraire.
1

LY α
ρ0 ψ = (π 0 − α)(λ21 + λ22 + λ23 − 3) + (λ21 λ22 + λ22 λ23 + λ23 λ21 − 3)

PO
2 4
ou encore, en tenant compte de la liaison interne λ1 λ2 λ3 = 1 :

E
1 0 α 1 1 1

L
ρ0 ψ = (π − α)(λ21 + λ22 + λ23 − 3) + ( 2 + 2 + 2 − 3)

O
2 4 λ1 λ2 λ3

ÉC
α 1 1
πi = (π 0 − α) − + η0 2 , avec λ1 λ2 λ3 = 1 , η0 scalaire arbitraire,
2 λ4i λi
α 1
σi = (π 0 − α)λ2i − + η0 .
2 λ2i
Pour le caoutchouc étudié par Mooney : π = 0, 502 MPa, α = 0, 136 MPa.

• Modèle d’Ogden :
σi = µ1 λα1 α2 α3
i + µ2 λi + µ3 λi + η , λ1 λ2 λ3 = 1 , η scalaire arbitraire.
Le modèle d’Ogden calé sur des expériences effectuées par Treloar correspond à :

µ1 = 6,3 MPa , µ2 = 0,012 MPa , µ3 = − 0,1 MPa


α1 = 1,3 , α2 = 5 , α3 = −2 .
• Linéarisation de ces lois en transformation infinitésimale

E
Modèle « Néo-Hookien » : σ = 2 µ ε + $ 1l , avec tr ε = 0, $ scalaire arbitraire.
Modèle de Varga : σ = 2 µ ε + $ 1l , avec tr ε = 0 , $ scalaire arbitraire.
α
I Q U
N
Modèle de Mooney-Rivlin : σ = 2(π 0 − ) ε + $ 1l , avec tr ε = 0 , $ scalaire arbitraire.

H
2

C
Modèle d’Ogden : σ = (α1 µ1 + α2 µ2 + α3 µ3 ) ε + $ 1l , avec tr ε = 0 , $ scalaire arbitraire.

TE
Commentaire.

Y
La linéarisation conduit évidemment pour ces diverses lois à la seule forme établie dans

PO L
Ex. VII. 4 : σ = 2 µ ε + $ 1l. (Pour le modèle de Mooney-Rivlin : µ = π 0 − α/2 ; pour le
modèle d’Ogden : 2 µ = α1 µ1 + α2 µ2 + α3 µ3 ). La documentation à l’origine de cet exercice

LE
est tirée de l’article Sur les densités d’énergie en élasticité non linéaire . . . par J.L.

O
Davet in Annales des Ponts et Chaussées, 35, 1985, pp. 2-33 ; on y trouvera notamment des

ÉC
considérations sur la validation expérimentale de ces divers modèles. (Cf. aussi Ex. IX.8).
Exercices 69

U E
N IQ
H
VII.12 - Formulation incrémentale de la loi de comportement. Écrire la rela-

EC
tion entre le taux de déformation (eulérien) et la dérivée intrinsèque de la contrainte

T
σ (cf. chapitre VI, § 5.2) pour un matériau thermoélastique en évolution isotherme.

Y
POL
Examiner le cas particulier de la transformation infinitésimale à partir de l’état initial
naturel ou quasi-naturel.

O L E
ÉC
Éléments de réponse.
• La dérivation particulaire de la loi de comportement en évolution isotherme donne :
∂π(T, e)
π̇ = : ė.
∂e
Å ã

Avec les relations (4.47), ė =tF . d . F et (5.6) du chapitre VI , = J −1 F . π̇ . tF ,
Dt T
Å ã
Dσ ∂π(T, e) t
on obtient : = J −1 F . ( : ( F . d . F )) . tF .
Dt T ∂e
∂π(T, e) ∂2ψ

U E
IQ
On pose A (T, e) = = ρ0 qui a les mêmes symétries (5.5) et (5.6) que A dans
∂e ∂e ∂e

N
le cas de l’élasticité linéaire, et on définit A (T, F ) = Aijuv ei ⊗ ej ⊗ eu ⊗ ev dans une base

H
EC
orthonormée par : Aijuv (T, F ) = J −1 Fim Fjn Fup Fvq Amnpq (T, e) .
Å ã

LY T

A (T, F ) a les mêmes symétries (5.5) et (5.6) que A. L’équation liant à d s’écrit :
Dt
Å ã Å ã

PO
T
Dσ Dσ
= A (T, F ) : d , relation linéaire entre

E
et d. On remarque que d = 0
Dt Dt

L
T Å ã T

O

ÉC
implique = 0 , c’est-à-dire que σ subit alors le même mouvement rigidifiant que
Dt T
l’élément de matière.

• Dans le cas de la transformation infinitésimale à partir de l’état initial naturel ou quasi-


Å ã on a :
naturel

= σ̇ − grad U . σ − σ . tgrad U ' σ̇ ,
Dt T

A(T, F ) ' A ( = A (T, 0)) ,

d ' ε̇ .

D’où : σ̇ ' A : ε̇ .

U E
I Q
Commentaires.

N
On met en évidence l’intervention naturelle des dérivées de Truesdell (ou de Jaumann par

C H
la relation linéaire (5.13) du chapitre VI) dans la formulation incrémentale de la loi de

TE
comportement.

LY
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
ÉCOL
Chapitre VIII

Évolutions et équilibres
thermoélastiques
U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
MOTS CLÉS

Évolution thermoélastique quasi-statique.


Équilibre thermoélastique.
Conditions aux limites.
Petits déplacements. Petites perturbations.
U E
Linéarisation. Principe de superposition.
Champs cinématiquement admissibles.
N I Q
Champs statiquement admissibles.
C H
TE
Méthode des déplacements.

L
Méthode des contraintes.
Y
PO
Torsion.

LE
Principe de Saint Venant.

ÉC O
71
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques 73

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
L
En bref...
O
ÉC
Les sollicitations mécaniques et thermiques habituellement imposées à
un système en fonction du temps sont volumiques (forces de masse don-
nées) et surfaciques : température donnée au contour du système et condi-
tions aux limites sur le vecteur-contrainte et le déplacement. L’évolution

U E
du système constitué d’un matériau thermoélastique est alors définie par

IQ
un système d’équations – équations de la dynamique, équation de conti-

N
nuité, loi de comportement, équation thermique, et conditions au contour

H
EC
– qui sont écrites à la fois sur la configuration géométrique initiale connue

T
du système et sur la configuration actuelle qui est une inconnue du pro-

LY
blème d’évolution. La résolution des problèmes d’évolution thermoélas-

PO
tique quasi-statique s’effectue classiquement par la méthode des déplace-

E
ments. L’unicité de la solution n’est pas établie (section 1).

O L
ÉC
On regroupe sous le nom d’hypothèse des petites perturbations l’en-
semble des hypothèses qui permettent la linéarisation du problème d’évo-
lution quasi-statique thermoélastique : hypothèses des petites transforma-
tions, des petits déplacements, et des petites variations de température.
Les équations du problème sont alors toutes écrites sur la configuration
initiale du système (section 2).

Dans cette hypothèse, le problème thermique est découplé et peut être


résolu de façon autonome. Le champ d’écart de température déterminé à
chaque instant dans le système est intégré dans les données. Le problème
d’évolution thermoélastique quasi-statique linéarisé définit à chaque ins-
tant un problème d’équilibre thermoélastique qui ne dépend que des sollici-

U
tations actuelles et de l’état initial. L’unicité de la solution de ce problème
E
I Q
est assurée lorsque les conditions aux limites sont celles du problème bien

N
H
posé. Si l’hypothèse des petites perturbations est constamment vérifiée au

TE C
cours de l’évolution, l’état actuel d’équilibre thermoélastique est entière-
ment déterminé par la connaissance des sollicitations actuelles et de l’état
initial (section 3).
LY
PO
LE
Le principe de superposition exprime la linéarité du problème d’équi-
libre thermoélastique à partir de l’état initial naturel. Dans la pratique,

ÉC O
il permet la résolution de problèmes complexes par combinaison linéaire
de problèmes plus simples sous réserve de la validation de l’hypothèse des
petites perturbations (section 3).
74 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
La solution du problème d’équilibre thermoélastique est constituée d’un

EC
champ de déplacement cinématiquement admissible et d’un champ de

T
contrainte statiquement admissible pour le problème, liés par la loi de

Y
POL
comportement thermoélastique linéaire (section 4).

E
Les méthodes classiques de résolution directe du problème, à partir

O L
d’hypothèses inspirées par la forme des données, choisissent l’un ou l’autre

ÉC
de ces champs, cinématiquement admissible ou statiquement admissible,
comme inconnue principale et expriment que le champ qui lui est associé
par la loi de comportement est, selon le cas, statiquement admissible ou
cinématiquement admissible. Le théorème d’unicité justifie a posteriori les
hypothèses faites au départ sur la forme de champs choisie, dès lors qu’elles
permettent d’aboutir à la solution du problème (sections 4, 5 et 6).

Dans le cas particulier de l’équilibre isotherme à partir de l’état initial

E
naturel d’un système homogène en matériau isotrope, la méthode des dé-

IQ U
placements impose au champ ξ cinématiquement admissible de satisfaire

N
l’équation de Navier. La méthode des contraintes impose au champ σ sta-

6).
EC H
tiquement admissible de satisfaire les équations de Beltrami (sections 5 et

LY T
Le problème d’équilibre élastique de la torsion isotherme d’une barre

PO
cylindrique constituée d’un matériau isotrope homogène peut être résolu

E
par l’une ou l’autre méthode, lorsque les conditions aux extrémités ont une

O L
forme bien précise liée à la géométrie de la section droite de la barre. Le

ÉC
champ de contrainte solution est un champ de cission pure, non homogène
dans la section droite, invariant par translation le long de la barre. Le
champ de déplacement met en évidence le gauchissement des sections
droites et leur rotation différentielle, constants le long de la barre ; la
rotation différentielle est proportionnelle au couple de torsion appliqué
(section 7).

Le principe de Saint Venant affirme que la solution du problème de la


torsion obtenue pour les conditions aux limites ainsi spécifiées aux extré-
mités de la barre demeure valable, dans la partie courante de cette même
barre supposée suffisamment longue, pour toute distribution d’efforts sur-
faciques aux extrémités dont le torseur se réduit à un couple d’axe parallèle

U E
Q
à celui de la barre : la forme précise des conditions imposées n’introduit

N I
que des effets limités au voisinage des extrémités. Plus généralement le

C H
principe de Saint Venant est énoncé pour les corps élancés chargés à leurs

TE
extrémités. Il est très utilisé dans la pratique (section 8).

LY
PO
O LE
ÉC
Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques 75

U E
N IQ
EC H
Principales notations

Y T
E POL
L
Notation Signification 1ère formule

ÉC O K 0 (T, e) tenseur de conduction thermique (1.12)


Tid valeur donnée d’une composante de T (1.18)
ξid valeur donnée d’une composante de ξ (1.18)
STi portion du contour où Ti est donnée (1.18)
Sξi portion du contour où ξi est donnée (1.18)
σ0 champ d’autocontrainte initial
U E
(2.6)
K
N
coefficient de conduction thermique
IQ(3.1)
(matériau isotrope)

EC H
T
σp champ de contrainte de préchargement (3.8)
S(F , STi , Tid )
LY
PO
ensemble des champs de contrainte (4.6)
S.A. avec (F , Tid)

O L E
C(Sξi , ξid ) ensemble des champs de déplacement (4.7)

ÉC
C.A. avec (ξid )

= Dn symbole de la « dérivée normale » (4.9)(7.12)
∂n
V(x) potentiel des forces de masse (5.6)
C couple de torsion (§ 7.1)
ϕ(x, y) fonction de gauchissement (7.3)
α rotation différentielle ou (7.3)
« angle de torsion »
J inertie de torsion (7.17)

U E
Q
ψ1 (x, y) fonction de contrainte (en torsion) (7.44)

N I
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
76 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
EC H
T
1 Évolution thermoélastique quasi-statique . . . . . . . . . 79

Y
POL
1.1 L’intervention nécessaire de la loi de comportement . . . 79
1.2 Position du problème d’évolution thermoélastique quasi-

E
statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

O L 1.3 Résolution du problème d’évolution thermoélastique

ÉC
quasi-statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
1.4 Quelques exemples de conditions aux limites . . . . . . 85
2 Linéarisation du problème d’évolution thermoélastique
quasi-statique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
2.1 Hypothèses de linéarisation . . . . . . . . . . . . . . . . 87
2.2 Principes de la linéarisation . . . . . . . . . . . . . . . . 89
2.3 Équations usuelles de l’évolution thermoélastique linéarisée 91
3 Évolution thermoélastique quasi-statique linéarisée . . . 92

U E
3.1 Découplage du problème thermique . . . . . . . . . . . . 92

IQ
3.2 Problème d’équilibre thermoélastique . . . . . . . . . . 93

H N
3.3 Théorème d’unicité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

EC
3.4 État initial naturel : Principe de superposition . . . . . 94

LY T
3.5 État d’autocontrainte initial non nul . . . . . . . . . . . 95
3.6 État initial préchargé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

PO
4 Résolution du problème d’équilibre thermoélastique . . 97

O L E
4.1 Position du problème étudié . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.2 Champs de contrainte statiquement admissibles, champs

ÉC
de déplacement cinématiquement admissibles . . . . . . 98
4.3 Problème d’équilibre thermoélastique et problème d’équi-
libre élastique isotherme associé . . . . . . . . . . . . . . 101
4.4 Méthodes de résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
5 Méthode des déplacements . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
5.1 Principe de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
5.2 Équilibre isotherme, matériau homogène isotrope : équa-
tion de Navier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
5.3 Système avec hétérogénéité forte du matériau constitutif
ou présence de choc thermique . . . . . . . . . . . . . . 107

E
6 Méthode des contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

U
6.1 Principe de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
6.2 Équilibre isotherme, matériau homogène isotrope : équa-

N I Q
H
tions de Beltrami . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

TE C
6.3 Système avec hétérogénéité forte du matériau constitutif
ou présence de choc thermique . . . . . . . . . . . . . . 112
7
LY
Torsion d’une barre cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . 112

PO
7.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

LE
7.2 Résolution du problème : méthode des déplacements . . 114

O
7.3 Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

ÉC
7.4 Invariances du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
7.5 Cas de la barre de section circulaire . . . . . . . . . . . 120
7.6 Résolution du problème par la méthode des contraintes 122
Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques 77

U E
IQ
HN
7.7 Limite initiale d’élasticité de la barre en torsion . . . . . 123

T E C
8 Principe de Saint Venant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

LY
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . 130

O
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

E P
L
ÉCO

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
1 – Évolution thermoélastique quasi-statique 79

U E
N IQ
E C H
LY T
Évolutions et équilibres
P O
thermoélastiques
O L E
ÉC
1 Évolution thermoélastique quasi-statique
1.1 L’intervention nécessaire de la loi de comportement

E
On a déjà remarqué que l’équation de la dynamique (1.1) représente un système
de trois équations aux dérivées partielles du premier ordre pour le champ tensoriel

IQ
σ, c’est-à-dire pour les six champs scalaires, composantes de σ symétrique, fonctionsU
des trois variables d’espace, à chaque instant t :
H N
EC

(1.1)

LY T
 en référentiel galiléen ,
div σ(x, t) + ρ(x, t)(F (x, t) − a(x, t)) = 0 sur Ωt

PO

 [[ σ(x, t) ]] . n(x) = 0 sur Σ (1)

E
σ

O L
ÉC
Il en résulte que, quelles que soient les conditions au contour imposées à un système
S et les données sur les forces de masse et sur les accélérations supposées connues
(par exemple, dans le cas de l’équilibre : a(x, t) ≡ 0), il n’est pas possible, au moyen
des seules équations (1.1), de déterminer le champ des efforts intérieurs (contrainte
σ) dans S. Le problème n’est pas statiquement déterminé.

D’autre part, et de façon plus générale, si l’on considère un système S dans un


état initial pris comme état de référence, auquel on impose jusqu’à l’instant t une
histoire de sollicitation par la donnée de forces surfaciques ou de déplacements imposés
au contour, de forces de masse, et de sollicitations thermiques, la détermination de
l’évolution du système S s’appuie, dans le formalisme du milieu continu, en ce qui
concerne les équations de champs, sur :

U E
Q
• l’équation de conservation de la masse (ou équation de continuité)

N I
(1.2)
∂ρ(x, t)

C
+ div (ρ(x, t)U(x, t)) = 0 ,
H
TE
∂t

LY
PO
• les équations de la dynamique (1.1).

LE
Ces équations se révèlent encore insuffisantes puisqu’elles constituent un système

ÉC O
de quatre équations aux dérivées partielles pour dix fonctions scalaires inconnues
des variables X, t (ou, de façon équivalente x, t), à savoir :
(1) En l’absence d’onde de choc et de densité surfacique de forces extérieures dans Ωt .
80 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
les six composantes de σ,

EC
les trois composantes du déplacement ξ (ou de la vitesse U ),

T
la masse volumique ρ .

Y
POL
Ces constatations mettent en lumière la nécessité de faire intervenir le compor-

E
tement du matériau. En effet, dans le cas d’une évolution isotherme par exemple, la

O L
loi de comportement d’un matériau s’écrit comme une relation (fonctionnelle) entre

ÉC
l’histoire des déformations et l’histoire des contraintes pour l’élément de matière : elle
fournit six équations (intégro-différentielles) supplémentaires qui complètent ainsi à
dix le système disponible pour la résolution du problème d’évolution posé ci-dessus
et la détermination des champs σ , ξ , et ρ (par exemple).

Suivant le modèle adopté pour représenter le comportement du matériau, la loi


de comportement s’exprime par une équation plus ou moins compliquée. L’élasticité
en constitue l’exemple le plus simple, où la loi de comportement s’écrit sous la forme

E
explicite d’une relation biunivoque entre les valeurs des contraintes, déformations et

IQ U
température au même instant. Les problèmes correspondants seront étudiés dans le

N
présent chapitre.

EC H
D’autres modèles de comportement peuvent être adoptés pour les solides : élasto-

LY T
plasticité, viscoélasticité, élastoviscoplasticité. Chacun donne lieu à des problèmes
dont les techniques de résolution présentent des particularités et dans lesquels le

PO
comportement du système étudié manifeste certains traits caractéristiques. Toutefois

E
ce qui sera dit dans le présent chapitre concernant la façon de poser les problèmes (en

O L
particulier à propos des conditions aux limites) et la façon dont interviennent, dans

ÉC
leur résolution, les équations de la dynamique, les relations de comportement, et les
équations géométriques, a un caractère général.

Tous ces modèles de comportement font évidemment intervenir la température


parmi les sollicitations imposées au matériau. On a évoqué plus haut l’exemple de
l’évolution isotherme, mais il est clair que le cas d’une évolution où la répartition
de la température, variable dans le temps, est connue à chaque instant ne modifie
pas l’analyse. Lorsque le champ de température T constitue lui-même une inconnue
du problème, une onzième équation de champ doit être écrite, c’est l’équation ther-
mique, à laquelle s’adjoint à chaque instant une condition aux limites (cf. par exemple
§ 1.2).

On remarque enfin que, du point de vue physique, il est naturel que l’on doive
U E
N I Q
faire intervenir la loi de comportement du matériau pour déterminer l’évolution d’un

H
système. L’expérience montre couramment par exemple que deux systèmes géométri-

TE C
quement identiques, soumis aux mêmes sollicitations, constitués de matériaux élas-

Y
tiques différents, se déforment différemment ; par contre il n’est peut-être pas aussi

PO L
intuitif que la répartition des efforts intérieurs dépende elle aussi, en règle générale, de
la loi de comportement du matériau constitutif : il est important de conserver cette

LE
idée présente à l’esprit.

ÉC O
1 – Évolution thermoélastique quasi-statique 81

U E
N I Q
H
1.2 Position du problème d’évolution thermoélastique
quasi-statique
T E C
Hypothèses

OL Y
E P
On considère un système S, constitué d’un matériau thermoélastique dont le com-

L
ÉCO
portement est formulé comme indiqué au chapitre VII. Ce système est soumis, dans
son état initial d’équilibre pris comme référence, à des forces extérieures nulles, tant
volumiques (ou massiques) que surfaciques, et le champ de contrainte dans cet état
est connu, nul ou plus généralement en équilibre avec ces sollicitations nulles.

À partir de cet état initial on engendre une évolution du système en lui imposant,
à chaque instant, des forces surfaciques, des forces volumiques (ou massiques), des
déplacements au contour, et des sollicitations thermiques.

E
On suppose, au cours de cette évolution :

U
a) que les variations de ces sollicitations données au cours du temps sont suffisamment

IQ
N
lentes ;

EC H
b) que les forces extérieures imposées au système sont, à chaque instant, en équilibre
global ou compatibles avec celui-ci, c’est-à-dire telles que l’équation

(1.3)
LY Tpour S , [Fe ] = 0

E PO
soit (ou puisse être) satisfaite (cf. chapitre IV, § 6.4 et chapitre V, § 3.4) ;

O L
ÉC
c) que les déplacements imposés au contour du système sont, à chaque instant, com-
patibles avec les liaisons internes éventuelles du matériau.
L’évolution du système est alors dite quasi-statique : elle peut être décrite en
négligeant les termes d’inertie dans l’équation de la dynamique (1.1).

Équations de champs

L’évolution du système est régie, du point de vue des équations de champs, par
les équations suivantes :

• les équations de la dynamique écrites pour l’équilibre dans la configuration


actuelle

 div σ(x, t) + ρ(x, t)F (x, t) = 0 sur Ωt ,
U E
(1.4)
 [[ σ(x, t) ]] . n(x) = 0 sur Σσ
N I Q
C H
TE
• l’équation de continuité (conservation de la masse) entre l’état initial et l’état
actuel
LY
(1.5)
PO
ρ0 (X)/ρ(x, t) = det F (X, t) ,

O LE
• la loi de comportement thermoélastique en chaque point du solide

(1.6a) ÉC π = ρ0
∂ψ(T, e)
∂e
pour le matériau sans liaison interne ,
82 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
ou, pour le matériau avec liaisons internes,

EC

Y T
 ϕp (e) = 0 , p = 1, . . . , n (1 ≤ n ≤ 6)

POL
(1.6b) ∂ψ(T, e) ∂ϕp (e)

 π = ρ0 + ηp , ηp scalaires arbitraires .

E
∂e ∂e

O L
ÉC
On rappelle les formules géométriques et de transport :


 x = X + ξ(X, t)





 F (X, t) = 1l + ∇ξ(X, t)

(1.7) 1 t

 e(X, t) = ( F (X, t) . F (X, t) − 1l)

 2



 ρ0 (X) −1
 π(X, t) = F (X, t) . σ(x, t) . tF −1 (X, t) .

E
ρ(x, t)

IQ
L’équation thermique s’obtient à partir de l’équation de l’énergie (chapitre VII,U
H N
§ 3.3) écrite en description lagrangienne, en supposant ici que r0 = 0 :

(1.8)

Y T EC
ρ0 ė − π : ė + divX q 0 = 0 .

PO L
La réversibilité thermodynamique du comportement thermoélastique implique la nul-
lité de la dissipation intrinsèque ; on a ainsi :

(1.9)
O L E ρ0 ė − π : ė = ρ0 T ṡ

ÉC
où s = −
∂ψ(T, e)
∂T
(chapitre VII, § 4.2 et 4.3). On en déduit, compte tenu de (1.6)

∂π ∂2ψ
(1.10) ρ0 ė − π : ė = ρ0 T ṡ = −T : ė − ρ0 T Ṫ
∂T ∂T 2
et l’équation de l’énergie devient donc :

∂π(T, e) ∂ 2 ψ(T, e)
(1.11) T : ė + ρ0 T Ṫ − divX q 0 = 0 .
∂T ∂T 2
Si l’on adopte la loi de conduction de Fourier où K 0 (T, e) est le tenseur de conductivité
U E
thermique en description lagrangienne :

N I Q
q 0 = −K 0 (T, e) . ∇T
H
(2)

C
(1.12)

on obtient enfin l’équation thermique :

LY TE
PO
∂π(T, e) ∂ 2 ψ(T, e)
(1.13) T : ė + ρ0 T Ṫ + divX (K 0 (T, e) . ∇T ) = 0 .

LE
∂T ∂T 2

ÉC O
(2) La forme quadratique associeé à K (T, e) est positive pour satisfaire l’inégalité de la conduction

0
0
(chapitre VII, § 4.2). Le tenseur K (T, e) est symétrique en application générale du principe de
symétrie de Onsager ou par simple écriture du principe de respect des symétries de la matière (cf.
L. Brun, Énergétique et modélisation du comportement thermomécanique).
1 – Évolution thermoélastique quasi-statique 83

U E
N IQ
H
Cette équation se simplifie dans le cas de la thermoélasticité découplée où l’on

EC
fait l’hypothèse que son premier terme est négligeable vis-à-vis des deux autres. Elle
devient

Y T
POL
∂ 2 ψ(T, e)
(1.14) ρ0 T Ṫ + divX (K 0 (T, e) . ∇T ) = 0 .

O L E ∂T 2

ÉC
Dans le cas du régime stationnaire, on considère que l’état du système est
indépendant du temps, ce qui implique notamment que le taux de chaleur reçu par le
système soit nul. L’équation de l’énergie se réduit à :

(1.15) divX q 0 = 0

et l’équation thermique, avec la loi de Fourier, s’écrit :

E
(1.16) divX (K 0 (T, e) . ∇T ) = 0 .

IQ U
Conditions aux limites
H N
T EC
Les conditions aux limites s’écrivent, à chaque instant de l’évolution, sur le contour

Y
L
du système dans la configuration actuelle, c’est-à-dire sur ∂Ωt . Elles concernent la

PO
température, les forces surfaciques données par tout ou partie de leurs composantes,

E
et les déplacements donnés par tout ou partie de leurs composantes.

O L
ÉC
On rencontre classiquement des conditions aux limites de la forme suivante :

à chaque instant,
• donnée de la température T en chaque point de ∂Ωt ,
• donnée, en chaque point de ∂Ωt , de trois composantes orthogonales entre
elles pour l’ensemble des deux vecteurs, contrainte T (n) et vitesse U .

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
Figure 1 – Conditions aux limites

O LE
ÉC
On désigne par un indice i, (i = 1, 2, 3), les trois directions, éventuellement va-
riables d’un point à l’autre de ∂Ωt de ces composantes orthogonales et on repère par
un exposant « d » les composantes données. Les conditions aux limites se formulent
84 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
ainsi :
(1.17)

T (x, t) = T d(x, t)

Y T EC sur ∂Ωt ,

POL

 σ (x, t) nj (x) = Tid (x, t) sur STi (t)
 ij
d sur SUi (t)
(1.18) Ui (x, t) = Ui (x, t)

E


L

avec SUi (t) ∪ STi (t) = ∂Ωt et SUi (t) ∩ STi (t) = ∅ , i = 1, 2, 3

ÉC O
où les nj (x) , (j = 1, 2, 3) , sont les composantes du vecteur extérieur normal unitaire
n(x) à ∂Ωt .

Les directions i(= 1, 2, 3) correspondent en général à des axes qui ont une signi-
fication vis-à-vis du contour ∂Ωt au point considéré : le plus souvent ce sont deux
directions du plan tangent à ∂Ωt et la direction de la normale extérieure à ∂Ωt (fi-
gure 1). On donnera au paragraphe 1.4 des exemples courants de telles conditions aux
limites.

U E
1.3 Résolution du problème d’évolution thermoélastique quasi-
N IQ
statique

EC H
Y T
On se place désormais dans le cas de la thermoélasticité découplée ou dans celui
de l’état stationnaire.
L
E PO
Les équations de champ (1.4 à 1.7) et (1.14 ou 1.16), et les conditions aux limites

O L
(1.17 et 1.18) définissent le problème d’évolution thermoélastique quasi-statique.

ÉC
On remarque que ces équations font intervenir à l’instant t à la fois la configuration
initiale κ0 , connue, et la configuration actuelle κt qui, elle, fait partie de la solution
même du problème : les équations d’équilibre (1.4) sont écrites sur la configuration
actuelle et les forces de masse, qui font partie des données, sont relatives à cette
configuration.

Dans la suite de ce chapitre et dans les chapitres IX et X on se placera dans les


conditions où il est possible d’écrire toutes les équations précédentes sous forme li-
néarisée sur une configuration unique connue (les hypothèses correspondantes,
dites « des petites perturbations » seront détaillées au paragraphe 2.1). Ces hypo-

E
thèses permettent la description de méthodes types de résolution pour le problème

d’équilibre thermoélastique linéaire bien posé à solution unique.


I Q U
d’évolution thermoélastique quasi-statique linéarisé qui se ramène alors à un problème

H N
quasi-statique s’articule autour des étapes suivantes.
TE C
Hors de ces hypothèses, la résolution du problème d’évolution thermoélastique

LY
• À partir de l’analyse des données du problème (géométrie, chargement, caractéris-

PO
tiques mécaniques du matériau constitutif) on imagine a priori une forme possible

LE
pour la transformation x = φ(X, t) entre κ0 et κt , éventuellement fonction d’un ou

O
plusieurs paramètres, qui satisfait « par construction » les conditions aux limites

ÉC
en vitesses dans (1.18) et les liaisons internes du matériau dans (1.6b).
• On détermine les tenseurs géométriques de (1.7) correspondants : F (X, t) ,
e(X, t), sur Ω0 .
1 – Évolution thermoélastique quasi-statique 85

U E
N IQ
H
• On exprime le champ de contrainte π(X, t) défini sur Ω0 , associé par la loi de

EC
comportement (1.6a) ou (1.6b) au champ de déformation précédemment déter-

T
miné. Dans le cas de liaisons internes, la loi de comportement (1.6b) introduit n

Y
POL
champs scalaires indéterminés ηp (X, t) sur Ω0 .
• On en déduit, par la formule de correspondance (1.7), le champ de contrainte de

L E
Cauchy correspondant σ(x, t) sur Ωt .

O
ÉC
• On exprime que ce champ de contrainte doit satisfaire les équations d’équilibre
(1.4) et les conditions aux limites concernant les contraintes dans (1.18).
• Dans le cas favorable d’un choix initial pertinent pour x = φ(X, t), ces équations
peuvent être satisfaites. Elles déterminent les paramètres de la transformation et
les n champs scalaires ηp (une indétermination peut quelquefois subsister avec
certaines formes de conditions aux limites).
Cette démarche est schématisée sur la figure 2. Elle est semblable à celle qui sera

E
présentée dans la section 5 pour les problèmes d’équilibre thermoélastique linéaires et

U
porte le nom de méthode des déplacements.

N IQ
Lorsqu’elle aboutit, le résultat obtenu est une solution, c’est-à-dire une évo-

EC H
lution thermoélastique quasi-statique possible répondant aux données et aux

T
équations du problème, sans que l’on puisse affirmer en général qu’il s’agit de l’unique
solution du problème.
LY
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
Figure 2 – Problème d’évolution
résolution
LY
thermoélastique
TE
quasi-statique : méthode de

PO
1.4
O LE
Quelques exemples de conditions aux limites

ÉC
Afin d’illustrer concrètement la formulation (1.18) des conditions aux limites sur
ξ et T au cours d’une évolution on se propose d’examiner quelques exemples fréquem-
86 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
ment rencontrés (lorsque nécessaire, on se réfèrera à la figure 1 pour la désignation

EC
des axes orthogonaux locaux).

Y T
POL
a) Une partie SU de ∂Ωt sur laquelle le solide S a sa vitesse imposée en
tout point.

O L E
SU est une surface SUi pour i = 1, 2, 3, à l’instant t.

ÉC
Les données sont les Uid en tout point de SU et les conditions aux limites s’écrivent :
ß
Ui (x, t) = Uid (x, t) i = 1, 2, 3 sur SU
(1.19)
ou encore U(x, t) = U d (x, t) sur SU .

En particulier si un solide S est fixé sur une partie SU de son contour ∂Ωt cela signifie que
le déplacement y est imposé nul et la condition aux limites s’écrit :
(1.20) U(x, t) = 0 sur SU .

b) Une partie ST de ∂Ωt sur laquelle le vecteur contrainte est imposé.


U E
ST est une surface STi pour i = 1, 2, 3, à l’instant t.
N IQ
EC H
Les données sont les Tid en tout point de ST et les conditions aux limites s’écrivent :
ß

LY T
σij (x, t) nj (x) = Tid (x, t) i = 1, 2, 3 sur ST

PO
(1.21)
ou encore σ(x, t) . n(x) = T d (x, t) sur ST .

L E
Par exemple, la force surfacique peut être une pression normale imposée p(t). En prenant les

O
axes locaux comme indiqué sur la figure 1, les conditions aux limites s’écrivent alors :

ÉC
(1.22) σij (x, t) nj (x) = 0 i = 1, 2, σ3j (x, t) nj (x) = −p(t) sur ST .
On rencontre aussi le cas où la force surfacique est imposée nulle : la surface ST correspon-
dante est dite libre de contrainte ; les conditions aux limites s’écrivent :
(1.23) σ(x, t) . n(x) = 0 sur ST .

c) Une partie St de ∂Ωt sur laquelle deux composantes tangentielles de T


et la composante normale de U sont imposées.

Avec les axes locaux de la figure 1, St est, à l’instant t, une surface STi pour i = 1, 2 et SUi
pour i = 3 et l’on a :

E
ß

U
σij (x, t) nj (x) = Tid (x, t) i = 1, 2 sur STi = St

Q
(1.24)

I
U3 (x, t) = U3d (x, t) sur SU3 = St .

H N
une paroi indéformable (fixe ou mobile).
TE C
d) Une partie St de ∂Ωt sur laquelle S est en contact sans frottement avec

LY
PO
On désigne par U p la vitesse de déplacement de la paroi au point considéré, et on choisit les

LE
axes locaux comme indiqué sur la figure 1.

O
• On suppose d’abord (hypothèse d’école) que la liaison est bilatérale. Les conditions

ÉC
aux limites sont du type (1.18) :

St est une surface STi pour i = 1, 2 ; les composantes T1 (x, t) et T2 (x, t) de T (x, t) sont
données, nulles en raison de l’absence de frottement :
2 – Linéarisation du problème d’évolution thermoélastique quasi-statique 87

U E
N IQ
H
(1.25) T1d (x, t) = 0 T2d (x, t) = 0 ;

T EC
St est une surface SUi pour i = 3 ; la composante U3 (x, t) de U(x, t) est donnée, égale
à la composante U3p (x, t) de la vitesse de la paroi, en raison de l’hypothèse de liaison

Y
POL
bilatérale :

U3d (x, t) = U3p (x, t) .

E
(1.26)

O L Les conditions aux limites s’écrivent :

ÉC
ß
σij (x, t) nj (x) = 0 i = 1, 2 sur St
(1.27)
U3 (x, t) = U3d (x, t) sur St .

• Si l’on suppose la liaison unilatérale, ce qui est physiquement plus réaliste, elle ne
rentre plus dans le cadre de la formulation (1.18). Son analyse nécessite de distinguer les
deux cas complémentaires suivants.

La liaison unilatérale est persistante :


U3 (x, t) devient alors une donnée égale à U3p (x, t) et (1.26) demeure valable.

U E
Ceci implique que la composante T3 (x, t) de T (x, t) est négative, c’est-à-dire compres-

IQ
sive, (ou nulle).

H N
EC
La liaison unilatérale est rompue :
Si la composante U3 (x, t) de U (x, t) est inférieure à U3p (x, t) c’est-à-dire, puisque la

LY T
direction 3 est normale extérieure à S, s’il y a séparation entre le solide et la paroi , c’est
T3 (x, t) qui est fixée égale à zéro. Les conditions sur T1 (x, t) et T2 (x, t) sont inchangées.

PO
La surface devient alors une surface libre.

E
Les conditions aux limites pour une liaison unilatérale s’écrivent ainsi :

O L 
 σij (x, t) nj (x) = 0 i = 1, 2 , U3 (x, t) ≤ U3p (x, t)

ÉC
 et
(1.28) • U3 (x, t) = U3p (x, t) ⇒ σ3j (x, t)nj (x) ≤ 0


• U3 (x, t) < U3p (x, t) ⇒ σ3j (x, t)nj (x) = 0 , sur St .

On a aussi la formulation globalement(3) équivalente à (1.28) :



 σij (x, t) nj (x) = 0 i = 1, 2 , σ3j (x, t)nj (x) ≤ 0
 et
(1.29) • σ3j (x, t) nj (x) < 0 ⇒ U3 (x, t) = U3p (x, t)


• σ3j (x, t) nj (x) = 0 ⇒ U3 (x, t) ≤ U3p (x, t) , sur St .

2 Linéarisation du problème d’évolution


U E
thermoélastique quasi-statique
N I Q
C H
TE
2.1 Hypothèses de linéarisation

LY
L’objectif poursuivi est, à partir de certaines hypothèses, qui devront être validées

PO
dans chaque cas, de simplifier les équations du problème d’évolution thermoélastique

LE
quasi-statique énoncées dans la section précédente. On se placera donc dans un cadre

O
d’hypothèses qui permet de simplifier l’écriture de la loi de comportement (1.6) et de
(3) Les

ÉC
« • » de (1.29) pourraient aussi servir de bases à des définitions de la liaison persistante
et de la liaison rompue ; celles-ci ne seraient pas équivalentes aux précédentes qui paraissent plus
physiques.
88 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
surmonter la difficulté due à l’intervention de la configuration actuelle κt , inconnue,

EC
dans les équations d’équilibre et les conditions aux limites.

Y T
POL
Ces hypothèses sont les suivantes.

• Hypothèse de la transformation infinitésimale entre l’état d’équilibre initial

L E
et l’état d’équilibre actuel

O
ÉC
(2.1) k∇ξ(X, t)k  1 sur Ω0 .

On rappelle que cette hypothèse implique celle des déformations infinitési-


males (4) :

(2.2) k e(X, t) k  1 sur Ω0 .

• Hypothèse des petites variations de température entre les états d’équilibre


initial et actuel (cf. chapitre VII, § 5.2) :
U E
τ (x, t) « petit » sur Ωt .
N IQ
• Hypothèse des petits déplacements.
EC H
LY T
Cette hypothèse est nouvelle. Elle doit être précisée puisque le déplacement est
une grandeur dimensionnée.

E PO
O L
On sait que dans l’hypothèse de la transformation infinitésimale on peut confondre,

ÉC
au premier ordre en k∇ξk, les gradients lagrangien et eulérien, par exemple ∇ξ(X, t)
et grad ξ(x, t). Mais, comme le rappellent les notations employées, ∇ et grad sont
les opérateurs gradients en des points homologues des configurations initiale et
actuelle ; on ne confond pas les coordonnées de ces points c’est-à-dire les variables X
et x !

L’hypothèse des petits déplacements a pour but d’assurer que l’on puisse
confondre dans la position du problème, au même ordre d’approximation que celui
accepté par les hypothèses précédentes, la géométrie actuelle du solide avec sa
géométrie initiale :
• on écrira les données du problème sur la géométrie initiale fixe ; ceci conduira à
estimer les « petits » déplacements en se référant aux variations qu’ils induisent
U E
sur ces données ;

N I Q
H
• on confondra coordonnées actuelles et initiales dans l’écriture des divers champs,

C
TE
c’est-à-dire que l’on confondra les variables X et x : ceci implique que k ξ k soit

Y
petite devant une dimension linéaire pertinente pour le problème.
• Hypothèse des petites perturbations.
PO L
LE
En règle générale les trois niveaux d’hypothèses énoncés ci-dessus vont de pair et

O
ÉC
sont regroupés sous le nom d’hypothèse des petites perturbations (H.P.P.) autour
de l’état d’équilibre initial.
(4) On dit aussi : « petite transformation » et « petites déformations ».
2 – Linéarisation du problème d’évolution thermoélastique quasi-statique 89

U E
N IQ
H
Néanmoins on rencontre certains problèmes, c’est le cas notamment pour les

EC
« corps minces », pour lesquels l’hypothèse de la transformation infinitésimale est

T
satisfaite sans que l’hypothèse des petits déplacements ne le soit. On notera aussi

Y
POL
que l’hypothèse des petits déplacements n’implique pas celle de la transformation
infinitésimale.

O L E
ÉC H.P.P

k ∇ξ(X, t) k  1 =⇒ k e(X, t) k  1

(2.3) τ (x, t) « petit »

« petits » déplacements

U E
N IQ
2.2 Principes de la linéarisation

EC H
Y T
Les équations du problème d’évolution thermoélastique quasi-statique linéarisé

L
PO
s’obtiennent selon le principe général suivant.

O L E
Partant des équations complètes (1.4), (1.5), (1.6) et (1.16) pour les équations de
champs, (1.17) et (1.18) pour les conditions aux limites, on procède au développement

ÉC
de chacune de ces équations au voisinage de la configuration initiale de référence. Ces
développements font apparaître des termes d’ordre croissant, fonctions des infiniment
petits définis dans (2.3) avec la signification précisée plus haut pour l’évaluation des
« petites » variations de température et « petits » déplacements. On ne retient alors,
dans chaque équation, que les termes du premier ordre significatif.(5)

Les équations obtenues sont donc des équations écrites sur la configuration initiale
κ0 , c’est-à-dire sur Ω0 pour les équations de champs et sur ∂Ω0 pour les conditions
aux limites, en fonction des variables X et t.

On aboutit ainsi aux équations de champs suivants :

• équations d’équilibre
U E

 divX σ(X, t) + ρ0 (X) F (X, t) = 0
N I Q
H
sur Ω0
(2.4)
 [[ σ(X, t) ]] . N (X) = 0

TE C sur Σσ

LY
PO
• équation de continuité

OLE
(2.5) ρ(X, t) = ρ0 (X) (1 − tr ε(X, t)) sur Ω0

ÉC
(5) Une façon alternative de procéder à cette linéarisation consiste à partir des équations de la

dynamique en description lagrangienne qui concernent le tenseur des contraintes de Piola-Lagrange


sur la configuration initiale (équation (4.20) et (4.27) du chapitre V).
90 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
• équation de comportement

EC

T
 σ(X, t) = σ 0 (X) + A(X) : ε(X, t) − k(X)τ (X, t)

Y
POL
(2.6)
 ε(X, t) = (∇ξ(X, t) +t ∇ξ(X, t))/2

L E
en se restreignant désormais au cas du matériau sans liaison interne.

O
ÉC
• équation thermique

(2.7) divX (K 0 (X) . ∇T (X)) = 0 sur Ω0

en se restreignant désormais au cas du régime stationnaire.

Pour les conditions aux limites il vient de même à partir de (1.17) :

(2.8) T (X, t) = T d (X, t) sur ∂Ω0 .

U E
IQ
Si l’on suppose que, au même ordre d’approximation que pour les autres équations,

N
les conditions aux limites (1.18) conservent la même forme au cours de l’évolution

H
EC
(surfaces STi (t) et SUi (t) invariables), les conditions (1.18) deviennent :

T




LY
σij (X, t) Nj (X) = Tid (X, t) sur STi

PO
(2.9) ξi (X, t) = ξid (X, t) sur Sξi

E

O L Sξi ∪ STi = ∂Ω0 , Sξi ∩ STi = ∅ , i = 1, 2, 3 .

ÉC
On retiendra que l’on a désormais à traiter des équations écrites sur la configura-
tion initiale connue indépendamment de la solution.

Remarques

La linéarisation (2.6) de l’équation de comportement suppose une hypothèse sup-


plémentaire qui concerne l’état de contrainte initial. Ce champ de contrainte, qui
est en équilibre en l’absence de chargement du système doit être, comme cela a été
expliqué au chapitre VII (§ 5.4) :
• soit nul, l’état initial du système est alors dit naturel ;
• soit non nul, correspondant en tout point du système à un état quasi-naturel
pour le matériau ;
U E
I Q
• soit non nul, obtenu par précontrainte thermoélastique dans une transforma-
N
H
tion infinitésimale.

TE C
Ce champ de contrainte est ici systématiquement désigné par σ 0 (à la différence

Y
du chapitre VII, § 5.4) pour signifier qu’il s’agit du champ de contrainte existant

PO L
dans le système dans la configuration initiale prise comme référence, en équilibre
avec des forces de masse nulles et des efforts au contour nuls : σ 0 est un champ

LE
d’autocontrainte pour le problème (cf. chapitre X, § 1.1 et 6.1).

ÉC O
La considération des deux cas de champs de contrainte non nuls évoqués ci-dessus
est nécessaire pour recouvrir les diverses circonstances pratiques selon les phénomènes
physiques qui sont à l’origine du champ d’autocontrainte initial dans le système.
2 – Linéarisation du problème d’évolution thermoélastique quasi-statique 91

U E
N IQ
H
À titre d’exemple les systèmes mécaniques sont souvent le siège de contraintes

EC
résiduelles sous chargement nul. Celles-ci peuvent être consécutives, lorsqu’il s’agit de

T
pièces métalliques, à leur formage à chaud ou à leur soudage puis à leur refroidisse-

Y
POL
ment, ou bien avoir été induites par les déformations plastiques lors de leur formage
à froid. Elles peuvent aussi être dues à tout autre type de déformations géométrique-

O L E
ment incompatibles, d’origines physiques diverses, telles que le retrait pour les pièces
en béton. Le champ de contrainte initial ainsi établi doit être quasi-naturel.

ÉC Le champ de contrainte initial peut aussi être engendré dans le système lors de
l’assemblage de ses éléments, en raison de tolérances d’usinage par exemple. Il s’agit
là de précontrainte thermoélastique qui relève du dernier cas considéré plus haut. La
précontrainte thermoélastique est très couramment utilisée dans la pratique du génie
civil et du génie mécanique (frettage, . . . ) : elle est introduite intentionnellement
dans le système pour y optimiser l’utilisation des matériaux constitutifs du point de
vue de leurs caractéristiques mécaniques telles que leur limite d’élasticité.

U E
IQ
Comme indiqué plus haut, le passage de (1.18) à (2.9) dans l’hypothèse des petits déplace-

N
ments suppose remplie une condition essentielle : l’écriture des conditions aux limites doit,

H
au même ordre d’approximation que pour les autres équations, être indépendante de la solu-

EC
tion du problème. Ceci exclut évidemment du champ de cette analyse la liaison unilatérale,

T
qui ne rentre pas dans la formulation (1.18), et aussi des problèmes de contact tels que le

LY
problème de Hertz : contact d’une sphère élastique sur un demi-espace indéformable (figure

PO
3). Ce problème est en effet posé en écrivant que le contact se fait sur une aire S qui dépend
de l’intensité de la force Φ avec laquelle la sphère est appliquée contre le demi-espace et n’est

E
donc pas déterminée à l’avance.

O L
ÉC

E
Figure 3 – Problème de Hertz

I Q U
H N
2.3 Équations usuelles de l’évolution thermoélastique

TE C
Y
linéarisée

PO L
Puisque l’hypothèse des petites perturbations permet de confondre les variables

LE
spatiales actuelles x et les variables spatiales de référence X, il est habituel, dans la

O
pratique, d’adopter les notations eulériennes de la configuration actuelle pour écrire

ÉC
les équations linéarisées (2.4) à (2.9) ! On se conformera à cet usage. Le risque de
confusion ou de malentendu ainsi introduit est limité mais n’est pas nul : il est à
l’origine de certains paradoxes.
92 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
Les équations usuelles de l’évolution thermoélastique linéarisée sont donc les sui-

EC
vantes :

Y T
E POL (
div σ(x, t) + ρ(x) F (x, t) = 0 sur Ω
(2.10)

O L [[ σ(x, t) ]] . n(x) = 0 sur Σσ

ÉC
(2.11)

 σ(x, t) = σ (x) + A(x) : ε(x, t) − k(x) τ (x, t)
0

 ε(x, t) = ( grad ξ(x, t) +t grad ξ(x, t) )/2

(2.12) div(K(x) . grad T (x)) = 0 sur Ω

ρ(x, t) = ρ0 (x) ( 1 − tr ε(x, t) )


E
(2.13)

IQ U
N
On notera que, dans (2.10), ρ(x) représente en fait ρ0 (x). L’équation (2.13) permet

H
EC
d’obtenir la valeur actuelle de la masse volumique ρ(x, t) lorsque cela est nécessaire.

T
Par ailleurs, la deuxième équation de (2.10) suppose qu’il n’y a pas de densité sur-

LY
facique de forces extérieures dans Ω ; hors de cette hypothèse, comme indiqué au

PO
chapitre V (§ 3.9), le premier membre de cette équation doit être complété par le

E
terme +F Σ (x, t).

O L
• Conditions aux limites

ÉC
(2.14) T (x, t) = T d (x, t) sur ∂Ω
 d
 σ (x, t) n (x) = T (x, t) sur STi


ij j i

(2.15) ξi (x, t) = ξid (x, t) sur Sξi





Sξi ∪ STi = ∂Ω , Sξi ∩ STi = ∅ , i = 1, 2, 3 .

U E
3 Évolution thermoélastique quasi-statique
N I Q
linéarisée
C H
3.1 Découplage du problème thermique
LY TE
PO
LE
Écrites désormais sur la configuration initiale connue, les équations (2.12) sur Ω

ÉC O
et (2.14) sur ∂Ω définissent, pour le champ de température T , un problème autonome
qui permet la détermination de T indépendamment de celles de σ et de ξ .

À titre d’exemple, si le solide étudié est constitué d’un matériau isotrope homo-
3 – Évolution thermoélastique quasi-statique linéarisée 93

U E
N IQ
H
gène, le tenseur K est un tenseur isotrope constant sur Ω :

(3.1)

Y T
K = K1l ,
EC K constant ;

P O L
l’équation (2.12) devient alors :

L E
ÉCO
(3.2) ∆T = 0 sur Ω ,

équation de Laplace, qui détermine T à partir des conditions aux limites (2.14). La
figure 15 donne un exemple de champ T ainsi déterminé numériquement.

D’une façon générale, le problème thermique est découplé c’est-à-dire que pour le
régime stationnaire considéré ici la détermination du champ de température T sur
Ω peut être effectuée préalablement à celle des autres champs (σ , ξ) au cours de
l’évolution thermoélastique quasi-statique car elle en est indépendante.

En considération de ce résultat le champ de température T sur Ω sera désormais


U E
IQ
considéré comme connu, issu de la résolution du problème thermique. Le champ T

H N
fait partie des données : on se référera en général au champ τ des variations de

EC
température entre la configuration initiale et la configuration actuelle(6) .

LY T
PO
3.2 Problème d’équilibre thermoélastique

L E
Le problème d’évolution thermoélastique quasi-statique est désormais défini par

O
les équations (2.10), (2.11) et (2.15) dont les inconnues sont les champs σ et ξ sur Ω

ÉC
avec pour données les champs F et T sur Ω , Tid et ξid sur STi et Sξi respectivement,
et la connaissance du champ d’autocontrainte initial σ 0 .

À chaque instant, ce jeu d’équations définit un problème autonome, indépendant


des états antérieurs (sauf l’état initial) : c’est le problème d’équilibre thermoélas-
tique à l’instant t qui ne dépend que des sollicitations actuelles et de l’état initial.

3.3 Théorème d’unicité


On démontrera au chapitre X (§ 2.4 et 3.4) les résultats d’unicité pour la solution
du problème d’équilibre thermoélastique dans l’hypothèse des petites perturbations,
U E
I Q
qui s’énoncent comme suit.

H
La solution du problème d’équilibre thermoélastique (2.10, 2.11, 2.15) à
N
TE C
l’instant t est unique, fonction des valeurs des sollicitations à l’instant t

Y
et de l’état initial du système. Plus précisément :
• il y a unicité des champs σ et ε sur Ω ,

PO L
LE
• il y a unicité du champ ξ sur Ω à un déplacement rigidifiant près,

O
respectant l’hypothèse des petites perturbations.
(6) La

ÉC
considération de l’équation (1.14) pour les régimes quasi-statiques transitoires en thermoé-
lasticité découplée, et sa linéarisation conduisent, avec les conditions aux limites (2.14) fonctions du
temps, à un résultat semblable (cf. P. Germain, Mécanique t. II).
94 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
Il en résulte en particulier que, pourvu que l’hypothèse des petites perturbations

EC
soit constamment vérifiée au cours de l’évolution, l’état actuel d’équilibre thermoé-

T
lastique est entièrement déterminé par la connaissance des sollicitations actuelles et

Y
POL
de l’état initial.

E
La démonstration de ces résultats d’unicité pour la solution repose sur la forme

O L
des conditions aux limites (2.15), qui définissent un problème régulier ou bien posé

ÉC
1
et sur le caractère défini positif de la forme quadratique ε : A : ε imposé par la
2
stabilité du matériau thermoélastique dans son état naturel (chapitre VII, § 5.5).

3.4 État initial naturel : Principe de superposition


Énoncé

On suppose ici que le champ de contrainte initial σ 0 est nul (état initial de

U E
IQ
référence naturel).

H N
Le problème d’équilibre thermoélastique à l’instant t défini par (2.10, 2.11 et 2.15)

EC
est alors linéaire. On vérifie en effet qu’il y a correspondance linéaire entre

LY T
les données : champs F et τ sur Ω , champ Tid sur STi , et champ ξid sur Sξi ,

PO
et la solution : champs σ et ξ sur Ω.

E
O L
C’est ce que le « principe » de superposition explicite de la façon suivante.

ÉC
À partir de l’état initial naturel du système,

si σ 1 et ξ 1 satisfont les équations de champ du problème d’équilibre thermoélas-


tique avec les données F 1 et τ 1 sur Ω, et correspondent sur ∂Ω aux forces surfaciques
T 1 et aux déplacements ξ 1 ,

si σ 2 et ξ 2 satisfont les mêmes équations avec les données F 2 et τ 2 sur Ω et


correspondent sur ∂Ω aux forces surfaciques T 2 et aux déplacements ξ 2 ,

alors, ∀λ1 , ∀λ2 , les champs

σ = λ1 σ 1 + λ2 σ 2 et ξ = λ1 ξ 1 + λ2 ξ 2
U E
Q
(3.3)

N I
H
satisfont les équations du même problème d’équilibre thermoélastique avec les données

(3.4) F = λ1 F 1 + λ2 F 2 et
TE C
τ = λ1 τ 1 + λ2 τ 2 sur Ω ,

LY
PO
et correspondent sur ∂Ω aux

LE
(3.5) forces surfaciques T = λ1 T 1 + λ2 T 2 et déplacements ξ = λ1 ξ 1 + λ2 ξ 2 .

ÉC O
Il est essentiel de retenir que la solution du problème d’équilibre thermoélastique
ainsi obtenue par combinaison linéaire n’aura évidemment une signification physique
que si les hypothèses de linéarisation demeurent satisfaites pour le problème
3 – Évolution thermoélastique quasi-statique linéarisée 95

U E
N IQ
H
correspondant. Le non-respect de cette condition, notamment à propos des dépla-

EC
cements, explique le caractère paradoxal des résultats obtenus par l’utilisation sans

T
précaution de certaines solutions.

Y
P O L initial non nul
3.5 État d’autocontrainte

L E
ÉCO
Les résultats précédents ne sont valables que si l’état initial du système est naturel.
Dans le cas général d’un état de contrainte initial non nul, σ 0 6= 0 état d’autocontrainte
pour le système, la propriété de linéarité énoncée ci-dessus est conservée en substituant
au champ σ le champ (σ − σ 0 ) . Elle s’explicite de la même manière en remplaçant
(3.3) par :

(3.6) σ = σ 0 + λ1 (σ 1 − σ 0 ) + λ2 (σ 2 − σ 0 ) , ξ = λ1 ξ 1 + λ2 ξ 2 .

Il s’agit là d’une conséquence du résultat plus général suivant qui permet de ra-

E
mener le cas de l’état d’autocontrainte initial non nul à celui de l’état initial naturel.
U
N IQ
On désigne par (P ) le problème d’équilibre thermoélastique (2.10, 2.11, 2.15) avec

EC H
les sollicitations F et τ sur Ω , Tid sur STi et ξid sur Sξi , à partir de l’état d’auto-
contrainte initial σ 0 . Sa solution est (σ, ξ, ε). On considère d’autre part le même

Y T
problème posé sur le même système avec les mêmes sollicitations, à partir de l’état

L
initial naturel, soit (P n ). On désigne par (σ n , ξ n , εn ) sa solution. On vérifie alors par

PO
simple identification et compte tenu des résultats d’unicité du paragraphe 3.3, que la

E
L
correspondance entre les solutions de ces deux problèmes s’écrit :

ÉC
(3.7)
O 
 σ = σn + σ0
 ε = εn , ξ = ξ n (7)

3.6 État initial préchargé


Dans la pratique, l’état initial de référence qui, soit est le seul accessible, soit
s’impose à l’évidence, est très souvent un état préchargé, c’est-à-dire un état d’équi-
libre dans lequel les efforts extérieurs appliqués au système ne sont pas nuls. C’est

E
notamment le cas dans le très grand nombre de problèmes où interviennent les forces
de gravité. Le problème concret concerne alors les déplacements et les déformations,
par rapport à l’état préchargé du système, engendrés par les sollicitations autres que
I Q U
H
celles du préchargement. Pour l’état de contrainte, il est pertinent de le décomposer
N
TE C
en faisant apparaître sa variation par rapport à l’état de contrainte initial dans la
configuration préchargée.

LY
PO
Le résultat suivant permet, dans l’hypothèse des petites perturbations, de ramener

LE
le cas de l’état initial préchargé à celui de l’état initial naturel.

ÉC O
On considère donc maintenant un système qui, à partir de l’état initial où son
état d’autocontrainte est σ 0 , subit un préchargement thermoélastique respectant
(7) Au sens du théorème d’unicité du paragraphe 3.3.
96 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
l’hypothèse des petites perturbations. On désigne par κp la configuration ainsi

EC
préchargée et précontrainte dans laquelle F p et τ p sont les champs de force massique et

T
d’écart de température sur Ω , par ξ p le champ de déplacement sur Ω et par (σ 0 +σ p ) le

Y
POL
champ de contrainte sur Ω . On se propose d’étudier ensuite les problèmes d’équilibre
thermoélastique H.P.P. de ce système en prenant cet état préchargé et précontraint

O L E
comme état initial de référence pour le déplacement et la déformation.

ÉC
Les sollicitations du système appliquées en plus des sollicitations de précharge-
ment sont définies sur cet état de référence préchargé par les champs de force massique
F et d’écart de température τ sur Ω , les champs Tid et ξid sur STi et Sξi respective-
ment. Le champ de contrainte solution est σ . Les champs de déplacement et de dé-
formation pour la solution, en prenant l’état initial préchargé et précontraint comme
référence sont ξ et ε (figure 4). On introduit, comme au paragraphe précédent, le pro-
blème (P n ) d’équilibre thermoélastique défini sur le même système avec les mêmes
sollicitations à partir de l’état initial naturel ; sa solution est (σ n , ξ n , εn ) . On vérifie

E
alors, par identification dans les équations (2.10, 2.11, 2.15) et en appliquant le théo-

U
IQ
rème d’unicité, la correspondance entre les solutions des deux problèmes, semblable

N
à (3.7) :

EC
 σ = σ n + (σ 0 + σ p ) H
(3.8)

LY T
 ε = εn , ξ = ξ n .

E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
H
Figure 4 – Préchargement d’un système

TE C
LY
PO
En conclusion :

LE
Dans l’hypothèse des petites perturbations, le problème d’équilibre thermoélas-

O
tique à partir d’un état initial de référence préchargé et précontraint se ramène à

ÉC
l’étude du problème d’équilibre thermoélastique à partir de l’état initial naturel avec,
pour seules sollicitations, les sollicitations appliquées en plus des sollicitations de pré-
chargement. Les champs de déformation et de déplacement sont identiques ; pour le
4 – Résolution du problème d’équilibre thermoélastique 97

U E
N IQ
H
champ de contrainte, ce sont ses variations entre l’état initial de référence et l’état

EC
actuel chargé qui sont les mêmes dans les deux problèmes.

Y T
POL
En conséquence il sera toujours possible dans la suite, sans perte de généralité,
chaque fois que cela permettra un allègement significatif de l’exposé, de se limiter à

E
l’étude des problèmes d’équilibre thermoélastique à partir de l’état initial naturel. Les

O L
équations (3.8) fournissent alors la correspondance avec le problème général.

É C4 Résolution du problème d’équilibre


thermoélastique
4.1 Position du problème étudié

E
Compte tenu des résultats établis dans la section précédente sous l’ensemble des

problèmes d’équilibre thermoélastique dans les conditions suivantes :


IQ U
hypothèses des petites perturbations, on se limitera dans toute la suite à l’étude des

H N
• l’état initial du système pris comme référence n’est ni préchargé, ni précontraint,

EC
c’est-à-dire que l’état initial de référence est l’état naturel du système ;

Y T
• le champ d’écart de température τ est donné sur Ω .
L
PO
Les équations (2.10), (2.11) et (2.15) deviennent donc, en allégeant les notations :

O L E
ÉC
(4.1a) div σ + ρF = 0 sur Ω

(4.1b) [[ σ ]] . n = 0 sur Σσ

(4.2) σ = A : ε−kτ

(4.3) ε = (grad ξ + t grad ξ)/2

(4.4) σij nj = Tid sur STi

(4.5) ξi = ξid sur Sξi


U E
STi ∪ Sξi = ∂Ω , STi ∩ Sξi = ∅ , i = 1, 2, 3
N I Q
C H
Y TE
Le problème est dit isotherme si le champ d’écart de température τ est identi-

L
PO
quement nul sur Ω .

O LE
ÉC
98 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N I Q
H
4.2 Champs de contrainte statiquement admissibles,

E C
champs de déplacement cinématiquement
T
admissibles
Définition

OL Y
E P
Les inconnues du problème, qui apparaissent sur les équations (4.1) à (4.5) sont

L
ÉCO
les champs σ et ξ (dont dérive le champ ε).

Les grandeurs A(x) , k(x) et ρ(x) (= ρ0 (x)) sont les caractéristiques physiques du
matériau constitutif du système étudié. Les champs correspondants sont des données :
ils sont constants sur Ω si le système est constitué d’un matériau homogène.

Les champs F et τ sur Ω , Tid et ξid sur STi et Sξi respectivement, sont les données
du problème qui définissent les sollicitations du système.

E
Il est alors intéressant de structurer ces équations en remarquant que :
• les équations (4.1) et (4.4) concernent le champ inconnu σ seul,

IQ U
• les équations (4.5) concernent le champ inconnu ξ seul,
H N
EC
• les équations (4.2), avec la correspondance géométrique (4.3), lient les champs
inconnus σ et ξ.

LY T
PO
Cette constatation conduit à introduire les définitions suivantes.

O L E
 Champs de contrainte statiquement admissibles

ÉC
Un champ de contrainte σ est dit statiquement admissible (S.A.) pour le
problème avec les données F et Tid s’il satisfait les équations (4.1) et (4.4) avec
ces données. L’ensemble de ces champs de contrainte sera désigné par S(F , STi , Tid ) :



 div σ + ρF = 0 sur Ω

(4.6) σ ∈ S(F , STi , Tid ) ⇐⇒ [[ σ ]] . n = 0 sur Σσ



σij nj = Tid sur STi , i = 1, 2, 3

U E
Q
Pour que cet ensemble soit non vide il faut et suffit que les données F sur Ω et Tid

N I
sur STi satisfassent la condition, indiquée au paragraphe 1.2, de compatibilité avec

C H
l’équilibre global du système c’est-à-dire de compatibilité avec l’équation : [Fe ] = 0.

TE
À titre d’exemple : lorsque les données sur les forces surfaciques fixent, en tout point

Y
du contour, la composante du vecteur contrainte suivant une direction fixe, on doit
L
PO
vérifier que, selon cette direction, la résultante des forces surfaciques et des forces de

LE
masse (qui sont connues) a bien une composante nulle.

ÉC O
 Champs de déplacement cinématiquement admissibles

Un champ de déplacement ξ est dit cinématiquement admissible (C.A.) pour


le problème avec les données ξid s’il satisfait les équations (4.5) avec ces données.
4 – Résolution du problème d’équilibre thermoélastique 99

U E
N IQ
H
L’ensemble de ces champs de déplacement sera désigné par C(Sξi , ξid ) :

Y T EC
POL
(4.7) ξ ∈ C(Sξi , ξid ) ⇐⇒ ξi = ξid sur Sξi , i = 1, 2, 3

O L E
Problématique

ÉC Avec ces définitions la résolution du problème d’équilibre thermoélastique linéari-


sée se ramène au schéma de la figure 5 qui signifie qu’une solution du problème est
constituée d’un champ σ de S(F , STi , Tid ) et d’un champ ξ de C(Sξi , ξid ) associés
par la loi de comportement thermoélastique linéarisée (4.2)(8) .

La suite de ce chapitre, et le chapitre X, seront consacrés à exploiter de diverses


manières le schéma de la figure 5.

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
Figure 5 – Problématique de l’équilibre thermoélastique

Régularité des champs statiquement ou cinématiquement admissibles

Les équations (4.1) à (4.5) supposent, pour les champs σ et ξ, les conditions de
régularité suivantes.

Le champ de contrainte σ est continu et continûment différentiable, par


U E
morceaux sur Ω.

N I Q
C H
Le champ de déplacement ξ doit être continu sur Ω : en effet, une discontinuité

TE
de ξ au franchissement d’une surface Σξ induirait, par la loi de comportement (4.2,

LY
4.3), une singularité pour le champ σ (singularité en δΣξ de Dirac). Il doit aussi être

PO
continûment différentiable par morceaux .

LE
(8) Dans l’hypothèse des petites perturbations le schéma de la figure 5 demeure valable pour repré-

O
senter l’équilibre avec d’autres lois de comportement (élasto-plastique, viscoélastique, . . . ) qui sont

ÉC
alors substituées à la loi thermoélastique dans le cadre inférieur. L’existence d’une solution suppose
toujours que S(F , STi , Tid ) soit non vide, (cf. supra) et que C(Sξi , ξid ) soit compatible avec la loi de
comportement du matériau, c’est-à-dire que les données en déplacements doivent être compatibles
avec les éventuelles liaisons internes du matériau (condition indiquée au paragraphe 1.2).
100 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
Il est intéressant d’examiner de façon plus précise comment se présente alors le problème de

EC
l’équilibre thermoélastique et en particulier quelles sont les discontinuités possibles pour une

T
solution.

Y
POL
On considère d’abord un système constitué d’un matériau dont les propriétés thermoélas-
tiques, caractérisées par A et k, sont des fonctions continues des variables spatiales : matériau

E
à hétérogénéité faible (cas particulier : matériau homogène). Dans ce cas, au franchissement

L
de Σσ , la loi de comportement fournit l’équation aux discontinuités :

ÉC O (4.8) [[ σ ]] = A : [[ ε ]] − k [[ τ ]] sur Σσ .

Par ailleurs la continuité de ξ impose la continuité de ses dérivées tangentielles sur Σσ


(relation de compatibilité de Hadamard, chapitre III, § 4.4) :
∂ξ
∀ t tangent à Σσ , [[ grad ξ ]] . t = 0 d’où [[ grad ξ ]] = [[ ]] ⊗ n
∂n
et

E
∂ξ ∂ξ
]] ⊗ n + n ⊗ [[

U
(4.9) [[ ε ]] = ([[ ]])/2 ,
∂n ∂n
∂ξ

N IQ
H
où désigne la dérivée normale de ξ c’est-à-dire la dérivée de ξ selon la normale n à Σσ :
∂n

EC
∂ξ

T
= Dn ξ = (grad ξ) . n .

Y
∂n

PO L
En regroupant alors les équations (4.1b), (4.8) et (4.9) il vient :

E
∂ξ

L
[[ σ ]] . n = ([[ ]] ⊗ n) : A . n − [[ τ ]] k . n = 0 .

O
∂n

ÉC
Si l’on suppose le champ τ continu (pas de « choc thermique », cf. § 4.3) cette équation se
réduit à :
∂ξ
([[ ]] ⊗ n) : A . n = 0
∂n
∂ξ ∂ξ
qui implique : ([[ ]] ⊗ n) : A : (n ⊗ [[ ]]) = 0. La forme quadratique correspondante étant
∂n ∂n
définie positive, il en résulte que :
∂ξ
(4.10) [[ ]] = 0 d’où [[ ε ]] = 0 et [[ σ ]] = 0 , sur Σσ .
∂n

Il est ainsi démontré que, pour un système constitué d’un matériau à hétérogénéité
faible (en particulier : homogène), en l’absence de choc thermique et de densité sur-

U E
Q
facique de force extérieure à l’intérieur de Ω, toute solution du problème d’équilibre
thermoélastique est nécessairement constituée d’un champ de déplacement ξ continu
N I
et continûment différentiable sur Ω et d’un champ de contrainte σ continu sur

C H
TE
Ω et continûment différentiable par morceaux.

LY
Selon l’usage, les méthodes de résolution du problème d’équilibre thermoélastique

PO
seront exposées dans les sections 5 et 6 en se plaçant dans les hypothèses précédentes

LE
et en supposant donc, a priori, que la solution possède les propriétés de régularité

(4.11)

ÉC O
 ξ continu et continûment différentiable sur Ω
 σ continu sur Ω et continûment différentiable par morceaux .
4 – Résolution du problème d’équilibre thermoélastique 101

U E
N IQ
H
Il est évidemment nécessaire, pour que la solution du problème existe effectivement

EC
dans ce cadre, que les données qui définissent les sollicitations du système satisfassent

T
les conditions de régularité correspondantes.

Y
POL
Les deux méthodes présentées dans les sections 5 et 6 sont également valables avec

E
les conditions de régularité générales permises pour les champs ξ et σ. Il convient alors

O L
de compléter les schémas de résolution correspondants en y insérant les équations

É C4.3
relatives aux discontinuités comme on l’indiquera le moment venu.

Problème d’équilibre thermoélastique et problème


d’équilibre élastique isotherme associé
On suppose que le matériau constitutif du système est à hétérogénéité faible, que
le champ d’écart de température τ est continu et différentiable sur Ω (pas de choc

E
thermique) : les champs ξ et σ solutions satisfont donc les conditions de régularité
(4.11).

IQ U
N
En transformant les équations (4.1) à (4.5) où le champ d’écart de température τ

H
EC
est donné, on démontre le résultat suivant.

Y T
La résolution de tout problème d’équilibre thermoélastique linéarisé se

L
PO
ramène à celle d’un problème auxiliaire d’équilibre élastique isotherme.

L E
Il suffit en effet de poser :

O
ÉC
(4.12) σ0 = σ + k τ sur Ω
0
(4.13) ρF = ρF − div(k τ ) sur Ω
(4.14) Ti0d = Tid + kij nj τ sur STi ,

pour transformer le système des équations (4.1) à (4.5) en le système équivalent :


(
div σ 0 + ρF 0 = 0 sur Ω
(4.15) 0
[[ σ ]] . n = 0 sur Σσ

(4.16) σ0 = A : ε

U E
Q
ε = (grad ξ + tgrad ξ)/2
I
(4.17)
0
nj = Ti0d
H N
C
(4.18) σij sur STi
(4.19) ξi = ξid

LY TE
sur Sξi

PO
STi ∪ Sξi = ∂Ω , STi ∩ Sξi = ∅ , i = 1, 2, 3 .

LE
Il apparaît ainsi que les champs σ 0 et ξ sont solutions du problème auxiliaire

ÉC O
d’équilibre élastique isotherme défini sur le même système par les données F 0 dans
Ω, Ti0d sur STi et ξid sur Sξi .

En particulier si le système est constitué d’un matériau homogène et isotrope on


102 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
a k = k 1l (k constant sur Ω) et les équations (4.13) et (4.14) s’écrivent :

(4.20) 0

T
ρF = ρF − k grad τ

Y EC sur Ω
(4.21)

P O
Ti0d
L = Tid + k τ ni sur STi (9)
.

L E
ÉCO
On peut aussi prendre en compte des discontinuités de A et k (matériau à hétérogénéité
forte), τ et σ , le champ ξ étant continu (par les arguments exposés au paragraphe précédent).

Le problème isotherme auxiliaire concerne encore le champ ξ et le champ σ0 défini à partir


de σ par (4.12). Les données de ce problème demeurent ξid , F 0 et Ti0d définies par (4.13) et
(4.14), auxquelles il faut adjoindre, sur les surfaces Σ de discontinuité de k ou de τ , la densité
surfacique de forces
(4.22) F 0Σ = −[[ k τ ]] . n .

E
Ainsi les champs ξ et σ0 du problème auxiliaire d’équilibre élastique isotherme doivent satis-

IQ U
faire, en plus des équations (4.15 à 4.19), l’équation de saut (choc thermique) au franchisse-
ment de Σ (cf. chapitre V, § 3.9) :
(4.23) [[ σ 0 ]] . n = [[ k τ ]] . n
H N(10)

Y T EC
La discontinuité de ε correspondant à [[ σ 0 ]] par la loi de comportement [[ σ 0 ]] = [[ A : ε ]] a la

L
forme (4.9) imposée par la continuité de ξ.

PO
Le théorème d’équivalence ainsi établi fournit une méthode élégante pour traiter

O L E
les problèmes avec effets thermiques. Il présente essentiellement un intérêt théorique :
il permet, sans perte de généralité, de restreindre les exposés au seul cas du problème

ÉC
d’équilibre élastique isotherme à partir de l’état initial naturel.

Dans la pratique, afin d’obtenir la séparation des effets mécaniques et ther-


miques de façon évidente, on préférera le plus souvent résoudre directement le pro-
blème d’équilibre thermoélastique, par exemple en utilisant le principe de super-
position qui fournit la solution du problème par l’addition des solutions

• du problème isotherme dont les sollicitations sont :


 1

 F = F sur Ω ,
(4.24) (Ti ) = Ti sur STi , (ξid )1 = ξid sur Sξi ,
d 1 d

 1
τ = 0 sur Ω ,

U E
• et du problème purement
N I Q
H
thermique dont les données sont :
 2

 F = 0 sur Ω ,
TE C
(4.25)

d 2
(Ti ) = 0
LY
sur STi , (ξid )2 = 0 sur Sξi ,

PO
 2
τ = τ sur Ω .

O LE
(9) On remarque sur ces équations qu’un champ τ homogène n’introduit, dans le problème auxiliaire,

ÉC
que des forces surfaciques normales au contour du système, et que les forces volumiques sont dues à
la non homogénéité du champ d’écart de température τ .
(10) Bien noter que, conformément au résultat établi au chapitre V (§ 3.9), le champ σ satisfait, au

franchissement de Σ, la continuité du vecteur-contrainte : [[ σ ]] . n = 0 sur Σ.


4 – Résolution du problème d’équilibre thermoélastique 103

U E
N IQ
H
4.4 Méthodes de résolution

T EC
On exposera dans les sections suivantes deux approches utilisées classiquement

Y
POL
pour la résolution des problèmes d’équilibre thermoélastique.

E
L’une et l’autre consistent schématiquement à parcourir le diagramme de la figure

O L
5 en partant soit de son extrémité « ξ », soit de son extrémité « σ ». En effet il n’existe

ÉC
pas de méthode analytique systématique et entièrement déductive qui permette, à
partir des données et des équations du problème, d’en construire la solution.

Toutes les approches présentées font appel à l’intuition, ou à l’expérience acquise,


et les méthodes ont pour objet essentiel d’ordonner l’utilisation des équations du
problème pour leur exploitation rationnelle et le bon enchaînement des raisonnements.

On sera ainsi amené à faire des hypothèses a priori sur la forme des champs

E
solutions du problème de façon à orienter la procédure de résolution pour la rendre

U
praticable. Ces hypothèses seront justifiées a posteriori par les résultats d’unicité

IQ
énoncés au paragraphe 3.3, dès qu’elles permettront effectivement de construire la
solution du problème.
H N
T EC
De nombreuses solutions explicites sont ainsi disponibles. Beaucoup concernent les

Y
L
« problèmes plans », problèmes de déformation plane ou de contrainte plane, à propos

PO
desquels quelques indications sont données dans l’annexe III ; l’emploi des fonctions

E
de variables complexes permet, dans ce cas, des méthodes de résolution analytique

L
raffinées. Les solutions concernant des problèmes réellement tridimensionnels, c’est-à-

O
ÉC
dire sans fortes symétries, sont assez rares, tout comme celles relatives à des systèmes
constitués de matériaux anisotropes ou non homogènes.

Ces solutions analytiques, dont l’intérêt demeure très grand comme en témoigne
leur utilité actuelle en mécanique de la rupture, ne suffisent évidemment pas à satis-
faire les besoins de la pratique : anisotropie des matériaux composites, géométrie sans
particularité, . . .

Les méthodes de résolution variationnelles qui seront introduites au chapitre


X, ont acquis une très grande importance avec le développement des ordinateurs. Les
mécaniciens sont à l’origine de la méthode des éléments finis pour des calculs
de structures élastiques. Cette méthode, qui a connu développements, perfectionne-
ments, raffinements, aussi bien en mécanique des solides pour la prise en compte
U E
I
d’autres modèles de comportement et pour le traitement de problèmes de plus en

N Q
H
plus vastes, qu’en mécanique des fluides, et d’une manière générale dans la résolution

TE C
des systèmes d’équations aux dérivées partielles, est maintenant un outil constant des
ingénieurs et des chercheurs. On doit aussi signaler le développement d’autres mé-

LY
thodes de résolution numérique des problèmes d’élasticité fondées sur la théorie des

PO
équations intégrales.

LE
Dans le chapitre IX on traitera quelques problèmes classiques d’équilibre élastique

O
ÉC
linéarisés résolubles analytiquement, qui sont intéressants à plusieurs titres :
• ils font partie du « bagage élastique » de l’ingénieur, et lui permettent de réagir
en temps réel sur des questions simples ;
104 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
• certains d’entre eux (traction, torsion, flexion d’une barre), sont des prérequis en

EC
calcul des structures notamment dans la théorie simplifiée de la « Résistance des

T
Matériaux » (chapitre XII), à laquelle ils fournissent les lois de comportement

Y
POL
thermoélastiques en variables généralisées qui lui sont nécessaires ;
• enfin, les problèmes classiques dont la solution analytique explicite est connue,

O L E
sont des problèmes types pour effectuer des essais de calcul au moyen des grands
logiciels de calcul numérique, et en contrôler la validité.

É C5 Méthode des déplacements


5.1 Principe de la méthode
On se réfère aux équations (4.1a) et (4.2) à (4.5) pour le matériau constitutif à
hétérogénéité faible en rappelant que l’état initial du système est supposé naturel.

U E
IQ
L’idée directrice de la méthode des déplacements consiste à aborder le schéma

N
donné sur la figure 5 en prenant le champ de déplacement ξ comme inconnue princi-

EC H
pale : on recherche un champ ξ solution du problème parmi les champs cinématique-
ment admissibles avec les données ξid sur Sξi , en exprimant que le champ σ qui lui est

Y T
associé par la loi de comportement thermoélastique est statiquement admissible avec
L
PO
les données F dans Ω et Tid sur STi . D’où le schéma de résolution de la figure 6.

O L E
ÉC

U E
Figure 6 – Schéma de résolution par la méthode des déplacements
N I Q
C H
TE
Cette méthode est adoptée lorsque la forme de toutes les données du problème,

LY
géométriques et mécaniques, y compris celles concernant le comportement du matériau

PO
constitutif, permet d’avoir une forte intuition quant à la forme du champ ξ solution

LE
du problème : par exemple, par des considérations de symétries(11) . Comme on l’a dit,

O
les hypothèses ainsi faites a priori, à partir de considérations intuitives, sont justifiées

ÉC
a posteriori par le théorème d’unicité (§ 3.3).
(11) Bien noter que la symétrie du problème requiert plus que la symétrie de la géométrie et des

sollicitations.
5 – Méthode des déplacements 105

U E
N I Qisotrope :
H
5.2 Équilibre isotherme, matériau homogène
équation de Navier
T E C
OL Y
Lorsque le système considéré est constitué d’un matériau homogène isotrope, et

P
que l’équilibre est isotherme, l’équation (4.2) se réduit à :

L E
ÉCO
(5.1) σ = λ (tr ε) 1l + 2 µ ε

où λ et µ sont des constantes dans le volume Ω du système.

Équation de Navier

Il est alors commode de modifier le schéma de la figure 6 en substituant, dans


l’équation d’équilibre (4.1), σ en fonction de ξ à travers (4.3) et (5.1). On obtient
ainsi l’équation de Navier (12)

(5.2) (λ + µ) grad (div ξ) + µ div (grad ξ) + ρ F = 0 .


U E
N IQ
H
Le schéma de résolution est alors modifié comme indiqué sur la figure 7 où l’équa-

EC
tion de champ (5.2) porte maintenant sur ξ .

LY T
E PO
O L
ÉC

Figure 7 – Méthode des déplacements pour le matériau homogène isotrope : équation


de Navier
U E
N I Q
H
L’équation de Navier (5.2) représente trois équations scalaires aux dérivées par-

TE C
tielles du deuxième ordre portant sur les composantes de ξ qui s’écrivent, en coor-
données cartésiennes orthonormées :

LY
PO
∂ 2 ξj
(5.3) (λ + µ) + µ ∆ξi + ρ Fi = 0 , i = 1, 2, 3 .

LE
∂xi ∂xj

O
(12) On établit sans difficulté les identités :

ÉC
div ( (tr ε) 1l) = grad (div ξ) , div (k τ 1l) = k grad τ
div ( t grad ξ) = grad (div ξ) , div ( div (grad ξ) ) = ∆ (div ξ) ,
rot ( div (grad ξ)) = div ( grad (rot ξ) ).
106 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
Ceci explique pour (5.2) l’écriture souvent utilisée :

Y T EC
(λ + µ) grad (div ξ) + µ∆ξ + ρ F = 0

POL
où ∆ξ est défini par ∆ξ = div (grad ξ). On se reportera à l’annexe II pour les formules
donnant les composantes de ce vecteur dans les systèmes de coordonnées classiques.

O L E
Équation de la dilatation

ÉC En prenant la divergence de l’équation de Navier (5.2) on obtient, puisque ρ est constant


sur Ω (matériau homogène), l’équation dite « de la dilatation » (on rappelle que div ξ =
(dΩt − dΩ0 )/dΩ0 ) :
(5.4) (λ + 2µ) ∆ (div ξ) + ρ div F = 0 .
Cette équation, conséquence de l’équation de Navier, montre que si le champ de forces de
masse est à divergence nulle (en particulier s’il est constant), la dilatation div ξ est une
fonction harmonique.

U E
IQ
Équation de la rotation

H N
EC
De même, en prenant le rotationnel de (5.2), on obtient l’équation :

T
(5.5) µ div ( grad (rot ξ) ) + ρ rot F = 0

LY
appelée équation « de la rotation ». Elle montre que lorsque les forces de masse dérivent

PO
d’un potentiel on a :

E
div ( grad (rotξ) ) = 0

O L
que l’on écrit également

ÉC
∆ (rot ξ) = 0 .

Fonction de déplacement ; champ de déplacement irrotationnel.

L’équation de la rotation (5.5) montre aussi qu’un champ de déplacement irrotationnel ξ,


c’est-à-dire tel que rot ξ = 0, ne peut être solution d’un problème d’équilibre élastique
isotherme, pour le matériau isotrope, homogène, que si les forces de masse dérivent d’un
potentiel :
(5.6) F = −grad V ;
dans ce cas l’équation de Navier s’intègre en :
(5.7) (λ + 2 µ) div ξ = ρV + C (C : constante arbitraire) .

U E
Q
Pour définir le champ ξ irrotationnel on utilise une fonction de déplacement ϕ(x), telle
que :

N I
H
(5.8) ξ = grad ϕ .
On a alors :

TE C
Y
div ξ = ∆ϕ

PO L
et l’on voit que la fonction de déplacement ϕ doit satisfaire l’équation de la dilatation qui
devient :

OLE
(5.9) (λ + 2 µ) ∆ϕ = ρ V + C .

ÉC
La faible latitude laissée par l’équation (5.9) dans la détermination de la fonction ϕ ne permet
en général pas, sauf pour quelques problèmes simples, de satisfaire les conditions aux limites
(4.4) et (4.5) : il s’ensuit que le champ de déplacement solution d’un problème d’équilibre
élastique est rarement irrotationnel.
6 – Méthode des contraintes 107

U E
N IQ
H
Équation de Navier lorsque l’équilibre n’est pas isotherme

T EC
On peut évidemment reprendre le raisonnement qui conduit à l’équation (5.2) lorsque le

Y
POL
système, toujours constitué d’un matériau homogène isotrope, est dans un état d’équilibre
thermoélastique où le champ d’écart de température τ n’est pas nul sur Ω. Au lieu de (5.1)
la loi de comportement thermoélastique s’écrit :

O L E
(5.10) σ = λ(tr ε) 1l + 2 µ ε − k τ 1l

ÉC
où λ, µ et k sont des constantes sur Ω, et l’équation de Navier devient :
(5.11) (λ + µ) grad (div ξ) + µ div (grad ξ) + ρ F − k grad τ = 0

où l’on remarque que τ n’intervient que par son gradient (cf. § 4.3). Le schéma de résolution
s’obtient de façon évidente à partir de la figure 7 en y remplaçant (5.2) par (5.11) et (5.1)
par (5.10).

5.3 Système avec hétérogénéité forte du matériau constitutif


ou présence de choc thermique
U E
N IQ
La méthode des déplacements s’applique aussi dans le cas d’un système avec hétérogénéités

H
fortes de son matériau constitutif (par exemple : système constitué de plusieurs matériaux

EC
homogènes solidaires à leurs interfaces de contact) ou présence de choc thermique. Il

T
convient alors de se référer aux équations des paragraphes 4.2 et 4.3.

LY
PO
Plus précisément, le champ ξ est continu (cf. § 4.2) mais son gradient peut être discontinu
(il respecte alors la condition de compatibilité d’Hadamard) ; en conséquence, [[ ε ]] est de la

O L
forme (4.9) :
E ∂ξ ∂ξ

ÉC
[[ ε ]] = ([[ ]] ⊗ n + n ⊗ [[ ]])/2 .
∂n ∂n
La loi de comportement thermoélastique fournit la relation entre les discontinuités de ε , σ , τ
et celles des caractéristiques thermoélastiques du matériau, A et k :

(5.12) [[ σ ]] = [[ A : ε ]] − [[ k τ ]] .

La seule modification à apporter au schéma de résolution de la figure 6 consiste à adjoindre


à l’équation de champ (4.1a) son « équation de saut » (4.1b) :
[[ σ ]] . n = 0 sur Σ .

On remarque que si le problème étudié est le problème isotherme auxiliaire associé à un


problème avec choc thermique (cf. § 4.3), l’équation (5.12) pour le champ σ0 concerné et pour

E
ξ se réduit à

(5.13) [[ σ 0 ]] = [[ A : ε ]] ,

I Q U
tandis que l’équation (4.1b) est remplacée par (4.23)

H N
TE C
[[ σ 0 ]] . n = [[ k τ ]] . n (= [[ k τ ]] n pour le matériau isotrope) .

LY
PO
6 Méthode des contraintes
6.1
O LE
Principe de la méthode

ÉC
On se réfère encore aux équations (4.1a) et (4.2) à (4.5) pour le matériau constitutif
à hétérogénéité faible en rappelant que l’état initial du système est supposé naturel.
108 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
L’idée directrice de la méthode des contraintes, abordant le schéma de la figure 5

EC
par l’extrémité « σ », consiste à prendre le champ de contrainte σ comme inconnue

T
principale : on recherche le champ σ solution du problème parmi les champs statique-

Y
POL
ment admissibles avec les données F dans Ω et Tid sur STi en exprimant qu’un champ
ξ qui lui est associé par la loi de comportement thermoélastique est cinématiquement

L E
admissible avec les données ξid sur Sξi .

O
ÉC
Ceci conduit au schéma de résolution représenté sur la figure 8 dans lequel (4.2)−1
symbolise l’inversion
R de la loi de comportement (4.2) pour exprimer ε en fonction
de σ et τ , et (4.3) symbolise l’intégration du champ ε pour obtenir un champ de
déplacement ξ dont il dérive par (4.3).

On a vu au chapitre II (section 6) que l’intégrabilité d’un champ de déformation


linéarisée n’est possible que si celui-ci satisfait les conditions de compatibilité
géométrique qui s’écrivent, en coordonnées cartésiennes orthonormées :
(6.1) rotd (rotg ε̃) = 0
U E
N IQ
et représentent six équations aux dérivées partielles du deuxième ordre pour les six

EC H
champs scalaires des coefficients de ε̃ symétrique. Le système de ces six équations est

T
redondant : il est automatiquement satisfait dès que trois des équations sont posées

Y
comme équations de champ et trois comme conditions au contour.

PO L
O L E
ÉC

U E
Figure 8 – Méthode des contraintes : schéma de résolution

N I Q
C H
TE
Le schéma de résolution complet par la méthode des contraintes doit faire appa-

Y
raître explicitement la nécessité pour le champ ε déduit de σ par (4.2)−1 de satisfaire

PO L
les conditions de compatibilité (6.1). (Ces équations sont placées, sur le schéma, dans
la colonne des équations de champs avec la redondance signalée ci-dessus).

O LE
La méthode des contraintes est utilisée lorsque la forme de toutes les données

ÉC
du problème paraît bien orienter l’intuition relativement à la forme de la solution
en contrainte. Ici encore, le théorème d’unicité permet de justifier a posteriori les
hypothèses faites.
6 – Méthode des contraintes 109

U E
N IQ
H
On doit signaler que, comme on l’a dit au chapitre II (§ 6.3), dans le cas où le solide

EC
étudié n’est pas simplement connexe, les conditions de compatibilité géométrique (6.1)

T
sont nécessaires mais non suffisantes pour assurer l’intégrabilité du champ ε dans les

Y
POL
schémas de la figure 8 : on doit en outre calculer les déplacements et leur imposer des
conditions de fermeture. La méthode des contraintes peut alors perdre beaucoup

O L E
de son intérêt. Les développements donnés au paragraphe suivant se placent dans
l’hypothèse où le solide étudié est simplement connexe.

É C6.2 Équilibre isotherme, matériau homogène isotrope :


équations de Beltrami
Pour un système constitué d’un matériau homogène isotrope en équilibre iso-
therme, l’inversion (4.2)−1 de la loi de comportement se réfère à (5.1) dont la for-
mule inverse a été établie au chapitre VII et fait intervenir le module de Young et le

E
coefficient de Poisson :

(6.2) ε=
1+ν ν
σ − (tr σ) 1l
IQ U
N
E E
où E et ν sont des constantes sur Ω.

EC H
Y T
Suivant l’idée mise en œuvre dans la méthode des déplacements pour aboutir à

L
PO
l’équation de Navier, on peut substituer l’expression (6.2) de σ dans les équations
(6.1) ; on obtient ainsi les six équations :

(6.3)
O L E ˜ d ( rot
(1 + ν) rot ˜ g σ̃ ) − ν rot
˜ d ( rot
˜ g ( 1̃l (tr σ) ) ) = 0 .

ÉC
Celles-ci sont donc équivalentes à (6.1) pour le solide homogène dont le matériau
constitutif obéit à la loi de comportement (6.2). Il est toutefois essentiel de retenir
que, alors que les conditions (6.1) sont purement géométriques et ne dépendent en rien
de la loi de comportement du matériau, les conditions (6.3) comme les équations de
Beltrami dans la suite, sont essentiellement liées au comportement élastique
linéaire isotrope du matériau supposé homogène.

On peut alors modifier le schéma de résolution de la figure 8, comme indiqué sur


la figure 9, en ramenant les conditions d’intégrabilité du champ ε au niveau du champ
σ dont il est issu par la loi de comportement. Le champ σ doit alors satisfaire les

E
équations de champs (4.1a) et (6.3), soit six équations scalaires et non neuf compte
tenu de la redondance de (6.3).

I Q U
Équations de Beltrami
H N
TE C
Dans la pratique on n’utilise pas les équations (4.1a) et (6.3) mais un système de

Y
six équations scalaires obtenues par combinaison des équations (6.3) et des équations
de l’équilibre (4.1a).

PO L
LE
Ces équations s’établissent en remarquant que (6.1) est équivalente à :
(6.4) grad(div ε) +t grad (div ε) − div (grad ε) − grad ( grad (tr ε) ) = 0 ,

ÉC O
dont on déduit pour (6.3) :
(6.5)
(1 + ν)(( grad(div σ) +t grad(div σ) − div(grad σ ) − grad ( grad (tr σ) ) + ν 1l ∆(tr σ) = 0 .
110 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

Figure 9 – Méthode des contraintes pour le matériau homogène isotrope

U E
N IQ
H
En tenant compte de l’équation d’équilibre (4.1a), qui implique div σ = −ρ F , il vient :

EC
(6.6)

Y T
(1 + ν) div(grad σ) + grad ( grad (tr σ) ) − ν 1l ∆(tr σ) + (1 + ν)ρ(grad F +t grad F ) = 0

L
PO
dont on déduit, en prenant la trace de cette équation tensorielle :

E
1−ν
∆ (tr σ) = −ρ div F .

L
(6.7)

O
1+ν

ÉC
En reportant (6.7) dans (6.6) on obtient l’équation simplifiée :
(6.8)
1 ν
div (grad σ) + grad ( grad(tr σ) ) + 1l ρ div F + ρ (grad F +t grad F ) = 0
1+ν 1−ν
qui représente six équations scalaires aux dérivées partielles du deuxième ordre pour les
composantes de σ (équations de Michell).

Dans le cas d’un champ de forces de masse uniforme (grad F = 0), l’équation (6.8)
se réduit à la forme classique :

(6.9) (1 + ν) div (grad σ) + grad ( grad(tr σ) ) = 0

soit, en composantes, en coordonnées cartésiennes orthonormées :


U E
∂ 2 (tr σ)
N I Q
H
(6.10) (1 + ν) ∆ σij + =0 i, j = 1, 2, 3 .

C
∂xi ∂xj

LY TE
Les six équations aux dérivées partielles du deuxième ordre (6.10) sont les équa-

PO
tions de Beltrami (13) .

LE
Les équations de Beltrami (6.10), ou les équations (6.8), conséquence de (4.1a) et

O
ÉC
(6.3) sont nécessairement satisfaites par le champ σ dans le schéma de résolution
de la figure 9.
(13) E. Beltrami(1835-1900).
6 – Méthode des contraintes 111

U E
N IQ
H
Réciproquement, supposons qu’un champ σ vérifie (6.8) et (4.1a), alors la com-

EC
patibilité géométrique du champ ε qui lui est associé par (6.2) est assurée.

Y T
POL
Plus précisément, supposons que σ vérifie (6.8). Il en résulte que σ vérifie (6.7) car il suffit
de prendre la trace de (6.8) pour obtenir (6.7) au facteur (2 + ν) multiplicatif près.

E
En prenant la divergence de (6.8), il vient :

O L 1+ν

ÉC
(1 + ν) div ( grad (div σ + ρ F ) ) + grad ( ∆ (tr σ) + ρ div F ) = 0
1−ν
d’où, compte tenu de (6.7) :
(6.11) div ( grad (div σ + ρ F ) ) = 0 .

Il est commode, pour interpréter cette formule, de se placer en coordonnées cartésiennes


orthonormées où l’on voit que (6.11) signifie que les composantes du vecteur (div σ + ρ F )
sont des fonctions harmoniques sur Ω . En conséquence, en supposant que (div σ + ρ F ) est
une fonction régulière des coordonnées, il suffit d’imposer la condition (4.1a), div σ +ρ F = 0 ,

E
au contour, pour que le champ σ satisfaisant (6.8) soit en équilibre dans tout le solide.

IQ U
Enfin, en portant (6.7) dans (6.8) (toutes deux vérifiées par σ), on remonte à (6.5), qui assure
la compatibilité géométrique du champ ε lié à σ par la loi de comportement élastique (6.2).

H N
EC
En conclusion on voit que l’on aboutit au schéma de résolution réduit représenté

LY T
sur la figure 10, pour la méthode des « équations de Beltrami » (ou de Michell).

E PO
O L
ÉC

Figure 10 – Méthode des contraintes pour le matériau homogène isotrope : équations


U E
de Michell et de Beltrami

N I Q
C H
TE
La discussion ci-dessus concernant les rôles des équations de Beltrami (ou de Mi-

Y
chell) et des équations d’équilibre dans le schéma de résolution (équations de champs

PO L
ou conditions aux limites ?) est d’un intérêt essentiellement théorique pour vérifier
qu’il n’y a pas excès d’équations de champs à satisfaire par σ. Dans la mise en œuvre

LE
pratique de la méthode on s’attache à construire des champs σ qui soient statiquement

ÉC O
admissibles avec F dans Ω et Tid sur STi et qui satisfassent de plus les équations de
Beltrami (ou Michell) comme équations de champs.
112 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
Équations de Beltrami lorsque l’équilibre n’est pas isotherme

Y T EC
On peut reprendre le raisonnement qui mène aux équations de Michell et de Beltrami lorsque

POL
l’équilibre n’est pas isotherme. La loi de comportement s’écrit :
1+ν ν
σ − (tr σ) 1l + α τ 1l .

E
(6.12) ε=
E E

O L
Les premiers membres des équations (6.8) et (6.9) sont alors complétés par les termes additifs :

ÉC
1 −2ν
(6.13) +k (1 − 2 ν) grad (grad τ ) + 1l k (1 + ν) ∆τ
1−ν
dont le second est nul si l’état initial et l’état actuel sont des états d’équilibre thermique où,
par application de (3.2), on a
∆T0 = 0 , ∆T = 0 , d’où ∆τ = 0 .
Le schéma de résolution est obtenu à partir de la figure 10 en complétant (6.8) ou (6.9) par
le premier terme de (6.13) et en remplaçant la loi de comportement (6.2) par (6.12).

U E
IQ
6.3 Système avec hétérogénéité forte du matériau constitutif
ou présence de choc thermique
H N
T EC
La méthode des contraintes peut aussi être mise en œuvre dans le cas d’un système avec

Y
hétérogénéités fortes de son matériau constitutif (cf. § 5.3) ou présence de choc thermique.

PO L
Le champ σ peut être discontinu et on adjoint à l’équation (4.1a) son équation de saut (4.1b) :

O L E [[ σ ]] . n = 0 sur Σ .

ÉC
La discontinuité [[ ε ]] est déterminée, par la loi de comportement thermoélastique, formule
inverse de (5.12), en fonction de [[ σ ]], [[ τ ]], [[ A ]] et [[ k ]]. Elle doit être cinématiquement ad-
missible avec un champ ξ continu ce qui implique que ε doit satisfaire, en plus des équations
de compatibilité géométrique (6.1), la condition de compatibilité de Hadamard (cf. § 4.2)
qui donne ici :
(6.14) ∀t1 , t2 tangents à Σ t1 . [[ ε ]] . t2 = 0 .

Le schéma de résolution de la figure 8 est ainsi modifié par l’adjonction des deux équations
de champs (4.1b) et (6.14) pour σ et ε respectivement.

Lorsque le problème étudié est le problème isotherme auxiliaire associé à un problème avec
choc thermique (cf. § 4.3 et 5.3), l’équation (4.1b) est modifiée en (4.23) comme au paragraphe
5.3 tandis que [[ ε ]] s’obtient par (5.13).

U E
N I Q
7 Torsion d’une barre cylindrique
C H
7.1 Position du problème
LY TE
PO
On se place dans les hypothèses générales de linéarisation exposées au paragraphe

LE
(2.1).

ÉC O
Oxyz désigne le système de coordonnées cartésiennes orthonormées dans lequel
on étudie l’équilibre élastique isotherme d’une barre cylindrique de longueur ` pa-
rallèlement à Oz . On désigne par S la section droite courante de la barre. S0 et S`
7 – Torsion d’une barre cylindrique 113

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
H
Figure 11 – Torsion d’une barre cylindrique

Y T EC
PO L
sont les sections d’extrémités de cote z = 0 et z = ` (figure 11). La barre étudiée est
supposée constituée d’un matériau élastique isotrope, homogène.

O L E
L’état initial du système, pris comme référence, est l’état naturel. Le chargement

ÉC
dans l’état d’équilibre étudié est défini par les données suivantes.
• Forces de masse nulles :
(7.1) F =0 sur Ω .

• Surface latérale libre de contrainte. Il s’agit d’une surface de type ST (ou encore
STi avec i = 1, 2, 3)
(7.2) T = Td = 0 sur ∂Ω − S0 − S` .

• Sur les sections d’extrémités S0 et S` , les données demeurent provisoirement in-


complètes par rapport à la forme donnée au paragraphe 2.3. Les sections d’extré-

E
mités sont des surfaces ST . Les distributions des Tid sur ces bases seront précisées

I Q U
ultérieurement, mais il est imposé aux Tid de satisfaire la condition suivante :
le torseur des forces surfaciques T d sur l’extrémité S` est (O, 0, Cez ) c’est-à-dire

H N
de résultante nulle et équivalent à un moment C d’axe Oz ; le torseur des forces
surfaciques T d sur S0 est (O, 0, −Cez ).

TE C
Y
Il s’agit d’un problème où toutes les données portent sur les efforts (forces de masse,

PO L
forces surfaciques) ; on doit donc vérifier que la condition (1.3) de compatibilité des
données statiques (cf. aussi § 4.2) est satisfaite : ceci est réalisé car le torseur de tous

LE
les efforts extérieurs appliqués au solide est bien nul.

ÉC O
Le problème ainsi posé de façon incomplète correspond à la torsion de la barre
considérée par des couples opposés, dirigés parallèlement à son axe, appliqués aux
deux extrémités.
114 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
Le but de l’étude qui va être faite est de construire une solution d’équilibre élas-

EC
tique satisfaisant les conditions imposées plus haut. Elle correspondra à des formes

T
particulières pour les distributions de T d sur les extrémités S0 et S` , qui fixeront donc,

Y
POL
a posteriori, le problème posé. Ces distributions pourraient être imposées a priori
mais cela apparaîtrait comme très artificiel(14) .

O L E
ÉC
7.2 Résolution du problème : méthode des déplacements
Il peut sembler paradoxal d’utiliser la méthode des déplacements alors qu’aucune
donnée du problème ne concerne ξ. Toutefois l’idée que l’on peut se faire a priori
du mode de déformation d’une barre en torsion incite à rechercher une solution en
déplacement de la forme :


 ξx = −α z y

E
(7.3) ξy = α z x

U

IQ
ξz = α ϕ (x, y)

H N
où ξx , ξy , ξz désignent les composantes du déplacement ξ dans le repère cartésien

EC
orthonormé. α est un paramètre ayant la dimension de l’inverse d’une longueur et ϕ

Y T
une fonction (à déterminer) ayant la dimension du carré d’une longueur.

L
PO
Les équations (7.3) s’écrivent aussi :

(7.4)
O L E ξ = α(z ez ∧ OM + ez ϕ(x, y))

ÉC
qui permet, de mieux percevoir la forme du champ de petit déplacement envisagé et
les motivations de ce choix. Il est commode, pour interpréter (7.4), de considérer le
point courant M de la section droite de cote z . On voit que le déplacement, supposé
infinitésimal (H.P.P.), de M est le résultat de la rotation d’ensemble de la section S
autour de l’axe Oz , qui lui est perpendiculaire, d’un angle αz (rotation proportionnelle
à la cote) et d’un gauchissement de la section (composante selon ez ) indépendant
de la cote.

On reviendra dans la suite sur l’interprétation géométrique de (7.4), mais il est


important d’insister ici sur l’hypothèse des petits déplacements, qui doit être vérifiée

E
par chacun des deux termes du second membre de (7.4), en remarquant par ailleurs

I Q U
que la position de l’axe Oz n’est, à ce stade, nullement précisée par rapport à la barre.

Le champ ε dérivé de (7.3) s’écrit :


H N
(7.5)
TE C
1 ∂ϕ
LY 1 ∂ϕ
− y)(ex ⊗ ez + ez ⊗ ex ) + α ( + x)(ey ⊗ ez + ez ⊗ ey ) .

PO
ε(x, y, z) = α(
2 ∂x 2 ∂y

O LE
(14) Méthode

ÉC
dite « semi-inverse » introduite par A. Barré de Saint Venant (1797-1886) qui a,
le premier, donné la solution exacte du problème de la torsion d’une barre élastique cylindrique
quelconque (1853 ; 1855).
7 – Torsion d’une barre cylindrique 115

U E
N IQ
H
On voit ainsi :
• qu’il n’y a pas de variation de volume

Y T EC
POL
(7.6) tr ε = div ξ = 0 ;

O L E
• que les sections droites (z = constante) ne sont pas déformées dans leur plan :

ÉC
(7.7) εxx = εxy = εyx = εyy = 0 ,

conséquence de la rotation d’angle αz autour de l’axe Oz ; α est appelé la rotation


« différentielle » ;
• pour un vecteur matériel dirigé suivant Oz, en tout point de la barre, l’allongement
unitaire est nul (cf. chapitre II, § 5.2)

(7.8) εzz = 0 ;

U E
IQ
• qu’en conséquence, une fibre de longueur quelconque, parallèle à Oz, n’est pas

N
déformée dans le champ de déplacement (7.3) : elle demeure rectiligne et ne subit
pas de variation de longueur.

EC H
T
Ce dernier résultat peut sembler paradoxal car peu conforme à l’idée intuitive que

LY
l’on a de la géométrie d’une barre tordue ! Il est évidemment lié à l’hypothèse essen-

PO
tielle des petits déplacements qui fait partie de l’hypothèse des petites perturbations.

O L E
ÉC

U E
N I Q
Figure 12 – Torsion élastique d’une barre considérée comme un assemblage de fibres

C H
Y TE
On peut, pour visualiser ce mode de déformation de la barre, l’imaginer comme

L
un assemblage de fibres très fines parallèles à Oz. Dans la torsion infinitésimale, ces

PO
fibres sont indéformées : elles s’inclinent sur Oz et subissent une translation parallèle à

LE
cet axe (figure 12). Ces propriétés du champ (7.4) ne sont vraies que dans l’hypothèse

O
des petits déplacements où l’on confond coordonnées actuelles et initiales. Il faut donc

ÉC
que les produits α z x , α z y et α ϕ(x, y), dans (7.3) demeurent suffisamment petits,
quelle que soit la cote z (0 ≤ z ≤ `) et quel que soit le point M dans la section S, pour
que l’hypothèse des petits déplacements soit valable. Ceci impose que la rotation de
116 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
S` , égale à α`, soit faible et que | ξx | = | α`y| et | ξy | = | α`x | soient suffisamment

EC
petits pour que l’on puisse confondre les coordonnées actuelles avec les coordonnées

T
initiales. Le positionnement de l’axe Oz par rapport à la barre (cf. § 7.4) est alors

Y
POL
évidemment mis en cause.

E
On applique le schéma de résolution de la figure 6. Le calcul de σ par (4.2) est

O L
immédiat ; il vient, à partir de (7.5) :

ÉC
∂ϕ ∂ϕ
(7.9) σ = µα( − y)(ex ⊗ ez + ez ⊗ ex ) + µ α ( + x)(ey ⊗ ez + ez ⊗ ey ) .
∂x ∂y
Les deux premières équations d’équilibre (4.1a) sont satisfaites et la troisième impose
∂ 2 ϕ(x, y) ∂ 2 ϕ(x, y)
(7.10) ∆2 ϕ = + =0
∂x2 ∂y 2
(où ∆2 désigne le laplacien bidimensionnel).

U E
IQ
La condition de surface libre pour la surface latérale de la barre (7.2) s’écrit,

N
en désignant par n1 , n2 , n3 les composantes du vecteur normal unitaire n au point
courant de ∂Ω − S0 − S` :

EC H
T
∂ϕ ∂ϕ

Y
(7.11) n1 + n2 + n2 x − n1 y = 0

L
∂x ∂y

PO
soit, dans l’espace à deux dimensions (x, y) :

E
O L ∂ϕ
= n1 y − n2 x sur ∂S , bord de la section S .

ÉC
(7.12) grad ϕ . n =
∂n
On voit que (7.10) et (7.12) définissent pour ϕ(x, y) un problème de Neumann in-
térieur sur la section S : ceci permet donc de déterminer(15) la fonction ϕ (à une
constante additive près, sans incidence sur σ , et qui correspond pour ξ à une trans-
lation d’ensemble parallèle à Oz arbitraire).

La fonction ϕ étant ainsi déterminée par les conditions aux limites (7.2) sur la
surface latérale (∂Ω − S0 − S` ) , il convient de vérifier que les conditions imposées aux
efforts surfaciques sur les sections d’extrémités S0 et S` sont satisfaites.

Sur S` la résultante des efforts surfaciques a pour composantes :




Z Z
∂ϕ
U E
Q
 − y)da
I

 Rx = σxz da = µ α(

N
 Z S` Z S` ∂x

H
∂ϕ

C
(7.13) Ry = σyz da = µ α( + x)da

TE

 Z S` ∂y


S`

Y

 Rz =
L
σzz da = 0 ,

PO
S`

LE
(15) On ∂ϕ
sait que pour qu’un tel problème ait une solution, la donnée doit vérifier la condition
Z ∂n
de possibilité,

ÉC
∂S O ∂ϕ
∂n
dL = 0 , qui traduit la nullité du flux de grad ϕ à travers une courbe fermée.
Z Z
Celle-ci est vérifiée ici : (n1 y − n2 x) dL = OM . dM = 0 .
∂S ∂S
7 – Torsion d’une barre cylindrique 117

U E
N IQ
H
où Rx et Ry sont nulles en conséquence de (7.10) et (7.12) satisfaites par ϕ. Il en

EC
va de même pour les composantes de la résultante des efforts surfaciques sur S0 , qui
sont opposées à (7.13).

Y T
POL
En effet, on a par exemple :

E
Z Z

L
∂ϕ ∂ ∂ϕ ∂ ∂ϕ

O
(7.14) ( − y)da = ( (x( − y)) + (x( + x)) − x ∆2 ϕ)da

ÉC
S
∂x S
∂x ∂x ∂y ∂y

d’où, puisque ∆2 ϕ = 0, et par application du théorème de la divergence :


Z Z
∂ϕ ∂ϕ
(7.15) ( − y)da = x( − n1 y + n2 x)dL = 0 .
S
∂x ∂S
∂n

On peut aussi proposer un raisonnement direct. Comme le montre (7.16), les moments résul-
tants des efforts surfaciques sur S0 et S` sont dirigés selon Oz . Puisque le champ de contrainte
(7.9), avec ϕ déterminée par (7.10) et (7.12), est en équilibre avec des forces de masse nulles
sur Ω, le torseur des efforts surfaciques qu’il induit sur ∂Ω est nul (cf. chapitre V, § 3.4). En

E
conséquence, si les résultantes des efforts surfaciques sur S0 et S` , qui sont opposées, avaient

U
IQ
des composantes non nulles selon Ox et Oy , on trouverait, pour les équilibrer, un moment
d’axe perpendiculaire à Oz dû aux efforts surfaciques sur la surface latérale ; or ceux-ci sont
nuls.

H N
T
Le moment résultant des forces surfaciques sur S` a pour composantes :

Y EC
L

PO

 Hx = 0


(7.16)


Hy = Z
 Hz =
O
0

L E (xσyz − yσxz )da = µ α


Z
∂ϕ
+ x) − y(
∂ϕ
− y))da ;

ÉC
 (x(
S` S` ∂y ∂x

le moment des forces surfaciques sur S0 lui est opposé.

La confrontation de la formule (7.16) donnant Hz avec la condition aux limites


« partielle » imposée aux efforts surfaciques sur S` (et S0 ) à travers la torseur
(O , 0 , Cez ) montre que le paramètre α introduit dans le champ de déplacement (7.3)
est déterminé à partir de la donnée C par l’équation

(7.17) C = µJ α

U E
où J résulte de la seule résolution du problème de Neumann (7.10, 7.12) et ne dépend
donc, dans les axes choisis, que de la géométrie de la section droite. On montrera
N I Q
dans la suite que J est, en fait, une caractéristique géométrique intrinsèque de
C H
TE
la section (indépendante de la position de Oz et de l’orientation des axes Ox et Oy).

LY
J a pour dimension la puissance quatrième d’une longueur et est appelée inertie de

PO
torsion de la section :
Z

LE
∂ϕ ∂ϕ
+ x) − y( − y))da .
O
(7.18) J= (x(

ÉC
S ∂y ∂x

J est positif : le couple C et la rotation différentielle α sont de même signe (résultat


attendu).
118 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
On peut en effet écrire en transformant (7.18) :

EC
Z Z

T
∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
(7.19) J= (( + x)2 + ( − y)2 )da − ( ( + x) + ( − y))da

Y
∂y ∂x ∂y ∂y ∂x ∂x

POL
S S

où la deuxième intégrale est nulle en conséquence de (7.10) et (7.12) car elle se transforme

E
en :
Z Z

O L ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
− y))da =
∂ ∂ϕ ∂ ∂ϕ
− y)))da

ÉC
( ( + x) + ( ( (ϕ( + x)) + (ϕ(
∂y ∂y ∂x ∂x ∂y ∂y ∂x ∂x
S S
Z
(7.20) − ϕ ∆2 ϕda
Z Z S
∂ϕ ∂ϕ
= ϕ(n1 ( − y) + n2 ( + x))dL − ϕ ∆2 ϕda = 0 .
∂S
∂x ∂y S

7.3 Commentaires

U E
IQ
• Le problème résolu au paragraphe précédent est donc défini a posteriori

N
comme suit . Le repère Oxyz étant choisi, on détermine la fonction ϕ par

sont alors définies :


EC H
le problème de Neumann intérieur (7.10, 7.12). Les données T d (x, y) sur S`

LY T
PO

 C ∂ϕ
 T1d(x, y) = − y)
E


(

L

 J ∂x
(7.21)

ÉC O 





C ∂ϕ
T2d(x, y) = (
J ∂y
+ x)

T3d(x, y) = 0 ;

sur S0 les données T d (x, y) sont les opposées des précédentes.


La solution du problème est donnée par les formules (7.4) pour ξ et (7.9)
pour σ. En tout point de la barre les tenseurs σ et ε sont proportionnels. Sur
toute facette parallèle à Oz il ne s’exerce qu’une contrainte de cisaillement
parallèle à Oz.
• Le couple de torsion C est proportionnel à la rotation différentielle α , (ou
encore, à ` donnée, à la rotation de S` par rapport à S0 )(16) . Le coefficient

U E
Q
de proportionnalité est le produit du module de cisaillement du matériau
par l’inertie de torsion de la section.
N I
C H
7.4 Invariances du problème

LY TE
PO
L’analyse effectuée n’a mis en évidence aucune signification particulière relative-

LE
ment à la géométrie de la section S0 pour la position de l’origine O, c’est-à-dire de

O
l’axe Oz autour duquel s’effectue la rotation des sections (du point de vue des coor-

ÉC
données x, y), ni pour l’orientation des axes Ox et Oy. C’est sur le problème bien posé,
(16) α est aussi appelé « angle de torsion ». Cette terminologie peut prêter à confusion car α est en

fait l’angle de la torsion par unité de longueur selon Oz.


7 – Torsion d’une barre cylindrique 119

U E
N IQ
H
avec les données (7.2) et (7.21) que l’on examine l’influence de la position de l’axe Oz

EC
et de l’orientation des axes Ox et Oy . On démontre alors les résultats suivants.

Y T
POL
Le problème posé avec les données (7.2) et (7.21) est indépendant de la position
de l’axe Oz et de l’orientation des Ox et Oy . Ses données, qui portent toutes sur

E
les efforts, sont entièrement définies par la géométrie de la section et le couple C .

O L
L’inertie de torsion est une caractéristique géométrique intrinsèque de la section.

ÉC Le champ de contrainte solution de ce problème donné par (7.9) est, lui aussi,
indépendant de la position de l’axe Oz et de l’orientation des axes Ox et Oy (résultat
conforme au théorème d’unicité).

Les champs de déplacement solutions de ce problème donnés par (7.4) ne diffè-


rent les uns des autres que par un mouvement rigidifiant tant que l’hypothèse des
petites perturbations demeure vérifiée par la position de l’axe Oz (résultat conforme

E
au théorème d’unicité).

IQ U
Pour établir ces résultats on s’intéresse à la fonction de gauchissement ϕ. Le problème de
Neumann (7.10, 7.12) s’écrit aussi
®
H N
EC
(7.22) ∆2 ϕ = div(gradϕ) = 0 sur S

LY T
(7.23) n . gradϕ = (n ∧ OM ) . ez sur ∂S .

P O
Il en résulte d’abord que, l’origine O des axes étant fixée, les fonctions ϕ solutions de (7.22,

E
7.23) sont déterminées par la géométrie de la section S , indépendamment des axes Ox et Oy :

L
ϕ(x, y) = ϕ(M ) . D’autre part, si l’on considère les solutions, notées ϕ1 et ϕ2 , des problèmes

ÉCO
de Neumann (7.22, 7.23) pour deux positions différentes, O1 et O2 , de l’origine des axes, ces
fonctions sont liées par :
(7.24) ϕ2 (M ) = ϕ1 (M ) + (ez ∧ O1 O2 ) . O2 M
et vérifient ainsi
(7.25) gradϕ2 = gradϕ1 + ez ∧ O1 O2 .
En conséquence, l’inertie de torsion J est une caractéristique géométrique intrinsèque de la
section S . En effet, compte tenu de (7.19) et (7.20) on a
Z
(7.26) J= (gradϕ + ez ∧ OM)2 da
S
qui est invariant en raison de (7.25). Les données (7.21) sur S` s’écrivent :
C

E
(7.27) Td = (gradϕ + ez ∧ OM)

U
J

I Q
et sont, elles aussi, invariantes en raison de (7.25). Il en va de même pour la solution (7.9) :
C
N
H
(7.28) σ = (ez ⊗ (grad ϕ + ez ∧ OM) + (grad ϕ + ez ∧ OM ) ⊗ ez ) .

C
J

TE
Le champ de déplacement solution (7.4) est :

(7.29) ξ=
C

LY
(z ez ∧ OM + ez ϕ(M )) .

PO
µJ

LE
Les champs ξ 1 et ξ 2 correspondant à deux positions O1 et O2 de l’origine des axes sont reliés
par

(7.30)

ÉC O ξ (M ) = ξ (M ) +
2 1
C
µJ
O1 O2 ∧ O2 M

et ne diffèrent donc l’un de l’autre que par un déplacement rigidifiant dans l’hypothèse des
petites perturbations.
120 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
On a insisté à plusieurs reprises sur le respect de l’hypothèse des petites pertur-

EC
bations et en particulier, dans celle-ci, de l’hypothèse des petits déplacements. La

T
position de l’axe Oz doit satisfaire cette contrainte. De ce point de vue la ligne des

Y
POL
centres d’inertie des sections droites, qui joue un rôle privilégié dans d’autres pro-
blèmes (chapitre IX, section 3), sera souvent retenue.

O L E
ÉC
7.5 Cas de la barre de section circulaire
On suppose que la section droite S est un disque de rayon R.

L’origine O étant prise au centre de S0 , le problème de Neumann pour ϕ s’écrit :




 ∆2 ϕ = 0 sur S
(7.31)

 ∂ϕ = 0 sur ∂S
∂n
U E
dont la solution (à une constante près) est :
N IQ
(7.32) ϕ=0.
EC H
LY T
On en déduit les résultats suivants à partir des formules établies dans le cas général

PO
(§ 7.2 et 7.4).

L E
 Champ de déplacement

O
ÉC


 ξx = −α z y
(7.33) ξy = α z x


ξz = 0

ou encore, en coordonnées cylindriques autour de Oz,

(7.34) ξ = α z r eθ .

Il n’y a pas de gauchissement des sections droites.

 Champ de contrainte

U E

 σxz = σzx = −µ α y

N I Q
H
(7.35) σyz = σzy = µ α x


autres σij = 0 ;

TE C
en coordonnées cylindriques autour de Oz,
LY
®
PO
LE
σθz = σzθ = µ α r
(7.36)

ÉC O autres σij = 0 .

Il s’agit, en chaque point de la barre, d’un état de cission simple dont l’intensité est
proportionnelle au rayon vecteur (et à la rotation différentielle α).
7 – Torsion d’une barre cylindrique 121

U E
N IQ
H
 Inertie de torsion

T
On a ici, puisque ϕ = 0 :

Y Z EC
POL
R4
(7.37) J= (x2 + y 2 )da = π
2

E
S

O L
c’est le moment d’inertie polaire de la section autour de Oz.

ÉC
 Distribution des efforts surfaciques sur S`



2C
 T1 = − πR4 y
d


(7.38) 2C

 T2d = x

 πR 4
 d
T3 = 0

E
ou encore

(7.39) Td =
2C
re .
IQ U
N
πR4 θ

EC H
Il s’agit d’une contrainte de cisaillement, dirigée normalement au rayon vecteur

T
dans la section droite, et proportionnelle à celui-ci (figure 13).

LY
E PO
O L
ÉC
Figure 13 – Torsion élastique d’une barre circulaire : distribution des contraintes de
cisaillement sur la section droite S`

Commentaire

U E
I Q
La simplicité de la solution qui vient d’être écrite est évidemment due à la symétrie

N
du problème : symétrie géométrique, symétrie du chargement, matériau constitutif

H
C
homogène et isotrope. Une fois établie la forme générale de la solution (§ 7.2), la

TE
symétrie de révolution implique, en s’appuyant sur le principe de superposition et

LY
le théorème d’unicité, l’absence de gauchissement de la section droite (7.32), dont

PO
découlent tous les autres résultats.

LE
Les mêmes arguments s’appliquant à la torsion d’un tube dont la section droite

ÉC O
est limitée par deux cercles concentriques de rayons intérieur et extérieur R0 et R1 ;
l’inertie de torsion pour une telle section est :
(7.40) J = π(R14 − R04 )/2 .
122 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
Enfin on peut signaler qu’en raison du caractère « naturel » du champ de

EC
contrainte (7.35), celui-ci sert de base à une théorie élémentaire de la torsion d’une

T
barre cylindrique de section quelconque. Cette théorie fournit pour l’inertie de torsion

Y
POL
J de la section de la barre une valeur approchée égale au moment d’inertie polaire
de la section par rapport à son centre d’inertie. Une interprétation de cette approche

O L E
peut être donnée en s’appuyant sur les méthodes variationnelles (théorèmes de l’éner-
gie en élasticité) exposées au chapitre X (sections 2 et 5) : elle permet de démontrer

É C7.6
que l’on aboutit ainsi à une évaluation de J par excès.

Résolution du problème par la méthode des contraintes


L’utilisation de la méthode des contraintes pour résoudre le problème posé au paragraphe 7.1
paraît naturelle puisque les données sont essentiellement statiques. On recherche le champ
de contrainte solution sous la forme(17)
(7.41) σij = 0 sauf σxz = σzx et σyz = σzy .

U E
Dans le schéma de résolution de la figure 10, σ doit vérifier les équations d’équilibre (4.1a)

IQ
d’où les trois équations :
∂σxz ∂σyz

H N
EC
(7.42) =0 , =0
∂z ∂z

T
∂σzx ∂σzy

Y
(7.43) + =0.

L
∂x ∂y

PO
De (7.42) on déduit que σ est indépendant de z. En supposant que S est simplement

E
connexe, on déduit de (7.43) qu’il existe une fonction ψ1 (x, y) telle que :

O L ∂ψ1 ∂ψ1

ÉC
(7.44) σzx = et σzy = − .
∂y ∂x
La fonction ψ1 est appelée la fonction de contrainte dans le problème de la torsion.
Poursuivant l’application du schéma de résolution de la figure 10, on doit satisfaire les équa-
tions de Beltrami (6.9). Compte tenu de (7.44), celles-ci se réduisent aux deux équations :
∂ ∂
(7.45) (∆2 ψ1 ) = 0 et (∆2 ψ1 ) = 0
∂x ∂y
dont on déduit que ∆2 ψ1 est une constante sur la section S de la barre. Soit en désignant
par −2K cette valeur constante :
(7.46) ∆2 ψ1 = −2K sur S .

Le respect de la condition de surface libre (7.2) sur la paroi latérale de la barre s’écrit :

(7.47) n1
∂ψ1
− n2
∂ψ1
=0 sur ∂S ,
U E
I Q
∂y ∂x
qui implique que ψ1 garde une valeur constante, soit C, sur ∂S

H N
(7.48) ψ1 = C sur ∂S .

TE C
Y
Les équations (7.46) et (7.48) définissent le problème permettant de déterminer, à une

L
constante près (due à la valeur arbitraire de C sur ∂S), la fonction ψ1 .

PO
Ce problème peut se ramener à la détermination d’une fonction harmonique en mettant ψ1

OLE
sous la forme :
(7.49) ψ1 = K(ψ − (x2 + y 2 )/2) ;

ÉC
(17) Il serait excessif d’affirmer que cette forme vient spontanément à l’esprit pour rechercher le

champ de contrainte solution du problème de la torsion si l’on n’a pas une connaissance préalable de
la résolution par la méthode des déplacements.
7 – Torsion d’une barre cylindrique 123

U E
N IQ
H
(7.46) et (7.48) s’écrivent alors :

EC
(7.50)
®
∆ψ = 0 sur S

Y T
POL
(7.51) ψ= C0 + (x2 + y 2 )/2 sur ∂S .

Il s’agit d’un problème de Dirichlet qui détermine ψ (à une constante près due à C 0 ).

O L ELe champ de contrainte σ est alors déterminé à la constante K de proportionnalité près


qui permet d’ajuster la solution aux données du problème. On peut ici abréger les calculs

ÉC
en tirant parti de la résolution effectuée par la méthode des déplacements : le champ de
contrainte exprimé en fonction de ϕ est identique à celui déterminé au paragraphe 7.2. Le
rapprochement de (7.9), (7.44) et (7.46) donne :
∂σzy ∂σzx
(7.52) − = 2µ α = −∆2 ψ1 = 2K
∂x ∂y
d’où la relation :
(7.53) K = µ α = C/J .
On en déduit, en substituant (7.49) dans (7.44) et en comparant à (7.9), la relation remar-
quable entre les fonctions ϕ et ψ :
∂ϕ ∂ψ ∂ϕ
=−
∂ψ

U E
IQ
(7.54) = et .
∂x ∂y ∂y ∂x

N
Ces dernières relations impliquent que la fonction complexe
(7.55)

EC H
f (x, y) = ϕ(x, y) + iψ(x, y)

T
est une fonction analytique de la variable (x + iy).

Y
Pour le cas particulier de la barre de section circulaire étudiée au paragraphe 7.5, on a :
(7.56)

PO L ϕ=0 , f =0 et ψ=0

E
d’où

L
(7.57) ψ1 = −K(x2 + y 2 )/2 = −Kr 2 /2 .

7.7
ÉLimite O
C initiale d’élasticité de la barre en torsion
Lignes de cisaillement

L’expression (7.9) du champ de contrainte σ montre que, sur la section droite S


de normale ez , en un point M quelconque, le vecteur-contrainte est contenu dans le
plan Oxy , c’est-à-dire purement tangentiel :
(7.58) T (ez ) = σ . ez = σxz ex + σyz ey .
Ainsi la contrainte normale est nulle et l’on a :

 T (ez ) = τ
U E
(7.59)
 »
| τ | = σxz 2 + σ2 .

N I Q
H
yz

TE
Les lignes enveloppes du champ de vecteur τ défini sur la section droite S par C
LY
(7.59) sont appelées lignes de cisaillement (18) . On remarque que, compte tenu de

PO
la condition de surface libre (7.2) reprise en (7.11), on a :

LE
(7.60) n1 σzx + n2 σzy = 0 sur ∂S

ÉC O
qui signifie que ∂S est une ligne de cisaillement (figure 14).
(18) La confusion de langage entre cisaillement (déformation) et contrainte de cisaillement est ici sans

conséquence car les tenseurs ε et σ sont proportionnels.


124 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC Figure 14 – Lignes de cisaillement : cas typique et section droite circulaire

En se reportant à la résolution par la méthode des contraintes (§ 7.6) on voit à partir de


(7.44), que (7.59) s’écrit
®

E
τ = −ez ∧ grad ψ1
(7.61)
| τ | = | grad ψ1 |

IQ U
et que, le long des lignes de cisaillement, on a :

H N
EC
(7.62) grad ψ1 . dM = 0 .

LY T
Il en résulte que les lignes de cisaillement sont les lignes de niveau de la fonction de contraintes
ψ1 , dont ∂S est un cas particulier.

E PO
Directions principales. Contraintes principales

O L
ÉC
Il est commode d’introduire, en chaque point M de S, la base orthonormée directe


 eτ colinéaire à τ et de même sens que lui ,
(7.63) eν normal à eτ dans le plan de S ,


ez
dans laquelle σ s’écrit :
(7.64) σ = | τ |(eτ ⊗ ez + ez ⊗ eτ ) .
Ainsi, en tout point de la barre, l’état de contrainte est un état de cission simple
(chapitre VI, § 3.5) dont les directions principales sont eν et les deux bissectrices des
directions eτ et ez . Les contraintes principales sont 0 selon eν et ±| τ | selon les deux
autres directions principales. Cet état de contrainte est invariant le long des fibres
U E
parallèles à Oz et varie en intensité et en direction dans la section droite S.

N I Q
Limite initiale d’élasticité de la barre
C H
Y TE
La limite initiale d’élasticité de la barre soumise à la torsion est définie comme

L
la valeur du couple C pour laquelle la limite d’élasticité du matériau constitutif est

PO
atteinte pour la première fois en un point de la barre.

O LE
Compte tenu de la forme de l’état de contrainte qui vient d’être décrite (état

ÉC
de cission simple d’intensité | τ |) et puisque le matériau consitutif de la barre est
homogène et isotrope, la recherche de la limite initiale d’élasticité C0 de la barre se
réduit aux étapes suivantes, simples dans leur principe.
8 – Principe de Saint Venant 125

U E
N IQ
H
• Déterminer, pour le critère donné de limite initiale d’élasticité du matériau consti-

EC
tutif isotrope (et homogène), la limite initiale d’élasticité du matériau en cission
simple, soit τ0 .

Y T
POL
• Déterminer, sur la solution du problème de la torsion de la barre considérée, les
points de la barre les plus sollicités en cission simple, c’est-à-dire les points où | τ |

L E
est maximale. (On démontre que ces points sont toujours une ou plusieurs fibres

O
de la surface latérale de la barre). Exprimer la valeur maximale de | τ | en fonction

ÉC
du couple appliqué C .
• Par confrontation des deux résultats précédents, on obtient la valeur de C0 .
À titre d’exemple, avec les critères de limite initiale d’élasticité de Tresca (chapitre
VI, § 4.3) et de von Mises (chapitre VI, § 4.4) on a respectivement pour τ0 :
®
τ0 = σ0 /2 (Tresca) ,
(7.65)
τ0 = k (von Mises) .

U E
Si l’on considère le cas très simple de la barre de section droite circulaire, la

IQ
sollicitation maximale est évidemment atteinte en tous les points de contour et pour
ceux-ci on a | τ | = 2 C/πR3 ; on obtient donc :
H N
EC


 πR3

T
 C0 = σ0 (Tresca) ,

Y
4

L
(7.66)

PO
 πR3
 C0 = k (von Mises) .

E
2

O L
Il est essentiel de remarquer que la limite initiale d’élasticité ainsi déterminée est

ÉC
celle de la barre soumise à la torsion à partir de l’état initial de référence naturel en
évolution isotherme. Hors de ce cas particulier, c’est-à-dire notamment pour la torsion
isotherme à partir d’un état initial précontraint et préchargé, la solution établie dans
la présente section fournit le champ de contrainte σ n de la formule (3.8) alors que la
recherche de la limite initiale d’élasticité de la barre se réfère au champ de contrainte
total σ de cette même formule auquel doit être appliqué le critère de limite initiale
d’élasticité du matériau.

8 Principe de Saint Venant


Au paragraphe 7.2 on a construit la solution du problème de la torsion élastique
U E
Q
d’une barre, soumise à un couple de torsion C appliqué sur S` de la façon précisée

N I
par la suite au paragraphe 7.3 (formule 7.21), et au couple −C appliqué de la façon
homologue sur S0 .
C H
Y TE
Cette même solution est également valable si l’on impose sur S` et sur S0 des

L
données portant sur les déplacements pourvu que les ξ d correspondent à (7.4).

PO
LE
En particulier, pour la barre de section circulaire, ces données en déplacements

O
sont remarquablement simples :

ÉC
® d
ξ =0 sur S0
(8.1)
ξ d = α ` ez ∧ OM sur S`
126 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
c’est-à-dire une rotation d’angle α ` autour de Oz pour S` .

T EC
En revanche on ne peut rien en déduire sur la solution de ce problème de torsion

Y
POL
élastique dans le cas où les données sur S0 et S` , concernant les forces surfaciques ou
les déplacements ne sont pas de la forme indiquée.

L E
Dans la pratique, pour ce type d’éléments (barres, poutres) fréquemment rencon-

O
ÉC
trés dans les structures, on est confronté aux conditions suivantes :
– la longueur de la barre est grande vis-à-vis de ses dimensions transversales,
– on connaît la valeur du couple de torsion appliqué aux extrémités de la barre,
– on ne connaît pas précisément la façon dont ce couple est appliqué (données T d ).

C’est à ce propos que Saint Venant (1855) a formulé la conjecture selon laquelle,
hormis des effets d’extrémités, la façon dont le couple de torsion est appli-
qué n’a pas d’influence sur la solution du problème de la torsion élastique.

Cette conjecture appelée principe de Saint Venant s’étend à tout autre système de
U E
IQ
sollicitations exercées aux extrémités d’une barre (ou d’une poutre) et, d’une façon

N
générale, d’un « solide élancé », telles que celles qui seront envisagées au chapitre

H
EC
IX : traction, flexion, par exemple(19) .

LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
Figure 15 – Carte de température déterminée numériquement (document communiqué

PO
par Renault)

O LE
ÉC
(19) Ils’agit de la solution du problème d’équilibre élastique à partir de l’état initial naturel. Dans
le cas d’un état initial préchargé et précontraint, le principe concerne σ n et ξ n de la formule (3.8)
selon les conclusions du paragraphe 3.6.
8 – Principe de Saint Venant 127

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC
Figure 16 – Vérification expérimentale du principe de Saint Venant sur l’expérience de
traction d’une éprouvette (photo : J. Salençon)

U E
IQ
Le problème est plan (contrainte plane ; cf. annexe III, section 3). Les franges visualisent le champ

N
H
de contrainte (photoélasticité). On voit que les effets d’extrémités sont très localisés. Par ailleurs

EC
la présence de congés à l’extrémité droite de l’éprouvette atténue beaucoup les concentrations de
contraintes par rapport aux angles vifs de l’extrémité de gauche.

LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
128 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
Figure 17 – Vérification expérimentale du principe de Saint Venant sur le problème de

PO
la flexion d’une poutre console (documents communiqués par le Laboratoire

E
central des ponts et chaussées)

O L
ÉC
Le problème est plan (contrainte plane). Les conditions d’appui de la poutre (extrémité de gauche)
sont différentes ; la charge appliquée (près de l’extrémité de droite) est identique. Les franges vi-
sualisent le champ de contrainte plane (photoélasticité) : on constate que, mises à part les zones
d’extrémité, les réseaux de franges sont identiques.

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
8 – Principe de Saint Venant 129

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
Y T
Figure 18 – Compression d’un bloc (documents communiqués par le Laboratoire central

L
PO
des ponts et chaussées)

O L E
Le problème est plan (contrainte plane). Le bloc de gauche est chargé par des forces concentrées ;

ÉC
dans le bloc de droite on impose, au moyen de traverses indéformables lisses, une translation ver-
ticale de la face supérieure. On constate l’absence totale de franges dans le bloc de droite, ce qui
traduit l’homogénéité du champ de contrainte (cf. chapitre IX, section 2). Dans le bloc de gauche des
concentrations de contraintes sont apparentes autour des points d’application des charges concen-
trées, avec de forts gradients (franges très rapprochées) comme d’ailleurs sur la figure 17 ; mais une
bonne homogénéité du champ de contrainte règne dans le corps du bloc. (À noter qu’au voisinage
des forces concentrées, le comportement du matériau n’est plus élastique).

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
130 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
EC H
Récapitulatif des formules essentielles

Y T
E POL
O L
• Évolution thermoélastique quasi-statique

ÉC (
div σ(x, t) + ρ(x, t)F (x, t) = 0 (Ωt )
[[ σ(x, t) ]] . n(x) = 0 (Σσ )

ρ0 (X)/ρ(x, t) = det F (X, t)




 ϕ (e) = 0 , p = 1, . . . , n (1 ≤ n ≤ 6)
 p


∂ψ(T, e) ∂ϕp (e)
U E
IQ
 π = ρ0 ∂e + ηp
∂e
ρ0 (X) −1
H N
EC
π(X, t) = F (X, t) . σ(x, t) . t F −1 (X, t)

T
ρ(x, t)



LY
σij (x, t) . nj (x) = Tid (x, t) (STi (t), i = 1, 2, 3)

PO

E
 Ui (x, t) = Uid (x, t) (SUi (t), i = 1, 2, 3)

L

SUi (t) ∪ STi (t) = ∂Ωt SUi (t) ∩ STi (t) = ∅ .
O
,

ÉC
• Hypothèses des petites perturbations (H.P.P)

k ∇ξ(X, t) k  1 ⇒ k e(X, t) k  1
| τ (x, t) | petit , | ξ(X, t) | petit

• Équilibre thermoélastique (état initial naturel)


(
div σ + ρF = 0 (Ω)
[[ σ ]] . n = 0 (Σσ )

U E
σ = A : ε−kτ

N I Q
ε = (grad ξ + t grad ξ)/2
C H
TE


Y
d
 σij nj = Ti (STi , i = 1, 2, 3)

L

PO
d
ξi = ξi (Sξi , i = 1, 2, 3)

LE

Sξi ∪ STi = ∂Ω , Sξi ∩ STi = ∅

ÉC O .../...
Récapitulatif des formules essentielles 131

U E
N IQ
EC H
• Matériau élastique, linéaire, isotrope, homogène ;

Y T
équilibre isotherme ; état initial naturel

POL
Méthode des déplacements

E
O L
équation de Navier

ÉC (λ + µ) grad (div ξ) + µ div (grad ξ) + ρF = 0


∂ 2 ξj
(λ + µ) + µ ∆ξi + ρ Fi = 0
∂xi ∂xj

Méthode des contraintes

E
équations de Beltrami (grad F = 0)

IQ U
N
(1 + ν) div (grad σ) + grad ( grad (tr σ)) = 0

(1 + ν)∆σij +
∂ 2 (tr σ)
=0
EC H
∂xi ∂xj

LY T
PO
• Torsion d’une barre cylindrique d’axe Oz


O L E
 ∆2 ϕ = 0 sur S

ÉC 
 ∂ϕ + n2 x − n1 y = 0
∂n
Z
sur ∂S
Z
∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ ∂ϕ
J= (x( + x) − y( − y)) da = (( + x)2 + ( − y)2 ) da
S ∂y ∂x S ∂y ∂x
C
ξ= ( − z y ex + z x ey + ϕ(x, y) ez )
µJ
C ∂ϕ C ∂ϕ
σ= ( − y)(ex ⊗ ez + ez ⊗ ex ) + ( + x)(ey ⊗ ez + ez ⊗ ey )
J ∂x J ∂y
1

E
ε= σ

U

C = µJ α

N I Q
Barre de section circulaire
C H
ξ = α z reθ
LY TE
PO
σ = µ α r(eθ ⊗ ez + ez ⊗ eθ )

O LE
J = πR4 /2

ÉC .../...
132 Chapitre VIII – Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
EC H
T
• Rappel des formules en coordonnées cylindriques

Y
E POL
ξ = ξr er + ξθ eθ + ξz ez

O L
ÉC
Composantes de ε

∂ξr 1 ∂ξθ ξr ∂ξz


εrr = εθθ = + εzz =
∂r r ∂θ r ∂z
Å ã
1 ∂ξθ ξθ 1 ∂ξr
εrθ = − +
2 ∂r r r ∂θ
Å ã Å ã
1 1 ∂ξz ∂ξθ 1 ∂ξr ∂ξz
εθz =
2 r ∂θ
+
∂z
εzr =
2 ∂z
+
∂r
U E
∂ξr 1 ∂ξθ ξr ∂ξz
N IQ
H
tr ε = div ξ = + + +

EC
∂r r ∂θ r ∂z

Équations d’équilibre

LY T
∂σrr
+
1 ∂σrθ

E
+
PO
∂σrz
+
σrr − σθθ
+ ρ Fr = 0

L
∂r r ∂θ ∂z r

ÉC
∂σθr
∂r
+O1 ∂σθθ
r ∂θ
+
∂σθz
∂z
+2
σrθ
r
+ ρ Fθ = 0

∂σzr 1 ∂σzθ ∂σzz σzr


+ + + + ρ Fz = 0
∂r r ∂θ ∂z r

.../...

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Récapitulatif des formules essentielles 133

U E
N IQ
EC H
T
• Rappel des formules en coordonnées sphériques

Y
E POL
ξ = ξr er + ξθ eθ + ξϕ eϕ

O L
ÉC
Composantes de ε

∂ξr 1 ∂ξθ ξr 1 ∂ξϕ ξθ ξr


εrr = εθθ = + εϕϕ = + cot θ +
∂r r ∂θ r r sin θ ∂ϕ r r
Å ã
1 1 ∂ξr ∂ξθ ξθ
εrθ = + −
2 r ∂θ ∂r r
Å ã
1 1 ∂ξϕ 1 ∂ξθ cot θ
εθϕ =
2 r ∂θ
+
r sin θ ∂ϕ

r
ξϕ

U E
IQ
Å ã

N
1 1 ∂ξr ∂ξϕ ξϕ

H
εϕr = +

EC
2 r sin θ ∂ϕ ∂r r

tr ε = div ξ =
∂ξr
∂r
+
LY T
1 ∂ξθ
r ∂θ
+
1 ∂ξϕ
r sin θ ∂ϕ
+
ξθ
r
cot θ + 2
ξr
r

E PO
L
Équations d’équilibre

ÉC O
∂σrr
∂r
+
1 ∂σrθ
r ∂θ
+
1 ∂σrϕ
r sin θ ∂ϕ
1
+ (2σrr − σθθ − σϕϕ + σrθ cot θ) + ρ Fr = 0
r
∂σθr 1 ∂σθθ 1 ∂σθϕ
+ +
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ
1
+ ((σθθ − σϕϕ ) cot θ + 3σrθ ) + ρ Fθ = 0
r
∂σϕr 1 ∂σϕθ 1 ∂σϕϕ

E
+ +

U
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ

I Q
1
+ (3σϕr + 2σϕθ cot θ) + ρ Fϕ = 0
r

H N
TE C
LY
PO
O LE
ÉC
134 Chapitre VIII - Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
Exercices

Y T EC
POL
Dans tous les énoncés suivants, l’état initial du système étudié est supposé naturel .

E
O L
VIII.1 - Étudier l’équilibre d’un solide constitué d’un matériau homogène, linéaire-

ÉC
ment élastique, isotrope, soumis sur tout son contour à des efforts de surface normaux
T d = −p n (p constante), en l’absence de forces de masse, dans l’hypothèse des petites
perturbations.

Éléments de réponse :
Méthode des contraintes :
σ = −p 1l ,
ξ = −p x (1 − 2ν)/E + déplacement rigidifiant.

U E
IQ
(Cf. chapitre IX, § 6.3).

H N
EC
VIII.2 - Étudier, dans l’hypothèse des petites perturbations, l’équilibre d’un solide

T
constitué d’un matériau homogène, linéairement élastique, isotrope, immergé et im-

LY
mobile dans un fluide de même masse volumique (ρ) que lui, dans un champ de forces

PO
de masse uniforme (pesanteur).

O L E
ÉC
Éléments de réponse :
• Efforts sur le solide :
au contour T d = ρ g z n (cf. Ex. V.2),
forces de masse F = −ρ g ez (z verticale ascendante).
• Méthode des contraintes :
1 − 2ν 1 − 2ν
σ = ρ g z 1l , ξ = ρ g z (xex + yey ) + ρ g (z 2 − x2 − y 2 )ez .
E 2E
Commentaire.
L’intégration du champ de déformation pour obtenir ξ est identique à celle faite dans Ex.
II.10. En particulier une plaque mince horizontale est déformée en calotte sphérique dont la
concavité est tournée vers z < 0.

VIII.3 - Essai œdométrique. Un bloc cylindrique de section S et de hauteur


U E
`, constitué d’un matériau homogène, linéairement élastique, isotrope, est placé à

N I Q
H
l’intérieur d’un conteneur cylindrique indéformable de même section. On suppose que

TE C
le contact entre le bloc et le conteneur est sans frottement, et on néglige les forces
de masse. Un piston indéformable agissant sans frottement sur la surface supérieure

LY
du bloc est soumis à un déplacement vertical descendant d’amplitude δ, le conteneur

PO
étant immobile. Dans l’hypothèse des petites perturbations, déterminer les champs

LE
de déplacement et de contrainte dans le bloc élastique ainsi que le torseur des efforts

O
extérieurs à exercer sur le piston pour obtenir l’enfoncement δ.

ÉC
Exercices 135

U E
N IQ
Éléments de réponse :

EC H
Y T
• Méthode des déplacements :

POL
ξ = −δ(z/`) ez
σ = −p ez ⊗ ez − q(ex ⊗ ex + ey ⊗ ey )

O L E p=E
δ 1−ν
= (λ + 2µ)
δ
, q=E
δ ν
.

ÉC
` (1 + ν)(1 − 2ν) ` ` (1 + ν)(1 − 2ν)
• On doit exercer des efforts extérieurs équivalents à une force verticale descendante ap-
pliquée au centre de S et d’intensité Q = p S .
Commentaire.
Cet exercice schématise l’essai œdométrique utilisé en mécanique des sols.

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
VIII.4 - Étudier, dans l’hypothèse des petites perturbations, l’équilibre d’un solide

O L
constitué d’un matériau homogène, linéairement élastique, orthotrope, soumis sur

ÉC
tout son contour à des efforts de surface normaux de la forme T d = −p n (p constante),
en l’absence de forces de masse. Cas du matériau orthotrope de révolution et du
matériau à symétrie cubique.

Éléments de réponse :
• Méthode des contraintes en suivant la démarche de la figure 8 où (4.2)−1 est remplacée
par la loi de comportement du matériau linéairement élastique, orthotrope.
σ = −p 1l
1 − ν12 − ν13 1 − ν21 − ν23 1 − ν31 − ν32
ξ = −p ( )xa a − p ( )xb b − p( )xc c
E1 E2 E3
+ déplacement rigidifiant.

U E
I Q
(a , b , c : vecteurs unitaires du repère d’orthotropie).

N
• Avec le matériau orthotrope de révolution : même σ et
1−ν ν0 1 − 2ν 0

C H
TE
ξ = −p ( − 0 )(xa a + xb b) − p ( )xc c + déplacement rigidifiant.
E E E0

Y
• Avec le matériau à symétrie cubique (Ex. VII.7) pour lequel
εaa =
1
E
ν

PO L
σaa − (σbb + σcc ) et permutation circulaire sur a, b, c,
E

LE
1
εab = σab et permutation circulaire sur a, b, c,

O
2G
on a :

ÉC
même champ σ et
ξ = −p x (1 − 2ν)/E + déplacement rigidifiant, comme pour le matériau isotrope (Ex.
VIII.1).
136 Chapitre VIII - Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
H
VIII.5 - Torsion d’une barre de section elliptique. Étudier, dans l’hypothèse des

EC
petites perturbations, la torsion d’une barre cylindrique de hauteur ` dont la section

Y T x2 y 2
droite est elliptique d’équation 2 + 2 − 1 = 0, constituée d’un matériau homogène

POL
a b
linéairement élastique isotrope. (Le problème est posé comme au paragraphe 7.1).

O L E
ÉC
Éléments de réponse :
a2 b2 x2 y2
• ψ1 = −K ( + 2 ) est solution de (7.46, 7.48) ;
a2 + b2 a2 b
ψ = (x2 − y 2 )(a2 − b2 )/2(a2 + b2 ) , ϕ = −x y (a2 − b2 )/(a2 + b2 )
f = ϕ + iψ = i (x + iy)2 (a2 − b2 )/2(a2 + b2 ) .
ξx = −α z y , ξy = α z x , ξz = −α x y (a2 − b2 )/(a2 + b2 ) .
J = πa3 b3 /(a2 + b2 )
y x
σzx = −2 C , σzy = 2 C
πab3 πa3 b
Å 2 ã1/2
|τ | =
2C x
+ 4
y2

U E
est maximale sur le contour de la section, aux extrémités du

IQ
πab a4 b

N
petit axe.
La limite initiale d’élasticité de la barre est :
C0 =
σ0 k

EC H
πa b2 avec le critère de Tresca et C0 = πa b2 avec le critère de von Mises.

T
4 2

Y
• Les lignes de cisaillement (ψ1 = Cte) sont les ellipses homothétiques du contour de la

L
PO
section par rapport au centre de celle-ci.

E
Commentaire.

L
La fonction ϕ donne (au facteur C/J près) le gauchissement de la section, dont le signe est

ÉC O
alterné suivant les quadrants du plan (x, y).

On notera que la contrainte de cisaillement maximale dans la pièce se produit au contour


de la section aux extrémités du petit axe contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer à
partir de la solution pour la section circulaire où | τ | est proportionnelle au rayon-vecteur.

VIII.6 - Torsion d’un tube. Étudier, dans l’hypothèse des petites perturbations, la
torsion d’un tube cylindrique (profil creux fermé) dont la section droite est limitée par
x2 y 2 x2 y 2
les ellipses concentriques homothétiques 2 + 2 −1 = 0 (extérieure), 2 + 2 −m2 = 0
a b a b
(0 < m < 1, intérieure), et qui est constitué d’un matériau homogène, linéairement
élastique, isotrope.

U E
Éléments de réponse :

N I Q
H
• La section droite n’est pas simplement connexe. On aborde la solution par la méthode
des déplacements.

TE C
La fonction de gauchissement ϕ trouvée en Ex. VIII.5 est encore solution de (7.10) et

LY
(7.12) ici : on vérifie qu’elle satisfait (7.12) sur l’ellipse frontière intérieure de la section

PO
droite.
Champ de déplacement identique à Ex. VIII.5, en fonction de la rotation différentielle

LE
α.

O
a3 b3
(1 − m4 )

ÉC
J=π 2
a + b2
y x
σzx = −2 C σzy = 2 C 3 .
πab3 (1 − m4 ) πa b(1 − m4 )
| τ | est maximale sur le contour extérieur de la section, aux extrémités du petit axe.
Exercices 137

U E
N IQ
H
Commentaire.

EC
Le raisonnement ci-dessus se généralise pour la torsion des tubes cylindriques dont le contour

T
intérieur coïncide avec une ligne de cisaillement de la section supposée pleine.

Y
POL
VIII.7 - Torsion d’une barre à section triangulaire. Étudier, dans l’hypothèse

E
des petites perturbations, la torsion d’une barre cylindrique constituée d’un matériau

O L
homogène linéairement élastique isotrope, et dont la section droite est un triangle

ÉC
équilatéral de hauteur 3a.

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
Éléments de réponse :
1
• La solution s’obtient à partir de f = ϕ + iψ = (x + iy)3 :
6a
1 x2 + y 2 1 3
ψ= (3x2 y − y 3 ) , ψ1 = K(ψ − ) satisfait (7.46, 7.48) ; ϕ = (x − 3xy 2 ).

6a 2 6a
9 3 4 5C x −y
2 2 5C −xy
J= a , σzx = √ ( − y) , σzy = √ ( + x).
5 9 3 a4 2a 9 3 a4 a
• La contrainte de cisaillement | τ | a pour module :
5C
|τ | = √ ((x2 + y 2 )2 + 4a2 (x2 + y 2 ) − 4ay(3x2 − y 2 ))1/2 .
18 3 a5
La recherche du maximum de | τ | sur la section, plus commode en coordonnées polaires,
montre que | τ | est maximale sur le contour √ 3aux points les plus proches de O (pieds des

E
hauteurs). On √ trouve : | τ | = 5 C/6 3 a . La limite initiale
√ d’élasticité de la barre

U
max

Q
3 3 3 6 3 3

I
est : C0 = a σ0 , avec le critère de Tresca et C0 = a k avec le critère de von

N
5 5
Mises.

C H
TE
Commentaire.
On remarque le gauchissement de la section droite donné par la fonction ϕ (au facteur C/J

LY
près) : son signe est alterné dans les régions limitées par les hauteurs du triangle.

PO
O LE
ÉC
138 Chapitre VIII - Évolutions et équilibres thermoélastiques

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
Torsion de barres à sections elliptique, carrée, rectangulaire :
dessins originaux de A. Barré de Saint Venant (1855).
(Document communiqué par la Bibliothèque de l’École polytechnique)

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
ÉCOL
Chapitre IX

Quelques thèmes classiques


en élasticité tridimensionnelle
U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
MOTS CLÉS

Traction-compression.
Flexion circulaire. Flexion normale. Flexion déviée.
Flexion composée.

E
Moment de flexion.
Axe neutre.

I Q U
N
Fibre moyenne. Courbure.
Problème de Saint Venant.

C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
139
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle 141

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
L
En bref...
O
ÉC
Quatre problèmes d’équilibre élastique isotherme pour des solides
constitués d’un matériau homogène isotrope sont présentés. L’état initial
du système sous chargement nul pris comme référence est, dans tous les
cas, supposé naturel.

U E
IQ
Traction - compression d’une barre cylindrique. La solution, obtenue

N
pour des conditions aux extrémités spécifiées, est étendue par le principe

EC H
de Saint Venant à la partie courante d’une barre suffisamment élancée
dont les torseurs des efforts appliqués aux extrémités se réduisent chacun

Y T
à une force, parallèle à l’axe de la barre, exercée au centre de la section.

L
PO
Le champ de contrainte solution est uniforme : il est uniaxial, de traction
ou de compression, parallèle à la barre. Le champ de déplacement, dans

L E
le cas de la traction par exemple, met en évidence l’allongement de la

O
ÉC
barre proportionnel à la longueur de celle-ci et à la force appliquée, et la
contraction transversale, constante le long de la barre et proportionnelle
à la force de traction (section 2).

Flexion normale d’une barre cylindrique. La solution, établie pour des


conditions aux limites précises, est étendue par le principe de Saint Ve-
nant à la partie courante d’une barre suffisamment élancée à laquelle sont
appliqués des efforts aux extrémités dont les torseurs se réduisent chacun
à un moment porté par un axe principal d’inertie de la section droite. Le
champ de contrainte est uniaxial de traction et de compression parallèle
à la barre ; il est invariant par translation le long de la barre ; il varie li-
néairement dans la section droite et s’annule sur l’axe neutre qui coïncide
avec l’axe d’inertie portant le moment de flexion appliqué. Le champ de
U E
I
déplacement met en évidence que les sections droites demeurent planes et

N Q
H
orthogonales aux fibres dont les déformées sont circulaires et orthogonales

TE C
au moment de flexion. La rotation différentielle des sections droites autour
de l’axe neutre, et la courbure des fibres déformées, sont proportionnelles

LY
au moment de flexion appliqué (section 3).

PO
LE
La combinaison linéaire des solutions obtenues pour des moments de
flexion portés par l’un ou l’autre des axes d’inertie principaux de la section

ÉC O
droite permet de résoudre le problème de la flexion pour un moment de
direction quelconque. La solution présente les mêmes propriétés de linéa-
rité. Les sections droites demeurent planes et orthogonales aux déformées
142 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
des fibres qui sont circulaires. En revanche, l’axe neutre, sur lequel s’an-

EC
nule le champ de contrainte et autour duquel tourne la section droite, ne

T
coïncide plus, en général, avec la direction du moment de flexion appliqué.

Y
POL
La flexion est déviée (section 4).

E
Ces problèmes sont résolus par la méthode des contraintes.

O L
ÉC
Le problème de l’équilibre d’une enveloppe sphérique soumise à des
pressions intérieure et extérieure uniformes est résolu par la méthode des
déplacements. La solution est à symétrie sphérique : le champ de dépla-
cement est radial et le champ de contrainte admet en chaque point la
direction radiale et les directions orthoradiales pour directions principales
(section 6).

Le problème de l’équilibre d’un tube cylindrique sous pressions inté-

E
rieure et extérieure uniformes est résolu de manière analogue. La solution

U
est à symétrie cylindrique : le champ de déplacement a une composante

IQ
radiale fonction de la distance à l’axe du tube et une composante paral-

N
H
lèle au tube proportionnelle à la cote ; le champ de contrainte admet, en

EC
chaque point, pour directions principales les directions de la base locale

LY T
des coordonnées cylindriques (section 7).

E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle 143

U E
N IQ
EC H
Principales notations

Y T
E POL
L
Notation Signification 1ère formule

ÉC O X résultante sur la section droite (2.20)


X0+ , X0− limites initiales d’élasticité de la barre (2.23)
en traction et compression
M moment de flexion § 3.1 et (4.6)
Iy , Iz moments principaux d’inertie (géométrique) (3.2)
de la section droite
Mz composante de M suivant ez
U E
IQ
(3.6)

HN
My composante de M suivant ey (4.1)

TEC
χ courbure des fibres (3.20)
ω(x)
LY
rotation de la section droite

O
(3.25)

P

(Mz )+
0 , (Mz )0 limites initiales d’élasticité de la barre (3.31)

O L E en flexion normale

ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
144 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
EC H
T
1 Présentation générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145

Y
POL
2 Traction-compression d’une barre cylindrique . . . . . . 145
2.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145

O L E 2.2 Forme de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146


2.3 Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

ÉC
2.4 Limite initiale d’élasticité de la barre en traction ou com-
pression simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
2.5 Traction-torsion d’une barre cylindrique . . . . . . . . . 150
3 Flexion normale d’une barre cylindrique . . . . . . . . . 152
3.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
3.2 Forme de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
3.3 Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154

E
3.4 Limite initiale d’élasticité de la barre en flexion normale 159
4 Flexion déviée d’une barre cylindrique . . . . . . . . . . 160

IQ U
4.1 Flexion normale à l’axe Oy . . . . . . . . . . . . . . . . 160

H N
4.2 Flexion déviée : position du problème . . . . . . . . . . 161

EC
4.3 Forme de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

Y T
4.4 Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162

L
PO
5 Flexion composée d’une barre cylindrique . . . . . . . . 163
5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163

O L E
5.2 Solution du problème et commentaires . . . . . . . . . . 163

ÉC
5.3 Problème de Saint Venant . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
6 Équilibre élastique d’une sphère creuse sous pression . . 165
6.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
6.2 Forme de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
6.3 Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
6.4 Limite initiale d’élasticité de la sphère creuse sous pression169
7 Équilibre élastique d’un tube cylindrique sous pression 169
7.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
7.2 Forme de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
7.3 Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . 174

U
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
1 – Présentation générale 145

U E
N IQ
C H
Quelques thèmesEclassiques
L Y T
P O
en élasticité tridimensionnelle
L E
ÉCO
1 Présentation générale
On se propose dans ce chapitre de présenter quelques problèmes classiques d’équi-
libre élastique isotherme linéarisés pour le matériau homogène, isotrope. L’état ini-
tial du système sous chargement nul, pris comme référence, est dans tous les cas
supposé naturel. On s’attachera essentiellement aux aspects suivants :

U E
IQ
– position du problème (notamment : conditions aux limites),

N
– forme de la solution,

EC H
– commentaires éventuels (autres façons de poser le problème, ...),

T
– applications pratiques (notamment : limite d’élasticité initiale du système, ...).

LY
En application du résultat énoncé au chapitre VIII (§ 4.2), compte tenu de l’ho-

®
E PO
mogénéité du matériau constitutif, la solution possède les propriétés de régularité :

O L
ξ continu et continûment différentiable sur Ω ,

ÉC
σ continu et continûment différentiable, par morceaux .
On rappelle, pour les références ultérieures, les équations correspondantes du cha-
pitre VIII qui seront utilisées dans les résolutions :

• équilibre
(1.1) div σ + ρF = 0 sur Ω ,
• équation de Navier
(1.2) (λ + µ) grad(div ξ) + µ div(grad ξ) + ρF = 0 sur Ω ,

• équations de Beltrami (pour grad F = 0)


U E
(1.3) (1 + ν) div(grad σ) + grad( grad(tr σ)) = 0 sur Ω ,
N I Q
C H
TE
dans lesquelles λ et µ, E et ν sont les constantes élastiques du matériau isotrope.

LY
PO
2 Traction-compression d’une barre cylindrique
2.1
O LE
Position du problème

ÉC
On considère une barre cylindrique parallèle à Ox, de section droite S, et de
longueur `. On désigne par S0 et S` les sections d’extrémités (figure 1). L’origine
146 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
O et les directions des axes Oy et Oz sont quelconques dans le plan de S0 (Oxyz

EC
orthonormé).

Y T
E POL
O L
ÉC

Figure 1 – Traction-compression d’une barre cylindrique

U E
IQ
On désigne par ξx , ξy , ξz les composantes du déplacement ξ au point courant M
de la section droite S.
H N
T
Les données ont la forme suivante.

Y EC
• Forces de masse nulles :

PO L
(2.1)

O L E F =0.

ÉC
• Surface latérale libre de contrainte :

(2.2) Td = 0 sur (∂Ω − S0 − S` ) .

• Aux extrémités : S0 et S` sont des surfaces Sξx , STy , STz ,

(2.3) Tyd = 0 , Tzd = 0 sur S0 et S`

(2.4) ξxd = 0 sur S0

(2.5) ξxd = δ sur S`

U E
Q
où δ est la donnée cinématique du problème.

N I
2.2 Forme de la solution
C H
LY
Résolution par la méthode des contraintes.
TE
PO
Champ de contrainte uniaxial homogène de la forme :

(2.6)
O LE σ = σ ex ⊗ ex

ÉC
(ou encore σxx = σ, autres σij = 0 dans le repère indiqué), où σ est un paramètre à
déterminer en fonction des données du problème.
2 – Traction-compression d’une barre cylindrique 147

U E
N IQ
H
Il satisfait évidemment les conditions (2.2) et (2.3), les équations d’équilibre (1.1)

EC
compte tenu de (2.1) et les équations de Beltrami (1.3)(1) .

Y T
POL
Le champ de déformation associé par la loi de comportement élastique linéaire,
isotrope, est homogène mais n’est pas uniaxial :

(2.7)

O L E σ σ
ε = ex ⊗ ex − ν (ey ⊗ ey + ez ⊗ ez )
E E

ÉC
σ σ
ou encore εxx = , εyy = εzz = −ν , autres εij = 0.
E E
L’intégration du champ ε donne le champ de déplacement ξ :
σ σ
(2.8) ξ= x ex − ν (y ey + z ez ) + λ + ω ∧ x
E E
où λ et ω sont respectivement les vecteurs translation et rotation d’un déplacement

E
rigidifiant arbitraire dans l’hypothèse des petites perturbations (H.P.P.).

Les conditions aux limites (2.4) et (2.5) imposent


IQ U
(2.9) λ . ex = 0 ,
H
ω = ω ex
N
T EC
et déterminent la valeur du paramètre σ en fonction de la donnée δ :

Y
(2.10)
PO L δ
`
.
σ=E

L E
On obtient finalement, pour le champ de contrainte :

O
ÉC
(2.11) σ=E
δ
e ⊗ ex
` x

et pour le champ de déformation


δ δ
(2.12) ε=e ⊗ ex − ν (ey ⊗ ey + ez ⊗ ez ) .
` x `
Le champ de déplacement est déterminé à une translation parallèle à Oyz et une
rotation (H.P.P.) autour de Ox près :

U E
Q
δ

I
(2.13) ξ = (x ex − ν(y ey + z ez ))

N
`

C H
TE
Ce champ est univoque même si la section droite S de la barre n’est pas simplement

LY
connexe, c’est-à-dire qu’il satisfait alors la condition de fermeture (chapitre II, § 6.3 ;

PO
chapitre VIII, § 6.1).

LE
(1) Suivant la présentation classique de ce problème on fait ici référence aux équations de Beltrami.

O
Celles-ci sont trivialement satisfaites car le champ de contrainte est constant. On peut bien évidem-

ÉC
ment se dispenser d’invoquer ces équations et résoudre le problème en appliquant directement les
schémas de résolution de la figure 8 du chapitre VIII : compte tenu de l’homogénéité de la barre,
le champ de déformation ε associé à σ par la loi de comportement élastique est uniforme et donc
intégrable.
148 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
2.3 Commentaires

T EC
Interprétation physique du module de Young et du coefficient de Poisson

Y
POL
Le problème étudié modélise l’expérience de traction simple (chapitre VII, § 2.2).

E
On voit que le champ de contrainte étant uniaxial homogène, le champ de déformation

L
est également homogène mais n’est pas uniaxial.

O
ÉC On note que la solution obtenue est valable quelle que soit la forme de la section
droite S de la barre, simplement connexe ou non.

Le coefficient de Poisson caractérise les déformations transversales dans cette expé-


rience tandis que le module de Young mesure le rapport entre sollicitation et réponse
axiales :
δ
(2.14) σxx = σ = E = E εxx
`

U E
IQ
(2.15) εyy = εzz = −ν εxx .

H N
EC
On remarque la présence du signe « moins » dans (2.15). Dans la pratique l’ex-

T
périence montre que les valeurs négatives de ν sont exceptionnelles (cf. chapitre VII,

LY
§ 5.5), c’est-à-dire que les déformations principales dans le plan Oxy sont habituelle-

PO
ment du signe contraire de celui de la déformation selon Ox : il y a raccourcissement

E
selon Oy et Oz s’il y a allongement selon Ox (le résultat est vrai pour toute direction

O L
du plan Oyz car toutes les directions y sont principales pour ε et correspondent à la

ÉC
même valeur propre égale à −ν εxx ).

On a établi au chapitre II (§ 4.2) la formule de transport d’une surface orientée qui s’écrit,
en introduisant le déplacement ξ et compte tenu des hypothèses de linéarisation :

(2.16) da = (1 + tr ε)(1l − t grad ξ) . dA

soit ici :
δ δ
(2.17) da = (1 + (1 − 2ν) )(1l − (ex ⊗ ex − ν ey ⊗ ey − ν ez ⊗ ez )) . dA .
` `
La transformation est homogène. On applique la formule (2.17) à une section droite pour
laquelle A = Sex , on obtient :

(2.18)
δ
a = S ex (1 − 2 ν ) ,
U E
I Q
`

N
sur laquelle on voit que la section droite initiale, qui reste plane puisque la transformation

C H
est homogène, demeure parallèle à Oyz (évident sur (2.13)), et que la variation relative de

TE
section est :

Y
a−A δ

L
(2.19) = −2 ν .

PO
A `
Puisque, dans la pratique, ν est positif cela implique que, en traction, l’aire de la section

LE
droite diminue, et qu’en compression elle augmente.

ÉC O
On rappelle que la variation relative de volume (linéarisée) est (Ω − Ω0 )/Ω0 = div ξ = tr ε ,
δ
égale ici à (Ω − Ω0 )/Ω0 = (1 − 2 ν) , qui est donc toujours du signe de δ puisque ν ≤ 1/2 (cf.
`
chapitre VII, § 5.5) : il y a augmentation de volume en traction et diminution en compression.
2 – Traction-compression d’une barre cylindrique 149

U E
N IQ
H
Efforts surfaciques sur les extrémités S0 et S`

T EC
Les efforts surfaciques sur S0 et S` sont uniformément répartis et l’on a, pour le

Y
POL
δ δ
vecteur contrainte : T = E ex sur S` et T = −E ex sur S0 .
` `

L E
Le torseur des efforts surfaciques appliqués sur S` est celui d’une force (résultante)

O
parallèle à Ox appliquée au centre(2) de la section :

ÉC
(2.20) X = SE
δ
e
` x
sur S`

(force égale et opposée appliquée au centre de S0 ).

On retiendra la relation :

(2.21)
X
=E
δ
U E
IQ
S `

H N
EC
Autres façons de poser le problème

LY T
E PO
O L
ÉC
Figure 2 – Traction-compression d’une barre cylindrique : application du principe de
Saint Venant

Compte tenu des résultats précédents et du théorème d’unicité, les mêmes champs
σ , ε et ξ seront obtenus si l’on pose le problème en remplaçant les conditions (2.4) et
(2.5) sur S0 et S` par les suivantes.
U E
N I Q
S0 et S` sont aussi des surfaces STx ; le vecteur T est donc complètement donné
sur S0 et S` et l’on suppose que ces données sont :
C H
TE

 T d = X ex
Y

L
sur S`

PO
(2.22) S
 X
 T d = − ex sur S0

LE
S

ÉC O
efforts surfaciques uniformes sur les extrémités, avec X défini par (2.21).
(2) appelé aussi « centre d’inertie géométrique » ou plus simplement « centre d’inertie » sans

qu’aucune considération de masse n’intervienne ici.


150 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
Enfin, en appliquant le principe de Saint Venant (chapitre VIII, § 8), on ad-

EC
met que la solution ci-dessus demeure valable, aux effets d’extrémités près, pour une

T
barre suffisamment élancée si l’on applique à l’extrémité S` (respectivement S0 ) des

Y
POL
efforts surfaciques dont le torseur est celui d’une force X (resp. −X ), parallèle à Ox,
appliquée au centre de S` (resp. de S0 ) (figure 2).

O L E
ÉC
2.4 Limite initiale d’élasticité de la barre en traction ou
compression simple
La problématique est identique à celle exposée au chapitre VIII (§ 7.7) à propos
de la torsion d’une barre cylindrique. L’analyse est simplifiée par l’homogénéité du
champ de contrainte (2.6) de traction simple ou de compression simple.

On désigne par σ0+ et σ0− respectivement les limites initiales d’élasticité du maté-

E
riau constitutif isotrope, homogène, en traction simple et en compression simple. Les
limites initiales d’élasticité de la barre sont alors :

IQ U
N
®

H
X0+ = σ0+ S en traction

EC
(2.23)
−X0− = −σ0− S en compression ;

LY T
• avec le critère de Tresca (chapitre VI, § 4.3) :

E PO X0+ = X0− = σ0 S
L
(2.24)

ÉC O
• avec le critère de von Mises (chapitre VI, § 4.4) :

(2.25) X0+ = X0− = k 3S .

2.5 Traction-torsion d’une barre cylindrique


Le principe de superposition (chapitre VIII, § 3.4) permet, à partir des résultats
précédents et de ceux établis au chapitre VIII (section 7) pour le problème de la
torsion, d’obtenir la solution du problème de traction (ou compression) et torsion
simultanées d’une barre cylindrique.

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Figure 3 – Traction (ou compression) et torsion d’une barre cylindrique
2 – Traction-compression d’une barre cylindrique 151

U E
N IQ
H
Le couple de torsion C est ici porté par l’axe Ox (figure 3) et les formules du

EC
chapitre VIII (section 7) sont à adapter en conséquence. On obtient ainsi, par super-
position :

Y T
POL
• pour le champ de contrainte
(2.26)

O L EC ∂ϕ C ∂ϕ X

ÉC
σ= ( − z)(ey ⊗ ex + ex ⊗ ey ) + ( + y)(ez ⊗ ex + ex ⊗ ez ) + ex ⊗ ex
J ∂y J ∂z S
• et pour le champ de déplacement
C X
(2.27) ξ= (xy ez − xz ey + ϕ(y, z) ex ) + (x ex − ν(y ey + z ez )) .
µJ ES
Le chargement du système est défini par les deux paramètres X (force axiale) et C (couple
de torsion). La frontière initiale d’élasticité de la barre est engendrée par les valeurs de ces

E
paramètres pour lesquelles le critère de limite initiale d’élasticité du matériau est atteint pour

U
la première fois en un point de la barre. L’état de contrainte étant plus complexe que dans les

IQ
exemples étudiés précédemment, on se bornera à considérer les cas particuliers des critères

N
de limite d’élasticité de Tresca et de von Mises.

EC H
En se plaçant en chaque point de la section dans la base orthonormée liée aux lignes de

T
cisaillement, décrite au chapitre VIII (§ 7.7), σ est de la forme :
(2.28)
LY
σ = | τ | (eτ ⊗ eν + eν ⊗ eτ ) + σxx ex ⊗ ex

E PO | C | ∂ϕ

L
∂ϕ
(2.29) |τ | = (( − z)2 + ( + y)2 )1/2 .

O
J ∂y ∂z

ÉC
Les contraintes principales, obtenues par exemple au moyen de la théorie des cercles de Mohr
(chapitre VI, § 3.2), s’écrivent :
σxx σ2
(2.30) σI , σIII = ± ( xx + | τ |2 )1/2 , σII = 0
2 4
d’où, pour l’application du critère de Tresca :
(2.31) 2
f (σ) = (σxx + 4 | τ |2 )1/2 − σ0 .
Le déviateur s de σ s’écrit dans la même base orthonormée :
1
(2.32) s = − σxx 1l + | τ | (eτ ⊗ eν + eν ⊗ eτ ) + σxx ex ⊗ ex
3
d’où, pour l’application du critère de von Mises :
2

E
σxx
(2.33) f (σ) = ( + | τ |2 )1/2 − k .

U
3

I Q
On voit, puisque σxx est constant sur la section S, que pour déterminer la frontière initiale

N
d’élasticité on doit, comme dans le cas de la torsion pure, déterminer le (les) point(s) où

H
la contrainte de cisaillement (qui ne dépend que de C) est maximale en valeur absolue. La

C
TE
frontière initiale d’élasticité de la barre est alors l’ellipse du plan (X , C) définie par :
• avec le critère de Tresca

LY
X2 C2

PO
(2.34) + 4 A2 2 = σ02 ,
S2 J

LE
• avec le critère de von Mises
X2 C2

O
(2.35) + 3 A2 2 = 3 k 2 ,

ÉC
S 2 J
∂ϕ ∂ϕ
2
où A désigne la valeur de ( −z) +(
2 2
+y) au(x) point(s) où la contrainte de cisaillement
∂y ∂z
est maximale.
152 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
3 Flexion normale d’une barre cylindrique
3.1 Position du problème E C
Y T
P OL
L E
ÉCO

Figure 4 – Flexion normale d’une barre cylindrique

U E
N IQ
H
La barre étudiée est identique à celle du paragraphe 2.1. L’origine O des axes dans

EC
le plan S0 est placée au centre d’inertie de S0 , et les axes Oy et Oz sont dirigés

toute section S :
LY T
suivant les axes principaux d’inertie (3) de S0 . On a donc les égalités, valables sur

PO
Z Z Z
(3.1)

O L E y da = 0 ,
S
z da = 0 ,
S
y z da = 0 .
S

ÉC
On définit les moments d’inertie principaux de la section S :
Z Z
2
(3.2) Iy = z da , Iz = y 2 da .
S S

Les données du problème sont supposées de la forme suivante.


• Forces de masse nulles :

(3.3) F =0 sur Ω .
• Surface latérale libre de contrainte :

U E
Q
(3.4) Td = 0 sur (∂Ω − S0 − S` ) .

N I
H
• Aux extrémités : S0 et S` sont des surfaces STx , STy , STz avec

Tyd = 0 ,
TE
Tzd = 0 sur S0 et S` , C
Y
(3.5)

PO L
tandis que les données sur Tx demeurent incomplètes comme pour le problème

LE
de la torsion (chapitre VIII, § 7.1). On suppose, outre (3.5), que les efforts
surfaciques T d donnés sur S` forment un torseur de résultante nulle et dont le

ÉC O
moment est porté par Oz, et d’intensité Mz :
(3) Comme dans la section 2, aucune considération relative à la masse n’intervient ici. Il s’agit à

proprement parler de l’inertie géométrique de la section.


3 – Flexion normale d’une barre cylindrique 153

U E
N IQ
H
(3.6) [O , 0 , Mz ez ] .

T EC
Le torseur des efforts surfaciques donné sur S0 lui est opposé. Le moment

Y
POL
M = Mz ez est appelé moment de flexion appliqué à l’extrémité S` (4) de
la barre.

3.2 L E
O de la solution
Forme

ÉC Résolution par la méthode des contraintes.

Champ de contrainte uniaxial, fonction linéaire de la coordonnée y, de la


forme :

(3.7) σ = α y ex ⊗ ex ,

E
où α est un paramètre à déterminer en fonction des données du problème.

IQ U
Il satisfait évidemment les conditions (3.4) et (3.5), les équations d’équilibre (1.1)
avec (3.3), et les équations de Beltrami (1.3) (5) .
H N
T EC
Pour la condition (3.6), on voit par exemple que les efforts surfaciques sur S`

Y
L
correspondant à (3.7) sont :

(3.8)
E PO
T (x) = α y ex sur S` ;

O L
ÉC
compte tenu de la position de O (centre d’inertie de S0 ) et du choix des axes Oy et Oz,
on déduit de (3.1) et (3.2) que le torseur de ces efforts surfaciques est de résultante
nulle et a son moment porté par Oz égal à :
Z
−ez α y 2 da = −α Iz ez ,
S

c’est-à-dire qu’il s’écrit :

(3.9) [O , 0 , −α Iz ez ] ;

σ satisfait donc bien (3.6) et le paramètre α est déterminé en fonction de la donnée

E
Mz par :
α = −Mz /Iz .

I Q U
D’où :

H N
Mz
TE C
(3.10) σ=−
LY
y ex ⊗ ex

PO
Iz

O LE
(4) On applique à nouveau la méthode « semi-inverse » de Barré de Saint Venant à qui l’on doit la

ÉC
solution de ce problème (1856).
(5) Sans invoquer les équations de Beltrami, on remarque qu’en raison de l’homogénéité de la barre

le champ de contrainte ε associé au champ σ dépend linéairement des coordonnées cartésiennes et


qu’il est donc intégrable.
154 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
Le champ de déformation associé par la loi de comportement élastique linéaire,

EC
isotrope, est :

Y T Mz

POL
(3.11) ε=− y (ex ⊗ ex − ν(ey ⊗ ey + ez ⊗ ez )) ,
EIz

L E
fonction linéaire de la coordonnée y. Son intégration donne le champ de déplacement

O
ÉC
ξ, fonction quadratique des coordonnées :

Mz
(3.12) ξx = − yx
E Iz
Mz x2 y2 − z 2
(3.13) ξy = ( +ν )
E Iz 2 2

(3.14) ξz = ν
Mz
yz
U E
IQ
E Iz

H N
EC
Ce champ de déplacement est déterminé à un déplacement rigidifiant (H.P.P.)

LY
(condition de fermeture satisfaite).T
près. Il est valable même si la section droite de la barre n’est pas simplement connexe

E PO
3.3
L
Commentaires
O
ÉC
Forme du champ de contrainte

La solution trouvée correspond à un champ de contrainte uniaxial selon Ox. Le


« profil des contraintes », c’est-à-dire la distribution de la composante σxx , est linéaire
en fonction de y et indépendant de la section droite considérée (figure 5). Si Mz est
positif, σxx est négative pour y > 0 et positive pour y < 0 : il y a compression
et raccourcissement (εxx < 0) des fibres (parallèles à Ox) supérieures, traction et
allongement (εxx > 0) des fibres inférieures.

En désignant par G le centre d’inertie de la section droite courante, l’axe Gz est


appelé axe neutre de S dans la flexion considérée : il sépare dans S la zone des fibres
comprimées de celle des fibres tendues.
U E
Distribution des efforts surfaciques sur S0 et S`
N I Q
C H
TE
Les distributions de Tx sur S0 et S` s’obtiennent à partir de (3.10), ce qui précise
les données Txd , laissées incomplètes par (3.6), auxquelles correspond rigoureusement
la solution du paragraphe 3.2 :
LY

PO
Mz

LE

 Txd =
 y sur S0

O
Iz

ÉC
(3.15)

 M
 Txd = − z y sur S` .
Iz
3 – Flexion normale d’une barre cylindrique 155

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC Figure 5 – Flexion normale d’une barre cylindrique : axe neutre, profils des contraintes
σxx et des déformations εxx

Respect de l’hypothèse des petites perturbations

E
L’hypothèse des petites perturbations exige, on le sait, l’hypothèse de la transfor-

U
IQ
mation infinitésimale. Il est aisé de valider cette dernière sur les expressions (3.12) à

N
(3.14) du champ de déplacement ξ , ce qui met en évidence les conditions :

| Mz | | Mz |
EC H | Mz |
(3.16)
E Iz
|x|  1 ,

LY T E Iz
|y|  1 ,
E Iz
|z|  1 sur Ω .

E PO
En désignant par D le diamètre (maximal) de la section droite de la barre, les condi-
tions (3.16) limitent l’intensité du moment Mz qui peut être appliqué dans le respect

O L
de l’hypothèse de la transformation infinitésimale :

ÉC
(3.17) |Mz |  E Iz /` et |Mz |  E Iz /D .

Les conditions (3.17) ne suffisent pas à assurer le respect de l’hypothèse des petites
perturbations : il convient en effet de valider aussi l’hypothèse des petits déplacements
(chapitre VIII, § 2.1).

Pour les barres considérées dans la pratique, le diamètre (maximal) D de la section


droite est habituellement petit devant la longueur ` : le rapport `/D (appelé élance-
ment) est, par exemple, compris entre 10 et 100. On peut supposer par ailleurs (sans
en faire une règle générale) que le diamètre de la section droite, mesuré dans toutes
les directions du plan Oyz, est du même ordre de grandeur que D. On voit alors que

U E
I Q
le point crucial pour la validation de l’hypothèse des petits déplacements réside dans

N
Mz x2
de (3.13). |Mz | est limité par la condition
H
le terme

C
E Iz 2

(3.18) |Mz |
`2

LY « petit » TE
PO
2E Iz

LE
qui reste à quantifier par rapport à une longueur significative pour le problème étudié :

O
une référence à un pourcentage de la longueur ` de la barre rejoint (3.17), en revanche,

ÉC
une référence au diamètre de la barre par exemple fournit une condition nouvelle. Le
cas de la section droite mince ou étroite introduit aussi, à travers (3.13) et (3.14),
d’autres limitations.
156 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
Déformée de la fibre moyenne

T EC
L’axe Ox, lieu des centres d’inertie des sections droites est appelé fibre moyenne

Y
POL
de la barre. Les équations de sa déformée se déduisent de (3.12) à (3.14). Puisque
dans l’état initial on a y = z = 0, elles s’écrivent :

O
(3.19)
L E y=
Mz x2
, z=0.

ÉC
E Iz 2
L’hypothèse de transformation infinitésimale (3.17) étant satisfaite, la parabole
d’équation (3.19) est confondue avec son cercle osculateur en O dont le rayon de
courbure est égal à E Iz /Mz . Pour cette raison on dit classiquement que la fibre
moyenne est transformée en son cercle tangent en O et de courbure

Mz

E
(3.20) χ=
E Iz

IQ U
H N
Ce résultat peut être perçu en s’appuyant sur les propriétés de la solution construite au

EC
paragraphe 3.2 : indépendance des champs de contrainte et de déformation vis-à-vis de x.

T
En effet, on peut alors changer la section S0 dans laquelle est prise l’origine des coordonnées

Y
et sur laquelle sont appliquées les données T d (3.5 et 3.15) : le problème posé n’est pas

PO L
modifié et le champ de déplacement solution, écrit avec les formules (3.12) à (3.14) à partir
de cette nouvelle origine, doit être identique à celui trouvé précédemment à un déplacement

E
rigidifiant près. Il s’ensuit que la courbure de la déformée de la fibre moyenne est la même

L
dans la nouvelle section S0 et dans l’ancienne, c’est-à-dire que cette courbure est constante

ÉC O
le long de la barre.
Forme du champ de déplacement

On remarque que dans le champ défini par (3.12) à (3.14) on a :

(3.21) ξx = 0 sur S0 ;

autrement dit : il n’y a déformation de S0 que dans le plan Oyz. La section droite S0
reste donc plane.

Il en va de même pour toutes les sections droites. En effet la formule de transport


d’un élément de surface (chapitre II, § 4.2) s’écrit après linéarisation :

(3.22) da = (1 + tr ε)(1l − t grad ξ) . dA


U E
d’où ici, compte tenu de (3.16) :
N I Q
C H
TE
(3.23)
Mz Mz
da = (1 − y(1 − 2 ν)) dA +
LY
(y ex ⊗ ex − ν y(ey ⊗ ey + ez ⊗ ez ) − x ex ⊗ ey

PO
E Iz E Iz
x ey ⊗ ex − ν z ey ⊗ ez + νz ez ⊗ ey ) . dA .

LE
+

(3.24) ÉC O
Appliquée à un élément de section droite pour lequel dA = dS ex , cette formule donne

da = dS ( (1 + 2 ν
Mz
y) ex +
Mz
xe ) ,
E Iz E Iz y
3 – Flexion normale d’une barre cylindrique 157

U E
N IQ
H
qui montre, compte tenu de (3.17), que le vecteur normal unitaire à l’élément d’aire

EC
dA à l’abscisse x subit une rotation infinitésimale autour de l’axe ez , indépendante

T
de sa cote y et proportionnelle à x, dont le vecteur rotation est :

Y
POL
Mz
(3.25) ω(x) = ω(x) ez = x ez .

E
E Iz

O L
ÉC
Le coefficient de proportionnalité est appelé rotation différentielle de la section :
dω(x) Mz
(3.26) = .
dx E Iz
En particulier, la rotation de la section d’extrémité S` est :
Mz `
(3.27) ω(`) = .
E Iz
On déduit aussi de (3.24) l’aire de l’élément de surface da :
U E
Mz
N IQ
H
(3.28) da = dS(1 + 2ν y) ;

EC
E Iz

LY T
on remarque que la variation d’aire est indépendante de la coordonnée x. Ce dernier
point illustre un résultat plus général qui apparaît sur les formules (3.13) et (3.14) :

PO
toutes les sections droites se déforment dans leur plan de manière iden-
tique.

O L E
ÉC
L’expression (3.11) du champ de déformation ε met en évidence que les directions
Ox, Oy, Oz sont principales : il n’y a donc pas de glissement entre ces directions. Il
en résulte que les sections droites demeurent orthogonales à la fibre moyenne
dans la déformation de la barre. On retrouve ce résultat sur (3.24) où l’on voit que le
vecteur da est tangent à la déformée (3.19) de la fibre moyenne.

En conclusion il est commode, pour décrire le champ de déplacement (3.12) à


(3.14), de se référer à la fibre moyenne et aux sections droites (figure 6) :
• la fibre moyenne est transformée en le cercle de courbure Mz /E Iz ;
• les sections droites demeurent planes et orthogonales à la fibre moyenne ; elles su-
bissent une rotation autour de ez proportionnelle à leur abscisse ω(x) = Mz x/E Iz ;

E
• les sections droites se déforment toutes de la même manière dans leur plan.

I Q U
On remarque que si l’on considère une fibre quelconque de la barre il résulte à

H N
nouveau de (3.11) que sa déformée est orthogonale à toutes les sections droites : c’est

C
donc un arc de cercle dont la courbure est Mz /E Iz compte tenu de (3.17).

TE
LY
La description qui précède explique les deux qualificatifs utilisés à propos du pro-

PO
blème étudié ici :

LE
• flexion circulaire, parce que les fibres, parallèles à Ox, se transforment en des

ÉC O
arcs de cercles ;

• flexion normale, parce que ces arcs de cercles sont parallèles au plan Oxy, c’est-
à-dire que les fibres fléchissent dans le plan orthogonal à l’axe des moments appliqués
158 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC
Figure 6 – Flexion normale d’une barre cylindrique : fibres et sections droites

aux extrémités de la barre. La première de ces propriétés, liée à l’indépendance des

E
champs σ et ε vis à vis de la coordonnée x , sera conservée dans les autres cas étu-
U
IQ
diés dans la suite. La seconde ne se produit que lorsque les moments appliqués aux

N
extrémités sont portés par un axe principal d’inertie de la section droite (cf. 4.3).

Autres façons de poser le problème


EC H
LY T
Les formules (3.15) ont permis de préciser la position du problème du point de vue

PO
de la répartition des efforts surfaciques sur les sections d’extrémités : ceux-ci doivent

E
être appliqués linéairement en fonction de la coordonnée y.

O L
ÉC
Les résultats ci-dessus et le théorème d’unicité montrent aussi que la même solution
(§ 3.2) sera valable si les conditions aux limites sur les sections S0 et S` sont modifiées
de la façon suivante :

S0 et S` sont des surfaces STy , STz avec (3.5) et Sξx avec


®
ξxd = 0 sur S0
(3.29)
ξxd = −ω(`)y sur S`

où ω(`) est donnée par (3.27).

E
Mécaniquement ces données (3.5) et (3.29) sur S0 et S` s’interprètent de la façon

relative égale à ω(`) est imposée à S` par rapport à S0 , au moyen de deux plateaux
I Q U
suivante, compte tenu de l’hypothèse des petites perturbations (figure 7) : une rotation

H N
indéformables lisses, l’un fixe (x = 0), l’autre tournant autour de l’axe principal
d’inertie Gz.

TE C
LY
Enfin, en appliquant le principe de Saint Venant, on admet que la solution

PO
ci-dessus demeure valable, aux effets d’extrémités près, pour une barre suffisamment

LE
élancée si l’on applique à l’extrémité S` (resp. S0 ) des efforts surfaciques dont le
torseur est de résultante nulle et dont le moment est égal Mz ez (resp. −Mz ez ).

ÉC O
Dans cet esprit on retiendra la relation, issue de (3.20) et (3.26) entre la courbure de
la barre et l’intensité du moment de flexion qui lui est appliqué :
3 – Flexion normale d’une barre cylindrique 159

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC
Figure 7 – Flexion normale d’une barre cylindrique avec donnée du déplacement ξx aux
extrémités

U E
N IQ
EC H
T
dω(x) Mz

Y
(3.30) χ= =

L
dx E Iz

E PO
L
« Hypothèse » de Navier-Bernoulli

O
ÉC
On regroupe sous le nom d’hypothèse de Navier-Bernoulli les propositions
suivantes :
• les sections droites restent planes,
• les sections droites demeurent orthogonales aux fibres.

Dans le cas présent ces propriétés ont été obtenues comme des conséquences de la
résolution du problème par la méthode des contraintes, le champ σ étant postulé de
la forme (3.7). Elles auraient pu aussi être prises comme point de départ intuitif dans
la résolution du même problème par la méthode des déplacements.

Il convient de signaler que, dans le cas d’autres modèles de comportement pour


le matériau constitutif de la barre (élasto-plasticité, viscoélasticité, . . . ) on procède
U E
I Q
souvent à la résolution du problème de la flexion en partant a priori de l’hypothèse

N
de Navier-Bernoulli. Celle-ci n’est toutefois pas toujours justifiée, notamment dans le
cas d’hétérogénéité de comportement en section.
C H
3.4
LY TE
Limite initiale d’élasticité de la barre en flexion normale

PO
LE
La problématique de la recherche de la limite initiale d’élasticité de la barre en

O
flexion normale autour de la direction Oz est semblable à celle exposée au chapitre VIII

ÉC
(§ 7.7) à propos de la torsion. L’état de contrainte dans la barre n’est pas homogène.
C’est, en chaque point un état uniaxial de traction ou de compression : avec les
notations de (2.4) on doit comparer l’intensité de cet état de contrainte aux valeurs σ0+
160 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
et −σ0− des limites initiales d’élasticité du matériau homogène, isotrope, en traction
simple et en compression simple.
EC H
Y T
POL
Les points les plus sollicités sont, d’après (3.10), situés sur les fibres les plus éloi-
gnées de l’axe Oz du côté des y positifs ou du côté des y négatifs selon le signe du
moment appliqué et les valeurs relatives de σ0+ et σ0− . On désigne par v 0 et −v 00 res-

O L E
pectivement les cotes de ces fibres. On a alors, pour les limites initiales d’élasticité de

ÉC

la barre en flexion positive (Mz )+ 0 et négative −(Mz )0 autour de Oz :

 (Mz )+ 00 −
0 = Min {σ0 Iz /v , σ0 Iz /v }
+ 0
(3.31)
 (M )− = Min {σ + I /v 0 , σ − I /v 00 }
z 0 0 z 0 z

Avec les critères de Tresca ou de von Mises on a σ0+ = σ0− . La fibre la plus sollicitée
est la fibre la plus éloignée de l’axe Oz. En désignant par v la distance de cette fibre
à l’axe Oz, on a :

E

 (Mz )+
U

0 = (Mz )0 = σ0 Iz /v (Tresca)
 (M )+ = (M )− = k √3 I /v (von Mises) .
IQ
(3.32)
z 0

H N
z 0 z

4 Flexion déviée d’une barre E


T C
cylindrique
4.1 Flexion normale à O L Y
E P l’axe Oy

O L
Les résultats précédents sont aisément transposables(6) au cas où les efforts surfa-

É C
ciques appliqués sur S` (resp. S0 ) possèdent les propriétés homologues de (3.5) et (3.6)
avec un moment de la forme M = My ey (resp. −M) : torseur des efforts surfaciques
sur S` égal à
(4.1) [O , 0 , My ey ] .
La solution de ce nouveau problème est :

• champ de contrainte
My
(4.2) σ= z ex ⊗ ex ,
Iy
• champ de déformation

U E
(4.3) ε=
My
z(ex ⊗ ex − ν (ey ⊗ ey + ez ⊗ ez )) ,
N I Q
H
E Iy
• champ de déplacement

TE C
Y
 My

L

 ξx = zx

PO

 E Iy

 My

LE
(4.4) ξy = −ν yz

 E Iy

ÉC O 



 ξz =
My
E Iy
x2
(− + ν
2
y2 − z 2
2
).

(6) On prendra garde aux changements de signes dus à l’orientation des trièdres.
4 – Flexion déviée d’une barre cylindrique 161

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC
Figure 8 – Flexion de la barre cylindrique normalement à Oy

E
Les profils des contraintes σxx et des déformations εxx sont indépendants de x

U
IQ
et sont linéaires en fonction de la coordonnée z. Dans la section droite courante S,

N
l’axe principal d’inertie Gy est axe neutre (figure 8). La flexion est normale à la

EC H
direction Oy. Le vecteur-rotation de la normale unitaire à la section droite courante
(ou vecteur-rotation de la section) est :

LY T My

PO
(4.5) ω(x) = ω(x) ey = xe .
E Iy y

O L E
ÉC
4.2 Flexion déviée : position du problème
Le problème de la flexion déviée se pose comme les deux précédents (§ 3.1 et 4.1),
mais on suppose que les efforts surfaciques sur S` (resp. S0 ), dont la résultante est
nulle, ont un moment M (resp. −M) dirigé suivant une direction quelconque parallèle
au plan Oyz :

(4.6) M = My ey + Mz ez

(moment de flexion).

4.3 Forme de la solution


U E
N I
La résolution du problème est immédiate en application du principe de superpo-Q
sition à partir des résultats des paragraphes 3.2 et 4.1.
C H
On obtient ainsi :

LY TE
PO
• champ de contrainte

O LE
ÉC
Mz My
(4.7) σ = (− y+ z) ex ⊗ ex
Iz Iy
162 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
• champ de déformation

(4.8) ε = (−
Mz

Y T
E Iz
y+
My
E Iy EC
z)(ex ⊗ ex − ν (ey ⊗ ey + ez ⊗ ez ))

POL
• champ de déplacement

O L E 




ξx = (−
Mz
y+
My
z) x

ÉC
 E Iz E Iy

 Mz x2 y2 − z 2 My
(4.9) ξy = ( +ν )−ν yz

 E Iz 2 2 E Iy



 Mz My x2 y2 − z 2

 ξz = ν yz+ (− + ν ).
E Iz E Iy 2 2

4.4 Commentaires

U E
Les résultats suivants s’obtiennent aisément, par linéarité, à partir de ceux dé-

IQ
montrés dans la section 3 ou énoncés au paragraphe 4.1.

N
• Les profils des contraintes σ xx et des déformations εxx , indépendants de x, sont
H
EC
linéaires sur la section droite courante S.
• La droite d’équation :

LY T
PO
Mz My
(4.10) − y+ z=0

E
E Iz E Iy

O L
dans le plan de la section droite S est l’axe neutre qui sépare dans S la zone des

ÉC
fibres comprimées et la zone des fibres tendues (figure 9).
• La contrainte de traction ou de compression dans une fibre est proportionnelle à
la distance de cette fibre à l’axe neutre. Il en va de même des déformations.
• Les sections droites restent planes dans la transformation de la barre.
• Les sections droites restent orthogonales aux fibres.
• La déformation des sections droites dans leur plan est indépendante de leur abscisse
x.
• Le vecteur rotation de la normale unitaire à la section droite courante (ou vecteur
rotation de la section) est proportionnel à x et égal à :

Mz My
U E
(4.11) ω(x) = ( e + e )x
E Iz z E Iy y
N I Q
C H
LY TE
• On remarque que ω(x) n’est pas parallèle à la direction du moment de
flexion M, sauf lorsque celui-ci est dirigé suivant une direction principale d’iner-

PO
tie(7) . En comparant (4.10) et (4.11), on voit que ω(x) est parallèle à l’axe

LE
neutre.(On voit aussi sur (4.11) que la direction de ω(x) est toujours comprise
entre celle de M et la direction principale d’inertie autour de laquelle l’inertie de

ÉC O
la section est la plus faible).
(7) On note que cette condition est vérifiée quel que soit M si I = I , par exemple si la section
y z
droite a la forme d’un polygone régulier.
5 – Flexion composée d’une barre cylindrique 163

U E
N IQ
H
• Toutes les déformées des fibres sont planes et situées dans des plans parallèles

EC
entre eux.

Y T
• Les déformées des fibres sont circulaires.

POL
• Le plan de flexion est orthogonal à la direction de ω(x), c’est-à-dire à la direction
de l’axe neutre (4.10). Il n’est donc pas normal à la direction de M (sauf lorsque

L E
M est dirigé suivant une direction principale d’inertie) : on dit que la flexion de

O
ÉC
la barre est déviée.

U E
N IQ
EC H
T
Figure 9 – Flexion déviée : cas d’une barre cylindrique de section droite rectangulaire

LY
E PO
5
L
Flexion composée d’une barre cylindrique

ÉCO
5.1 Définition
Le problème de la flexion composée d’une barre cylindrique est celui où les
efforts surfaciques appliqués à l’extrémité S` (resp. S0 ) définissent un torseur de ré-
sultante X (resp. −X ) parallèle à Ox, et de moment par rapport au centre d’inertie
de la section égal à M (resp. −M) parallèle au plan Oyz :

(5.1) X =X ex

(5.2) M =My ey + Mz ez

U E
Q
ï ò
(5.3)
torseur des efforts
= [ O, X , M ]
N I
H
surfaciques sur S`

TE C
De façon plus explicite ce problème est aussi appelé : problème de la flexion avec

LY
effort normal, l’effort X étant l’effort normal appliqué à la section S` .

Solution du problèmePetO
5.2

O L E commentaires

ÉC
La solution du problème s’obtient en appliquant le principe de superposition à
partir des résultats des sections 2 et 4 ci-dessus. Il n’est donc pas nécessaire de la
détailler ici.
164 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
On remarque que le champ de contrainte est uniaxial, indépendant de x :

(5.4)

Y T
X
σ=( −
Mz
y+
My
EC
z) ex ⊗ ex .

POL
S Iz Iy
L’axe neutre qui sépare, dans la section droite courante, la zone des fibres tendues

O L E
de celle des fibres comprimées a pour équation, dans le plan de S :
X Mz My

ÉC
(5.5) − y+ z=0.
S Iz Iy
Il est parallèle à l’axe neutre du problème de la flexion sans effort normal pour le
même moment de flexion M mais ne passe pas par G si X 6= 0 (figure 10).

Comme au paragraphe 4.4, la contrainte de traction ou de compression dans une


fibre de la barre est proportionnelle à sa distance à l’axe neutre. Il en va de même
pour les déformations.

Il peut se faire, selon les valeurs de X /S, My /Iy et Mz /Iz , que l’axe neutre
U E
N IQ
soit extérieur à la section droite S. Dans ce cas les fibres de la barre sont soit toutes

EC H
tendues, soit toutes comprimées ; cette dernière circonstance peut être recherchée dans
la pratique, pour exemple lorsque le matériau constitutif est fragile ou possède une
résistance à la traction peu fiable.

LY T
PO
Le chargement de la barre est défini par les trois paramètres scalaires X , My et Mz . La

E
frontière initiale d’élasticité de la barre est engendrée par les valeurs de ces paramètres

L
pour lesquelles la limite initiale d’élasticité du matériau constitutif en traction simple ou en

O
compression simple est atteinte pour la première fois dans une fibre (problématique identique

ÉC
à celle du paragraphe 2.5). Sans entrer dans plus de détail il est clair que les fibres concernées,
comme dans l’analyse menée précédemment (§ 3.4), sont les fibres les plus éloignées de l’axe
neutre de part et d’autre de celui-ci.

U E
N I Q
H
Figure 10 – Flexion composée : cas d’une barre cylindrique de section droite

C
TE
rectangulaire

LY
5.3 Problème de Saint Venant
PO
O LE
On peut aussi traiter le cas où les torseurs des efforts surfaciques appliqués sont

ÉC
de la forme :
(5.6) [ O , X ex , C ex + My ey + Mz ez ] sur S`
6 – Équilibre élastique d’une sphère creuse sous pression 165

U E
N IQ
H
et [ O , −X ex , −Cex − My ey − Mz ez ] sur S0 ; il suffit en effet de superposer, à la

EC
solution précédente, celle du problème de la torsion.

Y T
POL
Le cas général où la résultante du torseur des efforts surfaciques appliqués sur S` a
aussi des composantes selon Oy et Oz, appelées composantes de l’effort tranchant

E
sur S` , a été résolu par Saint Venant. Le problème correspondant est connu sous le

O L
nom de problème de Saint Venant.

É C6 Équilibre élastique d’une sphère creuse sous


pression
6.1 Position du problème

E
On considère une enveloppe sphérique de centre O de rayons intérieur et extérieur

U
IQ
respectivement r0 et r1 (figure 11). En utilisant un système de coordonnées sphériques

N
de centre O (cf. annexe II, section 4), les données sont de la forme suivante.

• Les forces de masses sont nulles :


EC H
(6.1)
LY T F =0 sur Ω .

E PO
• Les données au contour portent exclusivement sur les efforts surfaciques :

O L
pression normale uniforme égale à p0 exercée à l’intérieur de la sphère

ÉC
(6.2) T d = p0 e r pour r = r0 (∂S0 ) ,

pression normale uniforme égale à p1 exercée à l’extérieur de la sphère

(6.3) T d = −p1 er pour r = r1 (∂S1 ) .

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉCFigure 11 – Équilibre élastique d’une sphère creuse sous pression
166 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
6.2 Forme de la solution

T EC
Résolution par la méthode des déplacements. Les symétries de la géométrie, du

Y
POL
chargement et du matériau constitutif homogène (isotrope) incitent à rechercher un
champ de déplacement radial , fonction de r seul, qu’il est commode de mettre

E
sous la forme :

O L
ÉC
(6.4) ξ = r f (r) er .

On en déduit les expressions de ε et de σ associées par la loi de comportement


élastique linéaire, isotrope, dans la base locale orthonormée des coordonnées sphé-
riques :

(6.5)
ε = (r f 0 (r) + f (r)) er ⊗ er + f (r)(eθ ⊗ eθ + eϕ ⊗ eϕ ) ,
(6.6)

U E
σ = (3 λ + 2 µ)f (r) 1l + (λ + 2 µ) r f 0 (r) er ⊗ er + λ r f 0 (r)(eθ ⊗ eθ + eϕ ⊗ eϕ ) .

N IQ
H
Les équations d’équilibre se réduisent à :

(6.7)
T EC
(λ + 2 µ)(4 f 0 (r) + r f 00 (r)) = 0

Y
dont on déduit
PO L
(6.8)
O L E
ξ = (a r +
b
)e
r2 r
(a et b : constantes à déterminer) .

ÉC
Les expressions du champ de déformation et du champ de contrainte sont alors, sous
formes explicites :
2b b
(6.9) εrr = a − , εθθ = εϕϕ = a + , autres εij = 0 ;
r3 r3


 B B
σrr = A − 2 , σθθ = σϕϕ = A +
(6.10) r3 r3
 autres σij = 0

E
avec

(6.11) A = (3 λ + 2 µ) a et B = 2µb .
I Q U
H N
TE C
Le champ de contrainte σ satisfait les conditions aux limites (6.2) et (6.3) qui
permettent de déterminer A et B en fonction des données du problème :

LY
PO
p0 r03 − p1 r13 1 (p0 − p1 ) r03 r13
(6.12) A= B=

LE
r13 − r03 2 r13 − r03
et

(6.13) ÉC O ξ=(
A
r+
B
)e .
3λ+2µ 2 µ r2 r
6 – Équilibre élastique d’une sphère creuse sous pression 167

U E
N IQ
H
6.3 Commentaires

T
Équation de Navier, fonction de déplacement

Y EC
POL
L’équation (6.7) peut être obtenue directement en explicitant l’équation de Navier en coordon-

E
nées sphériques. On peut aussi remarquer que le champ de déplacement (6.4) est irrotationnel

L
et dérive d’une fonction de déplacement ϕ(r) (cf. chapitre VIII, § 5.2). Cette fonction doit

ÉC O alors vérifier l’équation (5.9) du chapitre VIII qui se réduit ici à :


(6.14) ∆ϕ = div ξ = 3 f (r) + r f 0 (r) = 3 a constante ,

intégrale première de l’équation de Navier (6.7).

Cas de la coque sphérique mince

On désigne par e = r1 − r0 l’épaisseur de la coque, par R = (r0 + r1 )/2 son rayon moyen et
l’on suppose que :
(6.15) e  r1 (coque mince) .

U E
IQ
e

N
La solution se développe alors, en considérant comme infiniment petit :

H
R

EC
 p0 + p1 r−R
σrr =− + (p0 − p1 )

T
(6.16) 2 e

Y
 (p0 − p1 ) R p0 + p1 (p0 − p1 )(r − R)

L
σθθ = σϕϕ = − − .

PO
2e 2 2e
Compte tenu de (6.15) on voit que l’on a :

(6.17)
O L E | σrr |  | σθθ | avec σθθ = σϕϕ '
(p0 − p1 ) R

ÉC
2e
Cette formule donnant la partie principale de la contrainte σθθ (= σϕϕ ) dans le cas d’une
enveloppe mince peut s’obtenir par le raisonnement élémentaire de statique appliqué à une
demi-coque sphérique, qui est schématisé sur la figure 12 : en faisant l’hypothèse que la
distribution des contraintes σθθ est uniforme sur la section le problème devient, en effet,
statiquement déterminé et l’on obtient, en annulant la résultante des efforts extérieurs exercés
sur la demi-enveloppe,
(6.18) 2π Re σθθ = π R2 (p0 − p1 )
d’où (6.17).

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Figure 12 – Équilibre global d’une demi-coque sphérique mince
168 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
Autre façon de poser le problème

T EC
Il est clair que la même forme de solution obtenue au paragraphe 6.2 sera valable si les

Y
POL
données sur la paroi extérieure par exemple portent sur le déplacement ξ et sont de la forme :

(6.19) ξd = δ1 er sur ∂S1 .

O L E La détermination des constantes a, b, A, B liées entre elles par les formules (6.10) se fera alors
en fonction des données p0 et δ1 . En conséquence, les expressions finales des composantes de

ÉC
σ feront intervenir les constantes élastiques du matériau, alors que dans le cas précédent elles
en étaient indépendantes.

Cavité sphérique dans un milieu élastique infini

Pour étudier le problème d’une cavité sphérique de rayon r0 dans un milieu infini, on considère
le problème du paragraphe 6.1 et l’on fait tendre le rapport r1 /r0 vers l’infini. La donnée sur
∂S∞ est du type (6.19) avec :

E
(6.20) ξd = 0 sur ∂S∞ (8) ;

IQ U
la notion du milieu « infini » correspond en effet physiquement à un milieu assez vaste pour
que tout déplacement soit « bloqué » à une distance suffisante.

H N
EC
On en déduit par (6.8) : a = 0. Puis par (6.10) il vient A = 0, ce qui implique la nullité des
1

T
contraintes à l’infini (9) , et B = p0 r03 .

Y
2

PO L
La solution s’écrit ainsi pour ξ et σ :
Ä r0 ä3 Ä r0 ä3
E
p0 r03 p0

L
(6.21) ξ= e , σrr = −p 0 , σθθ = σϕϕ = .

O
r
4 µ r2 r 2 r

ÉC
Cas de la sphère pleine

Le cas de la sphère pleine correspond à r0 = 0 sur la figure 11. Le champ ξ est encore de la
forme (6.4). On trouve, par (6.11), A = −p1 , tandis que b est déterminé par la condition de
régularité de la solution pour r = 0, d’où : b = 0 et B = 0 .

Le champ σ est homogène :

(6.22) σ = −p1 1l (pression isotrope) .


Le champ de déplacement s’écrit :
p1
ξ=−

E
(6.23) re (à un déplacement rigidifiant près) .
3λ + 2µ r

I Q
La forme de cette solution met en évidence qu’elle demeure valable pour un solide plein de
U
N
forme quelconque soumis, en l’absence de forces de masse, à une pression normale uniforme

H
p1 à son contour (résultat qui s’établit directement sans difficulté).

TE C
Le passage du cas de la sphère creuse à celui de la sphère pleine s’effectue de façon continue ;

Y
en effet, supposant r0 /r1  1, le développement de la solution par rapport à ce paramètre a

L
PO
pour premiers termes :

OLE
σrr ' −p1 + (p1 − p0 )(r0 /r)3 + (r0 /r1 )3 ...
(6.24) p1 − p0
 σθθ = σϕϕ ' −p1 −

ÉC
(r0 /r)3 + (r0 /r1 )3 ... .
2
(8) À un déplacement rigidifiant près évidemment.
(9) Il s’agit bien d’une implication.
7 – Équilibre élastique d’un tube cylindrique sous pression 169

U E
Q sous pression
6.4 Limite initiale d’élasticité de la sphèreIcreuse
N
E C H
T
Le chargement du système est défini par les deux paramètres p0 et p1 . On se

Y
OL
bornera ici à la recherche de sa frontière initiale d’élasticité avec les critères de Tresca

P
et de von Mises pour le matériau constitutif homogène, isotrope.

L E
Au point courant M de l’enveloppe sphérique (figure 11) les contraintes principales,

ÉCO
dirigées selon la base orthonormée des coordonnées sphériques, sont données par (6.10)
et (6.12). La fonction de charge de Tresca s’écrit :
3B
(6.25) f (σ(r, θ, ϕ)) = |σrr − σθθ | − σ0 = − σ0
r3
soit
3 |p0 − p1 |  r0 r1 3
(6.26) f (σ(r, θ, ϕ)) = − σ0 .
2 r13 − r03 r

U E
IQ
Le déviateur des contraintes a pour valeurs principales

(6.27) srr = −
2B
H
sθθ = sϕϕ =
N B

EC
r3 r3

Y T
et la fonction de charge de von Mises s’écrit :

L √

PO
√ B 3 |p0 − p1 |  r0 r1 3
(6.28) f (σ(r, θ, ϕ)) = 3 3 − k = −k .

O L E r 2 r13 − r03 r

ÉC
On voit sur (6.26) et (6.28) que les points les plus sollicités vis à vis de l’un
ou l’autre critère sont toujours les points de la surface intérieure ∂S0 de l’enveloppe
sphérique (r minimal). De plus, la sollicitation ne dépend en fait que de la différence
entre les deux pressions appliquées et elle lui est (évidemment) proportionnelle. On
pose
(6.29) ∆ p = (p1 − p0 )
et les équations (6.26) et (6.28) permettent de déterminer les limites initiales d’élas-

0 et −(∆ p)0 :
ticité de l’enveloppe sphérique pour ∆ p positive ou négative soit (∆ p)+
Å ã
− 2 r03
(6.30) (∆ p)0 = (∆ p)0 = σ0 1 − 3
+
(Tresca)
3
Å
r1
ã
U E
(6.31) (∆ p)+ −
0 = (∆ p)0 =
2 √
k 3 1 − 03
r3
(von Mises) .
N I Q
H
3 r1

7 Équilibre élastique d’un tubeT E C


OLY cylindrique sous

P
pression

O LE
7.1 Position du problème

ÉC
On considère un tube cylindrique circulaire de rayons intérieur et extérieur res-
pectivement r0 et r1 , d’axe Oz et de hauteur `. On utilise un système de coordonnées
170 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
cylindriques d’axe Oz centré en O dans la section de base S0 . Les données du problème

EC
sont les suivantes :

Y T
POL
• forces de masse nulles

E
(7.1) F =0 sur Ω ,

O L
• sur les parois intérieure et extérieure du tube

ÉC
(7.2) T d = p0 e r pour r = r0 (∂S0 ) ,
(7.3) T = −p1 er
d
pour r = r1 (∂S1 ) ,

• sur les sections d’extrémités


U E
(7.4) Trd = 0 sur S0 et S` ,
N IQ
(7.5) Tθd = 0 sur S0 et S` ,

EC H
et

LY T
PO
(7.6) ξzd = 0 sur S0 ,
(7.7) ξzd = δ

O L E sur S` ,

ÉC
ou bien

(7.8) Tzd = −σ sur S0 ,


Figure 13: Équilibre élastique d’un tube
(7.9) Tzd =σ sur S` .
cylindrique

7.2 Forme de la solution


Résolution par la méthode des déplacements. Compte tenu des symétries de la
géométrie, du chargement et du matériau constitutif homogène (isotrope) on cherche
U E
I Q
le champ de déplacement sous la forme

H N
C
(7.10) ξ = r f (r) er + g(z) ez

Y TE
dont on déduit le champ ε et le champ σ associé par la loi de comportement élas-

L
PO
tique linéaire, isotrope, exprimés dans la base locale orthonormée des coordonnées
cylindriques :

(7.11)
O LE
ε = (f (r) + r f 0 (r)) er ⊗ er + f (r) eθ ⊗ eθ + g 0 (z) ez ⊗ ez ,
(7.12)
ÉC
σ = λ (r f 0 (r) + 2 f (r) + g 0 (z)) 1l + 2 µ (f (r) + r f 0 (r)) er ⊗ er
+ 2 µ f (r) eθ ⊗ eθ + 2 µ g 0 (z) ez ⊗ ez .
7 – Équilibre élastique d’un tube cylindrique sous pression 171

U E
N IQ
H
Les équations d’équilibre se réduisent à

EC

Y T (λ + 2 µ)(3 f 0 (r) + r f 00 (r) ) = 0

POL
(7.13)
 (λ + 2 µ) g 00 (z) = 0

d’où :

O L E
ÉC
b
(7.14) ξ = (a r + ) er + c z ez (a, b, c : constantes à déterminer) .
r
Ce champ ξ satisfait les conditions (7.6 et 7.7), si celles-ci sont imposées ; elles
déterminent alors c :

(7.15) c = δ/` .

E
Les expressions du champ de déformation ε et du champ de contrainte σ sont,
sous formes explicites :

IQ U
N

 ε =a− b
H
b

EC
rr 2
εθθ = a + 2 εzz = c
(7.16) r r

T

Y
autres εij = 0 ;


PO L
E  B B
(7.17)
O L σrr = A −
r2
, σθθ = A +
r2
, σzz = C

ÉC
 autres σij = 0

avec A = 2(λ + µ) a + λ c , B = 2µb, C = 2 λ a + (λ + 2 µ) c ,

ou encore
1 B 1
(7.18) a= (A − ν(A + C)) , b= , c= (C − 2 ν A) .
E 2µ E

Le champ σ décrit par (7.17) satisfait les conditions aux limites (7.2) et (7.3) qui
permettent de déterminer A et B, en fonction des données du problème sur les parois
intérieure et extérieure :
U E
p0 r02 − p1 r12 (p0 − p1 ) r02 r12
N I Q
H
(7.19) A= B=
r12 − r02 r12 − r02

TE C
Y
ce qui définit totalement la distribution de σrr et σθθ .

PO L
La connaissance complète de σzz et du déplacement ξ nécessite de déterminer c

LE
et C.

ÉC O
• Si les conditions aux limites selon la direction z sur S0 et S` portent sur le
déplacement, C est déterminé par (7.15) et (7.18) à partir de (7.6) et (7.7),
d’où :
172 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
δ

EC
(7.20) σzz = 2 ν A + E
`
et
Y T
POL
A(1 + ν)(1 − 2 ν) δ B δ
(7.21) ξ = (( − ν )r + ) e + z ez .

E
E ` 2µr r `

O L En particulier, si δ = 0 (longueur du tube maintenue constante), on a :

ÉC
(7.22) ξ=(
A(1 + ν)(1 − 2 ν)
E
r+
B
)e
2µr r
et l’on a affaire à un problème de déformation plane (cf. annexe III, section
2)(10) .

• Si les conditions aux limites selon la direction z sur S0 et S` portent sur le


vecteur-contrainte, C est obtenu par (7.17) à partir de (7.8) et (7.9), d’où :

U E
(7.23) σzz = σ
N IQ
et l’on achève de déterminer ξ par (7.18) :

EC H
(7.24) ξ=(
Y
(1 − ν)A − ν σ
L Tr+
B 1
) er + (σ − 2 ν A)z ez .

PO
E 2µr E

L E
En particulier, si σ = 0 (sections d’extrémités libres), on a :

O
ÉC
σzz = 0
et l’on a affaire à un problème de contrainte plane (cf. annexe III, section 3).

7.3 Commentaires
Équation de Navier, fonction de déplacement

Les équations différentielles qui permettent de déterminer f (r), g(z) et donc ξ sous la forme
(7.14), peuvent aussi s’obtenir directement en explicitant l’équation de Navier en coordonnées
cylindriques.

U
On remarque également que le champ de déplacement (7.10) est irrotationnel et dérive d’une
E
I Q
fonction de déplacement ϕ de la forme ϕ(r, z) = ϕ1 (r) + ϕ2 (z). En explicitant l’équation

N
(5.9) du chapitre VIII à satisfaire par ϕ il vient
(7.25)

C H
∆ϕ = div ξ = 2 f (r) + r f 0 (r) + g 0 (z) = constante

TE
intégrale première de l’équation de Navier, dont on déduit :
®

Y
r f 0 (r)

L
2 f (r) + = 2a constante ,

PO
(7.26)
g 0 (z) = c constante ,

LE
d’où l’expression (7.14) de ξ.

ÉC O
(10) On remarquera que la solution du problème pour δ 6= 0 s’obtient par une superposition de la

solution pour δ = 0 et de la solution du problème de la traction-compression donnée dans la section


2 : à titre d’exemple, la formule générale (7.21) donnant ξ résulte (au changement de notation près)
de l’addition de (7.22) et (2.13).
7 – Équilibre élastique d’un tube cylindrique sous pression 173

U E
N IQ
H
Tube cylindrique circulaire mince

Y T EC
Avec les notations homologues de celles du paragraphe 6.3 on trouve :

POL
(p0 − p1 ) R
(7.27) | σzz |  | σθθ | où σθθ ' ,
e

O L E
formule que l’on peut obtenir par un raisonnement statique d’équilibre global analogue à
celui de la figure 12.

ÉC
Cavité cylindrique dans un milieu infini

Les données imposent les déplacements nuls à l’infini, d’où : c = 0 , a = 0 , A = 0 et


B = p0 r02 . On en déduit pour σ :
Ä r0 ä2 Ä r0 ä2
(7.28) σrr = −p0 σθθ = p0 σzz = 0 .
r r

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
174 Chapitre IX – Quelques thèmes classiques en élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
EC H
Récapitulatif des formules essentielles

Y T
E POL
O L
ÉC
• Traction-compression d’une barre cylindrique
δ
σ=E e ⊗ ex
` x
δ
ξ= (x ex − ν(y ey + z ez ))
`
δ δ
ε = ex ⊗ ex − ν (ey ⊗ ey + ez ⊗ ez )
` `
X δ
U E
IQ
=E
S `
X0+ = X0− = σ0 S (Tresca)
H N
EC

X0+ = X0− = k 3 S (von Mises)

LY T
PO
• Flexion normale d’une barre cylindrique

L E
M = Mz ez

O
ÉC
Mz
σ =− y ex ⊗ ex
 Iz
Mz

 ξx = − yx




E Iz


Mz x2 y2 − z 2
ξy = ( +ν )

 E Iz 2 2



 Mz

 ξz = ν yz
E Iz

dω (x) Mz
χ= =
dx E Iz

U E
Q
Mz
ω(x) =
E Iz
x ez

N I
− Iz
C H
TE
(Mz )+
0 = (Mz )0 = σ0 (Tresca)
v
(Mz )+ −
√ Iz
LY
PO
0 = (Mz )0 = k 3 (von Mises)
v

O LE
ÉC
Récapitulatif des formules essentielles 175

U E
N IQ
EC H
T
• Flexion d’une barre cylindrique

Y
POL
M = My ey + Mz ez

O L E σ = (−
Mz
y+
My
z) ex ⊗ ex

ÉC
Iz Iy
Mz My
ω(x) = ( e + e )x
E Iz z E Iy y

• Sphère creuse sous pression

B B
σrr = A − 2 3
, σθθ = σϕϕ = A + 3 , autres σij = 0
r r
ξ=(
A
r+
B
)e
U E
IQ
3λ+2µ 2 µ r2 r

A=
p0 r03 − p1 r13
B=
1 (p0 − p1 )r03 r13

H N
EC
r1 − r0
3 3 2 r13 − r03

(∆p)+ −
0 = (∆p)0 =
2

LY
σ0 (1 −
T r03
)
(Tresca)
r13

PO
3
2 √ r03

E

0 = (∆p)0 = k 3 (1 − 3 ) (von Mises)
(∆p)+

L
3 r1

ÉC O
• Tube cylindrique circulaire sous pression

B B δ
σrr = A− 2
, σθθ = A + 2 , σzz = 2 ν A + E , autres σij = 0
r r `
A(1 + ν)(1 − 2ν) δ B δ
ξ = (( − ν )r + ) e + z ez
E ` 2µr r `
p0 r02 − p1 r12 (p0 − p1 )r02 r12
A = B=
r12 − r02 r12 − r02

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
176 Chapitre IX - Quelques problèmes classiques d’élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
Exercices

Y T EC
POL
Dans tous ces exercices l’état initial , sous chargement nul, pris comme référence

E
L
pour le système étudié, est supposé naturel .

ÉC O
IX.1 - Avec les notations et les mêmes hypothèses géométriques et de comportement
que dans la section 7 du chapitre IX, on étudie l’équilibre d’un tube cylindrique sous
l’action des seules forces extérieures suivantes : contraintes tangentielles parallèles au
plan (Oxy), d’intensités constantes τ0 et τ1 exercées respectivement sur chacune des
parois du tube r = r0 et r = r1 .

Éléments de réponse.
Méthode des déplacements. On cherche ξ sous la forme ξ = f (r) eθ , d’où :

U E
IQ
1 f f
ε = (f 0 − ) (er ⊗ eθ + eθ ⊗ er ) et σ = µ (f 0 − ) (er ⊗ eθ + eθ ⊗ er ).

N
2 r r

H
Les équations d’équilibre se réduisent à

EC
µ(f 00 + f 0 /r − f /r 2 ) = 0 qui peut aussi s’obtenir directement en écrivant l’équation de
Navier.
Conditions au contour :

LY T
PO
σrθ = τ0 pour r = r0 , σrθ = τ1 pour r = r1

E
τ0 r02 = τ1 r12 (équilibre global : [Fe ] = 0) .

O
Solution :
L
ÉC
r2
σ = τ0 02 (er ⊗ eθ + eθ ⊗ er ) ,
r
τ0 r2
ξ= (r − 0 ) eθ si l’on impose ξ = 0 pour r = r0 .
2µ r
Commentaire.
Les conditions sur les sections d’extrémités pour lesquelles cette solution est valable sont, par
exemple, de la forme T d = 0 : sections libres de contrainte.

IX.2 - Avec les notations et les mêmes hypothèses géométriques et de comportement


que dans la section 7 du chapitre IX, on étudie l’équilibre d’un tube cylindrique
soumis sur ses parois intérieure et extérieure (r = r0 et r = r1 ) à des contraintes
tangentielles parallèles à Oz, d’intensité constante respectivement égales à τ0 et τ1 et
qui s’équilibrent sans force de masse.
U E
N I Q
C H
TE
Éléments de réponse.
Méthode des déplacements. On cherche ξ sous la forme ξ = f (r) ez , d’où :

LY
ε = f 0 (r) (er ⊗ ez + ez ⊗ er ) / 2 et σ = µ f 0 (r) (er ⊗ ez + ez ⊗ er ).

PO
Les équations d’équilibre se réduisent à

LE
µ(f 00 + f 0 / r) = 0 qui peut aussi s’obtenir directement en écrivant l’équation de Navier.

O
Conditions au contour :

ÉC
σrz = τ0 pour r = r0 , σrz = τ1 pour r = r1
τ0 r0 = τ1 r1 (équilibre global : [Fe ] = 0) .
Exercices 177

U E
N IQ
H
Solution :

EC
r0
σ = τ0 (er ⊗ ez + ez ⊗ er ) .

T
r

Y
τ0 r0 r

POL
ξ= ln e si l’on impose ξ = 0 pour r = r0 .
µ r0 z
Commentaire.

E
On remarque que cette solution, pour être valable, nécessite que soient appliqués, sur les

L
r0
sections d’extrémités, les vecteurs contraintes radiaux de la forme : T d = −τ0 er sur S0 et

ÉC O r0
T d = τ0 er sur S` . Le torseur de ces efforts sur chacune des bases est nul.
r
r

Dans le cas où les sections d’extrémités sont libres de contrainte, la solution est valable dans
la partie courante du tube en application du principe de Saint Venant.

IX.3 - Effets thermiques. On considère un solide cylindrique parallèle à Ox, de


longueur ` et de section S, constitué d’un matériau homogène, isotrope, thermoélas-
tique linéaire. La surface latérale du cylindre est libre de contrainte ; il n’y a pas de

E
force de masse. On se place dans l’hypothèse des petites perturbations. Dans l’état

IQ U
initial, pris comme état de référence, le champ de contrainte est nul (état initial na-
turel), et les sections d’extrémités S0 et S` sont en contact sans frottement avec deux

H N
parois rigoureusement immobiles. À partir de cet état initial on impose au solide une

EC
augmentation de température τ uniforme. Déterminer les champs de contrainte, de

LY T
déformation et de déplacement dans le solide ainsi que le torseur des efforts exercés
sur la paroi x = `. Cas de l’acier : E = 2, 1 × 105 MPa, α = 1, 25 × 10−5 K−1 , pour

PO
τ = 20 K.

O L E
Éléments de réponse :

ÉC
Méthode des contraintes : les termes complémentaires (6.13) dans les équations (6.8) ou (6.9)
du chapitre VIII sont nuls (grad τ = 0, ∆τ = 0) .
Solution : champ uniaxial homogène σ = −E α τ ex ⊗ ex ,
ε = α τ (1 + ν) (ey ⊗ ey + ez ⊗ ez ) homogène, ξ = α τ (1 + ν) (y ey + z ez ) .
Le torseur des efforts exercés sur la paroi x = ` est celui de la force E α τ Sex appliquée au
centre de S` .
Commentaire.
En se référant au chapitre II (§ 6.4) on se trouve dans le cas où le champ de déformation
ετ est géométriquement compatible (uniforme, égal à α τ 1l), mais où aucun champ ξ , cor-
τ
respondant ne permet de satisfaire les conditions en déplacements imposées au contour :
les déformations élastiques associées au champ de contrainte σ, elles aussi géométriquement
compatibles, permettent de satisfaire ces conditions au contour.

U E
IX.4 - Compression avec confinement. On considère un solide cylindrique de

N I Q
H
section S, d’axe Oz, de hauteur `, constitué d’un matériau homogène, linéairement

TE C
élastique, isotrope. Étudier, dans l’hypothèse des petites perturbations, l’état d’équi-
libre de ce solide lorsqu’il est soumis, à partir de l’état initial naturel, aux sollicitations

LY
suivantes (expérience de compression entre plateaux sans frottement, avec pression

PO
de « confinement ») :

LE
• forces de masse nulles,

• Txd
ÉC O
T d = −p n sur la surface latérale,
= Tyd = 0 , ξzd = 0 sur S0 ,
• Txd = Tyd = 0 , ξzd = δ sur S` , (δ ≥ 0) .
178 Chapitre IX - Quelques problèmes classiques d’élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
Éléments de réponse

EC
Champ de contrainte homogène dans le solide :

T
δ

Y
σ = −p (er ⊗ er + eθ ⊗ eθ ) + (E − 2 ν p) ez ⊗ ez (coordonnées cylindriques d’axe Oz).

POL
`
Champ de déformation homogène :
p δ δ

E
ε = ( − (1 + ν) (1 − 2 ν) − ν ) (er ⊗ er + eθ ⊗ eθ ) + ez ⊗ ez .

L
E ` `

O
Champ de déplacement :

ÉC
p δ δ
ξ(x) = −( (1 + ν) (1 − 2 ν) + ν ) r er + z ez (à un déplacement rigidifiant près parallèle
E ` `
au plan Oxy).
IX.5 - Compression d’un solide composite. On étudie, dans l’hypothèse des pe-
tites perturbations la compression d’un solide composite défini comme suit : cylindre
circulaire droit d’axe Oz, de hauteur `, de rayon extérieur b, constitué d’un noyau co-
axial cylindrique de section circulaire de rayon a, et d’une matrice annulaire comprise
entre les rayons a et b (a/b = α). Les matériaux constitutifs des deux éléments sont
homogènes, linéairement élastiques, isotropes ; les caractéristiques élastiques sont E 0

U E
et ν 0 pour le matériau du noyau, E 00 et ν 00 pour le matériau de la matrice. On suppose

IQ
qu’il y a adhérence totale au contact entre le noyau et la matrice. Le cylindre est

N
H
soumis, à partir de l’état initial naturel, à la sollicitation définie par :

EC
• forces de masse nulles,
d

Y T
• T = 0 pour r = b (surface latérale) ,

L
PO
• Txd = Tyd = 0 , ξzd = 0 sur S0

O L E
Txd = Tyd = 0 , ξzd = δ sur S` , δ ≤ 0 .
Déterminer les champs de contrainte, de déformation et de déplacement dans le solide.

ÉC
Calculer, en fonction de δ, l’effort résultant à exercer sur la section S` du solide
composite.

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
Éléments de réponse.
• La condition à l’interface entre les deux éléments constitutifs du solide s’écrit en désignant

LE
par 0 et 00 les grandeurs relatives au noyau et à la matrice respectivement, pour r = a :
σ 0 (x) . er = σ 00 (x) . er (continuité du vecteur contrainte),

ÉC O
ξ 0 (x) = ξ00 (x) (adhérence noyau-matrice).
• Compte tenu des symétries du problème (de géométrie, de chargement et de comportement)
on cherche à le résoudre en utilisant les résultats de Ex. IX.4 pour le noyau et ceux du chapitre
IX (section 7) pour la matrice.
Exercices 179

U E
N IQ
H
Pour les solutions de ces deux problèmes ξ , ε et σ sont de la forme :

EC
δ

T
ξ(x) = ξr (r) er + ze
` z

Y
POL
d ξr ξr δ
ε(x) = e ⊗ er + e ⊗ eθ + ez ⊗ ez
dr r r θ `
σ (x) = σrr (r) er ⊗ er + σθθ (r) eθ ⊗ eθ + σzz ez ⊗ ez .

O L E
Les conditions à l’interface r = a se réduisent à : σrr 0 (a) = σ 00 (a) et ξ 0 (a) = ξ 00 (a) .
rr r r
0 (a) = −σ 00 (a) ; la détermination de p par l’équation de continuité de ξ (a)

ÉC
On pose p = −σrr rr r
achève la résolution du problème.
On a :
p δ
ξr0 (a) = −a ( 0 (1 + ν 0 ) (1 − 2ν 0 ) + ν 0 )
E `
00
00 1 + α (1 − 2 ν )
δ p 2
00
ξr (a) = −a (ν 00 − 00 (1 + ν ) )
` E 1−α 2
d’où :
δ (1 − 2 ν 0 ) (1 + ν 0 ) 1 + α2 (1 − 2 ν 00 ) −1
p = (ν 00 − ν 0 ) ( 0
+ (1 + ν 00 ) ) .
E 00 (1 − α2 )

E
` E

U
En portant cette valeur de p dans les expressions des champs ξ , ε , σ0 , et ξ 00 , ε00 et σ00 on
0 0

IQ
obtient la solution complète du problème.

N
En particulier :
0 = E 0 δ − 2 ν 0 p et σ 00 = E 00 δ + 2 ν 00 p α
σzz zz

EC H2

1 − α2
.

T
` `

Y
L’effort résultant à exercer sur la section S` du solide composite est une force axiale Φ :
δ

PO L
Φ = π b2 (α2 E 0 + (1 − α2 ) E 00
`

E
(1 + ν 0 ) (1 − 2ν 0 ) 1 + ν 00 1 + α2 (1 − 2 ν 00 ) −1

L
+ 2 (ν 00 − ν 0 )2 α2 ( 0
+ ) ) ez .
E 00 1 − α2

O
E

ÉC
Commentaire.
On remarque que p = 0 si et seulement si ν 0 = ν 00 . p est positif (interface comprimée) pour
δ < 0 (expérience de compression entre plateaux) si ν 00 > ν 0 . Si la matrice et le noyau
n’étaient pas solidarisés à l’interface et s’il existait un jeu suffisant pour que les frontières
des deux éléments pour r = a demeurent libres de contrainte, la solution du problème serait
l’état de compression simple dans chacun de ces éléments cylindriques. L’effort résultant à
exercer serait une force axiale Φ0 :
δ
Φ0 = π b2 (α2 E 0 + (1 − α2 ) E 00 ) .
`
On constate donc que si et seulement si ν 0 = ν 00 on a Φ = Φ0 .
Si ν 0 6= ν 00 l’intensité de la force à exercer sur le solide composite est toujours supérieure à
| Φ0 | .
Cela signifie que, définissant le module « apparent » Ea du solide dans cette expérience par

E
Ea = | Φ | ` / π b2 δ on a : Ea ≥ α2 E 0 + (1 − α2 ) E 00 , où le deuxième membre représente
la moyenne volumique des modules de Young des matériaux constitutifs. On donnera au

I Q
chapitre X (§ 5.3) un encadrement valable pour Ea en toute généralité dès que la proportion
U
N
relative des deux matériaux constitutifs est connue, indépendamment de leur distribution

H
C
géométrique dans le solide. Celui-ci fournirait dans le cas présent la valeur approchée par

TE
1 1
défaut : (α2 0 + (1 − α2 ) 00 )−1 .
E E

LY
PO
IX.6 - Compression d’un échantillon en matériau anisotrope. Étudier, dans

LE
l’hypothèse des petites perturbations, l’équilibre d’un solide cylindrique d’axe Oz, de

O
hauteur `, constitué d’un matériau homogène, linéairement élastique, orthotrope de

ÉC
révolution autour de la direction c (cf. chapitre VII, § 5.7), soumis à partir de l’état
initial naturel au chargement défini par :
180 Chapitre IX - Quelques problèmes classiques d’élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
• forces de masse nulles,
• T d = 0 sur la surface latérale,

Y T EC
T d = p ez en tout point de la section d’extrémité S0 (z = 0) ,

POL

• T d = −p ez en tout point de la section d’extrémité S` (z = `) , où p est une

E
constante.

O L
ÉC
Éléments de réponse.
• La solution est constituée du champ de contrainte homogène σ = −p ez ⊗ ez et du champ
de déformation associé par la loi de comportement (chapitre VII, formule 5.65) écrite en
transformation infinitésimale : ce champ est lui aussi homogène donc intégrable.
• Plus précisément, en posant α = (c , ez ), en prenant a et ex dans le plan défini par c et ez ,
et en prenant b = ey , les trièdres (ex , ey , ez ) et (a , b , c) étant orthonormés directs on a :
p p p
σaa = − (1 − cos 2 α) , σac = σca = − sin 2 α , σcc = − (1 + cos 2 α) , autres σαβ = 0 ;
2 2 2

E
et par la loi de comportement
 

U
p 1 − cos 2 α ν 0 (1 + cos 2α)

IQ
εaa = − − 0
2 E E
 
εbb = −
p

ν(1 − cos 2α)

ν 0 (1 + cos 2 α)

H N
EC
2 E0
 0 E 
ν (1 − cos 2α)

T
p 1 + cos 2 α
εcc = − − +

Y
2 E 0 E 0

εac = −
p sin 2 α
2 2G
PO L
, autres εαβ = 0 .

E
Commentaire.

O L
À partir des formules ci-dessus on peut calculer les composantes εij de ε dans la base

ÉC
ex , ey , ez .
Outre les composantes : εxx , εyy , εzz on trouve :
 
p 1 − cos 2α 1 + (1 + 2 ν 0 ) cos 2 α cos 2 α
εxz = εzx = − sin 2 α − + ,
4 E E0 G
autres εij = 0 .
Si le matériau n’est pas isotrope on a εxz 6= 0 si α 6= 0 ou π/2. Cela signifie que la déformation
du cylindre se fait avec glissement (chapitre II, § 3.2) des directions orthogonales x et z :
autrement dit le cylindre « s’écrase » et « se déverse » sur le côté (pour p > 0) s’il est
sollicité hors de ses « axes d’orthotropie ». Ceci illustre la difficulté de la réalisation pratique
d’une expérience de compression simple, ou de traction simple (cf. Chapitre VII, § 2.2), sur
un échantillon en matériau anisotrope.

E
IX.7 - Effets thermiques. On considère un solide cylindrique d’axe Oz, de hau-

U
teur ` , de section droite circulaire S (rayon R), constitué d’un matériau homogène,
isotrope, thermoélastique linéaire. Ce solide, dans l’état initial naturel et avec une

N I Q
H
distribution de température homogène T0 , est placé entre les plateaux d’une presse,

TE C
supposés indéformables et parfaitement lisses, parallèles au plan Oxy. On donne un
déplacement ξzd = δ (δ < 0) au plateau supérieur, le plateau inférieur étant immobile,

LY
tandis qu’une variation de température de la forme τ = τ0 f (r) à partir de T0 s’établit

PO
à l’intérieur du solide (par suite d’une modification des conditions aux limites sur T ) ;

LE
on suppose f continue et continûment différentiable pour 0 ≤ r ≤ R. Il n’y a pas de

O
forces de masse. En supposant que la liaison au contact entre S0 ou S` et les plateaux

ÉC
est persistante, déterminer les déplacements et les contraintes dans le cylindre.
Exercices 181

U E
N IQ
H
Éléments de réponse.

EC
• On peut transformer le problème posé en un problème d’élasticité isotherme (chapitre VIII,

T
§ 4.3). Pour ce problème en posant :

Y
σ 0 = σ + k τ0 f (r) 1l

POL
df
ρ F 0 = −k τ0 e

E
dr r

L
et avec les conditions aux limites :

O
T 0d = k τ0 f (R) er pour r = R ,

ÉC
Tx0d = Ty0d = 0 , ξzd = 0 sur S0 ,
Tx0d = Ty0d = 0 , ξzd = δ sur S`
(en faisant l’hypothèse que la liaison unilatérale sur S0 et S` est persistante).
• On cherche le champ de déplacement solution sous la forme ξ(x) = ξr (r) er + ξz (z) ez
qui dérive d’une fonction de déplacement ϕ (x) = α (r) + β (z) .
Les forces de masse dérivent du potentiel V 0 (x) : ρ V 0 (x) = k τ0 f (r) .
On tire de la formule (5.9) du chapitre VIII :
d2 α(r) 1 dα (r) d2 β (z)
(λ + 2 µ) ( + + ) = k τ0 f (r) + C .

E
dr 2 r dr dz 2

U
dβ (z)

IQ
D’où, compte tenu des conditions aux limites sur ξz (z) = :
Z rdz
ξz (z) =
dβ(z) δ
= z et ξr (r) =
dα(r)
= Ar +
k τ0 1

H N
u f (u) du

EC
dz ` dr α +2µ r 0

T
puisque σ , et donc ε , doivent être finis pour r = 0.

LY
La détermination de A se fait à partir de la condition aux limites sur les contraintes pour

PO
r=R :
0 = λ div ξ + 2 µ ε
σrr 0
rr , σrr (R) = k τ0 f (R) ;

O L E
div ξ = ∆ϕ = 2 A + +
δ
`
k τ0
λ + 2µ
f (r)

ÉC
Z R
µ k τ0 1 λ δ
A= u f (u) du − .
(λ + µ) (λ + 2 µ) R2 0 2(λ + µ) `
Les directions principales de σ sont er , eθ , ez et on a :
Z R Z r
1 −2ν 1 1
σrr = k τ0 ( u f (u) du − u f (u) du)
1 − ν R2 r2
Z0
R Z 0
r
1−2ν 1 1
σθθ = k τ0 ( u f (u) du + u f (u) du − f (r))
1 − ν R2 r2
0
Z R
0
δ 2 ν (1 − 2 ν) 1 1 − 2ν
σzz = E + k τ0 u f (u) du − k τ0 f (r) .
` 1−ν R2 0 1−ν
Commentaire.
• L’équation (3.2) du chapitre VIII montre que, sauf singularité thermique sur l’axe du cy-

U E
Q
lindre, l’équilibre thermique de ce solide n’est réalisé que lorsque la fonction f est constante
(on retrouve alors les résultats de Ex. IX.3). Les autres répartitions de τ correspondent à des

N I
H
situations transitoires.

TE C
• Pour que la liaison sur S0 et S` soit persistante il faut et suffit que dans la solution précédente
on ait σzz (r) ≤ 0 pour 0 ≤ r ≤ R. D’où, en désignant par r0 la valeur de r pour laquelle

Y
τ0 f (r) est minimum, la condition σzz (r0 ) ≤ 0 :

δ k τ0 (1 − 2 ν)
PO L 1
Z R

LE
≤ (f (r0 ) − 2ν 2 u f (u) du) .
` E 1−ν R 0

ÉC O
IX.8 - Traction simple en transformation finie. Dans l’expérience de traction
simple effectuée pour identifier la loi de comportement d’un caoutchouc ou d’un poly-
mère la dilatation λ selon la direction de traction peut atteindre des valeurs de l’ordre
182 Chapitre IX - Quelques problèmes classiques d’élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
de 6 à 10. Une telle expérience doit donc être analysée en grandes déformations. Le

EC
problème d’évolution isotherme est modélisé comme suit.

Y T
POL
Éprouvette cylindrique constituée d’un matériau homogène, isotrope. Configuration
initiale, de référence : longueur `0 , section S0 , axe OX. Configuration actuelle :

E
longueur `(t) = λ(t) `0 , pas de déplacement selon Ox de la section origine (x = 0).

O L
ÉC
Chargement :
• forces de masse nulles,
• surface latérale libre de contrainte,
• sections d’extrémités lisses : contraintes tangentielles nulles sur ces sections.
Le matériau est supposé élastique, incompressible.

Déterminer la relation entre la force de traction Q(t) exercée sur l’éprouvette et la

E
dilatation λ(t) en fonction de l’expression ψ du potentiel thermodynamique (cf. Ex.
VII.10).

IQ U
H N
Y T EC
PO L
O L E
ÉC
Éléments de réponse.
On utilise l’approche par les déplacements hors des hypothèses de linéarisation.
• L’homogénéité et l’isotropie du matériau, la forme des données, incitent à rechercher une
solution du problème d’évolution sous la forme d’une transformation homogène à chaque
instant :
x = λ X , y = λ2 Y , z = λ3 Z , λ2 = λ3 ,
qui satisfait évidemment les données en déplacement. (λ et λ2 sont des fonctions de t dont on
ne fait plus apparaître explicitement la dépendance pour alléger les formules). On a alors :
F = λ ex ⊗ ex + λ2 (ey ⊗ ey + ez ⊗ ez ) .
L’incompressibilité du matériau permet de déterminer λ2 :
det F = λ λ22 = 1 ⇒ λ2 = λ−1/2 .
• On utilise les résultats de Ex.VII.10 pour exprimer la loi de comportement élastique.

U E
I Q
OX , OY , OZ sont directions principales de e(X), donc de π(X). Elles sont ici invariantes

N
dans le transport convectif : σ(x) admet Ox , Oy et Oz comme directions principales.
σ(x) = σ1 (x) ex ⊗ ex + σ2 (x) ey ⊗ ey + σ3 (x) ez ⊗ ez .

C H
TE
∂ψ
(λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) + η (x) ,

Y
σ1 (x) = λ1 ρ0

L
∂λ1

PO
∂ψ
σ2 (x) = λ2 ρ0 (λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) + η (x) ,

LE
∂λ2
∂ψ

O
σ3 (x) = λ3 ρ0 (λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) + η (x) .

ÉC
∂λ3
∂ψ ∂ψ
ψ étant symétrique en λ1 , λ2 , λ3 on a : (λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) = (λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) .
∂λ2 ∂λ3
Le scalaire η (x) est laissé indéterminé en chaque point par la loi de comportement.
Exercices 183

U E
N IQ
H
• Équations d’équilibre.

EC
div σ = 0 ⇒ grad η = 0 sur Ωt : le champ σ est donc constant.

Y T
Les conditions aux limites sur les sections d’extrémités sont satisfaites car Ox est direction

POL
principale pour σ . Les conditions aux limites sur la surface latérale déterminent η en fonction
de λ :

E
∂ψ
η = −λ−1/2 ρ0 (λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) .

O L ∂λ3

ÉC
Le champ σ est homogène, uniaxial :
∂ψ ∂ψ
σ = ρ0 (λ (λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) − λ−1/2 (λ , λ−1/2 , λ−1/2 )) ex ⊗ ex .
∂λ1 ∂λ3
• La force de traction Q(λ) est donnée par Q(λ) = S σ1 où S = S0 /λ d’où :
∂ψ ∂ψ
Q(λ) = S0 ρ0 ( (λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) − λ−3/2 (λ , λ−1/2 , λ−1/2 )) .
∂λ1 ∂λ3
En posant w(λ) = ρ0 ψ(λ , λ−1/2 , λ−1/2 ) ,
dw (λ)
il vient : Q(λ) = S0 .

E

U
• Cette formule générale valable pour tout matériau élastique, isotrope, incompressible, peut

IQ
notamment être appliquée aux divers modèles de comportement examinés dans Ex.VII.11.

N
Les résultats correspondants sont représentés sur la figure : on a identifié les comportements

H
linéarisés donnés par chacun de ces modèles (les courbes ont toutes la même tangente ini-

EC
tiale de pente 3) en adoptant pour les modèles de Mooney-Rivlin et de Ogden les valeurs

T
numériques données dans Ex.VII.11.

Y
• La validation expérimentale de ces modèles (expérience de L.R.G. Treloar par exemple) fait

PO L
apparaître que le modèle d’Ogden à trois termes permet de rendre compte convenablement
de l’inflexion caractéristique de la courbe de traction simple du caoutchouc ; le modèle de

E
Mooney-Rivlin, et même le modèle Néo-Hookien très simple, peuvent aussi être utilisés avec

O
profit.
L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
LE
Commentaire.

O
On constate sur cet exemple, comme indiqué au chapitre VII (§ 4.3), que l’indétermination

ÉC
laissée au niveau local par la loi de comportement est levée dans la résolution du problème par
la prise en compte de toutes les équations dont celle de la liaison interne d’incompressibilité :
le champ η est déterminé. On remarque aussi la conformité de la démarche suivie avec le
schéma de résolution donné sur la figure 2 du chapitre VIII. (Bien noter que les équations
184 Chapitre IX - Quelques problèmes classiques d’élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
de la statique pour σ sont écrites sur la configuration actuelle). Une analyse tout à fait

EC
semblable permettrait d’étudier la traction équi-biaxiale, expérience utilisée elle aussi pour

T
l’identification des lois de comportement du caoutchouc et des polymères : l’échantillon a

Y
POL
la forme d’un élément de plaque épaisse carré, ses faces supérieure et inférieure sont libres
de contrainte tandis que l’on impose normalement aux faces latérales des élongations égales
(une sollicitation de ce type, mais non homogène, est analysée dans Ex. IX.9).

O L E
IX.9 - Expansion d’une enveloppe sphérique en transformation finie. On

ÉC
considère une enveloppe dont les rayons intérieur et extérieur dans la configuration
initiale de référence sont A et B, et qui est constituée d’un matériau homogène,
isotrope, élastique, incompressible. Étudier le problème d’évolution correspondant au
gonflement de cette enveloppe lorsqu’elle est soumise à l’extérieur à une pression
constante pe et à l’intérieur à une pression pi (t) croissant à partir de pe . Donner en
particulier la relation entre pi (t) et le paramètre géométrique λ(A, t) = a(t)/A où a(t)
désigne le rayon intérieur de l’enveloppe dans la configuration actuelle, en fonction

E
de l’expression ψ du potentiel thermodynamique du matériau (cf. Ex. VII.10). Cas du
matériau Néo-Hookien (cf. Ex. VII.11). Cas de l’enveloppe «mince».

IQ U
Éléments de réponse.

H N
EC
• L’homogénéité et l’isotropie du matériau, la forme des données, incitent à rechercher une

T
solution du problème d’évolution sous la forme d’une transformation purement radiale à

LY
chaque instant.

PO
OM = λ (R) OM 0 où R = | OM 0 | (O : centre de l’enveloppe sphérique). (On ne fait
plus apparaître explicitement la dépendance en t).

L E
Désignant par (R , Θ , Φ) et (r , θ , ϕ) respectivement les coordonnées sphériques de M0 et

O
M , et par (eR , eΘ , eΦ ) et (er , eθ , eϕ ) les bases locales orthonormées en M0 et M , on a :

ÉC

F (R , Θ , Φ) = (R + λ) er ⊗ eR + λ (eθ + eΘ + eϕ ⊗ eΦ )
dR
= λ1 (R) er ⊗ eR + λ2 (R) eθ ⊗ eΘ + λ3 (R) eϕ ⊗ eΦ
où er = eR , eθ = eΘ , eϕ = eΦ car les bases en M0 et M sont parallèles.
• L’incompressibilité du matériau permet de déterminer λ (R). On a :
dλ d
det F = λ3 (R) + R λ2 (R) = λ2 (R) (R λ (R)) = 1 , d’où :
dR dR
A 3
λ (R) = (1 + 3 (λ3 (A) − 1))1/3
R
λ1 (R) = λ−2 (R) , λ2 (R) = λ3 (R) = λ (R)
(conservation du volume de l’enveloppe sphérique de rayons A et R dans κ0 , a et r dans κt ) .
• On utilise les résultats de Ex.VII.10 pour exprimer la loi de comportement élastique.

U
eR , eΘ , eΦ sont directions principales de e et π en M0 . Elles sont transportées convective-
E
I Q
ment selon les directions er , eθ , eϕ , parallèles qui sont principales pour σ en M :

N
σ(x) = σ1 (x) er ⊗ er + σ2 (x) eθ ⊗ eθ + σ3 (x) eϕ ⊗ eϕ ,
∂ψ −2

C H
TE
σ1 (x) = λ−2 (R) ρ0 (λ (R) , λ (R) , λ (R)) + η (r , θ , ϕ) ,
∂λ1

σ2 (x) = λ (R) ρ0
∂ψ −2

LY
(λ (R) , λ (R) , λ(R)) + η (r , θ , ϕ) ,

PO
∂λ2

LE
∂ψ −2
σ3 (x) = λ (R) ρ0 (λ (R) , λ (R) , λ (R)) + η (r , θ , ϕ) .
∂λ3

∂λ2 ÉC O
ψ étant symétrique en λ1 , λ2 , λ3 on a :
∂ψ −2
(λ (R) , λ (R) , λ(R)) =
∂ψ −2
∂λ3
(λ (R) , λ (R) , λ (R)) .
Le champ scalaire η (r , θ , ϕ) est laissé indéterminé par la loi de comportement.
Exercices 185

U E
N IQ
H
• Équations d’équilibre.

EC
∂η(r , θ , ϕ) ∂η(r , θ , ϕ)

T
div σ = 0 en coordonnées sphériques fournit : = 0 et =0;

Y
∂θ ∂ϕ

POL
η n’est donc fonction que de r .
Puis en remarquant qu’ici :

O L
1
E
(2 σrr − σθθ − σϕϕ ) = −
1 dw

ÉC
r R dλ (R)
où l’on a posé w (λ) = ρ0 ψ (λ−2 , λ , λ) , il vient par la première équation d’équilibre :
Å ã
d −2 ∂ψ −2 dη 1 dw
λ (R) ρ0 (λ (R) , λ(R) , λ(R)) + − =0.
dr ∂λ1 dr R dλ(R)
En posant H (R) = η (r) = η (R λ (R)) et compte tenu de dr/dR = λ−2 (R) :
Å ã
dH d ∂ψ −2 1 dw
(R) = − λ−2 (R)ρ0 (λ (R) , λ (R) , λ (R)) + .
dR dR ∂λ1 R λ2 (R) dλ (R)

E
Les conditions aux limites s’écrivent :

pour r = a , R = A : λ−2 (A) ρ0


∂ψ
(A) + H (A) = −pi

IQ U
N
∂λ1

pour r = b , R = B : λ−2 (B) ρ0


∂ψ
∂λ1
(B) + H (B) = −pe .

EC H
Y T
• Le champ η(r) , ou H(R) , est ainsi déterminé en fonction du paramètre géométrique λ(A).

L
PO
En effet λ(A) étant donné, la fonction λ (R) est connue et H (R) est déterminé par intégration
de l’équation différentielle à partir de la condition aux limites pour R = B.

O E
En effectuant le changement de variable (licite) R 7→ λ (R) :

L Z λ(R)

ÉC
∂ψ dw dλ
H (R) = −pe − λ−2 (R) ρ0 (R) + ( ) .
∂λ1 λ(B)
dλ 1 − λ3

Ceci détermine, par la condition aux limites pour R = A, la valeur de la pression intérieure
pi correspondant à λ (A) :
Z λ(A)
dw dλ
pi = pe + ( )
λ(B)
dλ λ3 − 1

A3 3
où w (λ) = ρ0 ψ (λ−2 , λ , λ) et λ3 (R) = 1 + (λ (A) − 1) .
R3
• Pour le matériau Néo-Hookien
µ
w(λ) = ρ0 ψ (λ−2 , λ , λ) = (λ−4 + 2 λ2 − 3) .
2
Z λ(B)
1 + λ3
U E
Q
D’où : pi = pe − 2 µ

I
dλ ,
λ5

N
λ(A)

pi = pe + µ (
1

1
+
2

2
).

C H
TE
2 λ4 (B) 2 λ4 (A) λ (B) λ (A)

Y
• Dans le cas d’une enveloppe mince, (B − A)/A = α  1, on obtient au 1er ordre en α :

pi ' pe + α
1 dw
λ2 (A) dλ
(λ (A)) .

PO L
OLE
1 1
• Pour le matériau Néo-Hookien : pi ' pe + 2 µ α( − 7 ).

ÉC
λ (A) λ (A)
1 1
La fonction (− 7 ) est monotone croissante à partir de la valeur 0 pour λ = 1 jusqu’à son
λ λ
maximum atteint pour λ = λcr = 71/6 = 1, 383. Elle est ensuite décroissante.
186 Chapitre IX - Quelques problèmes classiques d’élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC
Commentaire.
Au début de l’évolution, lorsque λ(A) est voisin de 1 , on se trouve dans le cadre de l’hypothèse

U E
des petites perturbations permettant la linéarisation. La relation obtenue dans le cas du
matériau Néo-Hookien par exemple se linéarise en (pi −pe ) ' 4µ(1−A3 /B 3 )(λ(A)−1) et l’on

IQ
vérifie que ce résultat est identique à celui (6.12, 6.13) du paragraphe 6.2 : en effet, le matériau

N
H
étant incompressible, la constante de Lamé λ est infinie ; en outre, la constante matérielle

EC
µ du modèle Néo-Hookien est identifiée comme le module de cisaillement en transformation
infinitésimale (cf. Ex. VIII.11). Pour l’enveloppe sphérique mince on a mis en évidence qu’au

Y T
delà de cette période linéaire l’expansion nécessite une pression croissante tant que λ (A) <

L
λcr ' 1, 383 ; au delà de λcr l’expansion se poursuit sous pression décroissante. On devra

PO
donc contrôler la pression durant l’opération de gonflage pour éviter une instabilité : ce

E
problème modélise par exemple l’expansion d’un ballon de baudruche pour lequel ce type

L
d’instabilité est bien connu. L’étude numérique de la correspondance entre λ(A) et (pi − pe )

O
pour diverses valeurs du paramètre A/B correspondant à une enveloppe sphérique épaisse

ÉC
montre la persistance du phénomène mis en évidence pour l’enveloppe mince.

A (pi − pe )cr A
λcr '
B µ B−A
0,98 1,39 1,25
0,9 1,43 1,30
0,7 1,64 1,52
0,5 1,83 1,63

La formule générale établie pour (pi −pe ) en fonction de λ(A) permet l’étude du problème avec
d’autres modèles de comportement isotrope, élastique, incompressible tels que ceux examinés
dans Ex.VII.11.
La perte d’unicité de la correspondance entre pi (t) et λ(A, t) illustre les considérations du

E
chapitre VIII (§ 1.3, 3.2 et 3.3). On voit en particulier que la donnée de la sollicitation pi (t)

l’évolution antérieure.

I Q U
ne permet pas de définir le problème d’équilibre thermoélastique à cet instant sans connaître

H N
TE C
IX.10 - Torsion en transformation finie. On étudie le problème d’évolution cor-

Y
respondant à la torsion d’une barre cylindrique de section circulaire, posé comme au

PO L
chapitre VIII (section 7), hors de l’hypothèse des petites perturbations. On désigne
par L et A la longueur et le rayon de la barre dans la configuration initiale de réfé-

LE
rence (état naturel). Le matériau constitutif est élastique, isotrope, incompressible :

O
son comportement est défini par le matériau Néo-Hookien (cf. Ex. VII.11). En recher-

ÉC
chant une solution en déplacement semblable à celle obtenue en petites perturbations,
déterminer les efforts à exercer sur les bases pour réaliser cette expérience. Préciser
l’hypothèse de la transformation infinitésimale et commenter.
Exercices 187

U E
N IQ
H
Élément de réponse

EC
• L’homologue en transformation finie de la solution en déplacement trouvée pour la barre

T
de section circulaire (chapitre VIII, § 7.6) s’écrit en coordonnées cylindriques :

Y
POL
r = R , θ = Θ + α Z , z = Z , (OZ et Oz suivant l’axe de la barre)
où (R, Θ, Z) désignent les coordonnées dans la configuration initiale de référence, et (r, θ, z)

E
les coordonnées dans la configuration actuelle chargée.

L
On en déduit :

ÉC O F (R, Θ, Z) = er ⊗ eR + eθ ⊗ eΘ + ez ⊗ eZ + α R eθ ⊗ eZ
en introduisant les bases locales orthonormées en M0 et M (cf. Ex. II.6 pour la méthode).
On vérifie que det F (R, Θ, Z) = 1 (invariance du volume) par le calcul de C =t F . F , ou
en remarquant que :
F (R, Θ, Z) = U (R, Θ, Z) . (1l + α R eΘ ⊗ eZ )
avec U (R, Θ, Z) = er ⊗ eR + eθ ⊗ eΘ + ez ⊗ eZ .
• Avec le modèle Néo-Hookien la loi de comportement s’écrit (cf. Ex. VII.11) :
σ = µ F . tF + η 1l avec det F = 1 , η scalaire arbitraire.

E
Ici, avec l’expression trouvée pour F dans la transformation choisie :

où le champ η est laissé indéterminé.


IQ U
σ (r, θ, z) = µ (1l + α r (eθ ⊗ ez + ez ⊗ eθ ) + α2 r 2 eθ ⊗ eθ ) + η (r, θ, z) 1l

• Équations d’équilibre :

H N
EC
div σ = 0 en coordonnées cylindriques fournit

T
∂η ∂η ∂η

Y
(r, θ, z) = 0 , (r, θ, r) = 0 , (r, θ, z) = µ α2 r .

L
∂θ ∂z ∂r

PO
Les conditions aux limites sur la surface latérale s’écrivent σ (r, θ , z) . er = 0 pour r = A ,

E
ce qui achève de déterminer le champ η :

L
r 2 − A2

O
η (r) = µ (α2 − 1) d’où :

ÉC
2
r 2 − A2
σ (r, θ, z) = µ α r (eθ ⊗ ez + ez ⊗ eθ ) + µ α2 1l + µ α2 r 2 eθ ⊗ eθ .
2
• On a construit une solution du problème correspondant aux conditions aux limites suivantes
sur les sections d’extrémités.
r 2 − A2
Pour z = L : Trd = 0 , Tθd (r) = µ α r , Tzd (r) = µ α2 ;
2
d’où les éléments de réduction du torseur résultant :
π A4
couple de torsion : C = µ α e = µ α J ez ,
2 z
π A4 J
effort normal (compressif) : Z = −µ α2 e = −µ α2 ez .
4 z 2
Pour z = 0 : conditions opposées.
• Transformation infinitésimale et déformation infinitésimale.
La transformation infinitésimale impose deux conditions :

U E
k ∇ξ k  1 ⇒ | α Z |  1 pour 0 < Z < L ⇒ | α L |  1

N I Q
H
et | α R |  1 pour 0 < R < A ⇒ | α A |  1 .

TE C
La déformation infinitésimale k e k  1, ne nécessite que la condition | α A |  1 .

Y
Sous cette condition σ (r, θ, z) se réduit à son premier terme :

PO L
σ (r, θ, z) ' µ α r (eθ ⊗ ez + ez ⊗ eθ ) .
Il est commode, pour apprécier les ordres de grandeur de C et Z, d’écrire, en désignant par

LE
S la section de la barre :

O
µS A µS
C = (α A) ez , Z = −(α A)2 e

ÉC
2 4 z
qui montrent que Z est alors du deuxième ordre.
188 Chapitre IX - Quelques problèmes classiques d’élasticité tridimensionnelle

U E
N IQ
H
Commentaire.

EC
Dans le cas de la déformation finie on a mis en évidence la nécessité d’exercer un effort axial

T
compressif, appliqué selon la distribution parabolique Tzd (r) pour la solution homologue de

Y
POL
celle trouvée pour la barre de section circulaire dans l’hypothèse des petites perturbations :
absence de gauchissement, et de toute dilatation selon Oz. Cet effet du second ordre est
connu sous le nom « d’effet Poynting ». Il signifie aussi, qu’en l’absence d’effort axial, la

O L E
torsion d’une barre à section circulaire en déformation finie produirait un gauchissement et
une dilatation axiale. (Pour les raisons indiquées au chapitre VIII (§ 7.6), ce gauchissement

ÉC
ne pouvait être du premier ordre).
On rappelle que pour le modèle Néo-Hookien la constante matérielle µ peut être identifiée sur
l’expression linéarisée de la loi de comportement correspondante qui s’écrit : σ = 2 µ ε + ω 1l ;
µ représente le module de cisaillement de ce matériau incompressible en transformation in-
finitésimale. On remarque que la contrainte de cisaillement σθz = σzθ conserve la même
expression en transformation finie que dans la solution « H.P.P. », α représentant la rota-
tion différentielle. Le couple de torsion demeure proportionnel à la rotation différentielle en
transformation finie : C = (µ J) α. Les déformées des fibres sont des hélices circulaires d’axe
Oz. L’hypothèse des petites perturbations ajoute, aux conditions | α L |  1 et | α A |  1
de la transformation infinitésimale, la condition « α L A petit » des petits déplacements (cf.
chapitre VIII, § 7.2).

U E
IQ
Les résultats obtenus retrouvent et généralisent au cas de la déformation infinitésimale ,

N
hors des hypothèses de la transformation infinitésimale et des petits déplacements, ceux

H
trouvés en « H.P.P. » pour les contraintes et les efforts. L’hypothèse d’incompressibilité du

EC
matériau n’est évidemment pas restrictive dans cette conclusion car la solution construite en

T
H.P.P. n’implique aucune variation de volume.

Y
Le même résultat peut être établi pour une barre de section quelconque, de la façon suivante.

PO L
Recherchant la solution sous la forme r = R , θ = Θ + α Z , z = Z + α ϕ (R, Θ), on
montre qu’en déformation infinitésimale la fonction de gauchissement ϕ est déterminée, dans

E
∂ϕ

L
la configuration initiale de référence, par les mêmes équations ∆ϕ = 0 sur S0 et =

O
∂N
(N ∧ OM 0 ) . eZ sur ∂S0 établies dans l’hypothèse des petites perturbations.

ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
ÉCOL
Chapitre X

Approches variationnelles
en thermoélasticité linéarisée
U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
MOTS CLÉS

Champs de déplacement cinématiquement admissibles.


Champs de contrainte statiquement admissibles.
Dualisation. Théorème des travaux virtuels.

E
Convexité. Principes variationnels.
Minimum de l’énergie potentielle.

I Q U
N
Minimum de l’énergie complémentaire.
Unicité. Encadrement énergétique.

C H
TE
Méthodes numériques. Approximation.

Y
Formule de Clapeyron. Théorème de réciprocité.

PO L
Champs d’autocontrainte. Inconnues hyperstatiques.
Paramètres de chargement. Théorème de Castigliano.

LE
Théorème du potentiel minimum.

ÉC O
189
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée 191

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
L
En bref...
O
ÉC
L’hypothèse des petites perturbations permet l’écriture du principe des
puissances virtuelles sur la configuration initiale du système étudié en y
faisant intervenir, d’une part un champ de contrainte de Cauchy, d’autre
part un champ de déplacement virtuel et son champ de déformation li-

U E
néarisée. L’énoncé correspondant est le théorème des travaux virtuels. La

IQ
linéarisation de la loi de comportement dans cette hypothèse la fait dériver

N
d’un potentiel quadratique, fonction convexe des déformations linéarisées,

H
EC
ou de son potentiel conjugué, fonction convexe du tenseur des contraintes

T
de Cauchy (section 1).

LY
PO
Ces deux arguments sont les fondements des principes variationnels, qui
caractérisent un champ de déplacement et le champ de contrainte solutions

L E
du problème d’équilibre thermoélastique linéarisé par une propriété de

O
ÉC
minimum d’une fonctionnelle convexe respectivement sur l’ensemble des
champs cinématiquement admissibles et sur l’ensemble des champs sta-
tiquement admissibles. Ainsi, tout champ de déplacement solution rend
minimale la fonctionnelle Énergie potentielle sur les champs cinématique-
ment admissibles avec les données du problème. De même, le champ de
contrainte solution rend minimale la fonctionnelle Énergie complémentaire
sur les champs statiquement admissibles. Il s’agit de deux principes varia-
tionnels duals ; les valeurs minimales des deux fonctionnelles, atteintes
pour la solution du problème, sont opposées (sections 2 et 3).

Outre la démonstration des théorèmes d’unicité pour le champ de dé-


placement (à un éventuel déplacement rigidifiant près) et du champ de
contrainte, solutions du problème, ces résultats conduisent aux méthodes
U E
I
variationnelles de résolution. On explore l’un ou l’autre des ensembles des

N Q
H
champs de déplacement cinématiquement admissibles ou des champs de

TE C
contrainte statiquement admissibles et l’on y minimise la fonctionnelle ap-
propriée : c’est cette minimisation qui assure que le champ de contrainte

LY
ou le champ de déformation, associé par la loi de comportement au champ

PO
minimisant trouvé, satisfait les équations de champ et les conditions aux

LE
limites qui le concernent (sections 2 et 3).

ÉC O
Les méthodes variationnelles permettent d’introduire le concept de so-
lution approchée. Elles sont exploitées analytiquement ou numériquement,
notamment par discrétisation comme dans la méthode des éléments finis.
192 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
La mise en œuvre simultanée des principes variationnels sur les déplace-

EC
ments et sur les contraintes permet d’aboutir à un encadrement énergé-

T
tique de la solution (sections 2, 3 et 4).

Y
POL
Dans le cas particulier de l’équilibre isotherme à partir de l’état initial

E
naturel, les expressions du potentiel élastique et du potentiel conjugué

O L
sont des formes quadratiques homogènes ; l’énergie élastique du système

ÉC
dans son état d’équilibre élastique s’obtient par la formule de Clapeyron,
tandis que le théorème de réciprocité exprime la symétrie qui existe entre
deux états d’équilibre distincts pour un même système (section 5).

L’ensemble des champs de contrainte statiquement admissibles pour le


problème est un espace affine dont l’espace des champs d’autocontrainte
est l’espace vectoriel associé : les champs d’autocontrainte sont statique-
ment admissibles pour le problème avec des données statiques nulles. La

E
dimension de cet espace vectoriel définit le degré d’hyperstaticité du pro-

IQ U
blème. Le développement des champs d’autocontrainte sur une base définit

N
un système d’inconnues hyperstatiques (section 6).

EC H
Considérant, dans l’hypothèse des petites perturbations, un même sys-

LY T
tème soumis à des données statiques et cinématiques linéairement variables
en fonction d’un nombre fini de paramètres de chargement et de déplace-

PO
ment, l’expression du travail virtuel des efforts extérieurs dans le théorème

E
des travaux virtuels fait apparaître le produit de chacun de ces paramètres

O L
par son paramètre cinématique ou statique associé, qui se trouve ainsi dé-

ÉC
fini (section 7).

Pour un tel système, constitué d’un matériau thermoélastique, le théo-


rème de Castigliano fournit l’expression de la loi thermoélastique qui ex-
prime le comportement global de ce système. Elle relie tous les paramètres
statiques (chargement) à tous les paramètres cinématiques (déplacement).
Elle s’exprime, de façon analogue à la loi de comportement thermoélastique
locale du matériau constitutif, au moyen d’un potentiel convexe. Dans les
mêmes conditions, le théorème du potentiel minimum permet de détermi-
ner les valeurs des inconnues hyperstatiques dans un état d’équilibre ther-
moélastique : les inconnues hyperstatiques peuvent s’interpréter comme
des paramètres de chargement supplémentaires dont les paramètres ciné-

U E
Q
matiques associés doivent être nuls dans l’état d’équilibre thermoélastique
(section 8).
N I
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée 193

U E
N IQ
EC H
Principales notations

Y T
E POL
L
Notation Signification 1ère formule

ÉC O σ0 champ d’autocontrainte initial (1.3)


ξ̂ champ de déplacement virtuel (1.10)
ε̂ déformation linéarisée associée à ξ̂ (1.10)
A tenseur d’élasticité (1.18)

Λ tenseur des complaisances élastiques (1.21)

U E
IQ
α tenseur des dilatations thermiques (1.21)

HN
0 0
W(τ, ξ ) énergie élastique de déformation de ξ (2.10)

TEC
0 0 0
W(τ, ξ ) − Φ(ξ ) énergie potentielle de ξ (2.12)
W∗ (τ, σ 0 )

O LY
énergie élastique de contrainte de σ 0 (3.8)

P
∗ 0 ∗ 0 0
W (τ, σ ) − Φ (σ ) énergie complémentaire de σ (3.10)
hi

O L E symbole de la moyenne volumique (5.28)

ÉC
A(STi ) espace vectoriel des champs (6.2)
d’autocontrainte pour le problème
σa champ d’autocontrainte (6.3)
A(∂Ω) espace vectoriel des champs (6.5)
d’autocontrainte pour le système
X = (X1 , . . . , Xk ) vecteur des inconnues hyperstatiques (6.10)
∗ 0
W (τ, X ) énergie élastique de contrainte, (6.11)
fonction de X 0
W ∗ (τ, X 0 ) − Φ∗ (X 0 ) énergie complémentaire,
U
(6.13)
E
Q
fonction de X 0

N I
H
Q = (Q1 , . . . , Qn ) paramètres de chargement (7.16)
q = (q1 , . . . , qn ) paramètres cinématiques
TE C (7.16)
A
LY a
espace vectoriel des σ S.A. avec Q = 0 (7.23)
W ∗ (τ, Q0 )
PO
LE
énergie élastique de contrainte, (8.5)
fonction de Q0

ÉC O
W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) énergie élastique de contrainte,
fonction de Q0 et de X 0
(8.21)
194 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
EC H
T
1 Méthodes directes et méthodes variationnelles . . . . . . 197

Y
POL
1.1 Rappel de la problématique . . . . . . . . . . . . . . . . 197
1.2 Méthodes directes de résolution . . . . . . . . . . . . . . 200

E
1.3 Méthodes variationnelles : présentation . . . . . . . . . 200

O L 1.4 Théorème des travaux virtuels . . . . . . . . . . . . . . 201

ÉC
1.5 Notions sur la convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
1.6 Expressions de la loi de comportement thermoélastique
linéarisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
2 Minimum de l’énergie potentielle . . . . . . . . . . . . . . 207
2.1 Convexité de C (Sξi , ξid ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207
2.2 Principe de minimum pour les déplacements . . . . . . . 207
2.3 Expressions explicites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
2.4 Unicité de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
2.5 Cas du matériau thermoélastique avec liaisons internes .
U E 211

IQ
3 Minimum de l’énergie complémentaire . . . . . . . . . . . 212

H N
3.1 Convexité de S (F , STi , Tid ) . . . . . . . . . . . . . . . . 212

EC
3.2 Principe de minimum pour les contraintes . . . . . . . . 212

LY T
3.3 Expressions explicites . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.4 Unicité de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
215
216

PO
3.5 Combinaison des principes de minimum pour les dépla-

O L E cements et pour les contraintes . . . . . . . . . . . . . .


3.6 Cas du matériau thermoélastique avec liaisons internes .
216
218

ÉC
3.7 État initial de référence précontraint et préchargé . . . . 218
4 Approches variationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
4.1 Réciproques des principes de minimum . . . . . . . . . . 219
4.2 Méthodes variationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
5 État initial naturel, équilibre isotherme . . . . . . . . . . 226
5.1 Expressions de l’énergie élastique . . . . . . . . . . . . . 226
5.2 Formule de Clapeyron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227
5.3 Exemple d’application : module apparent d’un cylindre
hétérogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
5.4 Théorème de réciprocité de Maxwell-Betti . . . . . . . . 232

E
6 Champs d’autocontrainte. Théorème du potentiel mi-
nimum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.1 Champs d’autocontrainte pour le problème . . . . . . .
I Q U 233
233

H
6.2 Minimum de l’énergie complémentaire, théorème du po-
N
TE C
tentiel minimum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.3 Commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
235
236
7
LY
Problème paramétré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238

PO
7.1 Objectifs de l’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238

OLE
7.2 Champs statiquement admissibles et champs cinémati-
quement admissibles pour le problème paramétré . . . . 238

ÉC
7.3 Champs d’autocontrainte pour le problème paramétré . 241
7.4 Exemples de problèmes paramétrés . . . . . . . . . . . . 242
8 Théorèmes de l’énergie pour les problèmes paramétrés . 247
Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée 195

U E
IQ
HN
8.1Théorème de Castigliano . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
8.2
E C
Théorème du potentiel minimum . . . . . . . . . . . . .

T
251

LY
8.3Équilibre isotherme et état initial naturel en élasticité
linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255

P O 9 Pour conclure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256

L E 10 Note historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257

ÉCO
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . . 260
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
1 – Méthodes directes et méthodes variationnelles 197

U E
N IQ
E C H
Approches variationnelles
LY T
P O
en thermoélasticité linéarisée
L E
ÉCO
1 Méthodes directes et méthodes variationnelles
1.1 Rappel de la problématique
Dans la section 2 du chapitre VIII, on a énoncé l’hypothèse des petites pertur-

U
bations (H.P.P.) qui permet la linéarisation physique puis géométrique de la loi de
E
IQ
comportement et l’écriture linéarisée des équations du problème d’évolution thermoé-

N
lastique quasi-statique sur la configuration de référence connue. Les équations ainsi

EC H
obtenues (chapitre VIII, § 2.3) mettent en évidence le découplage du problème ther-

T
mique (le champ d’écart de température devient une donnée) et définissent à chaque

Y
instant le problème d’équilibre thermoélastique qui ne dépend que des sollicitations
actuelles et de l’état initial.

PO L
L E
On a vu (chapitre VIII, § 3.5, 3.6, et 4.3) qu’il est possible de ramener l’étude de

O
l’équilibre thermoélastique posé dans le cas général à partir d’une configuration de

ÉC
référence préchargée et précontrainte κp , avec variation de température, à celle du
cas particulier de l’équilibre élastique isotherme à partir de l’état de référence naturel
pour le système. Cela a permis, sans perte de généralité, de restreindre les analyses à
ce cas particulier.

Dans ce chapitre on considérera explicitement le cas de l’équilibre thermoé-


lastique à partir d’un état initial de référence précontraint où règne le champ
d’autocontrainte pour le système σ 0 quasi-naturel en équilibre avec des forces
de masse nulles et des efforts au contour nuls (1) . Les résultats spécifiques au cas de
l’équilibre élastique isotherme à partir de l’état de référence naturel pour le système,

E
seront présentés dans la section 5.

Du point de vue des conditions mathématiques de régularité des champs concernés,


I Q U
on se place dans le cadre général déjà discuté (chapitre VIII, § 4.2) :

H N
ceaux ,
TE C
• champs de contrainte continus et continûment différentiables par mor-

LY
• champs de déplacement continus, continûment différentiables par mor-
ceaux , sur le volume Ω du système.
PO
O LE
ÉC
(1) La présentation se révèle éventuellement plus complexe dans le cas de l’état initial préchargé
si l’on souhaite conserver la généralité du propos car les données qui définissent le préchargement
peuvent ne pas être de même nature que celles du chargement proprement dit. Il n’y a, en revanche,
pas de difficulté conceptuelle supplémentaire (cf. § 3.7).
198 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Pour les équations de champs on a ainsi :
• les équations différentielles de l’équilibre

Y T EC
POL
(1.1) div σ + ρ F = 0 sur Ω ,

L E
auxquelles on adjoint, sur les surfaces de discontinuité Σσ du champ σ l’équation de

O
ÉC
saut

(1.2) [[ σ ]] . n = 0 sur Σσ

(on suppose, comme précédemment, qu’il n’y a pas de forces extérieures surfaciques
exercées à l’intérieur du volume Ω du système) (2) ;
• la loi de comportement thermoélastique linéarisée qui s’écrit, en l’absence de
liaisons internes

U E
IQ
(1.3) σ = σ0 + A : ε − k τ ;

H N
EC
• l’expression de la déformation linéarisée

(1.4)
LY T
ε = (grad ξ + t grad ξ)/2 .

E PO
L
Les conditions aux limites portent sur les efforts surfaciques et les déplacements

(1.5)
ÉC O
au contour ∂Ω du système ; dans la forme classique :


 σ n = Tid sur STi
 ij j
(1.6) ξi = ξid sur Sξi


 i = 1, 2, 3 STi ∪ Sξi = ∂Ω ; STi ∩ Sξi = ∅ .

La figure 1 schématise le problème ainsi posé

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
LE
Figure 1 – Équilibre thermoélastique à partir d’un état initial précontraint

(2) On

ÉC O
rappelle que, dans l’équation (1.1), ρ désigne la masse volumique connue dans la configuration
de référence. Le calcul de la masse volumique actuelle, s’il se révèle utile, s’effectue au moyen de
l’équation de continuité linéarisée (chapitre VIII, § 2.3).
1 – Méthodes directes et méthodes variationnelles 199

U E
N IQ
H
Les définitions des champs de contrainte statiquement admissibles et des champs

EC
de déplacement cinématiquement admissibles sont ainsi précisées.

Y T
POL
Champs de contrainte statiquement admissibles avec F et T di sur STi

O L E σ ∈ S (F , STi , Tid)

ÉC
(1.7)
m
σ continu et continûment différentiable
par morceaux

σ satisfait (1.1), (1.2), (1.5) .

U E
IQ
Champs de déplacement cinématiquement admissibles avec ξid sur Sξi

H N
Y T ξ∈
EC
C (Sξi , ξid )

PO L m

E
(1.8) ξ continu,

O L
ÉC
ξ continûment différentiable par morceaux

ξ satisfait (1.6) .
Problématique

La problématique se met à nouveau sous la forme du schéma de la figure 2.

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
LE
Figure 2 – Problématique de l’équilibre thermoélastique à partir d’un état initial

ÉC O
précontraint
200 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
1.2 Méthodes directes de résolution

T EC
Le chapitre VIII a présenté les méthodes directes de résolution de ces problèmes,

Y
POL
dans lesquelles, en exploitant le schéma de la figure 2 à partir de l’une où l’autre de
ses extrémités, on cherche à construire les champs de contrainte et de déplacement

E
solutions en ajustant leurs expressions de façon à satisfaire, de façon explicite, les

O L
équations de champs et les conditions aux limites.

ÉC Cette procédure ne permet d’envisager que la résolution exacte du problème. La


notion même de solution approchée en est absente. Ainsi, dans le cadre de la méthode
des contraintes par exemple, la construction de champs statiquement admissibles n’a
d’intérêt que si elle aboutit à la solution du problème : hors de cette circonstance, elle
ne permet de tirer aucune information sur cette solution sauf dans le cas particulier
des solides élancés lorsque l’on peut faire appel au principe de Saint Venant (dont les
conditions précises de validité restent à définir). Il en va de même si l’on adopte la
méthode des déplacements.

U E
IQ
C’est là un inconvénient évident dans la mesure où les problèmes d’équilibre ther-

N
H
moélastique linéarisés se posent souvent dans des conditions de géométrie, de sollicita-

EC
tions, ou d’hétérogénéité du matériau constitutif qui n’en permettent pas la résolution
analytique exacte.

L Y T
P O : présentation
E
1.3 Méthodes variationnelles

L
ÉCO
Idées directrices

Deux méthodes variationnelles simples vont être présentées, qui portent l’une sur
les déplacements, l’autre sur les contraintes, et dont on se propose d’abord d’exposer
l’esprit.

À titre d’exemple, pour la méthode variationnelle sur les contraintes, la démarche


consiste, en reprenant le schéma de la figure 2, à rechercher directement le champ
de contrainte solution du problème en le caractérisant dans S (F , STi , Tid ) par la
propriété d’extremum d’une fonctionnelle scalaire, sans avoir à procéder à la résolution
indiquée dans la section 6 du chapitre VIII : en effet, c’est la minimisation de cette
fonctionnelle sur S (F , STi , Tid ) qui assure que le champ de déformation, obtenu par
la loi de comportement thermoélastique linéarisée à partir du champ de contrainte
U E
I
minimisant, est géométriquement compatible et conduit à un champ de déplacement
cinématiquement admissible pour le problème.
N Q
C H
TE
De la même façon, la méthode variationnelle sur les déplacements débouche sur

Y
la minimisation d’une fonctionnelle scalaire sur C (Sξi , ξid ) , qui assure le caractère

PO L
statiquement admissible du champ de contrainte associé par la loi de comportement
thermoélastique linéarisée.

O LE
Ce type d’approches ouvre évidemment la voie à des procédures numériques de

ÉC
résolution. Il permet aussi d’envisager le concept d’approximation dans la minimi-
sation et l’on verra en outre que les méthodes variationnelles par les contraintes et par
les déplacements, duales l’une de l’autre, permettent d’encadrer la solution du point
1 – Méthodes directes et méthodes variationnelles 201

U E
N IQ
H
de vue énergétique. Les acquis de l’analyse numérique et de l’analyse fonctionnelle,

EC
tant du point de vue des procédures de minimisation que des estimations d’erreurs, y
seront mis à profit.

Y T
POL
Arguments fondamentaux

L E
Afin de faire aussi, de cet exposé de l’approche variationnelle des problèmes d’équi-

O
ÉC
libre thermoélastique linéarisés, une introduction aux méthodes variationnelles en gé-
néral, la présentation s’appuiera sur des arguments mathématiques que l’on s’efforcera
de dégager des circonstances particulières présentes. Ces arguments sont la dualisa-
tion et la convexité.

 Dualisation

On a vu au chapitre V (§ 3.13 et 3.14) que les conditions de compatibilité géo-


métrique pour un champ de taux de déformation d’une part, et les équations de la

U E
dynamique pour un champ de contrainte de Cauchy d’autre part, peuvent les unes et

IQ
les autres être exprimées sous forme dualisée à travers le principe des puissances
virtuelles.

H N
Y T EC
L’hypothèse des petites perturbations permet de faire jouer, aux champs de
déplacement définis sur la configuration initiale connue du système, le rôle des champs

PO L
de vitesse virtuels dans les formulations faibles (cf. § 1.4).

L E
On aboutit ainsi à la formulation dualisée des conditions (1.1, 1.2, 1.5) dans (1.7)

O
imposées aux champs de contrainte statiquement admissibles, et des conditions (1.6)

ÉC
dans (1.8) imposées aux champs de déplacement cinématiquement admissibles.

 Convexité

La convexité (cf. § 1.5) des potentiels ρψ et ρψ ∗ qui expriment le comportement


thermoélastique (chapitre VII, § 4.2), exploitée dans le cadre de l’hypothèse des petites
perturbations, est l’argument qui permet d’établir les propriétés d’extremum pour les
champs solutions sur S (F , STi , Tid ) et C (Sξi , ξid ) .

1.4 Théorème des travaux virtuels


U E
N I Q
C H
Comme on l’a rappelé au paragraphe 1.1, l’hypothèse des petites perturbations

TE
a été énoncée pour permettre l’écriture des équations d’équilibre pour le champ de

Y
contrainte de Cauchy σ sur la configuration initiale connue du système, notée Ω , au
lieu de la configuration actuelle.

PO L
LE
Il s’ensuit qu’avec de tels champs, supposés continus et continûment différentiables

O
par morceaux, définis sur Ω , l’écriture du principe des puissances virtuelles est, elle

ÉC
aussi, ramenée sur la configuration Ω. Les champs de vitesse virtuels Û sont des
champs de vecteurs définis sur Ω ; on les suppose continus, continûment différentiables
par morceaux.
202 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
On a ainsi l’énoncé :

(1.9)

Y T EC
POL

 ∀ σ continu et continûment différentiable par morceaux,



E

 satisfaisant (1.1) et (1.2) sur Ω ,

L


O

ÉC
∀ Û continu, continûment différentiable par morceaux, sur Ω ,

 Z Z Z



 σ (x) : d̂ (x) dΩ − ρ (x) F (x) . Û (x) dΩ − Û (x) . σ (x) . n (x) da = 0



 Ω Ω ∂Ω

 avec d̂(x) = (grad Û (x) + t grad Û (x))/2

Par ailleurs dans ce même cadre d’hypothèses des petites perturbations, il appa-
raît que les champs de déplacement solutions du problème et, plus généralement, les

U
champs de déplacement cinématiquement admissibles définis par (1.8), peuvent être
E
IQ
utilisés dans l’énoncé ci-dessus à titre de champs de vitesse virtuels : leur champ de

N
déformation linéarisée ε̂ joue alors le rôle de d̂. Pour cette raison, on procède à un

H
EC
changement de notations dans (1.9) en y substituant ξ̂ et ε̂ à Û et d̂ respectivement.

T
En outre, compte tenu de la signification particulière qui sera donnée dans la suite

LY
(sections 2 et suivantes) à la notation σ et afin de bien mettre en évidence le caractère

PO
arbitraire du champ de contrainte qui intervient dans (1.9) pourvu qu’il satisfasse

E
(1.1) et (1.2) sur Ω, on convient de désigner ce champ par σ ∗ .

O L
ÉC
On énonce ainsi le théorème des travaux virtuels :

(1.10)

 ∀ σ ∗ continu et continûment différentiable, par morceaux,






 satisfaisant (1.1) et (1.2) sur Ω ,




∀ ξ̂ continu, continûment différentiable par morceaux, sur Ω ,

 Z Z Z





σ (x) : ε̂ (x) dΩ − ρ (x) F (x) . ξ̂ (x) dΩ − ξ̂ (x) . σ ∗ (x) . n (x) da = 0



 Ω Ω ∂Ω

 avec ε̂(x) = (grad ξ̂ (x) + t grad ξˆ (x))/2

U E
La terminologie adoptée, « travaux virtuels » au lieu de « puissances virtuelles »,
N I Q
H
est évidemment liée au fait que, dans l’application de (1.10) avec des champs de
déplacement, les intégrales correspondent à des énergies.

TE C
LY
1.5 Notions sur la convexité
PO
O LE
ÉC
Ensemble convexe

Considérant un espace vectoriel de dimension finie ou infinie, dont on désigne


l’élément générique par y on définit une partie convexe E de cet espace par la
1 – Méthodes directes et méthodes variationnelles 203

U E
N IQ
H
propriété caractéristique :

EC

T

 ∀ y1 ∈ E , ∀ y2 ∈ E ,

Y

POL
(1.11) ∀ λ1 ≥ 0 , ∀ λ2 ≥ 0 , λ1 + λ2 = 1 ,



E

y = λ1 y1 + λ2 y2 ∈ E .

O L
ÉC
La définition précédente est équivalente à la formulation plus générale où l’on considère p
éléments y 1 , y 2 , . . . , y p de E et on exprime que la combinaison convexe
®
y = λ1 y 1 + λ2 y 2 + · · · + λp y p
(1.12)
λ1 ≥ 0 , λ2 ≥ 0 , . . . , λp ≥ 0 , λ1 + λ2 + · · · + λp = 1
appartient elle aussi à E.

Fonction convexe sur un ensemble convexe

 Définition
U E
N
Soit f une fonction à valeurs réelles définie sur un ensemble E , partie convexe IQ
EC H
d’un espace vectoriel. On définit la stricte convexité de f par la propriété suivante,

T
illustrée sur la figure 3 :

LY
PO

 ∀ y 1 ∈ E , ∀ y 2 6= y 1 ∈ E ,



E

 ∀ λ1 > 0 , ∀λ2 > 0 , λ1 + λ2 = 1 ,
(1.13)
O L
ÉC



 on a



f (λ1 y 1 + λ2 y 2 ) < λ1 f (y 1 ) + λ2 f (y 2 ) .

Dans le cas où l’inégalité finale de (1.13) est large, la fonction est dite convexe.

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
Figure 3 – Fonction f strictement convexe définie sur E = R2

O LE
La définition (1.13) est équivalente à la formulation plus générale dans laquelle on consi-

ÉC
dère p éléments y 1 , y 2 , . . . , y p de E et leur combinaison convexe (1.12) avec λ1 > 0 , λ2 >
0 , . . . , λp > 0 ; on a alors :
(1.14) f (y) < λ1 f (y 1 ) + λ2 f (y 2 ) + · · · + λp f (y p ) .
204 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
 Propriété caractéristique si f est continûment différentiable

T EC
Si f est continûment différentiable, la stricte convexité de f sur E est équivalente

Y
POL
à la propriété illustrée sur la figure 4 :

O L E
ÉC

U
Figure 4 – Fonction f continûment différentiable, strictement convexe sur E = R2
E
N IQ




∀ y1 ∈ E , ∀ y 2 6= y 1 ∈ E ,
EC H
T



(1.15)
on a :
LY
PO



 ∂f (y1 )

E

 f (y 2 ) − f (y 1 ) > . (y 2 − y1 ) .

L
∂y

ÉC O
 Condition suffisante si f est deux fois continûment différentiable

U E
N I Q
C H
Figure 5 – Fonction deux fois continûment différentiable : condition suffisante de stricte

TE
convexité sur E = R2

LY
PO
Si E est une partie convexe de Rn , d’élément générique y = (y1 , y2 , . . . , yn ) , et si

LE
f est deux fois continûment différentiable, la définie positivité de la forme quadratique

O
définie par le Hessien (matrice symétrique des dérivées secondes) de f :

(1.16) ÉC ∀ Y ∈ Rn ,
∂2f
∂yi ∂yj
Yi Yj > 0 .
1 – Méthodes directes et méthodes variationnelles 205

U E
N IQ
H
implique la stricte convexité de f .

T EC
Cette propriété est illustrée sur la figure 5.

Y
P O Lla loi de comportement thermoélastique
1.6 Expressions de

L E
linéarisée

ÉCO
La loi de comportement thermoélastique linéarisée (1.3), écrite en l’absence de
liaisons internes, dans laquelle A a les propriétés de symétrie sur les indices indi-
quées au chapitre VII (§ 5.2), peut aussi être mise sous la forme
∂ψ(τ, ε)
(1.17) σ=ρ ,
∂ε

E
où ρ est constant et ρψ (τ, ε) est l’expression homologue de la formule (5.3) du chapitre
VII (§ 5.2) dans les hypothèses de linéarisation géométrique soit :
ï ò
IQ U
N
1 1

H
(1.18) ρψ (τ, ε) = σ 0 : ε + ε : A : ε − k τ : ε − ρ s0 τ − ρ b τ 2 .

EC
2 2

Y T
Le potentiel ρψ n’étant défini qu’à une constante additive près, le choix fait dans

L
(1.18) consiste à annuler sa valeur dans la configuration de référence : ρψ (τ, ε) = 0

PO
pour τ = 0 et ε = 0. En outre on remarque que, pour l’application de la formule

E
L
(1.17) exprimant la loi de comportement thermoélastique, on peut se restreindre aux

ÉC O
termes entre crochets dans (1.18).

On peut aussi introduire le potentiel ρψ ∗ , transformée de Legendre-Fenchel (cf.


chapitre VII, § 4.2) de ρψ. La fonction ρψ ∗ des variables τ et σ est définie par la
formule homologue de (4.20) au chapitre VII :

 σ étant lié à τ et ε par la loi de comportement (1.17)
(1.19)
 ρψ ∗ (τ, σ) = σ : ε − ρψ (τ, ε) .

On a alors, par dérivation de (1.19), compte tenu de (1.17) et des symétries de ε


et σ :

∂ψ ∗ (τ, σ) ∂ψ ∂ε
U E
Q
= ε + (σ − ρ
I
(1.20) ρ ): =ε.
∂σ ∂ε ∂σ

H N
homologue de (1.3) :
TE C
C’est l’inversion de la loi de comportement (1.17) que l’on explicitera sous la forme

LY
PO
(1.21) ε = ε0 + Λ : σ + α τ ,

LE
faisant apparaître

O
ÉC
• le tenseur des complaisances élastiques Λ , qui a les mêmes propriétés de symé-
trie que le tenseur A ,
206 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
• le tenseur des déformations sous contrainte nulle ε0 qui est lié au tenseur σ 0 de

EC
précontrainte par

Y T
POL
(1.22) ε0 = −Λ : σ 0 (cf. chapitre VII, § 5.3) ,

• le tenseur des coefficients de dilatation thermique α

O L E α = −Λ : k .

ÉC
(1.23)

L’expression de ρψ ∗ associée à la forme (1.18) de ρψ par la transformation (1.19)


s’écrit alors :
ï ò
1
ρψ ∗ (τ, σ) = (σ − σ 0 ) : Λ : (σ − σ 0 ) + (σ − σ 0 ) : α τ
2
(1.24)
1 1
+ α : k τ 2 + ρ s0 τ + ρ b τ 2 .
2 2
On remarque qu’en conséquence du choix fait dans (1.18) pour l’expression du
U E
IQ
potentiel ρψ , la valeur du potentiel ρψ ∗ est, elle aussi, nulle dans la configuration de

H N
référence. Par ailleurs, pour l’utilisation de la formule (1.20) exprimant ε en fonction

EC
de σ et τ dans la loi de comportement thermoélastique, seuls les termes entre crochets

LY T
de (1.24) sont concernés mais on prendra garde qu’ils ne sont pas associés par (1.19)
à la partie entre crochets dans (1.18). (Cf. § 3.3, 3.5 et section 5).

 Convexité des potentiels ρψ et ρψ ∗


E PO
O L
En l’absence de liaisons internes, le potentiel ρψ est défini(3) sur l’espace R9 des

ÉC
tenseurs ε. On a vu au chapitre VII (§ 5.5) que la stabilité isotherme du matériau
thermoélastique linéaire implique que la forme quadratique
1
(1.25) ε:A:ε
2
est définie positive.

Il en résulte, en rapprochant (1.16), (1.18) et (1.25), que le potentiel ρψ est stric-


tement convexe de ε symétrique.

On démontre alors la stricte convexité du potentiel conjugué défini par (1.19) par

E
rapport à σ symétrique.
On a en effet par (1.19) :

I Q U
N
(1.26) ρψ∗ (τ, σ 2 ) − ρψ∗ (τ, σ 1 ) = σ 2 : ε2 − σ 1 : ε1 + ρψ(τ, ε1 ) − ρψ(τ, ε2 ) ;

C H
par application de l’inégalité (1.15) au potentiel ρψ convexe de ε on en déduit, si ε1 6= ε2

(1.27) ∗ 2 ∗ 1

LY
ρψ (τ, σ ) − ρψ (τ, σ ) > σ : ε − σ : ε + ρ
2 2 1
TE
1
∂ψ(τ, ε2 )
∂ε
: (ε1 − ε2 ) ;

soit compte tenu de (1.17),


PO
OLE
∂ψ∗ (τ, σ1 )
(1.28) ρψ∗ (τ, σ2 ) − ρψ∗ (τ, σ 1 ) > ε1 : (σ 2 − σ1 ) = ρ : (σ 2 − σ 1 )

ÉC
∂σ
qui démontre la stricte convexité de ρψ∗ en σ.

(3) Avec les conventions de symétrie explicitées au chapitre VII (§ 4.2 et 5.2).
2 – Minimum de l’énergie potentielle 207

U E
N IQ
H
2 Minimum de l’énergie potentielle
2.1 Convexité de C (S , ξ ) E C
Y T d

OL
ξi i

P
La définition des champs de déplacement cinématiquement admissibles avec les

E
données ξid sur Sξi a été précisée par la formule (1.8) au paragraphe 1.1. Il en résulte
L
ÉCO
de façon évidente que l’ensemble C (Sξi , ξid ) a une structure d’espace affine et est donc
convexe en application de la définition (1.11).

L’objet de cette section est la mise en évidence d’une propriété d’extrémalité


satisfaite par tout champ de déplacement solution du problème schématisé sur la
figure 2, sur l’ensemble convexe C (Sξi , ξid ).

2.2 Principe de minimum pour les déplacements


Notations
U E
N
On fait l’hypothèse de l’existence d’au moins une solution du problème d’équilibre
IQ
EC H
thermoélastique linéarisé défini par les équations (1.1 à 1.6). On convient de désigner

T
par σ , ξ et ε les champs correspondant à une telle solution.

LY
La notation ξ 0 désigne un champ de déplacement quelconque cinématiquement

PO
admissible avec les données de ce problème :

E
(2.1)
O L ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) .

ÉC
Démonstration

On applique le théorème des travaux virtuels (1.10) au système en choisissant


d’abord comme champs σ ∗ et ξ̂ respectivement les champs σ et ξ d’une solution du
problème d’équilibre thermoélastique (1.1 à 1.6). Il vient (en allégeant les notations) :
Z Z Z
(2.2) σ : ε dΩ − ρ F . ξ dΩ − ξ . σ . n da = 0 .
Ω Ω ∂Ω

On remarque alors que, puisque σ et ξ satisfont par hypothèse respectivement les

E
conditions au contour (1.5) et (1.6), la dernière intégrale de (2.2) se décompose sous
la forme
Z XZ XZ
I Q U
(2.3) ξ . σ . n da = Tid ξi da + ξid σij nj da .
H N
TE C
∂Ω i ST i i Sξ i

Y
Il en résulte que (2.2) s’écrit finalement :

(2.4)
Z
σ : ε dΩ −
Z
ρ F . ξ dΩ −
XZ
PO L Ti ξi da −
d
XZ
ξid σij nj da = 0 .

LE
Ω Ω i ST i i Sξ i

ÉC O
Pour une deuxième application du théorème des travaux virtuels (1.10) on choisit
à nouveau comme champ σ ∗ le champ σ de la même solution du problème d’équi-
libre thermoélastique que dans (2.4). Comme champ ξ̂, on considère un champ ξ 0
208 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
quelconque de la forme (2.1), c’est-à-dire cinématiquement admissible avec les don-

EC
nées du problème. Les mêmes arguments que précédemment s’appliquent à σ et ξ 0 et
conduisent à :

Y T
POL
Z Z XZ XZ
0 0 d 0
(2.5) σ : ε dΩ − ρ F . ξ dΩ − Ti ξi da − ξid σij nj da = 0 .

E
Ω Ω ST i Sξ i

L
i i

ÉC O
Par différence entre (2.5) et (2.4) il vient :
Z
0
Z
0
XZ
(2.6) σ : (ε − ε) dΩ − ρ F . (ξ − ξ) dΩ − Tid (ξi0 − ξi ) da = 0 .
Ω Ω i ST i

Mettant à profit le fait que (σ, ξ) est une solution du problème on substitue dans
la première intégrale de (2.6) l’expression de σ en fonction de τ et ε fournie par la loi
de comportement (1.17) :
Z Z
(2.7) 0
σ : (ε − ε) dΩ = (ρ
∂ψ (τ, ε)
) : (ε0 − ε) dΩ .
U E
IQ
Ω Ω ∂ε

H N
L’application de l’inégalité (1.15) à ρψ strictement convexe de l’argument ε donne
alors (4) :
 Z
Y T Z EC Z

L
 ∂ψ (τ, ε)

PO
ρ : (ε0 − ε) dΩ < ρψ (τ, ε0 ) dΩ − ρψ (τ, ε) dΩ
(2.8) Ω ∂ε Ω Ω

E

L
si ε0 6= ε .

ÉC O
D’où finalement, à partir de (2.6) :


 ∀ (σ, ξ, ε) solution ,






 ∀ ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) tel que ε0 6= ε ,
 Z Z
(2.9) 0
XZ
0

 ρψ (τ, ε ) dΩ − ρF . ξ dΩ − Tidξi0 da




Ω ZΩ i Z ST i
XZ



 > ρψ (τ, ε) dΩ − ρF . ξ dΩ − Tid ξi da .
Ω Ω i ST i

Définition des fonctionnelles


U E
L’inégalité (2.9) met en évidence deux fonctionnelles (5) définies sur l’ensemble des
N I Q
H
champs de déplacement ξ 0 continus, continûment différentiables par morceaux, sur
C
TE
Ω:

Z
LY
(2.10) W (τ, ξ 0 ) =
PO ρ(x) ψ (τ (x) , ε0 (x)) dΩ

OLE

ÉC
(4) On remarque que l’espace des champs de déformation ε0 engendré par C (S , ξ d ) est évidemment
ξi i
convexe.
(5) C’est-à-dire fonctions du champ ξ 0 .
2 – Minimum de l’énergie potentielle 209

U E
N IQ
H
et

Y T
Z
EC XZ

POL
0 0
(2.11) Φ(ξ ) = ρ(x) F (x) . ξ (x) dΩ + Tid (x) ξi0 (x) da
Ω i ST i

O L E
ÉC
Avec ces définitions, (2.9) s’écrit simplement :

 ∀ (σ, ξ, ε) solution , ∀ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) tel que ε0 6= ε ,
(2.12)

W (τ, ξ 0 ) − Φ (ξ 0 ) > W (τ, ξ) − Φ (ξ) .

Minimum de l’énergie potentielle

E
La fonctionnelle (W − Φ) qui apparaît de part et d’autre de l’inégalité (2.12) est
appelée énergie potentielle du champ ξ 0 .

IQ U
Le résultat établi peut alors s’énoncer :
H N
T EC
parmi tous les champs de déplacement ξ 0
Y
(2.13)
PO L
cinématiquement admissibles avec les données ξid sur Sξi ,

O L E tout champ ξ solution du problème

ÉC
minimise la fonctionnelle « énergie potentielle »

qui s’écrit

(2.14) (W − Φ) Minimale sur C (Sξi , ξid )

Cet énoncé exprime la propriété d’extrémalité satisfaite par tout champ de dé-
placement solution parmi tous les champs cinématiquement admissibles pour le pro-
blème, c’est-à-dire tous les champs de déplacement « candidats » à être solutions du
problème. Son importance lui vaut l’appellation de principe de minimum pour les
U E
I Q
déplacements ou principe du minimum de l’énergie potentielle.

On en établira la réciproque au paragraphe 4.1.


H N
Commentaire
TE C
LY
PO
Il est intéressant d’examiner comment l’énoncé (2.12) incorpore toutes les données

LE
du problème (cf. figure 2). Le comportement thermoélastique du matériau constitutif
intervient par la fonctionnelle W ; une terminologie peut être proposée pour celle-

ÉC O
ci : énergie élastique de déformation (6) du champ ξ 0 . Les données sur les efforts
(6) Si W (0, 0) = 0, c’est-à-dire si la valeur du potentiel ρψ est nulle dans la configuration de référence

(cf. § 1.6).
210 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
(forces de masse F et données au contour Tid sur STi ) interviennent par la fonctionnelle

EC
Φ. Enfin, les données en déplacement (ξid sur Sξi ) sont prises en compte en restreignant

T
la minimisation de (W − Φ) au convexe C (Sξi , ξid ).

Y
POL
À noter que pour simplifier les formules on n’a jamais fait apparaître dans les

E
expressions précédentes la dépendance en x de ψ , c’est-à-dire l’hétérogénéité du

O L
matériau constitutif. On retiendra que tous les résultats obtenus et toutes les formules

ÉC
écrites sont valables pour un matériau constitutif thermoélastique hétérogène. Cela
signifie par exemple que le principe de minimum ci-dessus est applicable à un solide
constitué d’un matériau composite, assemblage de matériaux eux-mêmes homogènes,
pourvu que la continuité du milieu résultant soit en permanence assurée c’est-à-dire
qu’il y ait adhérence totale entre les constituants.

2.3 Expressions explicites


En retenant pour ρψ (τ, ε0 ) les termes entre crochets de (1.18) on a :
U E
 Z
N IQ
H

 W (τ, ξ 0 ) = (σ 0 : ε0 +
1 0
ε : A : ε0 − k τ : ε0 ) dΩ

EC
(2.15) Ω 2

T

 0 0
ε0 = (grad ξ + t grad ξ )/2 .

LY
PO
Dans le cas particulier du matériau isotrope on obtient : avec la constante de Lamé

E
L
λ et le module de cisaillement µ

(2.16)
ÉC O
W (τ, ξ 0 ) =
Z


λ
(σ 0 : ε0 + ( tr ε0 )2 + µ tr (ε0 )2 − k τ tr ε0 ) dΩ ,
2

et avec le module de Young E et le coefficient de Poisson ν

(2.17) Z
E ν E
W (τ, ξ 0 ) = (σ 0 : ε0 + ( (tr ε0 )2 + tr (ε0 )2 ) − α τ tr ε0 ) dΩ .
Ω 2(1 + ν) 1 − 2ν 1 − 2ν

2.4 Unicité de la solution


On suppose l’existence de deux solutions pour le problème d’équilibre thermoélas-
U E
tique considéré, désignées respectivement par (σ 1 , ξ 1 , ε1 ) et (σ 2 , ξ 2 , ε2 ).

N I Q
C H
En remarquant que les champs ξ 1 et ξ 2 peuvent évidemment jouer le rôle de ξ 0

on obtient :
LY TE
dans l’inégalité (2.12) vis-à-vis respectivement des solutions (σ 2 , ξ 2 , ε2 ) et (σ 1 , ξ 1 , ε1 )

PO
LE
(2.18) W (τ, ξ ) − Φ (ξ ) > W (τ, ξ 2 ) − Φ (ξ 2 ) si ε1 6= ε2
1 1

et
ÉC O
(2.19) W (τ, ξ 2 ) − Φ (ξ 2 ) > W (τ, ξ 1 ) − Φ (ξ 1 ) si ε2 6= ε1
2 – Minimum de l’énergie potentielle 211

U E
N IQ
H
Il en résulte que les champs ε1 et ε2 sont identiques et

(2.20)

Y T EC
W (τ, ξ 1 ) − Φ (ξ 1 ) = W (τ, ξ 2 ) − Φ (ξ 2 ) .

POL
Il y a unicité du champ de déformation solution ε = ε1 = ε2 et donc unicité

E
L
du champ de contrainte solution σ = σ 1 = σ 2 .

ÉC O
En revanche, l’unicité du champ de déplacement solution ξ n’est assurée qu’à
un déplacement rigidifiant près dans le respect de l’hypothèse des petites per-
turbations. Les données ξid sur Sξi qui définissent C (Sξi , ξid ) peuvent réduire, voire
annuler, cette indétermination.

Une autre façon de démontrer ces résultats consiste à remarquer que W (τ, ξ 0 ) est,
par sa construction (2.10) et en raison de la stricte convexité de ρψ par rapport à son
argument ε0 (x) , une fonctionnelle strictement convexe du champ ε0 sur C(Sξi , ξid ) .
Par ailleurs Φ (ξ 0 ) est, sur C(Sξi , ξid ) , une fonctionnelle convexe du champ ε0 ; on a
U E
IQ
en effet, avec les notations du paragraphe 2.2 :

N
Z XZ
(2.21) ∀ ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) , Φ (ξ 0 ) =

EC H
σ (x) : ε0 (x) dΩ − ξid σij nj da

T
Ω i Sξ i

LY
dont le dernier terme est constant. Il en résulte que la minimisation de (W − Φ)

PO
strictement convexe sur C(Sξi , ξid ) convexe détermine de manière unique le champ de

E
déformation solution ε.

2.5 Cas O
L
É C du matériau thermoélastique avec liaisons internes
On n’a pas développé, dans le cadre général du chapitre VII, la linéarisation de la loi de
comportement thermoélastique en présence de liaisons internes. En effet, comme le montre
par exemple le cas de la liaison interne d’incompressibilité, la présence de liaisons internes,
sans modifier en rien les principes de la linéarisation, nécessite un contrôle soigneux des ordres
de grandeur dans chaque cas particulier.
À l’issue d’une telle analyse menée dans l’hypothèse de la transformation infinitésimale, la
loi de comportement thermoélastique linéarisée se met sous la forme :


 ϕp (ε) = 0 , p = 1 , . . . , n (1 ≤ n ≤ 6)
 ∂ψ (τ, ε) ∂ϕp (ε)

E
(2.22) σ=ρ + ηp

U

 ∂ε ∂ε

ηp arbitraires .

N I Q
H
où les n relations linéaires
(2.23) ϕp (ε) = 0 , p = 1,... , n

TE C(1 ≤ n ≤ 6)

Y
expriment les liaisons internes (ce sont les expressions linéarisées des relations (4.28) du

PO L
chapitre VII), et où le potentiel quadratique ρψ (τ, ε) n’est défini que sur l’espace vectoriel
des tenseurs ε symétriques satisfaisant (2.23) et est strictement convexe de ε.

LE
Le principe de minimum pour les déplacements énoncé au paragraphe 2.2 est conservé, mais
il porte désormais sur le convexe des champs de déplacement ξ 0 de C (Sξi , ξid ) qui satisfont

(2.24) ÉC O
en outre les liaisons internes (2.23) :

(W − Φ) Minimale sur
ß
C (Sξi , ξid )
ϕp (ε0 ) = 0 , p = 1 , . . . , n (1 ≤ n ≤ 6) .
212 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Le résultat d’unicité (modulo un déplacement rigidifiant) du champ de déplacement solution

EC
du problème d’équilibre thermoélastique linéarisé demeure valable. Il n’implique pas l’unicité

T
stricte du champ de contrainte solution. Celui-ci est déterminé modulo un champ de tenseurs

Y
inopérants statiquement admissible pour le problème avec des données F et Tid sur STi nulles ;

POL
ηp désignant les n champs scalaires des multiplicateurs de Lagrange on peut énoncer :
∂ϕp (ε)

E
(2.25) σ unique modulo ηp , (p = 1 , . . . , n) ∈ S (0 , STi , 0) .(7)

L
∂ε

ÉC O Dans certains cas la forme des données du problème permet d’assurer l’unicité complète du
champ σ .

3 Minimum de l’énergie complémentaire


3.1 Convexité de S (F , STi , Tid )
La convexité de l’ensemble S (F , STi , Tid ) des champs de contrainte statiquement

U E
IQ
admissibles avec les données F , Tid sur STi , défini par (1.7), est évidente par simple

N
vérification de (1.11).

EC H
On rappelle (cf. chapitre VIII, § 4.2) que ces données du problème doivent être

LY T
compatibles avec l’équilibre global du système ([Fe ] = 0) pour que S (F , STi , Tid ) ne
soit pas vide et que le problème puisse avoir une solution.

E PO
L’objet de la présente section est de mettre en évidence une propriété d’extrémalité

O L
satisfaite par le champ de contrainte solution du problème d’équilibre thermoélastique

ÉC
schématisé sur la figure 2.

Dans son articulation générale et dans ses arguments, la démonstration de cette


propriété est semblable à celle donnée au paragraphe 2.2. Certaines étapes et certains
commentaires ne seront donc que brièvement repris.

3.2 Principe de minimum pour les contraintes


Notations

On fait à nouveau l’hypothèse de l’existence d’au moins une solution du problème

E
pour laquelle on conserve l’écriture σ , ξ et ε pour désigner les champs. La notation
σ0 désigne un champ de contrainte quelconque statiquement admissible avec les

I Q U
N
données du problème :
(3.1) σ 0 ∈ S (F , STi , Tid ) .
C H
Démonstration
LY TE
PO
LE
La démonstration est analogue à celle donnée au paragraphe 2.2.

ÉC O
On applique le théorème des travaux virtuels (1.10) en prenant pour champ de
déplacement virtuel ξ̂ le champ ξ d’une solution, et successivement pour champ de
(7) Cf. la notion de champ d’autocontrainte pour le problème au paragraphe 6.1.
3 – Minimum de l’énergie complémentaire 213

U E
N IQ
H
contrainte σ ∗ le champ σ de la même solution et un champ σ 0 quelconque de (3.1). Il

EC
vient, puisque σ et σ 0 sont tous deux en équilibre avec F et Tid sur STi :
Z
Y T
Z XZ XZ

POL
(3.2) σ : ε dΩ − ρ F . ξ dΩ− Tid ξi da − ξid σij nj da = 0
Ω Ω ST i Sξ i

E
i i

et
O L
ÉC
Z Z XZ XZ
(3.3) σ 0 : ε dΩ − ρ F . ξ dΩ− Tid ξi da − 0
ξid σij nj da= 0 .
Ω Ω i ST i i Sξ i

On en déduit par différence :


Z XZ
(3.4) (σ 0 − σ) : ε dΩ − 0
ξid (σij − σij ) nj da = 0 .
Ω i Sξ i

On met à nouveau à profit le fait que (σ , ξ , ε) est une solution du problème pour
U E
IQ
substituer, dans la première intégrale de (3.4), l’expression de ε en fonction de τ et σ
fournie par la loi de comportement sous la forme (1.20) :

H N
EC
Z Z
∂ψ ∗ (τ, σ)

T
(3.5) (σ 0 − σ) : ε dΩ = ρ : (σ 0 − σ) dΩ .

Y
∂σ

L
Ω Ω

PO
L’application de l’inégalité (1.15) à ρψ ∗ strictement convexe de l’argument σ dans

 Z
O L E
le deuxième membre de (3.5) s’écrit :
Z Z

ÉC

 ∂ψ ∗ (τ, σ) 0 ∗ 0
ρ : (σ − σ) dΩ < ρψ (τ, σ ) dΩ − ρψ ∗ (τ, σ) dΩ
(3.6) ∂σ
 Ω
 si σ 0 6= σ .
Ω Ω

D’où finalement, à partir de (3.4) :




 ∀ (σ , ξ , ε) solution ,





 ∀ σ 0 ∈ S (F , STi , Tid ) , σ 0 6= σ ,

 Z
(3.7) XZ
∗ 0 0

 ρψ (τ, σ ) dΩ − ξid σij nj da


E


Ω i Z
Sξ i
XZ
U

 ∗
 −
Q
 > ρψ (τ, σ) dΩ ξid σij nj da .
Ω i Sξ i

N I
C H
TE
Définition des fonctionnelles

LY
L’inégalité (3.7) met en évidence deux fonctionnelles définies sur l’ensemble des

PO
champs de contrainte σ 0 continus et continûment différentiables, par morceaux :

O LE Z
(3.8)
ÉC W ∗ (τ, σ 0 ) =

ρ (x) ψ ∗ (τ (x) , σ 0 (x)) dΩ
214 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
et

Y T
Φ∗ (σ 0 ) =
XZ
EC 0

L
(3.9) ξid (x) σij (x) nj (x) da

PO
i Sξ i

O L E
ÉC
Avec ces définitions, (3.7) s’écrit simplement :

 ∀ (σ , ξ , ε) solution , ∀ σ 0 ∈ S(F , STi , Tid ) , σ 0 6= σ ,
(3.10)
 W ∗ (τ, σ 0 ) − Φ∗ (σ 0 ) > W ∗ (τ, σ) − Φ∗ (σ)

Minimum de l’énergie complémentaire

La fonctionnelle (W ∗ − Φ∗ ) est appelée énergie complémentaire (8) du champ


σ . Son opposée (−W ∗ + Φ∗ ) est aussi appelée énergie potentielle du champ σ 0 .
0

U E
N IQ
H
Le résultat (3.10) s’énonce alors :

T EC
parmi tous les champs de contrainte σ 0
Y
(3.11)
PO L
statiquement admissibles avec les données F , Tid sur STi ,

O L E le champ σ solution du problème

ÉC
minimise la fonctionnelle « énergie complémentaire »

qui s’écrit

(3.12) (W ∗ − Φ∗ ) Minimale sur S(F , STi , Tid )

On a ainsi établi le principe de minimum pour les contraintes, aussi appelé prin-
cipe du minimum de l’énergie complémentaire.

On en établira la réciproque au paragraphe 4.1.

Commentaires
U E
La fonctionnelle W ∗ peut être appelée énergie élastique de contrainte (9) du
N I Q
H
champ σ 0 . C’est par elle que le comportement thermoélastique du matériau constitutif

C
TE
intervient dans l’énoncé (3.12). Les données sur les déplacements (ξid sur Sξi ) sont
incorporées dans Φ∗ . Enfin, les données sur les efforts (F et Tid sur STi ) sont prises

LY
en compte en restreignant la minimisation de (W ∗ − Φ∗ ) au convexe S(F , STi , Tid ).

PO
LE
Le commentaire fait au paragraphe 2.2 concernant l’hétérogénéité éventuelle du

O
matériau constitutif est, évidemment, intégralement valable ici.

ÉC
(8) Terminologie justifiée au paragraphe 3.5.
(9) Si W ∗ (0, 0) c’est-à-dire si la valeur du potentiel ρψ est nulle dans la configuration de référence

(cf. § 1.6).
3 – Minimum de l’énergie complémentaire 215

U E
N IQ
H
3.3 Expressions explicites

T EC
Pour donner l’expression explicite (2.15) de W au paragraphe 2.3 on n’a retenu

Y
POL
que les termes entre crochets dans l’expression (1.18) du potentiel ρψ , qui dépendent
de ε . Le potentiel ρψ et la fonctionnelle W sont définis à une constante additive près,

E
ce qui n’a évidemment aucune incidence sur l’écriture et la mise en œuvre du principe

O L
de minimum (2.14).

ÉC Pour l’explicitation du principe de minimum (3.12) on peut, de la même manière,


se restreindre aux termes entre crochets dans l’expression (1.24) de ρψ ∗ , d’où :
Z
1
(3.13) W ∗ (τ, σ 0 ) = ( (σ 0 − σ 0 ) : Λ : (σ 0 − σ 0 ) + (σ 0 − σ 0 ) : α τ ) dΩ .
Ω 2

Mais on verra au paragraphe 3.5 que la combinaison des deux principes de mini-
mum (2.14) et (3.12) permet d’aboutir à des inégalités d’encadrement dans lesquelles
il est indispensable que les expressions adoptées pour ρψ et ρψ ∗ dans W et W ∗
U E
IQ
soient reliées par la formule (1.19) de la transformation de Legendre.

H N
L’expression de W ∗ qui doit alors être retenue, correspondant à celle donnée en

EC
(2.15) pour W est issue de (1.24) :

(3.14) Z
LY T
PO
∗ 0 1 1
( (σ 0 − σ 0 ) : Λ : (σ 0 − σ 0 ) + (σ 0 − σ 0 ) : α τ + α : k τ 2 ) dΩ .
E
W (τ, σ ) =

L
Ω 2 2

ÉC O
Pour le matériau isotrope l’équation de comportement (1.21) s’écrit en fonction du
module de Young E, du coefficient de Poisson ν et du coefficient linéique de dilatation
thermique α :
1+ν ν
(3.15) ε = ε0 + σ − ( tr σ) 1l + α τ 1l
E E
avec
1+ν 0 ν
(3.16) ε0 = −( σ − ( tr σ 0 ) 1l)
E E
et l’on obtient pour W ∗ :
Z
∗ 0 1+ν
tr (σ 0 − σ 0 )2 −
ν
(tr (σ 0 − σ 0 ))2
U E
Q
W (τ, σ ) = (

I
2E 2E

N

(3.17)
+ α τ tr (σ 0 − σ 0 ) +
3E
C H
TE
(α τ )2 ) dΩ
2(1 − 2 ν)

LY
PO
et, avec la constante de Lamé λ et le module de cisaillement µ,
Z

LE
1 λ
W ∗ (τ, σ 0 ) = ( tr (σ 0 − σ 0 )2 − (tr (σ 0 − σ 0 ))2 ) dΩ

O
4µ 3λ + 2µ

ÉC

(3.18) Z
1 3
+ (k τ tr (σ 0 − σ 0 ) + (k τ )2 ) dΩ
Ω 3λ + 2µ 2
216 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
3.4 Unicité de la solution

T

EC
La fonctionnelle W est strictement convexe sur S (F , STi , Tid ) par suite de la

Y
POL
stricte convexité de ρψ ∗ par rapport à son argument σ 0 (x) dans (3.8).

Il s’ensuit que la fonctionnelle (W ∗ −Φ∗ ) est strictement convexe sur S (F , STi , Tid ) .

O L E
D’où le résultat suivant.

ÉC En supposant l’existence de la solution du problème d’équilibre thermoé-


lastique linéarisé, le champ de contrainte σ minimisant la fonctionnelle convexe
(W ∗ − Φ∗ ) sur le convexe S (F , STi , Tid ) est unique. Il y a donc unicité du champ de
contrainte solution du problème d’équilibre thermoélastique, dont on déduit l’unicité
du champ de déformation solution et l’unicité du champ de déplacement solution à
un déplacement rigidifiant H.P.P. près.

E
C’est évidemment le résultat déjà obtenu au paragraphe 2.4.

IQ U
N
3.5 Combinaison des principes de minimum pour les
déplacements et pour les contraintes
EC H
Y T
En combinant les résultats des paragraphes 2.2 et 3.2 on peut énoncer le théorème

L
PO
suivant.

L E
En supposant l’existence de la solution du problème d’équilibre thermoélastique,

O
le minimum de la fonctionnelle (W − Φ) sur C (Sξi , ξid ) et le minimum de

ÉC
la fonctionnelle (W ∗ − Φ∗ ) sur S (F , STi , Tid ) sont opposés.

En effet en rappelant que σ , ξ , ε désignent les champs solutions du problème, on


a, en application de (2.14) et (3.12) :
Z Z XZ
(3.19) Min (W − Φ) = ρψ(τ, ε) dΩ − ρ F . ξ dΩ − Tid ξi da
C (Sξi ,ξid ) Ω Ω ST i
i
Z XZ
(3.20) Min (W ∗ − Φ∗ ) = ρψ ∗ (τ, σ) dΩ − ξid σij nj da .
S (F ,STi ,Tid ) Ω Sξ i
i

E
On en déduit, en additionnant (3.19) et (3.20) :
Z
Min (W − Φ) + Min (W ∗ − Φ∗ ) = (ρψ(τ, ε) + ρψ ∗ (τ, σ)) dΩ
I Q U
N
C (Sξi ,ξid ) S (F ,STi ,Tid ) Ω

H
(3.21) Z XZ XZ
− ρ F . ξ dΩ −

TE C
Tid ξi da − ξid σij nj da .

Y
Ω i ST i i Sξ i

PO L
La somme des trois dernières intégrales dans (3.21) appelle l’utilisation du théorème
des travaux virtuels (1.10) avec les champs solutions σ et ξ. L’égalité (3.21) devient

LE
alors :
(3.22)
Min (W − Φ) + ÉC O Min
Z
(W ∗ − Φ∗ ) = (ρψ(τ, ε) + ρψ ∗ (τ, σ) − σ : ε) dΩ
C (Sξi ,ξid ) S (F ,STi ,Tid ) Ω
3 – Minimum de l’énergie complémentaire 217

U E
N IQ
H
dont le second membre est nul en conséquence de (1.19).

T EC
Le résultat annoncé, qui justifie l’appellation « énergie complémentaire » pour

Y
(W ∗ − Φ∗ ), est ainsi démontré :

E POL
(3.23)

O L Min (W − Φ) +
C (Sξi ,ξid )
Min
S (F ,STi ,Tid )
(W ∗ − Φ∗ ) = 0

ÉC
On insistera sur le fait que cette formule nécessite que les expressions utilisées
pour les potentiels ρψ et ρψ ∗ soient reliées par la formule (1.19) de la transformation
de Legendre-Fenchel.

La formule (3.23) peut aussi être écrite sous la forme d’une suite d’inégalités qui
mettent en évidence un encadrement pour la solution du problème du point de vue

U E
IQ
de énergétique :

H N
EC
∀ ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) , ∀ σ 0 ∈ S (F , STi , Tid) ,

(3.24)
LY T
−W ∗ (τ, σ 0 ) + Φ∗ (σ 0 ) ≤ −W ∗ (τ , σ) + Φ∗ (σ) =

E PO = W (τ, ξ) − Φ (ξ) ≤ W (τ, ξ 0 ) − Φ (ξ 0 )

O L
ÉC
L’énergie potentielle de tout champ de déplacement de C (Sξi , ξid ) est
supérieure ou égale à l’énergie potentielle(10) de tout champ de contrainte
de S (F , STi , Tid ).

Le tableau de la figure 6 rassemble, sous une forme schématique, les résultats


essentiels énoncés jusqu’ici (2.14, 3.12 et 3.23).

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
LE
Figure 6 – Principes de minimum de l’énergie potentielle et de l’énergie complémentaire

O
ÉC
(10) L’énergie potentielle d’un champ de contrainte est, par définition, l’opposée de son énergie com-

plémentaire.
218 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
3.6 Cas du matériau thermoélastique avec liaisons internes

T E C
L’expression du potentiel ρψ∗ pour le matériau thermoélastique avec liaisons internes décrit

OL Y
au paragraphe 2.5, dans l’hypothèse des petites perturbations, provient du potentiel ρψ par
la transformation de Legendre-Fenchel (1.19).

E P
Compte tenu de la loi de comportement (2.22) dans laquelle interviennent n multiplicateurs de

L
Lagrange on voit que le potentiel ρψ∗ est convexe en σ en conséquence de la stricte convexité

ÉCO
de ρψ en ε , mais n’est plus strictement convexe : en effet, ρψ∗ prend la même valeur pour tous
les tenseurs de contrainte σ associés par (2.22) à un même tenseur de déformation linéarisé ε .

L’énoncé du principe de minimum pour les contraintes (3.12) est strictement conservé. On
remarque qu’il n’implique plus l’unicité du champ de contrainte solution, comme on l’avait
déjà indiqué au paragraphe 2.5, mais que l’unicité du champ de déplacement solution (modulo
un déplacement rigidifiant H.P.P.) demeure valable.

E
3.7 État initial de référence précontraint et préchargé

IQ U
N
On suppose l’état initial de référence précontraint et préchargé ; le champ de contrainte initial

H
est σ i

(3.25)

Y T
σ i = σ0 + σ p
EC
PO L
où σ 0 est le champ d’autocontrainte pour le système à partir duquel a été effectué le pré-
chargement. Les forces de masse dans la configuration de référence sont F p , les efforts au

E
p

L
contour sont σij (x) nj (x) sur ∂Ω. Le chargement à partir de cet état initial est défini par les

ÉC
Sξi .
O
efforts supplémentaires F (forces de masse) et Tid sur STi , et par les déplacements ξid sur

En application du résultat établi au chapitre VIII (§ 4.3), les principes de minimum (2.14) et
(3.12) s’appliquent au champ de déplacement ξ et au champ de contrainte (σ − σi ) , à partir
de l’état naturel, avec les données F , Tid sur STi et ξid sur Sξi .
Ainsi, de façon explicite, ξ minimise (W − Φ) sur C (Sξi , ξid ) avec, pour (2.11) et (2.15), les
expressions :
Z
0 1 0
(3.26) W (τ, ξ ) = ( ε : A : ε0 − k : ε0 τ ) dΩ
2
ZΩ XZ
(3.27) Φ (ξ 0 ) = ρF . ξ0 dΩ + Tid ξi0 da .
Ω i ST i

U E
De même (σ − σ i ) minimise (W ∗ − Φ∗ ) sur S (F , STi , Tid ) avec, pour (3.9) et (3.14) :

N I Q
Z
C H
TE
1 0 1
(3.28) W ∗ (τ, σ 0 ) = ( σ : Λ : σ 0 + σ0 : α τ + α : k τ 2 ) dΩ

Y
2 2
XZ
L

PO
∗ 0 0
(3.29) Φ (σ ) = ξid σij nj da .

LE
i Sξ
i

ÉC O
On peut remarquer que ceci est équivalent à l’application directe des principes de minimum
(2.14) et (3.12), à partir de l’état de référence précontraint et préchargé, pour les champs ξ
p
et σ avec les données (F + F p ) , Tid + σij nj sur STi , ξid sur Sξi , les expressions explicites de
W et W ∗ correspondantes étant (2.15) et (3.14) où σ 0 est remplacé par σ i . En effet, à titre
4 – Approches variationnelles 219

U E
N IQ
H
d’exemple, dans cette deuxième approche, ξ minimise (W − Φ) sur C (Sξi , ξid ) avec

EC
Z

T
1
W (τ, ξ 0 ) = (σ i : ε0 + ε0 : A : ε0 − k : ε0 τ ) dΩ

Y
(3.30)

POL
2
Z

XZ
0
ρ(F + F p ) . ξ 0 dΩ + p
(Tid + σij nj )ξi0 da

E
(3.31) Φ (ξ ) =

L
Ω i ST i

ÉC O et l’équivalence entre les deux approches est démontrée en remarquant que, sur C (Sξi , ξid ) ,
les deux expressions de l’énergie potentielleZ (W − Φ) calculée avec (3.26, 3.27) et avec (3.30,
X
p
3.31) ne diffèrent que de la constante ξid σij nj da .
i Sξ
i

4 Approches variationnelles
4.1 Réciproques des principes de minimum
U E
Les principes énoncés dans les sections 2 et 3 établissent
N IQ
EC H
• que tout champ de déplacement ξ solution du problème d’équilibre thermoélas-

Y T
tique rend minimale la fonctionnelle « énergie potentielle » sur l’ensemble des champs

L
PO
de déplacement cinématiquement admissibles pour le problème avec les données ξid
sur Sξi ;

O L E
• que le champ de contrainte σ solution du problème d’équilibre thermoélastique

ÉC
rend minimale la fonctionnelle « énergie complémentaire » sur l’ensemble des champs
de contrainte statiquement admissibles pour le problème avec les données F et Tid sur
STi .

On se propose d’établir les réciproques de ces principes, montrant ainsi qu’il s’agit
de propriétés caractéristiques des champs solutions qui fourniront la base de méthodes
variationnelles de résolution.

Réciproque du principe du minimum de l’énergie potentielle

En se reportant au schéma de la problématique présenté sur la figure 2, on voit

E
que la question posée par la réciproque du principe du minimum de l’énergie poten-
tielle est la suivante : si ξ est un champ de déplacement qui minimise (W − Φ) sur
C (Sξi , ξid ) , peut-on affirmer que le champ de contrainte σ qui lui est associé par la
I Q U
loi de comportement thermoélastique
H N
∂ψ(τ, ε)
TE C
(4.1) σ=ρ
LY
PO
∂ε

LE
est statiquement admissible pour le problème avec les données F et Tid sur STi ?

ÉC O
La réponse à cette question est affirmative : c’est la minimisation de la fonctionnelle
sur C (Sξi , ξid ) qui assure que le champ σ donné par (4.1) satisfait les équations (1.1),
(1.2) et (1.5).
220 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
En effet compte tenu de la structure d’espace affine du convexe C (Sξi , ξid ) , si le minimum

EC
de (W − Φ) existe, il correspond nécessairement à un (ou des) champ ξ pour lequel cette

T
fonctionnelle est stationnaire. La nullité de la variation première de (W − Φ) s’écrit alors,

Y
POL
pour un tel champ ξ et son champ de déformation linéarisée ε :
 Z ∂ψ (τ, ε)
Z XZ
 ρ : εa dΩ − ρ F . ξ a dΩ − Tid ξia da = 0

E
∂ε

L
(4.2)
 Ω Ω i ST i

O
∀ ξ tel que ξia = 0 sur Sξi , i = 1 , 2 , 3
a

ÉC (que l’on peut rapprocher de (2.6)).


En reprenant le raisonnement mis en œuvre au chapitre V (§ 3.14) à propos de la formulation
faible des équations de la dynamique, on voit que la formule (4.2) implique que le champ
∂ψ(τ, ε)
σ=ρ est statiquement admissible pour le problème avec les données F et Tid sur
∂ε
STi :
∂ψ(τ, ε)
(4.3) ε=ρ ∈ S (F , STi , Tid ) .
∂ε
On a rappelé au paragraphe 3.1 ci-dessus la condition de compatibilité des données « sta-
U E
IQ
tiques » S (F , STi , Tid ) du problème avec l’équilibre global du système ([Fe ]) = 0) , qui est

N
nécessaire pour que le problème posé ait une solution. On peut s’interroger ici sur la façon

EC H
dont cette condition intervient dans l’application du principe du minimum de l’énergie po-
tentielle. L’analyse montre que, lorsque cette compatibilité des données n’est pas vérifiée,

T
la fonctionnelle (W − Φ) ne peut plus avoir un minimum fini : l’équation (4.2) n’est jamais

LY
satisfaite(11) . Ceci est à rapprocher de la remarque faite au paragraphe (3.14) du chapitre V.

E PO
La figure 7 schématise cette approche variationnelle qui correspond à la méthode

L
de résolution directe par les déplacements (chapitre VIII, section 5).

O
ÉC

Figure 7 – Minimisation de l’énergie potentielle

U E
Réciproque du principe du minimum de l’énergie complémentaire
N I Q
C H
Pour la réciproque du principe du minimum de l’énergie complémentaire, la ques-

TE
tion posée est la suivante : si σ est le champ de contrainte qui minimise (W ∗ − Φ∗ )

LY
sur S (F , STi , Tid) , peut-on affirmer que le champ de déformation ε qui lui est associé

PO
par la loi de comportement thermoélastique

LE
∂ψ ∗ (τ, σ)

O
(4.4) ε=ρ

ÉC
∂σ
(11) L’existence d’un minimum pour (W − Φ) implique que Φ(ξ a ) = 0 pour les champs ξ a définis

dans (4.2) et rigidifiants.


4 – Approches variationnelles 221

U E
N IQ
H
est intégrable et qu’il permet de déterminer un champ de déplacement ξ cinématique-

EC
ment admissible pour le problème avec les données ξi sur Sξi ?

Y T
La réponse est encore affirmative : c’est la minimisation de la fonctionnelle (W ∗ −

POL

Φ ) sur S (F , STi , Tid ) qui assure que le champ ε donné par (4.4) est géométriquement

E
compatible dans l’hypothèse des petites perturbations et correspond à un champ ξ

O L
qui satisfait les conditions au contour (1.6).

ÉC

U E
Figure 8 – Minimisation de l’énergie complémentaire
N IQ
EC H
LY T
En effet, ici encore, si le minimum de − (W ∗ Φ∗ )
existe, il correspond nécessairement à un
champ σ pour lequel cette fonctionnelle est stationnaire. La nullité de la variation première

PO
de (W ∗ − Φ∗ ) s’écrit,
 Z XZ

O L E  ρ
∂ψ∗ (τ, σ)
∂σ
: σa dΩ − ξid σij
a
nj da = 0

ÉC
(4.5)
 Ω i Sξ
i
∀σ a tel que div σ a = 0 et a
σij nj = 0 sur STi , i = 1, 2, 3

(que l’on peut rapprocher de (3.4)).


∂ψ∗ (τ, σ)
Cette équation implique la compatibilité géométrique du champ ε = ρ , intégrable
∂σ
en un champ ξ cinématiquement admissible pour le problème avec les données ξid sur Sξi (le
raisonnement est le même qu’aux chapitres III (§ 3.9) et V (§ 3.13) à propos de la formulation
faible de la compatibilité géométrique en petites transformations) :
∂ψ∗ (τ, σ)
(4.6) ρ = (grad ξ + t grad ξ)/2 , ξ ∈ C (Sξi , ξid ) .
∂σ

E
L’intervention de la condition nécessaire de compatibilité des données statiques (F , Tid sur STi )
est ici évidente : si cette condition n’est pas vérifiée, le convexe S (F STi , Tid ) est vide !

I Q U
H
Cette approche variationnelle (figure 8) correspond à la méthode de résolution
N
directe par les contraintes (chapitre VIII, section 6).

TE C
LY
PO
4.2 Méthodes variationnelles

LE
Principe

ÉC O
Les schémas des figures 7 et 8 représentent les méthodes variationnelles de résolu-
tion du problème d’équilibre thermoélastique, homologues des deux méthodes directes
exposées au chapitre VIII (sections 5 et 6). Comme on l’a vu, la minimisation exacte
222 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
de la fonctionnelle « énergie potentielle » sur les champs de déplacement cinémati-

EC
quement admissibles pour le problème avec les données ξid sur Sξi ou la minimisation

T
exacte de la fonctionnelle « énergie complémentaire » sur les champs de contrainte

Y
POL
statiquement admissibles pour le problème avec les données F et Tid sur STi , déter-
mine complètement la solution du problème.

O L E
L’importance pratique de l’approche variationnelle ne réside pas dans l’applica-

ÉC
tion directe de ces résultats pour procéder analytiquement à la minimisation exacte
de l’une ou l’autre de ces fonctionnelles. Une telle démarche ramènerait à la résolution
des équations écrites au chapitre VIII (sections 5 et 6) pour la méthode des déplace-
ments ou la méthode des contraintes ! L’approche variationnelle permet, en revanche,
d’introduire le concept de solution approchée en déplacement ou en contrainte du
problème d’équilibre thermoélastique, en se référant à la minimisation approchée de
l’une ou l’autre fonctionnelle.

E
Ainsi, la minimisation de (W −Φ) sur un sous-ensemble de C (Sξi , ξid ) conduit à un

IQ U
champ de déplacement minimisant qui est une approximation du champ de déplace-

N
ment solution (exacte) du problème. Ce champ de déplacement est, par construction,

EC H
cinématiquement admissible pour le problème avec les données ξid sur Sξi , mais le
champ de contrainte qui lui est associé par la loi de comportement thermoélastique

Y T
n’est en général pas statiquement admissible pour le problème avec les données F

L
et Tid sur STi . S’il l’est, cela signifie que, par chance, on a obtenu la solution du
problème !

E PO
L
De la même façon la minimisation de (W ∗ − Φ∗ ) sur un sous-ensemble de
O
ÉC
S (F , STi , Tid ) conduit à un champ de contrainte minimisant, approximation du champ
de contrainte solution (exacte) du problème. Ce champ est, par construction, stati-
quement admissible pour le problème avec les données F et Tid sur STi , mais le champ
de déformation qui lui est associé par la loi de comportement thermoélastique n’est
en général pas géométriquement compatible pour fournir un champ de déplacement
cinématiquement admissible pour le problème avec les données ξid sur Sξi .

Sans entrer dans le détail des mathématiques mises en œuvre dans ces méthodes
(analyse fonctionnelle) il est clair que la norme impliquée dans ce concept de solution
approchée est énergétique. Lorsque la mise en œuvre des deux méthodes variation-
nelles est possible sur le même problème elle fournit, par les inégalités (3.24), un
encadrement énergétique de la solution qui permet souvent de borner inférieurement

U E
Q
et supérieurement une grandeur caractéristique du comportement global du système

N I
étudié, dont la signification mécanique est concrètement accessible : complaisance

C H
apparente ou module apparent par exemple. Le raffinement des champs considérés

TE
permet de rapprocher les bornes et d’améliorer l’évaluation (cf. § 5.3). Si, par chance,

Y
les deux bornes trouvées sont égales, cela signifie que chacune des minimisations effec-

PO L
tuées est exacte ; chaque méthode a permis de déterminer complètement la solution ;
les champs minimisants sont associés par la loi de comportement thermoélastique.

O LE
Pour la recherche analytique de solutions approchées en déplacement ou en

ÉC
contrainte on utilise souvent, de façon plus ou moins explicite, la méthode de Ritz
qui consiste à développer le champ cherché sur un nombre fini, en général très réduit,
de champs définis analytiquement qui satisfont les conditions pour être cinématique-
4 – Approches variationnelles 223

U E
N IQ
H
ment admissibles (resp. statiquement admissibles) et à minimiser l’énergie potentielle

EC
(resp. complémentaire) sur les coefficients de ce développement.

Y T
POL
Méthodes numériques

L’application essentielle des méthodes variationnelles, qui explique leur importance

L E
considérable, est maintenant liée aux méthodes numériques parmi lesquelles on peut

O
ÉC
citer la méthode des éléments finis. Il s’agit d’une méthode de discrétisation qui,
dans sa forme la plus simple, s’apparente à la précédente : on minimise la fonctionnelle
énergétique considérée, (W − Φ) ou (W ∗ − Φ∗ ) , sur un sous-ensemble de C (Sξi , ξid )
ou de S (F , STi , Tid ) engendré numériquement par discrétisation qui est, de ce fait,
beaucoup plus vaste que ceux que l’on peut envisager analytiquement. Un exemple
simple permet d’illustrer ce propos et d’introduire une autre perception de la méthode.

On raisonne pour simplifier les idées, sur un problème bidimensionnel (figure 9) pour lequel

U E
on se propose d’appliquer le principe du minimum de l’énergie potentielle. Le solide étudié est

IQ
décomposé en un nombre fini d’éléments géométriques (mailles), ici triangulaires à 3 nœuds

N
(les sommets du triangle) ; les champs de déplacement considérés sont sur chaque triangle

H
des fonctions linéaires des coordonnées et des déplacements aux nœuds correspondants. Ces

EC
champs de déplacements dépendent de 2n paramètres si n est le nombre de nœuds du maillage.

T
Ils sont continus sur le domaine occupé par le solide ; leurs dérivées sont discontinues au fran-

Y
chissement des côtés des triangles élémentaires(12) . Ils sont astreints à satisfaire les conditions

PO L
au contour avec les données ξid sur Sξi (13) . La minimisation de l’énergie potentielle est effec-
tuée par rapport aux 2n paramètres avec les conditions imposées. Sous cette forme il s’agit

E
d’une application directe du principe de minimum sur les déplacements, où l’on explore un

L
sous-espace de l’espace des champs de déplacement cinématiquement admissibles C (Sξi , ξid ).

ÉC O
Le même exemple peut aussi être envisagé comme dérivant de l’idée suivante : abandonner
la description continue fondée sur les notions d’élément infinitésimal de milieu continu, de
tenseurs des contraintes et des déformations, pour passer à une modélisation en éléments
finis. Le solide est considéré comme constitué d’éléments triangulaires ou autres, assemblés
selon certaines règles, concernant les déplacements et la transmission des efforts, caractérisés
par des paramètres de déformation et de contrainte dont le produit définit (au signe près)
le travail des efforts intérieurs et pour lesquels on écrit la loi de comportement élastique re-
lative à l’élément. Les principes de minimum sont appliqués au solide dans cette modélisation.

Dans l’exemple indiqué ci-dessus il y a équivalence totale entre les deux points de vue, mais
la deuxième approche indiquée se révèle très féconde en ce sens qu’elle laisse le champ libre
à « l’intuition mécanique », pour l’intervention de modélisations plus élaborées, notamment
en ce qui concerne les règles d’assemblage des éléments, qui peuvent être interprétées direc-
tement, c’est-à-dire sans recourir à des raisonnements de l’analyse numérique, à partir des

U E
Q
principes de minimum pour le solide continu élastique.

N I
H
Les méthodes numériques, dont la méthode des éléments finis, s’appliquent aux pro-

C
TE
blèmes tridimensionnels (figures 10 et 11). Elles permettent d’aborder leur résolution

Y
dans des géométries réalistes et sous des chargements complexes, pour un matériau

PO L
constitutif hétérogène et anisotrope. Elles soulèvent des questions qui relèvent de
l’analyse numérique :

O LE
(12) À noter qu’un tel sous-ensemble est utilisé avec profit pour la minimisation même lorsque la

ÉC
solution est continue et continûment différentiable (matériau constitutif homogène ou à hétérogénéité
faible ; cf. chapitre VIII, § 4.2).
(13) Ces conditions sont exactement satisfaites si elles ont la forme de fonctions linéaires (affines) des

coordonnées sur des segments rectilignes ; sinon on procède à une approximation.


224 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
• convergence (le raffinement du maillage entraîne-t-il et de quelle façon la conver-

EC
gence du champ minimisant obtenu numériquement vers la solution ?)

Y T
• estimation d’erreur a priori

POL
• cohérence du schéma numérique.

O L E
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
Figure 9 – Centrale hydraulique de Long Tan (Chine) : effet du creusement. L’intensité
de la couleur visualise l’amplitude du déplacement. (Étude effectuée par le
Laboratoire central des ponts et chaussées pour EDF)

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
4 – Approches variationnelles 225

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC
Figure 10 – Maillage utilisé pour l’étude d’une structure en construction automobile
(document communiqué par Renault)

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

Figure 11 – Maillages et isocontraintes à 150◦ C sous 600 bars dans une vanne d’arrêt

U
du circuit primaire d’une centrale nucléaire à eau pressurisée (Code_Aster ;
E
I Q
document communiqué par EDF)

H N
TE C
LY
PO
O LE
ÉC
226 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
5 État initial naturel, équilibre N IQ
C H
Eélastique
isotherme

Y T
5.1 Expressions de l’énergie

P OL
Comme on l’a déjà rappelé, tout problème d’équilibre thermoélastique peut être

L E
ramené, par changement de variables et transformation des sollicitations, à un pro-

ÉCO
blème d’équilibre isotherme à partir de l’état initial naturel. Ceci justifie un examen
plus précis de ce cas, mettant en évidence les résultats particuliers qui le concernent.
Une fois ces propriétés établies, on n’oubliera pas qu’elles ne sont valables que sous les
hypothèses spécifiées et que le report au problème général se fait à travers les formules
de transformation données au chapitre VIII (§ 3.5, 3.6 et 4.3).

On suppose donc désormais que le problème d’équilibre élastique étudié est iso-
therme à partir de l’état initial de référence naturel : τ = 0 et σ 0 = 0 dans la

E
loi de comportement (1.3) qui devient :

(5.1) σ=A:ε
IQ U
H N
EC
inversée en (1.21) :

LY T
PO
(5.2) ε=Λ:σ.

L E
Les expressions (1.18) et (1.24) des potentiels ρψ et ρψ ∗ s’écrivent alors :

O
(5.3)
ÉC ρψ (ε) =
1
2
1
ε:A:ε

(5.4) ρψ ∗ (σ) = σ : Λ : σ .
2

Pour l’application des principes de minimum (2.14) et (3.12) les fonctionnelles


« énergie élastique de déformation » W et « énergie élastique de contrainte » W ∗
prennent les formes simples :
Z
0 1
(5.5) W (ξ ) = (ε0 : A : ε0 ) dΩ ,

E
2 Ω
Z
(5.6) ∗ 0
W (σ ) =
1
(σ 0 : Λ : σ 0 ) dΩ .
I Q U
N
2 Ω

C H
TE
En particulier pour le matériau isotrope :

LY
PO
Z
0 λ
( (tr ε0 )2 + µ tr (ε0 )2 ) dΩ

LE
W (ξ ) =
Ω 2

O Z
(5.7)

ÉC
E ν
= ( (tr ε0 )2 + tr (ε0 )2 ) dΩ
Ω 2(1 + ν) 1 − 2 ν
5 – État initial naturel, équilibre isotherme 227

U E
N IQ
H
et

Y T Z
EC
POL
∗ 0 1+ν ν
W (σ ) = ( tr (σ 0 )2 − (tr σ 0 )2 ) dΩ
Ω 2E 2E

E
(5.8) Z

L
1 λ
(tr (σ 0 )2 − (tr σ 0 )2 ) dΩ
O
=

ÉC
Ω 4µ 3λ+2µ

Il est commode pour certaines applications, d’utiliser les expressions de W (ξ 0 ) et W ∗ (σ 0 )


obtenues en introduisant les déviateurs ε0d de ε0 et s0 de σ0 définis comme au chapitre VII
(§ 5.4) :
ß
ε0d = ε0 − (tr ε0 /3) 1l
(5.9)
s0 = σ0 − (tr σ 0 /3) 1l

U E
IQ
Il vient ainsi :
Z

N
E E

H
(5.10) W (ξ 0 ) = ( (tr ε0 )2 + tr (ε0 )2 ) dΩ

EC

6(1 − 2 ν) 2(1 + ν) d

Z
=

LY T (
3λ + 2µ
(tr ε0 )2 + µ tr (ε0 )2 ) dΩ

PO
6 d

E
et

L
Z

O
∗ 0 (1 − 2 ν) 1+ν
(tr σ0 )2 + tr (s0 )2 ) dΩ

ÉC
(5.11) W (σ ) = (

6E 2E
Z
1 1
= ( (tr σ0 )2 + tr (s0 )2 ) dΩ .

6(3λ + 2 µ) 4µ

5.2 Formule de Clapeyron


Le rapprochement des formules (5.1) à (5.4) met en évidence que si l’on consi-
dère un tenseur de déformation ε et un tenseur de contrainte σ liés par la loi de
comportement élastique (5.1 ou 5.2) les valeurs de la densité d’énergie élastique
de déformation ρψ(ε) et de la densité d’énergie élastique de contrainte ρψ ∗ (σ) qui
leur correspondent sont égales entre elles. Leur valeur commune a l’expression remar-
U E
quable :

N I Q
1
C H
TE
(5.12) ρψ(ε) = ρψ ∗ (σ) = ε:σ si (5.1) ou (5.2) .
2

LY
PO
On rappelle que le choix fait au paragraphe 1.6 pour l’écriture du potentiel ρψ défini à
une constante additive près, a fixé à zéro la valeur de ce potentiel (et, en conséquence,

LE
celle du potentiel ρψ ∗ ) dans la configuration de référence. L’égalité (5.12) n’est pas

ÉC O
valable pour un calage différent des potentiels.

L’égalité (5.12) s’applique en chaque point du système étudié si et seulement si


ε(x) et σ(x) y sont liés par la loi de comportement (5.1 ou 5.2).
228 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
En particulier, en désignant par (σ , ξ , ε) une solution du problème d’équilibre

EC
élastique du système, l’énergie élastique de déformation du champ ξ solution est

LY T Z
1
Z

O
(5.13) W (ξ) = ρψ(ε) dΩ = ε : σ dΩ

P Ω 2 Ω

L E
ÉCO
tandis que l’énergie élastique de contrainte du champ σ solution est
Z Z
∗ ∗ 1
(5.14) W (σ) = ρψ (σ) dΩ = ε : σ dΩ .
Ω 2 Ω

Ainsi, pour toute solution (σ , ξ) du problème d’équilibre élastique,


l’énergie élastique W (ξ) du champ de déplacement est égale à l’énergie
élastique W ∗ (σ) du champ de contrainte. C’est par définition, l’énergie
élastique du système dans cet état d’équilibre.

De plus, en appliquant le théorème des travaux virtuels (1.10) aux champs σ et ξ


U E
on transforme le dernier terme de (5.13) et (5.14) et on obtient :
N IQ
(5.15) W (ξ) = W ∗ (σ) = (
1
Z XZ
Tid ξi da +
XZ

EC H
ξid σij nj da)

LY T
ρ F . ξ dΩ +
2 Ω i S Ti i S ξ i

soit encore :
P O
L E
ÉCO
Z Z
1 1
(5.16) W (ξ) = W ∗ (σ) = ρ F . ξ dΩ + ξ . σ . n da
2 Ω 2 ∂Ω

La formule (5.16) est connue sous le nom de formule de Clapeyron (14) et correspond
à l’énoncé : l’énergie élastique du système dans un état d’équilibre élastique est égale à
la moitié du travail de TOUS les efforts extérieurs (équilibrés par le champ σ) ,
qui s’exercent sur le système dans son état d’équilibre, dans le champ de déplacement
ξ.

On peut, compte tenu de (5.15), expliciter la suite des inégalités de l’encadrement

E
énergétique (3.24) qui devient :

I Q U
N
(5.17)





∀ ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) , ∀ σ 0 ∈ S (F , STi , Tid ) ,
Z XZ
C H
TE

 1

 − 0 0 0
ξid σij
Y


(σ : Λ : σ ) dΩ + nj da

L
 2 Ω Z S Z Z

PO
i ξ
1X 1X
i
1

 ≤ − ρ F . ξ dΩ − T d
ξ da + ξid σij nj da

LE

 2 2 i i
2
 Z Z XZ
Ω S S


i Ti i ξi

O

 1 0 0 0
Tid ξi0 da .

ÉC

 ≤ (ε : A : ε ) dΩ − ρ F . ξ dΩ −
2 Ω Ω i S T i

(14) E. Clapeyron (1799-1864).


5 – État initial naturel, équilibre isotherme 229

U E
N IQ
H
Dans la pratique on rétablit cette formule, dont l’expression générale est com-

EC
plexe, dans chaque cas particulier. Elle permet de borner une ou plusieurs grandeurs

T
caractérisant le comportement élastique global du système étudié.

Y
POL
La figure 12 rassemble les résultats obtenus sous les hypothèses énoncées au para-

E
graphe 5.1.

O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
PO
Figure 12 – Minimums de l’énergie potentielle et de l’énergie complémentaire
et formule de Clapeyron

O L E
5.3 C d’application : module apparent d’un cylindre
ÉExemple
hétérogène
Position du problème

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC Figure 13 – Compression simple d’un cylindre hétérogène
230 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
On considère le problème de la compression simple isotherme d’un cylindre de section S , de

EC
hauteur ` , parallèle à Ox , entre deux plateaux indéformables parallèles à Oyz (figure 13).

T
On désigne par S0 et S` les sections droites d’extrémités du cylindre au contact des plateaux.

Y
POL
L’état initial est naturel. Les sollicitations sont les suivantes :
• forces de masse nulles

E
(5.18) F =0,

O L• surface latérale libre de contrainte

ÉC (5.19) Tid = 0 i = 1, 2, 3 au contour ,

• conditions aux limites sur les sections d’extrémités : S0 et S` sont des surfaces STi (i =
2, 3) , et Sξ1 avec

(5.20) Tid = 0 i = 2, 3 sur S0 et S`


(5.21) ξ1d =0 sur S0
(5.22) ξ1d = −δ(δ > 0) sur S` .
Le matériau constitutif du cylindre est élastique linéaire, isotrope. Il n’est pas homogène :
U E
IQ
E et ν , λ et µ sont des fonctions des coordonnées spatiales. L’hétérogénéité peut être forte

N
(cf. chapitre VIII, § 4.2) ; E(x) et ν(x) , λ(x) et µ(x) , peuvent être discontinus : il s’agit alors

EC H
typiquement d’un matériau composite pour lequel on suppose assurée l’adhérence totale entre
les constituants. En outre, des conditions d’intégrabilité pour les fonctions E(x) et ν(x) , λ(x)

T
et µ(x) sur le domaine Ω occupé par le cylindre apparaîtront implicitement sur les formules

LY
d’encadrement établies dans la suite.

PO
On se propose de déterminer, ou d’approcher, la relation existant entre la force de compression
X à exercer au moyen de plateaux et l’enfoncement δ du plateau supérieur.

L E
Cette force de compression, avec les notations σ , ξ , ε pour les champs solutions, est donnée

O
ÉC
par la formule :
Z
(5.23) X =− σxx da .
S`

Par analogie avec le cas du cylindre homogène, on définit le module apparent Ea du cylindre
hétérogène par la relation :
X δ
(5.24) = Ea .
S `
Compte tenu des données du problème (5.18 à 5.22) et de la définition (5.20), les inégalités
de l’encadrement énergétique (5.17) ont pour expression
Z Z Z
1 0 δ
− ( σ (x) : Λ (x) : σ 0 (x)) dΩ − δ 0
σxx da ≤ − σxx da

E
2 2

U
Ω S` S`
(5.25) Z

I Q
1 1 0
Xδ≤ ( ε (x) : A (x) : ε0 (x)) dΩ

N
=
2 2

H

TE C
et permettront, par l’utilisation de champs de contrainte statiquement admissibles pour le
problème avec les données (5.18 à 5.20) et de champs de déplacement cinématiquement

LY
admissibles pour le problème avec les données (5.21 et 5.22), d’obtenir des estimations par
défaut et par excès de X à δ donné, c’est-à-dire aussi des estimations par défaut et par excès

PO
de Ea .

LE
Estimation par défaut

ÉC O
On prend pour σ 0 un champ uniaxial homogène de la forme :

(5.26) σ 0 (x) = −σ0 ex ⊗ ex ∀x ∈ Ω


5 – État initial naturel, équilibre isotherme 231

U E
N IQ
H
où σ0 est un paramètre scalaire. Un tel champ est bien statiquement admissible pour le

EC
problème avec les données (5.18 à 5.20) : σ0 ∈ S (F , STi , Tid ) . La première inégalité de

T
(5.25) s’écrit alors, compte tenu de l’isotropie du matériau, en introduisant le module de

Y
POL
Young et le coefficient de Poisson :
Z
σ02 1 1
(5.27) − dΩ + σ0 S δ ≤ X δ .

E
2 E (x) 2

L

O
On note :

ÉC
D E Z
1 1 1
(5.28) = dΩ
E Ω Ω
E (x)
1
la moyenne volumique de sur le volume Ω du cylindre. On obtient ainsi l’estimation
E (x)
par défaut

 ∀ σ0 > 0 ,
D E
(5.29) 1 ` X
 −σ02 + 2 σ0 <

E
E δ S
dont l’optimum correspond à
.D E
IQ U
N
δ 1
σ0 =

H
(5.30)

EC
` E

LY T
et donne l’estimation :
.D E
δ 1 X
(5.31) ≤ ,

O
` E S

E P
soit, pour le module apparent Ea défini par (5.24) :

L
ÉCO
1
(5.32) ≤ Ea .
h1/Ei

Estimation par excès

On prend pour ξ 0 un champ de déplacement de la forme :


δ
(5.33) ξ0 (x) = (α y ey + α z ez − x ex )
`
où α est un paramètre scalaire. Un tel champ est bien cinématiquement admissible pour le
problème avec les données (5.21 et 5.22) : ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) . La dernière inégalité de (5.25)
s’écrit alors, avec les coefficients d’élasticité λ (x) et µ (x) :
 2 Z
1 δ λ (x)
(5.34) Xδ≤ ( (1 − 2 α)2 + µ (x)(1 + 2 α2 )) dΩ .

E
2 ` 2

U

I Q
En introduisant les moyennes volumiques de λ (x) et µ (x) sur Ω , on obtient l’estimation par

N
excès :

 ∀α,

C H
TE
(5.35) X
 δ

Y
≤ λ + 2 µ − 4 α λ + 4 α2 (λ + µ)

L
S `

PO
dont l’optimum, atteint pour α = hλi/2hλ + µi, est

LE
X δ hµi h3λ + 2µi
(5.36) ≤

O
S ` hλ + µi

ÉC
c’est-à-dire :
hµi h3λ + 2µi
(5.37) Ea ≤ .
hλ + µi
232 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Commentaires

Y T EC
Les résultats ainsi obtenus par l’utilisation de champs de contrainte et de déplacement simples

POL
sont résumés par l’encadrement du module apparent Ea obtenu en rapprochant (5.32) et
(5.37) :

E
1 hµi h3λ + 2µi

L
(5.38) ≤ Ea ≤

O
h1/Ei hλ + µi

ÉC
On remarque que, dans le cas du matériau homogène, les deux bornes de cet encadrement
sont égales entre elles :
µ (3 λ + 2 µ)
(5.39) E = Ea =
λ+µ
on retrouve d’ailleurs, pour σ0 et pour α , les valeurs connues dans la solution du problème
de compression simple étudié au chapitre IX (§ 2.2) :
δ λ
(5.40) σ0 = E , α= =ν.

E
` 2(λ + µ)

5.4 Théorème de réciprocité de Maxwell-Betti


IQ U
H N
EC
On considère, à partir de l’état d’équilibre initial naturel, deux états d’équilibre

périeurs 1 et 2) :
LY T
isotherme distincts d’un même système (repérés respectivement par les indices su-

PO
• l’état d’équilibre 1 dans lequel la solution, définie par les champs σ1 , ξ 1 , ε1 , cor-

E
L
respond à des forces de masse F 1 dans Ω et à des efforts surfaciques T 1 (n) sur

O
ÉC
∂Ω vérifiant :

(5.41) div σ 1 + ρ F 1 = 0 dans Ω

(5.42) T 1 (n) = σ 1 . n sur ∂Ω ;

• l’état d’équilibre 2, avec les grandeurs et formules homologues (au changement


d’indice près).
Par application du théorème des travaux virtuels (1.10) au champ de contrainte
σ1 en prenant pour champ de déplacement virtuel le champ ξ 2 on obtient :
Z Z Z
(5.43) σ 1 : ε2 dΩ = ρ F 1 . ξ 2 dΩ + T 1 (n) . ξ 2 da ;
U E
Ω Ω ∂Ω

N I Q
de même, avec les champs σ 2 et ξ 1 :
C H
TE
Z Z Z

LY
1
(5.44) 2 1
σ : ε dΩ = 2
ρ F . ξ dΩ + T (n) . ξ 1 da .
2

PO
Ω Ω ∂Ω

LE
Les premiers membres de ces deux égalités se transforment en utilisant la loi de

O
comportement (5.1), d’où :

ÉC
Z Z Z
(5.45) σ 1 : ε2 dΩ = ε1 : A : ε2 dΩ = σ 2 : ε1 dΩ
Ω Ω Ω
6 – Champs d’autocontrainte. Théorème du potentiel minimum 233

U E
N IQ
H
qui implique l’égalité des seconds membres de (5.43) et (5.44) :

(5.46)

Y T EC
POL
Z Z Z Z
2 2 1
1
ρ F . ξ dΩ + 1
T (n) . ξ da = 2
ρ F . ξ dΩ + T 2 (n) . ξ 1 da

O L EΩ ∂Ω Ω ∂Ω

ÉC Cette formule exprime que le travail du système de forces (F 1 , T 1 (n)) dans les
déplacements produits par le système de forces (F 2 , T 2 (n)) , est égal au travail du
système de forces (F 2 , T 2 (n)) dans les déplacements produits par le système de forces
(F 1 , T 1 (n)) .

Ce théorème, directement lié à la forme quadratique des potentiels ρψ et ρψ ∗ , est


connu sous le nom de théorème de réciprocité (ou de Maxwell-Betti).

U E
6 Champs d’autocontrainte.
N IQ
Théorème du potentiel minimum
EC H
LY T
PO
6.1 Champs d’autocontrainte pour le problème
Définition

O L E
ÉC
On se propose d’étudier la structure du convexe S (F , STi , Tid ) . Pour cela on
considère le problème défini par les équations (1.1 à 1.6) en y faisant l’hypothèse
supplémentaire que les données statiques F et Tid sur STi (i = 1, 2, 3) sont nulles :

F =0
(6.1)
 T d = 0 sur S .
i Ti

Pour ce nouveau problème les équations (1.1, 1.2 et 1.5) sont linéaires homogènes
et le convexe des champs de contrainte statiquement admissibles défini par (1.7) est
alors un espace vectoriel que l’on notera A (STi ) :

(6.2) A (STi ) ≡ S (0 , STi , 0) .


U E
N I Q
H
Cet espace vectoriel est appelé espace vectoriel des champs d’autocontrainte
pour le problème (1.1 à 1.6)

TE C
LY
PO
σ a ∈ A (STi )

LE
m
(6.3)

ÉC O σ a champ d’autocontrainte
pour le problème (1.1 à 1.6)
234 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
où le préfixe « auto » rappelle que, dans cette définition, on a annulé les données

EC
statiques du problème.

Y T
POL
Revenant alors au problème initial avec les données F , Tid sur STi , on voit que le
convexe S (F , STi , Tid ) des champs statiquement admissibles a une structure d’espace

E
affine et que A (STi ) en est l’espace vectoriel associé. Si les données statiques F , Tid

L
sur STi sont compatibles avec l’équilibre global du système (cf. § 3.1), S (F , STi , Tid)
O
ÉC
n’est pas vide et est engendré à partir de A (STi ) par :

 ∀ σ ∗ fixe dans S (F , STi , Tid ) , on a :
(6.4)
 σ ∈ S (F , S , T d ) ⇔ σ = σ ∗ + σ a , σ a ∈ A (S ) .
Ti i Ti

On a introduit, au chapitre VIII (§ 2.2 et 3.5) et dans le présent chapitre (§ 1.1), le


concept de champ d’autocontrainte pour le système qui est distinct de (6.3) : il

E
s’agit des champs de contrainte σ a en équilibre avec des forces de masse nulles et avec

IQ U
des effets surfaciques nuls sur tout le contour ∂Ω du système. La comparaison de
cette définition avec (6.3) montre que l’ensemble des champs d’autocontrainte pour
le système n’est autre que A (∂Ω)
H N
Y T σ a ∈ A (∂Ω)EC
PO L m
(6.5)
O L E σ a champ d’autocontrainte

ÉC
pour le système

et que l’on a

(6.6) A (∂Ω) ⊂ A(STi ) ;

en d’autres termes, tout champ d’autocontrainte pour le système est un champ d’au-
tocontrainte pour le problème.

Les définitions duales de ces deux espaces vectoriels s’obtiennent à partir du théo-
rème des travaux virtuels (1.10). Ainsi, pour A (∂Ω) :

U E
Q
 ∀ σ a ∈ A(∂Ω) ,
I


N


(6.7)
 Z H
∀ ξ̂ continu, continûment différentiable par morceaux ,

C
TE



 σ a : ε̂ dΩ = 0

LY
et pour A (STi )
PO
OLE

 ∀ σ a ∈ A(STi ) , ∀ ξˆ ∈ C(Sξi , 0) ,

ÉC

(6.8) Z

 σ a : ε̂ dΩ = 0 .

6 – Champs d’autocontrainte. Théorème du potentiel minimum 235

U E
N IQ
H
Degré d’hyperstaticité, inconnues hyperstatiques

T EC
La dimension de l’espace vectoriel des champs d’autocontrainte A (STi ) est appe-

Y
POL
lée degré d’hyperstaticité du problème initial (1.1 à 1.6), sauf lorsque les données
statiques ne sont pas compatibles avec l’équilibre global du système : dans ce dernier

E
cas S (F , STi , Tid ) est vide et le problème est dit hypostatique.

O L
ÉC
En fait, pour le problème (1.1 à 1.6) posé dans le formalisme de la mécanique des
milieux continus tridimensionnels classiques, l’espace vectoriel des champs d’autocon-
trainte A (STi ) est toujours de dimension infinie.

On va néanmoins, dans le suite, expliciter le cas où A (STi ) est de dimension finie


k (15) . Ceci permettra notamment de traiter par avance, au changement de notations
près, le cas des structures constituées de milieux curvilignes pour lesquelles cette
circonstance est la règle (cf. chapitre XI, § 4.5). On verra aussi (§ 6.3) que la formula-

E
tion obtenue est adaptée pour l’interprétation de certaines méthodes numériques ou

U
analytiques.

N
Si l’on suppose le degré d’hyperstaticité k fini, ≥ 1 on désigne par
IQ σ a1
, σ a2 , . . . , σ ak

EC H
une base de A (STi ) , et X1 , . . . , Xk les « coordonnées » scalaires correspondantes.

T
La formule (6.4) devient :

Y

(6.9)
PO L
 ∀ σ ∗ fixe dans S (F , STi , Tid ) , on a :
 σ ∈ S (F , S , T d ) ⇔ σ = σ ∗ + X σ a .

O L E Ti i ` `

ÉC
Les X` (` = 1 , . . . , k) constituent un système d’inconnues hyperstatiques pour
le problème.

On notera :
(6.10) X = (X1 , . . . , Xk ) ∈ Rk .

6.2 Minimum de l’énergie complémentaire, théorème


du potentiel minimum
Dans l’hypothèse précédente du degré d’hyperstaticité k fini, ≥ 1 , on peut substi-

U
tuer l’expression (6.9) dans l’écriture des fonctionnelles W ∗ et Φ∗ . Le champ σ ∗ étant
E
I Q
choisi et fixé dans S (F , STi , Tid ) ainsi que la base dans A (STi ) , et le champ τ étant
connu, W ∗ et Φ∗ deviennent des fonctions des k inconnues hyperstatiques :
N
C H
TE
(6.11) W ∗ (τ, σ 0 ) = W ∗ (τ, X 0 ) ,

LY
Φ∗ (σ 0 ) = Φ∗ (X 0 ) .

PO
(6.12)

O LE
W ∗ est un polynôme du second degré en X`0 (` = 1, . . . , k). La convexité de W 0
en σ 0 implique, par la définition (1.13), la convexité de W ∗ en X 0 . Φ∗ est linéaire en
X 0.
(15) Si
ÉC
k = 0 , le problème est isostatique ou statiquement déterminé.
236 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Minimum de l’énergie complémentaire

T
Le principe de minimum (3.12) s’écrit alors :

Y EC
POL
(6.13) (W ∗ (τ, X 0 ) − Φ∗ (X 0 )) Minimale sur Rk .

L E
Le champ σ solution est déterminé par les inconnues hyperstatiques (X1 , . . . , Xk ) =

O
ÉC
X, solutions du système de k équations linéaires :


(6.14) (W ∗ (τ, X) − Φ∗ (X)) = 0 .
∂X 0

Théorème du potentiel minimum

Le principe de minimum ci-dessus prend évidemment une forme encore simplifiée

E
lorsque les données sur les déplacements sont nulles, c’est-à-dire de la forme :

(6.15) ξid = 0 sur Sξi i = 1, 2, 3 .


IQ U
H N
T EC
Les formules précédentes (6.13 et 6.14) s’écrivent alors :

Y
(6.16)

PO L
W ∗ (τ, X) Minimale sur Rk

et

O L E
ÉC
∂W ∗ (τ, X)
(6.17) =0.
∂X 0

Ce résultat est connu sous le nom de théorème du potentiel minimum dans


lequel le potentiel n’est autre que l’énergie élastique de contrainte des champs stati-
quement admissibles pour le problème avec les données F et Tid , exprimée en fonction
des inconnues hyperstatiques.

6.3 Commentaires

E
Comme on l’a dit, les problèmes (1.1 à 1.6) ne relèvent pas, en général, de l’appli-

I
mise en œuvre du principe du minimum de l’énergie complémentaire se ramènent, en
Q U
cation directe des résultats précédents. Toutefois certaines méthodes utilisées pour la

H N
définitive, à l’application de la formule (6.14) (ou 6.17). On se bornera à en donner
deux exemples.

TE C
Méthodes numériques de discrétisation
LY
PO
On a évoqué, au paragraphe 4.2, l’utilisation des méthodes numériques pour l’ap-

LE
plication des principes de minimum. Ainsi, pour la minimisation de l’énergie com-

ÉC O
plémentaire on construit par discrétisation un sous-espace de champs de contrainte
statiquement admissibles(16) sur lequel on recherche le minimum de (W ∗ − Φ∗ ) : cette
(16) Parfois de façon approchée.
6 – Champs d’autocontrainte. Théorème du potentiel minimum 237

U E
N IQ
H
démarche est représentée par la formule (6.3), dans laquelle les paramètres indépen-

EC
dants introduits par la discrétisation jouent le rôle des inconnues hyperstatiques. Le

T
système (6.14) fournit l’expression analytique de la minimisation correspondante qui

Y
POL
est effectuée numériquement.

E
Sous-structuration

O L
ÉC
Dans la pratique « manuelle » on peut aussi parfois ramener l’étude du pro-
blème posé à la minimisation de l’énergie complémentaire sur un sous-ensemble de
S (F , STi , Tid ) qui soit de dimension finie.

C’est par exemple le cas lorsque l’on peut décomposer et structurer le problème
étudié en un assemblage de problèmes élémentaires dont les solutions sont connues, en
introduisant entre ceux-ci un nombre fini de paramètres de liaison du type « forces ».
On procède alors à la minimisation de la fonctionnelle (W ∗ −Φ∗ ) par rapport à ces pa-
ramètres de liaison, sur le sous-espace de S (F , STi , Tid ) dont les champs de contrainte
sont engendrés en assemblant les champs solutions des problèmes élémentaires.
U E
N IQ
H
La mise en œuvre pratique de ce type d’approche s’effectue par exemple, compte tenu des

EC
symétries géométriques et mécaniques,

T
– en relâchant certaines conditions aux limites en déplacements,

LY
– en décomposant le système étudié en sous-systèmes et en relâchant les conditions de

PO
continuité en déplacements correspondantes.

E
Des paramètres de liaison de type « forces » sont alors introduits, associés aux conditions

L
qui ont été relâchées

ÉC O
– « réactions » pour les conditions aux limites,
– « forces de liaisons » aux interfaces entre sous-systèmes.
Le choix des sous-systèmes constitutifs est fait de façon à conduire pour chacun d’eux à un
problème dont la solution est connue en fonction des paramètres de liaison qui les concernent.
Il reste à déterminer les valeurs réelles de ces paramètres de liaison en écrivant que les liaisons
relâchées sont effectivement réalisées dans la solution du problème.

Le respect des liaisons peut être écrit directement en procédant au calcul explicite des dé-
placements concernés. On peut aussi le traiter par voie énergétique. En effet les forces de
liaison jouent, pour les champs de contrainte ainsi obtenus par assemblage, le rôle d’incon-
nues hyperstatiques, dont le système (6.14) permet de déterminer les valeurs. Le théorème de
Castigliano, démontré dans la suite (§ 8.1), qui interprète les dérivées partielles de l’énergie
élastique de contrainte par rapport aux paramètres (inconnues hyperstatiques) en termes de

E
déplacements met clairement en évidence l’équivalence entre ces deux méthodes.

I Q U
Indépendamment de l’aspect lié au comportement élastique des matériaux constitutifs consi-

N
dérés ici, la démarche que l’on vient de décrire a un caractère général. Elle est mise en œuvre

C H
de façon systématique dans la résolution des problèmes hyperstatiques par la méthode des

TE
forces, notamment pour les structures : on relâche des liaisons internes et externes et l’on dé-
termine les valeurs réelles des forces de liaison associées en écrivant que les liaisons relâchées

LY
sont effectivement réalisées. La pratique de quelques exemples permettra l’appropriation de

PO
cette démarche.

O LE
ÉC
238 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
7 Problème paramétré
7.1
Y T
Objectifs de l’étude EC
POL
Les équations (1.1 à 1.6), qui définissent le problème d’équilibre thermoélastique

L E
linéarisé dans l’hypothèse des petites perturbations, peuvent être structurées en deux

O
groupes : d’une part, les équations générales (1.1, 1.2, 1.4 à 1.6), indépendantes

ÉC
du comportement du matériau constitutif, dans lesquelles interviennent les données
statiques du problème (F , Tid sur STi ), compatibles avec l’équilibre global du système,
et les données en déplacements ou cinématiques (ξid sur Sξi ) ; d’autre part, l’équation
(1.3) qui spécifie le comportement du matériau constitutif.

Cette distinction est apparente sur la figure 2. Elle permet d’envisager, pour un
système donné du point de vue géométrique, dans l’hypothèse des petites perturba-
tions, la famille des problèmes définis par les équations générales dans lesquelles les

E
surfaces STi et Sξi sont données et invariables, et où les données statiques (F et Tid
U
IQ
sur ces STi ) et cinématiques (ξid sur ces Sξi ) dépendent linéairement d’un nombre fini
de paramètres.

H N
EC
On verra dans la présente section comment il est possible de définir la notion de

Y T
paramètres de chargement, et d’élargir les concepts de champs de contrainte statique-

L
PO
ment admissibles et de champs de déplacement cinématiquement admissibles. Ceci
conduira à une nouvelle expression du théorème des travaux virtuels dans laquelle le

L E
travail des efforts extérieurs apparaît comme le produit des paramètres de chargement

O
par les paramètres cinématiques associés. Cette analyse est évidemment indépendante

ÉC
du comportement du matériau constitutif.

À partir de ces résultats, la section 8, introduisant le comportement thermoélas-


tique du matériau constitutif, établira les relations énergétiques entre les valeurs des
paramètres de chargement et celles des paramètres cinématiques associés dans un état
d’équilibre thermoélastique. Ces relations décrivent, au niveau global, le comporte-
ment du système étudié.

7.2 Champs statiquement admissibles et champs


cinématiquement admissibles pour le problème paramétré

U E
Q
Paramétrages des données

N I
H
En rappelant que les surfaces STi et Sξi , qui interviennent dans l’écriture des

TE C
conditions aux limites (1.5) et (1.6), sont définies une fois pour toutes sur la configura-
tion initiale donnée du système, on suppose que les données statiques et cinématiques

LY
du problème sont paramétrées de la façon suivante.

PO
• Les données statiques, F et Tid sur STi qui sont non nulles dépendent linéaire-

LE
ment de m paramètres scalaires Qj sous la forme :

(7.1)
ÉC O 
 F (Qj ) , Tid (Qj ) , linéaires des Qj ,
 Q ∈ R , j = 1, . . . , m .
j
7 – Problème paramétré 239

U E
N IQ
H
• Les données cinématiques ξid sur Sξi qui sont non nulles dépendent linéairement

EC
de p paramètres scalaires qj sous la forme :

Y T
POL
 ξid (qj ) , linéaires des qj ,
(7.2)
 q ∈ R , j = (m + 1) , . . . , (m + p) = n .

O L E j

ÉC Cela signifie que la donnée des m valeurs des Qj de (7.1), la donnée des p valeurs
des qj de (7.2) et, s’il y a lieu, la donnée des F , Tid ou ξid imposées nulles définissent
les équations générales (1.1, 1.2, 1.4 à 1.6).

Champs statiquement admissibles pour le problème paramétré

Pour chaque « m-uplet » de valeurs des Qj dans (7.1), l’espace des champs
de contrainte statiquement admissibles pour le problème est défini par (1.7), soit
S (F (Qj ) , STi , Tid (Qj )) que l’on notera aussi :
U E
(7.3)
N
Sm (Qj ) = S (F (Qj ) , STi , Tid (Qj )) .
IQ
EC H
Lorsque les Qj décrivent Rm , l’espace affine Sm (Qj ) engendre l’ensemble S de tous

Y T
les champs statiquement admissibles pour le problème paramétré par les paramètres
statiques Qj :
L
(7.4)
E PO S = ∪ {Sm (Qj )}

O L
ÉC
qui a évidemment une structure d’espace vectoriel.

Cette définition de S s’exprime aussi de la façon suivante. En désignant par σ ∗ un


champ de S , il existe un « m-uplet » de valeurs des Qj , soit Q∗j = Qj (σ ∗ ) , tel que :

(7.5) σ ∗ ∈ Sm (Q∗j ) ,

et l’application

(7.6) σ ∗ ∈ S → (Q∗1 , . . . , Q∗m ) ∈ Rm

est linéaire.

Champs cinématiquement admissibles pour le problème paramétré


U E
N I Q
De la même manière, pour chaque « p-uplet » de valeurs des qj dans (7.2), l’espace

C H
des champs de déplacement cinématiquement admissibles pour le problème est défini

TE
par (1.8), soit C (Sξi , ξid (qj )) que l’on notera aussi :

LY
Cp (qj ) = C (Sξi , ξid (qj )) .

PO
(7.7)

LE
Lorsque les qj décrivent R , l’espace affine Cp (qj ) engendre l’ensemble C de tous
p

O
les champs cinématiquement admissibles pour le problème paramétré par les para-

ÉC
mètres cinématiques qj :

(7.8) C = ∪ {Cp (qj )}


240 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
qui est, lui aussi, un espace vectoriel.

T EC
La définition de C s’exprime aussi de la façon suivante. En désignant par ξ̂ un

Y
POL
champ de C , il existe un « p-uplet » de valeurs des qj , soit q̂j = qj (ξ̂) , tel que :

E
(7.9) ξ̂ ∈ Cp (q̂j ) ,

O L
ÉC
et l’application
(7.10) ξ̂ ∈ C → (q̂m+1 , . . . , q̂m+p = q̂n ) ∈ Rp
est linéaire.

Théorème des travaux virtuels

Soient alors σ ∗ et ξ̂ deux champs quelconques de S et C respectivement. Compte


tenu de (7.1, 7.3, 7.4, 7.7, 7.8) le théorème des travaux virtuels (1.10) s’écrit :

∀σ ∗ ∈ S , ∀ξ̂ ∈ C ,
U E
IQ




N

 Z Z XZ
H
 ∗ ∗
Tid (Q∗j ) ξˆi da

EC
(7.11) σ : ε̂ dΩ = ρ F (Q j ) . ξ̂ dΩ +

XZ
T


Ω Ω i ST i

Y

 ∗

L
d
 + ξi (q̂j ) σik nk da .

PO
i Sξ i

L E
On remarque qu’au second membre de (7.11) les termes où interviennent les don-

O
nées F , Tid et ξ di nulles (s’il y a lieu) ont évidemment disparu dans l’explicitation

ÉC
du théorème des travaux virtuels (1.10). Ainsi les deux premiers termes de ce second
membre sont linéaires en ξ̂ ; ils sont aussi linéaires en fonction des Q∗j en raison de
(7.1). Le dernier terme est linéaire en σ ∗ ; il est aussi linéaire en fonction des q̂j en
raison de (7.2).

Il en résulte que les deux premiers termes du second membre de (7.11) peuvent se
mettre sous la forme :

 ∀ ξ̂ ∈ C ,


Z XZ X
m
(7.12)

 ∗
ρ F (Qj ) . ξ̂ dΩ + d ∗ ˆ
Ti (Qj ) ξi da = Q∗j q̂j ,

E
Ω ST i

U
i j=1

I
qui détermine les valeurs des m cofacteurs scalaires q̂j des Q∗j , et l’application

N Q
(7.13)
C
ξ̂ ∈ C → (q̂1 , . . . , q̂m ) ∈ Rm
H
est linéaire.

LY TE
PO
De la même façon le dernier terme du second membre de (7.11) s’écrit :

LE

 ∀ σ∗ ∈ S ,
O

ÉC
(7.14) XZ X
n

 ξ d
(q̂ )σ ∗
n da = Q∗j q̂j ,
 i j ik k
i Sξ i j=m+1
7 – Problème paramétré 241

U E
N IQ
H
qui détermine les valeurs des p cofacteurs scalaires Q∗j des q̂j , et l’application

(7.15)

Y T

σ ∈ S→ (Q∗m+1
EC
,... , Q∗m+p = Q∗n ) ∈ Rp

POL
est linéaire.

L E
On obtient ainsi l’expression du theorème des travaux virtuels

O
ÉC
(7.16)
∀ σ ∗ ∈ S , ∀ ξ̂ ∈ C ,
Z Xn
σ ∗ : ε̂ dΩ = Q∗j q̂j = Q∗ . q̂
Ω j=1

dans laquelle la correspondance


®
σ ∗ ∈ S → Q∗ = Q (σ ∗ ) ∈ Rn
U E
IQ
(7.17)
définie par (7.6) et (7.15) ,

H N
EC
et la correspondance

T
®

Y
ξ̂ ∈ C → q̂ = q (ξ̂) ∈ Rn
(7.18)

PO L
définie par (7.10) et (7.13) ,

sont linéaires.

O L E
ÉC
Les n paramètres Q∗j , composantes de Q∗ ∈ Rn , sont les paramètres de char-
gement du problème. Les n paramètres q̂j , composantes de q̂ ∈ Rn , sont les para-
mètres cinématiques ou paramètres de déformation associés.

On peut remarquer que les applications (7.17) et (7.18) ne sont pas bijectives.
Ainsi, le noyau de (7.18) est le sous-espace vectoriel des champs ξ̂ de C tels que
Z
(7.19) ∀ σ∗ ∈ S , (σ ∗ : ε̂) dΩ = 0 .

Il contient, en particulier, les champs de déplacement qui, dans C, rigidifient le sys-

E
tème.

I
L’étude du noyau de l’application (7.17) fait l’objet du paragraphe suivant.
Q U
H N
7.3 Champs d’autocontrainte pour le problème paramétré
TE C
LY
Pour un problème défini par un « m-uplet » de valeurs des Qj , (j = 1 , . . . , m) ,

PO
l’espace vectoriel des champs d’autocontrainte A(STi ) défini par (6.3) est l’ensemble

LE
des champs de contrainte statiquement admissibles pour le problème défini par le

O
« m-uplet » des valeurs nulles pour les Qj , (j = 1 , . . . , m), et s’il y a lieu les données

ÉC
F et Tid nulles :

(7.20) A (STi ) ≡ Sm (0) .


242 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
On remarquera que pour ces champs, les valeurs des autres Qj , (j = (m +

EC
1) , . . . , (m + p) = n) , définis par (7.15) ne sont pas nécessairement nulles. Autre-
ment dit :

Y T
POL
(7.21) σ a ∈ A (STi ) ≡ Sm (0) ; Q (σ a ) = 0

L E
et la définition de A (STi ) , qui explicite (6.8) pour le problème paramétré, s’écrit ici :

O
ÉC


 ∀σ a ∈ A(STi ) , ∀ξ̂ ∈ Cp (0)
(7.22) Z

 σ a : ε̂ dΩ = 0 .

Par définition, le noyau de l’application linéaire (7.17) est l’espace vectoriel A


constitué des champs σ a tels que, dans (7.16) :

E

U

 ∀σ a ∈ A , ∀ξ̂ ∈ C ,
(7.23)


Z

N IQ
H
σ a : ε̂ dΩ = 0 .

EC

Y T
Il s’agit du sous-espace de A(STi ) constitué des champs σ a pour lesquels tous les

L
PO
paramètres Qj , (j = 1, . . . , n), sont nuls :

(7.24)

O L E σ a ∈ A ⇔ Q(σ a ) = 0 .

ÉC
On remarque que la définition (7.23) est analogue à la définition duale (6.7) de
l’espace vectoriel des champs d’autocontrainte pour le système mais ne lui est pas
identique. En fait on a les inclusions :

(7.25) A (∂Ω) ⊂ A ⊂ A(STi ) .

7.4 Exemples de problèmes paramétrés


Traction-compression d’une barre cylindrique

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Figure 14 – Traction-compression d’une barre cylindrique : paramétrage des données
7 – Problème paramétré 243

U E
N IQ
H
 Paramétrage des données

Y T EC
Le problème de la traction-compression d’une barre cylindrique a été étudié au chapitre IX

POL
(§ 2.1) ; les données sont ici les suivantes :
• forces de masses nulles

O L E (7.26) F =0 dans Ω

ÉC
• surface latérale libre de contrainte
(7.27) Td = 0 sur ∂Ω − S0 − S`

• données aux extrémités


(7.28) Tyd = 0 , Tzd = 0 sur S0 et S`

(7.29) ξxd = 0 sur S0 , ξxd = δ sur S` .

En supposant que la donnée δ est un paramètre (figure 8) on définit une classe de problèmes

E
dont les données satisfont aux hypothèses du paragraphe 7.2, et l’on pose :
(7.30) δ=q.

IQ U
 Champs statiquement admissibles et champs cinématiquement admis-
H N
sibles

Y T EC
PO L
Les espaces vectoriels S et C sont définis par(17) :

E
 div σ ∗ = 0 dans Ω
(7.31)

O L σ∗ ∈ S ⇔

σ∗ . n = 0 sur ∂Ω − S0 − S`

ÉC
∗ = σ∗ = 0
σxy sur S0 et S`
xz

ß
ξ̂x = 0 sur S0
(7.32) ξ̂ ∈ C ⇔
ξ̂x = q̂ sur S`

 Théorème des travaux virtuels

Le théorème des travaux virtuels (1.10) s’écrit alors :




 ∀ σ∗ ∈ S , ∀ξ̂ ∈ C ,
Z Z
(7.33)
 σ ∗ : ε̂ dΩ = ∗
da = Q∗ q̂

E
 q̂ σxx

U
Ω S`

homologue de (7.16) où le paramètre de chargement Q∗ est défini par


Z
N I Q
σ ∗ ∈ S → Q∗ = ∗

C H
TE
(7.34) σxx da ,
S`

LY
qui explicite pour ce problème la correspondance linéaire (7.17).

PO
O LE
(17) Les
ÉC
conditions de continuité et de différentiabilité sont sous-entendues.
244 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
 Champs d’autocontrainte

Y T EC
Le paramétrage de ce problème ne concerne que les données cinématiques. Les données sta-

POL
tiques sont toutes nulles. La comparaison des définitions duales (7.16) et (7.22) de S et de
A (STi ) montre que ces deux espaces sont ici identiques :

E
(7.35) A (STi ) ≡ S .

O L
Par (7.23) on voit que A est le sous-espace de A (STi ) = S dont les champs de contrainte σ a

ÉC
vérifient en outre la condition :
Z
(7.36) Q(σa ) = a
σxx da = 0 .
S`

Flexion d’une barre cylindrique

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
Figure 15 – Flexion circulaire d’une barre cylindrique : paramétrage des données

 Paramétrage des données

On reprend le problème de la flexion circulaire d’une barre cylindrique étudié au chapitre IX


(§ 3.3) en le paramétrant de la façon suivante. Les données sont :
• forces de masse nulles :

(7.37) F =0 dans Ω
• surface latérale libre de contrainte :
U E
(7.38) Td = 0 sur ∂Ω − S0 − S`

N I Q
C H
TE
• données aux extrémités

LY
PO
(7.39) Tyd = Tzd = 0 sur S0 et S`

LE
(7.40) ξxd = 0 sur S0 , ξxd = −ω(`) y sur S` ,

ÉC O
où ω (`) est le paramètre cinématique du problème (figure 9) :
(7.41) ω (`) = q .
7 – Problème paramétré 245

U E
N IQ
H
 Théorème des travaux virtuels

T EC
Les définitions des espaces vectoriels S et C des champs statiquement admissibles ou cinéma-

Y
POL
tiquement admissibles sont évidentes, semblables à celles du cas précédent :

 div σ ∗ = 0 dans Ω

O L E
(7.42) σ∗ ∈ S ⇔

σ∗ . n = 0
∗ = σ∗ = 0
σxy
sur ∂Ω − S0 − S`
sur S0 et S`

ÉC
xz

ß
ξ̂x = 0 sur S0
(7.43) ξ̂ ∈ S ⇔
ξ̂x = −q̂ y sur S` .

Le théorème des travaux virtuels s’écrit :



 ∀ σ∗ ∈ S , ∀ ξ̂ ∈ C ,

(7.44)
Z Z

 σ ∗ : ε̂ dΩ = ∗
−q̂ ` σxx da
Ω S`

U E
IQ
qui fait apparaître le paramètre de chargement Q∗ et explicite la correspondance (7.17) :
Z
σ ∗ ∈ S → Q∗ =
H N∗
−σxx

EC
(7.45) y da .
S`

 Champs d’autocontrainte
LY T
E PO
L
De la même façon que dans l’exemple précédent on a

ÉC
(7.46)
O A(STi ) ≡ S .
L’espace vectoriel A est le sous-espace de A(STi ) dont les champs de contrainte σ a vérifient
en outre la condition
Z
(7.47) Q(σ a ) = − a
σxx y da = 0 .
S`

Sphère creuse sous pression

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Figure 16 – Sphère creuse sous pression : paramétrage des données
246 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
 Paramétrage des données

Y T EC
Le problème étudié au chapitre IX (section 6) d’une sphère creuse de rayons intérieur ri

POL
et extérieur re , sous pression, peut être posé en paramétrant les données statiques par les
valeurs des pressions intérieure et extérieure (figure 16) :

E
(7.48) pi = Q1 , pe = Q2 .

O L
ÉC
Les données du problème sont ainsi :
• forces de masses nulles

(7.49) F = 0,
• données au contour
(
T d = Q 1 er sur ∂Ωi (r = ri )
(7.50)
T d = −Q2 er sur ∂Ωe (r = re ) .

 Théorème des travaux virtuels


U E
N IQ
H
L’espace S des champs statiquement admissibles est défini par :

EC

 div σ∗ = 0

(7.51)

LY T
σ∗ ∈ S ⇔


−σ ∗ . er = Q∗1 er sur ∂Ωi

PO

σ ∗ . er = −Q∗2 er sur ∂Ωe .

O L E
Les champs ξ̂ cinématiquement admissibles ne sont astreints à aucune condition autre que les

ÉC
conditions de continuité et de différentiabilité habituelles. Le théorème des travaux virtuels
s’écrit :

 ∀σ ∗ ∈ S , ∀ ξ̂ ∈ C ,

(7.52)
Z Z Z

 ∗
σ : ε̂ dΩ = Q∗1 ξ̂r da − Q∗2 ξ̂r da
Ω ∂Ωi ∂Ωe

qui met en évidence les paramètres cinématiques q̂1 et q̂2 en dualité avec les paramètres de
chargement Q∗1 et Q∗2 . L’application (7.18) est ainsi explicitée :
 Z


 q̂1 = ξ̂r da ,
(7.53) ξ̂ ∈ C → q̂ = q(ξ̂) = Z
∂Ωi

E

 q̂2 = − ξ̂r da .
∂Ωe

I Q U
 Champs d’autocontrainte
H N
En application de (7.22) et (7.23) on a :
TE C
LY A = A(STi )

PO
(7.54)

OLE
défini par

 div σ a = 0

(7.55)
ÉC σa ∈ A ⇔


σ a . er = 0

σ a . er = 0
sur ∂Ωi

sur ∂Ωe .
8 – Théorèmes de l’énergie pour les problèmes paramétrés 247

U E
N IQ
H
Commentaires

T EC
Les quelques exemples présentés ci-dessus illustrent les cas les plus couramment

Y
POL
rencontrés dans le paramétrage des problèmes.

Pour les données statiques, il s’agit d’une ou plusieurs distributions de pression

L E
uniforme, imposées au contour du système, dont les intensités sont des paramètres,

O
ÉC
et éventuellement d’un champ de force de masse dont l’intensité est paramétrée. Les
paramètres cinématiques correspondants sont obtenus par dualité.

Pour les données cinématiques, il s’agit, sur une ou plusieurs parties du contour
du système, de déplacements rigidifiants imposés en totalité ou par certaines de leurs
composantes. Les paramètres statiques correspondants sont obtenus par dualité : ce
sont des composantes des éléments de réduction des torseurs associés aux distributeurs
des déplacements imposés.

U E
IQ
8 Théorèmes de l’énergie pour les problèmes
paramétrés
H N
8.1 Théorème de Castigliano
Y T EC
Objectif
PO L
O L E
L’objectif poursuivi ici est d’établir, au niveau global d’un système (souvent d’une

ÉC
structure, cf. chapitre XII), des relations « de comportement » entre les efforts exer-
cés sur ce système et les déplacements observés. Dans ce but on se place dans le cadre
des problèmes dépendant d’un nombre fini de paramètres de chargement. Le théorème
de Castigliano exprime, dans le cas où le matériau constitutif est thermoélastique, la
relation de comportement entre les paramètres de chargement, les paramètres ciné-
matiques et le champ d’écart de température.

 Position du problème

On se place dans les hypothèses du paragraphe 7.2 concernant le paramétrage


linéaire des données.

U
On suppose de plus, pour simplifier, que toutes les données cinématiques ξid sur
E
Sξi sont nulles :

N I Q
(8.1) ξid = 0 sur Sξi .
C H
LY TE
Cela signifie que toutes les données non nulles du problème concernent les efforts

PO
et sont définies par tous les paramètres de chargement Qj (j = 1, . . . , n). Tous les

LE
paramètres cinématiques sont définis par dualité par (7.13).

ÉC O
L’état initial de référence est un état non chargé (Q = 0) et l’état d’autocontrainte
initial σ 0 est connu. Le champ d’écart de température τ est connu.
248 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Énergie élastique de contrainte du système sous un chargement donné

T EC
On se place dans l’hypothèse où le matériau constitutif du système est sans liaisons

Y
POL
internes.

Les résultats établis aux paragraphes 2.4 et 3.4 démontrent, pour chaque valeur

L E
du chargement Q , l’unicité du champ de contrainte et du champ de déformation

O
ÉC
solutions du problème d’équilibre thermoélastique défini par les champs σ 0 et τ , et
par le chargement Q . On adoptera ici les notations σ e (Q) et εe (Q) pour désigner ces
champs solutions en y rappelant le paramétrage du problème. Ceci permet notamment
de définir l’application :

(8.2) Q ∈ Rn → σ e (Q) ∈ S .

On a aussi, aux paragraphes 2.4 et 3.4, établi l’unicité du champ de déplacement


ξ e (Q) solution du problème, modulo un éventuel champ de déplacement H.P.P. ri-
gidifiant. Puisque ces champs de déplacement rigidifiant le système font partie du
U E
IQ
noyau de l’application (7.18), cette indétermination éventuelle est sans incidence sur

N
H
la valeur du paramètre cinématique associé. Le « déplacement » du système dans la

EC
solution du problème d’équilibre thermoélastique est :

(8.3)
LY Tq e (Q) = q (ξ e ) ,

E PO
et l’on peut définir l’application :

O L
ÉC
(8.4) Q ∈ Rn → q e (Q) ∈ Rn .

Considérant alors la fonctionnelle W ∗ définie par (3.8), on associe, à chaque valeur


Q du chargement du système, la valeur de cette fonctionnelle dans l’état d’équilibre
thermoélastique du système sous ce chargement : celle-ci est calculée avec le champ
de contrainte σ e (Q) solution du problème d’équilibre thermoélastique. On définit ainsi
une fonction de Q :

(8.5) ∀ Q ∈ Rn , W ∗ (τ, Q) = W ∗ (τ, σ e (Q)) .

Le théorème de Castigliano met en évidence les propriétés essentielles de cette

E
fonction.

Théorème de Castigliano
I Q U
H
Soient Q et Q0 deux chargements du système auxquels correspondent respective- N
TE C
ment les solutions (σ e , ξ e , εe ) et (σ 0e , ξ 0e , ε0e ) du problème d’équilibre thermoélastique.

LY
PO
En appliquant le théorème des travaux virtuels sous la forme (7.16) aux champs
(σ 0e − σ e ) ∈ S et ξ e ∈ C , il vient :

O LE 
 ∀ Q ∈ Rn , ∀ Q 0 ∈ Rn ,

ÉC

(8.6) Z

 (σ 0e − σ e ) : εe dΩ = (Q0 − Q) . q e (Q) .

8 – Théorèmes de l’énergie pour les problèmes paramétrés 249

U E
N IQ
H
On transforme le premier membre de cette équation en introduisant la loi de

EC
comportement (1.20) :
Z
Y T ∂ψ ∗ (τ, σ e )

POL
(8.7) (σ 0e − σ e ) : ρ dΩ = (Q0 − Q) . q e (Q) ,
Ω ∂σ

L E
et, en tenant compte de la stricte convexité de ρψ ∗ , il vient comme au paragraphe
O
ÉC
3.2 :
 0 0
 ∀ Q ∈ R , ∀ Q ∈ R , Q 6= Q ,
n n

(8.8) Z Z

 ∗ 0e
ρψ (τ, σ ) dΩ − ρψ ∗ (τ, σ e ) dΩ > (Q0 − Q) . q e (Q) ,
Ω Ω

soit, avec la définition (8.5) de W :

 ∀ Q ∈ Rn , ∀ Q0 ∈ Rn , Q0 6= Q ,

U E
IQ
(8.9)

W ∗ (τ, Q0 ) − W ∗ (τ, Q) > (Q0 − Q) . q e (Q) .

H N
EC
Cette inégalité, considérée du point de vue de la fonction (W ∗ (τ, Q0 ) − Q0 . q e (Q))

LY T
de l’argument Q0 , montre que cette fonction est minimale pour Q0 = Q :

E PO
W ∗ (τ, Q0 ) − Q0 . q e (Q) Minimale pour Q0 = Q
L
(8.10)

ÉC O
La formulation classique de ce résultat exprime la condition d’extrémalité (8.10)
en introduisant le gradient de W ∗ (τ, Q) rapport à Q0 . Il vient ainsi :

∂W ∗ (τ, Q)
(8.11) q e (Q) =
∂Q

Cette formule, explicitée sous la forme


∂W ∗ (τ, Q)
(8.12) qje (Q) =
U E
Q
∂Qj

N I
H
(18)
exprime le théorème de Castigliano.

TE C
L’inégalité (8.9) suffit en toute généralité pour prouver la convexité stricte de

Y
W ∗ (τ, Q) par rapport à Q. Avec (8.11) elle devient :
L
PO
 0 0

LE
 ∀ Q ∈ R , ∀ Q ∈ R , Q 6= Q ,
n n

O ∂W ∗ (τ, Q)
(8.13)

ÉC

 W ∗ (τ, Q0 ) − W ∗ (τ, Q) > . (Q0 − Q)
∂Q
(18) Carlo Alberto Castigliano (1847-1884).
250 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC Figure 17 – Représentation schématique du théorème de Castigliano (Q ∈ R2 ).

où l’on reconnait la condition (1.15). Enfin, en rapprochant (8.7) et (8.11), on re-


marque que l’on a :
Z
∂ψ ∗ (τ, σ e )
U
∂W ∗ (τ, Q)
E
IQ
(8.14) (σ 0e − σ e ) : ρ dΩ = (Q0 − Q) . .

N
Ω ∂ ∂Q

EC H
La figure 17 représente schématiquement ces résultats.

LY T
Loi de comportement thermoélastique du système

PO
L’équation (8.11) exprime la loi de comportement thermoélastique du système

E
L
dans la classe de problèmes paramétrés considérée. Elle fournit q e (Q) en fonction de

ÉC O
Q et du champ τ sous une forme semblable à l’équation de comportement thermoé-
lastique du matériau (1.20) qui donne ε en fonction de σ et τ . La fonction W ∗ (τ, Q)
joue, pour le système, le rôle homologue de celui de ρψ ∗ (potentiel thermoélastique)
pour le matériau dans (1.20). C’est, on l’a vu, une fonction convexe de son argument
Q.

Cette interprétation est particulièrement intéressante lorsque l’on applique le théo-


rème de Castigliano à un sous-système d’un système global : par exemple, à un élément
dans la méthode des éléments finis.

Mise en œuvre du théorème de Castigliano

L’usage classique du théorème de Castigliano concerne le calcul des structures.

U E
Q
Les paramètres de chargement sont, dans ce cas les intensités des charges appliquées

N I
au système ; lorsqu’il s’agit de forces concentrées, les paramètres associés sont les

C H
valeurs algébriques des déplacements dans les directions de ces forces. On utilise alors

TE
le théorème de Castigliano pour des calculs de déplacements.

LY
Il peut même être employé pour déterminer un déplacement qui ne correspond à

PO
aucune charge réellement appliquée :

LE
• pour cela on ajoute au chargement Q du système une charge fictive, paramétrée

ÉC O
par un paramètre supplémentaire Qf , pour laquelle le déplacement cherché est le
paramètre cinématique dual qf ;
8 – Théorèmes de l’énergie pour les problèmes paramétrés 251

U E
N IQ
H
• on détermine

(8.15)
Y T

EC
W (τ, Q, Qf ) pour le système

POL
• on applique la formule (8.12) pour déterminer qfe en y annulant l’intensité de la

E
force fictive Qf :

O L
ÉC
∂W ∗ (τ, Q , 0)
(8.16) qfe (Q) = .
∂Qf
Cette méthode est connue sous le nom de méthode du chargement (ou du sollicitant)
« évanouissant ».

Il s’agit là de méthodes de calcul élégantes mais dont l’intérêt et l’efficacité doivent


être expliqués : en effet, l’écriture même de W ∗ (τ, Q) ou de W ∗ (τ, Q, Qf ) nécessite la

E
connaissance du champ σ e solution du problème correspondant.

IQ U
En mettant à part le recours au théorème de Castigliano dans des analyses théo-

N
riques, les raisons essentielles qui permettent l’utilisation pratique de ce théorème

H
EC
tiennent au fait que l’on pourra se satisfaire, pour l’écriture de W ∗ , d’une solution

T
approximative en contrainte. Celle-ci sera par exemple obtenue en raccordant de fa-

LY
çon approchée les solutions exactes de problèmes concernant des sous-systèmes ou

PO
des structures : l’expression de W ∗ résulte alors de la simple addition des contribu-

E
tions (scalaires) correspondant à ces sous-systèmes ou sous-structures. Le théorème de

O L
Castigliano détermine ensuite le déplacement cherché. Cette méthode a été largement

C
utilisée et validée dans le cadre de la Résistance des Matériaux classique.

É
8.2 Théorème du potentiel minimum
Objectif

Le théorème du potentiel minimum établi dans la section 6 a montré que, pour


un problème de degré d’hyperstaticité fini, la détermination des valeurs réelles des
inconnues hyperstatiques correspond à la minimisation, par rapport aux inconnues
hyperstatiques X 0 , de la fonction W ∗ (τ, X 0 ) − Φ∗ (X 0 ) (ou de la fonction W ∗ (τ, X 0 )
seule si les déplacements imposés sont tous nuls). Ensuite, à l’occasion des commen-
taires donnés au paragraphe 6.3, on a évoqué la démarche de résolution des systèmes
U E
I Q
hyperstatiques par la méthode des forces, qui consiste à relâcher des liaisons externes

N
et internes au système étudié et à déterminer les valeurs des forces de liaision en
écrivant que ces liaisons sont effectivement réalisées.
C H
Y TE
Pour les problèmes paramétrés le théorème de Castigliano a interprété, en termes

L
PO
de déplacements, les dérivées partielles de l’énergie élastique de contrainte exprimée
en fonction des paramètres de chargement.

O LE
En s’intéressant à des problèmes paramétrés, dont le dégré d’hyperstaticité est

ÉC
fini, le théorème du potentiel minimum, dans une synthèse des résultats précédents,
va mettre en évidence les rôles parallèles joués par les paramètres de chargement et
les inconnues hyperstatiques.
252 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Position du problème

T EC
On suppose, comme au paragraphe 8.1, que les données sont paramétrées linéai-

Y
POL
rement et que toutes les données cinématiques ξid sur Sξi sont nulles :

ξid = 0 sur Sξi ;


E
(8.17)

O L
ÉC
tous les paramètres de chargement Qj , (j = 1 , . . . , n), définissent toutes les données
non nulles du problème.

L’état initial de référence est un état non chargé (Q = 0) , et l’état de contrainte


initial σ 0 est connu. Le champ d’écart de température τ est connu.

A (STi ) est l’espace vectoriel des champs d’autocontrainte comme au paragraphe


7.3, et on a :

(8.18) A (STi ) = Sn (0) .

U E
IQ
On suppose, comme au paragraphe 6.2, que cet espace vectoriel est de dimension

N
H
finie k et on désigne par σ a` (` = 1 , . . . , k) une base de A(STi ) .

T EC
Pour chaque valeur Q0 du chargement on choisit dans Sn (Q0 ) un champ de

Y
plication
PO L
contrainte fixe noté σ ∗ (Q0 ) ; ce choix est fait, en pratique, de telle sorte que l’ap-

(8.19)
O L E Q0 → σ ∗ (Q0 )

ÉC
soit linéaire.

Q0 parcourant Rn , et X 0 parcourant Rk , on décrit les espaces Sn (Q0 ) et S en


appliquant la formule (6.9). On obtient ainsi :

 ∃ Q0 ∈ Rn , ∃ X 0 ∈ Rk tels que
0
(8.20) σ ∈ S⇔
 σ 0 = σ ∗ (Q0 ) + X 0 σ a .
` `

L’énergie élastique de contrainte de tout champ σ 0 de S , est W ∗ (τ, σ 0 ) définie par


3.8 et s’exprime alors comme une fonction de Q0 et X 0 à travers (8.19) et (8.20). On
écrira :
U E
Q

 ∀ Q 0 ∈ Rn , ∀ X 0 ∈ Rk
N I
(8.21)

C H
 W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) = W ∗ (τ, σ ∗ (Q0 ) + X 0 σ a ) .

TE
` `

LY
Le théorème du potentiel minimum met en évidence les propriétés de W ∗ .

PO
LE
Théorème du potentiel minimum

ÉC O
Le raisonnement est semblable à ceux mis en œuvre aux paragraphes 6.2 et 8.1.

On considère Q , un chargement quelconque du système. Reprenant les nota-


tions du paragraphe 8.1, σ e (Q) , ξ e (Q) , εe (Q) sont les champs solutions du problème
8 – Théorèmes de l’énergie pour les problèmes paramétrés 253

U E
N IQ
H
d’équilibre thermoélastique et q e (Q) est le « déplacement » du système dans la solu-

EC
tion. On désigne par X e (Q) la valeur des inconnues hyperstatiques dans la solution,

T
c’est-à-dire, qu’en application de (8.20) :

Y
POL
(8.22) σ e (Q) = σ ∗ (Q) + X`e (Q) σ a` .

L E
Q0 désignant un chargement quelconque du système et X 0 une valeur quelconque
O
ÉC
des inconnues hyperstatiques, le champ σ 0 défini par (8.20)

(8.23) σ 0 = σ ∗ (Q0 ) + X`0 σ a`

est un champ quelconque de Sn (Q0 ) .

En appliquant le théorème des travaux virtuels (7.16) aux champs (σ 0 − σ e (Q))


de S et ξ e (Q) de C , il vient comme au paragraphe 8.1 :

 ∀Q ∈ Rn , ∀Q0 ∈ Rn , ∀X 0 ∈ Rk
U E
IQ

Z
N
(8.24)

H
 (σ 0 − σ e (Q)) : εe (Q) dΩ = (Q0 − Q) . q e (Q) .

EC

Y T
On transforme à nouveau le premier membre de cette équation en y introduisant

L
PO
la loi de comportement thermoélastique du matériau sous la forme (1.20) :
Z
(8.25)
O L E
(σ 0 − σ e (Q)) : ρ
∂ψ ∗ (τ, σ e (Q))
dΩ = (Q0 − Q) . q e (Q) .

ÉC
Ω ∂σ

De la stricte convexité de ρψ ∗ on déduit :


 0 0 0
 ∀Q ∈ R , ∀Q ∈ R , Q 6= Q , ∀X ∈ R ,
 n n k

(8.26) Z Z

 ρψ ∗ (τ, σ 0 ) dΩ − ρψ ∗ (τ, σ e (Q)) dΩ > (Q0 − Q) . q e (Q) ,
Ω Ω

c’est-à-dire, avec la définition (8.21) de W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) :



 ∀Q ∈ Rn , ∀Q0 ∈ Rn , Q0 6= Q , ∀X 0 ∈ Rk ,
(8.27)

W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) − W ∗ (τ, Q, X e (Q)) > (Q0 − Q) . q e (Q) .
U E
N I Q
H
Considérée du point de vue de la fonction (W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) − Q0 . q e (Q)) des argu-

C
TE
ments Q0 et X 0 , cette dernière inégalité montre que cette fonction est minimale pour

Y
Q0 = Q et X 0 = X e (Q) :

PO L
LE
(8.28) W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) − Q0 . q e (Q) Minimale pour Q0 = Q et X 0 = X e (Q)

ÉC O
De la même façon que pour le théorème de Castigliano, on exprime la condition
d’optimalité (8.28) en introduisant les gradients de W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) par rapport à Q0
254 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
et X 0 . D’où
N IQ
EC H
Y T ∂W ∗ (τ, Q , X e (Q))

POL
(8.29) =0
∂X 0

O L E
ÉC
(8.30)
∂W ∗ (τ, Q , X e (Q))
∂Q0
= q e (Q)

Ces résultats expriment le théorème du potentiel minimum.

L’inégalité (8.27) établit la stricte convexité de W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) vis-à-vis de ses

E
arguments Q0 et X 0 . Avec (8.29) et (8.30) elle prend la forme de la condition (1.15) :

U
(8.31)

N IQ





∀Q ∈ Rn , ∀Q0 ∈ Rn , Q0 6= Q , ∀X 0 ∈ Rk ,

EC H
T

 ∂W ∗ (τ, Q, X e (Q))

LY
W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) − W ∗ (τ, Q, X e (Q)) > . (Q0 − Q)

PO

 ∂Q


 ∂W ∗ (τ, Q, X e (Q))
E

 . (X 0 − X e (Q)) .
L
+

O
∂X

ÉC
La formule (8.29) représente k équations qui déterminent X e (Q) en fonction de
Q. On retrouve le résultat du paragraphe 6.2 : à Q donné, les valeurs des inconnues
hyperstatiques pour la solution du problème d’équilibre thermoélastique minimisent
la fonction W ∗ .

De plus la formule (8.30) détermine le « déplacement » du système dans l’état


d’équilibre thermoélastique. Elle rappelle évidemment la formule (8.11) du théorème
de Castigliano, mais les fonctions W ∗ et W ∗ figurant dans l’une et dans l’autre sont
différentes. En fait, en reprenant la définition (8.5) on voit que :
(8.32) W ∗ (τ, Q) ≡ W ∗ (τ, Q, X e (Q)) ;

U
il est clair alors, compte tenu de (8.29), que les formules (8.30) et (8.11) sont équiva-
E
lentes.

N I Q
C H
La formule (8.29) et l’énoncé correspondant dans le cas où l’état initial est naturel

TE
et l’équilibre isotherme sont souvent attribués à Menabrea. Lorsque l’état initial est

Y
précontraint, ou lorsque τ 6= 0 , on obtient le théorème de Colonnetti.
L
PO
Tous les commentaires faits aux paragraphes 6.1 et 6.3 concernant le degré d’hy-

LE
perstaticité, et au paragraphe 8.1 sur l’utilisation la plus courante du théorème de

ÉC O
Castigliano peuvent être repris ici.

Le théorème du potentiel minimum (8.28, 8.29 et 8.30) est d’usage très fréquent en cal-
cul des structures dans le cadre de la méthode des forces pour la résolution des systèmes
8 – Théorèmes de l’énergie pour les problèmes paramétrés 255

U E
N IQ
H
hyperstatiques. On traite alors de structures et la présentation générale mais relativement

EC
abstraite donnée ci-dessus, notamment en ce qui concerne les champs σ ∗ (Q0 ) et la corres-

T
pondance (8.19) ou les inconnues hyperstatiques, prend un aspect plus concret. Comme les

Y
POL
paramètres de chargement, les inconnues hyperstatiques ont souvent des significations méca-
niques simples : réactions d’appuis, moments d’encastrement, efforts dans certains éléments de
la structure étudiée. Le champ σ ∗ (Q0 ) , qui correspond à X 0 = 0 , est le champ de contrainte

O L Edans la structure dite « isostatique associée ».


Le théorème de Menabrea (8.29) rejoint alors très directement le théorème de Castigliano

ÉC
(8.11). C’est ainsi que, si l’on prend une réaction d’appui, laissée indéterminée par la statique,
comme paramètre de chargement supplémentaire, on pourra déterminer sa valeur dans l’état
d’équilibre élastique en écrivant que le déplacement associé, obtenu par (8.12), est nul : on
aboutit alors exactement à l’équation (8.29). Il en va de même si l’on exprime, au moyen du
théorème de Castigliano l’égalité des déplacements de deux points adjacents de deux sous-
structures dont on a relâché la liaison en introduisant la force de liaison correspondante : on
aboutit exactement, à la formule (8.29).

8.3 Équilibre isotherme et état initial naturel en élasticité


linéaire
U E
N IQ
Les résultats ci-dessus, démontrés et écrits sous forme générale c’est-à-dire sans

EC H
référence explicite au caractère linéaire ou affine de la loi de comportement entre σ , ε

T
et τ , prennent des formes plus simples dès que l’on introduit ces considérations.

LY
PO
Ainsi, le matériau étant linéairement élastique, et l’équilibre étant isotherme
à partir de l’état initial de référence naturel (σ 0 = 0) , on sait (cf. paragraphe 5.2,

L E
formule (5.14)) que, dans l’état d’équilibre élastique sous le chargement Q , avec les

O
notations déjà explicitées pour les champs σ e (Q) , ξ e (Q) , εe (Q) , on a

ÉC
Z
1
(8.33) W (ξ e (Q)) = W ∗ (σ e (Q)) = σ e (Q) : εe (Q) dΩ .
2 Ω
En appliquant à cette égalité le théorème des travaux virtuels (1.10) on obtient la
formule de Clapeyron pour W ∗ (Q) définie par (8.5).
1
(8.34) ∀ Q ∈ Rn , W ∗ (Q) = W ∗ (σ e (Q)) =Q . q e (Q) .
2
Le théorème de Castigliano exprime q e (Q) en fonction de Q par l’équation
(8.11). En rapprochant (8.11) et (8.34) on trouve que q e (Q) est une fonction linéaire
de Q (résultat attendu en application du principe de superposition)

U E
(8.35) q e (Q) = Λ . Q
N I Q
C H
TE
et que, de plus, Λ est symétrique.

LY
PO
Le théorème de réciprocité de Maxwell Betti (5.46) exprime cette symétrie.
Considérant deux états d’équilibre élastique relatifs à deux valeurs différentes d’un

LE
même paramétrage des données on a, avec des notations évidentes :

(8.36)
ÉC O Q1 . q e (Q2 ) = Q2 . q e (Q1 )
256 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Pour le théorème du potentiel minimum, on part de la définition (8.21) où

EC
l’on tient compte de l’expression (5.6) de W ∗ (σ 0 ). Il vient ainsi :

Y T
POL

 ∀Q0 ∈ Rn , ∀X 0 ∈ Rk
(8.37) Z

E 
 1
W ∗ (Q0 , X 0 ) = (σ ∗ (Q0 ) + X`0 σ a` ) : Λ : (σ ∗ (Q0 ) + X`0 σ a` ) dΩ .

O L 2 Ω

ÉC
L’application (8.19) qui définit σ ∗ (Q0 ) en fonction de Q0 a été supposée linéaire. Il en
résulte que W ∗ (Q0 , X 0 ) est une forme quadratique en Q0 et X 0 et que les équations
(8.29) déterminent X e (Q) fonction linéaire de Q .

9 Pour conclure . . .

U E
Ce long chapitre consacré aux théorèmes de l’énergie en thermoélasticité linéaire

IQ
est loin d’être exhaustif.

H N
C’est ainsi qu’à propos des principes d’extremum on a choisi de ne présenter que

EC
les principes à un champ (champ de déplacement, champ de contrainte). On doit

Y T
signaler que d’autres principes variationnels sont utilisés dans la conception et la

L
PO
mise en œuvre de méthodes de résolution numérique des problèmes d’élasticité, qui
font intervenir simultanément deux champs (par exemple : principe de Reissner).

O L E
En ce qui concerne les théorèmes de Castigliano et du potentiel minimum, on a

ÉC
choisi de n’en donner que les formes classiques : celles-ci font intervenir les fonctions
W ∗ et W ∗ portant sur les paramètres de chargement Q et les inconnues hypersta-
tiques X , grandeurs statiques. Il va de soi que des théorèmes duals des précédents
pourraient être établis, portant sur les grandeurs cinématiques, au moyen de fonctions
W et W .

Enfin, la théorie des paramètres de chargement serait, elle aussi, susceptible


d’autres applications que celles présentées dans la section 8. Il est notamment possible
de généraliser la démarche suivie dans l’exemple traité au paragraphe 5.3, qui permet
d’aboutir à un encadrement (par défaut et par excès) de la valeur d’un paramètre de
chargement unique, au cas de plusieurs paramètres.

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
10 – Note historique 257

U E
N IQ
H
10 Note historique

T EC
On trouvera ci-dessous quelques pages extraites d’un article publié en 1984 dans la

Y
POL
revue italienne Meccanica par le Professeur Gaetano Fichera, qui permettent de situer
historiquement quelques noms et résultats cités notamment dans ce chapitre(19).

O L E
Gabrio Piola, born of a noble Milanese fa- political offices in Italy and abroad. He was pre-

ÉC
mily, concentrated at first on the study of astro- sident of the Cabinet in 1867.
nomy. He then dedicated himself to private tuto-
ring. One of his students was Francesco Brioschi It is singular that while engaged in such in-
who was to contribute so much to the reawake- tense military and political activity, he should
ning of interest in mathematical studies in Italy. still have found time for his scientific studies. His
Piola, profound scholar that he was of the analy- name is linked to the principle of minimum for
tical mechanics of Lagrange, was the first to in- an elastic body constrained on a part of its boun-
troduce the Lagrangian components of stress in dary, subjected to given surface forces on the re-
a continuum. A concept taken up again by Kir- maining part of the boundary and loaded with
chhoff so that in all modern studies of continuum given body forces. According Menabrea’s mini-

E
mechanics, especially (curiously) abroad, the La- mum principle, the equilibrium configuration of

U
grange stress tensor is called the Piola-Kirchhoff the body is the one which corresponds to stresses

IQ
tensor. minimizing the difference between the work of the

N
elastic strain and that of the constraint reaction ;
Piola is on the whole still little known in our
country, even among mathematicians. One Gio-

EC H
the class of the admitted stresses is that constitu-
ted by the stresses balancing the body forces and

T
vanni Veladini spoke of him, in the style of his the forces assigned on the unconstrained part of

LY
times, in a commemoration at the Reale Insti- the boundary. This result, announced in 1858,

PO
tuto Lombardo of which Piola had been mem- was given definite formulation in a Note of the
ber and also president : « Piola was gentle in Academia delle Scienze di Torino 1871.

O L E
manner, fluent in conversation, disposed to to-
lerate the defects of others, franck in expressing And here we must speak of Carlo Alberto

ÉC
his opinion, never ungracious in sustaining it ; al- Castigliano (l847-1884) who, experienced engi-
though in appearance healthy and sturdy, he was neer that he was, was the first to realize the im-
not strong and frequent illness assailed him . . . portance of Menabrea’s principle. Castigliano’s
He died with the name of the Lord on his lips the life was brief and not easy. Born in a family of
9th day November of 1850 ». few means, his studies, in mathematics first and
then engineering, cost him many sacrifices. He
. . . If the figure of Piola is little known, Luigi worked as engineer for the railways of Northern
Federigo Menabrea occupies, instead, a promi- Italy, but he always continued his scientific re-
nent place in Italian history of the nineteenth search. His studies led him to reformulate Me-
century. Engineer and officer in the Corps of En- nabrea’s principle of minimum, which some au-
gineers of the Sardinian Army, he taught at the thors today erroneously call « Castigliano’s prin-
Turin Military (where he himself had been a pupil ciple ». More important, he used it with great
of Giovanni Plana), and gave courses in descrip- ability, through the variational equations dedu-
tive geometry, mechanics and strength of mate- ced from it, to solve important practical problems
rials there. He later took part in important mi- of engineering. It is significant that Castigliano’s

U E
Q
litary assignments, some in wartime, distingui- results were applied in the construction of various
shing himself at Palestro and Solferino and or-
I
bridges, for road as well as railway crossings. Just

N
H
ganizing the sieges of Ancona, Capua Gaeta, for one example is the iron bridge over the Cellina

C
which he was decorated with the Gold Medal and torrent at Montereale in Friuli, with a span of a

TE
promoted to lieutenant general. In 1859 he had good 83 meters, truly avant-garde for the tech-

Y
directed the works for the flooding of the plain nology of those times.

L
between the Dora and the Sesia, to delay the Aus-

PO
trian advance. In recognition he received the title Later, Luigi Donati (1846-1932) continued
the work of Menabrea and Castigliano. Donati

LE
of Marquis of Val Dora, Menabrea also held high

O
(19) Invited paper.

ÉC
This article was taken from a lecture given by the author at the University of Palermo on December
16, 1977 and published in the Rendiconti del Circolo Matematico di Palermo (vol. XXVIII. st. II).
The editors of this publication have kindly given Meccanica permission to publish this abbreviated
version of the lecture in English.
258 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
was professor at the Schools of Engineering of Even if not connected with our theme, I

EC
Milan and of Bologna, where he also taught ma- cannot leave Enrico Betti without mentioning

T
thematical physics at the Univercity. He stated his discovery of those famous numbers univer-

Y
the theorem of minimum, which Menabrea and sally known today in topology as Betti numbers.

POL
Castigliano considered only for particular elastic These numbers indicate for every multidimensio-
systems and mainly for technical purposes, for a nal complex the indices of connection ot the va-

E
general elastic solid. Gurtin in his Monograph on rious dimensions. For his reciprocal theorem and

O L
Elasticity, which appeared in 1972 in the Hand- for the discovery of Betti numbers (two subjects

ÉC
buch der Physik, observed that the compatibi- extremely distant from each other), the name of
lily equations for stresses (analogous to Saint Ve- Betti will always rank among those of the great
nant’s compatibility equations for strains), uni- mathematicians.
versally attributed to Beltrami for case of null
body forces (1892) and to Michell for the general Mathematician of equal stature was Eugenio
cases (1900), were, as regards this case, already Beltrami, born in Cremona in 1835. Beltrami had
known to Donati as far back as 1894. a difficult youth. He was expelled for political mo-
tives from the Collegio Ghislieri of Pavia, where
Two of the mathematicians mentioned above he was attending the courses in mathematics at
made fundamental contributions to the mathe- the University. Later, in 1859, he lost his job,

E
matical theory of elasticity : Eugenio Beltrami in truth modest, with the Lombardo-Veneto rail-

U
and, especially, Enrico Betti. ways for similar reasons. But as Luigi Cremona

IQ
said in his commemoration of Beltrami at the Ac-

N
Betti, born in Padua in 1823, took part as a cademia dei Lincei, « his good fortune accorded

H
young man in the First Italian War of Indepen- with that of Italy : only a few months later the

EC
dence. He fought at Curtatone and Montanara in cannon of Magenta freed Lombardy ». With this

T
the Tuscan University Battalion which was com- new freedom and encouraged by Brioschi who

Y
manded by the mathematician Ottaviano Fabri-

L
had been his professor at Pavia, Beltrami could

PO
zio Mossatti. And it was in succession to Mos- dedicate himself to his studies of mathematics. In
sotti that Betti took the chair in mathematical 1862 he became professor of complemental alge-

E
physics at Pisa in 1857, a position which he held bra at Bologna. He went on to obtain tenure in

O L
until his death in 1892. He was elected member of geodesy at Pisa the following year. He returned

ÉC
Parliament and then nominated senator in 1884. to Bologna in 1866, to the chair of theoretical
It would be impossible to mention here all of mechanics. After teaching at Rome and Pavia,
Betti’s scientific production, multiform and com- he returned to Rome definitely in 1891, to oc-
plex, ranging from algebra to topology, theory of cupy the chair of mathematical physics. In 1898,
elasticity, theory of potential and several other now a scientist of renown, he succeeded Francesco
subjects. I cite only those relevant to the theme Brioschi as president of the Accademia dei Lincei
considered here, his contributions to elasticity. and during the last year of his life was appointed
senator of the Reign. He died in 1900.
The name of Betti is tied, above all, to the
celebrated reciprocal theorem, which affirms that Beltrami’s work embraces a wide number of
if an elastic solid is subjected to two different the helds of mathematics then known : analy-
systems of forces (each constituted by body and tic geometry, mathematical analysis, fluid me-
surface forces), the work done by the first sys- chanics, rational mechanics, elasticity, potential
tem on the displacements corresponding to the theory, heat theory, acoustics. But he shall be re-

E
second system is equal to the work of the second membered above all as founder of the great school
on the displacements corresponding to the first.
This theorem, included today in the general theo-

I Q U
of differential geometry, one of the most success-
ful fields of Italian mathematics, that would later

N
rems for linear partial differential systems, cal- find in Luigi Bianchi, Gregorio Ricci-Curbastro
led Green’s, contains the whole linear theory of

C H
and Tullio Levi-Civita its maximum exponents.

TE
elastostatics, as the modern theory of partial dif-
ferential equations has shown. In fact, not only Beltrami’s contribution to the theory of elas-
existence and uniqueness theorems for the va-

LY ticity was strongly influenced by his sharp insight

PO
rious problems concerning linear elasticity can be into differential geometry. He discovered that the
drawn from this theorem, but (as Mauro Picone general equations for elasticity in curvilinear co-

LE
has shown) methods for the actual calculation of ordinates, given by Lamé, are bound to the eucli-

O
the solutions as well. Betti himself used his reci- dean structure of the space. He then succeeded in

ÉC
procal theorem to extend Green’s method for sol- extending these same equations to constant cur-
ving problems of elasticity. Green’s method had vature spaces, delivering at the same time as Clif-
already been used in Dirichlet’s classic problem ford, even if not with the same incisiveness, one of
of potential theory.
10 – Note historique 259

U E
N IQ
H
the earliest examples of the use of non-euclidean ciency of Saint Venant’s compatibility conditions

EC
space in physical problems. In this he was pre- for strain components, as well as the general so-

T
cursor of those developments which were later to lution of the equilibrium for a continuum when

Y
assume such amazing aspects with the work of the stresses are the unknown functions, a solution

POL
Albert Einstein. In numbering Beltrami’s contri- which was later erroneously attributed to others
butions to elasticity, we must not forget that he for a long time.

E
gave the first rigorous demonstration of the suffi-

O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
260 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
EC H
Récapitulatif des formules essentielles

Y T
E POL
O L
ÉC
• Théorème des travaux virtuels


 continu et continûment différentiable, par morceaux ,

∀σ ∗ div σ ∗ + ρF = 0 sur Ω


 [[ σ ∗ ]] . n = 0 sur Σσ ∗

∀ξ̂ continu, continûment différentiable par morceaux ,


Z Z Z
σ ∗ (x) : ε̂ (x) dΩ − ρ (x) F (x) . ξ̂ dΩ −
U E
ξ̂ (x) . σ ∗ (x) . n (x) da = 0
Ω Ω ∂Ω

N IQ
• Convexité

EC H
Y T
f (y) = f (y1 , . . . , yn ) strictement convexe sur E

L
si et seulement si

E PO


O L
∀ y1 , ∀ y 2 6= y1 ∈ E ,

ÉC


∀ λ1 > 0 , ∀ λ2 > 0 , λ1 + λ2 = 1 ,



f (λ1 y 1 + λ2 y 2 ) < λ1 f (y 1 ) + λ2 f (y 2 )

ou, si f de classe C 1 , si et seulement si



 ∀y ∈ E ∀ y 2 6= y1 ∈ E
1

∂f (y 1 )

 f (y 2 ) − f (y 1 ) > . (y2 − y 1 )
∂y

ou, si f de classe C 2 , si
U E
N I Q
H
2
∂ f

C
Yi Yj définie positive

TE
∂yi ∂yj

LY
PO
O LE
ÉC
Récapitulatif des formules essentielles 261

U E
N IQ
• Minimum de l’énergie potentielle
EC H
Y T
POL
Min {W (τ, ξ 0 ) − Φ(ξ 0 )} sur C(Sξi , ξid )

O L E ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) ⇔ ξi0 = ξid sur Sξi


Z
i = 1, 2, 3

ÉC
W (τ, ξ 0 ) = ρ ψ(τ, ε0 ) dΩ (énergie élastique de déformation de ξ 0 )
Z Ω XZ
Φ (ξ 0 ) = ρ F . ξ 0 dΩ + Tid ξi0 da
Ω i ST i
W (τ, ξ 0 ) − Φ (ξ 0 ) : énergie potentielle de ξ 0

matériau isotrope, élasticité linéaire


Z
W (τ, ξ 0 ) =
λ
(σ 0 : ε0 + (tr ε0 )2 + µ tr (ε0 )2 − k τ tr ε0 ) dΩ
U E
IQ
Ω 2

H N
EC
• Minimum de l’énergie complémentaire

Y T
Min {W ∗ (τ, σ 0 ) − Φ∗ (σ 0 )} sur S(F , STi , Tid )
L
E PO 

 div σ 0 + ρ F = 0 dans Ω

L

ÉC O
σ 0 ∈ S (F , STi , Tid) ⇔


 0
[[ σ 0 ]] . n = 0
σij nj = Ti d
sur Σσ0
sur STi i = 1, 2, 3
Z
W ∗ (τ, σ 0 ) = ρ ψ ∗ (τ, σ 0 ) dΩ (énergie élastique de contrainte de σ 0 )
XZ

∗ 0 0
Φ (σ ) = ξid σij nj da
i Sξ i
W ∗ (τ, σ 0 ) − Φ∗ (σ 0 ) énergie complémentaire de σ 0

matériau isotrope, élasticité linéaire


Z
W ∗ (τ, σ 0 ) = (
1+ν
tr (σ 0 − σ 0 )2 −
ν
(tr (σ 0 − σ 0 ))2
U E
Ω 2E
+ α τ tr (σ 0 − σ 0 ) +
3E
2E

N I Q
H
(α τ )2 ) dΩ
2 (1 − 2 ν)

TE C
LY
PO
O LE
ÉC
262 Chapitre X – Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
EC H
T
• Encadrement énergétique de (σ , ξ) solution du problème

Y
POL
∀ ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) , ∀ σ 0 ∈ S (F , STi , Tid ) :

O L E −W ∗ (τ, σ 0 ) + Φ∗ (σ 0 ) ≤ −W ∗ (τ, σ) + Φ∗ (σ) =

ÉC
= W (τ, ξ) − Φ (ξ) ≤ W (τ, ξ 0 ) − Φ (ξ 0 )

• Équilibre isotherme, élasticité linéaire, état initial naturel


Z Z
1 1
W (ξ 0 ) = ε0 : A : ε0 dΩ , W∗ (σ 0 ) = σ 0 : Λ : σ 0 dΩ
2 Ω 2 Ω
Z
0 λ
( (tr ε0 )2 + µ tr (ε0 )2 ) dΩ
E
isotropie : W (ξ ) =

U
2
ZΩ

IQ
E ν
W (ξ 0 ) = (tr ε0 )2 + tr (ε0 )2 ) dΩ
N
(
2 (1 + ν) 1 − 2 ν

H
Z

EC
1+ν ν
W∗ (σ 0 ) = ( tr (σ 0 )2 − (tr σ 0 )2 ) dΩ

T
2 E 2 E
ZΩ
∗ 0
LY 1
(tr (σ 0 )2 −
λ
(tr σ 0 )2 ) dΩ

PO
W (σ ) =
Ω 4µ 3 λ + 2µ

O L E
formule de Clapeyron : énergie élastique du système

ÉC
Z Z
∗ 1 1
W (ξ) = W (σ) = ρ F . ξ dΩ + ξ . σ . n da
2 Ω 2 ∂Ω

théorème de réciprocité (Maxwell-Betti)


Z Z Z Z
ρ F 1 . ξ 2 dΩ + T 1 (n) . ξ 2 da = ρ F 2 . ξ 1 dΩ + T 2 (n) . ξ 1 da
Ω ∂Ω Ω ∂Ω

• Paramètres de chargement
Z

∀ σ ∈ S , ∀ ξ̂ ∈ C , σ ∗ : ε̂ dΩ = Q∗ . q̂
U E
I Q


σ ∗ → Q∗ = Q (σ ∗ ) 
H N
ξ̂ → q̂ = q (ξ̂) 
linéaires

TE C
LY
PO
O LE
ÉC
Récapitulatif des formules essentielles 263

U E
N IQ
EC H
T
• Théorème de Castigliano

Y
POL
∂ W ∗ (τ, Q)
q e (Q) =

E
∂Q

O L
ÉC
• Théorème de Menabrea

champs d’autocontrainte

σ a ∈ A (STi ) = S (0, STi , 0) = Sn (0)

inconnues hyperstatiques

σ ∗ (Q0 ) ∈ Sn (Q0 )

U E
IQ
σ a` , ` = 1 , ..., k , base de A (STi )
⇒ σ 0 = σ ∗ (Q0 ) + X`0 σ a` ∈ Sn (Q0 )
H N
X 0 = (X10 , ..., Xk0 ) ∈ R

Y T EC
potentiel minimum
PO L
L E
W ∗ (τ, Q0 , X 0 ) = W ∗ (τ, σ 0 )
O
ÉC

∂ W (τ, Q , X e (Q))
=0
∂X 0
∂ W ∗ (τ, Q , X e (Q))
= q e (Q)
∂ Q0

• Équilibre isotherme, état initial naturel

formule de Clapeyron

1
W ∗ (Q) =
2
Q . q e (Q)

U E
N I Q
théorème de réciprocité

C H
Q1 . q e (Q2 ) = Q2 . q e (Q1 )

LY TE
PO
O LE
ÉC
264 Chapitre X - Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Exercices

Y T EC
POL
X.1 - Énergie élastique en torsion. Pour le problème de la torsion élastique

E
L
isotherme d’une barre cylindrique à partir de l’état initial naturel étudié au chapitre

ÉC O
VIII (section 7), déterminer les énergies élastiques de déformation et de contrainte du
système dans l’état d’équilibre élastique pour la valeur C du couple de torsion.

Éléments de réponse :
On applique la formuleZ de Clapeyron. À l’équilibre, la section S0 étant immobile, on a :
1
W (ξ) = W ∗ (σ)) = T d . ξ da ,
2 S
` Z
1
qui se réduit à W (ξ) = W ∗ (σ) = (Txd ξx + Tyd ξy ) da ;
2

E
S`

U
1 1 C2
d’où : W (ξ) = W ∗ (σ) = µ J α2 ` =

IQ
`.
2 2 µJ

N
Commentaire.

EC H
On pourrait aussi poser ce problème de torsion avec, sur S0 et S` , les données mixtes sui-
vantes (cf. Ex. X.8) : sur S0 , ξ d = 0 ; sur S` , ξxd = −α ` y , ξyd = α ` x , Tzd = 0 .

LY T
Ces données peuvent être paramétrées linéairement en introduisant le paramètre cinématique
q = αZ` . Le paramètre de chargement associé, défini par dualité est :

PO
Q= (−y Tx + x Ty ) da = C .

L E
S`
La solution du problème de torsion élastique fournit la relation entre Q et q dans l’état

ÉC
Q=
µJ
`
O
d’équilibre élastique :
1
q et W (ξ) = W ∗ (σ) = Q q =
2
1 µJ 2
2 `
q =
1 `
2 µJ
Q2 .

X.2 - Énergie élastique en flexion composée. On considère le problème de la


flexion composée d’une barre cylindrique tel qu’étudié au chapitre IX, section 5. Dé-
terminer les énergies élastiques de déformation et de contrainte du système dans l’état
d’équilibre élastique pour les valeurs X de l’effort normal et M du moment de flexion.
Interpétation en termes de paramètres de chargement.

Éléments de réponse :
• On applique la formule
Z de Clapeyron. À
Z l’équilibre, la section étant immobile :
U E
Q
1 1

I

W (ξ) = W (σ) = d
T . ξ da = T d . ξx da
2 S x

N
2 S
Z Ä
H
` `

My ä2

C
1 X Mz
W (ξ) = W ∗ (σ) = −

TE
y+ z da
2E S`
S Iz Iy

Y
Ä ä

L
X2 M2z M2y
W (ξ) = W ∗ (σ) =

PO
+ + `.
2E S 2 E Iz 2 E Iy

LE
• On peut poser le problème avec sur S0 et S` les données :

O
sur S0 : ξxd = 0 , Tyd = 0 , Tzd = 0 ;

ÉC
sur S` : ξxd = δ − ωz y + ωy z , Tyd = 0 , Tzd = 0 .
Ces données peuvent être paramétrées linéairement en introduisant les paramètres ciné-
matiques :
q 1 = δ , q 2 = ωz , q 3 = ωy ;
Exercices 265

U E
N IQ
Z
H
Z par dualité sont : Z
les paramètres de chargement, définis
Q1 =
S`

Y
σxx da = X ,

T
Q2 = −
EC
S`
y σxx da = Mz , Q3 =
S`
z σxx da = My .

POL
Dans l’état d’équilibre élastique on a : q = Λ . Q
` ` `
q1 = Q1 , q2 = Q2 , q3 = Q3

E
ES E Iz E Iy

L 1Ä ` ä
et

O
1 ` `
W (ξ) = W ∗ (σ) = Q . q =

ÉC
Q21 + Q22 + Q23
2 2 ES E Iz E Iy
1ÄE S 2 E Iz 2 E Iy 2 ä
= q1 + q2 + q3 .
2 ` ` `

X.3 - On considère un système en matériau élastique linéaire soumis, à partir de


l’état initial naturel, aux trois cas de charge suivants :
1◦ chargement isotherme dans lequel les efforts sont : forces de masse F 1 dans Ω ,
forces surfaciques T 1 sur ∂Ω ,
2◦ autre chargement isotherme dans lequel les efforts sont : F 2 dans Ω , T 2 sur ∂Ω ,
U E

N
3 chargement isotherme dans lequel les efforts sont : forces de masse F = F 1 + F 2
IQ
dans Ω , forces surfaciques T = T 1 + T 2 sur ∂Ω .

EC H
LY T
Exprimer l’énergie élastique du système à l’équilibre sous le troisième chargement.

PO
Éléments de réponse :

E
On applique la formule de Clapeyron ; il vient parZexemple : Z

O L

W(1+2) = W(1+2) = W1 (= W1∗ ) + W2 (= W2∗ ) + ρ F 1 . ξ 2 , dΩ + T 1 . ξ2 da

ÉC
Ω ∂Ω
où les indices indiquent que les valeurs des fonctionnelles sont prises dans les états d’équi-
libre correspondant aux chargements concernés. Dans le cas d’un problème dépendant d’un
nombre fini de paramètres de chargement :

W(1+2) = W1∗ + W2∗ + Q1 . q e (Q2 ) .

Commentaire.
On remarque la présence du terme croisé, auquel on peut d’ailleurs appliquer le théorème de
réciprocité de Maxwell-Betti.

X.4 - On considère la barre cylindrique traitée dans Ex. X.1 et Ex. X.2, que l’on étudie
dans l’état d’équilibre élastique obtenu par superposition des problèmes de torsion et
de flexion composée à partir de l’état initial naturel. Déterminer l’énergie élastique de
la barre dans cet état défini par les valeurs X , M et C de l’effort normal, du moment
U E
de flexion et du couple de torsion.
N I Q
C H
TE
Éléments de réponse :

Y
On applique les résultats de Ex. X.3 compte tenu de Ex. X.1 et Ex. X.2. Les axes étant placés

Z X.3Ä s’écrit :
Ex.
My ä
PO L
comme dans l’étude du problème de la flexion, le terme croisé de la formule établie dans
Z Ä
My ä

OLE
X Mz X Mz
α − y+ z ϕ (y, z) da − α − y+ z ϕ (y, z) da = 0
S
S Iz Iy S
S Iz Iy

ÉC
` 0
(ϕ (y, z) : fonction de gauchissement).
Ä X2 M2z M2y C2 ä
D’où : W (ξ) = W ∗ (σ) = + + + `.
2E S 2 E Iz 2 E Iy 2µJ
266 Chapitre X - Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Commentaire.

EC
Cette formule est utilisée en calcul des structures pour définir la densité d’énergie élastique

T
de contrainte pour l’élément de milieu curviligne.

Y
POL
X.5 - Module de compression apparent pour un solide en matériau hétéro-

E
gène. On considère un solide plein, de volume Ω , constitué d’un matériau élastique

O L
linéaire isotrope non homogène. On désigne par λ (x) , µ (x) , E (x) , ν (x) les coeffi-

ÉC
cients d’élasticité caractérisant le comportement isotherme de ce matériau en chaque
point. On se propose d’évaluer le module élastique de compression apparent Ka pour
ce solide, défini comme suit : une pression p uniforme appliquée au contour du solide
p
produit une variation du volume Ω : δΩ = − Ω . Encadrer Ka au moyen des
Ka
principes variationnels.

Éléments de réponse :
• Par la formule de Clapeyron
Z :

U E
IQ
∗ p p
W (σ) = W (ξ) = − ξ . da = − δΩ .

N
2 ∂Ω 2
• Principe de minimum pour les déplacements :
Φ (ξ) = −p δΩ .
EC H
Y T
Avec ξ 0 = α x , C.A. pour le problème, où α est le paramètre de minimisation :
Z
L
PO
3 2
W (ξ 0 ) = α (3 λ (x) + 2 µ (x)) dΩ

E
2
Z Ω Z

O
0
L
Φ (ξ ) = −p 0
ξ . da = −α p x . da = −3 α p Ω .

ÉC
∂Ω ∂Ω
p 3
D’où par (3.24) : δΩ ≤ α2 h3 λ + 2 µi Ω + 3 α p Ω
2 2
où h i désigne la valeur moyenne sur Ω .
Le second membre est minimal pour α = −p/h3 λ + 2 µi et il vient :
3p
δΩ ≤ − Ω d’où 3 Ka ≤ h3 λ + 2 µi .
h3 λ + 2 µi
En introduisant hKi , valeur moyenne sur Ω du module élastique de compression local
K (x) on a :
3hKi = h3 λ + 2 µi et Ka ≤ hKi .
• Principe de minimum pour les contraintes :
∀σ 0 S.A. pour le problème, Φ∗ (σ 0 ) = 0. En particulier Φ∗ (σ) = 0 .

E
Avec σ 0 = −p 1l , S.A. pour le problème :
Z
U
D E

Q
p2 3 (1 − 2ν (x)) p2 1

I
W ∗ (σ 0 ) = dΩ = Ω.

N
2 E (x) 2 K
D E D E
H

p2

C
p 1 1 1
δΩ ≥ − ≤

TE
Par (3.24) : Ω d’où .
2 2 K Ka K
D E

Y
1 1 1

L
• Encadrement : ≤ ≤ .
hKi

PO
Ka K
Commentaire.

LE
L’encadrement obtenu est semblable à celui du paragraphe 5.3. Les bornes sont égales dans

O
le cas du matériau homogène. La borne supérieure hKi pour Ka est la borne de Voigt ; la

ÉC
borne inférieure hK −1 i−1 est la borne de Reuss.
Exercices 267

U E
N IQ
H
X.6 - Tenseur des complaisances élastiques apparent pour un solide. On

EC
considère un solide plein, de volume Ω , constitué d’un matériau élastique linéaire

T
non homogène (Λ (x) : tenseur des complaisances élastiques). Ce solide est soumis, à

Y
POL
partir de l’état naturel, au chargement isotherme défini par : F = 0 sur Ω , T =
T d sur ∂Ω avec T d (x) = Σ . n (x) où n (x) est la normale au contour ∂Ω au point

L E
courant M , et où Σ désigne un tenseur symétrique constant qui est le paramètre du

O
ÉC
problème. On se place dans l’hypothèse des petites perturbations.
1◦ Décrire l’ensemble S (Σ) des champs de contrainte statiquement admissibles pour
le problème pour la valeur Σ de son paramètre.
2◦ Préciser l’ensemble C des champs de déplacement cinématiquement admissibles
pour le problème.
3◦ On note hf i la moyenne volumique d’une grandeur f sur Ω. Démontrer que :
∀ σ ∗ ∈ S (Σ) , ∀ ξˆ ∈ C on a : hσ ∗ : ε̂i = Σ : hε̂i .
En déduire que ∀σ ∗ ∈ S (Σ) on a hσ ∗ i = Σ .

U E
IQ
4◦ On désigne par σ , ξ , la solution du problème d’équilibre élastique correspondant
au chargement défini par Σ . Montrer que la formule hεi = ΛΩ

H Na : Σ permet de

EC
définir un tenseur de complaisance élastique « apparent » ΛΩ
a , dépendant du

Y T
solide Ω , qui possède les mêmes symétries que celles démontrées pour les tenseurs

L
PO
de complaisance élastique dans le cas général.

E
La correspondance entre Σ et le champ σ étant évidemment linéaire, on désigne

L
par RΩ le champ de tenseur qui la décrit : ∀ M ∈ Ω , σ (x) = RΩ (x) : Σ .
O
ÉC

Donner l’expression de ΛΩ
a en fonction des champs Λ et R .

5 A (x) désignant le tenseur des modules d’élasticité du matériau constitutif, hAi
sa moyenne volumique, on introduit Λm défini par l’inversion de la relation
σ 0 = hAi : ε0 :
σ 0 = hAi : ε0 ⇔ ε0 = Λm : σ 0 .

Démontrer l’encadrement :
∀ Σ symétrique, Σ : Λm : Σ ≤ Σ : ΛΩ
a : Σ ≤ Σ : hΛi : Σ .

U E
I Q
Éléments de réponse :

N
1◦ Le champ de contrainte homogène σ0 défini par :
∀ M ∈ Ω , σ 0 (x) = Σ ,

C H
TE
est statiquement admissible pour le problème pour la valeur Σ de son paramètre. (Ceci

LY
implique la compatibilité des données statiques : [Fe ] = 0) .

PO
S (0 , ∂Ω , T d ) = S (Σ) est défini par :
div σ0 = 0 sur Ω ,

LE
[[ σ 0 ]] . n = 0 sur Σσ0 (surface de discontinuité éventuelle) .

O
ÉC
σ 0 . n = T d = Σ . n sur ∂Ω .
2◦ C est défini par : ξ 0 continu, continûment différentiable par morceaux sur Ω .
268 Chapitre X - Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
3◦ Par le théorème des travaux virtuels :

EC
∀ σ ∗ ∈ S (Σ) , ∀ ξ̂ ∈ C ,
Z Z Z Z
σ∗ : ε̂ dΩ =
Y T
POL
ξ̂ . Σ . n da = Σ : ε̂ dΩ = Σ : ε̂ dΩ
Ω ∂Ω Ω Ω
d’où : hσ ∗ : ε̂i = Σ : hε̂i .

O L E
En choisissant ξ̂ de la forme ξ̂ (x) = α̂ . x , α̂ symétrique quelconque, (champ de déformation

ÉC
homogène), il vient :
∀ α̂ symétrique, hσ ∗ i : α̂ = Σ : α̂
et, compte tenu de la symétrie de hσ ∗ i et de Σ on a : hσ ∗ i = Σ .
4◦
• Compte tenu de la linéarité du problème on peut écrire la formule : hεi = ΛaΩ : Σ .
• La symétrie (ΛΩ Ω
a )i j k ` = (Λa )i j ` k sera choisie par commodité pour assurer une écriture
symétrique de hεi en fonction des composantes de Σ symétrique. La symétrie (ΛΩ a )i j k ` =
a )j i k ` est imposée par la symétrie de hεi .
(ΛΩ
• La symétrie (ΛΩ
E

a )i j k ` = (Λa )k ` i j se démontre par le théorème de Maxwell-Betti.

U
Z Z

IQ
Avec des notations évidentes, il vient par (5.46) : ξ2 . Σ 1 . n da = ξ 1 . Σ 2 . n da

HN
Z ∂Ω Z ∂Ω

TEC
1 2 2 1
d’où, par le théorème des travaux virtuels Σ : ε dΩ = Σ : ε dΩ ,
Ω Ω
et donc Σ 1 : ΛΩ
Y
2 2 Ω 1

L
a : Σ = Σ : Λa : Σ qui démontre la symétrie indiquée.

• La définition même de ΛΩ
P O
a devient, en introduisant R

:

L E
∀ Σ symétrique , hεi = hΛ : σi = hΛ : RΩ i : Σ = ΛΩ

O
a : Σ ,

ÉC
a = hΛ : R i .

d’où : ΛΩ

Pour le matériau homogène, la solution est σ = Σ d’où : ΛaΩ = Λ .

5◦
• Principe de minimum pour les
Z contraintes : Z
1 1 Ω
Φ∗ (σ) = 0 , W ∗ (σ) = ξ . Σ . n da = Σ : ε dΩ = Σ : ΛΩ
a :Σ ;
2 ∂Ω 2 Ω
2
on choisit pour σ 0 ∈ S (Σ) le champ homogène σ0 = Σ
Z
1 Ω
Φ∗ (σ 0 ) = 0 , W ∗ (σ 0 ) = Σ : Λ : Σ dΩ = Σ : hΛi : Σ .
2 Ω
2

E
D’où, par (3.24), la borne supérieure :

U
∀ Σ symétrique , Σ : ΛΩ a : Σ ≤ hΛi : Σ .

• Principe de minimum pour les déplacements :

N I Q
H

W (ξ) − Φ (ξ) = − Σ : ΛΩ

C
a : Σ ;

TE
2
on choisit pour ξ 0 le champ de déformation homogène ξ0 (x) = α0 . x , α0 symétrique,
paramètre
Z d’optimisation : Z
LY
PO
Φ (ξ 0 ) = ξ 0 . Σ . n da = Σ . α0 dΩ = Ω Σ : α0 ,

OLE
Z∂Ω Ω
Ω 0
W (ξ 0 ) = α0 : A : α0 dΩ = α : hAi : α0 .

ÉC

2
D’où par (3.24) :
1 0
∀ Σ symétrique , ∀ α0 symétrique , Σ : α0 − α : hΛi : α0 ≤ Σ : ΛΩ
a :Σ .
2
Exercices 269

U E
N IQ
H
On maximise le premier membre en α0 ; le maximum est atteint pour la valeur α telle

EC
que :

T
hΛi : α = Σ d’où α = Λm : Σ .

Y
POL
On en déduit la borne inférieure de l’encadrement :
∀ Σ symétrique , Σ : Λm : Σ ≤ Σ : ΛΩ a : Σ .

O L E
Commentaire.

ÉC
• L’interprétation en termes de paramètres de chargement (cf. section 7) est évidente en
se reportant à l’expression (7.16) du théorème des travaux virtuels : le chargement Q
Z
est défini par Σ et le « déplacement » q̂ du système est représenté par ε̂ dΩ =

Ω hε̂i ; Q . q̂ = Ω Σ : hε̂i .
• L’exemple traité en Ex. X.5 est le cas particulier de cette approche générale pour lequel
δΩ 1
Σ = −p 1l . On a alors : = −p (1l : ΛΩ
a : 1l) d’où = 1l : ΛΩ
a : 1l .
Ω Ka
1

E
Par les inégalités ci-dessus : 1l : Λm : 1l ≤ ≤ 1l : hΛi : 1l

U
Ka
D E D E

IQ
1 1 1 1 −2ν 1
d’où, pour le matériau isotrope : = ≤ ≤ = .

N
hKi h3 λ + 2 µi Ka E K

EC H
• Il est clair qu’une théorie semblable à la précédente peut être développée dans le but
de définir le tenseur des modules élastiques apparent AΩ a , en partant d’une sollicitation

Y T
imposée par la donnée sur ∂Ω du champ de déplacement ξ sous la forme ξd = E . x (E

L
PO
symétrique constant). On démontre, par les raisonnements homologues des précédents
l’encadrement :

O L E
∀ E symétrique , E : Am : E ≤ E : AΩ a : E ≤ E : hAi : E .

ÉC
Un cas particulier de cette approche sera l’essai œdométrique (cf. Ex. VIII.3) effectué
δ
sur un matériau élastique linéaire isotrope non homogène, pour lequel E = − ez ⊗ ez ,
`
où l’on trouve, pour le module œdométrique apparent Eaœ = Q `/S δ , l’encadrement :
D ED E¿¨ ∂
1 1 1+ν 1 −2ν ν
≤ œ ≤ .
hλ + 2 µi Ea E E E
• L’exemple traité au paragraphe 5.3 ne se rattache, quant à lui, à aucune de ces deux
approches.
• Ceci fournit une illustration, non exhaustive, des multiples façons d’envisager la définition
d’un matériau homogène « équivalent » à un matériau non homogène constituant un
solide donné, qui se retrouvent aussi dans la théorie de l’homogénéisation.

X.7 - Compression avec frottement. Un solide cylindrique de section S , de hau-


teur ` , parallèle à Oz , constitué d’un matériau homogène élastique linéaire isotrope
U E
est placé entre les deux plateaux (parallèles à Oxy) d’une presse. L’état initial est
naturel et l’on procède au chargement du solide en maintenant immobile le plateau
N I Q
C H
de cote z = 0 , et en imposant au plateau de cote z = ` un déplacement parallèle à

TE
Oz égal à ξzd = −δ (δ > 0). La surface latérale du solide est libre de contrainte. La

LY
température est maintenue constante. On suppose que le contact entre le solide et

PO
les plateaux de la presse est à adhérence totale, c’est-à-dire qu’aucun glissement n’est

LE
possible dans ces interfaces. Il n’y a pas de force de masse. Exprimer l’encadrement
« énergétique » fourni par l’application des principes de minimum en déplacement

ÉC O
et en contrainte. Préciser les résultats dans les cas où l’on utilise pour ξ 0 un champ
linéaire et pour σ 0 un champ homogène.
270 Chapitre X - Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Éléments de réponse :

Y T
• ξ0 ∈ C (Sξi , ξid ) ⇔ EC
ξx0 = ξy0 = 0 sur S0 et S`

POL
ξz0 = 0 sur S0 , ξz0 = −δ sur S`

O L E σ0 ∈ S (F , STi , Tid )
div σ 0 = 0

ÉC

σ 0 . n = 0 sur ∂Ω − S0 − S`

• Compte tenu des données on a :


∀ ξ0 ∈ C (Sξi , ξid ) , Φ (ξ 0 ) = 0 ;
Z
0
∀ σ0 ∈ S (F , STi , Tid ) , Φ∗ (σ 0 ) = −δ σzz da ;
S`
par la formule de Clapeyron :
Z
W (ξ) =
1
−δ σzz da =
1
δZ
U E
IQ
2 2
Z S`

où Z = −
H N
σzz da désigne la force, comptée positivement en compression, exercée par

EC
S`

T
les plateaux sur le solide.

LY
• L’encadrement (3.24) s’écrit alors :

PO
∀ σ0 ∈ S (F , STi , Tid ) , ∀ ξ0 ∈ C (Sξi , ξid ) ,
Z

L E
−2 W ∗ (σ 0 )/δ − 2

O
0
σzz da ≤ Z ≤ 2 W (ξ 0 )/δ .

ÉC
S`
z δ
• ξ0 linéaire ∈ C (Sξi , ξid ) est nécessairement de la forme ξ0 = −δ e d’où ε0 = − ez ⊗ez
` z `
δ
et 2 W (ξ 0 )/δ = S (λ + 2 µ).
`
• σ0 homogène ∈ S (F , STi , Tid ) est nécessairement de la forme σ 0 = σ0 ez ⊗ ez où σ0 est
arbitraire. Z Ä ` σ02 ä
0
On a : −2 W ∗ (σ 0 )/δ − 2 σzz da = −S + 2 σ0
S
δ E
`
dont le maximum, atteint pour σ0 = −E δ/` , vaut S E δ/` .
δ δ (1 − ν) δ
• On obtient l’encadrement : S E ≤ Z ≤ S (λ + 2 µ) = S E .
` ` (1 + ν)(1 − 2 ν) `

Commentaire.

U E
I
On remarque que pour ν = 0 , l’encadrement donne la valeur exacte Z = S E δ/` : l’adhé-

N Q
rence aux interfaces solide-plateaux n’a en effet pas d’influence puisqu’il n’y a pas « d’effet
Poisson ».

C H
TE
Pour ν = 1/2 la borne supérieure devient infinie : en effet l’incompressibilité du matériau
implique que tout tenseur ε0 de trace non nulle correspond à ψ(ε0 ) = +∞ (à rapprocher

LY
des méthodes de pénalisation en analyse numérique ) ; on doit donc, pour l’application du

PO
principe de minimum pour les déplacements, utiliser des champs ξ 0 à divergence nulle.

LE
δ 6 δ
Pour ν = 1/4 par exemple, on obtient S E ≤ Z ≤ S E , résultat qui serait à améliorer

O
` 5 `

ÉC
par la construction de champs plus raffinés.
L’interprétation du problème en termes de paramètres de chargement (section 7) est évidente :
le paramètre cinématique est q = δ et le paramètre de chargement, défini par dualité, est
Q=Z.
Exercices 271

U E
N IQ
H
X.8 - Évaluations de l’inertie de torsion. Le problème de la torsion élastique

EC
d’une barre cylindrique (chapitre VIII, section 7) est ici posé avec, sur S0 et S` , les

T
données mixtes (cf. Ex. X.1) :

Y
POL
S0 : ξxd = ξyd = 0 , Tzd = 0
S` : ξxd = −α ` y , ξyd = α ` x , Tzd = 0 .

L E
1◦ En considérant les champs de déplacement et de contrainte de la forme :

O
ÉC
ξx0 = −α z y , ξy0 = α z x , ξy0 = α f (x, y) pour ξ 0 ,
0 0 0 ∂g 0 0 ∂g
σij = 0 sauf σxz = σzx = µα et σyz = σzy = −µ α pour σ 0 ,
∂y ∂x
où f et g sont des fonctions de (x, y) satisfaisant des conditions que l’on précisera,
montrer que l’encadrement « énergétique » (3.24) peut se mettre sous la forme :
Z  ∂g 2  ∂g 2 Z  ∂f 2  ∂f 2
−µ α ( + − 4g) da ≤ C ≤ µ α ( −y + + x ) da .
∂x ∂y ∂x ∂y

E
S` S`

IQ U
2◦ Vérifier que si ξ 0 et σ 0 correspondent à la solution exacte du problème, l’encadre-

H N
ment se réduit à l’égalité déterminant l’inertie de torsion J de la barre.

EC
3◦ Une théorie élémentaire utilisée pour déterminer approximativement l’inertie de

Y T
torsion d’une barre cylindrique de section quelconque consiste à supposer que les

L
répartitions des contraintes de cisaillement sur les bases demeurent identiques à

PO
celles déterminées dans le cas de la section circulaire : formule (7.36) du chapitre

L E
VIII à partir du centre d’inertie de la section. Placer la valeur approchée ainsi

O
obtenue pour J par rapport à la valeur exacte. En désignant par I1 et I2 les

ÉC
moments d’inertie principaux de la section, montrer que l’on a aussi la majoration :
J ≤ 4 I1 I2 /(I1 + I2 ).
4◦ Application à la détermination approchée de l’inertie de torsion d’une barre de
section carrée.

Éléments de réponse :
1◦
ξx0 = ξy0 = 0 sur S0
ξ 0 ∈ C (Sξi , ξid ) ⇔
ξx0 = −α ` y , ξy0 = α ` x sur S`

div σ 0 = 0 dans Ω
U E
σ 0 ∈ S (F , STi , Tid ) ⇔ 0 = 0 sur S et S

N I Q
H
σzz 0 `

σ0 . n = 0

TE C
sur ∂Ω − S0 − S`

Y
0

L
• Les champs ξ proposés sont cinématiquement admissibles avec les données du problème

PO
sous réserve que f soit continue et continûment dérivable par morceaux.
Les champs σ0 proposés sont statiquement admissibles avec les données du problème

LE
si g est C 1 et C 2 par morceaux et si g(x , y) est constante sur ∂S ; on prendra, sans

ÉC O
restreindre la généralité : g = 0 sur ∂S .
• Compte tenu des données on a :
∀ ξ0 ∈ C (Sξi , ξid ) , Φ (ξ 0 ) = 0 ,
et, par la formule de Clapeyron
272 Chapitre X - Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
Z
N IQ
H
1 1
α`C

EC
W (ξ) = (−α ` y σzx + α ` x σzy ) da =
2 2
Z S`

où C =
Y T
POL
(−y σzx + x σzy ) da est le couple de torsion exercé sur la base S` .
S`

• Pour les champs de la forme proposée dans C (Sξi , ξid ) et S (F , STi , Tid ) :

E
Z Ä ∂f ä2 Ä ∂f ä2
L
µ α2 `

O
0
W (ξ ) = ( −y + +x ) da

ÉC
2 ∂x ∂y
ZS Ä ä Ä ∂g ä2
µ α2 ` ∂g 2
W (σ 0 ) = ( + ) da
2 ∂x ∂y
Z
S
Ä Z
∂g ∂g ä
Φ∗ (σ 0 ) = −µ α2 ` y +x da = µ α2 ` 2 g da (en appliquant la formule de la
∂y ∂x
Z S S

divergence à div (g x ex + g y ey ) da compte tenu de ce que g = 0 sur ∂S).


S
Dans
Z l’état d’équilibre élastique, C = µ α Z
J d’où :
Ä ∂g ä2 Ä ∂g ä2 Ä ∂f ä2 Ä ∂f ä2
− ( + − 4g) da ≤ J ≤ ( −y + + x ) da

U E
IQ
S
∂x ∂y S
∂x ∂y
` `

N
avec g = 0 sur ∂S .

(chapitre VIII, section 7) et on a, par comparaison :

EC H
2◦ La solution du problème est définie par les fonctions harmoniques conjuguées ϕ et ψ

Z substitution
Par il vient :
LY T
f = ϕ , g = ψ − (x2 + y 2 )/2 avec ψ = (x2 + y 2 )/2 sur ∂S et ∆g = −2 sur S .
Z Ä ä Ä ä

PO
Ä ∂g ä2 Ä ∂g ä2 ∂g 2 ∂g 2
− ( + − 4g) da ≤ J ≤ ( + ) da ;

E
∂x ∂y ∂x ∂y

L
S` S
Z`

ÉC O
en appliquant la formule de la divergence à

deux bornes de l’inégalité double.


S
div (g (grad g)) da on montre l’égalité des

Z
3◦ La méthode « élémentaire » proposée donne pour C la valeur C = µ α r 2 da ,
Z S`

d’où J = r 2 da où r désigne le rayon-vecteur à partir du centre d’inertie de la section.


S`
La valeur obtenue pour J est donc le moment d’inertie polaire de la section par rapport
à son centre d’inertie. Cette valeur n’est autre que le minimum obtenu pour la borne
supérieure de l’encadrement de J si l’on se restreint pour f à des fonctions linéaires de x
et y . La théorie « élémentaire » fournit une évaluation par excès de J .
On place les axes Ox et Oy selon les axes principaux d’inertie. La majoration indi-

E
quée s’obtient en optimisant la borne supérieure correspondant à f (x, y) = Axy (A :

U
paramètre) . Si I1 6=
Z I2 , elle est meilleure que celle fournie par la théorie élémentaire car
4 I1 I2 /(I1 + I2 ) ≤ r 2 da = I1 + I2 .

N I Q
H
S`

C
4◦ Section carrée de côté 2 a.

TE
En plaçant les axes Ox et Oy selon les médianes du carré

Y
8

L
• avec f = 0 : J ≤ a4 ' 2, 67 a4

PO
3
• avec g = A (x2 − a2 )(y 2 − a2 ) , et en optimisant par rapport à A la borne inférieure de

LE
J ainsi obtenue :

O
20 4
a ' 2, 22 a4 ≤ J .

ÉC
9
Commentaire.
La formulation du problème en termes de paramètres de chargement (section 7) est évidente
(cf. Ex. X.1) :
Exercices 273

U E
N IQ
H
q = α`, Q = C .

EC
L’application des formules du calcul des variations aux deux intégrales encadrant J permet de

T
montrer que la borne inférieure est maximale lorsque g , nulle sur ∂S est à laplacien constant

Y
égal à −2 sur S , et que la borne supérieure est minimale lorsque f est harmonique sur S et

POL
∂f
vérifie = n1 y − n2 x sur ∂S . Ceci confirme la vérification donnée ci-dessus.
∂n

O L E
Pour la section carrée, un choix de fonctions f et g plus raffinées permet un meilleur enca-
drement de J dont la valeur exacte est J = 2, 2496 a4 .

ÉC
On a vérifié au chapitre VIII (§ 7.4) que la solution donnée au problème de la torsion élastique
est invariante par rapport au choix des axes Ox , Oy et de l’origine O dans S0 . Le problème
a été posé ici sans spécifier la position de ces axes et on peut vérifier que l’encadrement ci-
dessus en est, lui aussi, indépendant : l’expression de la borne inférieure est intrinsèque ; elle
prend la même valeur si, dans le changement de coordonnées, les expressions des fonctions g
correspondent à la même fonction du point courant M , vérifiant g = 0 sur ∂S ; l’expression
de la borne supérieure est inchangée si, dans le changement de coordonnées la fonction f est
modifiée selon la formule (7.24) du chapitre VIII.

E
X.9 – Dislocation-vis. Le solide étudié est un tube limité par deux cylindres cir-
culaires coaxiaux d’axe Oz et de rayons r0 et r1 (r1 > r0 ) et par deux bases S0 et

IQ
S` distantes de `  r1 . Le tube est fendu suivant le demi-plan méridien xOz . L’état U
H N
initial est naturel et la température est maintenue constante. Le matériau constitutif

EC
est homogène, linéairement élastique, isotrope.

Y T
1 On se propose de produire un déplacement relatif des deux lèvres du tube pa-

L
PO
rallèlement à Oz . Montrer que le champ de déplacement défini, en coordonnées
cartésiennes par :

O L E ξx = 0 , ξy = 0 , ξz = A θ

ÉC
où A est une longueur donnée (A  r0 ) et où θ désigne l’angle polaire autour
de Oz par rapport à Ox , satisfait l’équation de Navier sans force de masse. En
déduire les efforts extérieurs à imposer pour produire ce champ de déplacement.
Déterminer, dans l’état d’équilibre correspondant, l’énergie élastique du solide.
2◦ En maintenant les efforts extérieurs ci-dessus, on soude l’une à l’autre les deux
lèvres du tube, et l’on relâche le système. Montrer qu’il est possible, par super-
position, de construire une solution du nouveau problème d’équilibre élastique,
valable au sens du principe de Saint Venant, qui permet de déterminer l’état d’au-
tocontrainte dans le tube et les déformations correspondantes. Calculer l’énergie
élastique du tube dans cet état d’équilibre sous chargement nul (au sens du prin-

E
cipe de Saint Venant).

I Q U
N
Éléments de réponse :

H
1◦ On a : div ξ = 0 et div (grad ξ) = 0 ; l’équation de Navier sans force de masse est vérifiée.

C
TE
A A
• ε= (e ⊗ ez + ez ⊗ eθ ) d’où σ = µ (eθ ⊗ ez + ez ⊗ eθ ) .

Y
2r θ r

PO L
• Efforts extérieurs à imposer au contour.
Surfaces r = r0 et r = r1 libres de contrainte ;

LE
A A
base S0 : T d = −µ eθ ; base S` : T d = µ eθ ;

O
r r

ÉC
A A
lèvre 0 : T d = −µ ez ; lèvre 2 π − : T d = µ ez .
r r
Sur la base S` (resp. S0 ) les contraintes de cisaillement imposées T d ont une résultante
nulle et sont équivalentes au couple C = π µ A (r12 − r02 ) (resp. − C) .
274 Chapitre X - Approches variationnelles en thermoélasticité linéarisée

U E
N IQ
H
Sur la lèvre 2 π − (resp. 0+ ) la résultante des contraintes de cisaillement est :

EC
r1
Z = ` µ A ln e (resp. −Z) .

T
r0 z

Y
• Par la formule de Clapeyron on détermine l’énergie élastique W (ξ) = W ∗ (σ) en remar-

POL
quant que les contraintes de cisaillement appliquées sur S0 et S` ont une contribution
nulle (elles ne travaillent pas dans le chargement du système) :

E
r1

L
W (ξ) = W ∗ (σ) = π ` µ A2 ln .

O
r2

ÉC

2 Après cette histoire de chargement le tube soudé est sous chargement extérieur nul. La
solution de ce problème s’obtient en superposant à la précèdente une solution qui respecte
la continuité des déplacements dans tout le tube et notamment sur les lèvres solidarisées
et qui corresponde à des contraintes de cisaillement opposées de celles précédemment
trouvées sur les bases S0 et S` et sur la partie débordante de chaque lèvre, de façon à
ainsi annuler les efforts extérieurs totaux.
• Faute de connaître cette solution, on superpose celle du problème de la torsion du tube
circulaire (chap. VIII, § 7.6) sous le couple −C . Elle respecte la continuité des déplace-
ments et permet d’annuler le torseur des efforts de cisaillement sur chacune des bases
S0 et S` . Ainsi et en négligeant les effets dus à l’extrémité débordante de chaque lèvre

E
puisque A  r0  ` , la solution totale est acceptable du point de vue du principe de

U
IQ
Saint Venant pour l’équilibre du tube sous chargement extérieur nul après solidarisation

N
des lèvres.

H
• Champ de déplacement final : ξr = 0 , ξθ = −2 A z r/(r12 + r02 ) , ξz = A θ ;

EC
1 2r
champ de contrainte : σ = µ A( − 2 ) (eθ ⊗ ez + ez ⊗ eθ ) ;

LY T r r1 + r02
on en déduit les contraintes de cisaillement sur S0 et S` dont les torseurs sont nuls, et

PO
les efforts sur les facettes méridiennes :
la résultante sur une section du tube de normale eθ (lèvre 2 π − par exemple) est

O L E
Z 0 = ` µ A( ln
r1 r 2 − r02
− 12 )e .

ÉC
r0 r1 + r02 z
• On applique les résultats de Ex. X.3 et Ex. X.4 ; dans l’état final :

r1 1 C2` C2`
W (ξ) = W ∗ (σ) = π ` µ A2 ln + −
r0 2 µJ µJ
r1 r 2 − r02
W (ξ) = W ∗ (σ) = π ` µ A2 ( ln − 12 ).
r0 r1 + r02

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Exercices 275

U E
N IQ
H
Commentaire.

EC
On contrôle, en supposant par exemple A > 0 , que les orientations des déplacements et des

T
efforts dans l’état final sont celles prévisibles par le bon sens ; on remarque en particulier la

Y
POL
torsion en retour après solidarisation et relâchement. Ce problème, qui met en évidence et
permet de calculer l’énergie élastique stockée dans le « défaut » ainsi créé, est utilisé comme
modèle en physique des solides : la « dislocation-vis ».

O L E
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
ÉCO L III
Annexe

Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC
MOTS CLÉS

Déformation plane. Contrainte plane.


Problèmes bidimensionnels.
Fonction de contraintes. Fonction d’Airy.
Compatibilité bidimensionnelle.
Compatibilité transversale.

E
Approximation des tranches minces.

I Q U
H N
TE C
LY
PO
O LE
ÉC
277
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
279

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
L
En bref...
O
ÉC
Les problèmes d’équilibre en déformation plane sont caractérisés par
le fait que leur solution comporte un champ de déplacement parallèle à
un plan (Oxy) et indépendant de la coordonnée transversale orthogonale
(z). Lorsque le système concerné est constitué d’un matériau homogène

E
dont le comportement est thermoélastique linéaire, isotrope, les données

IQ U
géométriques, mécaniques et thermiques, qui définissent un tel problème
peuvent être précisées. La résolution du problème d’équilibre thermoélas-

H N
tique linéarisé tridimensionnel ainsi posé se ramène à celle d’un problème

EC
bidimensionnel posé sur la section droite du système étudié. Celui-ci a

LY T
la forme d’un problème d’équilibre thermoélastique linéarisé régulier où
les tenseurs bidimensionnels des contraintes et des déformations linéari-

PO
sées sont associés par la loi de comportement élastique bidimensionnelle

E
de déformation plane, déduite de la loi de comportement thermoélastique

O L
tridimensionnelle du matériau constitutif. La solution du problème d’équi-

ÉC
libre thermoélastique tridimensionnel initial est obtenue en complétant le
champ de contrainte par une composante principale selon Oz, calculée à
partir du champ bidimensionnel (section 2).

Les problèmes d’équilibre en contrainte plane sont, eux, caractérisés par


les propriétés du champ de contrainte solution : celui-ci est plan parallè-
lement à Oxy et il est indépendant de la coordonnée z. Pour un système
constitué d’un matériau homogène, thermoélastique linéaire isotrope, on
définit la forme des données associées à ce type de problèmes. La résolution
amène à celle d’un problème bidimensionnel posé sur la section droite du
système étudié, qui se révèle être identique à celui mis en évidence pour
la déformation plane sauf en ce qui concerne la relation associant les ten-

U E
Q
seurs bidimensionnels des contraintes et des déformations linéarisées. La

N I
loi de comportement élastique bidimensionnelle qui intervient est en effet

C H
celle de la contrainte plane, déduite, elle aussi, de la loi de comportement

TE
thermoélastique tridimensionnelle du matériau constitutif. La solution du

Y
problème d’équilibre thermoélastique initial est obtenue en complétant le

PO L
champ de déplacement par une composante transversale selon Oz. Les
conditions pour que ceci soit possible se révèlent très contraignantes en

LE
raison de la compatibilité géométrique transversale des déformations. Les

ÉC O
problèmes d’équilibre thermoélastique linéarisés en contrainte plane ne
sont le plus souvent valables que dans l’approximation des tranches minces
(section 3).
280 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
EC H
Principales notations

Y T
E POL
L
Notation Signification 1ère formule

ÉC O F 2 (x2 ) force de masse parallèle à Oxy (2.4)


ξ 2 (x2 ) déplacement bidimensionnel (2.10)
grad2 gradient bidimensionnel (2.15)
div2 divergence bidimensionnelle (2.15)
ε2 (x2 ) déformation bidimensionnelle (2.16)

E
partie bidimensionnelle de ε (3.13)
σ 2 (x2 ) partie bidimensionnelle de σ
IQ U
(2.20)
contrainte bidimensionnelle
H N (3.8)

EC
∆2 laplacien bidimensionnel (2.40)
V(x2 )
LY T
potentiel des forces de masse (2.42)
φ(x2 )

E PO
fonction d’Airy (2.43)

O
∆2 ∆2
L bilaplacien bidimensionnel (2.45)

ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
281

U E
N IQ
EC H
T
1 Problèmes plans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283

Y
POL
2 Équilibre thermoélastique en déformation plane . . . . . 283
2.1 Tenseur des déformations plan . . . . . . . . . . . . . . 283

O L E 2.2 Champ de déplacement de déformation plane . . . . . .


2.3 Équilibre thermoélastique pour un matériau homogène,
284

ÉC
isotrope, en déformation plane . . . . . . . . . . . . . . 284
2.4 Résolution par la méthode des déplacements . . . . . . 286
2.5 Résolution par la méthode des contraintes . . . . . . . . 290
2.6 Le problème bidimensionnel de la déformation plane . . 292
2.7 Équation de Beltrami bidimensionnelle . . . . . . . . . . 293
2.8 Cas où les forces de masse dérivent d’un potentiel ; fonc-
tion d’Airy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294

E
2.9 Tube cylindrique sous pressions, en déformation plane . 295

U
3 Équilibre thermoélastique en contrainte plane . . . . . . 296

N IQ
3.1 Tenseur des contraintes plan . . . . . . . . . . . . . . . 296

H
3.2 Champ de contrainte plane . . . . . . . . . . . . . . . . 296

EC
3.3 Équilibre thermoélastique pour un matériau homogène,

LY T
isotrope, en contrainte plane . . . . . . . . . . . . . . .
3.4 Résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
297
298

PO
3.5 Tube cylindrique sous pression en contrainte plane . . . 304

L E
Récapitulatif des formules essentielles . . . . . . . . . . . . .

O
305

ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
N IQ
EC H
LY T
E PO
O L
ÉC

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
1 – Problèmes plans 283

U E
N IQ
E H
C plane
L Y T
Éléments d’élasticité
P O
O L E
É C1 Problèmes plans
On se propose de donner un aperçu élémentaire sur l’étude des problèmes d’équi-
libre thermoélastique linéaires dans le cas où le matériau constitutif est homogène,
isotrope, dans les conditions de l’élasticité plane.

Dans cette présentation succincte, on s’attachera essentiellement

U E
• à définir les problèmes tridimensionnels de déformation plane et de contrainte
plane en thermoélasticité,

N IQ
EC H
• à montrer comment la résolution d’un tel problème se ramène ou amène à celle

T
d’un problème d’équilibre thermoélastique bidimensionnel , ce qui permet, par

LY
la réduction du nombre des fonctions inconnues et des variables, une simplification

PO
importante, notamment par l’introduction de la fonction de contrainte ou fonction

E
d’Airy.

O L
De nombreux traités classiques permettront au lecteur d’approfondir le sujet, en

ÉC
particulier en ce qui concerne l’utilisation des fonctions de variables complexes.

On doit aussi signaler que le concept ainsi introduit de problèmes en déformation


plane ou en contrainte plane a une portée générale, qui dépasse le cadre des hypothèses
du comportement élastique, de l’homogénéité et de l’isotropie du matériau constitutif.

2 Équilibre thermoélastique en déformation plane


2.1 Tenseur des déformations plan

U
Soit Oxyz un repère orthonormé. On dit que le tenseur des déformations linéarisé
E
ε est plan parallèlement à Oxy s’il est de la forme :

N I Q
C H
ε = εxx ex ⊗ ex + εxy ex ⊗ ey + εyx ey ⊗ ex + εyy ey ⊗ ey

TE
(2.1a)

que l’on écrira aussi :


LY
PO
LE
(2.1b) ε = εαβ eα ⊗ eβ α, β = x, y (1)

ÉC O
en introduisant les indices grecs α , β pour les vecteurs bases dans le plan Oxy.
(1) Sommation sur les indices répétés.
284 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N I Qplane
H
2.2 Champ de déplacement de déformation

T E C
Par rapport à une configuration de référence, on dit que le champ de déplacement

OL Y
ξ d’un système continu tridimensionnel est de déformation plane parallèlement à Oxy

P
s’il possède les propriétés suivantes : ξx , ξy , ξz désignant ses composantes,

E
®

L ξz = 0

ÉCO
(2.2)
ξx et ξy indépendantes de z
ou encore :

ξz = 0
(2.3) ∂ξx ∂ξy
= ≡0
∂z ∂z

U E
Il est évident que ces hypothèses impliquent qu’en chaque point le tenseur des

IQ
déformations linéarisé correspondant est plan parallèlement à Oxy de la forme (2.1).

N
H
De plus le champ de déformation linéarisée est indépendant de z.

Cmatériau homogène,
2.3 Équilibre thermoélastique pourEun
T
isotrope, en déformationY
P O L plane

L E
On va s’intéresser aux problèmes d’équilibre thermoélastique pour un solide en ma-

O
C
tériau homogène, isotrope, dont la résolution aboutit à la détermination d’un champ

É
de déplacement ξ de la forme (2.2).

Il va de soi qu’un problème n’est, en règle générale, pas posé en tant que problème
de déformation plane mais que, compte tenu de l’isotropie du matériau constitutif, la
forme des données (forces de masse et champ d’écart de température dans le volume,
forces surfaciques et déplacements au contour) incitera à rechercher la solution sous
la forme (2.2). Cette hypothèse sera justifiée a posteriori par la construction de la
solution (cf. chapitre VIII, § 4.4).

Compte tenu des résultats acquis au chapitre VIII (§ 4.3) on ne considérera que
des problèmes d’équilibre élastique isotherme représentant, soit le problème posé ini-

U
tialement lorsque celui-ci est lui-même isotherme, soit le problème isotherme associé
E
I Q
à un problème posé initialement avec variation thermique. En conséquence les hypo-

N
thèses énoncées dans la suite relativement aux données se référeront aux données de

C H
ce problème isotherme associé. On rappelle que les champs de déplacement solutions

TE
d’un problème d’équilibre thermoélastique et de son problème isotherme associé sont

LY
identiques : en conséquence la notion de problème de déformation plane est conservée

PO
entre ces deux problèmes

LE
Position du problème d’équilibre élastique en déformation plane

ÉC O
Le système considéré, de volume Ω, a une forme cylindrique, parallèle à Oz. On
désigne par ` sa hauteur et par S sa section droite ; S0 et S` sont les sections d’extré-
mités, de cotes z = 0 et z = ` (figure 1).
2 – Équilibre thermoélastique en déformation plane 285

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC Figure 1 – Problème d’équilibre élastique en déformation plane

Les données du problème d’équilibre élastique sont supposées de la forme suivante.

• Forces de masse.

U E
IQ
Les forces de masse sont parallèles à Oxy et indépendantes de z. Elles peuvent

N
donc être définies sur S, section droite quelconque de Ω et en particulier sur S0 :

(2.4) F (x) = F 2 (x2 ) , x2 ∈ S0 ,


EC H
x = x2 + z ez , 0≤z≤`,

LY T
PO
où x2 désigne la projection sur Oxy du vecteur-position du point courant dans la
section S, et F 2 est un vecteur bidimensionnel parallèle au plan Oxy de S0 .

O L E
• Données au contour sur S0 et S` .

ÉC
S0 et S` sont des surfaces Sξz : la composante ξz de ξ est imposée nulle :

(2.5) ξz (x) = ξzd (x) = 0 sur S0 et S` .

S0 et S` sont des surfaces STx et STy : les composantes Tx et Ty de la force


surfacique T sont imposées nulles :

 Tx (x) = Txd (x) = 0 ,
(2.6)

Ty (x) = Tyd (x) = 0 , sur S0 et S` .

U E
Q
• Données au contour sur la surface latérale.

N I
H
Les données sur la surface latérale de Ω sont indépendantes de z : elles sont

TE C
définies en fonction du vecteur-position bidimensionnel x2 sur le contour ∂S0 de S0 .

LY
Pour la direction Oz, ∂S0 est décomposé en (∂S0 )ξz et (∂S0 )Tz complémentaires.

PO
Les données correspondantes sont nulles :

OLE
(2.7) ξzd (x2 ) = 0 sur (∂S0 )ξz

(2.8) ÉC Tzd (x2 ) = 0 sur (∂S0 )Tz


286 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
H
Les deux autres données concernent les composantes des vecteurs ξ (x) et T (x)

EC
selon deux directions orthogonales du plan Oxy indépendantes de z , en chaque point

T
de (∂Ω − S0 − S` ). Les conditions au contour correspondantes s’écrivent :

Y
POL


 T i (x) = T di (x2 ) sur (∂S0 )Ti


E

L
 ξ (x) = ξid (x2 ) sur (∂S0 )ξi

O
i
(2.9)

ÉC

 (∂S0 )Ti ∪ (∂S0 )ξi = ∂S0 , (∂S0 )Ti ∩ (∂S0 )ξi = ∅ , i = 1, 2





x = x2 + z ez , 0 ≤ z ≤ `
où les directions i = 1 et 2 correspondent, en général, à la normale et à la tangente à
∂S0 au point courant M (figure 1).

Remarque

E
Pour un problème d’équilibre thermoélastique avec variation de température, les
U
IQ
conditions précédentes doivent être remplies pour le problème isotherme associé. On

N
peut remarquer que ceci est en particulier vérifié lorsque les données « mécaniques »

EC H
du problème initial ont elles-mêmes la forme indiquée par (2.4 à 2.9) et que le champ

T
d’écart de température τ donné est indépendant de z.

LY
PO
2.4 Résolution par la méthode des déplacements

O L E
Forme du champ de déplacement

ÉC
La forme des données ci-dessus (2.4 à 2.9) incite à rechercher la solution du pro-
blème par la méthode des déplacements en supposant a priori pour le champ ξ la
forme (2.2) : champ de déplacement de déformation plane parallèlement à Oxy, qui
est indépendant de z. Ce champ de déplacement sur Ω peut être défini à partir d’un
champ vectoriel bidimensionnel ξ 2 (x2 ) sur la section S0 :

(2.10) ξ(x) = ξ 2 (x2 ) , x2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0≤z≤`.


On suit alors les étapes de la résolution, représentée sur la figure 7 du chapitre
VIII, au moyen de l’équation de Navier.

E
Conditions aux limites sur les déplacements

Compte tenu de la forme de ξ on a évidemment :


I Q U

H N
C
 ξz (x) = 0 sur S0 et S` ,

TE
(2.11)

Y
ξz (x) = 0 sur (∂Ω − S0 − S` ) ,
L
PO
satisfaisant ainsi les conditions aux limites avec les données (2.5) et (2.7).

O LE
Les deux autres conditions aux limites sur les déplacements, issues de (2.9), s’im-

ÉC
posent au champ ξ 2 sur (∂S0 )ξi :

(2.12) (ξ2 )i (x2 ) = ξid (x2 ) sur (∂S0 )ξi .


2 – Équilibre thermoélastique en déformation plane 287

U E
N IQ
H
Équation de Navier

T EC
L’équation de Navier tridimensionnelle (chapitre VIII, § 5.2)

Y
POL
(2.13) (λ + µ) grad (div ξ) + µ div (grad ξ) + ρ F = 0

O L E
s’explicite en une première équation scalaire selon Oz

ÉC
(2.14) (λ + µ)

∂z
(div ξ) + µ ∆ξz + ρ Fz = 0

qui est automatiquement satisfaite, et deux autres équations scalaires selon Ox et


Oy :

 ∂

 (λ + µ) (div ξ) + µ ∆ξx + ρ Fx = 0

E
∂x


 (λ + µ)

(div ξ) + µ ∆ξy + ρ Fy = 0
IQ U
N
∂y

EC H
qui représentent une équation vectorielle bidimensionnelle dans le plan Oxy pour le
champ ξ 2 (x2 ) :

LY T
PO
(2)
(2.15) (λ + µ) grad2 (div2 ξ 2 ) + µ div2 (grad2 ξ2 ) + ρ F 2 = 0 .

O L E
ÉC
Champ de contrainte associé

Le champ de déformation linéarisée qui correspond à ce champ de déplacement ξ


est, par construction, de déformation plane parallèlement à Oxy, indépendant de z :

(2.16) ε (x) = ε2 (x2 ) , x 2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0≤z≤`,

où ε2 , défini par la formule bidimensionnelle

(2.17) ε2 = (grad2 ξ2 + t grad2 ξ2 )/2 ,

U E
Q
est le champ de déformation linéarisée bidimensionnel du champ ξ 2 dans le plan Oxy.

N I
H
Le champ de contrainte σ associé à ε par la loi de comportement tridimensionnelle

TE C
Y
(2.18) σ = λ(tr ε) 1l + 2µ ε

PO L
est, lui aussi, indépendant de z. En outre, compte tenu de ce que ε satisfait (2.1), on

LE
voit par substitution dans (2.18) que σ est, en tout point de Ω, de la forme :

(2.19)
ÉC O σ = σαβ eα (⊗)eβ + σzz ez ⊗ ez , α, β = x, y

(2) L’indice inférieur 2 rappelle que les opérateurs différentiels se rapportent au plan Oxy.
288 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
H
où les σαβ et σzz ne dépendent pas de z. Le champ σ est donc défini sur Ω à partir

EC
du champ scalaire σzz et du champ tensoriel bidimensionnel σ 2 définis sur S0 :

Y T
POL
 σ (x) = σ 2 (x2 ) + σzz (x2 ) ez ⊗ ez
(2.20)

E
x2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0 ≤ z ≤ ` .

O L
ÉC
En explicitant alors la loi de comportement (2.18) on voit que les champs ε2 et σ 2
se correspondent en chaque point de S0 par la relation bidimensionnelle :

(2.21) σ 2 (x2 ) = λ ( tr ε2 (x2 ) ) 1l2 + 2 µ ε2 (x2 )

où l’on a posé : 1l2 = eα ⊗ eα (α = x, y). Il en résulte immédiatement, puisque ε2 est


bidimensionnel, que le champ σzz se déduit du champ σ 2 par la relation

E
(2.22) σzz (x2 ) = tr σ 2 (x2 ) = ν tr σ 2 (x2 )

U
2(λ + µ)
qui exprime que εzz (x) = 0.
N IQ
Conditions aux limites sur les contraintes
EC H
LY T
Par sa forme (2.20) le champ σ satisfait automatiquement les conditions aux limites

PO
sur S0 et S` :

(2.23)
O L E  σzx (x) ≡ 0 = Txd (x) sur S0 et S`

ÉC
 σ (x) ≡ 0 = T d (x) sur S et S .
zy y 0 `

Sur la surface latérale, relativement à la direction Oz, on a en désignant par


n (x) = n2 (x2 ) la normale à (∂Ω − S0 − S` )

(2.24) ez . σ . n (x) = ez . σ 2 (x2 ) . n2 (x2 ) = 0

qui satisfait (2.8). Les conditions au contour (2.9) s’écrivent, quant à elles :

(2.25) (σ 2 (x2 ) . n2 (x2 ))i = Tid (x2 ) sur (∂S0 )Ti , i = 1, 2

et concernent donc les composantes du vecteur-contrainte bidimensionnel T 2 (x2 ) =


σ2 (x2 ) . n2 (x2 ) au point courant de ∂S0 .

U E
Récapitulation

N I Q
C H
On voit ainsi que la résolution du problème d’équilibre élastique tridimensionnel

TE
dans les conditions indiquées (2.4 à 2.9) pour les données, se ramène à celle d’un pro-

LY
blème d’équilibre élastique bidimensionnel posé sur la section droite S0 du système.

PO
Elle prend comme inconnue principale un champ de déplacement bidimensionnel

LE
de déformation plane ξ 2 , fonction de x2 coordonnée spatiale bidimensionnelle dans

O
ÉC
S0 , et construit des champs de déformation ε2 et de contrainte σ 2 bidimensionnels (3) .
(3) Le caractère tensoriel de ces champs sur la section S est évidemment intrinsèque, indépendant

du repère orthonormé Oxy introduit.


2 – Équilibre thermoélastique en déformation plane 289

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
IQ
Figure 2 – Problème d’équilibre élastique en déformation plane : résolution par la
méthode des déplacements

H N
Y T EC
L
Les équations de ce problème bidimensionnel sont rassemblées ci-après (en allé-

PO
geant les notations) :

L E
équation de Navier bidimensionnelle

O
ÉC
(2.26) (λ + µ) grad2 (div2 ξ 2 ) + µ div2 (grad2 ξ2 ) + ρ F 2 = 0 ,

équation géométrique bidimensionnelle

(2.27) ε2 = (grad2 ξ2 + t grad2 ξ2 )/2 ,

« loi de comportement élastique bidimensionnelle »

(2.28) σ 2 = λ (tr ε2 ) 1l2 + 2 µ ε2 ,

conditions aux limites bidimensionnelles

(2.29) (ξ2 )i = ξid sur (∂S0 )ξi


U E
(2.30) (σ 2 . n2 )i = Tid sur (∂S0 )Ti .
N I Q
C H
TE
La solution du problème tridimensionnel, champ de déplacement ξ et champ de

Y
contrainte σ tridimensionnels sur Ω, se déduit des champs ξ 2 et σ 2 par :

(2.31)


PO
 ξ (x) = ξ 2 (x2 )L
LE
(2.32) σ (x) = σ 2 (x2 ) + ν (tr σ 2 (x2 )) ez ⊗ ez

O

ÉC
x2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0 ≤ z ≤ ` .

Le schéma de résolution est représenté sur la figure 2.


290 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
H
2.5 Résolution par la méthode des contraintes

T E C
Forme du champ de contrainte

OL Y
Compte tenu des résultats obtenus dans l’approche précédente on cherche à

E P
construire le champ σ , solution du problème tridimensionnel, à partir d’un champ

L
bidimensionnel σ 2 , fonction de x2 seul sur la section droite S0 du système par (2.32) :

ÉCO

 σ (x) = σ 2 (x2 ) + ν ( tr σ 2 (x2 ) ) ez ⊗ ez

x2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0≤z≤`.

On reprend le schéma de résolution par la méthode des contraintes de la figure 8


du chapitre VIII pour le problème tridimensionnel.

Conditions aux limites sur les contraintes

U E
IQ
Par les mêmes arguments qu’au paragraphe précédent on voit que les conditions

N
aux limites sur les contraintes sur S0 et S` , et sur la surface latérale pour la compo-

EC H
sante selon Oz, sont automatiquement satisfaites ; les deux autres conditions sur les

T
contraintes sur la surface latérale s’écrivent sous la forme (2.25).

Équations d’équilibre
LY
E PO
L’équation d’équilibre tridimensionnelle :

O L
ÉC
(2.33) div σ + ρ F = 0 sur Ω

s’explicite en une équation selon Oz qui est automatiquement satisfaite, et deux équa-
tions scalaires dans le plan Oxy qui représentent une équation vectorielle bidimen-
sionnelle pour le champ σ 2 :

(2.34) div2 σ 2 + ρ F 2 = 0 sur S0 .

Champ de déformation associé

Le champ de déformation ε associé à σ s’écrit en chaque point de Ω :

1+ν ν
U E
Q
σ (x) − ( tr σ (x) )1l ;
I
(2.35) ε (x) =

N
E E
en y substituant l’expression (2.32) de σ (x) on obtient :
C H
(2.36)

LY TE
PO
1+ν
ε (x) = (σ 2 (x2 ) − ν (tr σ 2 (x2 )) 1l2 ) , x2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0 ≤ z ≤ ` ,

LE
E

O
qui montre que ce champ est plan parallèlement à Oxy et indépendant de z (c’est le

ÉC
calcul inverse de celui effectué au paragraphe précédent !). On posera encore :

(2.37) ε (x) = ε2 (x2 ) , x2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0 ≤ z ≤ ` .


2 – Équilibre thermoélastique en déformation plane 291

U E
N IQ
H
Conditions de compatibilité géométrique

T EC
Les conditions de compatibilité géométrique (chapitre II, section 6) pour un champ

Y
POL
ε de la forme (2.37) se réduisent à une seule équation scalaire aux dérivées partielles
du deuxième ordre, les autres étant automatiquement satisfaites :

O
(2.38)
L E ∂ 2 εxx
+
∂ 2 εyy
−2
∂ 2 εxy
=0 (Oxy orthonormé) .

ÉC
∂y 2 ∂x 2 ∂x ∂y

Cette équation exprime la compatibilité géométrique des composantes εαβ de ε dans


le plan Oxy, c’est-à-dire la compatibilité géométrique du champ bidimensionnel ε2
dans son plan.

Champ de déplacement

Si l’équation (2.38) est vérifiée, par intégration sur Ω du champ ε donné par (2.36)
on obtient des champs ξ de la forme :
U E
IQ

N
 ξ (x) = ξ 2 (x2 ) + mouvement rigidifiant arbitraire H.P.P. ,
(2.39)

EC H
x2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0 ≤ z ≤ ` ,

LY T
PO
où ξ 2 (x2 ) est un champ bidimensionnel du plan Oxy, fonction de x2 , obtenu par
l’intégration bidimensionnelle du champ ξ (x2 ).

E
2

O L
Conditions aux limites sur les déplacements

ÉC
Les conditions aux limites avec les données (2.5) sur S0 et S` réduisent le mou-
vement rigidifiant arbitraire figurant au second membre de (2.39) à un mouvement
rigidifiant arbitraire dans le plan Oxy, qui peut être inclus dans ξ 2 : la composante
ξz de ξ est identiquement nulle, tandis que les autres composantes de ξ sont indépen-
dantes de z.

La condition sur la surface latérale dans la direction Oz est alors automatiquement


satisfaite.

Il reste pour ξ 2 à satisfaire les conditions aux limites (2.12) sur (∂S0 )ξi , ce qui

E
détermine en règle générale le mouvement rigidifiant arbitraire dans le plan Oxy.

Récapitulation
I Q U
H N
C
La résolution par la méthode des contraintes du problème tridimensionnel posé

TE
au paragraphe 2.3 se ramène à celle du même problème bidimensionnel mis en

Y
évidence au paragraphe 2.4 à partir de la méthode des déplacements (résultat at-
L
PO
tendu). L’inconnue principale est alors le champ bidimensionnel σ 2 , fonction de x2

LE
sur la section S0 , et l’on construit les champs ε2 puis ξ 2 bidimensionnels. Le système
d’équations pour cette résolution s’écrit :

ÉC O
équation d’équilibre bidimensionnelle (2.34)

div2 σ 2 + ρ F 2 = 0 ,
292 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
H
« loi de comportement élastique bidimensionnelle » (2.36)

Y T ε2 =
1+ν
EC
( σ 2 − ν (tr σ 2 ) 1l2 )

POL
E
équation de compatibilité géométrique bidimensionnelle (2.38)

O L E ∂ 2 εxx ∂ 2 εyy ∂ 2 εxy

ÉC
2
+ 2
−2 =0 (Oxy orthonormé) ,
∂y ∂x ∂x ∂y

équation géométrique bidimensionnelle (2.27)

ε2 = (grad2 ξ2 + t grad2 ξ2 )/2 ,

conditions aux limites bidimensionnelles (2.29) et (2.30)

(ξ 2 )i = ξid sur (∂S0 )ξi


U E
(σ 2 . n2 )i = T di
N
sur (∂S0 )Ti
IQ
EC H
T
La solution (σ , ξ) du problème tridimensionnel se déduit de la solution (σ2 , ξ 2 )

Y
du problème bidimensionnel par les formules (2.31) et (2.32).

PO L
Le schéma de résolution est représenté sur la figure 3.

O L E
ÉC

U E
N I Q
C H
méthode des contraintes
LY TE
Figure 3 – Problème d’équilibre élastique en déformation plane : résolution par la

PO
2.6
O LE
Le problème bidimensionnel de la déformation plane

ÉC
Il est important de noter que les formules (2.28) et (2.36), inverses l’une de l’autre,
expriment la loi de comportement élastique bidimensionnelle pour les problèmes de
2 – Équilibre thermoélastique en déformation plane 293

U E
N IQ
H
déformation plane. Il s’agit de la relation existant entre les tenseurs bidimension-

EC
nels ε2 et σ 2 du problème associé au problème tridimensionnel posé au paragraphe
2.3.

Y T
POL
Ce problème plan, défini par les équations (2.26) à (2.30), ou par les équations

E
(2.34, 2.36, 2.27, 2.29 et 2.30) a strictement la même structure que les problèmes

O L
d’équilibre élastique linéarisés tridimensionnels étudiés au chapitre VIII. La forme

ÉC
des conditions aux limites assure son caractère régulier ou bien posé (4) .

2.7 Équation de Beltrami bidimensionnelle


On peut, comme au chapitre VIII (§ 6.2), exprimer la condition (2.38) en fonction
de σ 2 au moyen de (2.36) ; il vient :

∂ 2 σxx ∂ 2 σyy
− ν ∆2 (tr σ 2 ) = 2
∂ 2 σxy
U E
IQ
(2.40) 2
+ 2
.
∂y ∂x ∂x ∂y

H N
EC
Cette équation se transforme (5) en tenant compte de (2.34) ; on obtient ainsi l’équa-
tion scalaire :

LY T
PO
1
(2.41) ∆2 (tr σ 2 ) + ρ div2 F 2 = 0

E
1−ν

O L
ÉC
qui est l’équation de Beltrami-Michell du problème d’équilibre élastique en dé-
formation plane.

On aboutit alors au schéma de résolution de la figure 4.

On peut remarquer sur les schémas des figures 2 ou 3 qu’il n’y a pas redondance au niveau
des équations de champs entre les équations d’équilibre et la condition de compatibilité
géométrique ou l’équation de Beltrami-Michell pour le problème bidimensionnel (3 équations
de champs scalaires pour le champ tensoriel bidimensionnel symétrique σ 2 ). Il est intéressant
d’examiner, à partir du schéma de résolution de la figure 10 du chapitre VIII pour le problème
tridimensionnel, la cohérence de ce résultat en ce qui concerne les équations de Beltrami.
On voit que, compte tenu de la forme (2.32) de σ, parmi les six équations de Beltrami

E
tridimensionnelles
• les équations en (x, z) et (y, z) sont identiquement vérifiées,
• l’équation en (z, z) est (2.41) ,
I Q U
N
• les équations en (x, x) , (x, y) et (y, y) sont chacune équivalentes à (2.41) si (2.34) est vérifiée.

H
C
Autrement dit, avec la terminologie du chapitre VIII (§ 6.2), l’équation (2.41) est bien l’unique

TE
équation de Beltrami du problème, si les équations d’équilibre (2.34) sont prises comme

Y
équations de champs et non plus seulement comme conditions aux limites comme l’indiquait

PO L
la figure 10 du chapitre VIII dans le cas tridimensionnel.

LE
(4) L’unicité de la solution de ce problème est obtenue comme pour les problèmes tridimensionnels

O
car le caractère défini positif de la forme quadratique dont dérive la formule (2.28) est assuré par la

ÉC
stabilité isotherme dans l’état naturel du matériau élastique : (3 λ + 2 µ) > 0 et µ > 0 ⇒ (λ + µ) > 0
et µ > 0.
(5) En additionnant (2.38), la dérivée par rapport à x de l’équation (2.34) relative à x et la dérivée

par rapport à y de l’équation (2.34) relative à y.


294 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
EC H
Y T
E POL
O L
ÉC

U E
IQ
Figure 4 – Problème d’élasticité en déformation plane : résolution par la méthode des

H
contraintes ; équation de Beltrami-Michell
N
Y T EC
2.8
L
Cas où les forces de masse dérivent d’un potentiel ;
fonction d’Airy
PO
O L E
On suppose que les forces de masse F , de la forme (2.4), dérivent d’un potentiel

ÉC
bidimensionnel :

(2.42) F 2 (x2 ) = −grad2 V (x2 ) .

On peut alors résoudre l’équation d’équilibre (2.34) en introduisant une fonction


scalaire φ(x2 ) appelée fonction d’Airy ou fonction de contraintes (6) , et en po-
sant :


 ∂2φ
 σxx =
 + ρV

 ∂y 2

∂2φ
(2.43) σyy = + ρV

E

 ∂x2

U



Q
 ∂2φ

I
 σxy = − .

N
∂x ∂y

C H
TE
On a alors :

(2.44)
LY
tr σ 2 = ∆2 φ + 2ρ V

PO
LE
et l’équation de Beltrami-Michell s’écrit, en fonction de φ :

(2.45)
ÉC O ∆2 ∆2 φ +
1−2ν
1−ν
ρ ∆2 V = 0 .

(6) G.B. Airy (1801-1892).


2 – Équilibre thermoélastique en déformation plane 295

U E
N IQ
H
La résolution du problème est ainsi ramenée à la détermination de la fonction φ

EC
satisfaisant l’équation (2.45) et les conditions aux limites (2.30) et (2.29).

Y T
POL
En particulier, si les forces de masse dérivent d’un potentiel harmonique ∆2 V = 0 ,
ce qui est notamment le cas des forces de masse constantes, l’équation (2.45) devient :

(2.46)

O L E ∆2 ∆2 φ = 0

ÉC
ce qui signifie que la fonction d’Airy doit alors être biharmonique (7) .

Il est clair que la formulation du problème permettant de déterminer la fonction


de contraintes n’est aisée que lorsque toutes les conditions aux limites du problème
bidimensionnel concernent les contraintes, c’est-à-dire sont de la forme (2.30).

On peut remarquer que la définition (2.43) de σ 2 à partir de la fonction de


contrainte φ se met sous la forme tensorielle intrinsèque :

U E
IQ
(2.47) σ 2 = (∆2 φ + ρ V) 1l2 − grad2 (grad2 φ) .

H N
EC
Ceci permet notamment d’obtenir l’expression des composantes de σ 2 en coordon-

T
nées polaires ; on a en effet alors :

LY ∂ 2 φ 1 ∂φ 1 ∂2φ

PO
∆2 φ = 2
+ + 2 2
∂r r ∂r r ∂θ

O L E ∂2φ ∂ 1 ∂φ 1 ∂φ 1 ∂ 2 φ

ÉC
grad2 (grad2 φ) = er ⊗ er + ( ) (er ⊗ eθ + eθ ⊗ er )+ ( + ) e ⊗ eθ ,
∂r 2 ∂r r ∂θ r ∂θ r2 ∂θ2 θ
d’où :

 ∂2φ 1 ∂φ

 σrr = + + ρV

 2
r ∂θ 2 r ∂r

∂2φ
(2.48)
 σθθ = + ρV

 ∂r2


 σrθ =− (
∂ 1 ∂φ
).
∂r r ∂θ

E
2.9 Tube cylindrique sous pressions, en déformation plane

I Q U
L’équilibre élastique isotherme d’un tube cylindrique sous pressions intérieure et extérieure

N
étudié au chapitre IX (section 7), dans le cas où les données au contour imposent un dé-

H
C
placement nul des sections d’extrémités selon l’axe du tube, est un exemple de problème

TE
d’équilibre élastique en déformation plane.

LY
En reprenant les notations du chapitre IX (§ 7.1, fig. 13) on vérifie en effet que les données de

PO
ce problème correspondent à la position du problème précisée au paragraphe 2.3 ci-dessus.

O LE
(7) ∆
2 ∆2 φ
ÉC
= ∂4φ
∂x4
4
+ 2 ∂x∂2 ∂y
φ
2 +
∂4 φ
∂y 4
= 0 (bilaplacien nul).
296 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
H
Forces de masse :

EC
F =0 conforme à (2.4) .

Y T
POL
Données au contour sur S0 et S` :

(2.49) ξzd = 0 conforme à (2.5) ,

O L E(2.50) Trd =0 , Tθd =0 conforme à (2.6) .

ÉC
Données au contour sur la surface latérale :

(2.51) T d = p 0 er pour r = r0 ,
(2.52) T d
= −p1 er pour r = r1 , conformes à (2.8) et (2.9) .
La solution s’écrit, en coordonnées cylindriques (sans expliciter les valeurs des constantes A
et B déterminées par les conditions aux limites pour r = r0 et r = r1 ) :
A(1 + ν)(1 − 2 ν) B
(2.53) ξ=( + )e
E 2µ r r

E
qui est bien de la forme (2.31), et :

(2.54) σrr = A −
B B
, σθθ = A + 2 , σzz = 2 ν A ,

IQ U
autres σij = 0 ,

N
r2 r

H
qui est conforme à (2.32) avec :

EC
B

T
(2.55) σ 2 (x2 ) = A 1l2 − (e ⊗ er − eθ ⊗ eθ )

Y
r2 r
et
(2.56)
PO L
σzz (x2 ) = ν tr σ2 (x2 ) (x = x2 + z ez ) .

L E
La fonction d’Airy correspondante, biharmonique, est :

O
ÉC
r2
(2.57) φ(r, θ) = A − B ln r .
2

3 Équilibre thermoélastique en contrainte plane


3.1 Tenseur des contraintes plan
Le tenseur des contraintes en un point est dit plan parallèlement à Oxy, s’il est
de la forme :

(3.1a) σ = σxx ex ⊗ ex + σxy ex ⊗ ey + σyx ey ⊗ ex + σyy ey ⊗ ey

U E
Q
ou encore :

N I
H
(3.1b) σ = σαβ eα ⊗ eβ α, β = x, y .

TE C
3.2 Champ de contrainte plane
LY
PO
σ est un champ de contrainte plane parallèlement à Oxy s’il satisfait les conditions

LE
suivantes :

(3.2)

ÉC O
 σ est indépendant de z ,
 σ est plan parallèlement à Oxy en tout point ;
3 – Équilibre thermoélastique en contrainte plane 297

U E
N IQ
H
soit :

Y T EC
POL
σxz = σyz = σzz = 0

E
(3.3)

L
∂σxx ∂σxy ∂σyy
= = ≡0

ÉC O ∂z ∂z ∂z

3.3 Équilibre thermoélastique pour un matériau homogène,


isotrope, en contrainte plane

On va s’intéresser aux problèmes d’équilibre élastique pour un solide en matériau

E
homogène, isotrope, dont la résolution aboutit à la détermination d’un champ de

U
IQ
contrainte σ de la forme (3.2).

H N
Comme au paragraphe 2.3 à propos des problèmes de déformation plane, il est

EC
clair qu’un problème n’est, en règle générale, pas posé a priori comme « de contrainte

Y T
plane » ; c’est la forme des données qui incitera à en rechercher une solution dont

L
le champ de contrainte satisfasse les conditions (3.2). L’hypothèse sera justifiée a

PO
posteriori par la résolution du problème. On verra que les problèmes pour lesquels

E
L
l’hypothèse se voit ainsi strictement justifiée sont rares (§ 3.4).

ÉC O
On se bornera dans la suite, pour la simplicité de l’exposé, à l’étude des problèmes
d’équilibre élastique isothermes. On doit toutefois remarquer que l’argumentation
avancée au paragraphe 2.3 n’est ici plus valable : la notion de contrainte plane n’est
pas systématiquement conservée entre un problème d’équilibre thermoélastique avec
variation de température et son problème isotherme associé.

Position du problème d’équilibre élastique en contrainte plane

Le système considéré, de volume Ω, a une forme cylindrique, parallèle à Oz (figure


5). Toutes les notations sont identiques à celles du paragraphe 2.3.

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC Figure 5 – Problème d’équilibre élastique en contrainte plane
298 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
H
Les données du problème d’équilibre élastique sont supposées de la forme suivante.

• Forces de masse.

Y T EC
POL
Elles sont parallèles à Oxy et indépendantes de z :

(3.4)

O L E F (x) = F 2 (x2 ) , x 2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0≤z≤`.

ÉC
• Données au contour sur S0 et S` .

S0 et S` sont des surfaces libres de contrainte :

(3.5) Td = 0 sur S0 et S` .

• Données au contour sur la surface latérale.

U E
IQ
Les données sur la surface latérale de Ω sont indépendantes de z et sont expri-
mées sur le contour ∂S0 de S0 .

H N
Y T
du vecteur-contrainte qui est imposée nulle : EC
Pour la direction Oz, la donnée concerne, en tout point de ∂S0 , la composante Tz

(3.6)
PO LTzd (x2 ) = 0 sur ∂S0 .

O L E
Les deux autres conditions au contour sont identiques à (2.9) :

ÉC


 Ti (x) = Tid (x2 ) sur (∂S0 )Ti




 ξi (x) = ξid (x2 ) sur (∂S0 )ξi
(3.7)

 (∂S0 )Ti ∪ (∂S0 )ξi = ∂S0 , (∂S0 )Ti ∩ (∂S0 )ξi = ∅ , i = 1, 2





x = x2 + z ez , 0 ≤ z ≤ ` .

Dans la pratique les conditions au contour (3.7) ne portent, le plus souvent, que sur
le vecteur-contrainte : (∂S0 )ξi est vide, i = 1, 2.

Remarque

U E
N I Q
Pour un problème d’équilibre thermoélastique avec variation de température les

H
conditions de la contrainte plane sont satisfaites si les données « mécaniques » du

TE C
problème ont la forme indiquée par (3.4 à 3.7) et si le champ d’écart de température

Y
τ (x), donné, est indépendant de z.

3.4 Résolution
PO L
O LE
ÉC
On utilise la méthode des contraintes en suivant les étapes du schéma de la figure
8 du chapitre VIII, comme au paragraphe 2.5 ci-dessus.
3 – Équilibre thermoélastique en contrainte plane 299

U E
N IQ
H
Forme du champ de contrainte

T EC
On suppose a priori pour le champ de contrainte la forme (3.2) : champ de

Y
POL
contrainte plane parallèlement à Oxy, qui est indépendant de z. Ce champ de
contrainte tridimensionnel sur Ω peut être défini à partir d’un champ tensoriel bi-

E
dimensionnel σ 2 sur S0 :

O L
ÉC
(3.8) σ (x) = σ 2 (x2 ) , x2 ∈ S0 , x = x2 + z ez , 0 ≤ z ≤ ` .

Conditions aux limites sur les contraintes

Les conditions aux limites sur les contraintes (3.5) sur S0 et S` , et (3.6) sur ∂S0
sont automatiquement satisfaites en conséquence de la forme (3.2) choisie pour σ.

Les deux autres conditions aux limites sur les contraintes (3.7) sur la surface
latérale s’expriment, comme aux paragraphes 2.4 et 2.5, par l’équation identique à

U E
IQ
(2.25) :

(3.9)
H N
(σ 2 (x2 ) . n2 (x2 ))i = Tid (x2 ) sur (∂S0 )Ti , i = 1, 2

T EC
et concernent donc les composantes du vecteur-contrainte bidimensionnel T 2 (x2 ) =

Y
L
σ 2 (x2 ) . n2 (x2 ) .

E
Équations d’équilibre
PO
O L
ÉC
L’équation d’équilibre selon Oz est automatiquement satisfaite.

Les deux autres équations, dans le plan Oxy, se traduisent par l’équation vecto-
rielle bidimensionnelle concernant le champ σ 2 déjà écrite au paragraphe 2.5 :

(3.10) div2 σ 2 + ρ F 2 = 0 .

Champ de déformation associé

Le champ de déformation ε associé à σ par la loi de comportement élastique est


défini en chaque point de Ω par :
1+ν ν
σ (x) − ( tr σ (x) ) 1l .
U E
Q
(3.11) ε (x) =

I
E E

H
En y substituant l’expression (3.8) de σ (x) on voit que ε (x) s’écrit :
N
ε (x) = εαβ eα ⊗ eβ + εzz ez ⊗ ez
TE C
Y
(3.12) , α, β = x, y

PO L
où les εαβ et εzz sont indépendantes de z. Le champ ε est donc défini sur Ω à partir

LE
du champ scalaire εzz et du champ tensoriel bidimensionnel ε2 définis sur S0 :

(3.13)
ÉC O 
 ε (x) = ε2 (x2 ) + εzz (x2 ) ez ⊗ ez
 x ∈ S , x= x +ze , 0 ≤z ≤` .
2 0 2 z
300 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
H
En explicitant la loi de comportement, on voit que ε2 et σ 2 se correspondent en

EC
chaque point de S0 par la relation bidimensionnelle

Y T
POL
1+ν ν
(3.14) ε2 (x2 ) = σ 2 (x2 ) − ( tr σ 2 (x2 ) )1l2
E E

L E
tandis que le champ εzz se déduit de σ 2 par :

O
ÉC
ν
(3.15) εzz (x2 ) = − tr σ 2 (x2 ) .
E

Condition de compatibilité géométrique

Compte tenu de la forme (3.13) du champ de déformation ε les conditions de com-


patibilité géométrique se réduisent à quatre équations scalaires aux dérivées partielles
du deuxième ordre.

U E
IQ
On doit ainsi satisfaire l’équation (3.16), déjà écrite au paragraphe 2.5

∂ 2 εxx ∂ 2 εyy ∂ 2 εxy


H N
EC
(3.16) + − 2 =0 :
∂y 2 ∂x2 ∂x ∂y

LY T
elle exprime la compatibilité géométrique des composantes εαβ de ε dans le plan Oxy ,

PO
c’est-à-dire l’intégrabilité du champ bidimensionnel ε2 dans son plan. On doit aussi

E
satisfaire les trois équations

O L
ÉC
∂ 2 εzz ∂ 2 εzz ∂ 2 εzz
(3.17) 2
=0, =0, =0,
∂x ∂x ∂y ∂y 2

qui imposent que εzz soit une fonction linéaire (affine) des coordonnées x et y :

(3.18) εzz (x2 ) = ax + by + c .

Les équations (3.17) expriment la compatibilité géométrique de la déformation


transversale εzz (x2 ) dans (3.13).

Champ de déplacement

Si l’équation (3.16) est vérifiée, l’intégration du champ ε2 , compatible, sur S0

U E
Q
détermine, à un mouvement rigidifiant (H.P.P.) près parallèle à Oxy, un champ de
déplacement bidimensionnel ξ 2 fonction de la variable position x2 .
N I
C H
TE
Si les trois équations (3.17) sont vérifiées, l’intégration du champ ε sur Ω est
possible et fournit le champ de déplacement ξ tridimensionnel sous la forme :

LY
PO

 z2
 ξ (x) = ξ 2 (x2 ) − (a ex + b ey )

LE
 + (a x + b y + c) z ez
 2

O
(3.19) + mouvement rigidifiant (H.P.P.) arbitraire

ÉC




 x ∈ S , x= x +ze , 0≤ z ≤ ` .
2 0 2 z
3 – Équilibre thermoélastique en contrainte plane 301

U E
N IQ
H
Conditions aux limites sur les déplacements

T EC
Le champ de déplacement ξ doit satisfaire les conditions au contour sur (∂S0 )ξi

Y
POL
dans (3.7), qui ne portent que sur les composantes du vecteur déplacement ξ (x) dans
le plan Oxy c’est-à-dire sur :

O L Eξ 2 (x2 ) − (a ex + b ey )
z2
+ déplacement rigidifiant H.P.P. dans Oxy .

ÉC
2
On remarque que si (∂S0 )ξi n’est pas vide, l’indépendance des conditions (3.7)
vis-à-vis de z concerne le terme (a ex + b ey ) ; en particulier, si les deux composantes
de ξ dans le plan Oxy sont données en un point de ∂S0 alors, d’après (3.18), εzz (x2 )
est constant.

Récapitulation

E
En rassemblant les résultats ci-dessus on remarque que la résolution par la méthode

U
IQ
des contraintes du problème d’équilibre élastique posé dans les conditions indiquées

N
(3.4 à 3.7) amène à la résolution d’un problème d’équilibre élastique bidimensionnel

EC H
posé sur la section droite S0 du système, auquel s’imposent des conditions supplé-
mentaires liées à la compatibilité géométrique transversale des déformations et à la

Y T
compatibilité des déplacements avec les conditions aux limites sur la surface latérale

L
PO
s’il y a lieu.

O L E
 Problème bidimensionnel de la contrainte plane

ÉC
Les équations de ce problème bidimensionnel sont les suivantes :

équation d’équilibre bidimensionnelle (3.10)

div2 σ 2 + ρ F 2 = 0 ,

« loi de comportement élastique bidimensionnelle » (3.14)


1+ν ν
ε2 = σ 2 − (tr σ 2 ) 1l2 ,
E E
équation de compatibilité bidimensionnelle (3.16)

∂ 2 εxx ∂ 2 εyy ∂ 2 εxy


U E
∂y 2
+
∂x2
− 2
∂x ∂y
=0 (Oxy orthonormé) ,

N I Q
équation géométrique bidimensionnelle
C H
(3.20)
LY
t
TE
ε2 = (grad2 ξ2 + grad2 ξ2 )/2 ,

PO
LE
conditions aux limites bidimensionnelles sur les contraintes (3.9)

ÉC O σ 2 . n2 = Tid sur (∂S0 )Ti .


302 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
H
 Compatibilité géométrique de la déformation transversale, compatibilité

EC
des déplacements avec les conditions aux limites

Y T
POL
Aux équations précédentes s’adjoignent l’équation de la déformation transversale
(3.15)
ν

O L E εzz = − tr σ 2 ,
E

ÉC
les équations de compatibilité de la déformation transversale (3.17)

∂ 2 εzz ∂ 2 εzz ∂ 2 εzz


= = =0,
∂x2 ∂x ∂y ∂y 2

la condition aux limites sur les déplacements (3.7)

ξi = ξid sur (∂S0 )ξi .

U E
IQ
 Schéma de résolution

H N
EC
Le schéma de résolution global est représenté sur la figure 6.

LY T
E PO
O L
ÉC

Figure 6 – Problème d’équilibre élastique en contrainte plane : résolution par la méthode


des contraintes

U E
Q
On remarque que du point de vue du champ de contrainte bidimensionnel σ2 et
du champ de déformation bidimensionnel ε2 qui lui est associé, le problème ainsi
N I
C H
posé est formellement identique à celui posé au paragraphe 2.5 pour la résolution du

TE
problème de la déformation plane par la méthode des contraintes (figure 3). La loi de

Y
comportement élastique bidimensionnelle de déformation plane (2.36) sur la figure 3

PO L
est remplacée, sur la figure 6, par la loi de comportement élastique bidimensionnelle
de contrainte plane (3.14).

O LE
Ceci revient à dire que, pour un système donné, constitué d’un matériau élastique

ÉC
homogène isotrope dont les caractéristiques élastiques sont E et ν, si aucune condi-
tion au contour sur la surface latérale ne porte sur les déplacements, la solution du
problème bidimensionnel de la déformation plane fournit, par simple transformation
3 – Équilibre thermoélastique en contrainte plane 303

U E
N IQ
H
formelle, la solution du problème bidimensionnel de la contrainte plane homologue :

EC
il suffit, pour obtenir la seconde, de remplacer dans les formules littérales exprimant
la première

Y T
POL

 E par E(1 + 2 ν)/(1 + ν)2

E
(3.21)

L

O
ν par ν/(1 + ν) .

ÉC Il en résulte aussi que l’on obtient facilement, par la correspondance (3.21), l’équa-
tion de Beltrami homologue de (2.41) pour le problème bidimensionnel de la contrainte
plane :

(3.22) ∆2 (tr σ 2 ) + (1 + ν) ρ div2 F 2 = 0

relative à la compatibilité bidimensionnelle de ε2 .

Dans le cas où les forces de masse dérivent d’un potentiel V on peut à nouveau
U E
IQ
introduire la fonction d’Airy par les mêmes formules (2.43) : σ 2 satisfait alors les

N
H
équations (3.10). La fonction d’Airy φ doit vérifier l’homologue de (2.45) en contrainte

EC
plane :

(3.23)
Y T
∆2 ∆2 φ + (1 − ν) ρ ∆2 V = 0
L
E PO
On constate aussi que le schéma de la figure 6 est plus contraint que celui de la

L
figure 3, en raison de l’intervention de la déformation transversale εzz . Ainsi la com-

O
ÉC
patibilité géométrique du champ εzz exprimée par (3.17) impose par (3.18) et (3.15)
que tr σ 2 soit une fonction linéaire (affine) des coordonnées x et y. Cette condition
n’a a priori aucune raison d’être satisfaite par la solution du problème bidimension-
nel, qui est déterminée indépendamment lorsqu’aucune condition au contour sur la
surface latérale ne porte sur les déplacements. Si une condition au contour sur la
surface latérale porte sur les déplacements, la résolution est plus complexe car cette
condition (3.7), qui intervient dans le problème bidimensionnel, concerne le champ de
déplacement ξ complet donné par (3.19).

Ainsi, le passage du problème bidimensionnel de la contrainte plane au problème


réel tridimensionnel met en évidence que l’hypothèse de la contrainte plane (3.2) est,

E
en règle générale, trop forte pour permettre la résolution du problème tridimensionnel.

On remarque que les incompatibilités qui interviennent au niveau des déforma-


I Q U
H N
tions et, s’il y a lieu, des déplacements, ont un caractère transversal , c’est-à-dire

TE C
qu’elles sont liées à la variable z. Aussi, dans la pratique, on admet que ces équations
peuvent ne pas être satisfaites lorsque le solide étudié est mince : c’est l’approximation

LY
des tranches minces (` petit devant le plus petit diamètre de S0 ). Le fait que les

PO
équations (3.17) ne soient pas satisfaites signifie que si l’on empile des tranches minces

LE
les unes sur les autres, leurs déformations ne sont pas compatibles : décollement entre

O
la face inférieure de l’une et la face supérieure de l’autre : un solide épais n’est pas un

ÉC
simple empilement de tranches minces (8) .
(8) Ceci met en évidence l’importance qu’il y a, pour le problème d’équilibre élastique en contrainte

plane, à suivre le schéma de résolution de la méthode par les contraintes sous la forme donnée sur
304 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N I Q plane
H
3.5 Tube cylindrique sous pression en contrainte

T E C
Le même problème d’équilibre élastique isotherme d’un tube cylindrique sous pressions inté-

OL Y
rieure et extérieure rappelé au paragraphe 2.9 fournit, lorsque les données imposent des forces
surfaciques nulles sur les extrémités S0 et S` , un exemple d’équilibre élastique en contrainte

P
plane.

L E
ÉCO
Avec les mêmes notations on vérifie que les données correspondent à la position du problème
précisée au paragraphe 3.3 ci-dessus. En effet (2.49) est remplacée par
(3.24) Tzd = 0
qui, avec (2.50), est conforme à (3.5) ; on remarque aussi que (2.51) et (2.52) sont conformes
à (3.6) et n’introduisent aucune condition sur les déplacements dans (3.7).

La solution s’écrit, en coordonnées cylindriques, avec les mêmes constantes A et B qu’au


paragraphe 2.9, déterminées à partir des conditions aux limites (2.51) et (2.52) :
B B
σrr = A −

E
(3.25) , σθθ = A + , σzz = 0 , autres σij = 0 ,
r2 r2
qui est bien de la forme (3.8) avec

IQ U
(3.26) σ 2 = A 1l2 −
B

H N
(e ⊗ er − eθ ⊗ eθ ) ,

EC
r2 r

T
et

LY A(1 − ν) B A
) e − 2 ν z ez

PO
(3.27) ξ=( r+
E 2µr r E

E
qui est de la forme (3.19) avec

O L A(1 − ν) B

ÉC
(3.28) ξ2 = ( r+ )e
E 2µ r r
et où l’on vérifie aussi la relation (3.15) entre εzz et tr σ 2 .

On remarque que σ 2 est constant ce qui signifie que, pour ce problème, les conditions (3.17)
sont rigoureusement satisfaites : la compatibilité géométrique transversale des déformations
est assurée hors de toute approximation de tranches minces.

Enfin on vérifie que l’expression (3.28) de ξ 2 s’obtient à partir de (2.53) par la transformation
(3.21).

U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
la figure 8 du chapitre VIII, où les équations de compatibilité sont écrites sur les déformations : on
peut ainsi juger, du point de vue mécanique, du caractère approché de ce type de solutions, ce qui
serait plus difficile en utilisant directement les équations de Beltrami. On comprend aussi pourquoi
la méthode de résolution par les déplacements n’est pas présentée dans ce cas.
Récapitulatif des formules essentielles 305

U E
N IQ
EC H
Récapitulatif des formules essentielles

Y T
E POL
O L
ÉC
• Déformation plane
ξ = ξ 2 , σ = σ 2 + ν(tr σ 2 ) ez ⊗ ez

équation d’équilibre

div2 σ 2 + ρ F 2 = 0

E
loi de comportement bidimensionnelle

σ 2 = λ (tr ε2 ) 1l2 + 2 µ ε2
IQ U
1+ν
H N
EC
ε2 = ( σ 2 − ν (tr σ 2 )1l2 )
E

équation de Navier
LY T
E PO
(λ + µ) grad2 (div2 ξ 2 ) + µ div2 (grad2 ξ2 ) + ρ F 2 = 0

O L
ÉC
équation de compatibilité

∂ 2 εxx ∂ 2 εyy ∂ 2 εxy


+ − 2 =0 (Oxy orthonormé)
∂y 2 ∂x2 ∂x ∂y

équation de Beltrami

1
∆2 (tr σ 2 ) + ρ div2 F 2 = 0
1−ν

fonction d’Airy, si F 2 = −grad2 V

U E
σxx =
∂ 2φ
+ ρV
N I Q
H
∂y 2
σyy =
∂2φ
∂x2
+ ρV

TE C
σxy = −
∂2φ
LY
PO
∂x ∂y
1−2ν

LE
∆2 ∆2 φ + ρ ∆2 V = 0
1−ν

ÉC O
306 Annexe III – Éléments d’élasticité plane

U E
N IQ
EC H
• Contrainte plane

Y T
POL
équation d’équilibre

O L E div2 σ 2 + ρ F 2 = 0

ÉC loi de comportement bidimensionnelle

1+ν ν
ε2 = σ 2 − (tr σ 2 ) 1l2
E E

équation de compatibilité

∂ 2 εxx ∂ 2 εyy ∂ 2 εxy

E
+ −2 =0 (Oxy orthonormé)

U
∂y 2 ∂x 2 ∂x ∂y

équation de Beltrami
N IQ
EC H
T
∆2 (tr σ 2 ) + (1 + ν) ρ div2 F 2 = 0

LY
PO
fonction d’Airy, si F 2 = −grad2 V

O L E ∂2φ
+ ρV

ÉC
σxx =
∂y 2
∂2φ
σyy = + ρV
∂x2
∂2φ
σxy = −
∂x ∂y
∆2 ∆2 φ + (1 − ν) ρ ∆2 V = 0

• Passage de la déformation plane à la contrainte plane

E remplacé par E(1 + 2ν)/(1 + ν)2


ν remplacé par ν/(1 + ν)
U E
N I Q
C H
LY TE
PO
O LE
ÉC
Index alphabétique 307

U E
IQ
HN
Index alphabétique
E C
LY T
P O
L E
ÉCO
Les numéros indiqués renvoient aux chapitres, annexes et paragraphes correspondants.

A Champ d’– pour le système, VIII.2.2 ;


VIII.3.5 ; VIII.3.6 ; VIII.7.7 ; X.1.1 ; X.6.1 ;
Abstraite X.7.3 ; XII.2.6.
Configuration –, I.3.7.
Autoéquilibrée
Accélération –, I.3.6 ; III.4.3. Distribution d’efforts intérieurs –, IV.3.4 ;

E
XI.4.5 ; XI.4.6 ; Ex.XI.9 ; Ex.XII.2 ;

U
Action Ex.XII.6 ; Ex.XII.9.

IQ
Loi des – s mutuelles, IV.1.1 ; IV.2.2 ; IV.6.3 ;

N
V.1. Axe neutre, IX.3.3 ; IX.4.4 ; IX.5.2.

H
Principe d’– locale, VII.1.1.

EC
Principe de l’– et de la réaction, IV.1.1 ; B
T
IV.6.4.

LY
Base, An I.2.3.

PO
airy Changement de –, An I.3.2 ; An I.5.9.
Fonction d’–, An III.2.8 ; An III.3.4. – duale, An I.2.3 ; An I.5.3.

O L E
Allongement unitaire, II.3.2 ; II.5.2.
Taux d’ –, III.3.4.
beltrami

ÉC
Équations de –, VIII.6.2 ; IX.2.2 ; IX.3.2.
Équation de – michell bidimensionnelle,
Anisotrope
An III.2.7.
Matériau –, VII.2.2 ; VII.5.7 ; Ex.VII.6
à Ex.VII.8 ; Ex.IX.6. bernoulli
Théorème de –, Ex.V.9.
Anneau, Ex.XI.7 ; Ex.XI.8 ; Ex.XII.4 ; Ex.XII.5.
betti
Appuis, XI.4.2 ; XI.4.4 ; XI.4.6 ; Ex.XI.6 ;
Théorème de –, X.5.4 ; X.8.3 ; Ex.X.3 ;
Ex.XI.10 ; Ex.XI.13 ; XII.3.3 ; XII.4 ;
Ex.X.6.
Ex.XII.7 ; Ex.XII.9.
Bilan
archimède
Formules de –, III.4.4.
Théorème d’ –, Ex.V.4.
Méthode du –, III.4.4.

E
Arcs, XI.2.1 ; XI.3.2 ; XI.3.11 ; Ex.XI.5 ; Ex.XI.6 ;
Bilatérale

U
XII.2.7.

Q
Liaison –, VIII.1.4.
Articulation, XI.4 ; Ex.XI.3 ; Ex.XI.4 ; Ex.XI.6 ;

N I
H
boussinesq
Ex.XI.11 ; Ex.XI.12 ; XII.4 ; Ex.XII.1 à

C
Tenseurs des contraintes de –, V.4.2 ;
Ex.XII.3 ; Ex.XII.9 ; Ex.XII.10.

TE
Ex.VII.9.

Y
Assemblages, XI.4.3 à XI.4.6 ; Ex.XI.4 ; Ex.XI.9 ;

L
bresse
Ex.XI.11 à Ex.XI.13 ; XII.4.1 ; Ex.XII.1 à

P OC
Formules de – navier, Ex.XI.5 ; XII.3.2.
Ex.XII.3 ; Ex.XII.6.

LE
Autocontrainte

O
Champ d’ –, V.3.13 ; V.4.2 ; Ex.VI.12.

ÉC
Champ d’– pour le problème, X.6.1 ; X.7.3 ; Câbles, XI.2.10 ; Ex.XI.1 ; Ex.XI.2 ; Ex.XI.9 ;
X.7.4. Ex.XII.6.
308 Index alphabétique

U E
N IQ
H
castigliano Conditions de –, II.6 ; III.3.7 ; III.3.9 ; IV.3.4 ;

EC
Théorème de –, X.8.1 ; X.9 ; XII.3.2 ; XII.3.3 ; V.3.13 ; V.4.2 ; VIII.6.1 ; X.4.1 ; XI.4.6 ;

T
XII.4.1 ; Ex.XII.4 ; Ex.XII.5 ; Ex.XII.7. Ex.XI.4 ; Ex.XI.5 ; Ex.XI.9 ; Ex.XI.11 à

Y
Ex.XI.13 ; XII.3.3 ; XII.4.2 ; Ex.XII.1 ;

POL
cauchy Ex.XII.2 ; Ex.XII.6 à Ex.XII.8. An III.2.5 ;
Tenseur de –, II.3.1. An III.3.4.

E
Tenseur des contraintes de –, V.3.5 ; VI.

L
Complaisances élastiques

O
Célérité, III.4.4.

ÉC
Tenseur des –, X.1.6 ; Ex.X.6.
Cercles Comportement
– de mohr, VI.3. Loi de –, VII.1 ; VII.2.1.
– de mohr des déformations, Ex.II.7. – thermoélastique, VII ; VIII ; IX ; X ; XII.
– principaux, VI.3.
Composantes
Chargement – d’un produit tensoriel, An I.3.5.
– évanouissant, X.8.1. – d’un tenseur, An I.3.1.
Paramètres de –, X.7 ; X.8 ; Ex.X.1 à Ex.X.7.
Compression

E
Choc – avec frottement, Ex.X.7.

U
– thermique, VIII.4.2 ; VIII.4.3 ; VIII.5.3 ; – simple, VI.3.5 ; IX.2 ; Ex.IX.3 ; Ex.IX.5 à

IQ
VIII.6.3. Ex.IX.8 ; X.5.3.

N
Onde de –, III.4.4 ; III.5.1 ; IV.7.7 ; V.3.9 ; – triple, VI.3.5.
V.3.10.

EC H
Conditions aux limites, VIII.1.2 à VIII.1.4 ;

T
Cinématiquement admissible VIII.2.2 ;VIII.4.2 ; VIII.5.1 ; VIII.6.1 ;

LY
Champ de déplacement –, VIII.4.2 ; VIII.5 ; VIII.7.3 ; VIII.8 ; Ex.VIII ; IX ; Ex.IX ;

PO
X ; XI.4.6 ; Ex.XI.5 ; Ex.XI.9 ; Ex.XI.11 à X.1.1 ; X.2.2 ; X.3.1 ; X.4.2 ; X.7.2 ;
Ex.XI.13 ; XII.3.3 ; XII.4.2 ; Ex.XII.1 ; Ex.X.5 à Ex.X.7.

E
Ex.XII.2 ; Ex.XII.9.

O L Conduction

ÉC
Cisaillement Inégalité de la –, VII.4.2 ; VIII.1.2.
Contrainte de –, VI.2.2. Loi de fourier de la –, VII.4.2 ; VIII.1.2.
Ligne de –, VIII.7.7.
Module de –, VII.5.3. Configuration, I.2.3 ; I.3.7.

Cission, VI.2.2. Conservation


– maximale, VI.3.4 ; VI.4.3. – de l’énergie, VII.3.1.
– octaédrale, VI.2.8 ; VI.4.4. – de la masse, III.5.
– simple, VI.3.5 ; VIII.7.5 ; VIII.7.7. – de la quantité de mouvement, IV.7.3 ;
V.3.10.
clapeyron
Formule de –, X.5.2 ; X.5.3 ; X.8.3 ; Ex.X.1 à Console
Ex.X.3 ; Ex.X.5 à Ex.X.9. Poutre –, XII.4.

Continuité

E
clausius-duhem

U
Inégalité de –, VII.3.2 ; VII.3.3 ; VII.4.2 ; – du milieu, I.1.

Q
VII.4.3. Équation de –, III.5.1.
Hypothèse de –, I.3.2 ; I.3.3.

N I
H
colonnetti

C
Théorème de –, X.8.3. Contraction

TE
– d’un tenseur, An I.4 ; An I.5.
Compatibilité
– des déformations thermiques, II.6.4 ;

LY Contrainte, V.3 ; V.4

PO
Ex.II.9 ; Ex.II.10 ; Ex.IX.7 ; Ex.XII.2 ; – équivalente, VI.4.4.
Ex.XII.6 ; Ex.XII.9. – normale, VI.2.2.

LE
– des données statiques, VIII.1.2 ; VIII.4.2 ; – plane, An III.3.

O
X.3.1 ; X.4.1 ; XI.2.6 ; XI.2.8 ; XI.3.7 ; – tangentielle, VI.2.2.

ÉC
XI.4.5.
Index alphabétique 309

U E
N IQ
H
– s initiales, VII.5.2 ; VII.5.4 ; Ex.VII.7.4 ; Décomposition polaire, II.3.4 ; II.4.5.

EC
VIII.2.2 ; VIII.3.4 à VIII.3.6 ; VIII.7.7 ;

T
X.1.1 ; X.3.7 ; X.5 ; X.8.3. Déformation

Y
– s principales, VI.2.6. – du milieu curviligne, XII.2.2 ; XII.2.7.

POL
– s résiduelles, VIII.2.2. – plane, An III.2.
Couple –, V.5.3. – pure, II.3.4.

E
Fonction de –, VIII.7.3 ; An III.2.8 ; Taux de –, III.2.2 ; III.3.3 à III.3.9 ; Ex.III.3.1

L
à Ex.III.3.3 ; V.3.13 ; VII.3.1 ; VII.4.6.

O
An III.3.4.

ÉC
Méthode des –, VIII.6 ; VIII.7.6 ; Ex.VIII.1 ;
Ex.VIII.2 ; Ex.VIII.4 ; Ex.VIII.5 ; Déformations
Ex.VIII.7 ; IX.2 ; à IX.5 ; Ex.IX.3 ; Tenseur des – de green-lagrange, II.3.3 ;
Ex.IX.4 ; Ex.IX.6 ; X.1.2 ; X.4.1 ; II.4.3 ; VII.3.3 ; VII.4.
An III.2.5 ; An III.3. Tenseur des – linéarisé, II.5.2 ; III.3.6 ;
Vecteur –, V.3.5 ; V.5.3 ; VI.2. VII.5 ; VIII ; IX ; X.
– thermiques, Ex.II.9 ; Ex.II.10 ; Ex.VI.12 ;
Contravariance, An I.1.1 ; An I.3.2 ; An I.5. Ex.IX.3 ; Ex.IX.7.

Convention de signe Déformée


– sur les contraintes, VI.2.3. – de la fibre moyenne, IX.3.3.
– de la poutre, XII.3.6.

U E
IQ
Convexité, VII.4.2 ; VII.5.5 ; X.1.5 ; X.2 à X.9.
Déplacement, II.4.4 ; XII.2.2.
Corotationnelle
N
Fonction de –, VIII.5.4 ; IX.6.3 ; IX.7.3.

H
EC
Dérivée –, VI.5.3 ; Ex.VII.12. Méthode des – s, VIII.1.3 ; VIII.5 ; VIII.7.2 ;
Ex.VIII.3 ; Ex.VIII.6 ; IX.6 ; IX.7 ;

T
Cosinus directeurs, VI.2.5. Ex.IX.1 ; Ex.IX.2 ; Ex.IX.5 ; Ex.IX.7 à

LY Ex.IX.10 ; X.1.2 ; X.4.1 ; An III.2.4.

PO
cosserat Distributeur du –, XII.2.2.
Continus de –, V.5.

coulomb

O L E Dérivée particulaire, III.2.1 ; III.3.2 ; III.4.


– d’un flux, III.4.6.

ÉC
Critère de –, Ex.VI.9 ; Ex.VI.10. – d’un vecteur matériel, III.2.1 ; III.3.2.
Frottement de –, Ex.XI.2. – d’un volume matériel, III.2.1 ; III.3.5.
– d’une circulation, III.4.5.
Couple
– d’une fonction de point, III.4.1 ; III.4.3.
– de contrainte, V.5.3.
– d’une intégrale de volume, III.4.4 ; III.5.3.
– de torsion, VIII.7 ; Ex.VIII.5 à Ex.VIII.7 ;
– du tenseur des contraintes, VI.5.1.
Ex.IX.10 ; Ex.X.1 ; Ex.X.8 ; Ex.X.9 ;
XI.3.11 ; XII.2.5 à XII.2.7 ; XII.3.4 ; Déterminant
Ex.XII.4. – d’un tenseur, An I.3.3 ; An I.5.7.
Courbure, Ex.II.10 ; IX.3.3 ; IX.4.4. Déviateur
– des contraintes, VI.2.8 ; VI.4.3 ; VI.4.4 ;
Covariance, An I.1.1 ; An I.3.2 ; An I.5.
Ex.VI.1 ; VII.5.4 ; X.5.1.
Critères – des déformations, VII.5.4 ; X.5.1.
– de limite d’élasticité, VI.4 ; Ex.VI.3
Dilatation, II.3.2.

U E
Q
à Ex.VI.6 ; Ex.VI.8 à Ex.VI.11 ; Ex.VI.13 ;

I
– s principales, II.3.2.
VIII.7.7 ; Ex.VIII.5 ; Ex.VIII.6 ; IX.2.4 ;

N
– volumique, I.3.2 ; II.2.3 ; II.4.2.

H
IX.2.5 ; IX.3.4 ; IX.6.4.
Coefficient de – thermique, VII.5.3 ; VII.5.6 ;
Critique
Force – d’ euler, Ex.XII.10.
TE C
XII.2.6 ; XII.3.5 ; Ex.XII.2 ; Ex.XII.8 ;
Ex.XII.9.

LY Taux de – volumique, III.3.5.

PO
Curvilignes Tenseur des – s, II.3.1 ; An I.5.2 ; An I.5.7.
Milieux –, XI ; XII.

LE
Directions principales, An I.5.10.
D – de la déformation, II.3.

Décomposition
ÉC O
– d’un tenseur, An I.3.
– des contraintes, VI.2.6.
– du taux de déformation, III.3.4 ; III.3.5.
310 Index alphabétique

U E
N IQ
H
Directrice Limite d’–, VIII.7.7 ; Ex.VIII.5 ; Ex.VIII.6 ;

EC
Courbe –, XI ; XII. IX.2.4 ; IX.2.5 ; IX.3.4 ; IX.6.4.

Discontinuité
– de la tension, XI.2.7.
LY T Éléments finis
Méthode des –, VIII.4.4 ; X.4.2.

P O
– des efforts intérieurs, XI.3.8.

E
– du champ de contrainte, V.3.9 ; VIII.1.1 ; Encadrement, X.3.5 ; X.5.2 ; X.5.3 ; Ex.X.5 à

L
VIII.4.2 ; VIII.4.3 ; VIII.5.3 ; VIII.6.3 ; Ex.X.8.

ÉCO
X.1.1.
– du champ de déformation, VIII.4.2 ; Encastrement, XI.4.2 à XI.4.4 ; Ex.XI.9 ; XII.4 ;
VIII.4.3 ; VIII.5.3 ; VIII.6.3 ; X.4.2. Ex.XII.6 ; Ex.XII.9.
– du champ de vitesse réel, III.4.4 ; III.5.1 ;
Énergie
IV.7.6 ; V.3.9 ; V.3.11.
– complémentaire, X.3.2.
– du champ de vitesse virtuel, V.2.7 ; V.3.8 ;
– élastique de contrainte, X.3.2 ; X.3.3 ;
XI.2.9 ; XI.3.10.
X.5.1 ; X.5.2 ; X.8.1 ; XII.2.5 à XII.2.7 ;
Dislocation-vis, Ex.X.9. Ex.XII.8.
– élastique de déformation, X.2.2 ; X.2.3 ;
Dissipation, VII.3.2 ; VII.4.2 ; VII.4.3. X.5.1 ; X.5.2.

E
– élastique, X.5.2.
Distributeur, IV.5 ; V.5.3 ; XI.3 ; XI.4 ; XII.
– tensoriel, IV.5 ; V.5.3.
– interne, VII.3.1 ; VII.3.3.

IQ U
– libre, VII.3.2 ; VII.3.3 ; VII.4.2 à VII.4.5 ;
Dérivée d’un –, IV.5.5 ; XI.3.5.
N
VII.5.2 à VII.5.5.

H
EC
Gradient d’un –, IV.5.5 ; V.5.3. – potentielle, X.2.2 ; X.3.2 ; X.3.5.
Équation de l’–, VII.3.1 ; VII.3.2.

T
Divergence Théorème de l’–, X.8 ; XII.3.2 ; XII.3.3 ;
– d’un champ de tenseurs, An I.6.3.

LY XII.4 ; Ex.XII.1 ; Ex.XII.2 ; Ex.XII.4 à

PO
Formule de la –, III.4.4 ; V.2.4 ; V.3.3 ; V.4.2 ; Ex.XII.7.
V.5.3 ; An I.6.3. Théorème de l’– cinétique, IV.7.5 ; V.3.11 ;

O L E
Domaine initial d’élasticité, VI.4.1 ; Ex.VI.3 à
VII.3.1.

ÉC
Ex.VI.5 ; VII.2.2 ; VIII.2.3 ; VIII.7.7 ; Entropie, VII.3.2.
Ex.VIII.5 ; Ex.VIII.6 ; IX.2.4 ; IX.2.5 ;
IX.3.4 ; IX.6.4 ; Ex.XII.3. Équilibre
Équation d’ –, IV.3.4 ; V.5.3 ; XI.2.5 ;
Dynamique XI.2.8 ; XI.3.6 ; XI.3.9 ; XII.3.4 ;
Équations de la –, V.2.4 ; V.3.3 ; V.3.7 ; XII.3.5 ; XII.3.6 ;
V.3.9 ; V.3.14 ; V.4.2 ; VIII.1.1 ; VIII.2.2.
Loi fondamentale de la –, IV.1.1 ; IV.2.2 ; Euclidien
IV.6.3 ; V.1 ; V.2.6 ; V.3.4. Espace –, An I.5.

E euler
Force critique d’ –, Ex.XII.10.
Effort Théorème d’ –, IV.7.4 ; IV.7.6 ; V.3.10.
– normal, IX.5.1 ; XI.2.10 ; XI.3.11 à XI.3.13 ;

E
XI.4.7 ; XII.2.5 ; XII.3.2. Eulérienne

U
– tranchant, IX.5.3 ; XI.3.11 à XI.3.13 ; Description –, I.4 ; III.3 à III.5.
XI.4.7 ; XII.2.5.
Évolution

N I Q
H
Efforts – thermoélastique, VIII.1 ; VIII.2 ; VIII.3.1.
– extérieurs, IV ; V.2.2 ; V.3.1 ; V.5.3 ;
XI.2.3 ; XI.3.4.
Extension

TE C
Y
– simple, Ex.II.1.

L
– intérieurs, IV ; V.2.3 ; V.3.2 ; V.3.6 ; V.5 ;
Taux d’ –, III.3.4.

PO
XI.2.4 ; XI.2.6 ; XI.3.5 ; XI.3.7.
Extensométrie, II.7.3 ; Ex.II.8.

OLE
Élancement, VIII.8 ; IX.2.3 ; IX.3.3 ; Ex.IX.2 ;
XI.1 ; XI.3.11 ; XI.3.12 ; XII.2.5 ;
F

ÉC
Ex.XII.10.

Élasticité, VII ; VIII ; IX ; X ; XII. Facette, V.3.5 ; V.5.3 ; VI.


– plane, An III.
Facettes conjuguées, VI.2.4.
Index alphabétique 311

U E
N IQ
H
Fermeture Gauchissement, VII.7.2 à VIII.7.6 ; Ex.VIII.5 à

EC
Conditions de –, II.6.3 ; VIII.6.1 ; Ex.VIII.6. VIII.7 ; Ex.IX.10 ; Ex.X.8 ; XII.2.5.

– moyenne, IX.3.3 ; XII.2.5.


LY T
Fibre, VIII.7.2 ; IX.3.3 ; IX.3.4 ; IX.4 ; IX.5.2. geiringer
Équations de –, Ex.III.5.

P O
E
Fils, XI.2 ; Ex.XI.1 ; Ex.XI.2 ; Ex.XI.9 ; XII.1 ; Glissement

L
Ex.XII.6. – de deux directions orthogonales, II.3.2 ;

ÉCO
II.5.2.
Flambement, Ex.XII.10. – double, Ex.II.3.
– simple, Ex.II.2 ; Ex.II.6.
Flèche, XII.4.1. Taux –, III.3.4.
Flexion Gradient
– circulaire, IX.3 ; IX.4 ; X.7.4. – d’un champ de distributeurs, IV.5.5 ; V.5.3.
– composée, IX.5 ; Ex.X.2. – d’un champ de tenseurs, II.4.1 ; II.5.3 ;
– déviée, IX.4. An I.6.2.
– normale, IX.3. – d’un champ de torseurs, IV.5.5.
Moment de –, IX.3 à IX.5 ; Ex.X.2 ; XI.3.11 ; – du champ de vitesse, III.2.1 ; III.3.2.

E
XII.2.5. – de température, Ex.II.9 ; Ex.II.10 ; VII.4.2 ;
Fluides, V.2.5.

IQ U
VIII.1.2 ; VIII.4.3 ; VIII.5.2 ; VIII.6.2 ;
Ex.IX.7 ; Ex.XII.8 ; Ex.XII.9.
Fonction

H N
– d’une transformation, II.4.1.

EC
– de charge, VI.4.1.
green, VII.6.

T
– de contrainte, VIII.7.3 ; An III.2.8 ;
Tenseur des déformations de – lagrange –,

Y
An III.3.4.

L
II.3.3 ; II.4.3 ; VII.3.3 ; VII.4 ; VIII.1.2 ;

PO H
– de déplacement, VIII.5.4 ; IX.6.3 ; IX.7.3.
VIII.1.3.
– de gauchissement, VIII.7.2 à VIII.7.6 ;

E
Ex.VIII.5 à Ex.VIII.7 ; IX.2.5 ; Ex.IX.10 ;

L
Ex.X.8.

ÉC
Force critique
O
– d’ euler, Ex.XII.10.
hadamard
Relations de –, III.4.4 ; VIII.4.2.

helmoltz
Forces
Énergie libre de –, VII.3.2.
– de masse, V.2.2 ; V.3.1.
Théorème de –, Ex.III.7.
– surfaciques, V.2.2 ; V.3.1.
– de volume, V.2.2 ; V.3.1. hencky
Méthode des –, X.6.3 ; X.8.2. Équation de –, Ex.VI.8.
Formulation faible hertz
– des conditions de compatibilité, III.3.9 ; Problème de –, VIII.2.2.
IV.3.4 ; V.3.13 ; V.4.2 ; X.4.1.
– des équations de la dynamique, V.3.14 ; Hessien, X.1.5.
X.4.1.
Homogène

U E
Q
fourier Transformation –, II.2 ; II.3.
Loi de –, VII.4.2 ; VIII.1.2.

N I
H
hooke

C
frénet Loi de –, VII.2.4.

TE
Formules de –, XI.2.6 ; XI.4.7 ; XII.3.4.
Trièdre de –, XI.2.6. Houle

LY – trochoïdale, Ex.I.4.

PO
Frottement, Ex.X.7 ; Ex.XI.2.
Hyperstaticité

LE
G Degré d’ –, IV.3.4 ; X.6.1 ; X.8.2 ; XI.4.5 ;

O
XI.4.6 ; Ex.XI.13 ; XII.3.3.

ÉC
Galiléen
Référentiel –, IV.1.1 ; IV.2.3 ; IV.4.4 ; V.1 ; Hyperstatique
VIII.1.1. Inconnue –, X.6.1 ; XII.4.2 ; Ex.XII.1 ;
Ex.XII.2 ; Ex.XII.6 ; Ex.XII.7.
312 Index alphabétique

U E
N IQ
H
Hypostatique Isotropie de l’espace, VI.4.2 ; VI.5.2 ; VII.4.1.

EC
Problème –, X.6.1 ; XI.4.5 ; Ex.XI.6.

T
J
I
Y
POL
Jacobien, I.3.2.
Incompressible

E
jaumann

L
Matériau –, II.4.2 ; Ex.II.2 ; Ex.II.6 ; III.3.5 ;
Dérivée de –, VI.5.3 ; Ex.VII.12.

O
Ex.III.1 à Ex.III.5 ; VII.4.3 ; VII.4.6 ;

ÉC
Ex.VII.3 ; Ex.VII.4 ; Ex.VII.9 à Ex.VII.11 ;
Ex.IX.8 à Ex.IX.10 ; Ex.X.7. K
Inégalité kelvin
Théorème de Lord –, Ex.III.7.
– de clausius-duhem, VII.3.2 ; VII.3.3 ;
VII.4.2 ; VII.4.3. kirchhoff
– fondamentale, VII.3.2. Tenseur des contraintes de piola –,
V.4.1 ; VII.3.3 ; VII.4 ; VII.5 ; Ex.VII ;
Inertie de torsion, VIII.7.3 ; Ex.VIII.5 à VIII.1.2 ; VIII.1.3 ; Ex.IX.8 à Ex.IX.10.
Ex.VIII.7 ; Ex.X.8 ; XII.2.5 à XII.2.7 ;

E
XII.3.4 ; Ex.XII.4.

U
kötter

IQ
Equations de –, Ex.VI.11.
Inextensible
Matériau –, VII.4.3 ; Ex.VII.5.
N
kronecker

Inopérant

EC H
Symbole de –, An I.2.3.

Y T
Tenseur –, VII.4.3 ; VII.4.6 ; Ex.VII.3 ;
Ex.VII.5.

L
L

PO
lagrange
Instabilité Multiplicateurs de –, VII.4.3 ; VII.4.5 ;

L E
– élastique, Ex.XII.10.

O
VII.4.6 ; Ex.VII.3 à Ex.VII.5 ; VIII.1.2 ;
VIII.1.3 ; Ex.IX.8 à Ex.IX.10.

ÉC
Intrinsèque Tenseur des contraintes de piola –, V.4.2.
Tenseur des déformations de green –,
Dérivée –, VI.5.2 ; Ex.VII.12.
II.3.3 ; II.4.3 ; VII.3.3 ; VII.4 ; VIII.1.2 ;
Invariants VIII.1.3.
– d’un tenseur du 2ème ordre, An I.3.3 ; Lagrangienne
An I.4.6 ; An I.5.7 ; An I.5.10. Description –, I.3 ; II ; III.2.
– du tenseur des contraintes, VI.2.7 ; VI.4.2 ;
VI.4.4. lamé
– du tenseur des déformations, VII.4.5 ; Coefficients d’élasticité de –, VII.5.3 ;
VII.5.3 ; Ex.VII.1 à Ex.VII.4. VII.5.5.
Constante de –, VII.5.3.
Isostatique
Problème –, X.6.1 ; XI.4.5 ; Ex.XI.7 ; legendre-fenchel

E
Ex.XI.8 ; XII.3.3 ; XII.4.1 ; Ex.XII.4 ; Transformée de –, VII.4.2 ; X.1.6 ; X.3 ;

U
X.4.1 ; X.5.

Q
Ex.XII.5.

Isotrope Lemme du tétraèdre, VII.3.1.

N I
Matériau –, VI.4.2 à VI.4.4 ; VII.4.5 ;

C H
Liaison, VIII.1.4 ; X.6.

TE
VII.5.3 ; Ex.VII.1 à Ex.VII.4 ; Ex.VII.10 ; – interne, VII.4.2 ; VII.4.3 ; VII.4.5 ; VII.4.6 ;

Y
VIII.5.2 ; VIII.6.2 ; VIII.7 ; Ex.VIII.1 Ex.VII.3 à Ex.VII.5 ; VIII.1.2 ; VIII.1.3 ;

L
à Ex.VIII.3 ; Ex.VIII.5 à Ex.VIII.7 ; IX ; Ex.IX.8 à Ex.IX.10 ; X.2.5 ; X.3.6.

PO
Ex.IX.1 à Ex.IX.5 ; Ex.IX.7 à Ex.IX.10 ; – parfaite, VII.4.3.

OLE
X.2.3 ; X.3.3 ; X.5.1 ; Ex.X.1 à
Ex.X.5 ; Ex.X.7 à Ex.X.9 ; An III. Ligne
Matériau transversalement –, VII.5.7 ; – d’émission, I.3.5.

ÉC
Ex.VII.6 ; Ex.VIII.4 ; Ex.IX.6. – de courant, I.4.3.
Index alphabétique 313

U E
N IQ
H
Linéarisation, VII.5 ; VIII.2 ; XII.2 ; XII.3.1. Module

EC
– de cisaillement, VII.5.3.

T
Loi – s d’élasticité, VII.5.2 ; VII.5.7 ; Ex.VII.6 ;

Y
– des actions mutuelles, IV.1.1 ; IV.2.2 ; Ex.VII.8 ; Ex.X.6.

POL
IV.6.3 ; V.1. – élastique de compression, VII.5.4 ; VII.5.5 ;
– fondamentale de la dynamique, IV.1.1 ; Ex.X.5 ; Ex.X.6.

E
IV.2.2 ; IV.6.3 ; V.1 ; V.2.6 ; V.3.4. – de young, VII.5.3.

M
O L
ÉC
mohr
Cercles de –, Ex.II.6 ; VI.3.
Maillages, X.4.2. Plan de –, VI.3.1.
Représentation de –, VI.3 ; VI.4.3.
Masse
– volumique, III.5.1. Moiré
Conservation de la –, III.5 ; VIII.1.1 ; Méthodes de –, II.7.3.
VIII.2.3.
Moment, IV.1.1 ; IV.5.4 ; V.3.6.
Matériel – de flexion, IX.3 à IX.5 ; Ex.X.2 ; XI.3.11 ;
Domaine –, I.3.2. XII.2.5.
Vecteur –, II.2.2 ; II.4.2 ; III.2.1 ; III.3.2. – de torsion, XI.3.11 à XI.3.13.

U E
IQ
– fléchissant, XI.3.11 à XI.3.13 ; Ex.XI.6 à
maxwell-betti Ex.XI.10 ; Ex.XI.13 ; XII.2.5 à XII.2.8 ;
Théorème de réciprocité de –, X.5.4 ; X.8.4 ;

H N
XII.3 ; XII.4 ; Ex.XII.4 à Ex.XII.10.

EC
X.10 ; Ex.X.3 ; Ex.X.6.
Mouvement

T
menabrea – rigidifiant, III.3.7 ; III.3.8.
Théorème de –, X.8.2.

LY – virtuel, IV ; V.

PO
– virtuel rigidifiant, IV.4 ; IV.5 ; IV.6 ; V.2.4 ;
Méthode
V.3.2 ; V.5.3.

E
– des contraintes, VIII.6 ; VIII.7.6 ;

L
Représentation du –, I.
Ex.VIII.1 ; Ex.VIII.2 ; Ex.VIII.4 ;

ÉC O
Ex.VIII.5 ; Ex.VIII.7 ; IX.2 à IX.5 ;
Ex.IX.3 ; Ex.IX.4 ; Ex.IX.6 ; X.1.2 ; X.4.1 ;
An III.2.5 ; An III.3.
N
Naturel
– des déplacements, VIII.1.3 ; VIII.5 ; État initial –, VII.5.4 ; VIII.2.2 ; VIII.3.4 ;
VIII.7.2 ; Ex.VIII.3 ; Ex.VIII.6 ; IX.6 ; VIII.3.6 ; VIII.4 à VIII.8 ; Ex.VIII ; IX ;
IX.7 ; Ex.IX.1 ; Ex.IX.2 ; Ex.IX.5 ; Ex.IX.7 Ex.IX ; X.5 ; X.8.3 ; Ex.X ; XII.2.5 ; XII.2.6.
à Ex.IX.10.
– énergétiques, X ; Ex.X. navier
– s variationnelles, VIII.4.4 ; X.1.3 ; X.4.2. Équation de –, VIII.5.2 ; VIII.6.3 ; VIII.7.3 ;
An III.2.4.
michell Formules de bresse –, Ex.XI.5 ; XII.3.2.
Équations de –, VIII.6.2.
navier-bernoulli
Microstructure, I.5 ; V.5. Condition de –, IX.3.13 ; XI.4.1 ; Ex.XI.5 ;

E
XII.2 ; XII.4.

U
Milieu continu, I.
Hypothèse de –, IX.3.3.
Minimum
Nœud, X.4.2.
N I Q
H
– de l’énergie complémentaire, X.3.2 ; X.4.1 ;

C
X.5.2 ; X.5.3 ; X.6.2 ; X.8.2 ; Ex.X.5 à

TE
Numériques
Ex.X.9. Méthodes –, VIII.3.1 ; X.4.2.

Y
– de l’énergie potentielle, X.2.2 ; X.4.1 ;

L
X.4.2 ; X.5.2 ; X.5.3 ; Ex.X.5 à Ex.X.9.
O
PO
LE
von mises
Objectivité, I.2.4 ; II.4.6 ; III.3.11 ; IV.2.3 ;
Critère de –, VI.4.4 ; Ex.VI.4 ; Ex.VI.6 ;

O
IV.4.4 ; V.3.15 ; VI.5.
VIII.7.7 ; Ex.VIII.5 ; Ex.VIII.6 ; IX.2.4 ;

ÉC
IX.2.5 ; IX.3.4 ; IX.6.4.
314 Index alphabétique

U E
N IQ
H
Octaédrale poynting

EC
Cission –, VI.2.8. Effet –, Ex.IX.10.

T
Contrainte –, VI.2.8.

Y
Préchargé
Œdométrique

P O
Essai –, Ex.VIII.3 ; Ex.X.6.
L État de référence –, VIII.3.6 ; X.3.7 ; XII.2.6.

E
Précontraint

L
Onde de choc, III.4.4 ; III.5.1 ; IV.7.7 ; V.3.9 ; État de référence –, VII.5.4 ; VIII.3.5 ; X.1 à

ÉCO
V.3.10. X.3 ; XII.2.6.

Ordre Pression, V.2.5.


– d’un tenseur, An I.1.1.
Principes de minimum, X.2.2 ; X.3.2 ; X.4.1 ;
Orthonormée X.5.3 ; X.6.2 ; X.8.2 ; Ex.X.5 à Ex.X.9.
Base –, An I.5.3 ; An I.5.9.
Principe de la thermodynamique
Orthotrope Premier –, VII.3.1.
Matériau –, VII.5.7 ; Ex.VIII.4. Deuxième –, VII.3.2.

E
P Problème bien posé, VIII.1.3 ; VIII.3.3.

Parallélépipède Produit

IQ U
N
Raisonnement du –, V.2.5 ; V.3.6. – contracté, An I.4.2 ; An I.5.

H
– tensoriel, An I.2.

EC
Paramètres

T
– cinématiques, X.7 ; X.8 ; Ex.X.1 à Ex.X.7. Propagation

Y
– de chargement, X.7 ; X.8 ; Ex.X.1 à Ex.X.7 ; Vitesse de –, III.4.4 ; III.5.1.

PO L
XII.4.1 ; Ex.XII.1 ; Ex.XII.3 à Ex.XII.5.
Puissance de déformation, V.3.12.

E
Permanent

L
Puissances virtuelles
Mouvement –, I.4.4 ; III.5.2

O
– des efforts extérieurs, IV ; V.2.2 ; V.3.1 ;

ÉC
Petites perturbations
V.5.3 ; XI.2.3 ; XI.3.4.
Hypothèse des –, VIII.2 à VIII.8 ; Ex.VIII ;
– des efforts intérieurs, IV ; V.2.1 ; V.3.2 ;
IX ; Ex.IX.1 à Ex.IX.7 ; X ; Ex.X ; XII.2.3 ;
V.5.3 ; XI.2.4 ; XI.3.5.
XII.2.5 ; XII.3.1 ; An III.
– des quantités d’accélération, - IV ; V.2.1.
Petits déplacements – des quantités de mouvement, - IV.7.7.
Hypothèse des –, VIII.2 à VIII.8 ; Ex.VIII ; Méthode des –, IV ; V ; XI.2 ; XI.3.
IX ; Ex.IX.1 à Ex.IX.7 ; X ; Ex.X ; XII.2.3 ; Principe des –, IV ; V ; X.1.4 ; XI.
XII.2.5 ; XII.3.1 ; An III.
Q
Photoélasticité, Ex.VI.8 ; VIII.8.
Quasi-naturel
piola-kirchhoff État initial –, VII.5.4 ; VIII.2.2 ; X.1.1.
Tenseur des contraintes de –, V.4.1 ;
Ex.V.14 ; VII.3.3 ; VII.4 ; VII.5 ; Ex.VII ; R
VIII.1.2 ; VIII.1.3 ; Ex.IX.8 à Ex.IX.10.

U E
Q
Réciprocité
– des contraintes, - VI.2.4.

N I
piola-lagrange

H
Tenseur des contraintes de –, V.4.2 ; Théorème de –, X.5.4 ; X.8.3 ; X.10 ; Ex.X.3 ;

C
Ex.VII.9. Ex.X.6.

poisson
Coefficient de –, VII.5.3 ; VII.5.5.

LY TE
Référentiel, I.2.2 ; VI.5.4.
– galiléen, IV.1.1 ; IV.2.3 ; IV.4.4 ; V.1 ;

PO
VIII.1.1.
Potentiel minimum

LE
Théorème du –, X.6.2 ; X.8.2 ; XII.3.3 ; reissner

O
XII.4.2 ; Ex.XII.1 ; Ex.XII.2 ; Ex.XII.6 ; Principe de –, X.9.

ÉC
Ex.XII.7 ; Ex.XII.9.
Repère, I.2.2.
Potentiel thermodynamique, VII.4.2 ; X.1.6.
Index alphabétique 315

U E
N IQ
H
Représentation Superposition

EC
– s d’un tenseur, An I.5.5 ; An I.5.7. Principe de –, VIII.3.4 ; IX.2.5 ; IX.4 ; IX.5 ;

T
Théorème de –, VI.2.7 ; VI.4.2 ; VII.4.5 ; Ex.X.2 ; Ex.X.3 ; Ex.X.9 ; XII.2.5.

Y
An I.5.7.

POL
Surface libre, VI.3.5.
Résistance des matériaux, X.8.1 ; XII.2.7 ;

E
XII.5. Symétries de la matière

L
Respect des –, VI.4.2 ; VII.1 ; VII.4.4 ;

O
Résultante, IV.1.1 ; IV.5.4 ; V.3.6. VII.4.5 ; VII.5.3 ; VII.5.7 ; Ex.VII.6 à

ÉC
Ex.VII.8.
Réversibilité, VII.3.2 ; VII.4.2 ; VII.4.3.
Systèmes, IV.1.1 ; IV.2 à IV.4 ; IV.6 ; IV.7 ; V.2.2 ;
Rigidifiant V.2.3 ; V.3.2 ; VII.3.1 ; VII.3.2 ; XI.2 ; XI.3.
Champ de déplacement –, II.6.3 ; VIII.3.3 ; Sous –, IV.1.1 ; IV.2 à IV.4 ; IV.6 ; IV.7 ;
VIII.7.4 ; X.2.4 ; X.4.3. V.2.2 ; V.2.3 ; V.3.2 ; VII.3.1 ; VII.3.2 ;
Mouvement –, III.3.7 ; III.3.8. XI.2 ; XI.3.
Mouvement virtuel –, IV.4 ; IV.5 ; IV.6 ;
V.2.4 ; V.3.2 ; V.5.3. T

E
Rupture Taux

U
Calcul à la –, Ex.VI.2 ; Ex.VI.13 ; Ex.XI.11 à

IQ
– d’allongement unitaire, III.3.4.
Ex.XI.13 ; Ex.XII.3. – de déformation, III.3.3.

S

H N
de déformation lagrangien, III.2.

EC
– de déformation virtuel, V.3.2 ; XI.3.5.
– de dilatation volumique, III.3.5.

T
saint-venant

Y
Principe de –, VIII.8 ; IX.2.3 ; IX.3.3 ; – d’extension, III.3.4.

L
– d’extension virtuel, XI.2.4.

PO
Ex.IX.2 ; ; Ex.X.9.
Problème de –, IX.5.3. – de glissement de deux directions

E
orthogonales, III.3.4.

L
Section – de rotation, III.3.5.

O
– droite, VIII.7.2 ; VIII.7.4 ; VIII.7.5 ; – de rotation virtuel, V.3.2.

ÉC
Ex.VIII.5 à Ex.VIII.7 ; IX.3 à IX.5
Ex.X.8 ; XI.3.2 ; XI.3.11 ; XI.3.12 ; Température, VII.3.2 ; VII.4 ; VIII.
XII.2.1 ; XII.2.2 ; XII.2.7. Gradient de –, Ex.XII.8 ; Ex.XII.9.
– transversale, XI.3.1 ; XI.3.12 ; XI.3.13. Variation de –, II.6.4 ; Ex.II.9 ; Ex.II.10 ;
VII.5 ; VIII.4.3 ; Ex.IX.7 ; X ; XII.2.6 ;
Semi-permanent
XII.3.5 ; Ex.XII.2 ; Ex.XII.8 ; Ex.XII.9.
Mouvement –, I.4.5.
Sous-structuration, X.6.3 ; X.8.2. Tenseur
– antisymétrique, An I.3.4 ; An I.5.7.
Sphère – décomposé, An I.2.3 ; An I.5.6.
– creuse sous pression, Ex.VI.2 ; IX.6 ; X.7.4. – métrique, An I.5.1.
Stabilité, VII.5.5 ; VIII.3.3 ; X.1.6. – sur un espace euclidien, An I.5 ; An I.6.
– sur un espace vectoriel, An I.
Stationnaire – symétrique, An I.3.4 ; An I.5.7.

E
Fonctionnelle –, X.4.1. – transposé, An I.3.3 ; An I.5.7.
Mouvement –, I.4.4 ; III.5.2. Champ de – s, An I.6.

I Q U
N
Statique
Tension, XI.2.10.

H
– des fils, XI.2 ; Ex.XI.1 ; Ex.XI.2.
– des fluides, V.2.5.
– des poutres, XI.3 ; Ex.XI.3 ; Ex.XI.4 ;
Tétraèdre

TE C
Lemme du –, VII.3.1.

Y
Ex.XI.6 à Ex.XI.13.

L
Raisonnement du –, V.3.6.

PO
Loi fondamentale de la –, IV.6.4.
Statiquement admissible Thermique

LE
Champ de contrainte –, VIII.4.2 ; VIII.6 ; X. Équation –, VIII.1.2.

O
Découplage du problème –, VIII.3.1.

ÉC
Structures, XI.
Calcul des –, VIII.4.4 ; X.8.1 ; X.8.2 ; Ex.X.4 ; Thermodynamique, VII.3.
XII.2.7 ; XII.5.
Thermoélasticité, VII ; VIII ; IX ; X ; XII.
– planes, XI.4.7 ; XII.3.5.
316 Index alphabétique

U E
N IQ
H
Torseur, IV.5. tresca

EC
– d’efforts extérieurs, XI.3 à XI.5. Critère de –, VI.4.3 ; Ex.VI.2 ; Ex.VI.3 ;

T
– des efforts extérieurs, IV.6.3 ; IV.7.3 ; Ex.VI.5 ; Ex.VI.8 ; Ex.VI.13 ; VIII.7.7 ;

Y
IV.7.4 ; V.2.6 ; V.3.4 ; V.3.10 ; VIII.1.2 ; Ex.VIII.5 ; Ex.VIII.6 ; IX.2.4 ; IX.2.5 ;

POL
VIII.4.2 ; X.3.1 ; X.4.1. IX.3.4 ; IX.6.4.
– d’efforts intérieurs, XI.3 à XI.5.

E
– des efforts intérieurs, IV.6.3 ; V.3.2.

L
truesdell

O
– des quantités d’accélération, IV.6.3 ; V.2.6 ; Dérivée de –, V.5.2 ; Ex.VII.12.

ÉC
V.3.4.
– des quantités de mouvement, IV.7.2 ; V.3. Triaxial
– tensoriel, IV.5 ; V.5.3. État de contrainte –, VI.3.5.
Dérivée d’un –, IV.5.5 ; XI.3.6.
Gradient d’un –, IV.5.5. Tube cylindrique, VIII.7.5 ; Ex.VIII.6 ; IX.7 ;
Ex.IX.1 ; Ex.IX.2 ; Ex.IX.5 ; An III.2.9 ;
Torsion
An III.3.5.
– élastique, VIII.7 ; Ex.VIII.5 à Ex.VIII.7 ;
Ex.IX.10 ; Ex.X.1 ; Ex.X.8 ; Ex.X.9 ;
XII.2.5 à XII.2.7. U

E
Poutre en –, XII.3.4 ; Ex.XII.4.

U
Unicité

IQ
Tourbillon – en élasticité, VIII.1.3 ; VIII.3.3 ; X.2.4 ;

N
vecteur –, III.3.5 ; Ex.III.7. X.3.4 ; XII.3.1 ; Ex.XII.10 ; An III.2.6.

H
– ponctuel, Ex.II.6 ; Ex.III.3.

EC
Unilatérale
Trace, An I.3.3 ; An I.5.7.

VT
Liaison –, VIII.1.4 ; XI.4.2 ; Ex.XII.7.

LY
Traction, VII.2.2 ; VII.5.3 ; VII.5.5 ; IX.2 ; IX.5 ;

PO
Ex.IX.8 ; X.5.3 ; X.7.4 ; Ex.X.2.
Câble en –, XI.2.10 ; Ex.XI.1 ; Ex.XI.2 ;

E
Valeurs principales, An I.5.10.

L
Ex.XI.9 ; Ex.XII.6.

O
Poutre en – compression, Ex.XI.3 ; Ex.XI.4 ;

ÉC
Variance, An I.1.1.
Ex.XI.11 ; Ex.XI.12 ; XII.4.1 ; Ex.XII.1 à
Ex.XII.3. Vecteur-contrainte, V.3.5 ; V.5.3 ; VI.2 ; VI.3.

Trajectoire, I.3.4 ; I.4.2. Vecteur-position, I.3.1.

Virtuel
Transformation
Champ de déplacement –, X.1.4 ; XII.2.3.
– finie, II.1 à II.4 ; Ex.II.1 à Ex.II.6 ; VII.1 à
Champ de vitesse –, IV.2.3 ; IV.2.5 ; IV.5.1 ;
VII.4 ; Ex.VII.2 à Ex.VII.12 ; VIII.1 ;
V.2.1 ; V.5.3.
Ex.IX.8 à Ex.IX.10.
Mouvement –, IV ; V.2.1 ; V.5.3 ; XI.2.2 ;
– homogène, II.2 ; II.3.
XI.3.3 ; XI.3.12.
– homogène tangente, II.4.1.
Puissances – les, IV ; V ; X.1.4 ; XI.2 ; XI.3.
– infinitésimale, II.5.1 ; Ex.II.1 à Ex.II.3 ;
Travaux – s, X.1.4 ; X.7.2 ; Ex.X.6 ; XII.2.3.
Ex.II.6 à Ex.II.10 ; III.3.6 ; III.3.10 ;

E
VII.5.4 ; Ex.VII.1 ; Ex.VII.12 ; VIII.2.1 ; Vitesse, I.3.6.

U
VIII.7.2 ; IX.3.3 ; Ex.IX.10.

Q
– d’extension, III.3.4.

I
– rigidifiante, II.3.3 ; II.4.5 ; II.6.3 ; II.7.1. – de déformation, III.3.3.

Transport convectif, II.2 ; II.4.2.


H N
C
Volume

TE
Invariance du –, II.4.2 ; Ex.II.2 ; Ex.II.6 ;
Transposition, An I.3.3 ; An I.5.7. III.3.5 ; Ex.III.1 à Ex.III.5 ; VII.4.3 ;

LY VII.4.6 ; Ex.VII.3 ; Ex.VII.4 ; Ex.VII.9 à

PO
Travaux virtuels Ex.VII.11 ; Ex.IX.8 à Ex.IX.10.
Théorème des –, X.1.4 ; X.2 à X.9 ; Ex.X.6 ; Variation de –, I.3.2 ; II.2.3 ; II.4.2 ; III.3.5 ;

LE
XII.2.3 ; XII.2.5. VII.5.4 ; VII.5.5 ; Ex.X.5 ; Ex.X.6.

ÉC O
Treillis, XI.4.5 ; Ex.XI.3 ; Ex.XI.4 ; Ex.XI.11 ;
XII.4.1 ; Ex.XII.1 à Ex.XII.3.
Y
young
Module de –, VII.5.3 ; VII.5.5 ; IX.2 ; X.5.3.

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