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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO

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ECOLE SUPÉRIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
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Sciences Agronomiques et Environnementales

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de licence en

Sciences Agronomiques et Environnementales

La filière maïs (Zea mays) à


Madagascar :
Contraintes et opportunités

Présentée par : AMBININTSOA Rabearivelo Daniel

Promotion HINTSI Mananjina 2016-2021

Soutenue le 20 mars 2019 devant le jury composé de :

Docteur Jean Chrysostôme RAKOTONDRAVELO : Président de Jury

Docteur Denis RANDRIAMAMPIONONA : Examinateur

Docteur Hery RAZAFIMAHATRATRA : Encadrant


REMERCIEMENT

Tout d’abord, je remercie Dieu tout puissant, qui m’a donné la santé, la force, le
courage et m’a guidé et soutenu durant la réalisation de ce mémoire.

Ensuite, je voudrais adresser mes remerciements à tous ceux qui ont contribué pour
porter à terme ce travail,particulièrement :

❖ Monsieur Bruno RAMAMONJISOA, Professeur titulaire, Directeur de l’Ecole


Supérieure des Sciences Agronomiques.
❖ Monsieur Harilala ANDRIAMANIRAKA, Docteur/HDR en Sciences
Agronomiques, Responsable de la Mention Agriculture Tropicale et
Développement Durable
❖ Monsieur Jean Chrysostôme RAKOTONDRAVELO, Docteur en
Agroéconomie, qui nous a fait honneur de présider le Jury de cette soutenance.
❖ Monsieur Denis RANDRIAMAMPIONONA, Docteur en Sciences de la vie,
qui a accepté d’examiner ce mémoire.
❖ Monsieur Hery RAZAFIMAHATRATRA, Docteur en Sciences
Agronomiques, qui a accepté d’être l’Encadrant de ce mémoire, et a consacré une
bonne partie de son temps à cet effet.
❖ Toute l’équipe de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques et plus
particulièrement celle de la Mention Agriculture Tropicale et Développement
Durable.
❖ Ma famille et mes amis pour leur soutien et leur encouragement pour
l’accomplissement de ce mémoire.

i
RESUME

Parmi les cultures vivrières, le maïs occupe la troisième place en termes de superficie
agricole et de volumes de production à Madagascar. Il constitue la deuxième céréale du
pays après le riz. La demande en maïs n’a cessé d’augmenter depuis quelques années
suite au développement de l’élevage avicole et porcin. La production nationale n’arrive
pas à satisfaire la demande. Pour combler le manque, les industriels sont contraints de
faire des importations. La présente étude a pour principal objectif d’analyser la situation
de la filière maïs à Madagascar. Il est donc nécessaire de connaitre les problèmes
rencontrés par la filière et l’importance du maïs. A travers cette étude, il a été montré que
les attaques des maladies et des ravageurs constituent les principales causes de la faible
productivité. En 2018, l’attaque des chenilles légionnaires d’automne a provoqué près de
47% de perte de rendement. L'adoption des techniques traditionnelles par la majorité des
paysans limitent également le niveau de rendement. Une nouvelle opportunité s'offre aux
producteurs avec l’augmentation des besoins pour la fabrication des provendes et la
demande en importation des iles voisines.

Mots clés : Chenille légionnaire d’automne, Production, Ravageurs, Système de culture

FAMINTINANA

Ny katsaka no fambolena mitazona ny laharana fahatelo eto Madagasikara raha ny


velaran-tany sy ny hebetsaky ny vokatra no resahina. Izy ihany koa no laharana faharoa
amin’ny serealy manaraka ny vary. Tato ho ato dia tsy nitsahatra nitombo ny filàna
katsaka nohon’ny fivoaran’ny fiompiana akoho amam-borona sy ny fiompiana kisoa. Ny
vokatra eto an-toerana dia tsy maharaka ny filàna. Mba ho famenoana ny tsy ampy, ireo
orin’asa lehibe dia voatery manafatra katsaka avy any ivelany. Ny tanjon’izao asa izao
dia ny mba hamakafaka ny zava-misy eo amin’ny sehatry ny Katsaka ankehitriny. Ilaina
arak’izany ny mahafantatra ireo olana mianjady eo amin’io sehatra io sy ireo antony
maha-zava-dehibe ny katsaka. Amin’ity asa ity dia voaporofo fa ireo aretina sy ireo
mpanimba voly no antony voalohany mahatonga ny vokatra ho kely. Ny « chenille
légionnaire d’automne » dia nanimba eo ho eo amin’ny 47 isan-jaton’ny vokatra tamin’ny
taona 2018. Ny fomba fambolena nenti-paharazana ampiharin’ireo tantsaha ihany koa dia
mametra ny habetsahan’ny vokatra tokony ho azo. Tsena vaovao no misokatra ho an’ireo
mpamokatra nohon’ny fiakaran’ny filàna amin’ny fanamboara praovandy sy ny filàn’ireo
nosy rahavavy.

Teny manan-danja : Chenille légionnaire d’automne, Famokarana, Mpanimba voly,


fomba fambolena

ii
ABSTRACT

Of the food crops, maize ranks third in terms of agricultural area and production volumes
in Madagascar. It is the second most important cereal in the country after rice. The
demand for maize has steadily increased in recent years following the development of
poultry and pig farming. Domestic production fails to meet demand. To fill the gap,
manufacturers are forced to import. The main objective of this study is to analyze the
situation of the maize sector in Madagascar. It is therefore necessary to know the
problems encountered by the sector and the importance of corn. Through this study, it has
been shown that attacks of diseases and pests are the main causes of low productivity. In
2018, the attack of the fall armyworm caused nearly 47% yield loss. The adoption of
traditional techniques by the majority of farmers also limits the level of yield. A new
opportunity is open to producers with increased requirements for feed production and
import demand from neighboring islands.

Key words: Production, cropping system, fall armyworm, pests

iii
SOMMAIRE

1. INTRODUCTION ..................................................................................................... 1

2. CULTURE DU MAÏS A MADAGASCAR.............................................................. 2

2.1 Variétés existantes .............................................................................................. 2

2.2 Type de culture ................................................................................................... 4

3. PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DU MAÏS A MADAGASCAR .... 4

3.1 Production du maïs ............................................................................................. 4

3.2 Commercialisation du maïs ................................................................................ 6

4. FORCES ET FAIBLESSES DE LA FILIERE MAÏS .............................................. 9

4.1 Forces ................................................................................................................. 9

4.2 Faiblesses ......................................................................................................... 10

5. OPPORTUNITES.................................................................................................... 12

5.1. Au niveau national ........................................................................................... 12

5.2. Au niveau international .................................................................................... 12

6. MENACES .............................................................................................................. 13

6.1 Chenille légionnaire d’Automne ...................................................................... 13

6.2 Catastrophes naturelles..................................................................................... 18

6.3 Concurrence avec les grands producteurs en Afrique Australe ....................... 18

7. RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER LA FILIERE MAÏS ................... 19

7.1. Au niveau de la production .............................................................................. 19

7.2. Au niveau de la commercialisation .................................................................. 19

8. CONCLUSION ....................................................................................................... 20

iv
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Evolution de la production de maïs à Madagascar ..................................................... 5

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Production moyenne en tonne de maïs par région de 2005 à 2015 .................. 6

Figure 2: Organisation de la filière maïs .......................................................................... 7

v
LISTE DES ABREVIATIONS

BOVIMA : BOnne VIande de MAdagascar

CIMMYT : Centro Internacional de Mejoramiento de Mais Y Trigo

CLA : Chenille Légionnaire d’Automne

CMS : Centre Multiplicateurs de Semence

FIFAMANOR: FIompiana FAmbolena Malagasy NORverziana

KOBAMA: KOBA de Madagascar

FAO: Food and Agricultural Organisation

FOFIFA: FOibe FIkarohana momba ny Fampandrosoana ny eny Ambanivohitra

LFL : Livestock Food Limited

NBM : Nouvelle Brasserie de Madagascar

PROGEM : PROduit GEnéral de Madagascat

SOPAGRI : SOciété de Production AGRIcole

STAR : Société Tananarivienne d’Articles Réfrigérés

SOPRAMAD : SOciété de PRoduction Animale de MADagascar

vi
1. INTRODUCTION

Pour Madagascar, le maïs fait partie des principales cultures vivrières les plus pratiquées.
Il se trouve en troisième position en termes de superficie agricole et de volumes de
production. Il constitue la deuxième céréale agricole après le riz (MPAE-ANCOS, 2017).
Il est cultivé partout dans l’île (FOFIFA, 1990) du fait qu’il s’adapte à des conditions
agro-climatiques très variées (Banque Mondial, 2011). Les grandes zones de culture sont
localisées en particulier dans le Moyen-Ouest, les Hautes Terres et le Sud-Ouest (MAEP,
2004).

Le maïs occupe une place importante parmi les cultures vivrières et surtout sur l’économie
de Madagascar (Yohann, 2004). Son importance locale est marquée par ses diverses
utilisations. Il contribue de façon significative à la satisfaction des besoins alimentaires
de la population, particulièrement dans le Sud et durant la période de soudure (MAEP,
2004). Il assure également une large part de l’alimentation animale notamment pour
l’élevage extensif et semi-extensif (MAEP, 2004). Il sert aussi de matière première pour
certains produits agro-alimentaires et agro-industriels comme la bière ou la farine
(Escalante-Ten et Maïga, 2012).

Durant ces dernières années, la demande nationale en maïs a connu une importante
augmentation. Cela est dû au développement considérable de l’élevage avicole et porcin.
Et actuellement, Madagascar est déficitaire en production de maïs et importe
principalement de l'Afrique du Sud et des États-Unis pour satisfaire les besoins locaux de
consommation (FEWSN, 2017). Une question centrale se pose ainsi : Pourquoi la
production locale de maïs n’arrive-t-elle pas à satisfaire les besoins des
consommateurs ?

Le principal objectif de cette étude est d’analyser la situation actuelle de la filière maïs à
Madagascar.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

Objectif 1 : identifier les principales valorisations du maïs à Madagascar

Objectif 2 : identifier les problèmes rencontrés par la filière maïs

Afin de mieux diriger cette étude, trois hypothèses ont été posées :

Hypothèse 1 : Plus de la moitié des graines de maïs disponible est destinée à


l’alimentation animale

Hypothèse 2 : Les ennemis de cultures et les maladies sont les principales causes de la
réduction de la production de maïs.

1
Hypothèse 3 : la technique adoptée par les paysans ne permet pas d’avoir des bons
rendements.

La présente étude se divise en quatre grandes parties. Premièrement, nous allons parler
de la culture du maïs. Deuxièmement, nous allons parler de la production et de la
commercialisation du maïs. Troisièmement, nous allons faire une analyse plus
approfondie de cette filière. Et à la fin, nous terminerons avec les recommandations pour
développer la filière maïs.

2. CULTURE DU MAÏS A MADAGASCAR

2.1 Variétés existantes

A Madagascar, les semences sont obtenues soit : (i) par triage des grains issus de la
dernière production, (ii) par échange avec les paysans, (iii) par l’achat auprès des
revendeurs pour les petits producteurs, (iv) par l’achat auprès des Centres Multiplicateurs
de Semences (CMS) ou auprès des stations de recherche comme le FOFIFA et la
FIFAMANOR (MPAE 2004).

A Madagascar, 60 variétés de maïs ont été recensées (MAEP, 2009), mais les variétés
MEVA, VOLASOA, IRAT 200, BAKOLY et PANNAR sont les plus utilisés. Ces
variétés sont gérées par le Centre National de Recherche Appliquée au Développement
Rural ou FOFIFA (MPAE-ANCOS, 2017 ; MPAE, 2004) et s’adaptent aux climats et aux
types de sols malgaches.

MEVA :

Elle a été créée en 1979 et est connue sous le nom de polyhybride 374. Elle a été obtenue
par synthèse constitué à partir de 5 lignées jaune d’Afrique du Sud et d’une lignée jaune
du Lac Alaotra par la méthode de brassage par sélection récurrente.

Cette variété présente un cycle de 120 à 150 jours et permet d'obtenir un rendement moyen
de 5,8t à 7,5t/ha. Elle est caractérisée par une tolérance modérée vis-à-vis de la rouille et
une tolérance moyenne face à l’helminthosporiose. La variété MEVA présente également
une forte tolérance aux sols acides. Son utilisation est recommandée pour les régions des
Hautes terres malgaches, du Moyen Ouest et du Lac Alaotra, des zones ayant une altitude
supérieure à 1000m.

VOLASOA :

Cette variété a été obtenue en 1985 et est connue sous le nom de Los Banos (1) 8227. Elle
a été obtenue à partir d’une sélection récurrente dans la population 27 du CIMMYT

2
(Amarillo cristalino 1) ayant pour composante Tupseno, Cuba flint, ETO amarillo et 15
familles du pool 27.

Le cycle de la variété VOLASOA dure 105 à 120 jours et le rendement moyen est estimé
à 4,5 à 6t/ha. Ce cultivar a une tolérance moyenne vis-à-vis de la rouille et de
l’helminthosporiose. Elle est recommandée pour les régions de l’Ouest et des régions de
basses altitudes qui ont des conditions similaires et s’adapte dans les zones situées entre
500m et 800m d’altitude.

IRAT 200 :

Elle a été obtenue en 1984 et est connue sous le nom de Ferké 7928 ou IDSA 36. IRAT
200 est issue de la population 28 CIMMYT Amarillo Dentado (composante latino-
américaine) par une sélection récurrente pour les zones d’altitude intermédiaire de
Madagascar.

Avec un rendement moyen de 5,4t à 6,6t/ha, son cycle varie de 105 à 120 jours. Les
régions du Moyen-Ouest située à une altitude inférieure à 950m sont favorables pour la
culture de la variété IRAT 200.

BAKOLY :

Elle a été obtenue en 1986 et est connue sous le nom de Suwan (1) 8131. Il est originaire
de Thaïlande. Ce cultivar est issu de la sélection récurrente dans la population du
CIMMYT Amarillo cristallino 2 composée de 96 familles du « Compuesto preuz C8 »,
du croisement de matériel tropical et tempéré et 4 familles du pool 17 C6, et une sélection
récurrente half-sib pour la précocité et la tolérance à la sècheresse.

La variété BAKOLY est caractérisée par une durée de cycle de 95 à 100 jours et par un
rendement moyen de 4,3t à 6t/ha. Elle est recommandée pour les régions du Sud et du
Sud-Ouest à des altitudes de moins de 500 m.

PANNAR :

Cette variété hybride a été introduite à Madagascar vers les années 90 en provenance de
l’Afrique du Sud. Elle présente un rendement élevé de l’ordre de 6 à 8 tonnes mais est
exigeante en engrais (PROSPERER, 2012). Dû à son caractère hybride, elle dégénère dès
la première année (apparition des caractères parentaux) obligeant les paysans à renouveler
leur semence tous les ans (MPAE, 2004).

3
2.2 Type de culture (MPAE, 2004)

Il existe trois niveaux de culture de maïs à Madagascar :

➢ Culture traditionnelle : c’est la plus pratiquée par les agriculteurs malgaches.


Elle est caractérisée par l’absence d’apport exogène. Les semences sont obtenues
à partir d’une sélection sur la récolte de l’année précédente. Le rendement est de
l’ordre de 1 tonne/ha.
➢ Culture semi-intensive : elle est caractérisée par l’utilisation des fumures
minérales et l’utilisation de variétés améliorées. Le rendement obtenu varie de 2
à 3 tonnes/ ha.
➢ Culture intensive : elle est pratiquée par les grands exploitants agricoles et se
caractérise par un système de culture mécanisée avec une fertilisation complète.
Le rendement peut aller jusqu’à 8 à 10 t/ha avec les variétés hybrides. Les grandes
exploitations (d'environ 10 ha) se rencontrent surtout dans le Vakinankaratra, et
le Menabe.

Deux saisons de cultures existent à Madagascar :

➢ La culture de contre-saison : Elle est pratiquée dans les zones de décrue de la


province de Mahajanga et sur les berges de rivière pour la province
d’Antananarivo. Cette culture s’étend du mois d’août jusqu’au mois de décembre.
➢ La culture pluviale : le maïs est cultivé sur les plaines ou les « tanety ». Cette
culture s’étend du mois de décembre jusqu’au mois d’avril.

La pratique de culture pluviale est commune à l’ensemble des ménages malgaches. Seule
une partie des ménages pratique la culture de contre-saison vue les difficultés qu’elle
pose. En effet, elle est réalisée durant la saison sèche et nécessite alors une irrigation
constante. Or, les paysans sont limités en termes de matériels d’irrigation. De plus, la
période de récolte coïncide avec le début de la saison de pluie. De ce fait, les risques de
moisissure lors du séchage sont fortement augmentés. Ce type de culture sera
préférentiellement mis en œuvre sur des petites parcelles proches des rivières. Elle est
essentiellement destinée à l’autoconsommation sous forme d’épis frais (PROSPERER,
2012).

3. PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DU MAÏS A MADAGASCAR

3.1 Production du maïs

La culture de maïs occupe une surface totale d’environ 262 000 hectares (Banque
Mondial, 2011). Les plus grandes zones de production se trouvent dans les régions

4
Vakinankaratra, Itasy, Atsimo Andrefana et Boeny. Ces régions assurent presque la
moitié de la production (FEWSN, 2017).

La production annuelle de maïs atteigne en moyenne 400 000 tonnes par an en termes
d’équivalences céréalières (FEWSN, 2017). Le rendement moyen est donc de 1,5t/ha.
Mais en 2018, la production est estimée à 215 000 tonnes, soit 24 % de moins que l’année
2017. Cela est dû aux aléas climatiques comme le cyclone Eliakim qui a frappé le pays à
la mi-mars et l’insuffisance des pluies dans les régions du Sud-Ouest ; et aux attaques des
chenilles légionnaires d’Automne qui a été signalé pour la première fois en novembre
2017 et dont les premiers dégâts ont été constaté en 2018 (FAO, 2018b).

Tableau 1 : Evolution de la production de maïs à Madagascar

2018 par rapport


Moyenne
2017 2018 2018/2017 à la
Culture 2013-2017
(tonnes) (tonnes) (pour cent) moyenne
(tonnes)
(pour cent)

Maïs 334 521 281 487 215 000 -24 -36

Source : CFSAM 2018

La production de maïs est en grande partie concentrée dans les parties occidentales et
centrales de Madagascar et a été particulièrement stable ces dernières années du fait des
changements limités dans les pratiques et les surfaces cultivées (FEWSN, 2017). La
région la plus productrice est Vakinankaratra qui produit en moyenne 83 000 tonnes par
an soit près de 20% de la production national. La région la moins productrice est Atsimo
Atsinanana qui ne produit en moyenne que 761 tonnes par an (statistique agricole, 2005-
2015). Les récoltes principales de maïs ont lieu de mars à mai et peuvent approvisionner
les marchés locaux jusqu’à fin septembre.

Madagascar est déficitaire en production de maïs et importe principalement de l'Afrique


du Sud et des États-Unis pour satisfaire les besoins locaux de consommation. L'Afrique
du Sud fournit en moyenne près de 80% des grains de maïs et des conserves de maïs
importés par Madagascar (FEWSN, 2017).

5
Moyenne de production 2005-2015 pour chaque région
90 000
80 000
quantité en Tonne)

70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
-

Boeni

Melaky
Sofia
Haute Matsiatra

Atsimo Andrefana

Anosy

Sava
Vakinakaratra

Androy

Diana
Itasy
Bongolava

Atsinanana
Amoron'i Mania

Betsiboka
Ihorombe

Menabe
Alaotra Mangoro
Analamanga

Vatovavy Fitovinany

Analanjirofo
Atsimo Atsinanana

Figure 1 : Production moyenne en tonne de maïs par région de 2005 à 2015


Source : auteur – base de données de la Statistique Agricole 2018

3.2 Commercialisation du maïs

3.2.1 Marchés locaux

Les estimations avancent que 35 % de la production de maïs sont vendus et les restes sont
destinés aux différents usages à l’intérieur des ménages producteurs sous forme de
semences, d’alimentation humaine et animale. Le maïs est commercialisé principalement
en grains secs (entiers ou pilés pour la provende, 60%) et en farine. La vente en épi (cru
ou cuit) est exclusivement locale (MTPTAT, 2003). Les récoltes principales de maïs ont
lieu de mars à mai et peuvent approvisionner les marchés locaux jusqu’à fin septembre.
De mai à septembre, le prix reste bas, puis commence à augmenter en octobre avec le
début de la principale saison de culture ; pour atteindre un pic entre janvier et février.

Les intervenants aux différentes étapes jusqu’au consommateur final peuvent comprendre
des producteurs, des collecteurs, des transporteurs, des grossistes, différents types de
transformateurs et des exportateurs (Banque Mondial, 2011).

6
Figure 2: Organisation de la filière maïs
Source : Banque Mondiale 2011
Producteurs : Près d’un tiers des ménages ruraux de Madagascar cultivent du maïs. Mais
cette proportion cache d’une grande variation régionale allant de 15 % des ménages dans
le Nord à 75 % dans le Sud. La production de maïs des ménages est principalement
destinée à leur propre consommation, le surplus étant commercialisé. Le maïs est en
général cultivé suivant des techniques traditionnelles avec utilisation très limitée en
semences améliorées, en engrais et en intrants.

Cependant, il existe des grands exploitants qui cultive du maïs à grande échelle. Le plus
connu est l’entreprise italienne « TOZZI GREEN » qui se trouve à Ihorombe. Elle cultive
du maïs avec une surface environnant les 4000 ha. Et leur rendement moyen est de 8
tonnes/ha.

Collecteurs : Les collecteurs achètent auprès des producteurs pour revendre aux
transformateurs, aux grossistes ou aux consommateurs.

Transformateurs : Ces acteurs peuvent être classés en deux grandes catégories : les
provenderies qui utilisent le maïs en tant que composants pour l’alimentation animale et
les industries agro-alimentaires qui transforment le maïs en divers produits destinés à la
consommation humaine.

Les provenderies : Ces unités traitent environ 30 % du volume de maïs mis en marché.
La demande de maïs pour l'élevage est estimée à 100 000 tonnes par an grâce à la demande
des opérateurs nationaux comme ECM LFL (demande potentielle de 30 000 t/an),
AGRIVAL/AGRIVET (demande potentielle de 20 000 t/an) et BOVIMA (demande
potentielle de 20.000 t/an) (FIDA, 2017).

7
À travers le pays, des milliers de provenderies artisanales généralement basées dans les
centres urbains existent et sont en forte expansion, dont les produits sont destinés
essentiellement aux besoins familiaux.

Brasseries industrielles : Etablies à Antsirabe depuis 1958, les besoins annuels en maïs
de la brasserie STAR (Société Tananarivienne d’Articles Réfrigérés) s’élèvent d’environ
à 3 000 tonnes. La demande de la NBM (Nouvelle Brasserie de Madagascar), récemment
établie à Ambatolampy et qui est rachetée par STAR en 2014, est estimée à 1 000 tonnes
de maïs par an.

Minoteries : KOBAMA (Koba de Madagascar) et MAPRO ont récemment fermé leurs


usines qui produisaient de la farine de maïs pour l’alimentation humaine. Seules les
petites unités de broyeurs–mélangeurs artisanaux transforment le maïs en farine ou en
semoule pour la consommation humaine, et également en provende pour l’alimentation
animale.

Fabricants de produits « apéritifs » : Un volume certes moins important de maïs est


également destiné à la fabrication de produits de grignotage comme les chips, le pop-
corn, les beignets, le koba ou d’autres plus traditionnels.

Grossistes et détaillants : La distribution du maïs ne constitue pas une activité


spécialisée en elle-même dans la mesure où les grossistes et les détaillants concernés
diversifient dans d’autres types de produits aussi bien agricoles que non agricoles parfois.

Exportateurs : Madagascar exporte de très petites quantités de maïs vers les îles voisines
de l’Océan Indien. Deux sociétés basées à Toliara, SOPAGRI (550 tonnes de maïs
exportés en 2010) et PROGEM (800 tonnes exportés en 2010) approvisionnent La
Réunion, Mayotte et les Seychelles.

Sur les circuits de commercialisation les plus longs (maïs sec), les transactions entre
intermédiaires commerciaux (collecteurs, grossistes) se font sur une base plus régulière
mais ne sont toutefois pas systématiquement formalisées à travers des contrats. Les unités
industrielles de transformation comme les brasseries ou les unités de fabrication
d'alimentation animale font partie des rares qui sécurisent leur approvisionnement au
travers de contrats avec des grands collecteurs, de grandes exploitations industrielles ou
des groupements professionnels pour que ces derniers regroupent les livraisons de leurs
membres : ces contrats mentionnent les spécificités des produits ainsi que le prix d’achat
par l'acheteur final.

8
3.2.2 Commerce avec les autres pays :
➢ Importation

De 1.500 tonnes il y a 10 ans, les importations ont augmenté pour atteindre 7.000 tonnes
en 2014 (Randrianarison et al., 2016). Actuellement, à cause de la baisse de production
en 2018, pour maintenir un taux de consommation stable, le besoin d’importation est
estimé à 77 000 tonnes (FAO, 2018b). Madagascar importe principalement de l’Afrique
du Sud et des Etats-Unis.

➢ Exportation :

Les exportations, principalement à destination des îles voisines de l’Océan Indien, sont
très irrégulières ; elles n’ont pas dépassé 5 000 tonnes par an depuis le début de la
décennie (Randrianarison et al., 2016). Elles varient entre 2.800 tonnes et 4.383 tonnes
entre 2014 et 2016 (INSTAT – CCI Antananarivo, 2017). Les quantités exportées
constituent une ponction sur l’offre locale entraînant des pénuries dans certaines régions
du pays, souvent compensées par des importations de riz, de provendes et même de maïs
(MPAE, 2004).

4. FORCES ET FAIBLESSES DE LA FILIERE MAÏS

4.1 Forces

4.1.1 S’adapte à diverses conditions climatiques

Le maïs est une culture vivrière qui est présent partout à Madagascar du fait qu’il s’adapte
à des conditions agro-climatiques très variées. Cependant, il est assez exigeant en eau.

4.1.2 Produits fortement conservables

Généralement, les grains sont séchés sur l’épi. Si le maïs est bien séché et stocké dans des
bonnes conditions, il peut être conservé pendant une très longue durée. L’humidité doit
être au minimum de 12% (Ramambasoa, Penot & Rahaingoalisoa, 2008).

4.1.3 Multiple valorisation


4.1.3.1 Alimentation humaine :

La place du maïs dans la consommation diffère nettement d’une zone à l’autre : dans le
sud et le sud-ouest, le maïs occupe une place importante dans les habitudes de
consommation, alors que dans le reste du pays, il s’agit plutôt d’un aliment d’appoint et
de substitution qui au même titre que le manioc vient remplacer en partie le riz.

9
Le maïs peut être consommés suivant plusieurs formes :

➢ Produit frais ou vert.


➢ Graines sèches décortiquées et cuites.
➢ Graines sèches moulues sous formes de farine ou semoule.
4.1.3.2 Alimentation animale :
➢ Graines transformées entrant dans la composition de la provende.
➢ Sous-produits résidus de l’amidonnerie : sons, tourteaux et germes.
➢ Sous-produits de la maïsiculture : tiges et feuilles ensilées ou nature.
➢ Maïs fourrage : plante entière récoltée au moment où l’épi est au stade pâteux et
fourrage vert ensilé ou déshydraté.
4.1.3.3 Matière première pour les industries agro-alimentaire :
➢ Composante dans la fabrication de boisson, essentiellement la bière.
4.1.4 Existence des institutions de recherches et des Centres
Multiplicateurs de Semences (CMS)

A Madagascar, la sélection variétale est effectuée essentiellement par FOFIFA et


FIFAMANOR, tous deux organismes d'Etat. Ces institutions de recherche sont capables
de fournir des semences de base et de procéder à des innovations variétales et
technologiques.

Les CMS s’occupent de la multiplication des semences. Le CMS qui s’occupe du maïs le
plus important est le CMS de Sakay dans le Moyen-Ouest.

4.2 Faiblesses

4.2.1 Faible rendement

La technique traditionnelle est la plus pratiqué par les paysans. La semence est
généralement issue de la sélection des meilleures graines de la récolte précédente
(PROSPERER, 2012). Tous les travaux sont faits manuellement. Et Les apports exogènes
sont rares voire même absent (MPAE, 2004). Le rendement est d’environ 1 Tonne/ha.

4.2.2 Sensibles aux maladies cryptogamiques

Les maladies atteignant le maïs qui sont présents à Madagascar sont :

➢ Helminthosporiose ou brûlures des feuilles


➢ Rouille américaine (Puccinia Polysora)
➢ Charbon (Sphcelotheca reiliana)
➢ Pourriture de l’épi (fusarium sp., verticilum sp., Aspergillus sp.)
➢ Mosaïque (Maize Mosaic Virus)

10
➢ Streak (Maize Streak Virus)
➢ Stripe (Maize Stripe Virus)
4.2.3 Sensibles aux ravageurs
4.2.3.1 En culture :
➢ Hétéronynchus ou scarabée noir : Il attaque le plant jeune au niveau du collet
provoquant la section de la tige. Le plant attaqué se reconnaît par la partie aérienne qui
fléchit.
➢ Vers gris : Ils sanctionnent le collet des jeunes plants durant la nuit. Les dégâts
peuvent être très importants car une seule chenille peut s’attaquer à plusieurs pieds.
➢ Termites : Ils édifient des galeries sur ou à l’intérieur des tiges des jeunes pieds.
Ces galeries se remarquent aisément à la présence de terre. Ils peuvent parfois dévorer
les grains de semence avant leur germination. Les pieds attaqués se dessèchent et
meurent.
➢ Les pucerons : Ce sont des piqueurs des feuilles et des inflorescences. Leurs
déjections miellées attirent les fumagines.
➢ Le Borer : A Madagascar, on a l’espèce Sesamia calamistis (Borer rose). Les
attaques de ses chenilles se caractérisent par la présence d’épillet incomplet, blanc et de
jaunissement suivi de dessèchement des feuilles centrales. Les tiges minées cassent et
les panicules avortent.
➢ Chenilles : Il y a les chenilles foreuses des épis du genre Helicoverpa et les
chenilles défoliatrices du genre Spodoptera.
4.2.3.2 En stock :
➢ Moisissures : Elles sont favorisées par l’humidité et par la chaleur. Elles se
nourrissent des produits stockés sous forme crue ou traité. La décomposition des tissus
altère le gout des denrées alimentaires qui prêtent leurs qualités nutritives.
➢ Insectes : Les principaux ravageurs sont l’alucite des céréales (Sitotroga
cerealella), le grand capucin du maïs (Prostephanus truncatus) et le charançon des
grains (Sitophilus spp.) (Romero et Krebs, 2012).
➢ Rongeurs (principalement les souris) : Elles mangent une partie du produit,
souillent de leurs excréments une partie du produit et percent le matériel d’emballage.
Ce qui cause des pertes.
4.2.4 Sensibles aux mauvaises herbes

Le plus connus est le striga Asiatica. Il est présent surtout dans la région du Moyen-Ouest
du pays (MAEP, 2004).

11
5. OPPORTUNITES

5.1.Au niveau national

Dans le marché intérieur, Madagascar est déficitaire en maïs. Cela est principalement dû
à l’accroissement de la demande associé à la forte croissance démographique et aux
besoins croissants dans la fabrication de provende. Le développement de la filière avicole
qui avec une consommation de 25 000 tonnes en 2005 absorbe actuellement plus du tiers
du maïs destiné à l’alimentation animale. La demande de maïs pour l'élevage est estimée
à 100 000 tonnes par an (FIDA, 2017).

5.2. Au niveau international (Banque Mondiale, 2011)

Le besoin annuel en maïs de la réunion est de 200 000 tonnes. Celui de Maurice est de
50 000 tonnes. Ces deux îles constituent de potentiels débouchés pour le maïs de
Madagascar mais le niveau de la demande de ses deux îles ne peut en lui seul développer
les exportations malgaches. La capacité du pays à développer sa production de maïs de
manière à générer des exportations régulières et rentables est une
question qui mérite d’être encore approfondie. Si les producteurs de Madagascar arrivent
à générer des surplus plus conséquents et de qualité satisfaisante, deux régions peuvent
constituer des cibles idéales pour l’exportation.

Afrique orientale et australe : Ce débouché est le plus proche et pour pallier aux chutes
de la production, les importations de cette région sont assez fréquentes et conséquentes.
Les consommateurs dans cette région préfèrent largement le maïs blanc, plus cher que le
maïs jaune et plus rare sur les marchés internationaux. S’engager sur ce marché
impliquerait donc la sélection de variétés de maïs blanc qui répondent à l’attente
régionale. L’ouest, le sud-ouest et le sud de Madagascar disposent d’un avantage
géographique pour approvisionner ce marché.

Moyen-Orient et Asie : Dans cette zone, la demande en maïs destiné à l’alimentation


animale devrait augmenter considérablement avec les hausses de revenus qui se profilent.
Cette opportunité d’affaires a d’ailleurs déjà été identifiée par les investisseurs
internationaux, à l’image de la firme Daewoo qui a planifié de prendre en concession des
terres à Madagascar pour cultiver du maïs. Le maïs destiné à l’alimentation animale est
dans ce cas du maïs jaune.

12
6. MENACES

6.1 Chenille légionnaire d’Automne

6.1.1 Contexte :
Actuellement, la filière maïs à Madagascar fait face à une grande menace. Il s’agit de
la « chenille légionnaire d’Automne » ou Spodoptera frugiperda. Elle a été signalée pour
la première fois en novembre 2017 dans la région de Sud-Ouest. Depuis, son expansion
a été très rapide car la noctuelle peut parcourir 100 km par nuit (FAO, 2018a).
Aujourd’hui l’infestation de la chenille légionnaire d’automne (CLA) couvre la totalité
des 22 régions de Madagascar mais à degré différent. En 2018, le niveau moyen
d’infestation nationale est de 53% sur les cultures de maïs et l’estimation des pertes de
rendement national est de 47% (MINAE, 2018). Elle est la principale responsable de la
baisse de production de maïs de 215 000 tonnes en 2018.

6.1.2 Identification (FAO, 2018a)


Œufs : La femelle noctuelle pond entre 100 et 200 œufs, généralement sur la face
inférieure des feuilles près de la base du plant (à la jonction de la feuille et de la tige). Les
œufs sont vert pâle ou blanc au début, sont couvert d’écailles, et deviennent brun clair ou
bruns avant l’éclosion. Ils éclosent en 2 à 3 jours.
Larve : Il y a 6 stades larvaires. Les jeunes larves sont de couleur pâle. Elles deviennent
brunes ou vert pâle et ensuite plus sombres dans les derniers stades. Les stades larvaires
durent 12 à 20 jours (en fonction de la température ambiante et d’autres conditions
environnementales). Les chenilles à moitié formées ou à maturité sont les plus faciles à
identifier. Les larves se caractérisent généralement par trois bandes jaunes sur le dos,
suivies d’une noire, et d’une bande jaune sur le côté. Il y a quatre points sombres qui
forment un carré sur l’avant-dernier segment. Chaque point a un petit poil (cheveu). La
tête est foncée avec un Y inversé caractéristique de couleur claire sur le devant. La plupart
du temps, seulement 1 ou 2 chenilles se trouvent dans chaque cornet, car elles deviennent
cannibales en grandissant pour réduire la concurrence pour la nourriture.
Nymphe : La chenille s'enfouit de 2 à 8 cm dans le sol avant la pupaison. La chrysalide,
de forme ovale allongée, lisse et brune est de 20 à 30 mm en longueur. Si le sol est
compacté, la chenille se couvre de débris de feuilles avant la pupaison.
Adulte : La noctuelle fait 3 à 4 cm de large. Ses ailes avant sont brun foncé tandis que
les ailes arrière sont gris blanc. Dans des conditions chaudes, une femelle noctuelle peut
pondre 6 à 10 masses d’œufs de 100 à 300 œufs chacune, ce qui donne un maximum de
1 500 à 2 000 au cours de sa vie de 2-3 semaines.

13
6.1.3 Type de dégâts (FAO, 2018a)

Après l'émergence, du stade 1 à 3, les jeunes chenilles s'alimentent de la surface des


feuilles, habituellement sur la face inférieure laissant des plaques semi-transparentes
appelées "fenêtres". La CLA est généralement recroquevillée dans le verticille du plant
de maïs, où elle se sent protégée, mâche et grandit sur sa nourriture préférée. Les chenilles
préfèrent les feuilles du cornet des jeunes plants tandis qu'elles sont davantage attirées
par les feuilles autour des soies d'épi des plants matures. Les chenilles se nourrissent plus
activement durant la nuit. Et lorsqu’elles vont mâcher ailleurs, les feuilles continuent de
pousser, laissant voir des feuilles déchiquetées à moitié mâchées, typiques des champs de
maïs infestés de CLA.

Les larves au stade 4 à 6 peuvent provoquer de sérieux dommages aux plants de maïs, en
particulier lorsque les points de croissance des jeunes plants sont mangés. Lorsque la
population de CLA est élevée sur un plant, les larves adultes peuvent à l’occasion se
déplacer sur la panicule et les épis, réduisant la qualité du produit lors de la récolte.

Les principales déférences entre l’infestation de foreurs de tiges et l’infestation de CLA


sont :

➢ Les grands trous laissés par la CLA. Généralement, les « grands trous » observés
pour la CLA ne sont pas présents dans les attaques de foreurs de tiges (pour les jeunes
larves comme pour les vieilles larves) ;
➢ Les dommages du foreur de tige se caractérisent par un cœur mort typique qui est
facile à voir lorsque le maïs est jeune.
➢ Lorsque les larves de foreurs de tiges vieillissent, elles sont moins présentes dans
le verticille contrairement à la CLA; mais on peut les trouver dans les tiges de maïs,
laissant des trous dans les tiges avec des excréments visibles

6.1.4 Moyen de gestion (FAO, 2018a)


6.1.4.1 Semences et variétés :

L'utilisation des semences de bonne qualité. Exemptes de maladies est à prioriser. Une
bonne gestion des ravageurs dépend de plants sains.

6.1.4.2 Gestion de culture :


La gestion de culture se joue sur la date de semis. Il faut éviter les semis tardifs et les
semis échelonnés (c’est-à-dire semer les champs à des dates différentes dans la même
zone) réduit l'infestation du CLA, car cela fournirait continuellement ment l’aliment
favori de la CLA sur le champ, à savoir les jeunes plants de maïs. C’est l’une des
recommandations les plus importantes pour les petits producteurs.

14
La bonne santé du sol et une humidité adéquate sont vitales. Elles sont essentielles pour
cultiver des plantes saines, qui peuvent mieux résister à l’infestation de ravageurs et à
leurs dommages. Par contre, une fertilisation inorganique déséquilibrée du maïs (en
particulier l’utilisation excessive d’azote) peut augmenter la ponte des femelles de CLA.

6.1.4.3 Diversité végétale :


La diversité sur l’exploitation agricole réduit l’infestation de chenilles
légionnaires d’automne et est favorable aux ennemis naturels. Cela peut être dû à quatre
raison :
➢ La diversité des végétaux dans un même champ confond la CLA, il est
difficile pour elle de trouver sa plante hôte préférée (maïs), elle dévore moins et
dépose moins d’œufs.
➢ La femelle adulte de la légionnaire d’automne « n’aime pas » certains végétaux
, comme le Desmodium, en raison des substances chimiques qu’ils émettent. Ces
composés volatils sont l’effet « répulsif » dans les systèmes push-pull («
attraction-répulsion »), qui repoussent des espèces de ravageurs de certains
végétaux tandis qu’elles sont attirées vers d’autres car leurs substances chimiques
les rendent plus attrayants.
➢ La polyculture peut fournir des ennemis naturels (parasitoïdes et prédateurs) avec
des ressources comme le nectar, l’eau, ou un endroit pour se cacher et ces ennemis
naturels contrôleront la CLA.
➢ Elle augmente la matière organique du sol et, dans le cas de légumineuses, accroît
l’azote, qui améliore la santé des végétaux, les rendant plus aptes à compenser les
dommages de la CLA

Les arbres sont également importants pour la gestion des ravageurs. Les arbres permettent
aux oiseaux de se percher, et de nombreux oiseaux s’attaquent aux larves, dont celles de
la CLA.

6.1.4.4 Luttes mécaniques :

L’option la plus pratiqué par les petits agriculteurs est de visiter leurs champs très
régulièrement et d’écraser les masses d’œufs et les jeunes larves (« utilisez les doigts, pas
les pesticides »). Les agriculteurs doivent visiter les champs deux fois par semaine
pendant le stade végétatif, en particulier pendant les périodes de forte ponte de la CLA,
et une fois par semaine ou tous les 15 jours dans les stades ultérieurs.

En Amérique, quelques petits producteurs rapportent avoir utilisé de la cendre, du sable,


de la sciure ou de la terre dans les verticilles pour lutter contre les larves de la CLA. La
cendre, le sable et la sciure peuvent dessécher les jeunes larves. Et la terre peut contenir

15
des nématodes entomopathogènes, le virus de la polyédrose nucléaire (VPN) ou des
bactéries (comme Bacillus sp.) qui peuvent tuer les larves de la CLA.

Des petits producteurs de maïs en Amérique Centrale et des agriculteurs en Afrique


déclarent également utiliser de la chaux, du sel, de l’huile et du savon comme moyens de
lutte. La chaux et la cendre sont très alcalines. Ils utilisent également des pesticides
botaniques locaux (neem, piment, plantes locales) et certains agriculteurs font part de leur
réussite.

6.1.4.5 Luttes biologiques :

Comme le ravageur est nouveau en Afrique, plus particulièrement pour Madagascar, les
ennemis naturels sont encore rares, même si certaines espèces locales semblent être en
mesure de se nourrir de CLA et d’en réduire la population. Par contre, en Amérique où la
chenille est originaire, elle a de nombreux « ennemis naturels » ou « amis des agriculteurs
» d’origine naturelle. Ces agents de lutte biologique sont des organismes qui se
nourrissent de la CLA.

Les agents de lutte biologique incluent ce qui suit : 1) parasitoïdes, qui sont des insectes
avec un stade adulte non fixé et un stade larvaire qui parasite un autre insecte ; 2) insectes
prédateurs et acariens, qui mangent leur proie et 3) parasites et pathogènes microbiens,
comme les nématodes, les champignons, les bactéries, les virus et les protozoaires qui
provoquent des infections mortelles.

➢ Les parasitoïdes :

Les parasitoïdes sont des organismes dont les adultes pondent des œufs à l’intérieur ou
attachés à un organisme hôte unique. Pour leur développement, les larves qui en résultent
se nourrissent sur les tissus de l’hôte jusqu’à ce qu’elles atteignent leur taille maximale et
se transforment en pupe. Les larves des parasitoïdes tuent toujours leur hôte comme
résultat de leur développement. La majorité des parasitoïdes connus pour être associés à
la CLA sont les guêpes et, moins fréquemment, les mouches.

Exemple : - Telenomus remus Nixon (Hymenoptera : Platygastridae)

- Chelonus insularis Cresson (Hymenoptera : Braconidae)


- Trichogramma spp. (Hymenoptera : Trichogrammatidae)
- Mouches parasitoïdes : Archytas, Winthemia and Lespesia (Diptera :
Tachinidae)

16
➢ Les prédateurs :

Dans cette catégorie, il existe des ennemis naturels qui tuent un ou plusieurs individus de
la CLA au cours de leur vie, soit des larves, soit des adultes. Dans ce cas, les œufs, les
chenilles, les pupes et les CLA adultes sont considérés comme des proies. Les prédateurs
sont essentiellement des insectes. Il peut s’agir des fourmis, des coccinelles (ex :
Coleomegilla maculata DeGeer), des coléoptères terrestres (ex : Calosoma granulatum),
des araignées, … Les oiseaux et les chauves-souris peuvent aussi être des prédateurs pour
la CLA.

➢ Les entomopathogènes :

Les agents pathogènes (micro-organismes qui peuvent provoquer des maladies) sont
partout. Dans l’agriculture, les pathogènes des plantes (par ex. champignons, bactéries,
virus, nématodes) affectent les végétaux et réduisent le rendement ou la qualité. Très
importants également, mais moins perçus par les agriculteurs, les entomopathogènes.

La chenille légionnaire d’automne est affectée naturellement par différents types d’agents
pathogènes :

- Virus, en particulier virus de la polyédrose nucléaire comme le Spodoptera


Frugiperda Multicapsid Nucleopolyhedrovirus.
- Champignons, en particulier : Metarhizium anisopliae, Metarhizium riley, et
Beauveria bassiana
- Bactéries, comme la Bacillus thuringiensis (Bt)
- Nématodes
- Protozoaires

Les larves de la CLA tuées naturellement par les virus et les champignons sont facilement
identifiés sur le terrain. Les larves tuées par le virus deviennent molles et beaucoup
pendent des feuilles, en laissant suinter éventuellement des particules viroïdes et des
fluides. Les larves tuées par les champignons deviennent rigides et semblent « gelées »
sur les feuilles, devenant éventuellement blanches ou vert clair lorsque les spores
fongiques arrivent à maturité

6.1.4.6 Luttes chimiques :

Aujourd’hui, les moyens de lutte disponibles sont essentiellement chimiques. Toutefois,


la CLA présente une grande faculté d’adaptation aux produits utilisés. Il est difficile de
lutter contre cette espèce invasive.

17
Les insecticides utilisés sont l’Alpha cyperméthrine (FASTAC), le Bacillus thuringiensis
var Kurstaki (DIPL DF) et le Chlorpyriphos, …

6.2 Catastrophes naturelles

6.2.1 Aléas climatiques :

Madagascar est particulièrement vulnérable aux aléas climatiques. Trois à quatre


cyclones par an traversent le pays chaque année avec comme porte d’entrée la côte Est,
comme les cyclones Enawo en 2017 et Ava et Eliakim en 2018, mais parfois aussi la côte
Ouest (FAO, 2018b). Les cyclones s’accompagnent souvent de pluies torrentielles
provoquant d’importantes inondations et des dégâts à l’agriculture.

Dans la partie Sud, la sévérité des sécheresses perturbera également les pratiques
agricoles. Dans cette région, d’une manière cyclique, les cultures pluviales sont affectées
par la venue tardive des pluies, leur répartition irrégulière ou la faiblesse des
précipitations. Les cultures de maïs, qui demandent beaucoup d’eau ne sont donc pas
favorisés par le climat (ASCONIT, 2011).

6.2.2 Invasions acridiennes :

La dernière invasion acridienne a eu lieu en 2013 et a provoqué des dégâts considérables.


Actuellement, la situation acridienne est maitrisée. 95% des populations acridiennes sont
solitaires et la zone acridienne ne présente plus que 35 000 ha pour Madagascar (MINAE,
2018). Mais en conditions favorables pour leur développement, ces acridiens pourraient
faire des ravages sur les cultures, et notamment sur le maïs.

Les adultes de Criquet migrateur peuvent se multiplier rapidement et former des groupes
et des essaims très mobiles. En fonction de sa taille et de sa densité, un essaim de criquets
peut consommer jusqu’à 100 000 tonnes de végétation verte par jour, y compris des
cultures (BAD, 2013). Les principales victimes sont les cultures de riz et les cultures de
maïs.

6.3 Concurrence avec les grands producteurs en Afrique Australe

La présence des grands producteurs de maïs comme l’Afrique du Sud, le Mozambique et


le Zimbabwe constitue une menace pour la filière maïs à Madagascar. En effet, cela
entraine de la concurrence sur le marché (plus précisément sur la satisfaction des
demandes des îles voisines). Néanmoins, Madagascar est avantageux grâce à la proximité
qui diminue les frais de transports.

18
7. RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER LA FILIERE MAÏS

7.1.Au niveau de la production

Pour augmenter le rendement et la production, les paysans devraient améliorer leurs


techniques de production. Pour cela, il faut considérer les trois facteurs suivants :

➢ Intrants agricoles

Les intrants jouent un rôle important dans l’augmentation de la production de maïs.


L’utilisation des semences de base de bonnes qualités et homogènes garantit la qualité
des produits et permet l’augmentation du rendement. Une politique de sensibilisation et
de diffusion de ces semences améliorées devra être entamée pour un meilleur rendement.

Le faible revenu des agriculteurs ne leurs permet pas d’acheter et d’utiliser des engrais.
Il faut chercher des fournisseurs qui offrent les intrants les moins chers qui convient au
budget des ménages agricoles. La vulgarisation du compost serait avantageuse vu la rareté
des fumiers organiques et le prix élevés des engrais chimiques. Son utilisation serait
d’autant plus bénéfique pour les producteurs que pour l’environnement.

➢ Matériels agricoles

Pour faciliter les travaux du sol et pour augmenter la surface cultivée, les paysans ont
besoins de matériels agricoles. La création d’atelier de fabrication de matériel ou
l’implantation des entreprises prestataires de services public ou privée est à prendre en
considération et peut être profitable pour les producteurs. Et si les producteurs ne
disposent pas assez de fond pour l’achat de ces matériels, la mise en place d’un système
de crédit d’achat de petits matériels agricoles, tant en matière de transport que sur les
matériels de labour est nécessaire.

➢ Mode de conservation et de séchage

La protection des stocks est une opération incontournable à laquelle tout producteur se
doit d’apporter pour éviter ou limiter les pertes de récoltes. Il faudrait donc informer et
former les paysans sur les techniques de stockages pour éviter des pertes importantes.
C’est donc primordial pour éviter au maximum la détérioration de la production et assurer
une bonne qualité.

7.2.Au niveau de la commercialisation

Afin d’améliorer la commercialisation des produits, il faut :

➢ Produire des maïs de bonnes qualités qui remplissent les normes exigées sur le
marché.

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➢ Favoriser la rencontre entre les acheteurs potentiels de maïs et les producteurs
pour qu’il y ait un échange d’information ou mise en relation pour un accord
éventuel de contrat de production.
➢ Améliorer les réseaux d’infrastructure routière et des pistes routières pour faciliter
l’écoulement des produits dans les zones productrices et ainsi réduire les coûts
liés aux transports.

8. CONCLUSION

Le maïs est une culture vivrière très importante à Madagascar. Il est essentiellement
destiné à l’alimentation humaine surtout lors des périodes de soudure mais peut aussi
servir pour l’alimentation animale ou encore la fabrication des produits agro-alimentaire
tels que la bière. De nos jours, la demande est très élevée et l’offre locale n’arrive pas à
les satisfaire. Madagascar est donc obligé d’importer.

Bien que la surface cultivée en maïs soit élevée et qu’il est présent sur toutes les régions
de la grande île, la production reste faible. La technique traditionnelle adoptée par la
majorité des paysans ne permet pas d’avoir des bons rendements par rapport à la surface.
Il y a également les pertes causées par les maladies et les ravageurs sont considérables.
La plus récente est la chenille légionnaire d’automne. De plus, les récoltes sont attaquées
par d’autres ravageurs, diminuant la qualité du produit et la quantité pour
l’autoconsommation ou pour la vente.

Plusieurs opportunités se présentent sur la filière maïs. Le développement de l’élevage


avicole et porcin fait croitre la demande de provende et donc du maïs. La demande des
îles voisines comme La Réunion est élevée et Madagascar bénéficie de la proximité par
rapport à d’autres pays exportateurs. Et la demande internationale n’est pas encore
satisfaite.

20
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

➢ ASCONIT Consultant, 2011. « Madagascar : Etude de vulnérabilité aux


changements climatiques - évaluation qualitative »
➢ APPERT Jean et DEUSE Jacque, « Insectes nuisibles aux cultures vivrières et
maraîchères »
➢ Banque Africaine de Développement, 2013. « Madagascar - proposition visant
l’octroi d’une aide humanitaire d’urgence de 1 000 000,00 usd au titre de don en
appui au programme d’urgence en faveur de la population victime de l’invasion
acridienne dans le Sud et Sud-Ouest de Madagascar »
➢ Banque Mondiale, 2011. "Marchés agricoles à Madagascar : contraintes et
opportunités"
➢ Famine Early Warning Systems Network, 2017. « Perspectives de l’offre et du
marché : Madagascar »
➢ FARE Yohann Charles, 2004. « Expérimentations agronomiques et
compréhension des systèmes de production paysanne en vue du développement
de la culture du maïs dans la région d'Ambohidratrimo »
➢ FIDA, 2017. "Programme de développement des filières agricoles inclusives
(DEFIS)- Rapport finale"
➢ FOFIFA, 1990. « Bilan de la recherche agricole à Madagascar »
➢ Food and Agricultural Organisation, 2018. « Gestion intégrée de la chenille
légionnaire d’automne sur le maïs » -a
➢ Food and Agricultural Organisation, 2018. « Mission FAO/PAM d’évaluation des
récoltes et de la sécurité alimentaire à Madagascar » -b
➢ RANDRIANARISON Lalaina, FRITZ Steffen, BIANCALANI Ricardo,
PFEIFFER Hermann, LABASTE Patrick, RAMBELOSON Valérie, DEFAUX
Vincent, et RAKOTOMANJAKA José, 2016. « Agriculture et développement
rural à Madagascar »
➢ ESCALANTE-TEN HOOPEN Maybelline & MAÏGA Abdou, 2012 « Production
et transformation du maïs »
➢ MINAE, 2018. Revue MAHOMBY 4
➢ Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche et ANCOS, 2017.
« Catalogue national des espèces et variété cultivées »
➢ Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, 2004. « Filières de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, et Actions du Ministère de l'Agriculture,
de l'Elevage et de la Pêche : filière maïs »
➢ Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, 2009. « Madagascar :
deuxième rapport national sur l’état des ressources phylogénétiques pour
l’alimentation et l’agriculture »
➢ Ministère des Travaux Publics, des Transports et de l’Aménagement du Territoire,
2003. « Madagascar : Plan National Transports 2020 »
➢ Programme de soutien aux pôles de microentreprises rurales et aux économies
régionales (PROSPERER), 2012. « La contractualisation comme moyen d’aider
les petits producteurs à améliorer le prix de vente de leurs produits au sein des
filières maïs et manioc »
➢ RAMAMBASOA Tanjona Tolojanahary, PENOT Eric et RAHAINGOALISOA
Tiana, 2008. « Amélioration du système de commercialisation et développement
de la filière maïs : cas de la fédération MIRAY, zone rive est district
d’Ambatondrazaka région Alaotra Mangoro »
➢ RASOLOFO-RAZAFINDRAMANDA et RALIARISON Victor Aimé, 1976.
« Les maladies de cultures à Madagascar »
➢ ROMERO Sigfrido et KREBS Viola, 2012. « Les meilleures méthodes de
production biologique appliquées aux cultures vivrières et marchandes »

WEBOGRAPHIE :

Midi Madagasikara, 2019 www.midi-madagasikara.mg/economie/2019/02/04/tozzi-


green-pionnier-de-la-revolution-agricole-dans-le-sud/
ANNEXES
1.Variété de maïs

Dénomination Année Obtenteur Mainteneur Zone Intérêt


d’obtention d’adaptation
MEVA 1979 FOFIFA FOFIFA Altitude Tolérante à
supérieure à l’acidité
1000 m des sols
IRAT 200 1984 FOFIFA / FOFIFA Altitude Précocité
CIRAD inférieure à
950 m
VOLASOA 1985 FOFIFA FOFIFA Altitude Bonne
comprise couverture
entre 800 à de spathe
500 m
BAKOLY 1986 FOFIFA FOFIFA Altitude Précocité
inférieure à
500 m
Source : MPAE-ANCOS 2017
2.Production de maïs par région de 2005 à 2015 (unité en tonne)

Régions 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Analamanga 9 450 9 900 10 290 13 420 11 268 10 705 8 564 8 536 9 134 9 105 9 594
Vakinakaratra 78 034 78 060 92 080 110 780 130 531 81 344 65 075 64 907 77 888 78 602 63 665
Itasy 43 748 44 010 51 620 62 110 45 012 45 012 50 960 52 990 57 229 60 093 50 218
Bongolava 14 779 14 870 17 440 20 980 15 786 15 786 20 521 22 007 27 508 23 894 15 017
Haute Matsiatra 22 664 22 560 24 860 29 580 26 578 25 249 25 249 25 820 24 529 26 623 31 948
Amoron'i Mania 17 242 17 390 19 160 22 800 20 865 19 822 19 822 20 368 24 442 22 533 15 993
Vatovavy 1 930 1 880 2 070 2 465 2 102 2 166 1 516 1 478 1 256 1 225 942
Fitovinany
Ihorombe 4 262 4 230 4 660 5 550 5 097 4 905 4 415 4 463 3 459 3 497 4 925
Atsimo Atsinanana 490 470 520 620 751 874 968 1 088 794 892 901
Atsinanana 6 205 6 240 5 950 7 080 6 730 7 403 5 734 5 709 5 373 5 350 5 885
Analanjirofo 1 578 1 590 1 510 1 800 2 054 2 260 1 356 1 354 1 311 1 377 1 253
Alaotra Mangoro 6 945 6 980 6 660 7 925 9 532 10 319 6 116 6 144 6 145 6 173 4 833
Boeni 25 551 26 330 30 570 36 370 29 072 31 702 31 702 33 134 19 880 30 523 48 079
Sofia 19 205 19 790 22 970 27 340 23 319 23 319 13 282 12 848 3 212 3 107 3 442
Betsiboka 12 379 12 755 14 810 17 620 15 202 16 722 18 239 19 561 27 385 29 369 27 901
Melaky 5 835 6 010 6 980 8 310 7 592 8 115 6 492 6 670 7 337 5 499 6 637
Atsimo Andrefana 65 466 66 040 77 410 92 120 56 303 45 043 76 572 82 726 20 681 7 367 5 374
Androy 20 998 21 180 24 830 29 550 22 519 18 015 27 094 29 068 18 894 11 641 4 201
Anosy 6 742 6 800 7 970 9 490 9 320 7 619 11 347 12 596 8 817 9 787 1 670
Menabe 18 277 18 440 21 610 25 720 23 282 23 355 21 019 21 647 20 738 15 263 11 284
Diana 6 726 6 790 6 940 8 260 7 876 8 664 9 530 10 126 8 891 9 447 11 759
Sava 2 396 2 420 2 475 2 945 2 801 3 517 3 736 4 707 4 341 4 807 3 846
Total général 390 902 394 735 453 385 542 835 473 592 411 913 429 310 447 948 379 246 366 174 329 367
Source : Statistique Agricole 2018
3. Chenille Légionnaire d’Automne

Larve
Oeufs

Nymphe Adulte

Source : FAO, 2018 a

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