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Vie quotidienne
FAVORISER la communication
,
et PREVENIR les troubles
du langage
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EYROLLES
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EYROLLES PRATIQUE
Vie quotidienne
Des auteurs spécialistes • Des repères concrets • Des exercices à faire à la maison
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J AIDE MON ENFANT
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A BIEN PARLER
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Caroline Bouilhol
Estelle Duchaussoy
Marion Ribeyre
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A BIEN PARLER
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EYROLLES
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Groupe Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
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0.
0 En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire intégralement ou partiel-
u
lement le présent ouvrage, sur quelque support que ce soit, sans autorisation de l'éditeur ou du
Centre français d'exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Pour qui? ........................................ . .............. 9
Pourquoi? .................. . ................... .. .............. 9
Comment lire ce livre? .......................... . . . .. .......... 10
.................... . 13
~
0._
L'essentiel à retenir .... . .. . .. . ... . ..... . ...... . .. . .. . ... .. . . .. .37
»
w
(j)
Q
Chapitre 3 Le rôle de l'adulte ................ .. . ............ 39
:J
e
C) La relation. t erreau de la communication et du langage .. . ..... 40
<9
Un cadre bienveillant : les encouragements . . .. . . . ... ..... . . . . 40
Verbaliser pour l'enfant ...... .. ... . ... .... ... . .......... 42
Faites- vous confiance! . .. . ........ . .. .............. . .... 42
Le bon équil ibre dans l'accompagnement ...................... 43
Attentes et mode de vie . ................... . ............. 44
L 'erreur est humaine . .. .. .......... . ..... .. .......... .. . 45
Des temps de « respiration » ... . . .. ... .. . . . . . . . . . . . . . .. ... 47
Le jeu : un support (presque) sans limites ! ................... 48
Le tuteur. guide et protection ......... . ....... . . .. . ... .. ....... 50
R assurer n'est pas brider . ... .. . .. . . . ..... . .... . . .. . ... ... 50
Les limites .. . ..... .. ................................. 5 6
L'essentiel à retenir .. . ................... . ..... . ............... 59
ë5
Développement classique: quelques repères .................. 79
L.
>-
w D e 24 mois à 3 ans . . . . ... .. .... . .... .. . . .. .. ..... .. .... 79
l.{)
.--i D e 3 à 4 ans . ..... . ..... . ... . . . ................. . ..... 80
0
N
@
Aider mon enfant à chaque âge ............. ..... ..... . .. .... .. 81
...... À partir de 2 ans ...................................... 82
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Ol
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>- Entre 3 et 4 ans . . . .. .. ... ... . . . .... ... .... . ... . . .. ... . 85
0.
u
0 L'essent iel à retenir ..... . .. . ..... . ... . ......... . .. . ... .. .... . .. 87
Sommaire 1 7
Le bégaiement: un cas particulier .............. ... ....... 137
Les perturbations du langage ........ . ... . .. ... ...... ........ 139
Troubles touchant le lexique .. ........................... 139
Troubles touchant la syntaxe.. .............. . ....... . .... 141
Conséquences et conduite à tenir . ..... . ..... .. ............ 142
Les perturbations de la communication ..... .. .... . .... . ..... 143
Typologie ........... .. ... . .. . ... . ................... 143
L es troubles de la sphère autistique . . . . ... . . .. . .... . ... . ... 144
L'essentiel à retenir . .. .. . . . ....... .. .... . ....... . ...... . .... . 147
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Pour qui?
Ce livre s'adresse en premier lieu aux parents en demande de
repères concrets, d'outils pratiques et d'idées concernant le déve-
loppement du langage de leur enfant. Le langage et la commu-
nication sont d'importants vecteurs de transmission culturelle,
émotionnelle, etc. Du fait de leur présence constante aux côtés de
leur enfant, ce sont les parents qui ont la plus grande influence sur
lui. Toute l'attention qu'ils porteront au langage et à la communi-
cation jouera donc un rôle important.
Ce livre sera aussi une mine d 'informations pour les professionnels
de la petite enfance (personnel de crèches, assistantes maternelles)
et de l'enfance, notamment pour les enseignants de maternelle.
Par le biais d'une stimulation linguistique ciblée et adaptée, ils
peuvent en effet « égaliser » les niveaux de langue et de communi-
cation afin de donner à tous les enfants, qui ne bénéficient pas tous
(/)
du même bain de langage, des chances égales d'intégration sociale
<!)
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et dans la poursuite de la scolarité.
L.
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Pourquoi?
Ol
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>-
0. Nous souhaitons avec ce livre encourager les parents à prendre
0
u une part active au développement du langage de leur enfant. Leur
rôle est actuellement en pleine redéfinition. Trouver sa place, son
style éducatif, les valeurs que l'on souhaite transmettre, tout cela
paraît aujourd'hui compliqué par une multitude d'approches et de
conseils contradictoires. Loin de les culpabiliser dans une norme
éducative, nous souhaitons aussi leur montrer qu'il n'est nul besoin
d'être fortuné, de gâter son enfant en lui offrant les meilleurs
jouets pour enrichir son existence.
Dans notre pratique professionnelle, nous donnons régulièrement
des conseils pour favoriser 1' émergence d'une communication
complice et fluide dans la relation parents-enfants et ainsi l'acqui-
sition du langage. Nous voyons aussi des parents et des enseignants
s'interroger sur ce qui est attendu à tel âge, se demander si l'enfant
se développe bien selon une certaine norme. C'est pour répondre
à ces questionnements et à bien d'autres que nous avons décidé
de mettre au service du plus grand nombre notre expérience, nos
connaissances et des repères développementaux sur l'apprentissage
du langage.
Un enfant développe son langage en pratiquant, en entendant et
en communiquant par une série de tâtonnements, selon le procédé
« essai-erreur ». L'erreur fait partie du développement normal
de tout être humain. Cet ouvrage a donc également pour but de
tranquilliser les parents sur les petites erreurs classiques fréquem-
ment rencontrées, tout en leur indiquant quand se tourner vers un
professionnel en cas de difficulté.
(/)
Comment lire ce livre?
<!)
ë5
L.
>-
w
Loin de présenter une norme éducative infaillible ou un mode
l.{)
.--i d'emploi, ce livre transmet un état d'esprit, un lien, une vision de
0
N
la communication parents-enfants. Chaque tranche d'âge de la
@
......
..c petite enfance y est recensée avec des conseils précieux et simples
Ol
ï::::
>-
pour un lien linguistique fluide et aisé. Les parents peuvent le lire
0.
u
0 avant la naissance de leur premier enfant, pour être rassurés en
découvrant qu'on peut communiquer pleinement avec lui à tout
âge. Ils peuvent aussi le lire et s'y référer à chaque étape et à chaque
âge de son développement.
Avant - propos 1 11
de l'observation pour guider au mieux l'enfant en fonction de sa
progression. Nous pensons qu'un accompagnement réussi passe
par l'échange et le réajustement permanent de l'éducateur en fonc-
tion de l'évolution de l'enfant et des retours de ses parents sur
son quotidien, plutôt que par l'application de recettes toutes faites
qui ne fonctionneront pas sur tous les enfants, ou pas au même
moment.
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PREPARER LE TERRAIN
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CHAPITRE 1
LANGAGE ET
COMMUNICATION
Au programme
• La communication
• Le langage
• L'essentiel à retenir
La communication
Transmettre et entrer en relation
Lorsque nous communiquons, nous souhaitons transmettre une
information, une émotion ou une pensée à une autre personne. La
communication se fait donc avec une intention en tête.
Lors de sa naissance, le bébé marque son entrée dans le monde de
(/)
<!)
manière tonitruante : il crie. Il ne s'agit pas de communication à
ë5
L.
>-
w proprement parler, car il n'a pas encore la volonté de transmettre
l.{)
.--i quoi que ce soit par ce cri. En revanche, au cours de son dévelop-
0
N
@
pement, le bébé se rend rapidement compte qu'il peut véhiculer
...... des messages par des cris ou des sons. Il entre donc en communi-
..c
Ol
ï::::
>- cation avec son entourage. Un cri peut exprimer la faim, la frus-
0.
u
0
tration, la fatigue, etc. L'enfant agit ainsi sur son entourage, qui
essaie de décoder son message.
Très vite, la communication mère-enfant s'enrichit de regards,
de gestes, par le toucher, l'odorat, la voix, etc. Tous les instants
complices autour du bain, par exemple, les petites chansons et
les caresses des parents, sont une forme de communication avec
leur enfant. La communication verbale de l'enfant s'établit et se
complexifie au cours de sa croissance. Le plaisir d'être en rela-
tion fait donc dès le départ partie intégrante de la communication
parents-enfants.
ë5
L.
>-
De même, cette adéquation entre les mots et les postures ou le ton
w
l.{)
.--i
de la voix nous permet d'interpréter le message. Si votre enfant
0
N prononce la phrase «Ilfait chaud », elle peut avoir une signification
@
...... totalement opposée suivant le ton ou la posture utilisée .
..c
Ol
ï::::
>-
• « Ilfait chaud » peut ainsi être prononcé par votre enfant sur un
0.
u
0 ton interrogatif, la tête dépassant d'une fenêtre de voiture. Vous
lui répondrez alors peut-être : «Non, mets ton bonnet!».
• À l'inverse, « Il fait chaud » prononcé sous une canicule esti-
vale, l'air fatigué, vous incitera probablement à proposer à votre
enfant de prendre la bouteille d'eau située d ans votre sac à main.
(/)
Qyi tutoie-t-on ? Petit à petit, l'enfant apprend ainsi qu'on ne
<!)
ë5
L.
s'adresse pas de la même manière à un copain qu'à un adulte. Il
>-
w apprend aussi les principes de la hiérarchie sociale : les parents,
l.{)
.--i
0 les amis des parents ou les siens, les enseignants, le directeur de
N
@ l'école, etc. Tous ces éléments permettront à l'enfant de devenir un
......
..c
Ol
adulte adapté à la société .
ï::::
>-
0.
0
u
Communiquer: une base pour l'éducation
Il est difficile de parler de la communication dans un ouvrage
qui concerne l'enfant sans aborder un aspect central des relations
Le langage
Définir le langage
Le langage est un ensemble de signes (sons, lettres, mots, gestes,
images ...) que nous structurons d'une certaine manière avec l'idée
de construire un message, généralement porteur de sens.
Il peut servir de support à la pensée (langage intérieur, raison-
nement) comme il peut être l'outil permettant de l'exprimer
(communication). D ans cette optique, selon le linguiste Jakobson,
le langage peut ainsi servir :
• à décrire ce qu'on voit ou ressent: « Quel magnifique paysage!»
• à transmettre une émotion : «j'ai peur ! »
• à donner des consignes : « Brosse-toi les dents ! »
• à reformuler et préciser une idée, avec des expressions telles que
« c'est-à-dire ... » ou « une pelle est un instrument de jardinage.. . »
ë5
L. • à remplir une fonction esthétique, comme dans la poésie.
>-
w
l.{)
.--i
Pour permettre la transmission du message, le langage doit repo-
0
N ser sur un code commun à plusieurs personnes. Ce code commun
@
......
..c
peut s'observer à différentes échelles allant de l'échelle mondiale
Ol
ï:::: (certains signes ou pictogrammes qui ont le même sens partout
>-
0.
0 dans le monde) à l'échelle très restreinte du couple d'interlocu-
u
teurs, qui peut élaborer un code connu d'eux seuls. La notion
de langage dépasse donc très largement celle de la langue et du
langage verbal.
(/)
Le langage est une fonction cognitive supérieure complexe. Son
<!)
ë5
L.
acquisition se déroule sur plusieurs années. Nous avons choisi
>-
w de parler ici de son développement de 0 à 6 ans : c'est la période
l.{)
.--i
0
critique de l'acquisition du langage. C'est pendant cette période
N
@ que 1'enfant construit un socle linguistique qui lui servira de base
......
..c
Ol
par la suite. Toutefois, il faut bien garder à l'esprit qu'au-delà de
ï::::
>-
0.
6 ans, le développement n'est pas achevé : l'enfant poursuit l'enri-
0
u chissement de la base de ses connaissances linguistiques.
Passer du temps avec lui, communiquer avec bon sens et simpli-
cité sont les meilleurs cadeaux que l'on puisse lui faire. Créer ou
recréer un lien qui sera le fil rouge de son existence, transmettre,
L'essentiel à retenir
La communication met en jeu différents phénomènes : le langage,
la posture, les gestes, les regards, le ton de la voix ... Entrer en
communication avec l'autre implique aussi un interlocuteur récep-
tif et bien disposé. En tant que parents, la communication est une
base essentielle pour transmettre vos choix éducatifs. Lorsque
les deux interlocuteurs sont dans une dynamique positive, la
communication devient un plaisir dont découle un sentiment de
complicité.
Le langage est une fonction cognitive complexe, un élément clé
de la communication dont l'apprentissage commence dès le plus
jeune âge. Il constitue un élément social déterminant basé sur des
codes propres à chaque culture.
(/)
<!)
ë5
L.
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u
CHAPITRE 2
A
Au programme
• La croissance
• Communication, développement psychoaffectif et socialisation
• Langage oral et langage écrit
• L'essentiel à retenir
La croissance
Corps et esprit
L'enfance est constituée de changements et de modifications :
(/)
<!)
c'est la croissance dans tous les sens du terme. Le corps de l'enfant
ë5
L.
>-
w évolue, il grandit de manière visible. Son cerveau se développe
l.{)
.--i alors que l'enfant acquiert des fonctions cognitives (compétences
0
N
@
de raisonnement) et des compétences telles que le langage et la
...... communication, le développement sensori-moteur, etc.
..c
Ol
ï::::
>-
0.
Nous l'avons vu pour le langage, l'influence du milieu est grande,
0
u mais c'est vrai aussi pour toutes les autres composantes du déve-
loppement. Tout comme la qualité de la terre, l'ensoleillement et
les températures sont impliqués dans la croissance et la constitu-
tion d'une plante, l'environnement dans lequel évolue l'enfant sera
déterminant.
Le cerveau du bébé naît déjà équipé de plusieurs fonctions
motrices, cognitives ou sensorielles (vue, ouïe, goût, etc.). Il peut
percevoir la lumière, entendre des sons, faire l'expérience de la
douleur. .. Ses premières capacités cérébrales vont s'enrichir de ses
premières expériences de vie, quelles qu'elles soient. Son cerveau
évoluera donc en fonction des stimulations qu'il recevra et de ce
qu'il expérimentera. L'enfant reçoit dès la naissance une quantité
incroyable d'informations, d'expériences, de stimulations. Ainsi,
tout apprentissage, y compris sensoriel ou moteur, permet à son
cerveau de se développer.
ë5
L.
Il serait impossible de lister ici tous les liens existant entre ces
>-
w domaines et d'expliquer de manière exhaustive en quoi le langage
l.{)
.--i
0
influe sur les uns ou les autres ; en voici néanmoins quelques
N
@ exemples pour vous inviter à réfléchir à votre tour en observant
......
..c
Ol
votre enfant à travers ce maillage intérieur et la manière dont il se
ï::::
>-
0.
constitue.
0
u
(/)
En l'absence de langage articulé intelligible chez un enfant,
<!)
Mots perdus
Posez ce livre et imaginez un instant que vous ne puissiez plus vous faire
comprendre avec des mots, plus exprimer vos peurs, vos angoisses, vos peines,
vos JOies, vos envies ...
ë5
maison, qui cherche spontanément à le comprendre ou à devan-
L.
>-
w cer ses besoins. Ces troubles comportementaux se résorbent bien
l.{)
.--i
0
souvent avec l'apparition d'un langage fonctionnel qui permet de
N
@ se faire comprendre.
......
..c
Ol Ce n'est évidemment pas le seul lien entre langage, communica-
ï::::
>-
0. tion et développement psychoaffectif. Mais notre but ici n'est pas
0
u d'être exhaustifs, il est de vous inciter à vous interroger, à observer,
à vous mettre à la place de votre enfant pour considérer ce qui
pourrait vous paraître bénéfique ou néfaste pour lui.
1+1.t.U§i
Pour tout ce qui concerne les sons de la langue constituant nos mots
(l'identification, la classification, la manière d'appréhender leur succession, etc.),
nous parlerons de phonologie ou de système phonologique.
• À associer ce qui est dit implicitement à l'oral (le sens : les rela-
tions entre les mots, l'individualité des mots eux-mêmes en
(/)
tant qu'unités porteuses de sens) à d'autres formes de codage
<!)
ë5
L.
(marqueurs grammaticaux, segmentation, étymologie ...).
>-
w
l.{)
.--i
0
N 141;r.1ma
@
...... Pour tout ce qui concerne le vocabulaire (richesse, organisation, etc.), nous
..c
Ol
ï:::: parlerons de lexique ou de système lexical. De même, pour ce qui concerne la
>-
0.
0 phrase et son organisation, nous parlerons de syntaxe, de système syntaxique,
u
voire de morphosyntaxe.
Réciprocité
Exempl es
Prenons trois exemples fictifs pour vous aider à mieux cerner de
quoi il s'agit ; nous ne pouvons pas, là non plus, être réellement
exhaustifs, et les cas hypothétiques que nous abordons ici ne repré-
sentent pas l'ensemble des manifestations possibles des problèmes
en question. Ils servent uniquement à illustrer l'importance de la
bonne maîtrise des différents domaines du langage oral dans le
développement de l'écrit.
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
l.{)
r!i,t.U§i
.--i
0
N Les différents domaines de développement étant liés, il n'existe que très rarement
@ de faiblesse isolée d'un seul de ces domaines du langage oral.
...... 1
..c
Ol
ï::::
>-
0.
u
0
Phonologie et langage écrit
Parlons tout l'abord de Léo, 7 ans, en fin de CP, qui a beaucoup,
mais beaucoup de mal à relier les bonnes lettres aux sons qu'il
entend. Il en confond beaucoup. Sa mère peste :
Mais il entend très bien, maintenant! Il est allé chez le médecin pour
vérifier, parce que quand il était petit, il n'entendait pas très bien, il
était tout le temps enrhumé. Il était allergique etfaisait des otites, et
nous ne nous en rendions pas toujours compte, il n'avait pas mal. On
s'est aperçu du problème quand on a vu qu'il ne parlait pas bien.
(/)
Exercice 3
<!)
ë5
L.
>- PouB?
w
l.{)
.--i
Essayez une minute de prononcer [pé] et [bé] en alternance et en vous
0
N bouchant le nez. Essayez ensuite de prononcer « poubelle » et « boubelle »
@ en alternance à voix chuchotée. Vous entendez une différence? Pouvez-vous
......
..c mesurer à quel point ces sons peuvent être proches ? Imaginez-vous mainte-
Ol
ï::::
>-
0.
nant que pendant des années, vous avez entendu le monde de cette manière ...
0
u
ui
<!)
ë5
Exercice 4
L.
>-
w
l.{) Pour spécialistes ?
.--i
0
N Pour vous aider à mieux cerner le genre de problème que peut poser un
@ manque de richesse de vocabulaire, voici deux exemples de textes de longueur
......
..c
Ol équivalente. Essayez de vous chronométrer pendant que vous lisez, puis
ï::::
>-
a. demandez-vous ce que vous en avez compris. Vous verrez rapidement la
0
u (/)
différence.
~
0._ Tel était ce dernier fait, qui eut pour résultat de passionner à nouveau
»
w
(j) l'opinion publique. Depuis ce moment, en effet, les sinistres maritimes qui
Q
:J
e n'avaient pas de cause déterminée furent mis sur le compte du monstre. Ce
C)
<9
fantastique animal endossa la responsabilité de tous ces naufrages, dont le
ë5
L.
>-
- Je sais pas ... Pierre ou Paul. ..
w
l.{)
.--i - Dans le groupe de mots« alors qu'il se faufilait», qui est« il» ?
0
N
@ - Pierre, Paul, ou le chat?»
......
..c
Ol
ï::::
Si on demande à Dylan de réécrire ce petit morceau de texte de
>-
0.
0
mémoire avec ses mots, il est tout à fait capable d'écrire quelque
u (/)
~
chose comme ceci :
2»
w
§. Pierre avait perdu son chat et Paul a vu que Pierre, il a perdu son
~ chat. II est allé dans la grange. Il voulait le chercher hier matin mais il
<9
Exercice 5
Texte obscur
Pour vous aider à mieux percevoir le désespoir pouvant saisir Dylan devant
une phrase complexe (et a fortiori devant un texte), voici une citation pour le
moins obscure qui peut poser problème même à un adulte, et pas nécessaire-
ment à cause du vocabulaire employé.
C'est pourquoi on a bien raison de mettre la psychanalyse au chefde
la politique. Et ceci pourrait n'être pas de tout repos pour ce qui de la
politique a fait figure jusqu'ici, si la psychanalyse s'en avérait avertie. Il
suffirait peut-être, on se dit ça sans doute, que de l'écriture nous tirions
un autre parti que de tribune ou de tribunal, pour que sy jouent d'autres
paroles à nous enJaire le tribut.
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
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......
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>-
0.
0
u
CHAPITRE 3
A
LE ROLE DE L'ADULTE
Au programme
(/)
Vous avez la faculté, en utilisant un niveau de langage approprié,
<!)
ë5
des phrases correctes même si elles demeurent simples, d'enrichir
L.
>-
w son vocabulaire, ses phrases et sa façon d'interagir avec son envi-
l.{)
.--i
0
ronnement. L'enfant se construira aussi petit à petit sur d'autres
N
@ modèles, qui moduleront votre influence et feront de lui un être
......
..c
Ol
singulier : grands-parents, enseignants, copains d'école, fratrie
ï::::
>-
0.
plus âgée, héros de livres ou de films, etc.
0
u L'enfant est aussi un être vulnérable, qui a besoin de vous pour
être sécurisé face au monde qu'il découvre, pour être rassuré et
accepter d'y avancer en toute confiance. Tout petit, il ne sait pas
encore gérer ses émotions ni rationaliser, il a besoin de vos mots
et de votre affection pour, à son tour, transformer ses émotions en
mots et en atténuer les effets envahissants ou néfastes. Il a besoin
de vous comme guide.
Vous êtes le jardinier qui préparera le terreau pour aider la graine
à germer, puis à pousser avec les meilleurs nutriments possibles.
Vous êtes aussi le jardinier qui placera un tuteur près de la graine
en germe dès le début, comme soutien contre le vent ou comme
direction à suivre.
Bien entendu, ce livre a pour objet essentiel le développement
du langage, mais le développement de l'enfant est un tout, tout
y est interconnecté, le langage ne fonctionne pas de manière
isolée. Nous aborderons donc dans ce chapitre de nombreux autres
aspects qui évoluent en parallèle et en lien avec celui-ci, ou qui
constituent la mise en place des conditions nécessaires à sa bonne
évolution (aspects éducatifs et relationnels).
ë5
L.
prospérer.
>-
w
l.{)
.--i
0
N
@ Un cadre bienveillant: les encouragements
......
..c
Ol
ï::::
>- Est ime de soi
0.
0
u Grâce à l'amour et au regard bienveillant de ses parents, l'enfant
développe une estime de soi suffisamment juste pour encaisser
petit à petit les frustrations et les déceptions de la vie. C'est aussi
ce qui lui donnera la force de prendre des initiatives, oser, essayer
et devenir autonome.
(/)
<!) Faites-vous confiance!
ë5
L.
>-
w De nombreux jeunes parents ont actuellement tendance à trop
l.{)
.--i
0 intellectualiser et techniciser l'éducation de leur enfant. Cela les
N
@ plonge souvent dans des abîmes de doute, les poussant à remettre
......
..c
Ol
fréquemment en question leurs modèles, parfois de manière radi-
ï::::
>-
0. cale, induisant ainsi une sorte d'instabilité du cadre de l'enfant et
0
u une forme d 'insécurité.
Laissez-vous porter par votre intuition et votre générosité, faites-
vous confiance : il n'existe pas de parents parfaits. Ce que l'enfant
retiendra, ce ne sont pas toutes les m éthodes et modèles techniques
Se mettre à sa hauteur et le regarder dans les yeux afin de capter son regard
(quitte à mettre un genou à terre).
Parler à son enfant en face à face (et non pas dos à dos) dès que c'est possible.
Parler doucement et lentement, articuler.
Faire des phrases courtes et simples quand il est petit.
Être un bon modèle de langage et de communication pour son enfant : utiliser
un vocabulaire et des phrases corrects et variés, être poli et courtois soi-même.
L'exemple de la marche
Lorsque votre enfant apprend à marcher, vous l'accompagnez tout
d'abord en lui tenant les deux mains, puis une seule, et enfin vous
le lâchez pour qu'il prenne son envol. Votre enfant va chuter de
nombreuses fois avant de trouver le bon équilibre et le bon rythme
qui lui permettront de marcher comme les personnes qui l'en-
tourent. Ce sont vos encouragements, votre aide et votre bienveil-
lance qui lui permettent donc de persévérer. C et accompagnement
se fait tout à fait naturellement et sans heurt.
Sur le plan du langage, le mécanisme est le même. Votre enfant
est d'abord bercé par vos paroles avant même qu'il puisse en
prononcer lui-même, et ce sont vos encouragements lors de ses
(/)
<!) premières émissions vocales qui vont l'inciter à continuer d'essayer
ë5
L.
>-
de parler ; plus tard, ce seront vos encouragements sur l'emploi
w
l.{) d'un certain vocabulaire et de certaines structures qui lui permet-
.--i
0
N tront de prendre le risque de complexifier ses propos, même s'ils
@
...... comportent des erreurs .
..c
Ol
ï::::
>- Les répétitions de bruits puis de mots peuvent être comparées au
0.
u
0 moment où l'on tient l'enfant par les deux mains au début de l'ap-
prentissage de la marche. L'expression de sa part d'un mot ou deux
pour une phrase que vous reformulerez correctement pourrait être
assimilée à l'accompagnement en tenant une seule main. Enfin,
ë5
L.
Qiand il commet des erreurs et qu'on lui fournit un modèle plus
>-
w
l.{)
efficace, l'enfant se corrige peu à peu seul et mémorise plus facile-
.--i
0
N
ment ce qu'il a ainsi découvert .
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
0.
Des temps de« respiration»
0
u
Un enfant a besoin d'un équilibre entre moments de qualité passés
avec ses parents et moments solitaires. On l'a vu plus haut: la soli-
tude occasionnelle et l'ennui favorisent la créativité et l'imagina-
tion, qui nourrissent le versant introspectif de votre enfant. Tous
ë5
L.
Tous les jeux de société classiques ont leur intérêt à partir du
>-
w
l.{)
moment où vous y jouez sans que votre enfant en éprouve de
.--i
0
N
contrainte : il doit éprouver du plaisir à partager ce moment avec
@ vous. Un jeu de plateau traditionnel avec un dé sera tout aussi effi-
......
..c
Ol cace pour l'acquisition du dénombrement que des jeux pédago-
ï::::
>-
0. giques qui coûtent parfois plus cher et dont la présentation n'est
0
u pas forcément plus attractive ni le fonctionnement plus amusant.
C'est davantage la présentation que vous ferez des jeux proposés
qui permettra à votre enfant de continuer ses acquisitions. Les
moments de complicité et les fous rires provoqués lors d'une partie
ë5
L.
• lui donner dès le départ une hygiène de vie saine et régulière qui
>-
w
l.{)
deviendra une habitude, un fonctionnement ;
.--i
0
N
• lui permettre, petit à petit, de prendre conscience que sa liberté
@ se construit en lien et en perpétuel chevauchement avec celle
......
..c
Ol
ï::::
d'autrui.
>-
0.
u
0 Ce cadre présente également des avantages pour les parents :
• Vous économiser : une fois les bonnes habitudes prises, vous
éviterez des vociférations répétitives et épuisantes.
ë5
L'éducation nécessite donc de voir au-delà de l'enfance. lnterrogez-
L.
>-
w vous sur les valeurs que vous souhaitez transmettre à long terme
l.{)
.--i
0
à votre enfant: comment souhaitez-vous le voir plus tard en tant
N
@ qu'adolescent ou adulte?
......
..c
Ol Il ne s'agit pas d'envisager une projection de vos propres désirs: tel
ï::::
>-
0. métier, un mariage, de beaux enfants, etc. Votre enfant choisira
0
u sa voie selon ses goûts. Il s'agit d 'imaginer un savoir-être qui lui
servira dans la vie, quelle que soit celle qu'il choisira.
Qyelles sont vos valeurs éducatives ? Écoute ? Empathie ? Loyauté ?
Stabilité émotionnelle ? Relationnel ? Imagination ? Créativité ?
ë5
actes de la personne et la personne elle-même, qui ne se résume
L.
>-
w pas à cela.
l.{)
.--i
0
N
Lorsque vous aimez quelqu'un, vous n'acceptez pas pour autant
@ tout de lui, ou tout pour lui, du moins ne le devriez-vous pas: votre
......
..c
Ol propre volonté a le droit d'exister. De même, vous n'attendez pas
ï::::
>-
0. forcément qu'une personne qui vous aime soit toujours d'accord
0
u avec tout ce que vous dites ou tout ce que vous faites: vous autori-
sez sa volonté propre à exister.
Avec un enfant, il ne devrait pas y avoir de différence. Il est capital
que l'enfant comprenne que votre amour pour lui est intangible,
Abstraction Anticipation
(intégrer mentalement, (s'interroger sur
sa ns les voir, le nombre de convives)
les convives)
Compétences
sollicitées pour
mettre la table
Dénombrement Appariement
(associer à chaque
(compter chaque
assiette un verre
objet mis en place)
et des couverts)
Chapitre 3. Le rô le de l'adulte 1 53
Contraintes sociales
D'un point de vue social, les règles et contraintes s'appliquent
également, puisque vous n'employez pas les mêmes tournures de
phrases selon le contexte et les personnes auxquelles vous vous
adressez.
Pour une même situation, on pourra donc aboutir à deux phrases
différentes :
• Marie rencontre son amie d'enfance dans la rue:« Salut Sophie!
Ça va? Je suis claquée ce matin, j'ai pas dormi de la nuit car j'ai
la crève et du coup, j'ai pas arrêté de tousser! »
• Marie arrive au bureau et rencontre son patron : « Bonjour
monsieur Dupont. Comment allez-vous? Je suis assez fatiguée
ce matin car j'ai peu dormi à cause de mon rhume qui m'a beau-
coup fait tousser cette nuit ... »
De la même manière, vous n'employez pas le même vocabulaire ni
les mêmes structures de phrases lorsque vous écrivez une lettre à
la maîtresse de votre enfant que lorsque vous laissez un petit mot
à votre mari à la maison :
• « Madame Dupré, veuillez excuser Paul pour son absence
d 'hier, il était grippé. Merci de votre compréhension. Bien
cordialement. »
• «Coucou chéri, n'oublie pas d'emmener Paul chez le doc, le rv
est à 14. Bisous. »
(/)
<!)
Ces contraintes sont d 'autant plus frustrantes pour les enfants que
ë5
L.
>-
w
dans les situations d'apprentissage, elles sont la plupart du temps
l.{)
.--i imposées par l'adulte et qu'il ne peut y déroger. Il est donc impor-
0
N
tant dès le plus jeune âge de rinitier à la contrainte par la mise en
@
......
..c
place de règles de vie à la maison, pour qu'il apprenne à gérer ces
Ol
ï::::
>-
obligations et ne se sente pas bridé plus tard.
0.
0
u Un enfant qui n'a pas eu à se plier aux règles de vie familiale aura
plus de mal à accepter de rester assis en classe, de se concentrer sur
un sujet qu'il n'aura pas choisi, et des troubles du comportement
pourront parfois émerger si les contraintes sont vécues comme
trop pesantes.
Favoriser l'autonomie
Accompagner votre enfant, c'est aussi le responsabiliser pour
le rendre autonome en perspective de sa vie future. Il est donc
important de l'associer à la vie collective et de lui permettre de se
sentir utile. Cette ouverture aux autres le fera sortir de l' égocen-
trisme de sa petite enfance et lui permettra d'affiner ses comporte-
ments et son langage en fonction des situations et des personnes.
Il apprendra que ses actes et ses paroles n'ont pas pour but son
unique plaisir, mais celui de l'autre également. Il comprendra aussi
qu'il n'a pas que des droits, mais également des devoirs, ce qui sera
réel tout au long de son existence et lui permettra de mieux appré-
hender dans sa vie d'adulte les règles qui régissent notre société.
À chaque âge ses responsabilités : petit, apprenez-lui à ranger
sa chambre, à trier ses jouets ou encore à ranger ses chaussures
et à mettre ses chaussons quand il rentre à la maison. Plus tard,
investissez-le davantage dans la vie de la maison: faites-lui mettre
la table, apparier les paires de chaussettes et les plier, vider le
lave-vaisselle ...
Toutes ces petites tâches lui permettent de construire sa pensée et
indirectement son langage, mais également de se sentir grandir et
évoluer dans son milieu.
(/)
<!)
Favoriser la corifi,ance en soi
ë5
L.
>-
w
Enfin, la confiance que vous lui accorderez dans tous les petits
l.{)
.--i défis que vous lui proposerez au quotidien l'aidera à grandir (dans
0
N
la mesure de ce qu'il lui est possible d'entreprendre, et sans mettre
@
......
..c en péril sa sécurité : s'habiller tout seul ou aller acheter le journal,
Ol
ï::::
>-
en étant à ses côtés mais en le laissant formuler la demande, par
0.
u
0 exemple). En effet, si votre enfant sent que vous croyez en lui et
que vous l'encouragez, il sera capable de déplacer des montagnes
et de dépasser ses limites. Il se développera dans un climat de
, . , ,, . ,, , . ,
secunte et pourra s epanouu en toute seren1te.
Chapitre 3. Le rô le de l'adulte 1 55
Les limites
ë5
L. Fixez des règles de vie applicables à la maison, indiscutables et
>-
w
l.{) intangibles sur ces éléments essentiels. Ceci formera un cadre
.--i
0
N rassurant et stable pour votre enfant qui, si vous le lui expliquez,
@
...... comprendra aisément que vous vous préoccupez avant tout de lui
..c
Ol
ï::::
et de son bien-être.
>-
0.
0
u
Hurler, crier, vociférer n'a généralement aucun impact. Cela ne fait qu'insensibiliser
votre enfant à votre colère. La violence verbale devient alors une escalade terrible
de la part de parents épuisés, stressés, face à un enfant qui n'écoute pas.
Pour se faire écouter :
• Se mettre à la hauteur de votre enfant, en face de lui.
• Le fixer des yeux pour capter son attention et lui demander de vous regarder.
S'il ne peut pas soutenir votre regard, demandez-lui de vous regarder ne
serait-ce que quelques fractions de seconde.
Si votre enfant ne vous écoute pas car il est pris par son activité, optez pour un
mot simple, court et ferme. Puis, lorsque vous avez son attention, donnez-lui
l'explication assortie à votre interdit.
Accordez l'expression de votre visage, le ton de votre voix et votre regard. Un
« non » ou un « stop » dit sur un ton gentil et souriant ne donnera pas envie
de vous obéir. Entraînez-vous seul(e) face au miroir si nécessaire. Optez pour
un ton de voix ferme, grave plutôt qu'aigu, type colère froide ou grosse voix.
La grosse voix agit y compris sur les bébés, qui stoppent immédiatement leur
activité dangereuse.
Articulez, parlez calmement mais fermement.
S'il s'agit d'une « bêtise » nouvelle, expliquez-lui calmement, en articulant bien
mais fermement, pourquoi c'est interdit. L'explication peut aller du simple« C'est
dangereux » chez un bébé au « C'est dangereux car tu risques de te brûler. Cela
te ferait terriblement mal et nous serions obligés de t'emmener à l'hôpital pour
te faire soigner » pour un plus grand.
Comment trancher
Il existera malgré tout un tas de situations difficiles à trancher, que votre bon sens
vous aidera à résoudre. Faites par exemple appel à votre jugement pour savoir
si vous fixez une limite parce que son comportement d'enfant vous dérange
vous ou parce que son comportement d'enfant peut avoir un impact sur son
développement affectif, physique, intellectuel, etc. Encore une fois : faites-vous
confiance!
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
l.{)
L'essentiel à retenir
.--i
0
N
Une communication détendue et bienveillante, à hauteur de l'en-
@
......
..c fant, est essentielle à un développement harmonieux .
Ol
ï::::
>-
0.
Rappelez-vous, vous êtes son modèle, sa référence. Ce que vous
0
u lui renvoyez de lui-même compte énormément. Petit, il ne peut
pas faire la différence entre ce qui est réel et ce qui provient d 'at-
tentes démesurées et déçues. Il ne peut pas relativiser. Ce que vous
dites de lui est forcément vrai, il peut en être profondément blessé.
Chapitre 3. Le rô le de l'adulte 1 59
Ralentir la cadence pour vous adapter un peu à celle de votre enfant
ne peut qu'être bénéfique, pour lui comme pour vous, d'ailleurs.
Essayer, se tromper, recommencer, parfois se faire aider, puis
recommencer encore, seul, et réussir enfin, est un des mécanismes
clé de tout apprentissage.
Le jeu est un excellent médiateur pour renforcer des notions
acquises au quotidien ou en développer de nouvelles.
Attention de ne pas tomber dans l'écueil de la performance à tout
prix ou dans la contrainte bridant l'imaginaire. Les enfants le
ressentent et le bénéfice final est nul.
Il est indispensable pour l'enfant d'apprendre à accepter les limites
et les contraintes qu'il ne manquera pas de rencontrer dans sa
future vie d'adulte. Fixez-en dans la vie familiale en les expliquant
et en les respectant systématiquement.
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
l.{)
.--i
0
N
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
0.
0
u
DÉVELOPPEMENT
LANGAGIER ET
PSYCHOMOTEUR
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
l.{)
.--i
0
N
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
0.
0
u
(/)
(!)
01...
>-
w
Lf)
,.-i
0
N
@
......
..c
en
ï::::
>-
0.
0
u
CHAPITRE 4
'
DEOA24 MOIS
Au programme
6mois
Dès la naissance, le bébé montre l'envie d'aller vers l'autre, vers sa
mère en particulier au tout début de sa vie.
En effet, il réagit déjà à son environnement et tente de l'explo-
rer, par la vue surtout. Il portera de plus en plus loin le regard
dans l'espace qu'il peut percevoir, avec de plus en plus de précision,
même s'il ne peut encore fixer son attention de manière soutenue.
Tout petit, bébé est acteur dans l'interaction. Il produit des sons,
des pleurs, des sourires, il s'exprime. Ce n'est pas du langage arti-
culé, mais déjà de la communication, que son entourage va petit
à petit apprendre à décrypter et, par ses retours (verbalisation,
imitation principalement), aider à se développer.
•µt§l!(j
Les pleurs du nourrisson sont une forme de communication. Ils peuvent renvoyer
à un besoin physiologique (sommeil, faim, etc.), à une douleur/souffrance (colite,
(/)
<!)
reflux, etc.), à un besoin affectif.
ë5
L.
>-
w Ils sont souvent source de souffrance et d'incompréhension chez les parents,
l.{)
.--i
qui ne savent pas toujours comment réagir. Si les pleurs de votre enfant vous
0
N inquiètent, plutôt que de laisser la situation s'envenimer (votre stress, notamment,
@
...... est communicatif), consultez votre pédiatre qui saura vous orienter.
..c
Ol
ï::::
>-
0.
0
u De 6à 12 mois
À partir de 6 mois, le bébé joint le geste au regard pour explorer le
monde. Il se met en mouvement, attrape, saisit, tape, jette, essaie
d'atteindre l'objet convoité ... En répétant ces gestes, il apprend
De 6 à 8 mois
• La station assise s'autonomise.
• Se retourne facilement du ventre sur le dos.
• S'amuse à faire passer d'une main à l'autre un objet attrapé.
• Apparition du babillage canonique (production de syllabes
simples de type consonne + voyelle comme ba/pu/mi, etc., répé-
tées plusieurs fois).
De 8 à 12 mois
• Commence à rechercher un objet masqué.
• Autour de 8 mois, angoisse de séparation et « peur de l' étran-
ger» : l'enfant reste fréquemment collé aux personnes avec qui
il a des liens affectifs forts (ses parents, en général) et refuse le
(/)
<!) contact des autres.
ë5
L.
>- • Essaie de se relever avec aide et fait ses premiers pas avec soutien.
w
l.{)
.--i • Apparition des gestes de socialisation (coucou, bravo, au revoir,
0
N
envoi d'un baiser. ..).
@
...... • Apparition de la prosodie .
..c
Ol
ï::::
>-
0.
• Préférence pour les consonnes occlusives ou nasales (p, b, t, d,
0
u m ... ).
• Babillage plus varié.
Chapitre 4. De 0 à 24 mois 1 65
Prosodie
De 12 à 24 mois
De 12 à 15 mois
• Marche en tenant la main de quelqu'un.
• Début des premiers vrais mots ayant un sens (principalement
des noms évoquant sa vie quotidienne).
• Comprend les consignes simples.
De 15 à 18 mois
• Marche sans aide.
• Parvient à monter un escalier à quatre pattes.
• Apparition du mot-phrase que l'on comprend grâce au contexte
de l'échange.
De 18 à 24 mois
• Commence à faire du tricycle.
• Devient autonome au moment du repas .
(/) • Parvient à monter et descendre un escalier sans aide.
<!)
ë5
L. • Comprend environ 200 mots.
>-
w
l.{)
.--i
• Passage progressif du mot-phrase aux phrases de 2 ou 3 mots.
0
N • Augmentation rapide du stock lexical en réception et en
@
......
.c
production .
Ol
ï::::
>-
0.
u
0
De grandes découvertes
Avec l'acquisition de la marche, l'exploration du monde devient
plus facile et l'enfant ne se prive pas de multiplier les conquêtes de
nouveaux territoires. Les parents ont l'impression de d evoir avoir
Chapitre 4. De 0 à 24 mois 1 67
apprend en effet essentiellement au contact des adultes et de ses
pairs, d'où l'importance de ces interactions.
Vous trouverez ci-après quelques conseils pratiques. D'une manière
générale, l'éducation est un subtil équilibre entre écoute, empathie
et des attitudes justes, bienveillantes et néanmoins parfois fermes.
DeOà 6 mois
Bébé vient de faire son entrée dans le monde. Il répond encore peu
aux sollicitations, dormant beaucoup. Toutefois, stimuler ses sens
est d'ores et déjà important. Le toucher, le regard, l'odorat, et donc
la communication non verbale, jouent un rôle prépondérant à ce
moment de la vie.
Un nourrisson pleure souvent. C'est sa seule façon de communi-
quer. Petit à petit, il commence à produire quelques sons, à peine
reconnaissables. Il s'éveille, suscitant un émerveillement constant
chez ses parents. À partir de 3 mois, il interagit de manière plus
adaptée avec son environnement.
Bébé a besoin de calme. Il n'est pas utile de l'inonder de« bruits»
environnants, comme la musique ou la télé, sous peine de le rendre
ensuite moins attentif aux bruits pertinents tel que le langage.
Certains enfants vont très vite privilégier une façon de commu-
niquer soit verbale, soit non verbale (regards, sourires, etc.). En
(/)
<!)
l'observant, vous pourrez en profiter pour communiquer avec lui
ë5
L. selon son style propre tout en respectant sa personnalité.
>-
w
l.{)
.--i
Pour approfondir, nous vous proposons quelques idées.
0
N
@
......
..c Les rituels
Ol
ï::::
>-
0. À cet âge en particulier (et après aussi), les petites routines et petits
0
u rituels sont sécurisants (biberon, change, bain, etc.). Ils permettent
à l'enfant de comprendre ce qu'il se passe ou se passera jour après
jour. Profitez-en pour lui expliquer ces activités au fur et à mesure
de leur déroulement. Cela structure le temps de votre enfant. C es
Sourires et regards
Si vous observez ce à quoi votre enfant s'intéresse, ce vers quoi il
dirige son regard, vous trouverez de nombreux sujets de conver-
sation avec lui, même s'il ne vous répond pas encore verbalement.
Le nouveau-né sera par ailleurs probablement attiré par des objets
(jeux, mobiles, etc.) aux couleurs contrastées. En jouant avec ces
mobiles tout en expliquant vos gestes, tout doucement, vous atti-
rez son regard. Vous pouvez ainsi commencer à communiquer en
répondant par des paroles à ses mimiques et ses regards. En inter-
prétant ces derniers, vous instaurez les premiers éléments d'une
certaine complicité.
Chants et berceuses
Les petites chansonnettes sensibilisent le bébé à divers sons.
À cet âge, les comptines les plus simples et les plus dépouillées
conviennent le mieux. Elles sont particulièrement bénéfiques dans
les moments de calme, notamment après le biberon.
Utilisez les petites comptines mimées simples en faisant légère-
ment varier les intonations de votre voix, au moment du change
(/) par exemple. Vous pouvez profiter des grands classiques comme
<!)
ë5
L.
«C'est la bébette qui monte, qui monte, qui monte... »ou bien inventer
>-
w
l.{)
votre propre comptine, simple et avec des mots qui se font écho.
.--i
0 Cela éveillera votre bébé aux différents sons, tantôt aigus tantôt
N
@ graves, et lui procurera une faculté d 'écoute qui lui servira plus
......
..c tard .
Ol
ï::::
>-
0.
0
u
Langage, sons et chansonnettes
Lorsque l'enfant est bébé, on peut s'amuser à imiter ses petits sons
dans un jeu d'écho. Il est toutefois important de ne pas rester dans
Chapitre 4. De 0 à 24 mois 1 69
ce type de communication lorsque l'enfant grandit: ceci est appro-
prié jusqu'à l'âge de 6-8 mois environ.
Lorsqu'on parle à son bébé, l'utilisation d'intonations variées est
stimulante sur les plans auditif et verbal. Attention néanmoins, les
bébés ont souvent peur des « grosses voix ». Il est donc préférable
de demeurer dans le registre chantant.
Éléments familiers
À chaque moment clé de la journée, expliquez-lui l'action en
cours : «je change ta couche, ensuite, on fera . . . » Il est important
de parler à son enfant car votre voix, qu'il percevait déjà in utero,
le rassure. Les paroles que vous lui adresserez lui permettront
également de construire son langage, tout d'abord sur le plan de la
compréhension. Il associera progressivement des mots à des objets
et pourra ainsi comprendre les situations d'échange proposées
(bain, biberons, change, lit ... ).
Vous pouvez aussi interpréter et donner un nom à ses nouvelles
(/)
<!) expériences de vie. De toute façon, tout est nouveau pour lui, y
ë5
L.
>-
compris la faim, la douleur, etc. Lorsque votre bébé pleure de
w
l.{) faim ou de douleur, vous pouvez décrire ce que vous pensez qu'il
.--i
0
N ressent : « Tu as faim ? Papa te prépare un biberon. » « Tu as mal ?
@
...... Maman va chercher ton médicament. » Comme précédemment, la
..c
Ol
ï:::: voix apaise l'enfant, le rassure. Les mots doivent être accompagnés
>-
0.
0 de gestes : caresses, baisers, massages (voir ci-après), sourires . . .
u
Tant d'instants magiques s'offrent à vous : tous les « premiers »
sourires, areuh, etc. De cette manière, votre enfant communique
avec vous. Vous pouvez ajouter du sens à ses réactions en ajoutant
de petites phrases : « Tu souris », « Tu as l'air content », etc. Il intègre
Massages
Les massages sont un moyen parmi d'autres de communication
avec son bébé.
D'une manière générale, il est préférable de masser votre enfant
dans une pièce suffisamment chaude, à un moment calme, éloi-
gné de la télé, et sans trop insister, avec beaucoup de douceur, pas
plus de cinq minutes d'affilée. Votre enfant sera plus disponible à
certains moments que d'autres. De ce fait, inutile de trop ritualiser
dès le début ces temps de massage. Laissez-vous porter par votre
intuition.
Divers ouvrages ou ateliers existent pour approfondir le sujet et
connaître les zones à masser.
'
A partir de 6 mois
Le bébé est plus expressif, il répond à vos sollicitations de manière
variée. Vous commencez à discerner davantage ce qu'il scrute,
observe, suit du regard, etc. Vous percevez de mieux en mieux ses
émotions, ses envies et ses douleurs. La communication est ainsi
facilitée. Votre enfant est plus répondant. De ce fait, vous entrez
(/)
<!)
spontanément dans une forme plus riche de communication.
ë5
L.
>-
w
l.{) Le livre du soir
.--i
0
N
@
À cet âge, vous pouvez commencer à instaurer la petite tradition
...... du livre du soir, avant de dormir. Ce sera un moment de complicité
..c
Ol
ï::::
>- parents-enfant dont vous ne pourrez bientôt plus vous passer.
0.
0
u Pour commencer, nous vous invitons à choisir des livres très
simples, du type « livre-mot », où chaque page ne comporte qu'un
mot et qu'un dessin. En les regardant ensemble, vous pouvez
imiter les bruits des animaux (vache, lion, etc.) ou des véhicules
Chapitre 4. De 0 à 24 mois 1 71
(train, voiture, etc.). Vous pouvez aussi choisir des livres-peluches
ou livres-doudous. Cela permet de toucher les textures et de les
décrire ensemble : « C'est tout doux», «ça gratte».
Il peut aussi être important d'utiliser souvent le même livre pour
que le bébé se l'approprie, qu'il anticipe petit à petit les pages qui
suivent et les réactions qu'elles suscitent (un applaudissement, un
bruit particulier, etc.). Profitez-en pour jouer avec les doigts ou
réciter des comptines faisant participer le corps, pour que votre
enfant s'approprie et explore le sien.
(/)
Phrases simples et courtes
<!)
ë5
L.
>-
Qiand il sera plus grand, vous pourrez complexifier le langage.
w
l.{) Tant qu'il est petit, allez à l'essentiel, sans le noyer dans un flot de
.--i
0
N parole.
@
......
..c
Ol
ï:::: Prendre le temps
>-
0.
0
u Prenez le temps de nommer ce que vous voyez et ce que vous faites
dans les moments clés du quotidien. Ainsi :
• Profitez du bain pour nommer les parties du corps.
• Profitez de l'habillage pour nommer les vêtements.
Chapitre 4. De 0 à 24 mois 1 73
• Profitez des petites balades pour décrire ce que vous voyez.
• Profitez de sautes d'humeur pour nommer les émotions.
N'hésitez pas à nommer occasionnellement les vôtres («Je suis
fatigué(e) ce soir », «Je suis en colère », «Je suis tellement content(e)
de jouer avec toi», etc.).
De 12 à 24 mois
(/)
L'hi st o ire d u so ir, encore et touj o urs ...
<!)
ë5
L. À cet âge, vous pouvez largement faire évoluer la lecture du soir,
>-
w
l.{)
si ce n'est pas déjà fait, vers des petits livres simples, narrant une
.--i
0
N
histoire courte. Vous pouvez commencer avec un livre ne compor-
@
......
tant qu'une phrase et une image par page. Votre enfant, avide
..c
Ol
ï::::
d'histoires, s'intéressera à des récits de plus en plus longs (tout en
>-
0.
0
demeurant dans le registre« pour enfants»). Le commerce regorge
u
de petits livres de la sorte. Les bourses aux jouets permettent de
revendre les anciens jouets et livres et d'en acheter d'autres à bas
prix. Les médiathèques permettent aussi, pour un abonnement
modique, de se fournir en livres.
ë5
modérée est nécessaire au développement de votre enfant. C'est là
L.
>-
w qu'il puisera en lui les ressources lui permettant de devenir auto-
l.{)
.--i
0
nome et d'inventer. Si votre enfant s'ennuie parfois, ne culpabili-
N
@ sez donc pas et profitez-en pour vous reposer.
......
..c
Ol
ï::::
>-
0. Décrire les détails des objets
0
u
Votre enfant devient de plus en plus curieux et interrogateur, il
s'ouvre au monde. Cela vous donne l'occasion de lui expliquer
mille petites choses.
Chapitre 4. De 0 à 24 mois 1 75
Par ailleurs, n'hésitez pas à interpréter verbalement ses gestes
« Tu as faim ? » « Tu veux ouvrir la boîte ? »
Au jardin
ë5
L.
langage avec cette méthode. Le gain langagier apporté par cette méthode aux
>-
w enfants sans trouble du langage n'est donc toujours pas prouvé scientifiquement.
l.{)
.--i
0
Cette approche peut toutefois être bénéfique sous d'autres aspects, favorisant
N
@ une certaine complicité avec son enfant et la communication non verbale plus
...... précoce avec son bébé qui ne parle pas encore. C'est ce bénéfice relationnel que
..c
Ol
ï::::
>-
tendent en revanche à prouver les dernières études. Toutefois, en se centrant
a.
0 très tôt sur la communication verbale et non verbale dans les échanges avec son
u (/)
Chapitre 4. De 0 à 24 mois 1 77
enfant. Nous avons en effet constaté que de nombreux parents signent « bouche
fermée », à savoir avec les gestes seulement. Or, il faut absolument offrir à votre
enfant les deux possibilités : parole et geste. Il choisira celle qu'il préférera selon
son âge. Cela lui permet aussi de bénéficier d'un modèle verbal conséquent pour
développer ensuite le langage.
L'essentiel à retenir
Le développement psychomoteur de l'enfant se fait parallèlement
au développement de son langage, selon des étapes en général
assez simples à identifier à mesure qu'il grandit.
Les progrès se font par répétitions et imitation. L'enfant comprend
progressivement à quoi servent les mots, puis comment les assem-
bler pour former des phrases.
Pour lui venir en aide pendant cette évolution, une communica-
tion, verbale comme non verbale, bienveillante et souriante est
indispensable.
Souvenez-vous que même si votre enfant ne parle pas, il est impor-
tant que vous communiquiez avec lui en lui parlant ou en agissant !
Jeux, petits rituels, lecture, activités communes sont autant de
manières d'aider votre enfant à développer son langage.
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
l.{)
.--i
0
N
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
0.
0
u
Au programme
ë5
L.
>-
w
l.{)
.--i
0
De 24 mois à 3 ans
N
@
......
• Est à l'aise sur un tricycle.
..c
Ol
ï:::: • Réalise ses premiers puzzles (environ 5 pièces).
>-
0.
0 • Commence à s'habiller.
u
• Peut manger proprement et découvre la fourchette.
• Peut ouvrir et fermer un récipient avec un couvercle à vis.
• D escend l'escalier en changeant de pied à chaque marche.
• Parle de lui en utilisant son prénom ou le «je ».
De 3 à 4 ans
• Apprend à faire du vélo sans les petites roues.
• Essaie de boutonner ses vêtements.
• Commence à se brosser les dents tout seul.
• Commence à utiliser les ciseaux pour découper du papier.
• Son langage continue à se constituer et son vocabulaire est de
plus en plus riche et précis (il dispose de 400 à 900 mots pour
s'exprimer).
• Est désormais capable de se nommer et d'utiliser les pronoms
personnels.
• La syntaxe se précise.
• Devient en mesure de donner son âge.
• Les substantifs abstraits apparaissent (couleurs, dimensions ... ).
• Commence à mieux comprendre les mots indiquant des notions
spatiales et temporelles.
(/)
<!)
ë5
L.
Et quand le développement va plus vite?
>-
w
l.{) Si votre enfant est un enfant à haut potentiel intellectuel, c'est peut-être à cette
.--i
0
N
période, notamment à l'entrée à l'école, que vous allez vous rendre compte du
@ décalage avec les autres ou que les enseignants vont le pointer :
......
..c
Ol • Langage très développé, précis, avec notamment une bonne utilisation des
ï::::
>-
0. temps, beaucoup de vocabulaire et des tournures de phrases inhabituelles à
0
u cet âge.
• Manipulation précoce et jubilatoire des nombres, appétence au comptage.
• Questionnements incessants ne se satisfaisant pas d'une réponse évasive
(curiosité insatiable) : c'est quoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
ë5
L.
>-
w
'
A partir de 2 ans
Des histoires du soir plus longues
Votre enfant a largement l'âge d'histoires avec plusieurs phrases
par page pour son rituel du soir. Il arrive fréquemment qu'il
préfère la même histoire, soir après soir, encore et encore, pendant
quelque temps. Cela n'a aucune importance : faites-lui plaisir. La
répétition de mots et de phrases est aussi une source d'apprentis-
sage. Ensuite, petit à petit, proposez la suite ou une autre version
de la même histoire, sans le forcer.
Pas de culpabilisation
Qyand votre enfant s'exprime de manière erronée, redonnez-lui
spontanément la phrase ou le mot correct, mais sans le faire répé-
ter après vous. Essayez de le faire de manière positive.
Par exemple, pour «A vu tature », reformuler : « Oui, tu as vu une
voiture».
Une réaction inadaptée serait par exemple « On dit: j'ai vu une
voiture et pas : a vu tature », remarque culpabilisante.
ë5
L.
>-
w
l.{)
Temps de latence
.--i
0
N Laissez un temps de latence à la fin de vos phrases et de vos ques-
@
......
..c
tions. Ce conseil équilibre le précédent : il n'est bien entendu pas
Ol
ï::::
>-
question de noyer son enfant dans un flot incessant de paroles. Il
0.
u
0 doit trouver sa place dans l'échange et la communication. Ainsi,
si vous attendez un peu et lui en laissez l'occasion après vous être
exprimé, vous donnez à votre enfant une chance de prendre la
parole. Un« trou» dans la communication ne doit pas effrayer, il
ë5
L.
>- Les comptines, toujours les comptines
w
l.{)
.--i
0
Grâce à leurs vertus insoupçonnées, elles font travailler la mémoire
N
@ verbale, l'écoute, et permettent à votre enfant de retenir des
......
..c
Ol
phrases et du vocabulaire en s'amusant. À cet âge, les comptines
ï::::
>-
0.
doivent demeurer simples et répétitives, et permettre de danser
0
u ou de mimer, comme « Sur le pont d'Avignon» ou« Meunier, tu
dors». Associer gestes et chansons permet de capter l'attention, de
faire de la comptine un moment de jeu, et de favoriser éventuelle-
ment un éveil corporel.
Entre 3 et 4 ans
À cet âge, un enfant est déjà ancré dans une certaine autonomie.
Il veut faire de plus en plus de choses tout seul. Cela peut parfois
être synonyme de perte de temps pour ses parents, mais cela est
souvent nécessaire pour que l'enfant ait le temps d'apprendre.
À partir de 3 ans, l'enfant est en mesure de s'exprimer par petites
phrases simples. Il bouge constamment et est très curieux de tout.
« Non » et « pourquoi »
(/)
<!)
(/)
Le gribou ill age
<!)
ë5
L. À cet âge, l'enfant souhaite dessiner. Toutefois, ses dessins
>-
w
l.{)
ressemblent bien souvent à un gribouillage. Il apprend les bases
.--i
0
N
du graphisme (faire glisser un feutre sur une feuille provoque un
@ effet visuel).
......
..c
Ol
ï::::
>-
C'est l'occasion par exemple de jouer avec les noms des couleurs, de
0.
u
0 gribouiller ensemble en dénommant la couleur choisie. La notion
de couleurs est abstraite et parfois longue à mettre en place. Pour
y parvenir, l'enfant doit percevoir petit à petit que le mot« rouge»
peut s'appliquer à la couleur d'un feutre, d 'un vêtement, d'un objet,
d'une voiture. Il ne s'agit pas du nom de l'objet, mais du nom d'une
L'essentiel à retenir
Entre 2 et 4 ans, votre enfant devient de plus en autonome, aussi
bien dans son langage que dans ses mouvements. Vous pouvez
le soutenir en lui proposant des activités adaptées à son âge, en
parlant beaucoup avec lui, et en restant à l'écoute.
(/)
<!) N'oubliez pas cependant de lui laisser du temps pour lui et de
ë5
L.
>- ne pas le submerger d'informations - ses questions sont souvent
w
l.{)
.--i
d'abord destinées à provoquer une réaction, quelle qu'elle soit.
0
N
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
0.
0
u
01...
>-
w
Lf)
,.-i
0
N
@
......
..c
en
ï::::
>-
0.
0
u
CHAPITRE 6
'
DE4A6ANS
Au programme
reperes
De 4 à 5 ans
• Sautille, saute à cloche-pied.
• S'habille et se déshabille.
• Commence à mieux tenir son crayon.
(/)
• Est capable de se moucher seul.
<!)
ë5
L.
• Applique les premiers accords entre le nom et l'adjectif.
>-
w
l.{) • Utilise des mots grossiers.
.--i
0
N • La syntaxe se complexifie avec l'apparition des relatives.
@
......
..c
• Conjugue les verbes aux temps simples .
Ol
ï::::
>-
0.
0
u
De 5 à 6 ans
• Apprend à sauter à pieds joints.
• Sait nouer ses lacets.
• Est capable de se laver seul.
• Connaît les parties de son corps.
• Est en mesure de réciter l'alphabet.
• Pratiquement tout le langage est compris.
• Souhaite apprendre à lire.
• S'intéresse à la signification réelle des mots.
• Complexifie ses phrases.
• Maîtrise mieux les accords des verbes irréguliers.
• Dit son nom, son âge et son adresse.
• Peut expliquer et définir.
• Raconte son propos de façon claire.
• Utilise toutes les notions relatives à l'espace et au temps.
Comment agir?
Soutenir ce besoin d'autonomie, de débrouillardise et de curiosité
est donc crucial. Les éléments présentés ci-après ne sont en aucun
cas des « recettes » à appliquer de manière disciplinée, mais bien
plutôt une vision du développement du langage qui favorise une
certaine ouverture au fonctionnement de l'enfant.
« Bien faire » peut aussi signifier « lâcher la bride » et donc
permettre au parent de souffler (l'enfant exécute les consignes seul,
on le guide à distance, on réadresse la question - voir les points
développés ci-après). « Bien faire », ce n'est pas toujours devancer
au maximum les attentes de son enfant. C'est aussi le laisser se
dépatouiller avec les informations fournies, ses désirs, etc., pour
qu'il mette en action son intelligence et sa créativité. Cette atti-
tude, utile à l'enfant, est aussi plus relaxante pour les parents.
(/)
Il faut se faire violence pour refuser de répondre, par facilité et
<!)
ë5
rapidité, à une demande faite sans effort particulier de leur part.
L.
>-
w Le « hin / hin / » marmonné sucette à la bouche en pointant du
l.{)
.--i
0
doigt la bouteille de jus de fruit n'est plus acceptable depuis belle
N
@ lurette. À cet âge, cela fait longtemps que nous ne « comprenons
......
..c
Ol
plus » le langage purement gestuel de l'enfant (en l'absence de
ï::::
>-
0.
trouble du langage, bien entendu) ... Si l'enfant ne trouve pas le
0
u mot, nous pouvons utiliser la stratégie du choix de deux mots (voir
plus haut, « Qyestions-réponses » et « Si votre enfant parle peu »).
Néanmoins, nos chères têtes blondes sont normalement capables
de formuler une demande claire et précise, de se faire très large-
ment comprendre, malgré un langage encore souvent imparfait.
Chapitre 6. De 4 à 6 ans 1 91
L'apprentissage, un plaisir
Il est important aussi de ne pas céder à l'envie d'interroger
constamment son enfant sous forme de « Et ça, qu'est-ce que
c'est ? » Encore une fois, l'apprentissage du langage n'est pas une
interrogation mais un plaisir partagé de complicité verbale. Les
nouvelles connaissances et notions sont apportées naturellement
dans le quotidien. La curiosité insatiable de votre bambin en est
la garantie.
Enfin, nous n'insisterons jamais assez sur l'importance de la lecture
en commun, en famille, à tous les âges. Le livre, l'image sont des
moyens d'approcher des idées, animaux, connaissances extérieures
au quotidien de l'enfant. C'est aussi un moment privilégié pour
communiquer en toute complicité. Le livre permet par ailleurs à
l'enfant de se familiariser avec le langage écrit. Dans une culture
d'expression française, l'oral et l'écrit se formulent de façon très
distincte : on n'écrit pas comme on parle. Cette compétence de
1' écrit (savoir raconter une histoire comme on la raconte dans les
livres, savoir distinguer les registres de langage, savoir adapter son
discours à son interlocuteur, à la situation) l'aidera ensuite dans sa
scolarité.
Facteurs favorisants
(/)
L'autonomie
<!)
ë5
L.
>-
Le besoin d'une autonomie toujours plus grande favorise le déve-
w
l.{) loppement du langage.
.--i
0
N
@
...... Des consignes simples
..c
Ol
ï::::
>- On peut donner à l'enfant de petites consignes orales qu'il exécu-
0.
u
0
tera seul. Ainsi, il devra se fier à sa compréhension du langage
pour les suivre, devra prêter attention, écouter et comprendre. Plus
l'enfant est jeune, plus il est préférable de s'en tenir à des consignes
brèves : un seul élément(« Va chercher tes chaussures là-bas » énoncé
à l'enfant de 3 ans deviendra « Va chercher t es chaussures, mets-les, et
Un guidage à distance
Lorsque votre enfant cherche un objet situé à sa portée ou dans
son champ de vision, il est dorénavant possible de commencer à lui
donner dans un premier temps de petites indications à distance.
Cela l'aide à prendre conscience des notions spatiales basiques
(sur, sous, dans, devant, derrière) puis complexes (entre ... et, à
côté de, au milieu de, à gauche, à droite, etc.).
Par exemple : « La voiture est sous la chaise. » « La balle est sous le
canapé. » « La poupée est entre le fauteuil et la télé. »
Lorsque l'enfant est encore petit, on peut le guider en lui donnant
l'objet tout en précisant par une petite phrase sa position. On peut
ensuite ajouter seulement un geste démonstratif à la phrase. Puis,
lorsque certaines notions sont comprises, on ne donne plus les
indications qu'oralement (sur/sous, devant/derrière, à côté de, en
haut/bas puis, vers 5 ans, à droite/gauche).
Retourner la question
Parfois, lorsque l'enfant pose une question sur un domaine qu'il
affectionne, il peut être intéressant de lui renvoyer la question :
(/)
«Et toi, qu'en dis-tu ? » pour favoriser une pensée autonome. Cette
<!)
ë5
L.
attitude ne peut être utilisée que sur des questions dont on sait
>-
w que l'enfant connaît pertinemment la réponse ou est capable de
l.{)
.--i
0
la trouver, à son niveau. Il s'agit souvent de choses dont on a déjà
N
@ discuté maintes fois ; il est alors temps de le renvoyer à sa capacité
......
..c
Ol
à intégrer ce qu'on lui a transmis ou ce qu'il en retient.
ï::::
>-
0.
0
u
Chapitre 6. De 4 à 6 ans 1 93
La soif de découverte du monde
ë5
L. Le rôle de l'école
>-
w
l.{)
.--i
Nous constatons dans notre pratique un manque de plus en plus
0
N important de connaissances de base du monde environnant chez
@
......
..c
des enfants normalement en âge de les posséder. Qyelle est la
Ol
ï::::
>-
différence entre une araignée et une fourmi ? Un lapin a-t-il des
0.
u
0 plumes ? Les bananes poussent-elles au supermarché ? Trouve-
t-on des éléphants dans nos forêts ? L e sanglier est-il un animal
exotique ? Toutes ces questions sont aujourd'hui souvent difficiles
pour des enfants de 7 à 10 ans. Les objectifs scolaires de mater-
nelle sont liés au langage écrit (écriture des lettres, des prénoms,
Chapitre 6. De 4 à 6 ans 1 95
chance de les construire à travers de petites discussions simples.
Petit à petit, on peut demander à l'enfant de relater une expé-
rience simple et courte qui vient de se produire, puis de raconter
des événements de plus en plus éloignés dans le temps au temps
approprié (passé versus présent). Les erreurs de conjugaison sont
encore fréquentes et normales à cet âge («j'ai prendu », «j'ai buvé »,
par exemple). Il suffit pour le parent de redonner la forme correcte
sans faire répéter son enfant: «Oui, tu as pris ... »
De ce fait, lorsque l'enfant fait des expériences en dehors du
contexte parental, elles peuvent petit à petit être de plus en plus
utilisées, au fur et à mesure de sa maturité, pour lui apprendre à
expliquer des situations hors contexte. Cela l'aide à construire une
pensée plus abstraite, qui n'utilise pas uniquement l'ici et mainte-
nant, et le rend capable de se situer progressivement dans le temps
et dans l'espace.
L'expérience socia le
Parler et pardonner
Les adultes ont tort de considérer les« histoires d'enfants» comme
mineures et indignes du dialogue adultes-enfants. Elles peuvent
envahir l'esprit enfantin et le rendre inapte aux apprentissages.
Parler, discuter en famille avec ouverture et considération est libé-
rateur. Il est à noter qu'apprendre à son enfant à s'excuser pour un
tort (et non pas s'excuser pour lui!) et à pardonner peut lui donner
un atout considérable sur le plan social et émotionnel. Le pardon
facilite la socialisation, permet de reprendre un nouveau départ
avec un copain ou une copine, et il est libérateur.
Nous encourageons donc les parents à nommer leurs propres
émotions régulièrement, à s'excuser eux-mêmes auprès de leur
enfant lors d'un tort, et à accepter le pardon de leur enfant.
Accepter le pardon signifie « oublier » la faute et ne plus jamais
(/)
la mentionner à nouveau, à savoir « passer l'éponge », sauf si cette
<!)
ë5
L.
faute se reproduit à l'identique, montrant ainsi que l'excuse de
>-
w l'enfant n'était que des mots.
l.{)
.--i
0
N
Par ailleurs, lorsque le jeune enfant a l'air triste ou en colère, le
@ parent peut nommer ce qu'il voit: «Tu sembles en colère!» L'enfant
......
..c
Ol
ï::::
pourra répondre par l'affirmative ou la négative. Le « pourquoi »
>-
0.
0
arrive. Laissez une chance à l'enfant d'exprimer son « pourquoi »
u
à lui, qui n'est pas toujours celui de l'adulte. S'il n'y parvient pas,
on peut émettre plusieurs théories jusqu'à ce qu'il confirme l'une
d'elles: «Tu as mal au ventre? Tu es triste que mamie ne vienne pas ?
Tu t'es faché avec ton copain ? » Bientôt, avec la maturité, l'enfant
saura donner lui-m ême l'explication correspondante.
Chapitre 6. De 4 à 6 ans 1 97
jeu symbolique
V ers l'abstraction
L'enfant commence à utiliser le jeu symbolique. Depuis ses 2 ans,
il joue déjà à des jeux d'imitation (imiter une personne qui répond
au téléphone, «Allô ? »,etc.). À partir de 3 ans, il mime des situa-
tions sociales plus complexes (gronder ses poupées, imiter un acci-
dent avec ses voitures, etc.). Le jeu symbolique est important dans
le développement intellectuel de l'enfant, lui permettant de mettre
à distance son vécu, de se détacher de l'instant en rejouant des
situations de la vie avec un certain recul - et une créativité parfois
rocambolesque.
À cet âge, l'enfant commence à jouer de plus en plus avec ses pairs,
et de moins en moins seul.
Selon certains auteurs (Leong et Bodrova, voir bibliographie), un
jeu symbolique mature implique :
• Une répartition claire des rôles (anticiper, prévoir : « On dirait
que tu es le bébé et moi je suis ta maman », comme disent les
enfants).
• Un cadre défini sur le temps et le lieu du jeu (« On dit qu'on est
chez mamie »).
• Un langage évolué (passer du « On dirait que tu es une princesse»
à «Il était unefois une belle princesse qui se promenait dans laforêt»
(/)
tout en mimant la scène).
<!)
ë5
L.
• Des scénarios bien décrits et évolués (« On dirait que tu es un
>-
w docteur mais tu es un peu fou. Moi je suis un boulanger mais j'ai
l.{)
.--i
0
tout le temps mal partout. Toi, tu ne veux pas me soigner car j'ai
N
@ toujours des accidents. Et là j'ai même un accident avec toi. Alors tu
......
..c
Ol
es colère. »)
ï::::
>-
0. • Des rôles différents au sein du même jeu (l'enfant jouait le rôle
0
u du papa. Il sort par la porte, revient et joue ensuite le rôle du
docteur, par exemple).
• Des accessoires de jeu symboliques : passer de l'utilisation de
l'accessoire réel, un téléphone en plastique pour appeler, à un
De 4 à 5 ans
(/)
<!)
Chapitre 6. De 4 à 6 ans 1 99
jeux collectifs
L'enfant de 4 ans varie son intérêt pour les jeux collectifs. Il a envie
de jouer avec les autres, ce qui lui est facilité par une meilleure
coordination motrice. Les petits jeux de ballon sont aussi propices
à des activités psychomotrices (lancer, viser) et aboutissent de fil en
aiguille à l'apprentissage du respect de règles simples. Ces règles
serviront à l'enfant à mieux comprendre le fonctionnement de la
vie en société, la socialisation, la scolarisation. Les jeux collectifs
sont aussi une source de complicité parents-enfants. Ils permettent
d'utiliser toute une terminologie propre à l'activité sportive (viser,
lancer, tirer etc ..) ainsi que d'utiliser et apprendre les notions
spatiales simples {<< Tiens, le ballon est allé sous l'arbre » ; « Va chercher
le ballon devant la table » •• .).
L'âge du «comment ? »
Dorénavant, les enfants s'intéressent davantage au fonctionne-
ment des objets et aux détails visuels. Pourquoi met-on de l'es-
sence dans la voiture ? Comment tourne telle petite roue ? Prendre
le temps de l'explication (ne serait-ce que rapidement) fournit tout
un nouveau lexique et une construction de phrases sur des notions
plus abstraites que l'immédiateté dans laquelle l'enfant était
plongé jusqu'à présent. On peut en profiter pour introduire des
notions générales et simples sur le fonctionnement des choses (le
lait est produit par la vache), des notions spatiales (la roue tourne
(/)
<!) dans la petite boîte, ensuite la bille arrive sur le tapis, etc.).
ë5
L.
>-
w La description du fonctionnement des objets est aussi propice à
l.{)
.--i l'enrichissement de la syntaxe par l'utilisation d'adjectifs simples,
0
N
@
précisant les propos (la petite roue tourne, ensuite la grande roue
...... met en route le système, puis la bille verte tombe, suivie de la bille
..c
Ol
ï::::
>- rouge, etc.) Ainsi, l'enfant sort petit à petit de la syntaxe simple,
0.
0
u du type« sujet+ verbe», grâce aux exemples qui lui sont occasion-
nellement fournis dans son quotidien.
De 5 à 6 ans
À cet âge, l'enfant présente une certaine richesse langagière. Il lui
manque encore du vocabulaire et une certaine finesse syntaxique,
(/)
que la communication au quotidien apportera. Le gros œuvre est
<!)
ë5
L.
néanmoins en place. Les parents passent alors généralement natu-
>-
w rellement à un langage plus complexe, car il comprend tout. On
l.{)
.--i
0
peut parler à l'enfant de 5 ans pratiquement comme à un adulte .
N
@ Il baigne alors naturellement dans un langage plus élaboré qui lui
......
..c
Ol
servira de base pour faire évoluer son propre langage .
ï::::
>-
0.
0
Dans son discours presque parfait par ailleurs, on remarque
u
aussi davantage les petites erreurs de conjugaison {<<j'ai prendu le
ballon»), qui amusent l'entourage. L'idéal est comme toujours de
reprendre correctement la phrase, « Oui, tu as pris le ballon », sans
pour autant lui demander de répéter. La répétition forcée le braque
ë5
L. Pour cela, les parents peuvent régulièrement utiliser les noms des
>-
w
l.{)
jours à partir de 5 ans dans les activités quotidiennes {<<Jeudi, tu
.--i
0
N
vas au judo », « M ercredi, tu ne vas pas à !'école ».. .) On peut aussi
@
......
déposer un petit tableau hebdomadaire sur le frigo ou à un endroit
..c
Ol
ï::::
visible pour lui, à son niveau. Sous chaque jour, un dessin de l'en-
>-
0.
0
fant symbolisant l'activité du jour (1' école, le judo, la visite de papi
u
et mamie, l'anniversaire de Théo, etc.) permet ensuite de se repérer
dans le planning de la semaine de manière presque autonome, en
barrant les jours « terminés » chaque soir ou chaque matin. Les
parents dénomment le jour et l'enfant indique l'activité corres-
ë5
L.
Le comptage
>-
w
l.{)
Un danger important dans l'apprentissage du comptage demeure
.--i
0
N
l'apprentissage de la comptine en l'absence de compréhension et
@ de développement du sens des nombres. L'enfant saura donc réci-
......
..c
Ol
ï::::
ter 1, 2 , 3, 4 sans forcément comprendre que 1 = un élément,
>-
0.
0
2 = 2 éléments, etc. Cela risque de devenir une comptine dénuée
u
de tout sens concret. L'apprentissage trop précoce du comptage,
actuellement en maternelle et en particulier sous forme de comptine
à réciter, peut aboutir à des automatisations rituelles incomprises
qui rendront l'apprentissage du calcul en primaire plus difficile.
'
A 6 ans et au-delà
À 6 ans, l'enfant possède une base syntaxique assez proche de celle
de l'adulte. Il ne lui reste plus qu'à développer les subtilités du
(/)
<!)
langage (ironie, métaphore, etc.) et de savoir utiliser le langage
ë5
L.
>-
w
de manière adéquate pour s'adapter à différentes personnes (parler
l.{)
.--i à un copain ou au parent d'un copain) ou différentes situations
0
N
(parler devant la classe ou dans la cour de récréation).
@
......
..c
Ol
Ce développement est en faveur d'un accès à l'abstraction que le
ï::::
>-
0.
langage permet.
0
u
Le rôle de la lecture
Les registres de langage
Grâce à la lecture, que l'enfant va maîtriser de mieux en mieux, il
commence à percevoir la différence entre langage écrit et langage
oral.
Dans la culture de langue française, cette différence est particuliè-
rement importante. On repère assez rapidement le niveau d' édu-
cation d'un adolescent ou d'un adulte à son élocution sur ce point
précis. L'entraînement se fait dès le plus jeune âge par le modèle
linguistique que procurent les livres. Il apprend aussi qu'on ne
s'adresse pas de la même façon à un autre enfant qu'à un adulte. Le
« T'es fou ou quoi!» lancé à son copain aventureux n'est pas adapté
dans la communication avec un adulte.
(/)
<!)
ë5
L.
À l'enfant qui ne perçoit pas cette différence implicitement, on
>-
w peut l'expliquer : « Ça se dit à un copain. Mais tu ne peux pas parler
l.{)
.--i
0
comme ça à ton maître ou ta maîtresse.» De même, lorsque l'enfant se
N
@ lance dans l'écriture d'une histoire avec sa créativité débordante,
......
..c
Ol
il doit petit à petit comprendre la différence entre « parler » et
ï::::
>-
0.
« écrire (une histoire) comme dans les livres ». Tout cela ne peut
0
u se faire sans baigner dans le langage écrit, donc sans lecture en
famille et en solitaire.
À 6 ans, il demeure important de lire ensemble, en famille encore.
À travers la lecture en famille après 6 ans, l'enfant peut accéder à
L'essentiel à retenir
L'apprentissage de l'autonomie est le maître mot de cette tranche
d'âge. Là aussi, le soutien et les encouragements bienveillants des
parents, de l'entourage et de l'école sont nécessaires.
Les diverses expériences en famille et avec des enfants du même
âge conduisent à l'enrichissement du vocabulaire et du langage en
(/)
<!)
général et à un affinement de la curiosité.
ë5
L.
>-
w
Au-delà de 6 ans, le langage de votre enfant continuera à se déve-
l.{)
.--i
lopper en s'affinant et s'enrichissant sur le plan du vocabulaire. Les
0
N tournures syntaxiques employées seront de plus en plus complexes
@
......
..c
et l'implicite sera de mieux en mieux maîtrisé .
Ol
ï::::
>-
0.
L'accès au langage écrit est un bon vecteur de transmission des
0
u connaissances. L'enfant acquiert l'autonomie à travers la lecture
et peut par la suite orienter ses lectures en fonction de ses centres
d'intérêt. Il construit ainsi un lexique précis qui lui permettra
d'échanger avec ses pairs sur des thèmes de prédilection, voire de
devenir expert dans certains domaines qu'il aura plaisir à expli-
quer aux novices.
01...
>-
w
Lf)
,.-i
0
N
@
......
..c
en
ï::::
>-
0.
0
u
PARTIE 3
TROUBLES ET
TRAITEMENTS
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
l.{)
.--i
0
N
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
0.
0
u
(/)
(!)
01...
>-
w
Lf)
,.-i
0
N
@
......
..c
en
ï::::
>-
0.
0
u
CHAPITRE 7
IL FAUT MESURE
GARDER
Au programme
• Le bilinguisme, un problème ?
• La succion
• Les écrans
• L'essentiel à retenir
Le bilinguisme, un problème?
Il semblerait qu'un bilinguisme précoce bien vécu, équilibré dans
les deux langues et valorisé socialement favorise un meilleur déve-
loppement cognitif, c'est-à-dire un meilleur développement du
fonctionnement de la pensée (plus de flexibilité, de créativité et de
capacité de résolution des problèmes), donnant aussi un avantage
(/)
<!) linguistique (plus de capacité de réflexion sur la langue, plus de
ë5
L.
>- curiosité, meilleures capacités de communication).
w
l.{)
.--i Toutefois, cette configuration de bilinguisme n'est pas la plus
0
N
@
fréquente, notamment dans les cas où la langue ou culture mater-
...... nelle ou parentale ne bénéficie pas d'une aura particulière et n'est
..c
Ol
ï::::
>- pas valorisée. Ce point a aussi un impact sur le développement du
0.
u
0
langage de l'enfant, créant chez lui des «conflits intérieurs »qui le
rendent moins disponible aux apprentissages.
En termes de facteurs de risques, les enfants bilingues seraient
plus souvent touchés par le bégaiement. Les spécialistes ne
s'accordent pas vraiment, ne disent pas tous que les enfants bilin-
gues développent davantage de troubles du langage. Il n'y a pas de
consensus réel sur la question, le milieu socioculturel et l'histoire
familiale (migrants, expatriés, etc.) jouant un rôle considérable par
ailleurs. Néanmoins, on sait que les enfants bilingues présentent
un petit retard de vocabulaire qui se compense souvent vers 4 ou
5 ans, notamment vers l'entrée à l'école.
Bilinguisme et scolarité
Le rôle de l'école est essentiel pour égaliser les connaissances des
enfants, notamment en maternelle et en primaire, quel que soit
leur arrière-plan socioculturel.
De ce fait, l'école doit :
• Favoriser des activités de langage oral en maternelle : lire
ensemble, raconter des histoires, décrire des objets, des événe-
ments, des personnes, etc., bien en amont des activités de
prélangage écrit qui ont pourtant le vent en poupe actuellement.
• Ne pas demander aux parents d'origine étrangère de cesser
de parler leur propre langue à la maison avec leurs enfants, au
profit du français.
La scolarisation en français et les jeux avec les camarades four-
nissent un bain de langage suffisant pour que l'enfant accède
(/)
au français, avec un éventuel décalage bénin. Si nécessaire, un
<!)
ë5
L.
soutien scolaire peut être mis en place pour accompagner l'enfant
>-
w vers une syntaxe et un vocabulaire français plus riches, notamment
l.{)
.--i
0
à travers des jeux ou de la lecture .
N
@ Par ailleurs, les parents d'enfants concernés peuvent être encou-
......
..c
Ol
ï::::
ragés à leur fournir des activités francophones « extérieures ». À
>-
0.
0
la maison ou ailleurs, les enfants d'origine étrangère peuvent ainsi
u
effectuer différentes activités périscolaires (sport, musique, etc.),
inviter des copains francophones à la maison, écouter des livres
audio ou lire en français (ce qui participe aussi au« fond culturel
commun »), regarder des reportages sur les animaux, les forêts,
(/)
<!)
Composer avec sa langue maternelle
ë5
L.
>-
w Se se nt ir à l'a ise
l.{)
.--i
0
N Chaque parent d'origine étrangère devrait s'exprimer avec son
@
...... enfant dans la langue dans laquelle il se sent le plus à l'aise,
..c
Ol
ï::::
notamment lorsque le français n'a été appris qu'à l'âge adulte.
>-
0.
0
Les émotions et la complicité sont plus naturellement transmises
u
dans la langue préférentielle. À l'inverse, lorsque nous parlons à
un enfant dans une langue étrangère, une distance linguistique et
émotionnelle se met tout de suite en place. Elle nuira forcément
à la qualité de la relation. Nous cherchons nos mots, paraissons
ë5
L.
>-
w
En cas de difficultés
l.{)
.--i
0
N
Dans une minorité de cas, l'enfant élevé en situation de bilin-
@
......
guisme présente un trouble du langage qui se traduit par des
..c
Ol
ï::::
difficultés d'acquisition de sa langue maternelle et de la langue
>-
0.
0
française.
u
Au même titre qu'un enfant monolingue, un enfant bilingue
peut aussi être bilingue et dysphasique, ou sourd, ou autiste, ou
atteint de cécité, etc., en fonction des facteurs de risque génétiques
propres à tout milieu familial. Dans ce type de cas, il est impor-
Dysphasie
La succion
Des points positifs
Le mécanisme de succion est un réflexe archaïque et donc auto-
matique et involontaire caractéristique du nouveau-né. Observez
ce mouvement de succion rythmée, qui permet l'alimentation et
se produit instantanément lorsque vous touchez les commissures
(/)
<!) des lèvres d'un nouveau-né. Ce réflexe tend à disparaître avec la
ë5
L.
>- maturation du système nerveux central.
w
l.{)
.--i Toutefois, il peut être mis en péril si, pour diverses raisons, un
0
N
@
nourrisson est nourri par sonde. C'est pourquoi il est positif de
...... maintenir ce réflexe par des stimulations spécifiques et avec une
..c
Ol
ï::::
>- tétine non nutritive adaptée en prévision du passage à l'alimenta-
0.
0
u tion orale. Cette tétine permet également, en cas de prématurité,
de développer les muscles de la bouche intervenant dans la nutri-
tion du nouveau-né.
ë5
L.
tout aux étapes suivantes. Elles sont perturbées, déséquilibrées
>-
w par l'utilisation abusive de la succion ou sa persistance au-delà de
l.{)
.--i
0
la période normale, c'est-à-dire après 3 ans (âge auquel l'enfant
N
@ possède théoriquement toutes ses dents de lait).
......
..c
Ol
ï::::
>-
0. Selon l'âge
0
u
Avant 3 ans, une utilisation abusive de la sucette ou du pouce va
essentiellement perturber le développement du babillage puis des
premiers mots. Un enfant dont la bouche est perpétuellement
Phonation
Béance incisive
Soutenir et expliquer
Après 3 ans, si l'habitude de succion persiste, il vous faudra aider
votre enfant à l'abandonner progressivement. Il n'est bien sûr pas
question de lui confisquer brutalement la tétine du jour au lende-
main sans l'avoir préparé au préalable. Cette habitude, souvent
installée depuis la naissance, devra s'éteindre progressivement,
et votre enfant doit pendant cette période compter sur tout votre
amour, votre bienveillance et votre compréhension.
Il est tout d'abord important de l'informer des conséquences
de cette mauvaise habitude afin d'obtenir son accord pour l'in-
terrompre et de faire de lui le principal acteur des modifications
annoncées. Une fois son aval obtenu, il sera alors bon de définir
ensemble la ligne de conduite à tenir pour y parvenir.
Avant tout, soyez vigilant au fait que votre enfant se trouve dans
une période propice à ce changement, c'est-à-dire une période
de routine quotidienne et dénuée de tout stress. Ne vous lancez
pas dans un tel challenge lors de la rentrée des classes, la nais-
sance d'un petit frère ou d'une petite sœur, ou une séparation, par
exemple : ce sont des moments au cours desquels votre enfant aura
besoin de réconfort et donc de succion.
ë5
L.
Vous pouvez par exemple procéder par étapes pour arriver à vos
>-
w
l.{)
fins. Commencez par essayer de limiter les succions autorisées : le
.--i
0
N
soir au moment du coucher et lors des siestes. Puis, instaurez un
@ calendrier des jours sans succion. Votre enfant sera fier d'y parvenir
......
..c
Ol s'il se sent accompagné et valorisé dans cette grande étape. Pour
ï::::
>-
0. cela, il doit sentir que vous le soutenez sans pour autant que cela
0
u devienne un enjeu capital. Dédramatisez le plus possible, pensez
à lui montrer à plusieurs moments de la journée que vous êtes fier
de lui dans d'autres circonstances, pour d'autres sujets également.
ë5
demeurer présente y compris lorsque c'est à l'enfant de la diriger
L.
>-
w seul (par exemple face à un exercice à faire). La télévision« capte»
l.{)
.--i l'attention de l'enfant, celui-ci n'a pas à la diriger et ne prend pas
0
N
@
l'habitude de le faire. Il risque alors, face à vous lorsque vous lui
...... expliquez quelque chose ou face à l'enseignant, de se laisser bercer
..c
Ol
ï::::
>- et porter de la même manière, sans intégrer réellement ce qui est
0.
0
u dit, sans trier et sélectionner ce qui est pertinent, sans se trouver
dans un processus conscient d'écoute.
D'autre part, ces moments de concentration captée se font au détri-
ment du temps d'attention nécessaire à d'autres activités (scolaires
ë5
L.
>-
w
l.{)
.--i
Télévision, sommeil et mémoire
0
N
@
...... Bien dormir pour mieux mémoriser
..c
Ol
ï::::
>- Nombreux sont les enfants qui regardent la télévision juste avant
0.
0
u d'aller se coucher. Au- delà du contenu qui peut parfois affecter
l'endormissement et l'inciter à faire plus de cauchemars, il semble-
rait que l'exposition à la lumière des écrans avant le coucher affec-
terait le rythme veille/sommeil en modifiant la sécrétion de méla-
tonine (hormone qui facilite l'endormissement).
Télévision et imagination
(/)
<!)
ë5
L.
1maginer et bâtir ses p ropres récits
>-
w
l.{)
.--i
Devant l'écran, l'enfant ne fait pas travailler son imagination. Les
0
N deux sens utiles à la compréhension de ce qu'il voit sont déjà satis-
@
......
..c
faits et il n'a rien à imaginer en plus. Il a les images, prédéfinies ;
Ol
ï:::: il a le son, la musique, les dialogues. Il navigue dans l'imaginaire
>-
0.
0 d'un autre.
u
Réfléchissez un instant aux moments où, après avoir lu un livre,
vous regardez le film. N'avez-vous jamais été déçu car tel décor ou
tel personnage ne ressemblait pas à l'idée que vous vous en étiez
faite? Si vous réalisez l'expérience inverse et que vous lisez le livre
Peut perturber
le somme il et
entraver
la mémorisation.
Peut perturber le
développement
de l'attenti on.
Peut inhiber
l'im agi nation.
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
l.{)
.--i
0
N
@ Et les autres écrans (tablettes, consoles)?
......
..c
Ol
ï::::
>- Po ur un e utili sa ti o n accompag née
0.
0
u Dans son rapport intitulé « L'enfant et les écrans », fruit de deux
ans de travail, l'Académie des sciences confirme que les écrans
peuvent avoir un véritable bénéfice pour les enfants, même en bas
âge, à condition que leur utilisation soit accompagnée d 'un adulte.
L'essentiel à retenir
L e bilinguism e est positif s'il est accepté et valorisé socialement et
utilisé en famille de m anière cohérente, sans rejeter une lang ue au
profit de l'autre.
La succion est positive à un t rès jeune âge et doit être supprimée
progressivement et en « collaboration» directe avec l'enfant.
ui L es écrans, et notamment la télévision, ont leurs côtés positifs si
<!)
ë5
L.
>-
leur utilisation est accompagnée constructivement par les adultes
w
l.{) et lim itée dans le temps.
.--i
0
N
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
a.
0
u (/)
~
0._
»
w
(j)
Q
:J
e
C)
<9
01...
>-
w
Lf)
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0
N
@
......
..c
en
ï::::
>-
0.
0
u
CHAPITRE 8
LES ,PATHOLOGIES
DU DEVELOPPEMENT
DU LANGAGE
Au programme
Avertissement
Toutes les difficultés citées peuvent être isolées ou associées entre elles.
Elles sont parfois bénignes, mais peuvent aussi être le signe de l'existence de
pathologies développementales plus graves et handicapantes.
Le but de cette information n'est en aucun cas de vous aider à diagnostiquer
vous-même votre enfant, car seul un professionnel formé peut réellement faire
la différence entre les différentes atteintes et proposer des solutions adéquates.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous ne vous fournissons pas ici de
« catalogue » exhaustif des pathologies, mais simplement des exemples.
L'objectif n'est pas non plus de vous faire peur, mais simplement de vous faire
prendre conscience que le développement du langage n'est pas forcément
un long fleuve tranquille, et que les perturbations observées sont toujours à
surveiller et à prendre en compte.
ë5
• en cas de malformation de l'un des organes concernés,
L.
>-
w • en cas de trouble du tonus musculaire,
l.{)
.--i
0
N
• en cas de simple mauvaise habitude de placement, sans autre
@ atteinte.
......
..c
Ol
ï:::: Attention : on ne parlera pas de trouble articulatoire en dehors des
>-
a.
0 âges « normaux » de développement des phonèmes en question.
u
Par exemple, dire encore [sa] à la place de« chat» à 3 ans est tout
(/)
~
0._
w
» à fait normal. Dire encore [pouilleJ à la place de « poule » à 4 ans
(j)
Q
:J n'est pas non plus inhabituel. Cela dit, si ces petites difficultés de
e
C)
prononciation ne semblent pas totalement isolées, si vous avez un
<9
[I] 1 an 6 ans
ë5
L.
>- Qyand le trouble articulatoire n'est pas isolé, les troubles les plus
w
l.{)
.--i
fréquemment associés sont ceux de la déglutition et de la parole.
0
N
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
0.
0
Les perturbations de la parole
u
Les perturbations peuvent se situer à différents niveaux, soit au
niveau de l'agencement des phonèmes (le plus souvent dans le sens
d'une simplification de la prononciation des mots), soit au niveau
du rythme et de la fluidité.
Quelques exemples
• Un enfant pourra tout à fait prononcer [cotsinelle] à la place
de « coccinelle », c'est plus simple. Le son [k] existe dans le
langage de cet enfant, mais l'associer avec le [s] est difficile,
car ils ne sont pas du tout articulés au même endroit dans la
bouche. Le [t] en revanche est bien plus proche. [ts] nécessite
moins de mouvements que [ks]. Un enfant qui a du mal à être
précis dans ses mouvements produira ce type de déformations.
• Un enfant pourra encore prononcer [dinateu] à la place de
« ordinateur ». C'est long, « ordinateur » , il faut se souvenir de
tout, et puis le [r] à la fin n'est pas bien marquant, on ne le voit
même pas sur les lèvres !
• Qyand ces perturbations s'additionnent dans un même mot ou
sont en trop grand nombre dans une seule phrase, l'intelligi-
bilité est fortement perturbée, et on peut alors avoir l'impres-
sion d'une bouillie sonore incompréhensible. Exemple typique :
(/) « Hiè, z'ai vu un crateu ouge dans la gange dèyè !' égyise » pour :
<!)
ë5
L.
« Hier, j'ai vu un tracteur rouge dans la grange derrière !'église ».
>-
w
l.{)
.--i
0
N
Les erreurs caractéristiques
@
......
..c
Dans les erreurs caractéristiques perturbant l'agencement des sons
Ol
ï::::
>-
de la parole, on trouve :
0.
u
0
• des disparitions de sons, comme quand l'enfant dit [pati] pour
« parti »,
Que faire?
Il est courant qu'un tout petit enfant déforme un peu les mots.
L e problème peut se régler de lui-même, notamment grâce à la
reformulation parentale évoquée dans la deuxième partie de ce
livre. Mais quand des déformations nombreuses persistent après
4 ans ou quand l'enfant est inintelligible même avant cela, ou fait
l'objet de moqueries à l'école, il est essentiel de consulter pour
(/)
<!)
en comprendre les raisons, éliminer ou au contraire dépister des
ë5
L. atteintes associées pouvant être handicapantes, et éviter que ne se
>-
w
l.{) développent des comportements de rejet du langage ou de repli
.--i
0
N sur soi.
@
......
..c
On retiendra dans tous les cas que les mots ne devraient plus être
Ol
ï::::
>-
déformés après 5 ans.
0.
0
u
ui
<!)
ë5
Le bégaiement: un cas particulier
L.
>-
w
l.{)
.--i
Un trouble comp lexe
0
N
@ Le bégaiement est un trouble complexe et multiforme : trouble
......
..c
Ol
de la fluidité et du rythme, il peut aussi être considéré comme
ï::::
>-
a. u n trouble de la communication, car il ne se manifeste que face à
0
u (/)
l'autre. Un enfant (ou d 'ailleu rs un adulte) ne bégaie généralement
~
0._
»
pas lorsqu'il est seul. Tout le monde ne s'accorde pas sur sa classi-
w
(j)
Q
fication : le ministère de la Santé le définit comme un trouble de la
:J
e
C)
parole, le DSM V (cinquième édition du D iagnostic and Statistical
<9
ë5
L.
même usage, par exemple), ou encore des termes que l'on pourra
>-
w trouver très immatures.
l.{)
.--i
0
N
@ Exemples de termes génériques
......
..c
Ol • Utilisation de mots comme « faire » pour toute action comme
ï::::
>-
0. « fabriquer », « construire », mais aussi « faire de la corde à
0
u sauter», « faire la douche », « faire de l'ordinateur».
• Utilisation de termes comme « bête » pour qualifier tous les
insectes alors que d'autres animaux plus gros seront identifiés
par des termes plus précis.
Difficultés d'organisation
Notre dictionnaire intérieur est très organisé. Les mots sont
d'abord classés en fonction de leurs caractéristiques et de leur sens.
Plus tard, lorsque l'enfant apprend à lire, une organisation paral-
lèle se fera en fonction de paramètres liés à l'écrit : les mots qui
commencent par« p », ceux qui finissent par« eur », etc. L'enfant
va petit à petit se former des catégories mentales dans lesquelles il
va pouvoir classer les nouveaux mots qu'il rencontre.
Chez certains enfants, la formation de ces catégories est pertur-
bée. Il peut par exemple avoir du mal à saisir les caractéristiques
communes à certains objets pour les regrouper, ou encore ne pas
comprendre qu'un mot peut appartenir à plusieurs catégories en
même temps, ne pas créer de sous-catégories plus précises . . .
(/)
<!) Il aura alors du mal à répondre à des questions comme : « En
ë5
L.
>-
quoi un avion et un vélo sont-ils pareils ? », « En quoi un avion et un
w
l.{)
.--i
oiseau sont-ils pareils ? », « En quoi un avion et une voiture sont-ils
0
N
;-1+,~
d1:iJ erents .? » ...
@
...... C'est le sens même du mot qui est touché, ce qui peut devenir
..c
Ol
ï::::
>- handicapant.
0.
0
u
Difficultés d'accès
On peut aussi retrouver chez certains enfants des difficultés à
accéder à leur lexique, avec des temps de latence anormalement
ë5
L.
On retrouve donc là encore des perturbations qui évoquent un
>-
w simple décalage ou d'autres qui, par leur étrangeté, étonnent, et
l.{)
.--i
0
sont souvent le signe de troubles plus graves .
N
@ • « j'ai pas comprendu quoi la maîtresse elle a dit » : Cette phrase
......
..c
Ol n'entrera pas dans le cadre de la pathologie chez un enfant de
ï::::
>-
0. 3 ans, par exemple, car les structures syntaxiques sont en cours
0
u d'acquisition. Lorsque vous lui aurez redonné correctement le
modèle une ou deux fois, il ne produira plus ces erreurs, et pas
seulement pour cette phrase mais aussi pour d'autres ayant la
même structure. Mais chez un enfant de grande section de
maternelle, le d écalage est réel.
(/)
<!)
l!'h·H§I
ë5
L. Même si ces perturbations peuvent apparaître de façon isolée, il n'est pas rare
>-
w
l.{)
d'observer simultanément plusieurs pathologies. Ainsi, les troubles du langage
.--i
0 sont souvent associés à des troubles de parole et/ou d'articulation. Ces troubles du
N
@ langage peuvent de même s'inscrire dans le cadre d'un retard de développement
......
..c global (troubles touchant le langage mais aussi le développement psychomoteur,
Ol
ï::::
>- psychoaffectif, etc.), d'une immaturité psychologique ou encore de pathologies
0.
u
0 plus complexes (maladies génétiques, syndromes rares ...). Un trouble du langage
peut donc être le signe d'une atteinte plus grave. En cas de doute, il est impératif
de consulter !
Situation implicite
Situation qui n'a pas besoin d'être verbalisée pour être comprise. Le contexte
de la situation ainsi que les connaissances des interlocuteurs suffisent à la
compréhension de ce qui est exprimé.
Communication verbale
La communication verbale est faite de mots et phrases oralisés
(voir chapitre 1).
Un enfant souffrant de perturbations en ce domaine pourra avoir
du mal à:
• Comprendre que l'on s'adresse aussi à lui lorsqu'on parle à un
groupe d'enfants dans lequel il est inclus.
• Comprendre les métaphores, l'ironie, le second degré et tout ce
qui est implicite sur le plan social et langagier.
(/)
<!)
ë5
L.
>- Communication non verbale
w
l.{)
.--i
0
La communication non verbale est essentiellement gestuelle,
N
@
posturale et faite d'attitudes (voir chapitre 1).
......
..c
Ol Un enfant souffrant de perturbations en ce domaine pourra avoir
ï::::
>-
0. du mal à:
0
u
• Comprendre les émotions éprouvées par son interlocuteur.
• Comprendre ce dont son interlocuteur veut parler lorsqu'il
désigne un objet.
• Regarder son interlocuteur dans les yeux.
Communication sociale
Le DSM V (cinquième édition du Manuel diagnostique et statis-
tique des troubles mentaux déjà cité plus haut) introduit un nouveau
diagnostic : le trouble de la communication sociale. On trouve
dans ce cas de figure des troubles de la communication plus légers
que l'autisme (difficulté à comprendre les métaphores, difficulté à
comprendre l'humour, les rôles sociaux, tendance à tout prendre
au premier degré, etc.) sans toutefois être associés à des troubles
du comportement ou sensoriels (voir sous-partie suivante). Ce
diagnostic fait encore débat au sein de la communauté scientifique
internationale.
(/)
Les troubles de la sphère autistique
<!)
ë5
L.
>-
w
Les troubles de la sphère autistique sont un ensemble de patho-
l.{)
.--i
logies dans lesquelles les perturbations de la communication
0
N sont très marquées et s'expriment sous une forme particulière,
@
......
..c
bien qu'on puisse les retrouver sous diverses formes dans d 'autres
Ol
ï::::
>-
pathologies.
0.
0
u
Définition
Selon le DSM V, l'autisme, quel qu'en soit le type ou le degré, est
une « pathologie durable de la communication et de l'interaction
Manifestations
Dès la crèche ou la maternelle, un enfant autiste est souvent isolé,
en difficulté pour se lier d'amitié avec ses pairs, car il initie peu
de contacts avec les autres enfants et ne répond pas toujours aux
sollicitations. C'est ce manque d'initiation de contact et cette diffi-
culté à interagir qui ont fait décrire pendant des années les enfants
autistes comme « dans leur bulle ». Par ailleurs, il ne comprend pas
bien les codes sociaux usuels. L'enfant porteur d'autisme peut aussi
avoir des difficultés à exprimer ses émotions - ce qui ne veut pas
dire qu'il n'en ressent pas ! Il peut parfois par exemple se mettre
dans une grande colère, frustré par des choses qui paraissent
banales, sans parvenir à s'expliquer, ou se replier sans que l'on
sache pourquoi. Certains enfants autistes donnent aussi l'impres-
sion d'être indifférents à ce qui les entoure, ce qui ne veut pas
dire qu'ils le sont réellement. Les enfants autistes ont besoin de
routines et de rituels. Ils peuvent se sentir totalement angoissés
dans les situations nouvelles pour eux.
L'enfant autiste a beaucoup de difficultés à jouer aux mêmes jeux
que ses camarades à la maternelle et en primaire. En effet, bien
(/)
<!) souvent, les règles lui échappent. Les règles d'un jeu aussi simple
ë5
L.
>- que « la marchande » ou le « loup glacé » sont pour lui compliquées
w
l.{)
.--i
à appréhender, ce qui peut malheureusement conduire très tôt à
0
N un certain isolement. Par exemple, lors du jeu du loup glacé, les
@
......
..c
enfants courent sur une aire de jeu après avoir désigné ensemble
Ol
ï::::
>-
un loup. Ce loup a pour mission d'éliminer tous les participants
0.
u
0 jusqu'au dernier : ils sont transformés en statue dès qu'il les
touche. Le dernier à être attrapé a gagné et devient le nouveau
loup. Toutes ces règles sont rarement émises par les enfants de
façon très explicite. Ils apprennent ce jeu au contact les uns des
autres en jouant d'abord à touche-touche (s'attraper, celui qui est
(/)
<!)
ë5
L.
>-
w
l.{)
.--i
0
N
@
......
..c
Ol
ï::::
>-
0.
0
u
L'essentiel à retenir
Parmi la grande majorité des enfants ayant un développement du
langage normal, certains se heurtent parfois à différentes patholo-
gies qui viennent perturber son bon déroulement.
(/)
<!) Elles touchent l'articulation, la parole, le langage et la communi-
ë5
L.
>- cation, et leurs origines sont multiples. Parmi elles, on peut trou-
w
l.{)
.--i
ver des problèmes de surdité, des troubles psychologiques, voire
0
N des troubles de la sphère autistique.
@
...... La consultation d'un spécialiste devient parfois indispensable et
..c
Ol
ï::::
>- permet dans certains cas de remédier à l'installation d 'un trouble
0.
u
0
sur le moyen terme (voir chapitre suivant).
01...
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en
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0.
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CHAPITRE 9
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LE RECOURS A
L'ORTHOPHONISTE
Au programme
• Le métier d'orthophoniste
• Récapitulatif des signes d'appel par âge
• Conseils pratiques
• L'essentiel à retenir
SPHÈRE MÉDICALE
OU PARAMÉDICALE
• Médecin tra itant ou péd iatre
lors d'une visite de contrôle, s'il
détecte un décalage avec l'âge
de développement attendu ou un SPHÈRE FAMILIALE
ui troub le spécifique du langage. • Parents, fa mille ou amis en cas
<!) • ORL, suite à la détection d'une d'inquiétude concernant le
ë5 perte d'audition ponctuelle ou
L. développement du langage de
>-
w durable qui altère le bon déve- l'enfant.
l.{) loppement du langage, ou lors • Parents, famille ou amis en cas
.--i
0
de l'apparition d'une pathologie de troubles similaires rencontrés
N vocale. dans la fratrie ou dans la proche
@ · Structure de soins (CMP,
...... famille.
..c CAMPS, SESSAD ... ) si l'enfant est
Ol pris en charge pour d'autres
ï::::
>-
a.
raisons que le langage et que les
0 intervenants suspecten t un
u (/) trouble du langage associé. SPHÈRE SOCIALE
~ • Nourrice ou crèche si l'enfant ne présente pas un
0._ • PMI lors du passage dans les
» écoles pour le dépistage d'un langage adapté à celui attendu pour son âge, ou s'il
w ne communique pas du tout.
(j) éventuel trouble.
Q
:J
• Personnel scolaire si l'enfant n'entre pas en interac-
e
C)
tion avec ses pairs ou s'il ne parvient pas à se faire
comprendre.
<9
En tant que parents, et a fortiori lorsque l'on est face à son premier
enfant, il est parfois difficile de faire la part des choses et d'être
réellement objectif sur le développement qu'on voit se dérouler
sous ses yeux, au jour le jour. On peut avoir du mal à faire le tri
entre les alertes justifiées et celles peut-être un peu prématurées.
Bien entendu, les remarques émanant du corps médical sont
toujours à prendre au sérieux. Les professionnels de la petite
enfance ont également souvent un regard assez juste sur d' éven-
tuels retards ou troubles pouvant émerger.
Il sera peut-être plus délicat pour vous de gérer les alertes émanant
de la famille ou d'amis. Par ailleurs, il n'est pas toujours évident de
bien savoir si c'est réellement d'un orthophoniste dont on a besoin
ou si d'autres professionnels devraient être consultés en parallèle,
voire en premier lieu.
Dans ce chapitre, nous tâcherons de vous aider à y voir plus clair
sur les domaines et modes d'intervention de l'orthophoniste, sur
ce qui doit vous conduire à consulter, et sur le parcours de soin.
Le métier d'orthophoniste
Un professionnel de santé
(/)
L'orthophoniste est un auxiliaire médical, comme le sont par
<!)
(/)
En plus de ces pathologies, l'orthophoniste peut travailler aussi
<!)
ë5
bien avec un bébé présentant des troubles de la succion qu'avec
L.
>-
w des personnes plus ou moins âgées présentant des atteintes neuro-
l.{)
.--i
0
logiques (traumatismes crâniens, maladies d'Alzheimer ou de
N
@ Parkinson, sclérose en plaques, AVC ... ), des atteintes vocales
......
..c
Ol
(nodules, polypes, dysphonies sans lésion, troubles de la voix
ï::::
>-
0.
après chirurgie ...) ou des difficultés à se nourrir (rééducation de la
0
u déglutition après chirurgie carcinologique, par exemple).
Bien entendu, cet inventaire n'est pas exhaustif. Pour plus d'infor-
mations, vous pouvez consulter en ligne le décret de compétence
des orthophonistes et la nomenclature des actes d'orthophonie,
Mode de soins
Objectif
L'objectif du bilan est d'évaluer précisément les troubles rencon-
trés et le niveau d'atteinte, en fonction de la plainte initiale du
patient, afin de savoir :
• s'il s'agit d'une pathologie qui entre dans le champ de compé-
tence de l'orthophoniste, et si oui, laquelle,
• s'il est nécessaire de faire réaliser des bilans complémentaires,
• quelles seront les stratégies de rééducation à mettre en place
(durée des séances, fréquence, domaines à travailler avec le
patient et éventuellement son entourage ... ).
Ce bilan est toujours prescrit par un médecin ; l'orthophoniste
vous demandera donc en début de rendez-vous de lui présenter
l'ordonnance délivrée et de lui fournir un certain nombre d'indi-
cations sur votre couverture maladie et votre situation administra-
tive. Il est donc toujours sage d'emporter à votre rendez-vous votre
carte Vitale, l'attestation papier et votre carte de mutuelle.
(/)
<!)
ë5
L. L'ordonnance
>-
w
l.{)
.--i Elle est censée mentionner le type de bilan demandé par le médecin, en
0
N rapport avec la nomenclature des actes. Un bilan seul peut être demandé (bilan
@
...... d'investigation), mais le médecin peut aussi noter sur l'ordonnance « rééducation
..c
Ol
ï:::: si nécessaire ». C'est alors l'orthophoniste qui décide, toujours en accord avec sa
>-
0. convention, du nombre de séances à réaliser.
0
u
ë5
L. La rééducation proprement dite
>-
w
l.{)
.--i La rééducation est définie en fonction :
0
N
@ • des éléments recueillis lors du bilan initial et, lorsqu'elle se
......
..c
Ol
prolonge, lors des bilans de renouvellement,
ï::::
>-
0. • de la demande du patient, de ses objectifs,
0
u • des conclusions de l'orthophoniste et, le cas échéant, des bilans
complémentaires demandés.
Il n'existe pas de rééducation type. Chaque prise en charge est
unique, tout comme ch aque patient est unique.
(/)
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Ne tardez pas
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Conseils pratiques
.--i
0
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@
...... Consulter son médecin
..c
Ol
ï::::
>-
a.
Comme nous l'avons dit plus haut, l'orthophoniste est un auxi-
0
u (/)
liaire médical qui agit sur prescription d'un m édecin.
~
0._
» Lorsque vous avez un doute, ou si on vous demande de faire
w
(j)
Q
:J
pratiquer un bilan orthophonique pour votre enfant (les difficul-
e
C) tés sont souvent pointées par un enseignant ou le personnel de
<9
L'orthophoniste en libéral
L'orthophoniste en libéral gère sa propre patientèle et son agenda
tout en restant soumis à sa convention, notamment pour les tarifs
et la durée des séances. La convention peut être consultée en
ligne, sur le site de l'assurance-maladie (www.ameli.fr). Il peut
arriver que des dépassements d'honoraires soient pratiqués, dans
certaines circonstances exceptionnelles (demande particulière du
patient, par exemple), mais dans la pratique, ils sont très rares.
L'orthophoniste pratique le tiers payant de manière obligatoire
pour les patients affiliés à la CMU ; dans les autres cas, cet avan-
(/)
tage est laissé à l'appréciation du patient.
<!)
ë5
L. Les tarifs de l'orthophoniste libéral sont déterminés en fonction
>-
w
l.{)
de l'AMO (Acte médical d'orthophonie, qui est un coefficient
.--i
0
N
multiplicateur) en vigueur dans sa zone d'exercice et de la patho-
@ logie. Ils doivent être affichés en salle d'attente pour au moins
......
..c
Ol
ï::::
cinq des prestations pratiquées les plus couramment. Ces tarifs
>-
0.
0
font régulièrement l'objet de réajustements et de négociations
u
avec l'assurance-maladie. Pour connaître le tarif applicable pour
la pathologie présentée par votre enfant, vous pouvez consulter
la nomenclature la plus récente, NGAP, sur www.ameli.fr (tarifs
conventionnels en euros à compter du 6 novembre 2012).
La structure de so ins
Le principal avantage de la consultation en structure de soins est
que l'enfant peut être suivi en un même lieu par plusieurs profes-
sionnels, ceux-ci assurant un travail pluridisciplinaire, coordonné,
autour d'un projet établi de manière personnalisé. Il existe des
(/)
structures diverses, dont les missions divergent, et en fonction des
<!)
ë5
troubles présentés par l'enfant, vous serez orientés vers l'une ou
L.
>-
w l'autre: CMPP, SESSAD, SSESD, etc.
l.{)
.--i
0
N
L'orthophoniste de ces structures fait partie d 'une équipe. Il
@ travaille sous l'autorité du chef de service, qui est le plus souvent
......
..c
Ol un médecin. C'est d'ailleurs généralement ce médecin qui vous
ï::::
>-
0. reçoit en premier lieu et qui, après vous avoir écoutés, décide de ce
0
u qu'il convient de faire (quels bilans?) si votre enfant relève effecti-
vement de la mission de sa structure (dans le cas contraire, il vous
oriente vers une autre structure ou vers un libéral). Vous ne choi-
sissez pas vous-même qui verra votre enfant. C'est en concertation,
ë5
L.
• Si vous avez le sentiment que votre enfant se développe trop lentement, ou au
>-
w contraire trop vite par rapport aux autres, s'il vous paraît agité, qu'il a du mal
l.{)
.--i à se concentrer, si encore il vous semble anormalement angoissé ou triste, s'il
0
N
dort mal, s'il vous semble anormalement agressif, colérique, ou au contraire
@
......
..c
anormalement introverti et effacé, faites appel à un neuropsychologue ou à un
Ol
ï:::: psychologue clinicien.
>-
0.
0 Dans tous les cas, parlez-en au préalable à votre médecin traitant, il saura vous
u
orienter au mieux !
Un doute?
Consulter son médecin traitant
Il écoute vos interrog ations,
votre plainte.
Il vou s ori ent e vers le(s)
professionnel(s) compétent (s).
Il fait la synthèse des bilans réa lisés.
Il coordonne les soins.
I
Consulter un libéral
\Consulter dans une structure
(orthophoniste ou autre professionnel) (CMPP, SSESD, CAMSP, SESSAD ...)
Le professionnel réalise un bilan. Le médecin décide des bil ans à réaliser.
Il transmet ses conclusions au médecin. Une synt hèse est faite en équipe.
ui Il lui suggère éven tuellement d'autres pistes.
<!) Un projet de soins est établi.
ë5 Il vous explique ses conclusions. Ce projet vous est soumis pour accord.
L.
>- Si nécessaire, et avec votre accord, il met en La pri se en charg e est mise en place
w place une prise en charge et un traitement.
l.{)
ou non.
.--i Il se coord onne avec les autres int ervenants.
0
N Dans certains cas particuliers, îl peut travailler
@ en lien avec une stru cture de soins.
......
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• Parce que le son de votre voix le rassure.
• Parce qu'il apprend à différencier les divers tons employés / _
u
([) ..
selon la situation et saura ainsi plus tard adapter
so n comportement à ces int onations.
• Pour lui permettre d'assimiler progressivement les noms des personnes qui
l'entourent et le vocabulaire basique de son quotidien.
• Parce que les gestes d'affection lu i permettent de ressentir votre amour et
d'apaiser le stress de situations nouvelles qu'il ne sait pas encore gérer
(faim, douleur, peur... ).
© Groupe Eyrolles
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© Groupe Eyrolles
Rythmer la conversa-
tion avec de petites
questions auxquelles
il répondra par des
Cacher et faire tinter gazouillis.
Jeux du bain : faire de la mousse,
des jouets sonores.
éclabousser doucement, fa ire
L'enfant oriente son regard
couler un filet d'eau su r lui avec
vers la source sonore, que vous
une éponge ...
faites alors apparaître.
Jeux avec les mains : comptine de Jeu du miroir : imiter les mimiques et
marionnettes, chatouilles, histoire les gazouillis de votre bébé entraîne
de la « bébête qui monte »... L'en- la prise de conscience de différentes
Exemples expressions faciales possibles et
fant prend conscience de son
d'activités l'exploration de divers sons. Votre
corps dans des situations autres
que la faim ou la douleur. concrètes entre intérêt pour ses productions le pous-
0 et 6 mois sera à les explorer d'avantage.
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• Pour le familiariser avec les livres. u
• Pour enrichir son vocabulaire et l'aider à comprendre ([) ..
de mieux en mieux le monde qui l'entoure.
• Pour qu'il puisse plus tard adapter ses gestes et paroles à ce
qu'il souhaite exprimer.
• Pour qu'il partage avec vous le bonheur de l'exploration de ses émissions
vocaliques et leur donne un sens.
© Groupe Eyrolles
Copyright© 2015 Eyrolles.
© Groupe Eyrolles
Se promener avec son enfant. Lui raconter ce qui l'en- Ramasser et lui rendre l'objet tombé
toure, l'éveiller à la nature, aux différents bruits (ani- de sa chaise haute. C'est sa manière
maux, rivière, vent...) et les imiter. Par retour d'imitation, d'être en contact avec vous et d'exer-
votre enfant enrichira alors son babillage. Ces bruitages cer sa préhens ion. Il app rend ainsi les
favorisent le développement de sa compréhension et de effets de ses actes (on jette un objet,
son expression. il tom be !) et q ue tout ne peut pas
être jeté (nourriture ...).
Jouer à empiler des boîtes. Du plaisir de Jouer à des comptines corpo rel les.
les faire tomber naîtront de franches Il comme nce à ten ir assis : jouer au
rigolades. C'est le début de l'apprentis- « bateau sur l'eau », « à dada »...
sage des transformations.
Exemples
d'activités Enrichir le vocabula ire grâce à des lectures de
Vider et remplir des bouteilles, concrètes entre livres type doudous ou une page/une image/un
regarder flotter certains objets et 6et12 mois mot. Bien qu'il ne parle pas encore, votre enfa nt
couler d'autres lors du bain. C'est comprend . Même s'il ne reste attent if q u'une page
l'apprentissage simple des quantités ou deux au début, cette confrontatio n au vocabu-
et de premiers principes physiques. laire et à des structures de phrases constitue un
modèle d'acquisition du langage.
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Qj1
·Pour qu'il enrichisse touj ours plus son vocabulaire et
ses phrases.
:J
·Pour qu'il explore le monde qui l'entoure, manipule des objets et voie
r+
que ses actes ont des conséquences.
·Pour qu'il comprenne les premiers éléments de récit, l'interaction
avec autrui et les premières règles de vie en société.
© Groupe Eyrolles
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POURQUOI? n
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([)
:J
·Pour qu'il puisse être confronté à des structures de phrases
Qj1
correctes et de plus en plus complexes. :J
·Pour qu'il puisse réutili ser les mots assimilés dans différents lieux et r+
contextes, et voir que pour un même mot, plusieurs modèles
peuvent être proposés (il généralise son vocabu laire).
·Pour qu'il ne se sente pas constamment en situation d'apprentissage
ou de jugement.
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POURQUOI? n
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·Pour qu'il apprenne certaines règles de situations collectives
Qj1
(chacun son tour, on écoute et on tient compte de :J
la parole de l'autre ... ). r+
• Pour qu'il dispose d'un vocabulaire lui permettant de s'exprimer
le plus précisément possible.
• Pour qu'il apprenne à développer ses goûts, ses envies et sa capacité
à raconter.
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POURQUOI? n
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([)
:J
• Pour qu'il soit rassuré et pu isse ainsi mieux comprendre Qj1
et appréhender le monde qui l'entoure. :J
·Pour qu'il apprenne à gérer des énoncés de plus en plus longs r+
et complexes.
·Pour qu'il organise sa pensée et son langage vers l'abstraction.
·Pour l'aider à se décentrer de sa personne et à utiliser le langage
comme ouverture vers aut rui .
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Copyright© 2015 Eyrolles.
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• Pour q u'il soi t à l'aise avec le maniement des composantes Qj1
des mots (sons, syllabes, etc.) et soit dans un contexte :J
favorable à l'apprentissage du langage écrit. r+
• Pour qu'il s'approprie un nouveau moyen de jouer avec la langue
et de communiquer avec ses interlocuteurs dans un but autre que purement
informatif.
• Pour qu'il soit de plus en plus en mesure d'expliquer ses choix et ses convictions
© Groupe Eyrolles
Copyright© 2015 Eyrolles.
©Groupe Eyrolles
1
Construire avec lui un album de photos
sur sa vie depuis sa naissance. Cet Complexifier les chasses au trésor avec l'ajout
excellent support de communication lui d'informations ind irectes dans les messages.
permet de retracer son histoire et de la Exemp le : « Je suis dans une pièce où il y a de
raconter. l'eau, mais où on ne se lave pas. » L'enfant doit
procéder par élimination pour parven ir aux
bonnes déductions.
Établir avec lui son arbre généalogique
des parents proches avec photos. Il
comprend ainsi les différents liens de
Profiter des jeux de manipulation ( loisirs créat ifs,
parenté et enrichit son vocabulaire sur la
constructions ... ) pour introduire de façon lud ique
famille.
Exemples des consignes (un rythme de cou leurs pour un
collier de perles, des constructions à partir de
d'activités
plans ...).
concrètes entre
Jouer aux rimes, à la chenille des 5 et 6 ans
syllabes (chacun à votre tour, donner un
mot, en augmentant d'une syllabe à
chaque fois), etc. Il prend ainsi Jouer à des jeux de société plus élaborés qui
conscience des différents sons de la imp liquent les premières stratégies (jeu de ques-
parole et invente ses premiers jeux de tionnem ents, jeux de cartes ou de plateaux avec
mots. des pièges ... ). Choisir des livres qui impliquent des
déductions dans l'h istoire. C'est le début de l'abs-
traction dans le langage, de la construction du
raisonnement.
Créer des devinettes sur le double sens de certains
mots(« Je suis une couleur, mais je peux également
être un fruit » : une orange ; « Je peux être une couleur,
)> mais également un ustensile qui sert à boire » :
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vert/verre ...).
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• Pour lui permettre d'acquérir un la ngage de plus en plus
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précis et complexe. • r+
• Pour lui permettre de mieux comprendre le sens de certaines
phrases non explicites. ru--
• Pour lui permettre de mieux appuyer son opinion dans une discussion. u
• Pour qu'il puisse développer et affiner son vocabulaire. ru
'
r+:
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© Groupe Eyrolles
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l
Jouer au jeu des contraires et syno-
nymes : chacun son tour, prononcer un Débuter ensemble la lecture de livres longs, avec
mot; l'interlocuteur doit trouver le des histoires complexes, riches en vocabu laire et
contraire de ce mot. Au programme : en structures de phrases plus littéraires, t ypiq ues
complexification du vocabulaire et du la ngage écrit (histoires au passé simple, etc.).
abstraction verbale.
S'amuser à compter des objets lors Profiter des activités proposées par les musées
d'activités (perles, briquettes ... ) et pour apprendre. De plus en plus de musées
utiliser le vocabulaire « x de plus », proposent des livrets d'activités.
« x de moins » ...
Exemples
d'activités
concrètes Inventer des histoires dans lesquelles chacun
Résoudre ensemble des charades, des à partir de donne à son tou r le mot su ivant. Jouer au
devinettes trouvées dans les bonbons, serpent de l'alphabet (chacun donne un mot
6 ans
sur les yaourts, magazines ... commençant par la lettre suivante de l'ordre
l'alphabétique).
Deviner« où suis-je? » : penser à un lieu que vous Jouer à des jeux de société plus complexes, avec
connaissez tous et vos partenaires doivent vous poser des énigmes à résoudre, par exemple basées sur
des questions pour le découv rir. l'alphabet, des mots ou des lettres, ou da ns
lesquel les sont introduites certaines contraintes.
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BIBLIOGRAPHIE
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Etudes et ouvrages
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gestuelle 15. 16. 20. 21. 23. 27. 28. 42.
neuropsychologue 158
43.63-65.67.69, 70.73. 76-78.84.93,
99, 116. 141. 143. 155
gribouillage 86 0
organes 27, 131 - 133
H ORL 115. 117. 134. 137. 151
orthophoniste 115. 134. 138. 150- 159
histoires 48. 7 4. 82. 83. 97. 112. 113.
126, 128
p
humour 81. 104. 144
parole 37. 41. 66. 73. 78. 82. 83, 117.
131 , 134-138, 142. 147, 184
pathologie 11. 27. 47. 77. 115. 11 7. 132,
imagination 44, 47, 48. 125. 126
139, 141-144, 147, 150-153, 155. 156,
imitation 64. 78. 98
158
interaction 26. 27. 42. 48. 64. 99. 113.
pédiatre 64. 156. 157
12 1. 122, 144, 155
performance 44, 60
phonologie 30. 31. 33. 37
J phrase 16. 17. 30. 31 . 36. 37. 39. 43 . 46.
j eux 48 - 50. 57. 60. 69. 72. 75. 82 - 85. 87. 4 7. 53. 54. 66. 67. 70, 72. 7 4. 76. 78 - 80.
95.98 - 100, 103. 112, 12 1, 128, 145. 146 82 -8 5. 90. 93. 99 - 102. 106. 131. 135.
jouets 10. 55. 67. 7 4 139. 141 - 144, 155
jumeaux 74 pleurs 28. 63 - 65
potentiel (haut) 80. 81
L précocité 77, 80. 81. 103. 104. 111. 137
langage press ion 43. 44. 133. 138
écrit 11. 29. 31 . 33. 35. 37 . 92. 94. promenades 7 5
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105, 107, 112 psychologue 51. 81. 158
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registres de 92 psychomotricité 61. 78. 81. 142. 158
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l.{) langue 9 . 20. 21. 29. 30. 53. 77. 105. 111 -
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0 115. 117, 129, 132, 133, 135, 136 R
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@ lexique 30. 37. 96. 100. 107. 139. 140 . rééducation 151- 155 . 159
...... 14 1 regards 15.23. 43 .5 1.58.63. 64.68.69 .
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ï:::: limites 55-58. 60 71.72.76.94. 138, 150, 155
>- livres 39 , 71. 7 4. 92. 105. 112. 128
0. répétition 46. 82. 101. 137
0
u retard 27. 37. 41. 74. 77 .95. 112. 137.
M 139, 141. 142. 145
manipulation 48. 80. 94. 95 rituels 50. 68. 78. 82. 145
massages 70. 71
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