Cannabis légal : le

mercredi
15 février
2023
nouvel horizon Numéro
1
CANNABIS Alors que le gouvernement veut encadrer la vente de chanvre
pour produire du CBD, certains élus et militants appellent à la légalisation
totale du cannabis.
Une
démocratisation en
évolution.

Le cannabis est un sujet de discussion

controversé depuis de nombreuses années.
Alors que certains considèrent cette
substance comme nocive pour la santé
publique et la société, d'autres considèrent
qu'elle devrait être légalisée pour des raisons
médicales, économiques et récréatives.

Selon l’OFDT, ce sont près de 47.3% des

adultes âgés de 18 à 64 ans qui déclarent
avoir déjà consommé du cannabis, alors
même que cela est illégal. De ce fait,
l’encadrement de cette pratique est un sujet
d’actualité qui devrait susciter l’intérêt des
législateurs.

Récemment, c’est la Thaïlande qui a

dépénalisé la marijuana pour afin de
développer son économie. Il reste
cependant un flou juridique sur l’usage
récréatif de la plante. En effet, les graines ou
encore les bourgeons sont toujours
considérés comme stupéfiants illégaux.

Plus récemment encore, en France, le Cese

(Conseil économique et social) appelle à la
légalisation encadrée du cannabis face aux
politiques inefficaces mises en place pour
lutter contre le cannabis. Ainsi, les exemples
de nations qui tendent vers une légalisation
du cannabis se multiplient.

Et ce ne sont pas les exemples de réussite

qui manquent. Canada, Portugal ou certains
états américains, tous présentent des Etat des lieu de la légalisation sur l’usage récréatif du cannabis dans le monde en 2022.
résultats satisfaisants en matière de Source : Sud Ouest
consommation. Plus il est légal, moins il est
consommé et notamment chez les plus
jeunes.

Un autre usage du cannabis est l’usage

thérapeutique. De nombreuses études
menées par l’ANSM (Agence nationale de TÉMOIGNAGE : Jules, ancien fumeur de cannabis
sécurité du médicament et des produits de
santé) mettent en évidence les biensfaits des
produits à base de cannabis : douleurs
Cette pratique vous a-t-elle ouvert à d’autres drogues ?
neuropathiques et liées aux maladies du Comment avez-vous commencé le cannabis ?
système nerveux central, symptômes liés
Je n’ai personnellement jamais essayé d’autres drogues mais
aux cancers et ses traitements ou encore Comme beaucoup de personnes je pense, j’ai commencé
j’imagine que c’est un facteur qui favorise ces pratiques. J’ai
accompagnement des personnes en soins en soirée. J’avais 17 ans. Des copains de copains en ont
dans mon cercle d’amis certaines personnes qui ont
palliatifs. Le système actuel, extrêmement ramené, ça m’a intrigué et j’ai donc voulu essayer. Le
répressif, bloque l’accès à ces médicaments commencé à la même soirée que moi et qui ont par la suite
cannabis s’est ensuite installé naturellement au sein de nos
et donc leurs bénéfices aux patients, alors essayé d’autres drogues pour rechercher des effets toujours
soirées suivantes. Au début je ne consommais qu’en
même que des résultats spectaculaires ont plus puissants. Cela dépend aussi énormément des
soirée, jusqu’à mon entrée à la fac.
été observés sur certains malades. fréquentations. Cependant, l’année où j’ai commencé le
cannabis, j’ai aussi commencé la cigarette. C’est une addiction
Qu’est ce qui vous a attaché à la consommation de
que j’ai encore aujourd’hui, dans une moindre mesure.
cannabis ?
Comment avez-vous arreté ? Quelles ont été les difficultés ?
Au début, la jeunesse, le fait que c’était interdit, que nous
étions en soirée et l’effet de groupe ont entretenu cette
J’ai eu un premier signal d’alarme lorsque j’ai redoublé ma
habitude. À la fac, c’était devenu une addiction. Je ne
première année de droit mais le fait que je m’y attendais n’a
pouvais pas travailler, me concentrer et même parfois
pas eu le choc qui m’a fait arreter. J’ai eu cet électrochoc
dormir sans avoir consommé. Je pense que cette addiction
lorsqu’un ami très proche à eu un accident de voiture sous
est aussi liée à mes fréquentations qui ont changé à mon
stupéfiant. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’arreter
entrée à la fac. Le cannabis était dans et en dehors de
Utilisation médical du cannabidiol (CBD) et soirées. définitivement en me tournant d’abord vers des alternatives
tétrahydrocannabinol (THC) sous forme comme le CBD. C’est quand même resté très difficile, au
d’huile. début je suis devenu désagrable avec mon entourage, j’avais
Quelles ont été les impacts de cette consommation ?
des troubles de la concentration et certaines nuits, des sueurs
Dans l’ensemble, la problématique de et des tremblements. Tout cela à duré un bon mois et demi.
J’ai redoublé ma première année de droit en grande partie
légalisation du cannabis est un enjeu de Ensuite les symptômes disparaissent petit à petit. Le sport m’a
à cause de ça. Le manque de sommeil et de travail étaient
santé publique, sociétal mais aussi aussi beaucoup aidé à arrêter. Aujourd’hui, je ne consomme
les deux grosses conséquences de mon addiction. J’ai aussi
économique puisqu’il créerait de nombreux plus de cannabis. Malgré mon addiction, je pense que
à un moment donné été en difficulté financière car je
emplois. En 2016, dans l’État du Colorado, l’utilisation de cannabis peut, si elle est bien encadrée, être
n’avais pas de revenu assez élevé pour vivre et alimenter
le cannabis crée 18 000 emplois seulement bénéfique aux consommateurs, que l’usage soit médical ou
mon addiction.
deux ans après sa légalisation. récréatif.

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