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MAÉLIE BOLDUC

Science humaine, Psychologie

Groupe 01

Une légalisation controversée

Texte critique présenté a

Gabrielle Léa Tardif

Département de cours de formation spécifique

Dans le cadre du cours

Dépendances et cyberdépendance

Séminaire de Sherbrooke

20 décembre 2021

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Une légalisation controversée
Depuis le 17 octobre 2018, le Canada est le deuxième pays au monde à légaliser et à encadrer la vente
d’une substance psychoactive : le cannabis. Ce dernier est une plante grandement utilisée tant au niveau
médical que récréatif puisqu’elle est, en effet, la deuxième substance la plus consommée après l’alcool au
Canada. La consommation de cette drogue peut être faite sous plusieurs formes. Elle est souvent inhalée ou
consommée. Autrement dit, elle se trouve souvent sous forme de joint à fumer ou sous forme comestible, que
l’on appelle couramment les « edibles ». Un mécanisme courant associé à la consommation de substances
telles que le cannabis est le circuit de récompense. La vidéo intitulée « Nugget » représente bien ce circuit en
mettant de l’avant un oiseau découvrant une substance et en devient vite dépendant. Au début, l’oiseau évite
la substance jaune. Puis, sa curiosité le pousse à l’ingérer. Le volatile vit de façon immédiate un sentiment
d’euphorie. Puis, durant le sketch, il est évident que Nugget, l’oiseau, développe une dépendance à cette
substance, car pour la même quantité de cette substance jaune, il n’a plus des moments d’extase aussi forts et
lorsqu’il arrête de consommer, il arrive à peine à marcher. Ce circuit est sain lorsqu’il est jumelé avec une
activité saine. Cependant, lorsqu’il est question de drogues, par exemple, puisque ces dernières sont
beaucoup plus puissantes et affectent beaucoup plus le cerveau d’un individu, le circuit n’est plus balancé.

Cette substance de plus en plus consommée est populaire pour ses propriétés calmantes. Beaucoup de
d’adeptes tentent de retrouver un état de détente et d’inhibition. Ils cherchent une autre sorte de « high »
que la substance amène. Bien que certains y retrouvent du calme, d’autres peuvent ressentir de l’anxiété,
voire un sentiment de panique. Plusieurs effets à court terme atteignent les capacités neurologiques du
cerveau d’un individu. Par exemple, le cannabis affecte la concentration, l’apprentissage, la mémoire ainsi que
la prise de décision du consommateur. Bien que ces effets soient assez minimes, plusieurs recherches relèvent
des effets à long terme assez conséquentes. En effet, cette substance peut mener à des troubles d’anxiété, des
troubles dépressifs et bien sûr, une dépendance. Également, les adeptes étant prédisposés aux maladies
mentales sont plus à risque de développer un trouble de schizophrénie ou même de psychose. Bien que la
consommation de cette substance ait beaucoup d’effets nocifs pour la santé, elle est aussi efficace pour
plusieurs individus qui l’utilisent de façon encadrée et pour soulager des problèmes de santé.

Depuis la légalisation, comme mentionné, se procurer cette substance est très facile, également dû aux
« dealer » sur les nombreux réseaux sociaux tels que Snapchat. En effet, beaucoup d’individus de 21 ans et
plus achètent une grande quantité de produits à base de cannabis et les revendent au grand public, et ce, sur
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leurs plateformes en ligne. Depuis plusieurs années, le cannabis ainsi que la nicotine ont été grandement
banalisés par les jeunes mineurs. Il est maintenant facile de percevoir des jeunes en milieux secondaire et
collégial fumer et vapoter sur les heures de cours bien qu’il y ait une interdiction de fumer. Également, dans
les contextes sociaux, il se fait rare de ne pas y retrouver du cannabis puisque cette drogue permet de
ressentir un « high » sans pour autant avoir une gueule de bois le lendemain. Au fil des années, il y a
pratiquement toujours des modes qui arrivent et repartent. Le tabac a longtemps été à la mode, et voilà
qu’arrive le cannabis. Aussi, au Québec, le cannabis a un des prix les plus bas au Canada avec 7,64$/gramme
alors qu’en Ontario, pour la même quantité, le prix est de 10,64$.

Beaucoup de personnes savent que la consommation du cannabis n’est pas sans effets, mais ce n’est
pas tout le monde qui sait que certains sont beaucoup plus à risque que d’autres. Comme mentionné plus
haut, un individu ayant des antécédents familiaux de troubles mentaux est beaucoup plus à risque de
développer ce même trouble. Effectivement, puisque le cannabis joue directement avec le cerveau, cela peut
augmenter les risques. Aussi, tout ce qui entoure la loi de l’effet peut être un facteur de risque. D’abord, la loi
de l’effet touche l’individu. Que ce soit son âge, son sexe, son poids ou son état, ces variables jouent un grand
rôle dans la consommation de cannabis et des effets qui suivront. Ensuite, le contexte peut mettre à risque
l’individu. Par exemple, l’ambiance autour de lui affecte la consommation. Puis, bien sûr, la substance elle-
même joue un grand rôle. Par exemple. Un individu qui consomme plusieurs grammes de cannabis ou qui
mélange le cannabis avec une autre substance.

Bien que beaucoup de facteurs peuvent mettre à risque un individu, plusieurs facteurs peuvent le
protéger. Par exemple, un individu ayant un entourage non-consommateur et sans antécédents familiaux de
troubles mentaux est un facteur de protection puisque ce même individu n’est pas en contact constant avec la
substance. Ensuite, un enfant ayant une bonne confiance en lui est moins à risque de consommer une
substance illicite puisqu’il est moins porté à être influencé et subir de pression venant de ses pairs. Aussi, un
individu qui est résilient est un grand facteur de protection puisque ce dernier a moins de chance de tomber
dans de mauvaises habitudes ou comportements à la suite d’une épreuve difficile.

Il existe plusieurs approches lorsque vient le temps de la gestion de cette consommation. D’abord, la
légalisation en fait partie. En effet, depuis la fin de l’année 2018, le gouvernement du Canada a décidé de
légaliser le cannabis. Dans la province du Québec, la SQDC (Société québécoise du cannabis) a été installée
dans la même année que la légalisation. À la base, la loi 157 constituant la Société québécoise du cannabis,
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bien qu’elle n’ait pas été approuvée par la majorité, avec 61 votes pour et 46 votes contre, a pour but de
« protéger la santé et la sécurité des gens » affirme la ministre de la Santé publique Lucie Charlebois. Cette
approche a ses bons côtés ainsi que ses lacunes. Bien sûr, avec un chiffre d’affaires de 311,6 millions de $ en
juin 2020, le contrôle de cette production et de cette vente est certainement une affaire ayant beaucoup de
succès. Cependant, bien qu’elle contrôle la qualité des produits, ces derniers sont beaucoup plus accessibles
au grand public. En effet, en 2021, 19% des jeunes entre 15 et 17 ans affirment consommer du cannabis.
Pourtant, l’âge légal pour consommer ou pour posséder du cannabis est à 21 ans au Québec depuis le 1 er
janvier 2020.

Ensuite, une approche de plus en plus présente est une approche éducative. De plus en plus,
particulièrement dans le milieu scolaire, des interventions à but éducatif sont faites auprès des jeunes pour les
conscientiser aux risques qu’amène la substance. En effet, une approche plutôt préventive et éducative est
toujours priorisée par rapport à une approche moralisatrice, car elle a pour but de conscientiser plutôt
qu’interdire. Je pense fortement que de ne pas restreindre les individus est mieux, puisqu’ils peuvent y
accéder et décider s’ils veulent consommer tout en étant conscients des risques qu’ils engendrent. Bien que
cette approche soit bonne, malheureusement, il y a encore beaucoup de progrès à faire puisque les publicités
préventives autour du sujet des substances peuvent être mal jouées par les acteurs ou peuvent présenter des
situations beaucoup trop extrêmes qui peuvent être facilement prises à la légère.

Puis, il y a une approche à éviter qui est moralisatrice et contrôlante. Dans plusieurs situations, un
individu a tendance à vouloir avoir le contrôle. Cependant, parfois, il est mieux de lâcher prise. Dans une
conférence animée par Christian Proulx, ancien psychoéducateur, ce dernier a témoigné qu’un jeune avait
vécu une situation où ses parents lui demandaient de leur souffler dans le visage pour vérifier s’il avait bu ou
fumé. Ces derniers procédaient aussi à des fouilles de chambre pour surveiller leur enfant. En effet, cette
approche est beaucoup trop contrôlante et ne peut qu’aggraver la situation, puisque l’enfant, face à l’intensité
de ses parents, voudra s’éloigner davantage.

Finalement, le cannabis est une drogue plutôt consommée par les jeunes entre 15 et 30 ans qui a sans
doute plusieurs risques. Bien que la consommation occasionnelle puisse être amusante, ses risques peuvent
être facilement pris à la légère. Je continue à penser que sa consommation ne devrait pas être tolérée avant
l’âge de 25 ans puisque le cerveau d’un être humain doit finir de se développer avant tout. Je crois tout de
même en l’approche éducative qui nous permet de ne pas être jugé et qui nous permet d’être informés sur le
sujet.

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Bibliographie :
CANADA, MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX (2010). Loi de l’effet – Affiche, Canada, Québec, 1
p.
CANADA, CENTRE CANADIEN SUR LES DÉPENDANCES ET L’USAGE DE SUBSTANCES (2020). Cannabis, Canada,
Ottawa.
CANADA, GOUVERNEMEMENT DU CANADA (2013) Le cannabis et votre santé, Canada, 1p.
MOREL, BROCHU ET COL, (2000), Action Toxicomanie, [En ligne], [https://www.actiontox.com/informations-
dependances/parents/facteurs-de-risques-et-de-protection.html] (consulté le 15 décembre 2021)
WIKIPÉDIA, (2021). Société québécoise du cannabis, [En ligne], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t
%C3%A9_qu%C3%A9b%C3%A9coise_du_cannabis] , (consulté le 15 décembre 2021)
LAPLANTE, LAPRESSE, CORALIE (2021). En baisse chez les mineurs, en hausse chez les adultes, [En ligne],
https://www.lapresse.ca/societe/sante/2021-10-15/etude-sur-la-consommation-de-cannabis/en-baisse-chez-
les-mineurs-en-hausse-chez-les-adultes.php (consulté le 15 décembre 2021)

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