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Chapitre 5
Magnétostatique dans le vide
Nous avons vu que les charges électriques immobiles exercent les unes sur les autres des forces d’at-
traction ou de répulsion. Ces forces se calculent au moyen du champ électrique.
Les charges électriques mobiles dont on étudie les effets sont dorénavant animées d’un mouvement
stationnaire c’est à dire d’un mouvement indépendant du temps. Leur déplacement donne alors
naissance à un courant électrique également stationnaire. Ce courant électrique stationnaire entraîne
l’apparition de champs magnétiques eux mêmes indépendants du temps dont l’étude constitue la magné-
tostatique.
v
M
dS
n
vdt
ij ij
1 Ý
Ñ
I“ dqm “ ρm Ñ
Ý
v ¨ dS (5.5)
dt
S S
Ñ
Ý
On définit le vecteur densité de courant en volume j par :
Ñ
Ý
j “ ρm Ñ
Ý
v (5.6)
il représente la quantité de charges qui traverse une surface unité en une seconde, et s’exprime dans le
système international d’unités en Ampère par mètre carré A.m´2 .
Ñ
Ý
L’intensité I est donc le flux du vecteur densité de courant j à travers la surface S.
Considérons un volume τ délimité par la surface S, dans lequel existe une densité volumique de charge
ρ, non uniforme et variable dans le temps.
Intéressons nous maintenant à la charge qui a traversé entre les instants t et t`dt la surface délimitant
Ñ
Ý
le volume τ , il s’agit des charges mobiles avec la densité de courant j :
£ ¡
dqm Ý Ý
Ñ Ñ Ñ
Ý
I“ “ j ¨ dS “ div j dτ (5.8)
dt
S τ
Entre les instants t et t ` dt, La charge totale dans le volume varie de dq “ ´dqm , soit donc :
dqm dq
I“ “´ (5.9)
dt dt
2. Il s’agit de la densité de charges qui se déplacent, totalement différente de toute densité de charges fixes, par exemple
celle des ions du réseau cristallin ou la densité de charges vue en électrostatique.
d’où :
dq
I“´ (5.10)
dt
¡ ¡
Ñ
Ý
Sachant que I “ div j dτ (eq. 5.8) et que la charge totale dans le volume chargé est q “ ρdτ ,
τ τ
l’équation 5.10 s’écrit alors : ¡ ¡
Ñ
Ý d
div j dτ “ ´ ρdτ
dt
τ τ
¡ (5.11)
dρ
“ ´ dτ
dt
τ
soit : ¡ ˆ ˙
Ñ
Ý Bρ
div j ` dτ “ 0 (5.12)
Bt
τ
Ñ
Ý Bρ
div j ` “0 (5.13)
Bt
Ñ
Ý
Plaçons ce circuit dans une région où règnent un champ électrique E et un champ magnétostatique
Ñ
Ý Ñ
Ý
B . La force s’exerçant sur un élément de courant I dl du circuit en question, est exprimé par :
ÝÑ Ñ
Ý Ñ Ý
dF “ I dl ^ B (5.17)
Ñ
Ý
Cette expression constitue la loi de Laplace. Le champ électrique E n’a pas d’effet électrique sur l’élé-
ment de courant qui est neutre de point de vue électrostatique (contient autant de charges positives que
de charges négatives). L’expression vectorielle de la loi de Laplace, exprimée par l’equation 5.17, montre
que cette force est :
Ñ
Ý Ñ
Ý
— perpendiculaire au plan formé par les vecteurs I dl et B .
Ñ
Ý Ñ Ý ÝÑ
— son sens est tel que le trièdre pI dl , B , dF q est direct (appliquer la règle du tire-bouchon).
Ñ
Ý Ñ
Ý
— son module est dF “ IdlB sin α, α étant l’angle formé par les vecteurs I dl et B .
ż
Ñ
Ý ÝÑ
La force magnétostatique s’exerçant sur le circuit en entier est F “ dF
circuit
B
v M
r
O u
Ñ
Ý µ0 Ñ Ñ
Ýu
B pM q “ qÝ
v ^ 2 (5.18)
4π r
avec µ0 la perméabilité du vide, µ0 “ 4π ¨ 10´7 pU.S.Iq. L’unité du champ magnétostatique dans le
système international d’unités est le Tesla pT q ou le Weber par mètre carré pW b{m2q.
u r M
P
Idl
(C)
I
La loi de Biot et Savart : la loi de Biot et Savart énonce que le champ magnétostatique élémentaire
Ñ
Ý
créé par un élément de courant I dl (de point médiane P ) du circuit C en un point M (situé à une distance
r de P ) est égale à :
ÝÑ µ0 ÑÝ Ñ
Ý
u
dBpM q “ I dl ^ 2 (5.20)
4π r
L’équation 5.20 montre que :
ÝÑ Ñ
Ý
— la direction du vecteur dBpM q est perpendiculaire au plan défini par les vecteurs I dl et Ñ Ýu.
Ñ
Ý Ñ Ý ÝÑ
— son sens est tel que le trièdre pI dl , u , dBq est direct (appliquer la règle du tire-bouchon).
µ0 I dl sinα Ñ
Ý
— son module est dBpM q “ , α étant l’angle formé par les vecteurs I dl et Ñ
Ý
u.
4π r2
Le champ magnétostatique totale créé par le circuit C en M est donné par la relation :
ż
Ñ
Ý ÝÑ
B “ dB (5.21)
C
Le signe des courants enlacés est déterminé relativement à l’orientation du contour pCq en utilisant, par
exemple, la règle du tire bouchon.
Cette relation fondamentale est l’équivalent du théorème de Gauss pour le champ électrostatique, elle
Ñ
Ý
relie le champ magnétostatique B à sa source (le courant I). Comme pour le théorème de Gauss, ce qui
compte c’est la somme algébrique des sources, par exemple, si deux courants de même amplitude mais
de sens différents traversent la surface, le courant total sera nul.
Le théorème d’Ampère est équivalent à la loi de Biot et Savart, il peut être démontré à partir de
celle-ci. Ce n’est donc pas une équation supplémentaire de la magnétostatique
En magnétostatique, l’utilisation du théorème d’Ampère permet d’obtenir rapidement l’expression
du champ magnétostatique créé par une distribution de courant lorsque celle-ci présente une symétrie
importante
Il est donc nécessaire, avant d’appliquer éventuellement le théorème d’Ampère, de faire l’analyse des
éléments de symétries de la distribution de courant.
I2
(C)
I1
Σ Ienlacés = I2 - I1 - I3
I3
— l’invariance par symétrie plane qui se produit en présence d’un plan de symétrie Π, appelé
aussi plan de symétrie magnétostatique. Dans ce cas, pour chaque couple de points M et M 1
symétriques par rapport au plan Π, le vecteur densité de courant vérifie :
Ñ
Ý Ñ
Ý
j K pM q “ ´ j K pM 1 q (5.28)
Ñ
Ý Ñ
Ý
j {{ pM q “ j {{ pM 1 q
Ñ
Ý Ñ
Ý
avec j K et j {{ sont respectivement les composantes perpendiculaire et parallèle au plan Π du
Ñ
Ý
vecteur densité de courant j .
— l’invariance par antisymétrie plane qui se produit en présence d’un plan d’antisymétrie Π˚ ,
appelé aussi plan d’antisymétrie magnétostatique. Dans ce cas, pour chaque couple de points M
et M 1 symétriques par rapport au plan Π˚ , le vecteur densité de courant vérifie :
Ñ
Ý Ñ
Ý
j K pM q “ j K pM 1 q (5.29)
Ñ
Ý ÑÝ
j {{ pM q “ ´ j {{ pM 1 q
Ñ
Ý Ñ
Ý
avec j K et j {{ sont respectivement les composantes perpendiculaire et parallèle au plan Π˚ du
Ñ
Ý
vecteur densité de courant j .
— l’invariance par translation : une distribution de courant, illimitée dans la direction de l’axe
p∆q, est invariante par translation suivant p∆q si, pour tout point M et son translaté M 1 , son
vecteur densité de courant reste inchangée. C’est le cas par exemple d’une tige rectiligne infinie
parcourue par un courant I.
— l’invariance par rotation : une distribution de courant est dite invariante par rotation autour
d’un axe Oz (donc symétrie cylindrique) si en tout point M 1 obtenu par rotation de M d’un angle
ϕ0 autour de l’axe Oz, le vecteur densité de courant vérifie :
Ñ
Ý Ñ
Ý
j pr, ϕ ` ϕ0 , zq “ j pr, ϕ, zq (5.30)
On rencontre ce type d’invariance par exemple dans le cas d’une spire circulaire parcourue par un
courant autour de son axe.
ÝÑ
Le signe du flux dépend de la convention d’orientation de dS (en général on utilise la règle du tire-
bouchon). On rappelle que l’unité du flux est le Weber pW bq.
Π Π∗
dB1 + dB2
dB1
dB2
j1 j2 j1 j2
M1 M2 M1 M2
Distribution de courant présentant Distribution de courant présentant
un plan de symétrie : j2 (M2) = j1 (M1) un plan d'antisymétrie : j2 (M2) = - j1 (M1)
Exemple : Calcul de flux d’un champ magnétostatique uniforme à travers une surface fer-
mée
Commençons par évaluer le flux traversant la demi-sphère représentée sur la figure ci après. Le champ
Ñ
Ý
magnétostatique B étant uniforme et dirigé suivant l’axe z.
B
er
(S)
dS
B θ r
(Σ) dΣ
-k y
Calculons maintenant le flux sortant à travers le disque Σ à la base de l’hémisphère. Le flux élémentaire
sortant à travers un élément de surface dΣ du disque est :
Ý Ý
Ñ Ñ
dΦÝ
Ñ “ B ¨ dΣ “ ´B ¨ r dr dϕ (5.34)
B {dΣ
En considérant maintenant la surface fermée constituée par la demi-sphère plus le disque à sa base, on
constate que le flux total à travers cette surface fermée est nul : il y a donc autant de flux entrant par la
base qu’il n’y en a sortant par la demi-sphère. D’où la conclusion, qu’on appelle la loi de Gauss pour
le magnétisme (cette loi est générale et reste valable même en régime variable) :
Le flux du champ magnétostatique à travers toute surface fermée est nul. On dit
que le champ magnétostatique est un champ à flux conservatif.
£
Ý Ý
Ñ Ñ
ΦÝÑ “ B ¨ dS “ 0 (5.36)
B {S
S
De ces deux expressions (5.36 et 5.37) , on déduit une autre équation locale relative au champ ma-
gnétostatique (la première étant celle exprimé par l’équation 5.27) :
Ñ
Ý
div B “ 0 (5.38)
La conservation du flux du champ magnétostatique est une propriété très importante et montre une
différence fondamentale entre le champ magnétostatique et le champ électrostatique. Nous avons vu, avec
le théorème de Gauss, que le flux du champ électrostatique dépend des charges électriques contenues à
l’intérieur de la surface fermée : £
Ñ
Ý Ñ
Ý Qint
Φp E {Sq “ E ¨ dS Ñ
Ýn “
0
S
Si la charge totale est positive, le flux est positif et il " sort " de cette surface un champ électrostatique. Si
la charge est négative, le flux est négatif et le champ " rentre ", converge vers la surface. Cette propriété
reste d’ailleurs également valable en régime variable. Rien de tel n’a jamais été observé pour le champ
magnétostatique. On ne connaît pas de charge magnétique analogue à la charge électrique. La source la
plus élémentaire du champ magnétostatique est un dipôle (deux polarités), comme l’aimant dont on ne
peut dissocier le pôle nord du pôle sud.
4Ax ` µ0 jx “ 0
4Ay ` µ0 jy “ 0
4Az ` µ0 jz “ 0 (5.44)
Ces trois équations sont analogues à l’équation de Poisson obtenue en électrostatique (eq. 2.20) dont la
solution est de la forme : ¡
1 ρpP qdτ
V pM q “
4π0 r
τ
dτ “ S ¨ dl
Ñ
Ý
Soit P un point du circuit et I dl un élément de courant centré sur P . Par définition, j ¨ S “ I, donc :
Ñ
Ý Ñ
Ý
j pP qdτ “ I dl
Ñ
Ý
Ainsi, le potentiel vecteur A créé en un point M situé à une distance r de P par le courant continu
filiforme d’intensité I est : ¿ Ñ Ý
Ñ
Ý µ0 I dl pP q
A pM q “ (5.47)
4π r
circuit
soit donc :
dW “ I ¨ dφ (5.49)
ÝÝ
Ñ Ñ Ñ
Ý ÝÝÑ
avec dφ “ B dS le flux balayé par l’élément dl au cours de son déplacement dM . L’élément de surface
Ñ
Ý Ý
Ñ
dS est l’aire du parallélogramme formé par dl et M .
PHENOMENES D’INDUCTION
MAGNETIQUE