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Chapitre 5
Magnétostatique dans le vide

Nous avons vu que les charges électriques immobiles exercent les unes sur les autres des forces d’at-
traction ou de répulsion. Ces forces se calculent au moyen du champ électrique.
Les charges électriques mobiles dont on étudie les effets sont dorénavant animées d’un mouvement
stationnaire c’est à dire d’un mouvement indépendant du temps. Leur déplacement donne alors
naissance à un courant électrique également stationnaire. Ce courant électrique stationnaire entraîne
l’apparition de champs magnétiques eux mêmes indépendants du temps dont l’étude constitue la magné-
tostatique.

5.1 Vecteur densité de courant

5.1.1 Intensité de courant électrique


L’intensité moyenne du courant à travers une surface S est égale à la quantité de charge qui traverse
S par unité de temps. Dans le cas d’un courant électrique circulant dans un fil conducteur, la surface S
sera la section du fil.
De manière quantitative, si ∆Q est la charge qui a traversé S en un intervalle de temps ∆t, l’intensité
du courant est exprimée par :
∆q
I“ (5.1)
∆t
Si le courant varie dans le temps, il faut prendre la limite de l’expression ci-dessus pour ∆t tendant
vers zéro 1 , on obtient l’intensité à l’instant t :
dq
Iptq “ (5.2)
dt
Si le courant ne varie pas, le rapport précédent a une valeur indépendante de l’intervalle de temps
choisi. Si Q est la charge totale qui est passée pendant l’intervalle de temps t, on peut aussi écrire :
Q
I“ (5.3)
t
L’unité de l’intensité de courant dans le système international d’unités est l’Ampre pAq.
1. La charge étant quantifiée, il n’est donc pas possible de faire un passage à la limite au sens mathématique. Il faut
donc considérer des intervalles de temps très petits du point de vue macroscopique, mais encore très grands de point de vue
microscopique, c’est-à-dire pendant lesquels un nombre important de particules chargées aura traversé la surface.
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5.1.2 Vecteur densité de courant électrique


Désignons par ρm la densité volumique de charges mobiles 2 dans un conducteur et Ñ Ý
v leur vitesse
moyenne. La quantité de charge dqm qui traverse une surface élémentaire dS du conducteur en question
Ý
Ñ
pendant l’intervalle de temps dt est contenue dans le cylindre de volume Ñ
Ý
v dtdS, soit :
Ý
Ñ
dqm “ ρm dtÑ
Ý
v ¨ dS (5.4)

L’intensité du courant I sortant à travers la section S conducteur s’écrit :

v
M
dS
n

vdt

ij ij
1 Ý
Ñ
I“ dqm “ ρm Ñ
Ý
v ¨ dS (5.5)
dt
S S

Ñ
Ý
On définit le vecteur densité de courant en volume j par :
Ñ
Ý
j “ ρm Ñ
Ý
v (5.6)

il représente la quantité de charges qui traverse une surface unité en une seconde, et s’exprime dans le
système international d’unités en Ampère par mètre carré A.m´2 .

La relation liant l’intensité de courant au vecteur densité de courant est alors :


ij
Ý Ý
Ñ Ñ
I“ j ¨ dS (5.7)
S

Ñ
Ý
L’intensité I est donc le flux du vecteur densité de courant j à travers la surface S.

5.1.3 Equation locale de conservation de la charge


Parmi les principes de conservation en physique (énergie, quantité de mouvement, . . . ), il existe un
principe important : le principe de conservation de la charge électrique. On admet qu’il ne peut y avoir
ni apparition ni disparition spontanée de charge électrique dans un système isolé. Ceci se
traduit par une équation que nous allons établir ci dessous.

Considérons un volume τ délimité par la surface S, dans lequel existe une densité volumique de charge
ρ, non uniforme et variable dans le temps.
Intéressons nous maintenant à la charge qui a traversé entre les instants t et t`dt la surface délimitant
Ñ
Ý
le volume τ , il s’agit des charges mobiles avec la densité de courant j :
£ ¡
dqm Ý Ý
Ñ Ñ Ñ
Ý
I“ “ j ¨ dS “ div j dτ (5.8)
dt
S τ

Entre les instants t et t ` dt, La charge totale dans le volume varie de dq “ ´dqm , soit donc :
dqm dq
I“ “´ (5.9)
dt dt
2. Il s’agit de la densité de charges qui se déplacent, totalement différente de toute densité de charges fixes, par exemple
celle des ions du réseau cristallin ou la densité de charges vue en électrostatique.

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d’où :
dq
I“´ (5.10)
dt
¡ ¡
Ñ
Ý
Sachant que I “ div j dτ (eq. 5.8) et que la charge totale dans le volume chargé est q “ ρdτ ,
τ τ
l’équation 5.10 s’écrit alors : ¡ ¡
Ñ
Ý d
div j dτ “ ´ ρdτ
dt
τ τ
¡ (5.11)

“ ´ dτ
dt
τ

soit : ¡ ˆ ˙
Ñ
Ý Bρ
div j ` dτ “ 0 (5.12)
Bt
τ

On déduit alors l’équation locale de la conservation de la charge électrique :

Theorem 5.1: Equation de la conservation de la charge électrique

Ñ
Ý Bρ
div j ` “0 (5.13)
Bt

5.2 Force de Lorentz et de Laplace

5.2.1 Cas d’une charge ponctuelle : force de Lorentz


Considérons une particule chargée q se déplaçant à une vitesse Ñ
Ý
v dans un espace où règnent un champ
Ñ
Ý Ñ
Ý ÑÝ Ñ
Ý
électrique E et un champ magnétostatique B . E et B sont créés par d’autres particules chargées en
mouvement autre que q. Lorentz 3 a montré que la charge q est soumise à une force qui a pour expression :
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
F “ q E ` qÑ
Ý
v ^B (5.14)

c’est la force de Lorentz, cette force comporte deux composantes :


— une force électrique :
Ý
Ñ Ñ
Ý
Fe “ q E (5.15)
analogue à la force électrostatique, elle est indépendante du mouvement de la charge q.
— une force magnétostatique :
Ý
Ñ Ñ
Ý
Fe “ q Ñ
Ýv ^B (5.16)
Ñ
Ý
due au mouvement de la charge q, B n’agit que sur des charges électriques en mouvement ou sur
des corps aimantés. L’expression vectorielle de la force magnétostatique montre que cette force est :
Ñ
Ý
— perpendiculaire au plan formé par les vecteurs Ñ Ýv et B .
Ñ
Ý Ñ
Ý ÝÑ
— son sens est tel que le trièdre p v , B , Fm q est direct (appliquer la règle du tire-bouchon).
Ñ
Ý
— son module est Fm “ qvB sin α, α étant l’angle formé par les vecteurs Ñ Ýv et B .

5.2.2 Cas des courant électrique : loi de Laplace


Considérons un circuit filiforme 4 parcouru par un courant continu d’intensité I et dl un déplacement
élémentaire le long de ce circuit dans le sens du courant. Par définition on appelle élément de courant
Ñ
Ý
le vecteur I dl , il s’exprime dans le système international d’unités en ampère mètre (A.m).
3. Lorentz Hendrik Antoon p1853 ´ 1928q :Physicien néerlandais, il est l’auteur de la théorie électronique de la matière
qui décrit le comportement des électrons et les propriétés de la lumière, ainsi que des formules de transformations qui
portent son nom. Ses recherches sont à l’origine de la révolution relativiste. Prix Nobel de physique en 1902.
4. Les dimensions transversales du circuit en question (les sections) sont négligeables devant sa longueur

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Ñ
Ý
Plaçons ce circuit dans une région où règnent un champ électrique E et un champ magnétostatique
Ñ
Ý Ñ
Ý
B . La force s’exerçant sur un élément de courant I dl du circuit en question, est exprimé par :
ÝÑ Ñ
Ý Ñ Ý
dF “ I dl ^ B (5.17)
Ñ
Ý
Cette expression constitue la loi de Laplace. Le champ électrique E n’a pas d’effet électrique sur l’élé-
ment de courant qui est neutre de point de vue électrostatique (contient autant de charges positives que
de charges négatives). L’expression vectorielle de la loi de Laplace, exprimée par l’equation 5.17, montre
que cette force est :
Ñ
Ý Ñ
Ý
— perpendiculaire au plan formé par les vecteurs I dl et B .
Ñ
Ý Ñ Ý ÝÑ
— son sens est tel que le trièdre pI dl , B , dF q est direct (appliquer la règle du tire-bouchon).
Ñ
Ý Ñ
Ý
— son module est dF “ IdlB sin α, α étant l’angle formé par les vecteurs I dl et B .
ż
Ñ
Ý ÝÑ
La force magnétostatique s’exerçant sur le circuit en entier est F “ dF
circuit

5.3 Loi de Biot et Savart

5.3.1 Champ magnétostatique créé par une charge en mouvement

B
v M
r
O u

Soit une charge ponctuelle q animée d’une vitesse Ñ


Ý
v . A l’instant t où la charge q est en O, le champ
Ñ
Ý
magnétostatique B au point M est donné par la loi Biot et Savart 5 , exprimé par l’équation ci-après :

Ñ
Ý µ0 Ñ Ñ
Ýu
B pM q “ qÝ
v ^ 2 (5.18)
4π r
avec µ0 la perméabilité du vide, µ0 “ 4π ¨ 10´7 pU.S.Iq. L’unité du champ magnétostatique dans le
système international d’unités est le Tesla pT q ou le Weber par mètre carré pW b{m2q.

De l’équation 5.18, on déduit les caractéristiques suivantes :


Ñ
Ý
— la direction du vecteur B pM q est perpendiculaire au plan défini par les vecteurs Ñ Ý
v et Ñ
Ý
u.
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
— son sens est tel que le trièdre p v , u , B q est direct (appliquer la règle du tire-bouchon).
µ0 q v sinα
— son module est BpM q “ , α étant l’angle formé par les vecteurs ÑÝv et Ñ
Ý
u.
4π r2
Ñ
Ý
Dans le cas de n charges ponctuelles qi en mouvement, le champ magnétostatique totale B créé en
ÝÑ
M est la somme vectorielle des champs magnétostatiques Bi produits par chacune des charges qi en M :
n
Ñ
Ý ÿ Ý
Ñ
B pM q “ Bi pM q (5.19)
i“1

c’est encore le principe de superposition qui s’applique.

5.3.2 Champ magnétostatique créé par un courant électrique


Soit un circuit filiforme C parcouru par un courant continu d’intensité I.
5. Jean-Baptiste Biot p1774 ´ 1862q, Félix Savart p1791 ´ 1841q et André-Marie Ampère p1775 ´ 1836q étaient tous trois
professeurs de physique au collège de France.

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u r M
P
Idl

(C)
I

La loi de Biot et Savart : la loi de Biot et Savart énonce que le champ magnétostatique élémentaire
Ñ
Ý
créé par un élément de courant I dl (de point médiane P ) du circuit C en un point M (situé à une distance
r de P ) est égale à :
ÝÑ µ0 ÑÝ Ñ
Ý
u
dBpM q “ I dl ^ 2 (5.20)
4π r
L’équation 5.20 montre que :
ÝÑ Ñ
Ý
— la direction du vecteur dBpM q est perpendiculaire au plan défini par les vecteurs I dl et Ñ Ýu.
Ñ
Ý Ñ Ý ÝÑ
— son sens est tel que le trièdre pI dl , u , dBq est direct (appliquer la règle du tire-bouchon).
µ0 I dl sinα Ñ
Ý
— son module est dBpM q “ , α étant l’angle formé par les vecteurs I dl et Ñ
Ý
u.
4π r2
Le champ magnétostatique totale créé par le circuit C en M est donné par la relation :
ż
Ñ
Ý ÝÑ
B “ dB (5.21)
C

5.4 Théorème d’Ampère

5.4.1 Enoncé du théorème

Theorem 5.2: Theorème d’Ampère


Ñ
Ý
La circulation du champ magnétostatique B le long d’une courbe fermée orientée pCq est égale à la
somme algébrique des courants enlacés par pCq multiplié par µ0 .
¿
ÝÑ
Ñ Ý ÿ
B dl “ µ0 I enlacés (5.22)
C

Le signe des courants enlacés est déterminé relativement à l’orientation du contour pCq en utilisant, par
exemple, la règle du tire bouchon.
Cette relation fondamentale est l’équivalent du théorème de Gauss pour le champ électrostatique, elle
Ñ
Ý
relie le champ magnétostatique B à sa source (le courant I). Comme pour le théorème de Gauss, ce qui
compte c’est la somme algébrique des sources, par exemple, si deux courants de même amplitude mais
de sens différents traversent la surface, le courant total sera nul.
Le théorème d’Ampère est équivalent à la loi de Biot et Savart, il peut être démontré à partir de
celle-ci. Ce n’est donc pas une équation supplémentaire de la magnétostatique
En magnétostatique, l’utilisation du théorème d’Ampère permet d’obtenir rapidement l’expression
du champ magnétostatique créé par une distribution de courant lorsque celle-ci présente une symétrie
importante
Il est donc nécessaire, avant d’appliquer éventuellement le théorème d’Ampère, de faire l’analyse des
éléments de symétries de la distribution de courant.

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I2

(C)

I1
Σ Ienlacés = I2 - I1 - I3
I3

5.4.2 Théorème de Stokes-Ampère


Ñ
Ý
La circulation d’un champ vectoriel A le long d’un contour fermé pCq est égale au flux du rotationnel
Ñ
Ý
du champ vectoriel A à travers la surface S s’appuyant sur pCq. Ce théorème, appelé aussi, théorème de
la divergence, est exprimé par l’équation suivante :
¿ ij
Ý Ñ
Ñ Ý ÝÑÑÝ Ý Ñ
A ¨ dl “ rot A ¨ dS (5.23)
C S

5.4.3 Equation locale du théorème d’Ampère


Le théorème de Stokes-Ampère (eq. 5.23) nous permet en effet d’écrire :
¿ ij
Ý Ñ
Ñ Ý ÝÑÑÝ Ý Ñ
B ¨ dl “ rot B ¨ dS (5.24)
C S
Ñ
Ý
S étant une surface limitée par le contour C. Nous pouvons introduire la densité de courant j traversant
la surface S, nous avons par définition :
ÿ
I “ I enlacés (5.25)
ij
ÝÝ
Ñ Ñ
“ j dS
S

L’équation 5.22 s’écrit donc : ¿ ij


Ý Ñ
Ñ Ý ÝÝ
Ñ Ñ
B ¨ dl “ µ0 j dS (5.26)
C S
En comparant les deux equations (5.24) et (5.26), on obtient l’expression du théorème d’Ampère sous sa
forme locale :
ÝÑÑÝ Ñ
Ý
rot B “ µ0 j (5.27)
Le théorème d’Ampère peut être démontré à partir de la loi de Biot et Savart. Le théorème d’Am-
père est équivalent à la loi de Biot et Savart. Ce n’est donc pas une équation supplémentaire de la
magnétostatique

5.5 Champ magnétostatique et symétrie

5.5.1 Symétrie de distributions de courant


De même pour les distributions de charges, il est important de repérer, pour les distributions de
courant, d’éventuelles propriétés de symétries. Nous distinguerons ainsi :

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— l’invariance par symétrie plane qui se produit en présence d’un plan de symétrie Π, appelé
aussi plan de symétrie magnétostatique. Dans ce cas, pour chaque couple de points M et M 1
symétriques par rapport au plan Π, le vecteur densité de courant vérifie :
Ñ
Ý Ñ
Ý
j K pM q “ ´ j K pM 1 q (5.28)
Ñ
Ý Ñ
Ý
j {{ pM q “ j {{ pM 1 q
Ñ
Ý Ñ
Ý
avec j K et j {{ sont respectivement les composantes perpendiculaire et parallèle au plan Π du
Ñ
Ý
vecteur densité de courant j .
— l’invariance par antisymétrie plane qui se produit en présence d’un plan d’antisymétrie Π˚ ,
appelé aussi plan d’antisymétrie magnétostatique. Dans ce cas, pour chaque couple de points M
et M 1 symétriques par rapport au plan Π˚ , le vecteur densité de courant vérifie :
Ñ
Ý Ñ
Ý
j K pM q “ j K pM 1 q (5.29)
Ñ
Ý ÑÝ
j {{ pM q “ ´ j {{ pM 1 q
Ñ
Ý Ñ
Ý
avec j K et j {{ sont respectivement les composantes perpendiculaire et parallèle au plan Π˚ du
Ñ
Ý
vecteur densité de courant j .
— l’invariance par translation : une distribution de courant, illimitée dans la direction de l’axe
p∆q, est invariante par translation suivant p∆q si, pour tout point M et son translaté M 1 , son
vecteur densité de courant reste inchangée. C’est le cas par exemple d’une tige rectiligne infinie
parcourue par un courant I.
— l’invariance par rotation : une distribution de courant est dite invariante par rotation autour
d’un axe Oz (donc symétrie cylindrique) si en tout point M 1 obtenu par rotation de M d’un angle
ϕ0 autour de l’axe Oz, le vecteur densité de courant vérifie :
Ñ
Ý Ñ
Ý
j pr, ϕ ` ϕ0 , zq “ j pr, ϕ, zq (5.30)

On rencontre ce type d’invariance par exemple dans le cas d’une spire circulaire parcourue par un
courant autour de son axe.

5.5.2 Règles de Symétrie du champ magnétostatique


Le principe de Curie permet de prévoir des éléments de symétrie du champ magnétostatique (la
conséquence) à partir de la recherche des éléments de symétrie de la distribution de courant (la cause).
Considérons une distribution de courant et le champ magnétostatique qu’elle crée. Nous admettrons
les règles de symétrie suivantes :
— Le champ magnétostatique en un point d’un plan de symétrie magnétostatique est
perpendiculaire à ce plan.
— Le champ magnétostatique en un point d’un plan d’antisymétrie magnétostatique est
contenu dans ce plan.
On remarque que les règles de symétrie vérifiées par les champs électrostatique et magnétostatique sont
distinctes. La différence de comportement des deux champs vis-à-vis des règles de symétrie provient donc
Ñ
Ýr
de l’aspect vectoriel de leur expression. Le champ électrostatique s’exprime en fonction du vecteur ,
Ñ
Ý r
Ñ
Ý r
alors que le champ magnétostatique s’exprime en fonction du produit vectoriel I dl ^ .
r

5.6 Flux du champ magnétostatique et loi de Gauss


On définit le flux du champ magnétostatique, sortant à travers une surface S, de la même façon qu’on
avait définit le flux du champ électrique :
ij
ÝÝ
Ñ Ñ
ΦB{S “ B dS (5.31)
S

ÝÑ
Le signe du flux dépend de la convention d’orientation de dS (en général on utilise la règle du tire-
bouchon). On rappelle que l’unité du flux est le Weber pW bq.

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Π Π∗
dB1 + dB2
dB1

dB1 + dB2 dB1 dB2

dB2

j1 j2 j1 j2
M1 M2 M1 M2
Distribution de courant présentant Distribution de courant présentant
un plan de symétrie : j2 (M2) = j1 (M1) un plan d'antisymétrie : j2 (M2) = - j1 (M1)

Exemple : Calcul de flux d’un champ magnétostatique uniforme à travers une surface fer-
mée
Commençons par évaluer le flux traversant la demi-sphère représentée sur la figure ci après. Le champ
Ñ
Ý
magnétostatique B étant uniforme et dirigé suivant l’axe z.

B
er
(S)
dS
B θ r

(Σ) dΣ
-k y

Le flux élémentaire sortant à travers un élément de surface dS de la demi-sphère est :


Ý Ý
Ñ Ñ
dΦÝ
Ñ “ B ¨ dS “ B ¨ dS ¨ cos θ (5.32)
B {dS
le flux total sortant à travers la demi-sphère est alors :
ij
ΦÝ
Ñ “ Br2 sin θ cos θdθdϕ
B {S
S
ż π
2
2
“ 2πBr sin θ cos θdθ
0
“ πBr2 (5.33)

Calculons maintenant le flux sortant à travers le disque Σ à la base de l’hémisphère. Le flux élémentaire
sortant à travers un élément de surface dΣ du disque est :
Ý Ý
Ñ Ñ
dΦÝ
Ñ “ B ¨ dΣ “ ´B ¨ r dr dϕ (5.34)
B {dΣ

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le flux total sortant à travers le disque Σ est alors :


ij
ΦÝ
Ñ “ ´ Br dr dϕ
B {Σ
Σ
żR
“ 2πB rdr
0
2
“ ´πBr (5.35)

En considérant maintenant la surface fermée constituée par la demi-sphère plus le disque à sa base, on
constate que le flux total à travers cette surface fermée est nul : il y a donc autant de flux entrant par la
base qu’il n’y en a sortant par la demi-sphère. D’où la conclusion, qu’on appelle la loi de Gauss pour
le magnétisme (cette loi est générale et reste valable même en régime variable) :
Le flux du champ magnétostatique à travers toute surface fermée est nul. On dit
que le champ magnétostatique est un champ à flux conservatif.
£
Ý Ý
Ñ Ñ
ΦÝÑ “ B ¨ dS “ 0 (5.36)
B {S
S

D’après le théorème de Green Ostrogradski (eq. 2.16) :


£ ¡
Ý Ý
Ñ Ñ Ñ
Ý
ΦÝ
Ñ “ B ¨ dS “ div B ¨ dτ (5.37)
B {S
S τ

De ces deux expressions (5.36 et 5.37) , on déduit une autre équation locale relative au champ ma-
gnétostatique (la première étant celle exprimé par l’équation 5.27) :

Ñ
Ý
div B “ 0 (5.38)

La conservation du flux du champ magnétostatique est une propriété très importante et montre une
différence fondamentale entre le champ magnétostatique et le champ électrostatique. Nous avons vu, avec
le théorème de Gauss, que le flux du champ électrostatique dépend des charges électriques contenues à
l’intérieur de la surface fermée : £
Ñ
Ý Ñ
Ý Qint
Φp E {Sq “ E ¨ dS Ñ
Ýn “
0
S

Si la charge totale est positive, le flux est positif et il " sort " de cette surface un champ électrostatique. Si
la charge est négative, le flux est négatif et le champ " rentre ", converge vers la surface. Cette propriété
reste d’ailleurs également valable en régime variable. Rien de tel n’a jamais été observé pour le champ
magnétostatique. On ne connaît pas de charge magnétique analogue à la charge électrique. La source la
plus élémentaire du champ magnétostatique est un dipôle (deux polarités), comme l’aimant dont on ne
peut dissocier le pôle nord du pôle sud.

5.7 Potentiel vecteur


Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ Ý
Nous avons montré que le champ magnétostatique B obéit à la relation fondamentale ∇ ¨ B “ 0.
Ñ
Ý Ñ
Ý
Cette équation permet d’identifier le champ magnétostatique B au rotationnel d’un champ vectoriel A
car la divergence de tout rotationnel est nulle (eq. ??). Nous pouvons ainsi écrire :
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ Ý
B “∇^A (5.39)
Ñ
Ý
Par définition, le champ de vecteur A est appelé le potentiel vecteur associé au champ magnétostatique
Ñ
Ý Ñ
Ý
B . Le potentiel vecteur est défini à un gradient de champ scalaire f près, c-à-d, si A est solution de
Ñ
Ý Ñ Ý
l’équation 5.39, alors A ` ∇f l’est aussi. Ce résultat est similaire au potentiel électrostatique V , défini
lui aussi à une constante près.
Ñ
Ý
Le choix d’un potentiel scalaire f permettant de définir complètement le potentiel vecteur A est appelé
"choix de jauge". Ce choix permet en particulier de choisir le potentiel vecteur le plus adapté au problème
traité, et donc, simplifier aux maximum les calculs ultérieurs. En magnétostatique, on sélectionne le
potentiel vecteur tel que :
Ñ
ÝÑ Ý
∇A “ 0 (5.40)

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5.7.1 Expression vectorielle du potentiel vecteur


Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ Ý
En remplaçant B par ∇ ^ A dans l’équation 5.27 (forme locale du théorème d’Ampère), on obtient :
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ Ý Ñ
Ý
∇ ^ p ∇ ^ A q “ µ0 j (5.41)

or le laplacien du champ vectoriel (eq. ??) nous permet d’écrire :


Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ Ý Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ Ý Ñ
Ý
∇ ^ p ∇ ^ A q “ ∇p ∇ ¨ A q ´ 4 A (5.42)
Ñ
ÝÑÝ
En comparant les deux équations 5.41 et 5.42 et sachant que ∇ A “ 0 (eq. 5.40), on obtient l’équation
fondamentale devant être vérifiée par le potentiel vecteur :
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
4 A ` µ0 j “ 0 (5.43)

Dans le système de coordonnées cartésiennes, cet équation s’écrit :

4Ax ` µ0 jx “ 0
4Ay ` µ0 jy “ 0
4Az ` µ0 jz “ 0 (5.44)

Ces trois équations sont analogues à l’équation de Poisson obtenue en électrostatique (eq. 2.20) dont la
solution est de la forme : ¡
1 ρpP qdτ
V pM q “
4π0 r
τ

où ρ est la densité de charges dans le volume fini τ et r étant la distance P M .


Ñ
Ý
On peut adopter pour le potentiel vecteur A la même forme générale de solution. Par conséquent, la
solution du système d’équation 5.44 est alors :
¡
µ0 jx pP qdτ
Ax pM q “
4π r
τ
¡
µ0 jy pP qdτ
Ay pM q “
4π r
τ
¡
µ0 jz pP qdτ
Az pM q “ (5.45)
4π r
τ

Sous sa forme vectorielle, le potentiel vecteur à pour expression :


¡ Ñ
Ý
Ñ
Ý µ0 j pP qdτ
A pM q “ (5.46)
4π r
τ

5.7.2 Potentiel vecteur d’un courant continu filiforme


Soit un circuit filiforme de section S et parcouru par un ourant I. Dans ce cas, le vecteur densité de
Ñ
Ý
courant j est réparti d’une manière uniforme dans le volume τ du circuit. On désigne par dτ un élément
de volume du circuit sur une longueur dl :

dτ “ S ¨ dl
Ñ
Ý
Soit P un point du circuit et I dl un élément de courant centré sur P . Par définition, j ¨ S “ I, donc :
Ñ
Ý Ñ
Ý
j pP qdτ “ I dl
Ñ
Ý
Ainsi, le potentiel vecteur A créé en un point M situé à une distance r de P par le courant continu
filiforme d’intensité I est : ¿ Ñ Ý
Ñ
Ý µ0 I dl pP q
A pM q “ (5.47)
4π r
circuit

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5.8 Travail des Forces magnétostatiques


Ñ
Ý
Soit un élément dl d’un fil conducteur parcouru par un courant d’intensité I et placé dans un milieu
Ñ
Ý Ñ
Ý
où règne un champ magnétostatique B . La force agissant sur l’élément de courant I dl est donnée par la
force de Laplace :
ÝÑ Ñ
Ý Ñ Ý
dF “ I dl ^ B
Ñ
Ý ÝÝÑ
Sous l’action de cette force, l’élément de courant I dl se déplace de dM . Le travail fourni lors de ce
déplacement élémentaire est :
ÝÑ ÝÝÑ
dW “ dF´ ¨ dM ¯
Ñ
Ý Ñ Ý ÝÝÑ
“ I dl ^ B ¨ dM
´ ¯
Ý Ñ
Ñ Ý ÝÝÑ
“ I B dl ^ dM
ÝÝ
Ñ Ñ
“ I B dS (5.48)

soit donc :
dW “ I ¨ dφ (5.49)
ÝÝ
Ñ Ñ Ñ
Ý ÝÝÑ
avec dφ “ B dS le flux balayé par l’élément dl au cours de son déplacement dM . L’élément de surface
Ñ
Ý Ý
Ñ
dS est l’aire du parallélogramme formé par dl et M .

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PHENOMENES D’INDUCTION
MAGNETIQUE

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