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SÉRIES DANS UN ESPACE VECTRORIEL NORMÉ

vn convergent alors αu n + β vn converge et


P P P
E est un K espace vectoriel normé de dimension finie. Si un ,

X ∞
X ∞
X
(αu n + β vn ) = α u n + β vn
1 Convergence de séries n=0 n=0 n=0

2. β = (e1 , ..., ep ) est une base de E, (u n ) ∈ E N


1.1
1 Langage de base p
Pour tout n ∈ N, u n = u nk ek .
P
k =1
X X
Définition 1.1 n u n converge ssi ∀k ∈ |[1, p ]|, u nk converge
(u n ) ∈ E N , pour tout n ∈ N, on pose Sn =
P
uk .
k =0 et dans ce cas :
+∞ p ‚+∞ Œ
X X X
un = u nk
P
1. On dit que la série ( et on écrit ) u n converge si la suite ek
(Sn )p ∈N dite des sommes partielles de (u n )n converge. n=0 k =1 n=0

Dans ce cas : S = lim Sn s’appelle somme de la série u n , et


P
n→+∞

se note : S =
P
un . 2.1
2 Série absolument convergente
n=0

u n converge et S =
P P
2. Si la série u n , pour tout n ∈ N on pose : Définition 1.2
n=0
∞ Soit (u n ) ∈ P
E N.
Rn = S −Sn , qu’on note u k . (Rn )n s’appelle suite des restes
P
La série u n est dite absolument convergente ssi la série numé-
k =n+1 P
de la série u n , on a lim Rn = 0.
P rique ku n k est convergente.
n →+∞

Théorème 1.1
Remarque 1 Dans l’espace vectoriel E de dimension finie toute série absolument
P convergente est convergente.
1. La convergence de la suite u n ne change pas si on modi-
fie un nombre fini de termes de la suite (u n ), et de même ,
on peut parler de la convergence d’une série associée à une Preuve
suite définie à partir d’un certain rang. P
(u n )n≥n0 une suite d’éléments de E , on dit que la série Soit u n une série absolument convergente.
n Soit " > 0, ∃N > 0 tel que :
q q
u n converge si la suite (Sn )n≥n0 définie par : Sn =
P P
uk q > p ≥ N =⇒ kSq − Sp k = k
P
uk k ≤
P
ku k k < ", donc (Sn ) est de Cauchy ,
n ≥n0 =n0
kP k =p +1
P k =p +1

converge, et dans ce cas la limite s’appelle somme de un et comme E est complet alors u n converge.
n≥n0

P Remarque 3
et se note un .
n=n0
P La réciproque est fausse en général.
2. Si u n converge alors Rp est la somme de la série associée (−1)n
un = n .

à la suite (u n )n≥p +1 ce qui justifie la notation : Rp =
P
un .
n=p +1 Remarque 4

P ∞
P ∞
P
Proposition 1.1 Si u n est absolument convergente alors : k un k ≤ ku n k.
la série télescopique n≥n0 (u n+1 − u n ) converge si et seulement si n=0 n=0
P

la suite (u n ) converge et dans ce cas


+∞
X Définition 1.3
u n = lim u n − u n0 A une algèbre. On appelle norme d’algèbre sur A toute norme défi-
n→+∞
n=n0
nie sur la structure d’espace vectoriel vérifiant :

ka b k ≤ ka kkb k
Proposition 1.2
:
u n converge ⇒ lim u n = 0.
P
n →+∞ .
A muni d’une telle norme s’appelle algèbre normée.

Preuve
3
3.1 Série géométrique
Pour n ≥ 1, on a : u n = Sn − Sn −1 , d’où la convergence
P de (u n ) vers 0.
Pour la réciproque, il suffit de considérer la série : 1/n .
2n Théorème 1.2
2p = 1/2.
1
P
Pour n ≥ 1, S2n − Sn ≥
p =n+1 Soit A une algèbre normée P de dimension finie.
Si u n converge alors lim (S2n − Sn ) = 0, ce qui est impossible, donc u n Si ka k < 1, alors la série a n converge, 1 − a inversible et
P P
n →+∞
diverge alors que la suite (u n ) converge vers 0. +∞
X
(1 − a )−1 = a n : série de Neumann
Remarque 2 n =0
De plus
9
P
Par contraposée on obtient : u n 0⇒ u n diverge. 1
n→+∞
k(1 − a )−1 k ≤
1 − ka k
Propriétés 1.1

1. L’ensemble des séries convergentes est un K espace vectoriel.

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Preuve cette série :


ka k ≤ ka k , ka k < 1 donc a est absolument convergente, donc conver-
n n
P n
∞ n
gente.
X a
n n +1
nP exp(a ) =
Soit n ∈ N, (1 − a )( a k ) = a k −
P P
a k = 1 − a n +1 . n =0
n!
k =0 k =0 k =1
lim a n +1 = 0 et par continuité de x 7→ (1 − a )x , on déduit que :
n→+∞ Remarque 6
+∞
Cas réel :
X
(1 − a )( ak) = 1
k =0 Pour a réel et à l’aide de la formule de Taylor avec reste intégrale
+∞ on vérifie que cette définition de exp(a ) à l’aide des séries coïncide
Et de la même façon on montre que ( a k )(1 − a ) = 1.
P
k =0
avec la définition classique de exp(a ) = e a .
+∞
k(1 − a )−1 k ≤ ka kn = 1
P
1−ka k
n=0 Proposition 1.3
Si a et b deux éléments d’une algèbre normée de dimension finie
Corollaire 1.1 qui commutent, alors :
Soit A une algèbre norméeP de dimension finie.
exp(a + b ) = exp(a ) exp(b )
Si k1 − a k < 1, alors la série (1 − a )n converge, a inversible et
+∞
X
a −1 = (1 − a )n
Preuve
n =0
De plus Idée : On commence  par vérifier que :
1
 
2n n n
−1 (a +b )k ak bk
P P P
ka k≤ k! − k! k!
1 − k1 − a k k =0 k =0 k =0 
2n k
n k
n
(ka k+kb k) ka k kb kk
P P P
≤ k! − k! k!
k =0 k =0 k =0
Application :
n
2n n n 2n X k
Si A ∈ M n (C) alors SpA ⊂ B(0, r) : r = maxi=1,..,n ( (a + b )k ak X bk a i b k −i ap bq
P
|aij |) k
X
−(
X
)( )k = k
X

X
k
j=1
k =0
k ! k =0
k ! k =0
k ! k =0 i =0
i ! (k − i )! (p ,q )∈|[0,n]|×|[0,n]|
p! q!

Remarque 5 2n X k 2n
X a i b k −i X X ap bq
=
Une conséquence du théorème précédent est que B (1, 1) ⊂ U (A ). k =0 i =0
i ! (k − i )! k =0 (p ,q ),p +q =k
p! q!
U (A ) ensemble des éléments inversibles de A . Or
{(p , q ) ∈ |[0, n ]| × |[0, n ]|} ⊂ ∪2n
k =0
{(p , q ) ∈ |[0, 2n ]|, p + q = k }
Théorème 1.3 donc
U = {a ∈ A , a inversible } est un ouvert et l’application : a → a −1 2n
est continue.
X X ap bq X ap bq
k − k
k =0 (p ,q ),p +q =k
p ! q ! (p ,q )∈|[0,n ]|×|[0,n ]| p ! q !
X ap bq
= k k
Preuve p! q!
(p ,q )∈∪2n
k =0
{(i , j )∈|[0,2n ]|, i + j =k }\|[0,n]|×|[0,n]|

Soit a 0 ∈ U , posons r = 1
ka 0−1 k
, on a ∀a ∈ B (a 0 , r ).
X ka kp kb kq

p! q!
k1 − a 0−1 a k = ka 0−1 (a 0 − a )k (p ,q )∈∪2n
k =0
{(i , j )∈|[0,2n]|, p +q =k }\|[0,n]|×|[0,n]|

≤ ka 0−1 kka 0 − a k Le chemin inverse nous donne maintenant :


< 1 X ka kp kb kq
D’où a 0−1 a
est inversible, et par suite on a l’inversibilité de a . p! q!
(p ,q )∈∪2n
k =0
{(i , j )∈|[0,2n ]|, p +q =k }\|[0,n ]|×|[0,n ]|
ϕ : a → a −1 , soit a 0 ∈ U , montrons que ϕ est continue en a 0 , on considère
toujours r = ka 1−1 k , pour a ∈ B (a 0 , r ), d’après ce qui précède a 0−1 a est inversible, X2n
(ka k + kb k)k X n n
ka kk X kb kk
0 = −( )( )
et avec le corollaire k! k ! k =0 k !
k =0 k =0

1 D’oû le résultat souhaité, et en faisant ensuite tendre n vers +∞, on trouve


ka −1 a 0 k = k(a 0−1 a )−1 k ≤ exp(a + b ) − exp(a ) exp(b ) = 0
1 − k1 − a 0−1 a k

Par suite Remarque 7


ka 0−1 k
ka −1 k = ka −1 a 0 a 0−1 k ≤
1 − k1 − a 0−1 a k Cas complexe :
On revient à ϕ : Si a = x + i y , alors :

ka −1 − a 0−1 k = ka −1 (a − a 0 )a 0−1 k exp(a ) = exp(x ) exp(i y ) = exp(x )(cos(y ) + i sin(y ))


≤ ka −1 kka − a 0 kka 0−1 k
ka 0−1 k2 ka − a 0 k

1 − k1 − a 0−1 a k
2 Famille sommable
Par passage à la limite quand a tend vers a 0 , et par continuité de la norme :
1.2
1 Ensemble dénombrable
lim kϕ(a ) − ϕ(a 0 )k = 0
a →a 0

Définition 2.1
4.1
4 Série exponentielle Un ensemble I est dit dénombrable s’il est en bijection avec N.
Un ensemble est dit au plus dénombrable s’il est en bijection avec
Soient A une algèbre normée de dim finie et Soit a ∈ A, alors :
P an une partie P non vide de N.
n! est convergente, et on appelle exponentielle de a la somme de

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Remarques 1 Proposition 2.5


La réunion d’une famille finie d’ensembles au plus dénombrables
1. Quitte a ordonner ses éléments, une partie infinie de N est est au plus dénombrable. Si l’un des ensembles de la famille finie
en bijection avec N (bijection de l’ordre), par conséquent est dénombrable, la réunion est dénombrable.
a) Un ensemble I est au plus dénombrable s’il est fini ou
dénombrable.
Preuve
b) Un ensemble dénombrable est un ensemble au plus dé-
nombrable infini. Soit (A i )i =1,..,n une telle famille. Pour chaque A i on a fi une injection de A i
dans N. On définit une injection de ∪i =0..n A i dans l’ensemble dénombrable
2. a) Toute sous famille d’une famille au plus dénombrable est N × {1, .., n }, en associant à a le couple (fi (a ), i ), où i est le plus petit entier
tel que a ∈ A i . Si de plus l’un des A i est dénombrable, ∪i =0..n A i contient un
dénombrable. ensemble dénombrable, donc est dénombrable.
b) Toute sous famille infinie d’une partie dénombrable est
dénombrable. Proposition 2.6
La réunion d’une famille dénombrable d’ensembles dénombrables
Proposition 2.1 est dénombrable.
Un ensemble I est au plus dénombrable si et seulement si il existe
une injection de I vers N.
Preuve

Par composition, il est toujours possible de se ramener au cas où la famille


Proposition 2.2 est indexée par N. Il s’agit alors de montrer que si (A i )i ∈N est une famille d’en-
sembles dénombrables, alors la réunion de ces ensembles, A = ∪i ∈N A i , est un
Un ensemble I est au plus dénombrable si, et seulement si, on peut ensemble dénombrable. Les A i étant dénombrables, il existe pour chaque en-
ranger ses éléments en une suite I = {u n , n ∈ N} tier i , une bijection de N sur A i . D’après l’axiome du choix (dénombrable), on
a donc une suite de fonctions (fi )i ∈N , où fi est une bijection de N sur A i . On
peut donc définir l’application suivante de N2 dans A :

Preuve f : N×N −→ A
(i , n) 7−→ fi (n)
=⇒) Supposons que I est dénombrable, nous avons deux cas.
— Si I = {x0 , .., xp } est fini, on considère alors la suite (u n ) définie par : L’application f est surjective, du fait que chacune des applications fi l’est :
chaque élément de A est élément d’au moins un A i , il est donc atteint par fi ,
u k = xk , pour k = 0..p , et u k = xp , pour k ≥ p + 1 donc par f .
Ainsi, l’ensemble A est au plus dénombrable, comme il contient un en-
semble dénombrable, il est dénombrable.
— Si I est infini, alors il est en bijection avec N, soit ϕ : N → I une telle
bijection, il suffit de prendre u n = ϕ(n), on a I = {u n , n ∈ N}.
⇐=) (Démonstration dûe à l’élève Ouhassi) Supposons que
2.2
2 Sommabilité d'une famille de nombres réels positifs
I = {u n , n ∈ N}

I −→ ϕ(I )
n
Soit ϕ : uk → min{i ∈ N, u i = u k } . ϕ est bien définie, injective et sur- Définition 2.2
jective par construction, donc une bijection de I vers une partie de N. I est I un ensemble dénombrable.
alors dénombrable.
(u i )i ∈I une famille de nombresPréels positifs.
Pour toute partie finie J , S J = k ∈J u k .
Proposition 2.3
On dit que la famille (u i )i ∈I est sommable si la partie : {S J , J fini ⊂ I }
N, Z et N2 sont dénombrables.
est majorée et dans ce cas, la somme P de la famille (u i )i ∈I est définie
par sup{S J , J fini ⊂ I } et notée k ∈I u k
Si la famille (u i )i ∈I de nombres réels positifs n’est pas sommable, on
Preuve
convient que la somme i ∈I u i = +∞.
P
Il est évident que N est dénombrable.
N→Z
Pour Z, on vérifie que l’application ϕ  est une bijection.
Proposition 2.7
n → (−1)n E n+1 2
En fait c’est l’application qui consiste à envoyer les pairs en les entiers positifs Si (u i )I est P alors pour tout J ⊂ I , (u i )i ∈J est sommable
P sommable,
et les impairs en les entiers négatifs.
et on a : i ∈J u i ≤ i ∈I u i .
Pour N2 , on remarque
 que ∀n ∈ N, ∃!(p , q ) ∈ N2 : n = 2p (2q + 1), ce qui fait de
N2 → N
l’application ϕ : une bijection.
(p , q ) → 2p (2q + 1)
Preuve

Proposition 2.4 Provient du fait que {


P
i ∈K u i K fini ⊂ J } ⊂ {
P
i ∈K u i K fini ⊂ I }.
Un produit cartésien fini d’ensembles dénombrables est dénom-
brable. Proposition 2.8
(u i )i ∈I , (vi )i ∈I deux familles de nombres réels positifs.
Preuve
Si ∀i ∈ I , u i ≤ vi , alors laP sommabilité de (vi )i ∈I entraine celle
(u i )i ∈I , et auquel cas, on a : u i ≤ vi .
P

Exemple 1 Preuve

Si (vi )i ∈I est sommable, alors, pour toute partie finie J incluse dans I , on a
Q est dénombrable. X X X
ui ≤ vi ≤ vi
i ∈J i ∈J i ∈I

D’où la sommabilité de (vi )i ∈I et en passant à la borne supérieure on obtient :


X X
ui ≤ vi
i ∈I i ∈I

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Si
PpourP tout k , Ik est fini alors (u i )i ∈I est sommable si et seulement
k i ∈Ik u i converge.
Théorème 2.1 - I = N
Soit (u n )n∈N ∈ RN
+.
(u n ) est sommable si, et seulement si, u n est convergente. et dans Exemple 2
P

un =
P P
ce cas : un
n ∈N n=0 Soit (u n )n∈Z une famille de réels positifs.
P famille (u
La Pn )n∈Z est sommable si, et seulement si, les séries
n∈N u n et n ∈N∗ u −n le sont. De plus, on a alors
Preuve
X +∞
X +∞
X
Supposons que (u n )n∈N est sommable, soient n ∈ N et Jn = |[0, n]|. un = un + u −n
n∈Z n=0 n=1
n
X X X
uk = uk ≤ ui
k =0 i ∈Jn i ∈I

Donc la série
P
u n converge et en faisant tendre n vers l’infini on obtient :
Théorème 2.2 - Sommation par paquets

+∞
I un ensemble dénombrable, (In )n∈N une partition de I .
La famille (u i )i ∈I de nombres réels positifs est sommable si et
X X
uk ≤ ui (1)
k =0 i ∈I seulement pour tout n la famille (u i )i ∈In est sommable et la série
P €P Š
i ∈In u i converge :
P
Inversement supposons que u n converge, soit J fini inclus dans N. n
Pour N = max J , nous avons J ⊂ |[0, N ]| et au quel cas on a :
+∞
!
N +∞
X X X
ui = ui
X X X
uk ≤ uk ≤ un
k ∈J k =0 n =0 i ∈I n=0 i ∈In

D’où la sommabilité, et en passant à la borne supérieure

X +∞
X Preuve
ui ≤ uk (2)
i ∈I k =0 =⇒) Supposons que (u i )i ∈I est sommable.
In ⊂ I , donc (u i )i ∈In est sommable.
De (1) et (2) on obtient l’égalité. Soit n ∈ N, on a en particulier (u i )i ∈∪nk=0 Ik .
D’après la proposition précédente

Proposition 2.9 n X
X X X
On suppose I = I1 ∪ I2 ...Ip avec I1 , ..., Ip disjoints. (u i )i ∈I une famille ui = ≤ ui
k =0 i ∈Ik i ∈∪n I i ∈I
k =0 k
de nombres réels positifs. On a équivalence entre
1. (u i )i ∈I est sommable ;
P €P Š
D’où la convergence de k i ∈Ik u i et on a :

2. (u i )i ∈I1 ,..., et (u i )i ∈Ip sont sommables. +∞ X


X X
De plus, on a alors ui ≤ ui (1)
X X X k =0 i ∈Ik i ∈I

ui = u i + ... + ui 
⇐=) Supposons que ∀k : (u i )i ∈Ik est sommable et n
P P
i ∈I i ∈I1 i ∈Ip i ∈In u i converge.
Soit J fini inclus dans I , il existe N tel que J ⊂ ∪N I .
k =0 k
∀k : (u i )i ∈Ik est sommable, donc (u i )i ∈∪N Ik est sommable.
k =0
On aura, en particulier
Preuve
+∞ X
N
‚ Œ ‚ Œ
=⇒) vient du fait que pour tout k on a Ik ⊂ I .
X X X X
ui ≤ ui ≤ ui
⇐=) On suppose que ∀k ∈ [|1, p ]|, (u i )i ∈I kk est sommable. i ∈J k =0 i ∈Ik k =0 i ∈Ik
Soit J fini inclus dans I .
p
J = ∪k =1 Jk , Jk = J ∩ I est vide ou fini. Avec la convention que i ∈Jk = 0 si Jk = ;,
P
En passant à la borne supérieure
on a
X Xp X Xp X

ui = ui ≤ X +∞ X
X
i ∈J k =1 i ∈Jk k =1 i ∈Ik ui ≤ ui (2)
i ∈I k =0 i ∈Ik
Donc (u i )i ∈I est sommable.
En passant à la borne supérieure on obtient : (1) et (2) entrainent l’égalité.
X p X
X
ui ≤ ui
i ∈I i =1 i ∈Ik Exemple 3
Pour l’autre inégalité. Pour toute famille (J1 , .., Jp ) de parties finies incluses res-
pectivement dans I1 , ..., Ip . +∞
x
x ∈ [0, 1[ on sait que = x n , avec le regroupement suivant :
P
1−x
p X
X X X n =1
p
ui = ui ≤ ui (∪k =1 Jk est finie)
k =1 i ∈Jk p
i ∈∪k =1 i ∈I N∗ = ∪n∈N In , In = {2n (2k + 1), k ∈ N}

On passe successivement à la borne supérieure sur chaque Jk en fixant le reste, (x n )n∈N∗ est sommable, donc
on aura X X X X
ui + u i + ... + ui ≤ ui +∞ +∞
x X XX
i ∈I1 i ∈I2 i ∈Ip i ∈I
= xn = xi
1 − x n=1 k =0 i ∈I
D’où l’égalité. k

+∞ +∞ k
Remarque 8 X X k (2p +1) k
X k +1 x2
xi = x2 = x2 (x 2 )p =
i ∈Ik p =0 p =0
1 − x 2k +1

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On obtient : Proposition 2.11


+∞
x X x 2n Si la famille (u i )i ∈I de nombres réels ou complexes est sommable,
=
1 − x n=0 1 − x 2n+1 alors X X
| ui | ≤ |u i |
i ∈I i ∈I

Théorème 2.3 - Permutation


Si (vi )i ∈I est une famille de réels positifs indexée par un ensemble Propriété 2.1
dénombrable I et σ : N → I une bijection, Palors, la famille (vi )i ∈I L’ensemble F (I ) des familles de nombres complexes sommables
est sommable si, et seulement si, la série vσ(n) est convergente, est un K espace vectoriel. si (u i )i ∈I , (vi )i ∈I sont deux éléments de
auquel cas F (I ), alors
+∞
X X X
X X (u i + λvi ) = ui + λ vi
vσ(n) = vi i ∈I i ∈I i ∈I
n=0 i ∈I
P
P série u n de nombres réels positifs converge si
En particulier : La
et seulement si u σ(n) converge auquel cas : Théorème 2.4 - I = N

P famille (u n )n∈N de nombres complexes est sommable ssi la série


+∞
X +∞
X Une
un = u σ(n) n∈N u n est absolument convergente et dans ce cas :
n=0 n=0 +∞
Pour toute permutation σ de N.
X X
un = un
n ∈N n=0

Preuve

Il suffit d’appliquer le théorème précédent au regroupement défini par les In =


Proposition 2.12
{σ(n)}. On suppose I = I1 ∪ I2 ...Ip avec I1 , ..., Ip disjoints. (u i )i ∈I une famille
de nombres complexes. On a équivalence entre
1. (u i )i ∈I est sommable ;
Exemple 4
2. (u i )i ∈I1 ,..., et (u i )i ∈Ip sont sommables.
1
pour σ ∈ S (N∗ ).
P
Nature de n∈N∗ nσ(n) De plus, on a alors
X X X
ui = u i + ... + ui
i ∈I i ∈I1 i ∈Ip
Solution Sachant a b ≤ 12 (a 2 + b 2 ).
1 1 1 1
P 1 P 1
on a n σ(n ) ≤ 2 ( n 2 + (σ(n )2 ) ). Or la série n 2 converge et donc (σ(n ))2 Remarque 9
aussi.
P tout k , Ik est fini alors (u i )i ∈I est sommable si et seulement
Par comparaison de séries à termes positifs, on obtient la conver- Si
P 1 Ppour
gence de n∈N∗ n σ(n ).
k i ∈Ik u i converge.

3.2
3 Sommabilité d'une famille de nombres complexes
Exemple 5: I = Z

Définition 2.3 Une famille (u n )n∈ZPde nombres complexes est sommable ssi les
Une famille (u n )n∈I de nombres complexes est sommable si la famille P
séries n∈N u n et n∈N∗ u −n sont absolument convergentes et
de nombres réels positifs (|u n |)n∈I est sommable. dans ce cas :
X +∞
X +∞
X
Proposition 2.10 un = un + u −n
S’il existe une famille de réels positif (vi )i ∈I sommable vérifiant n∈Z n =0 n =1

∀i ∈ I , |u i | ≤ vi
alors la famille (u i )i ∈I est sommable Théorème 2.5 - Sommation par paquets
I un ensemble dénombrable, (In )n∈N une partition de I .
Définition 2.4 — Somme dans le cas réel Si la famille (u i )i ∈I de nombres complexes est sommable, alors pour
P €P Š
Soit (u i )i ∈I une famille sommable de réels. Pour tout i ∈ I , on intro- tout n la famille (u i )i ∈In est sommable et la série n i ∈In u i est
duit absolutment convergente :
u i+ = max(u i , 0) et u i− = max(−u i , 0) au quel cas on a :
+∞
!
Les familles de réels positifs (u i+ )i ∈I et (u i− )i ∈I étant sommables, on
X X X
ui = ui
pose X X X i ∈I n=0 i ∈In
ui = u i+ − u i−
i ∈I i ∈I i ∈I
Remarque 10
u i = u i+ − u i− , |u i | = u i+ + u i−
On vérifie l’hypothèse de sommabilité d’une famille (u i )i ∈I en
appliquant le théorème de sommation par paquets, énoncé pour
Définition 2.5 — Somme dans le cas complexe
les familles de réels positifs à la famille (|u i |)i ∈I .
Soit (u k )k ∈I une famille sommable de nombres complexes. Les fa-
milles de réels (Re()uk ))k∈I et (Im()uk ))k∈I étant sommables, on pose
Exemple 6: Série p -alternée
X X X
uk = Re(uk ) + i Im(uk )
i ∈I k ∈I k∈I

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SÉRIES DANS UN ESPACE VECTRORIEL NORMÉ

P  P
Etant donné un entier naturel non nul p , une série u n est dite ∀p ∈ N, la série q u p ,q converge
p -alternée s’il existe une suite réelle (a n ) de signe constant, tels P +∞P et dans ce cas :
et p u p ,q converge
que pour tout n on ait : q =0
n +∞
X+∞ +∞
X+∞
u n = (−1)E( p ) a n
X X X
u p ,q = u p ,q = u p ,q
p ,q p =0 q =0 q =0 p =0
où E désigne la fonction partie entière. Avec cette définition une
1−série alternée sera donc une P série alternée.
On associe à cette série la série vq avec Remarque 12

+p −1
p qX On pourra retenir le théorème précédent sous la forme suivante
vq = un +∞
X+∞X +∞
X+∞X +∞
X+∞X
n=p q
u p ,q < +∞ =⇒ u p ,q = u p ,q
p =0 q =0 p =0 q =0 q =0 p =0
vq est une série alternée, et si lim u n = 0 alors :
P
n→+∞
X X Théorème 2.8 - Corollaire
u n converge ssi vq converge
La famille double (u p ,q )(p ,q )∈N2 de nombres complexes est sommable
 P
et dans ce cas on a : ∀p ∈ N, la série q |u p ,q | converge
+∞ +∞
X X
ssi P +∞ et dans ce cas :
un = vq
P
et p |u p ,q | converge
n =0 q =0 q =0
X +∞
X+∞X +∞
X+∞X
u p ,q = u p ,q = u p ,q
p ,q p =0 q =0 q =0 p =0
Théorème 2.6 - Permutation des termes
(vi )i ∈I une famille de nombres complexes est sommable, et σ : N →
I une bijection, alors (vi ) est sommable si et seulement si la série
P
Preuve
vσ(n) est convergente, auquel cas on a =⇒)
n n
+∞
u p ,q = S J , avec J = |[0, n]| × {q }, donc la suite ( u p ,q )n est
P P
X X 1. n ∈ N,
vσ(n) = vi p =0 p =0

n=0 i ∈I majorée, u p ,q ≥ 0, d’où la convergence de la série.


+∞
2. On pose wq =
P
u p ,q
p =0
Remarque 11
m X
X n X
La condition de convergence absolue est indispensable à la vali- (m , n) ∈ N2 , u p ,q = S J ≤ u p ,q , J = |[0, n ]| × |[0, m ]|
dité du théorème. Nous allons donner deux exemples, le premier q =0 p =0 (p ,q )∈N2

confirmant que la série peut converger sans converger commuta- +∞


m X
X X
tivement et l’autre illustrant que par permutation on peut obtenir n −→ +∞, u p ,q ≤ u p ,q
q =0 p =0 (p ,q )∈N2
une somme qui peut différer de la somme précédente.
(−1)n
1. Considérons la série semi convergente u n avec u n = pn .
P +∞
wq =
P P
u p ,q ≥ 0, d’où la convergence de la série wq .
Soit σ : N → N définie par :
∗ ∗ p =0

σ(3k + 1) = 2k + 1, σ(3k + 2) = 4k + 2, σ(3k + 3) = 4k + 4 Corollaire 2.1


(xp )p et (yq )q deux suites de nombres complexes dont les termes ne
On vérifie facilement que σ est une bijection de N∗ dans
sont pas tous nuls.
N∗ (la bijection réciproque est définie par des congruences
P famille de nombres complexes (xp yq ) est sommable ssi xp et
P
La
modulo 4).
yq sont absolument convergentes et dans ce cas :
3n+3 n +∞ +∞
! !
X X
u σ(k ) = (u σ(3k +1) + u σ(3k +2) + u σ(3k +3) )
X X X
xp yq = xp yq
k =1 k =0 p ,q p =0 q =0
p
2−p 2
Or u σ(3k +1) + u σ(3k +2) + u σ(3k +3) ö (k → +∞) Donc la
2 k
P Travaux pratiques :
série u n n’est pas commutativement convergente.
(−1)n −1 a pq
2. Considérons la série semi convergente u n avec u n = n
P € Š
1. Etudier suivant a > 0 la sommabilité de q 2 (p ,q )∈N×N∗ .
et soit S sa somme (on peut montrer que S = ln 2). Soit tou- € Š
1
jours σ : N∗ → N∗ la même permutation que dans 1) ; définie 2. Etudier suivant α ≥ 0 ; la sommabilité de p α +q α (p ,q )∈N2

par σ(3k + 1) = 2k + 1, σ(3k + 2) = 4k + 2 etP
σ(3k + 3) = 4k + 4. Travaux Pratiques :
Sommons alors par paquets de 3 la série u σ(n) . On a

1 1 1 1. On admet que ∀x ∈ R\2πZ :


u σ(3k +1) + u σ(3k +2) + u σ(3k +3) = − − +∞
2k + 1 4k + 2 4k + 4 X x2
1 x cotan(x) = 1 − 2
= (u 2k +1 + u 2k +2 ) n=1
n2 π2 − x2
2 +∞ 2n
Montrer que ∀x ∈] − π, π[: x cotan(x) = 1 − 2 ζ(2n) πx 2n
P
Théorème 2.7 - I = N 2 n=1
2. Montrer que ∀x ∈] − 1, 1[ :
Soit (u p ,q )(p ,q )∈N2 une famille (dite double) de nombres réels positifs.
+∞ +∞
(u p ,q ) est sommable si et seulement si :
Xx  x  X (−1)k
− ln 1 + = ζ(k )x k
n =1
n n k =2
k

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SÉRIES DANS UN ESPACE VECTRORIEL NORMÉ

4.2
4 Produit de Cauchy

Définition 2.6 P P P
On appelle produit de Cauchy de deux séries a n , bn la série cn
définie par :
n
X
cn = a k bn−k
k =0

Théorème 2.9 P P
P séries a n et bn sont absoluments convergentes,
Si les deux
alors : cn est absolument convergente, et
+∞
‚+∞ Œ ‚+∞ Œ
X X X
cn = an bn
n=0 n =0 n=0

Preuve

Les deux séries sont absolument convergentes, donc la famille double (|a q bq |)
est sommable.
Notons Jn = {(p , q ) ∈ N2 , p + q ≤ n}. on a :

n
X n
X X
|ck | = | a p bq |
k =0 k =0 p +q =k
n
X X
≤ |a p ||bq |
k =0 p +q =k
X
= |a p ||bq |
(p ,q )∈Jn
X
≤ |a p ||bq |
(p ,q )∈N2

P
D’où la convergence de la série |cn |. Pour l’égalité :
n
ck = (p ,q )∈Jn a p bq . Or (Jn )n∈N est bien une suite croissante de parties finies
P P
k =0
dont la réunion est N2 et la sommabilité de (a p bq ) entrainent :

+∞
X X +∞
X +∞
X
ck = a p bq = ap bq
k =0 (p ,q )∈N2 p =0 q =0

Exemple 7

n
1
Pour |x | < 1 établir la convergence de ( k )x
n
P P
et calculer sa
k =1
somme.

Exemple d’application :
a , b deux éléments d’une algèbre normée de dimension finie qui com-
mutent, alors :
exp(a + b ) = exp(a ) exp(b )

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