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COURS D’OPTIQUE/ Licence/Parcours Physique/Semestre 1 (S1)

Chapitre 6 : SYSTEMES CENTRES

A la fin de ce chapitre, l’apprenant doit être capable de:


• définir un système centré ;
• déterminer les points et plans cardinaux d’un système dioptrique ;
• construire l’image d’un objet à travers un système dioptrique ;
• établir les formules de conjugaison d’un système centré ;
• établir les équivalences des systèmes catadioptriques ;
• déterminer les points et plans cardinaux de l’association de deux systèmes centrés.

Les deux chapitres précédents ont présenté les caractéristiques des dioptres et des
miroirs. Ce chapitre est consacré aux systèmes centrés, c’est-à-dire constitués d’une
succession de dioptres et miroirs qui ont même axe de révolution. Les systèmes optiques que
nous envisagerons dans la suite seront des systèmes centrés. Cependant, les notions présentées
dans ce chapitre peuvent paraître un peu abstraites puisqu’elles sont développées dans le cadre
général.

6.1. Définitions

Nous appellerons système centré tout ensemble de milieux transparents, isotropes,


homogènes constitué de l’association de dioptres et de miroirs qui ont même axe de
révolution, qui est l’axe principal. Un tel système est dioptrique s’il ne comporte que les
dioptres (Fig. 1-a) ; on l’appelle catadioptrique s’il est terminé par un miroir (Fig.1-b); dans
ce cas, la lumière traverse deux fois chaque dioptre : à l’aller, et au retour après réflexion sur
le miroir.
La symétrie de révolution exige que les centres de tous les dioptres, et du miroir
éventuel, soient sur l’axe principal. Si certains dioptres, ou le miroir, sont plans, ils sont
perpendiculaires à l’axe principal.
L’importance de l’étude des systèmes centrés tient à leur emploi comme instruments
d’optique. Le plus grand nombre de ceux-ci est constitué par un système centré unique. Ceux
qui sont complexes sont formés d’éléments simples constitués des systèmes centrés.

(a) (b)

Fig. 1

1
6.2. Propriétés générales des systèmes centrés dans l’approximation de Gauss

6.2.1. Correspondance de plan à plan

Dans l’approximation de Gauss, chaque dioptre, plan ou sphérique, et éventuellement


le miroir, introduit une correspondance de plan à plan, que nous avons précisée dans les
chapitres précédents. Cette propriété subsiste évidemment pour le système : un objet plan
perpendiculaire à l’axe, de petite étendue, et centré sur cet axe a une image plane et
perpendiculaire à l’axe.

6.2.2. Correspondance plan objet et plan image

La correspondance objet-image est unique dans chaque système élémentaire. (En fait,
sur chaque dioptre il y a réflexion en même temps que réfraction ; la lumière ainsi réfléchie
forme des images dont nous ne nous occuperons pas ici, images qui sont d’ailleurs souvent
gênantes). La correspondance objet-image est donc également unique dans tout le système : à
chaque plan objet correspond un plan image et un seul, et réciproquement.

6.2.3. Relation de Lagrange-Helmholtz

La relation de Lagrange-Helmholtz, que nous avons vue au chapitre 3, peut être


appliquée de proche en proche à chaque dioptre. Désignons par AB un objet, par  ,  ,
… ses images intermédiaires successives, par A’B’ l’image définitive. Soient, d’autre part,
,  , , … ,  les angles avec l’axe d’un rayon issu du pied A de l’objet sur l’axe, puis
 ,  , … , . Soient enfin ,  ,  , … ,  les indices successifs. On peut écrire :


B
  A’
A

B’

Fig. 2

.  .   .   . 

. .  (6.1)

donc :

.  .  
. .  (6.2)
 
En désignant par  
et  les grandissements transversal et angulaire que pour un

dioptre, cette formule (6.2) s’écrit :

.  (6.3)


2
c’est la même relation que pour un dioptre unique (formule 4.24 du Chapitre 4).
Si le système est catadioptrique et comprend  dioptres précédant le miroir, on a :

.  .   .   .   .   .  (6.4)

dans le miroir (cf formule 5.22 du Chapitre 5) :

  .    .  (6.5)

On écrit ensuite la série des relations dans les  dioptres que la lumière traverse au
retour (les indices sont les mêmes que plus haut) :

 .   .   .   .  . . 
     
(6.6)

d’où l’on tire :

 .   .  ou .  1 (6.7)

c’est-à-dire la même relation que pour le miroir unique (cf. formule 5.21 du Chapitre 5).
Nous voyons déjà ici une importante différence entre deux classes de systèmes.

6.2.4. Grandissement axial

Soit un système centré et deux couples de points infiniment voisins O, O’ d’une part,
A, A’ d’autre part. L’objet AB a pour conjugué A’B’, donc le rayon incident OB donne le
réfracté O’B’.

B


B’ B


A’
O A O’ A’ A
O O’
B’


dioptrique :   0 .  0 catadioptrique :   0 .  1


Fig. 6. 3

Les angles  et  étant petits, on peut écrire (Fig. 6.3) :


 
!   ; !   (6.8)
" "

Divisons membre à membre, il vient :

3
#$%$
 #%
 &$#$
(6.9)
&#

 
 est le grandissement angulaire pour le couple de points OO’,  le
 
grandissement transversal pour le couple de points AA’ ; mais, pour définir le grandissement
"
axial, OA et O’A’ doivent tendre vers zéro ; ainsi en posant  , on peut donc écrire :
"

'(
 (6.10)
)*

les trois rapports  , ,  étant définis pour le même couple de points. La figure 6.3 a été
tracée pour les deux types de systèmes ; on voit que le changement de signe de la formule de
Lagrange est lié au changement de signe du grandissement axial.

Remarque : En tenant compte de la relation de Lagrange-Helmholtz, on obtient aisément les


suivantes de  :
- Pour un système dioptrique (d’après les formules (6.3) et (6.10)) :

'( '( 
 , - .  (6.11)
+ . 
,$ .(

- Pour un système catadioptrique (d’après les formules (6.7) et (6.10)) :


'( '(
 -  (6.12)
+ /
.(

 est bien toujours positif dans le premier cas, toujours négatif dans le second.

6.3. Foyers et plans focaux. Classification des systèmes centrés


Le foyer principal image F’ est le conjugué du point-objet à l’infini sur l’axe. Un
rayon incident parallèle à l’axe principal donne un rayon émergent qui passe par F’.
Le foyer principal objet F est le point-objet dont le conjugué image est à l’infini sur
l’axe. Un rayon incident passant par F donne un rayon émergent parallèle à l’axe principal.
Le plan focal image 01$ , perpendiculaire à l’axe principal en F’, est le lieu des foyers
secondaires images, conjugués des points-objets à l’infini dans les directions voisines de l’axe
principal. Un faisceau de rayons incidents parallèles, faisant un petit angle avec l’axe, donne
un faisceau émergent qui converge en un point de 01$ .
Le plan focal objet 01 a une définition et des propriétés analogues, il est
perpendiculaire en F à l’axe principal.
Pour montrer que les lieux des foyers secondaires sont des plans que nous venons de
définir, il suffit de remarquer qu’à travers le premier dioptre, les conjugués des points à
l’infini sont dans le plan focal image 23-$ du premier dioptre. Le plan focal image du système
entier est le conjugué de 23-$ à travers la série des dioptres suivants, c’est-à-dire un plan
d’après la correspondance de plan à plan. Un raisonnement analogue s’applique au plan objet.

4
F F’

01 01

Fig. 6. 4

Cette remarque va nous conduire à une nouvelle classification des systèmes centrés.
Le plan focal image ainsi obtenu peut se trouver soit à distance finie, soit à l’infini. Dans les
deux cas, l’unicité de la correspondance objet-image montre que le plan focal objet est lui
aussi à distance finie, ou à l’infini. Il apparaît donc deux classes de systèmes : les systèmes à
foyers, où F et F’ sont à distance finie, et les systèmes afocaux, où F et F’ sont à l’infini. Ces
deux classes de système existent aussi bien parmi les systèmes dioptriques que parmi les
systèmes catadioptriques.

6.4. Systèmes dioptriques à foyers

6.4.1. Plans principaux

Par définition, c’est le couple de plans conjugués pour lequel le grandissement


transversal est égal à +1.
La raisonnement géométrique qui suit va nous montrer que ce couple existe toujours si
le système a des foyers. En effet, soit un rayon incident AI parallèle à l’axe. Au cours de la
traversée du système, ce rayon
A I B B’ J’ R’ reste dans le plan méridien fixe,
∆ car les système est de révolution,
J I’ donc ce plan méridien contient la
F H H’ F’ normale au premier dioptre et
R constitue la plan d’incidence. Il
6 6
est ensuite de même dans chaque
dioptre. Le rayon émergent I’R
Fig. 6.5 qui passe par F’, foyer image, est

donc dans le plan méridien que nous prenons comme plan de figure (Fig. 6.5). Dans ce même
plan considérons le rayon incident FJ qui émerge suivant J’R’, les rayons AI et J’R’ ayant
pour support la même parallèle ∆ à l’axe. (Le rayon FJ existe toujours ; il suffit, pour le
déterminer, de renverser le sens de la lumière et de considérer le rayon incident R’J’). Les
points d’intersection B et B’ des deux rayons incidents et des deux rayons émergents existent
nécessairement à distance finie, FJ et I’F’ n’étant pas parallèles à ∆. Ces deux points sont
conjugués puisque deux rayons incidents passant par B donnent deux rayons émergents
passant par B’. Comme il y a correspondance de plan à plan, les plans 5 et 5 sont conjugués,
5
et un objet tel que HB a une image H’B’ égale à l’objet (7 78. Les plans 6 et 6 sont
donc les plans principaux, les points H et H’ sont appelés points principaux.
Le couple de points principaux est unique, car les rayons émergents J’R’ et I’F’ n’ont
qu’un point d’intersection, et il en est de même pour les rayons incidents.

Remarques : 1° Si l’on renverse le sens de la lumière les plans principaux gardent leur
position, mais le plan principal objet devient plan principal image et réciproquement.
2° La figure 6.5 montre que dans l’approximation de Gauss, le plan principal image
est le lieu des points d’intersection des rayons incidents parallèles à l’axe avec les rayons
émergents correspondants (qui passent par F’).
De même le plan principal objet est le lieu des points d’intersection des rayons
incidents passant par le foyer objet avec les émergents correspondants (qui sont parallèles
à l’axe).

6.4.2. Distances focales

Nous appellerons distances focales du système centré les segments orientés :

9 7: 9 7: (6.13)

Quel est le rapport des distances focales ? Pour répondre à cette question, nous allons
appliquer la relation de Lagrange-Helmholtz aux plans principaux. Il nous faut pour cela des
angles avec l’axe d’un rayon incident passant par H, et de l’émergent correspondant passant
par H’.

;
1? I I’

F H’ F’
H   

1?
6 6
01
R’
01

Fig. 6.6

Considérons un rayon incident ; passant par le point principal objet H. Le rayon ; conjugué
passe par H’. Pour déterminer ; complètement, considérons le foyer secondaire objet :< . Par
définition, l’image de :< se trouve à l’infini et menons un rayon := > (parallèle à l’axe optique).
Ce rayon émerge du plan principal image 5 en passant par F’. Le rayon conjugué de := 7
(rayon ;), sortant par H’, est parallèle à I’F’ ; soit :< le foyer secondaire image.

6
La relation de Lagrange-Helmholtz appliquée aux points H et H’ nous donne alors :

7>  
7>  (6.14)
on voit que:
7> 7>
d’où:

 
 (6.15)

L’angle  se trouvant en F’, les triangles ::= 7 et 7>: nous donnent, en grandeur et
en signe :
33@ 33@ AB
  3A A3
;   A3 ; ::< 7> (6.16)

En portant (6.16) dans (6.15), on obtient :

 
 A3 (6.17)
A3
d’où :

A3  D 
 C  (6.18)
A3  D 

En conclusion, les distances sont toujours de signe contraire. Ceci est une
AB 
conséquence du fait que les grandissements transversal,  E1, et angulaire, 
AB 
sont positifs pour les plans principaux. Ainsi le système de la figure 6.7 n’a aucune réalité
physique, car  et  ont des signes opposés pour le couple HH’.

1? I I’

 
F H  F’ H’

disposition impossible des points F F’ H H’

Fig. 6.7

Conséquence : il n’y a donc que deux possibilités pour le sens des segments 7: et
7:. Ou bien 7: a le sens de la lumière incidente (est le cas des figures 6.5 et 6.6), et donc
7: le sens opposé, le système est dit convergent. Ou bien 7: a le sens opposé à la

7
lumière incidente, et alors 7: a le sens de la lumière, le système est dit divergent. Cette
convention a l’avantage d’être la même que pour les dioptres. Mais ici les systèmes
convergents n’ont pas forcément leurs foyers réels, et les systèmes divergents leurs foyers
virtuels, puisque cela dépend de la position des faces d’entrée et de sortie.
La figure 6.8 reproduit pour un système divergent la construction de la figure 6.6.

I 1? I’

  
H F’ F H’

6
6
Fig. 6.8

En comparant les trois figures 6, 7 et 8, on se rend compte de la nécessité de changer


simultanément les sens des segments 7: et 7:, pour garder un rapport ⁄ positif aux
plans principaux. Le segment 77 est appelé interstice.

6.4.3. Constructions géométriques

D’après ce qui précède, les constructions seront analogues à celles des dioptres, mise à
part cette séparation des plans 5 et 5, qui, dans les dioptres, sont confondus avec la surface
dioptrique.
1° Soit d’abord à construire le conjugué du rayon incident quelconque. Nous allons
considérer d’abord un système divergent représenté sur la figure 6.9. Nous pouvons utiliser
soit un foyer secondaire objet, soit un foyer secondaire image.
Le rayon incident AI (sur lequel porte notre étude) coupe le plan principal 5 au point
I ; le conjugué I’ de I est obtenu en menant la parallèle à l’axe principal, à partir de I, qui
coupe le plan principal image 5, tel que 7> 7>. Pour utiliser le foyer secondaire objet, on
considère, le rayon incident AI qui coupe le plan focal objet 23 en :< , qui ainsi est un foyer
secondaire objet ; la direction des rayons émergentes correspondants est obtenue par le rayon
:< GG qui émerge suivant F’J’. Le rayon I’R’ cherché est donc parallèle à F’J’.

8
1? J’ R’
J

I I’
A

H F F’ H’

K 1?
B

6 01 01 6

Fig. 6.9

Pour utiliser un foyer secondaire image, on considère le faisceau parallèle à AI et on choisit


ici le rayon BK passant par le foyer objet F. Il émerge du point K parallèlement à l’axe
optique ; le foyer secondaire :< s’obtient par l’intersection de ce rayon parallèle avec le plan
focal image 23 . Le rayon émergent correspondant à AI est donc défini par les points :< et I’.
2°) Soit à construire maintenant l’image d’un objet AB (Fig. 6.10). Nous avons pris ici
le système convergent. Le rayon BI parallèle à l’axe optique coupe le plan principal image en
I’ et il émerge suivant I’F’ ; le rayon BF passant par le foyer objet coupe le plan principal
objet en J et il émerge parallèlement à l’axe optique, d’où l’image B’ de B et, d’après la
correspondance de plan à plan, l’image A’B’ de l’objet AB.

B I I’

F’ A’
A F H H’

J J’ B’

Fig. 6.10

6.4.4. Formules de conjugaison

1°) Origine aux foyers. Formules de Newton

La formule de conjugaison de Newton permet de déterminer les positions relatives des


points conjugués A et A’ sur l’axe optique à partir des points focaux F et F’. Pour l’établir,

9
nous allons considérer la figure 6.10; les triangles semblables ABF et HJF, d’une part, et
A’B’F’ et H’I’F’, d’autre part, permettent d’écrire, en segments orientés et quel que soit la
figure :
 3  3
AH A3
et AB A3
(6.19)

mais  7>,  7G


 3  3
d’où  A3
et  A3
(6.20)

et par multiplication membre à membre :


3 3
C A3 . A3 1
  3 3
. . (6.21)
  A3 A3

La formule de Newton s’écrit alors :

:. : 7: . 7: 9. 9 (6.22)

2°) Origine aux plans principaux

Reprenons la formule de conjugaison de Newton avec : :7 E 7   9  E 7 et


: :7 E 7 9 E 7. On obtient :

I9 E 78J9  E 7K 9. 9 (6.23)


D D
A
E A 1 (6.24)

 
En tenant compte de la relation entre distances focales (formule 6.15)LD  DM, nous
obtenons finalement la relation de conjugaison de Descartes :
   
  (6.25)
A A D D

3°) Grandissement transversal

Le grandissement transversal est défini par le rapport des dimensions transverses de


l’image A’B’ et de son objet AB :

 
(6.26)

D’après la formule (6.20), on obtient :


3 D
  D
 3 (6.27)

10
Il est également possible d’exprimer le grandissement en fonction des positions de A
et de A’ par rapport aux points principaux. Reprenons l’expression de :

3
 
D
il vient :

3 3ANA D $ /A A


   1 (6.28)
D D D D

La relation de conjugaison avec origine aux points principaux (formule 6.25) se réécrit en
A
multipliant par :


 A A A  A


1   . C1 . (6.29)
A D D  A

D’où :
 A
 
. A
(6.30)

4°) Grandissement angulaire

Le grandissement angulaire est défini par le rapport des angles  et , qui représentent
les angles formés avec l’axe optique respectivement par le rayon incident et par son rayon
conjugué (cf. Fig. 6.2) :

 (6.31)


La relation de Lagrange-Helmholtz :
  
    (6.32)

permet de relier le grandissement angulaire au grandissement transversal :

    
 (6.33)
 $   '(

Nous en déduisons, des formules (6.27) et (6.30), différentes expressions du grandissement


angulaire :

    D  3 A
   (6.34)
 $  $ 3 $ D A

6.4.5. Plans antiprincipaux

On désigne ainsi le couple de plans conjugués pour lesquels le grandissement


transversal OP est égal à Q. Ces plans coupent l’axe aux points antiprincipaux.
On obtient immédiatement leur position en faisant  1 dans la formule (6.27). Si
7 et 7 désignent ces points, il vient :

11
:7 7: 9 et :7 7: 9 (6.35)

B I I’

WX F H H’ F’ WX

J J’ B’

Fig. 6.11

Les plans antiprincipaux sont donc respectivement symétriques des plans principaux
par rapport aux foyers correspondants.

6.4.6. Points nodaux et antinodaux

On appelle points nodaux le couple de points conjugués tels que le grandissement


S
angulaire R S ait la valeur EQ. Il revient au même de dire qu’à tout rayon incident
passant par le point nodal N, correspond un rayon émergent parallèle au rayon incident (et
passant par le point nodal image N’).
S
Les points antinodaux sont au contraire tels que R S ait la valeur – Q. A tout rayon
incident passant par le point antinodal objet U correspond un rayon émergent, passant par le
point antinodal image U et faisant, en sens inverse, le même angle avec l’axe.
Pour déterminer les points nodaux ou antinodaux, prenons le foyer secondaire objet :<
et considérons le rayon := > parallèle à l’axe principal, le rayon I’F’ nous donne la direction du
rayon émergent qui fait un angle  avec l’axe principal (Fig. 6.12). Menons de :< , les rayons
incidents :< G et :< V faisant avec l’axe principal les angles  et . Les rayons émergents
correspondants sont parallèles I’F’ menées par J’ et K’. On obtient donc les points nodaux N
et N’, et antinodaux U et U .
Les triangles FFSN et H’I’F’ étant égaux, on a :

:U 7: 9 (6.36)

La figure JJ’NN’ étant un parallélogramme, on :

GG UU 77 (6.37)


ou encore :
UU  77  C U7  E 7  U  7U E U7 
C 7U 7U (6.38)

12
K K’

1? I I’

\X
J

J’
F’
 
\X
F H N H’ N’ 

Fig. 6. 12

On tire de là le segment :

:U :7 E 7U :7 E 7U :7 E 7: E :U :7 E 7: E 7:

:U 7: 9 (6.39)

Nous résumerons ces formules ainsi :

:U 7: 9 ; :U 7: 9 (6.40)


On en déduit :

Y 7U 7: E :U 7: E 7: Z C 7U 7U
7U 7: E :U 7: E 7:
(6.41)

Quant aux points antinodaux U et U on voit facilement qu’ils sont symétriques des points
nodaux N et N’ par rapport aux foyers F et F’, respectivement. On écrira alors :

:U :U 7: 9 ; :U :  U  7: 9 (6.42)

On en déduit :
Y 7U 7: E :U 7:  7:
[ C 7U 7U
7U 7: E :U 7:  7:
(6.43)

Remarque : Il est aussi facile de trouver les points nodaux, ou antinodaux, au moyen des
formules de conjugaison. Il suffit de tirer le grandissement transversal  de la formule de

Lagrange-Helmholtz en faisant  
E1 ou  1, puis de porter dans l’expression de
 . Si nous utilisons les formules avec origine aux plans principaux, nous avons déjà trouvé la
formule (6.34) :

13
A

A

Pour les points nodaux, on aura :


A]
 E1 C 7U 7U
A]

puis, dans la relation de position (formule 6.24) :

A3 A3
E 1 C 7U 7: E 7:
A] A]

Pour les points antinodaux, on aura :


 7U
A]*
 1 C 7U
A]*$
A3 A3
A]*
 A] 1 C 7U 7:  7:
*

On retrouve bien les formules précédentes.

6.4.7. Eléments cardinaux d’un système centré

L’ensemble des points remarquables que nous venons d’étudier forme les éléments
cardinaux du système centré. Cet ensemble définit complètement la correspondance objet-
image fournie par le système. D’après ce que nous venons de voir, tous ces éléments sont
connus dès que l’on connait les points H, H’, F, F’.

6.4.8. Cas particuliers

1°) Systèmes à interstice nul

Si l’interstice HH’ du système est nul, il est équivalent, en ce qui concerne la position
des images (mais pas forcément en ce qui concerne leur réalité ou virtualité), à un dioptre
sphérique unique.
Les points nodaux d’un tel système sont confondus puisque, d’après la formule (6.37),
UU 77 0 ; ils se trouvent au centre du dioptre équivalent, puisque c’est seulement en
ce point que  E1 pour le dioptre. D’ailleurs la relation 7U 7: E 7: devient alors
identique à la relation ^_ ^: E ^: que nous avons démontrée pour le dioptre sphérique
(formule 4.40 du Chapitre 4).

2°) Systèmes à milieux extrêmes identiques

Ce cas est très important au point de vue pratique, car il constitue la grande majorité
A3 
des instruments d’optique. Alors, les distances focales [formule (6.18), A3
 ], avec
, sont égales et opposées :

14
7: 7: (6.44)

Les formules de conjugaison (6.22), (6.24), (6.27), (6.30) deviennent :

:. : 7: 9 (6.45)


   
 (6.46)
A A A3 D

A3 3
  (6.47)
3 A3

A
 (6.48)
A

Les points nodaux sont confondus avec les points principaux. En effet, la formule
(6.41) donne :

7U 7: E 7: 0 et 7U 0 (6.49)

De même les points antinodaux sont confondus avec les points antiprincipaux. En effet, la
formule (6.43) fournit :

7U 7:  7: 27:

7: E :7 E 7 U 27:

et d’après la formule (6.35) :

:7 7:

on en déduit :

7 U 0 et 7 U 7 U 0 (6.50)



La formule de Lagrange-Helmholtz [éq. (6.33) : .  ] devient :


.  1 (6.51)

et le grandissement axial est [formule (6.11) :   ] :



  (6.52)
+a

3°) Systèmes à milieux extrêmes identiques et à interstice nul

Nous les étudierons au Chapitre 8 qui traite des lentilles minces. Indiquons seulement
qu’ils obéissent aux relations ci-dessus des systèmes à milieux extrêmes identiques et que le
dioptre équivalent des systèmes à interstice nul n’existe plus ici, son rayon devenant nul en

15
même temps que la différence des indices. Les quatre points H, H’, N et N’ sont confondus en
un seul.

6.5. Systèmes dioptriques afocaux

6.5.1. Définition et propriétés

Nous avons défini plus haut (§ 6.3) les systèmes afocaux comme des systèmes centrés
dont les foyers (et les plans focaux) sont rejetés à l’infini. Il en sera ainsi toutes les fois que le
système pourra être décomposé en deux parties A et B telles que le foyer image : de la
première coïncide avec le foyer objet : de la seconde (Fig. 6.13). L’application du principe
du retour inverse montre que le foyer objet est aussi à l’infini.

A B

N I
R
: M’
M :
R’
I’ N’

Fig. 6.13

Les propriétés des systèmes afocaux se déduisent immédiatement de la figure.


1° Un rayon incident parallèle à l’axe principal donne un émergent parallèle à l’axe
principal.
2° Le grandissement transversal OP est constant. Soit en effet l’objet MN de
grandeur constante qui glisse le long de l’axe. Le lieu de N’ est le rayon I’R’ et on a bien
b]
_ c.
b]
3° Si  est différent de E1, il n’y a pas de plans principaux. Si  E1, tous les
couples de plans conjugués sont principaux et la notion de plan principal perd tout intérêt.
4° Puisque  est constant, la relation de Lagrange-Helmholtz (formule 6.33) donne
immédiatement :
 
 _c (6.53)
 '(

Le grandissement angulaire est constant.


'(
5° La relation  +
(formule 6.10) est encore valable et la démonstration faite au
§ 6.2.3 (Fig. 6.3) reste valable. Mais puisque  et  sont constants, il en est de même de  .
Le grandissement axial est constant. La démonstration est même simplifiée puisqu’il n’est
plus nécessaire de supposer OA et OA’ (Fig. 6.3) infiniment petits.

16
6°) La relation de conjugaison aux abscisses est linéaire. En effet, puisque OA et
O’A’ peuvent être quelconques, on peut écrire :



" '( '(
"
 + , -

(6.54)
,$ .(

La relation entre d et d est bien linéaire. Si on prenait comme origines, au lieu
des points conjugués O et O’, deux points quelconques P et P’, on aurait une relation linéaire
avec un terme constant :

2  . 2 E _ c (6.55)


6.5.2. Cas particuliers

Nous connaissons déjà deux systèmes dioptriques afocaux particuliers : le dioptre plan
et la lame à faces parallèles. Pour ces deux systèmes, nous savons que  E1. Nous en
déduisons des relations (6.53) et (6.54) :
1° pour le dioptre plan :
 
 et  (6.56)
 

2° pour la lame à faces parallèles, à milieux extrêmes identiques :

 E1 et  E1 (6.57)

la première traduit le parallélisme des rayons incidents et émergents, la seconde la


correspondance objet-image par translation.

6.6. Systèmes catadioptriques

Nous avons déjà donné (§ 6.1) la définition de cette classe de systèmes. Rappelons que
les systèmes catadioptriques sont des systèmes centrés qui comportent au moins un miroir. La
lumière traverse alors un système dioptrique, se réfléchit sur le miroir puis traverse le système
dioptrique en sens inverse. Nous avons aussi étudié (§ 6.2.3, §6.2.4) les propriétés essentielles
de ces systèmes que nous rappelons ici : correspondance de plan à plan, relation de Lagrange-
Helmholtz identique à celle d’un miroir sphérique, grandissement axial négatif. Pour étudier
plus en détail ces systèmes, nous devons comme pour les systèmes dioptriques, introduire une
nouvelle classification. Ces systèmes peuvent avoir des foyers (systèmes catadioptriques à
foyers) ou être afocaux (systèmes catadioptriques afocaux).

6.6.1. Système catadioptrique avec un miroir sphérique

Considérons un rayon lumineux incident AI qui, après avoir traversé le système


dioptrique IΣ8, passe par le centre C du miroir M. En rencontrant le miroir, il se réfléchit sur
lui-même.

17
B’
A
J’
K’
I I’
C S
S’
C’

K
J If8 M
B Fig. 6.14

En vertu de la réversibilité des chemins optiques, il traverse le système IΣ8 suivant I’I et
émerge suivant IA en semblant provenir du point C’ image de C dans IΣ8. Considérons aussi
un rayon BJ qui, après avoir traversé le système IΣ8 tombe au sommet du miroir M. Il se
réfléchit symétriquement par rapport à l’axe principal et émerge du système IΣ8 suivant J’B’,
symétrique de BJ par rapport à l’axe, en semblant venir du point S’ image de S dans IΣ8. Le
système est équivalent à un miroir de sommet S’ et de centre C’

6.6.2. Système catadioptrique avec un miroir plan

Dans le cas d’un miroir plan de sommet S, son centre C est à l’infini ; l’image de C est
le foyer objet F du système IΣ8.

I I’
B
S’ S
F
J
J’

IΣ8

Fig. 6.15

A travers la construction ci-dessus (Fig. 6.15), le système catadioptrique est donc équivalent à
un miroir sphérique de sommet S’ image de S dans IΣ8 et de centre F.

6.7. Association de systèmes centrés dioptriques

Nous nous limiterons à l’étude de l’association de systèmes centrés de même axe


optique. Une association de systèmes centrés est équivalente à un système centré unique dont
la face d’entrée est la face d’entrée du premier système et la face de sortie la face de sortie du
dernier système centré. Nous allons déterminer les points principaux de ce système
équivalent.
18
6.7.1. Eléments cardinaux du système équivalent

Nous allons déterminer les points focaux F et F’, et les points principaux H et H’, et
nous poserons :

7 : 9 ; 7 : 9 ; 7 : 9 ; 7 : 9 (6.58)

La disposition relative des deux systèmes sera définie par le segment : : et nous
poserons : : ∆. Ce segment est appelé intervalle optique (son utilisation permet
d’obtenir des formules simples).

I^ 8 I^ 8
;
; > I’
>

:
7 7 : 7 7
: : F’ H’

Φ >

G G

Fig. 6.16

Pour déterminer la position du point focal objet (S) = (S1) + (S2), considérons le rayon R1
incident sur (S1) parallèle à l’axe optique. Ce rayon émerge de (S1) en convergeant vers le
foyer image : de (S1). Notons Φ l’intersection du rayon > : (rayon émergent ; de S1) et
du plan focal objet de I^ 8. Pour construire la trajectoire du rayon ; à travers I^ 8, nous
considérons le rayon ; issu de Φ et parallèle à l’axe optique. Ce rayon émerge de I^ 8 en
convergeant vers le point focal image : de I^ 8. Φ est dans le plan focal objet de I^ 8, son
image par I^ 8 est donc à l’infini. Le rayon ; passant par Φ émerge donc de I^ 8
parallèlement au rayon ; . L’intersection du rayon ; émergeant de I^ 8 et de l’axe optique,
par définition, correspond au point focal image F’ du système équivalent (S), et coupe le
rayon incident ; en I’, point du plan principal image H’.
Pour trouver la position de F’, il suffit d’appliquer la formule de Newton aux deux
points : et : conjugués dans le système I^ 8:

: : . : :  7 : . 7 : 9 . 9 (6.59)

d’où la position de : par rapport à : :

Da. Da$
: :  ∆
(6.60)

19
Considérons maintenant les deux couples de triangles semblables : 7 > : et : Φ : ,
d’une part, et 7>:, 7 > : , d’autre part. Ils ont leurs côtés perpendiculaires égaux deux à
deux, c’est-à-dire :
7 > 7> et : Φ 7 > (6.61)

d’où les relations :

A-$ B-$ A-$ 3-$ AB A3


et (6.62)
3a ia 3a 3-$ Aa$ Ba$ Aa$ 3a$

ces rapports sont égaux et il vient :


A3 A-$ 3-$ A3 D-$
C (6.63)
Aa$ 3a$ 3a 3-$ Da$ /j

D-$ .Da$
ou 7:  (6.64)
j

Pour obtenir les éléments objets du système, on considère de même le rayon qui
émerge parallèlement à l’axe principal. Sa construction s’obtient aisément en appliquant

I^ 8 I^ 8

G V V 

:
7 7 7 : 7 7
: : :
V V Φ

G G

Fig. 6.17

le principe du retour inverse : le rayon  V se réfracterait suivant V : à travers le deuxième
système I^ 8, il fournit le foyer secondaire Φ (objet pour ce sens inverse de propagation,
mais image pour le sens normal) et la construction s’achève comme pour le cas de la figure
6.16.
Ce nouveau rayon passe, dans le milieu objet, par le point :, foyer objet du système
global. Ce point a pour conjugué, dans le premier système I^ 8, le foyer objet : du second
système I^ 8. La formule de Newton donne donc la relation :

: : . : : 7 : . 7 : 9 9 (6.65)

20
d’où la position de : par rapport à : :
D- D-$ D- D-$
: : (6.66)
3-$ 3a j

Le rayon incident :G coupe le rayon émergent parallèle à l’axe V  en un point G du plan
principal objet. On considère cette fois les couples de triangles semblables 7G: et 7 V : ,
d’une part, et 7 V : , : Φ : , d’autre part. Ils ont leurs côtés perpendiculaires égaux deux à
deux, c’est-à-dire :
7G 7 V et 7 V : Φ (6.67)

On écrit comme plus haut :


AH A3 Aa ka Aa 3a
et (6.68)
A- k- A- 3- 3-$ i$- 3-$ 3a

ces rapports sont égaux et il vient :


A3 Aa 3a A3 Da
C (6.69)
A- 3- 3-$ 3a D- j
ou
D- Da
7: j
(6.70)

En résumé, les quatre formules suivantes résolvent le problème :

Da Da$ D-$ Da$


: :  ; 7:  ; Δ : :
j j
(6.71)
D- D-$ D- Da
: : j
; 7: j

Pour les retenir on remarquera que celles qui donnent la position des foyers ne sont autres que
les formules de Newton, et que celles qui donnent les distances focales font intervenir
ensemble les distances focales de même nature : ainsi la distance focale image de l’ensemble
est le produit des distances focales images des deux constituants, divisé par l’intervalle
optique. Quant aux signes, ils dépendent, bien entendu, de la définition adoptée par le
segment ∆ ; on les retrouve immédiatement sur un cas particulier sans avoir besoin de
recommencer la démonstration.

Remarque :

Désignons par l’indice du milieu objet, par  celui du milieu image, et par m celui
du milieu intermédiaire. D’après les formules (4.34) et (4.36) du Chapitre 4, les distances
focales des deux systèmes sont données par les relations :
   
9 ^ _ / ; 9 n
^ _ / ; 9 n
^ _  / ; 9 ^ _  /
n n n n

21
On en déduit les rapports des distances focales des deux systèmes :

n Da$ 
 
D-$
et
D-  Da n

Pour le système global, on a (cf., formule 6.18) :


A3 
A3


On pouvait alors tirer directement 7: de 7: :

 D-$ Da$  n D-$ Da$ D- Da


7: 7  :   L M
 j n  j D-$ Da$

on retrouve bien :
D- Da
7: j

6.7.2. Formule de Gullstrand

Par définition, la vergence d’un système optique centré est donnée par
 
o D D
(6.73)

où est l’indice du milieu objet,  l’indice du milieu image, 9 7: la distance focale objet
du système centré, et 9  7: la distance focale image du système centré.
Notons m l’indice du milieu intermédiaire compris entre 7 et 7 (voir Fig. 6.17).
Nous pouvons exprimer les vergences de ^ et ^ :

n 
o et o  Dn (6.74)
D-$ a

La vergence o du système global est aussi définie par :


o E m D$ D (6.75)
- a

Il est possible de remplacer l’intervalle optique, ∆, par la valeur de 7 7 c, appelée


interstice. Nous écrivons :

c 7 7 7 : E : : E : 7 9 E ∆  9 C Δ c  9 E 9 (6.76)

d’où :
n n  p  
o Ic  9 E 9 8  Dn E  . D$n . Dn
D-$ Da D-$ a n - a

p
o o E o  oo
n  
(6.77)

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