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Dr : Hamden Ali.
2022/2023
INTRODUCTION :
L’Agence Nationale des Barrages et Transferts a confié à Coyne et Bellier les études d’avant-projet
rapport présente la synthèse des connaissances géologiques et géotechniques sur les conditions de fondation et
de construction du barrage et de la digue de col du projet d’Ouldjet Mellegue. Le site de l'aménagement étudié
du village de Ouenza. Il est situé au débouché (Ouldjet) de la rivière Mellegue au droit du Djebel Krorza. Le
site est accessible par une piste d’environ 9 km à partir de la route goudronnée Ouenza – Taoura.
Les coordonnées géographiques du site du barrage sont dans le système géodésique WGS84 :
Deux campagnes de reconnaissance ont été conduites sur le site du barrage, l’une dans le cadre de l’étude de
faisabilité, entre 1986 et 1988, et l’autre au niveau de l’étude d’APD, en deux phases (2005 puis 2009).
GEOLOGIE REGIONALE :
La zone du projet est située dans le prolongement oriental de la chaîne de l’Atlas, au SO de l’unité des Beni
Morphologie :
Le relief de la région est fortement influencé par la lithologie et la structure géologique. Le contraste est
saisissant entre :
• De larges étendues au relief peu marqué, correspondant aux assises principalement marneuses ou bien aux
séries à stratification subhorizontale, recouvertes partiellement par des limons récents : c'est notamment le cas
de la cuvette de la retenue.
• Des hauteurs isolées, correspondant soit à des rides anticlinales, dont l'exemple le plus notable est le djebel
Ouenza, soit à des assises calcaires, plus résistantes, tel le djebel Krorza qui culmine à environ 651 m d'altitude,
Notons également que des dépressions topographiques allongées dans la direction NO-SE représentent des
Lithologie :
La géologie du substratum rocheux de la zone du projet est largement dominée par les séries argilo-
carbonatées du Crétacé supérieur, plus particulièrement par les sédiments cénomaniens. Dans la zone du projet,
• Alternance de calcaires gris, légèrement argileux, en petits bancs bien lités, et des marnes calcaires gris noir
environ 10 m d'épaisseur.
• Puissante accumulation de marnes argileuses verdâtres à veinules de calcite fibreuse, d'environ 390 m
d’épaisseur.
• Alternance de calcaires noirs et de marnes grises ou verdâtres constituants des petits reliefs environ 20 m
d’épaisseur.
• Puissante accumulation de marnes argileuses jaunâtres ou verdâtres à plaquettes de calcite fibreuse environ
230 m d'épaisseur.
• Quelques niveaux calcaires ou marno-calcaires avec des interlits marneux environ 5 m d'épaisseur.
• Marnes bleuâtres ou gris noir, généralement à forte composante calcaire, en alternance de couches plus ou
partie supérieure. Les dépôts turoniens faisant suite à la série cénomanienne se distinguent à l'échelle régionale
par leur calcaire massif qui forment des corniches très caractéristiques, dont la hauteur peut atteindre 300 m.
Ce faciès n'a pas été reconnu à proximité de la zone du projet. Par ailleurs, le Turonien est également réputé
pour l'irrégularité de ses dépôts, comportant des variations de faciès et d'épaisseur très marquées.
Le Sénonien affleure notamment au NO du Djebel Ouenza, dans les Beni Barbar et les Ouled Soukiès. Ces
dépôts sont essentiellement composés de marnes argileuses, avec des intercalations calcaires ou marno-
calcaires.
Structures géologiques :
Nummulitique (Paléogène), plis et failles, sont orientées globalement ENEOSO. La structure synclinale
dessinée par les dépôts cénomaniens dans la zone de la retenue étudiée s’aligne sur cette même direction
structurale. Toutefois, à l'échelle régionale, les directions structurales présentent des irrégularités qui résultent
principalement du (i) diapirisme triasique et (ii) du changement du régime des contraintes régionales. La
récents, suivant une direction variable NO-SE à ONO-ESE, soit globalement transversale aux plis
nummulitiques. Les différents épisodes de déformations tectoniques ayant contribué à la constitution actuelle
• Subsidence généralisée au Crétacé, avec de faibles épisodes de poussée tangentielle, notamment pendant
l'Aptien et le Turonien.
de direction des contraintes tangentielles qui enregistrent une rotation de NO-SE vers N-S, mais aussi un
• La surrection s'amplifie au cours de Pliocène, alors que l'ouverture de fossés d'effondrement suivant la
direction NO-SE témoigne d'une importante distension orientée SO-NE. Notons enfin que ni le diapirisme ni les
fossés d'effondrement récents n'affectent pas la zone du projet comprenant le site du barrage et sa retenue. A
l'échelle régionale, la tectonique est à la fois plicative et cassante. De nombreux plis de taille kilométrique sont
La déformation est particulièrement importante au droit des plis anticlinaux à cœur de Trias, tel l'anticlinal
complexe du Djebel Ouenza. En ce qui concerne les failles, l’un des éléments les plus notables de la région est
la zone de fracture du Dj. Fertass – Kat El Mzez, orientée sensiblement E-O. Le tracé de cet accident tectonique
a été identifié à seulement 1 km au nord du site du barrage principal. Les assises crétacées, largement
L’effondrement aux environs du site, au nord du djebel Krorza, a été estimé à environ 400 m (G.
Dubourdieu). Cet accident majeur traverse la cuvette de la retenue d’ouest en est. Il a été identifié et reconnu
lors de l’étude de faisabilité, mais son rejet vertical avait été alors évalué à seulement 10 à 20 m.
L’étude de l’aléa sismique du site de barrage d’Ouldjet Mellegue fait l’objet du rapport détaillé du BRGM
cité en référence. La conclusion de ce rapport est reprise ci-après. Le site d'Ouldjet Mellegue est situé dans le
nord-est de l'Algérie, à proximité de la frontière convergente entre les plaques Afrique et Eurasie. Malgré une
sismicité diffuse, le nord de l'Algérie a subi plusieurs séismes importants, tels que celui d'El Asnam, par
exemple, du 10 octobre 1980 (MW = 7.3) ou, plus récemment, celui de Boumerdès, du 21 mai 2003 (MW =
6.8).
Les accélérations horizontales maximales de référence au site d'Ouldjet Mellegue ont été obtenues à partir des
• Le SBE correspond à un séisme de magnitude 5.6 localisé à une distance épicentrale de 10 km et à une
profondeur de 10 km.
• Le SMD correspond à un séisme de magnitude 6.1 localisé à une distance épicentrale de 10 km et à une
profondeur de 10 km.
• Le SMP correspond à un séisme de magnitude 6.6 localisé à une distance épicentrale de 10 km et à une
profondeur de 10 km. Quatre lois d’atténuation adaptées au contexte sismotectonique algéro-tunisien ont été
utilisées. Les accélérations horizontales maximales obtenues (valeurs médianes) sont les suivantes :
Les accélérations horizontales maximales pour le SMP sont indiquées, dans l'hypothèse où les enjeux
économiques, sociaux et environnementaux se révélaient être majeurs à l'aval de l'ouvrage. Nous considérons
cependant, en l'état actuel des connaissances, que le SMD est suffisant dans le contexte de sismicité diffuse et
Etudes de faisabilité :
L'aménagement hydraulique d’Ouldjet Mellegue a fait l'objet d'une étude de faisabilité menée entre 1986 et
1988 par le Bureau d'Etudes ENERGOPROJECT. Ces reconnaissances ont visé essentiellement la
caractérisation de la fondation et des zones d’emprunt de matériaux nécessaires pour le noyau étanche et les
Levé géologique :
Le levé géologique de surface a permis d’élaborer des plans et des coupes au 1/1000 pour les sites du barrage
et de la digue de col et une carte de la retenue au 1/5000. Ils ont principalement mis en évidence :
• L’uniformité du substratum rocheux dans la zone du projet, substratum constitué d’une alternance de couches
• La présence d’un large synclinal qui correspond globalement à la cuvette de la retenue, mais l’absence de
plissements serrés
• Des failles subverticales de direction proche de E-O, dont celle qui borde au nord le djebel Krorza ; la plupart
Pendant cette campagne ont été réalisés neuf sondages carottés, entre 15 et 40 m de profondeur, pour un total de
245 m. Cinq de ces sondages, MG-2 à MG-5 et MG-7, de 25 à 40 m de profondeur pour une longueur totale de
175 m, ont investigué le site du barrage principal. Les carottes de ces sondages ne sont plus disponibles. Les
logs correspondants présentés dans le rapport géologique mettent en évidence les aspects suivants :
• Les terrains meubles de couverture sont généralement peu épais. A l’emplacement du barrage principal, ils
sont notamment présents en bas de la RD, où l’épaisseur maximale enregistrée est d’environ 6 m.
• Le substratum rocheux, composé de marnes et calcaires marneux durs est tantôt lité, tantôt massif, mais en
général peu à moyennement fissuré. Bon nombre de fissures, principalement subverticales, sont tapissées de
calcite.
• Même si le RQD n’est pas spécifié, les indications concernant la longueur des carottes récupérées permet de
situer la plupart des valeurs RQD au-dessus de 50%, souvent >75%. La zone de la digue de col a été reconnue
par 4 sondages, MG9 et MG-11 à MG-13, de 15 à 20 m de profondeur pour une longueur totale de 70 m.
• La couverture de terrains meubles est représentée par les produits de l’altération météorique en place du
des commentaires sur la longueur des carottes intactes, sont très variables.
Essais de perméabilité :
Dans les 9 sondages carottés, un nombre de 36 essais de perméabilité Lugeon, dont 27 dans la zone du
barrage et 9 dans la zone de la digue de col ont été réalisés, par passes de 5 m. La grande majorité des résultats,
Investigations géophysiques :
• L’axe de la digue de col, par 2 profils de résistivité d’une longueur totale de 1000 m. Les mesures électriques
ont permis notamment de confirmer la présence de la faille située au nord du djebel et d’en estimer à environ 10
L’unique essai de pénétration dynamique a été réalisé vers l’extrémité nord de la digue de col. Le refus a été
enregistré à 1,40 m de profondeur, les matériaux à consistance dure étant rencontrés à partir de 1 m.
Tranchées de reconnaissance :
Une saignée de reconnaissance (MGT-1) de 6,5 m de long a été excavée pour investiguer les terrains
meubles localisés en bas de l’appui RD du barrage principal. L’axe de la digue de col a été reconnu à travers 2
b lea
u :
Barrage principal :
Sur le site du barrage principal ont été réalisés trois dispositifs de 144 m, chacun comportant 24 géophones
digue de col ont été réalisés quatre dispositifs de 144 m. La signification attribuée aux horizons sismiques
• De 1800 à 2000 m/s Frange très décomprimée et altérée du substratum rocheux. Epaisseur comprise entre
• De 2000 à 3000 m/s Frange du massif rocheux moyennement altéré. Plus compact que l’horizon sus-jacent.
• De 3500 à 4000 m/s Substratum rocheux peu fracturé. Tous ces horizons ne sont pas distingués sur chacun des
profils. En particulier, les couches superficielles sont pratiquement absentes en RG, où le rocher moyennement
altéré et fracturé est affleurant, comme le montrent les profils PS1b2 et PS2. En revanche, dans la RD, la couche
de rocher très décomprimé et altérée n’est identifiée que dans la partie inférieure. Du fait des variations
latérales, l’épaisseur cumulée des deux horizons intermédiaires ne dépasse pas la douzaine de mètres.
A noter enfin que certains profils ont mis en évidence une évolution progressive des vitesses en profondeur,
Digue de col :
Les profils sismiques dans la zone de la digue de col ont investigué la partie sud du linéament
proposé. En complément des sondages carottés et des mesures électriques, ces investigations avaient
pour but de caractériser la faille qui limite au nord le djebel Krorza et d’identifier éventuellement
d’autres accidents tectoniques de la même famille. Les mesures réalisées ont permis de distinguer les
horizons suivants :
• 500 m/s Terrains de couverture. Epaisseur de l’ordre de 1 à 2 mètres.
Couche notamment présente dans la partie sud (raccord avec le djebel Krorza).
• De 800 à 1900 m/s Substratum rocheux moyennement à très altéré et décomprimé. Epaisseur de quelques
Retenue :
Le substratum rocheux de la cuvette de la retenue est composé de la même alternance de calcaires marneux et
marnes reconnue au droit du site de barrage. Les levés géologiques ont mis en évidence le pendage des couches
convergeant vers l’oued, décrivant globalement une structure synclinale. L’étanchéité de la cuvette de la retenue
semble garantie d’une part par les dépôts récents à forte teneur en argiles, d’autre part par la présence
d’horizons marneux entre les couches marno-calcaires et la disposition structurale favorable. Mise à part la
faille qui borde le djebel Krorza vers le nord, dont l’impact potentiel a été discuté précédemment dans les
paragraphes concernant la digue de col, il n’y a vraisemblablement pas de risque de fuites significatives à
travers des accidents tectoniques. Le seul point bas critique se situe au niveau du col où sera construite la digue,
au nord du barrage principal. Partout ailleurs, à proximité des bords de la retenue, il n'y a aucun thalweg
profond susceptible de drainer l'eau du réservoir. Enfin, compte tenu des talus naturels très doux, le risque
d’instabilités majeures après la mise en eau semble écarté. Les analyses chimiques ont indiqué la salinité
relativement élevée des eaux de l’oued, mais les levés géologiques n’ont pas permis d’identifier des dépôts
évaporitiques, susceptibles de générer cette anomalie. La source se situe donc en dehors des limites de la
cuvette de la retenue.
Zonage géotechnique :
L’analyse intégrée des données géologiques, géophysiques et géotechniques conduit à distinguer plusieurs
unités géotechniques. Les tableaux suivants présentent les caractéristiques principales, mesurées ou estimées en
vue de leur utilisation pour les besoins du projet, pour chacune des zones identifiées.
Matériaux de construction :
Carrières calcaires Les calcaires massifs de l’Aptien sont exploités sur plusieurs sites dans la région de
Ouenza. Des visites de terrain ont été effectuées en 2005 dans le cadre d’un inventaire des sites potentiels de
carrière. Trois sites ont été retenus et évalués lors d’une deuxième série de visites : Koudiat es Snouber, Mzez
es Saïda et Boudjaber.
Général :
Le site de Koudiat est Snouber se situe dans la structure anticlinale majeure du Djebel Ouenza, réputé pour
son minerai de fer. A quelques centaines de mètres au SO du site proposé, des calcaires massifs sont
actuellement exploités dans une petite carrière. A proximité immédiate de corps minéralisés, cette exploitation
ne semble pas une option adéquate pour la confection du béton pour les ouvrages hydrauliques. De nombreux
indices de minéralisation ferrifère, sous forme de filons et poches de taille métrique à décamétrique, ont
également été retrouvés au site de Koudiat el Snouber. Il semble cependant que ces corps minéralisés, très
probablement nocifs pour la qualité des agrégats, sont concentrés sur les bords du djebel, au contact du Trias.
La partie centrale est peu ou pas contaminée. Le calcaire du djebel Koudiat es Snouber est massif et très dur.
de barrage :
Appui rive gauche – Famille de joints J1.