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Organisation des Nations Unies

Université du Molise pour le Développement Industriel


UPI - Rabat

Unité de Promotion des Investissements


Organisation des Nations Unies pour le Developpement Industriel
Agence Nationale pour la promotion de la Petite et Moyenne Entreprise

Università degli Studi del Molise, DiSTAAM

GESTION DES SOUS-PRODUITS DE LA FILIERE OLEICOLE AU MAROC


Identification des solutions eco-compatibles et économiquement soutenables pour la valorisation des résidus de
l’huile d’olive et la réduction de l’impact environnemental dans les régions de Fès, Meknès et Marrakech.

*
G. Ranalli1 , G. Alfano 1, M. Bahammi2, C. Belli1, G. Lustrato 1
Septembre 2002 – Juillet 2003

L’Unité de Promotion des Investissements de l’ONUDI est un projet financé par la Coopération Italienne
GESTION DES SOUS-PRODUITS DE LA FILIERE OLEICOLE AU MAROC

Identification des solutions eco-compatibles et économiquement soutenables


pour la valorisation des résidus de l’huile d’olive et la réduction de
l’impact environnemental dans les régions de Fès/Mekhnès et Marrakech.

Septembre 2002 – Juillet 2003

Photos en couverture
Photo 1 Minaret de la mosquée de la ville de Marrakech.
Photo 2 Huilerie industrielle avec le système d’extraction à pression.
Photo 3 Olivaie spécialisée.
Installation de compostage sur échelle industrielle, particulier de la phase de retournement des
Photo 4
tas.
Responsable Scientifique:

1*
Giancarlo Ranalli, Professeur Associé de Microbiologie Agraire et Environnementale du
Secteur de Sciences et Technologies Agro-Alimentaires, Environnementales et
Microbiologiques (DISTAAM) de l’Université du Molise, 46, rue De Sanctis - 86100
Campobasso (Italie). Tél. +39(0)874/404604, Fax +39(0)874/404652, e- mail:
ranalli@unimol.it.

Chercheurs:

1
G. Alfano, Docteur en Sciences et Technologies Alimentaires, Doctorat de Recherche en
Biotechnologies des Aliments chez le Secteur de Sciences et Technologies Agro-
Alimentaires, Environnementales et Microbiologiques (DISTAAM) de l’Université du
Molise, 46, rue De Sanctis - 86100 Campobasso (Italie). Tél. +39(0)874/404604, Fax
+39(0)874/404652, e- mail: alfanogabriele@unimol.it.

2
M. Bahammi, Ingénieur-cadre auprès de l’Agence pour la Promotion de la Petite et
Moyenne Entreprise (ANPME) Maroc e- mail : bahammi@anpme.ma

1
C. Belli, Docteur en Sciences et Technologies Alimentaires, Doctorat de Recherche en
Biotechnologies des Aliments chez le Secteur de Sciences et Technologies Agro-
Alimentaires, Environnementales et Microbiologiques (DISTAAM) de l’Université du
Molise, 46, rue De Sanctis - 86100 Campobasso (Italie). Tél. +39(0)874/404604, Fax
+39(0)874/404652, e- mail: claudiabelli@unimol.it.

1
G. Lustrato, Docteur en Sciences et Technologies Alimentaires, Doctorat de Recherche en
Biotechnologies des Aliments chez le Secteur de Sciences et Technologies Agro-
Alimentaires, Environnementales et Microbiologiques (DISTAAM) de l’Université du
Molise, 46, rue De Sanctis - 86100 Campobasso (Italie). Tél. +39(0)874/404604, Fax
+39(0)874/404652, e- mail: lustrato@unimol.it.

2
G ESTION DES SOUS -PRODUITS DE LA FILIERE OLEICOLE AU M AROC
Identification des solutions eco-compatibles et économiquement soutenables pour la
valorisation des résidus de l’huile d’olive et la réduction de l’impact environnemental
dans les régions de Fès/Mekhnès et Marrakech.

INDEX
Index 3
Prémisse 5
1 - Le secteur agricole in Maroc 6
1.1 - Politique Agricole 9
2 - Filière oléicole au Maroc: situation et perspective d’avenir 12
2.1 - Présentation de la filière 12
2.2 - Une nouvelle oléiculture 19
2.3 - Transformations et unités des transformations 24
2.4 - Qualité et caractérisation de l’huiles d'olive et des sous-produits des
31
huileries et leurs utilisations
2.5 - Impact de l'industrie de l'huile d'olive sur l'environnement 33
3 - Filière oléicole dans la region de Fès (Moroc): structure et organisation
actuelle. Comparaison avec des autres pays de la Méditerranée. Tendances 34
futures.
3.1 - Fès/Mekhnès, superficie oléicole, production d’olives, temps de
stationnement, modalité de stockage, rendement en huile. Quantité 34
d’huile produite, marchés de vente.
3.2 - Les quantités produites, répartition des huileries, production des résidus et
36
des eaux de végétation.
3.3 - Caractéristiques physiques et chimiques des margines. 39
3.4 - Pollution par les margines 41
4 - Résumé des possibilités différentes sur le futur des résidus de l’huile
43
d’olive. (Situation internationale)
4.1 - Valorisation des produits de la taille 43
4.1.1 - Utilisation des feuilles et des brindilles d’olivier dans l’alimentation
animale, caractéristiques physiques et chimiques des feuilles et
45
brindilles d’olivier, valeur nutritive des feuilles et brindilles,
ingestibilité, utilisation pratiques.
4.2 - Valorisation des grignons 50
4.2.1 - Valorisation des grignons dans l’alimentation animale, digestibilité et
dégradabilité des grignons, ingestion, valeur alimentaire des 50
grignons.
4.2.2 - Utilisation des grignons comme combustible 56
4.2.3 - Utilisation possibles de la coque 56
4.3 - Valorisation des margines 57
4.4 - Evaporation 59
4.5 - Séparation par gravité 63

3
4.6 - Incinération 63
4.7 - Filtration 64
4.8 - Biodégradation naturelle des margines dans des bassins ouverts 64
4.9 - Distillation: valorisation des margines par récupération de quelques
65
composants (substances phénolique)
4.10 - La concentration thermique 65
4.11 - La cryoconcentration 66
4.12 - Traitementes biologiques 67
4.13 - Obtention des protéines unicellulares 68
4.14 - Obtention de biogaz 69
4.15 - Le compostage 70
4.16 - Valorisation agricole 71
4.17 - Utilisation des margines en génie civil 78
4.18 - Vernis écologiques tirées des margines des pressoirs 78
4.19 - Absorption sur matrice solide des eaux de végétation effluentes des
79
pressoirs huiliers
4.20 - Matériels hétéroclites polymériques basées sur des composants naturels 80
4.21 - Écoulement des eaux de végétation dans le réseau d'égouts 81
5 - Commentaires et Considérations 91
6 - Solutions possibles pour la valorisation des residus au Maroc. Avantages,
96
réduction des impacts. Aspects techniques et évaluations économiques.
6.1 - Propositions opérationelles dans la Région de Fès – Mekhnès et Marrakech 102
6.A - Solution A 102
6.B - Solution B 103
6.C - Installation pilote 104
6.D - Installation sur grande échelle 104
7 - Actions à entreprendre pour soutenir les solutions proposées.
Programmations financières, législatives etc.. Relations avec organisations 105
et administrations nationales et internationales (Conclusion).
8 - Bibliographie
9 - Pièces annexes 108
9.A Législation communitaire 108
9.B Législation marocaine 135
9.C Le compostage 138
9.D Photos
9.E Rapport des visites en champ

4
Prémisse

Pendant les dernières années, le Secteur de Sciences et Technologies Agro-


Alimentaires, Environnementales et Microbiologiques (DISTAAM) de l’Université des
Études du Molise (Italie) s’est intéressé de l’étude de la caractérisation de processus
biologiques de traitement et de valorisation des résidus agroalimentaires, avec l’objectif d’en
faciliter l’écoulement et, dans le même temps, obtenir un produit “sain” avec une très haute
valeur ajoutée à remployer comme ressource dans des systèmes agricoles complèxes
(agriculture traditionnelle, biologique, floriculture, pépinières, autres).
Surtout en rélation à l’énorme quantité de sous-produits huiliers qu’on produit au
Maroc chaque année, il serait opportun de sousmettre “les margines” à des technologies de
bioconversion microbiques avancées compatibles avec l’environnement, celle-ci permettent à
même temps d’éliminer le problème environnemental et d’obtenir un amendement aux
propriétés éle vées qu’on peut remployer en agriculture. Cet amendement, en outre, possède
une capacité destructive-antagoniste vers les principaux phytopathogènes de l’olivier et des
cultures agricoles. Donc, l’emploi de ces substances compostées pourrait amener à une autre
diminution de la dose de substances fertilisantes et de produits phytopharmaceutiques
employés en agricultures, surtout à cause de l’augmentation remarquable des productions
biologiques.
Le compostage des sous-produits de l’industrie de l’huile d’olive est une solution
technologique intéressante car d’un côté elle garantit la minimisation des impacts sur
l’environnement et de l’autre les sous-produits peuvent être exploité avec le récupération
énergétique sous forme de compost. En particulier, la solution du compostage est opportune
pour les sous-produits crée par la phase d’extraction continue de l’huile, qui implique la
production de la peau des olives mélangée avec l’eaux des déchets de l’oliveraie, mais il est
aussi possible d’utiliser la même technique sur les résidus résultants des techniques
traditionnelles d’extraction discontinue (à trois phases).
Dans cette relation finale on présente et on divulgue les nouveaux et les plus récents
résultats sortis de l’expérimentation, ainsi que la diffusion des connaissances sur de nouvelles
solutions ayant pour but la valorisation des sous-produits de l’industrie oléicole.

5
1 - LE SECTEUR AGRICOLE AU MAROC

Données spécifiques: répartition du SAU


Le Maroc dispose d'un potentiel agricole considérable à mettre en valeur. En effet, de
par sa situation géographique, le Maroc dispose d'une diversité écologique (plaines fertiles,
zones humides, zones côtières, microclimats, zones montagneuses, zones semi- arides et
arides, désert, etc.) permettant une offre variée de possibilités de productions végétales (dont
les cultures hors saison) et animales.

Tableau 1 - Répartition de la superficie totale du Royaume [Source: www.agriculture.ovh.org].

Forêts 8.0
Nappe alfatière 5.0
SAU 13.0
Parcours 30.0
Incultes 44.0

La Superficie Agricole Utile s'élève à 8,7 millions d'hectares, et se répartit comme suit
(Source: DPAE Campagne 1997/98):

Tableau 2 - Rèpartition de la Superficie Agricole Utile [Source: www.agriculture.ovh.org]

Cultures %
Cèrèales 63.0
Jachère 18.0
Plantation fruitières 8.0
Legumineuses 4.0
Cultures maraîchères 2.0
Cultures fourragères 2.0
Cultures industrielles 2.0
Cultures olèagineuses 2.0

Irrigation
Le potentiel hydraulique mobilisable est estimé à 21 milliards de m3, dont 17 milliards
sont destinés à l'agriculture. L'irrigation a constitué l'une des priorités de la politique
économique et sociale du pays. Les efforts de mobilisation des ressources en eau ont permis
d'édifier 90 barrages, d'une capacité de 14 milliards m3, permettant d'irriguer plus d'un million
d'hectares.
La superficie potentiellement irrigable de façon pérenne s'élève à 1.363.380 ha, à

6
laquelle s'ajoutent quelques 300.000 ha pouvant bénéficier d'une irrigation saisonnière.
Le bilan des réalisations situe la superficie aménagée par l'Etat à 671.020 ha en Grande
Hydraulique et 332.360 ha en Petite et Moyenne hydraulique.

Données socio-économiques

Tableau 3 - Produit intérieur Brut 1998 (prix constants 1980) [Source: www.agriculture.ovh.org].

Brut 1998 Brut 2002


PIB total 132,3 Milliards ds Dhs
PIB agricole (PIBA) 21,2 Milliards ds Dhs
Part PIBA / PIB 16%

Tableau 4 - Emploi (En Millions d’habitants) [Source: RGPH, 1994].

Source (RGPH, 1994) Source (RGPH, 2002)


Population totale active (1) 7
Population rurale active (2) 3.4
Population active agricole (3) 2.8
Population active agricole rurale (4) 2.6
(3) / (1) 40 %
(4) / (2) 76 %

Salaires
Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG): 41,36 Dh/jour

Les echanges extérieurs agricoles


Durant la période 1990-98, les importations et les exportations agricoles ont représenté
respectivement 14 à 21 % des importations globales et 16 à 19% des exportations totales du
pays. En 1998, le taux de couverture s'élève à 70% pour les échanges totaux alors qu'il se
chiffre à 57% pour les échanges agricoles.
Le taux de couverture des importations agricoles par les exportations agricoles a
oscillé entre 57% et 80% de 1990 à 1998.
Les importations sont constituées essentiellement de produits de base, (la moyenne des
importations sur la période 94-98 se chiffre à 2991 mille tonnes (MT) pour les céréales, 518
MT pour le sucre, 243 MT pour les huiles végétales, 236 MT pour les graines oléagineuses,
40 MT pour les produits laitiers, 35 MT pour le thé, 24 MT pour le café), et des intrants

7
agricoles également, tels que les semences (52 MT), les aliments de bétail (255) les engrais,
les produits phytosanitaires et le matériel agricole.
Compte tenu de la taille du marché marocain et du taux de croissance démographique
encore élevé, les produits de base présentent un énorme potentiel à exploiter.

Tableau 5 - Le taux de couverture de la demande par la production nationale pour les produits de base
(Moyenne de 5 années: 1994-98).

1994 -98 1999-2002


Céréales 67 %
Sucre 54 %
Huile 21 %
Lait et dérivés 84 %
Viandes 100 %

Quant aux exportations, elles concernent les agrumes (535 MT), les fruits frais (22
MT), les primeurs (258 MT), les conserves végétales (124 MT), l'huile d'olive (8 MT), les
produits de la floriculture (5 MT), les huiles essentielles (0,7 MT), les plantes aromatiques et
médicinales et le liège. En plus de ces produits, de nouveaux créneaux sont en pleine
croissance tels que l'agriculture biologique, le raisin de table précoce etc..

Les produits exportés présentent des avantages comparatifs considérables. Ces


avantages sont liés à la qualité réputée des produits marocains, aux coûts de production
compétitifs et d'une main d'oeuvre qualifiée et abondante, et à un calendrier de production
plus précoce que celui des pays concurrents.

Les exportations agricoles bénéficient d'une attention particulière de la part de l'Etat.


En plus des acquis obtenus dans le cadre des accords d'association avec l'Union Européenne,
le Maroc cherche à diversifier ses exportations et ses débouchés à travers la signature de
plusieurs accords à caractère multilatéral ou bilatéral (les pays de l'Association Européenne de
Libre Echange (AELE) non membres de l'Union Européenne, la Tunisie, l'Egypte, etc).
[www.agriculture.ovh.org].

8
1.1 - POLITIQUE AGRICOLE
Les objectifs de la politique agricole s'articulent autour des principaux axes suivants:
?? L'amélioration des revenus des agriculteurs;
?? La contribution à la sécurité alimentaire;
?? L'intégration de l'agriculture à l'économie nationale et internationale;
?? La protection du milieu et la sécurisation du potentiel de production.

Pour atteindre ces objectifs, l'Etat a opté pour la stratégie de mobilisation des
ressources en eau à travers le lancement d'un grand programme de construction des barrages
de grande hydraulique dans le but d'irriguer un million d'hectares en l'an 2000. Ainsi, durant
les trois dernières décennies, 51 à 75% des budgets d'investissement de l'agriculture ont été
consacrés aux zones irriguées. Aujourd'hui, cet objectif a été largement atteint et les zones
irriguéese sont érigées en de véritables pôles de développement local et régional.
Outre l'investissement public, des instruments essentiels ont été privilégiés par l'Etat
en matière d'incitations à l'investissement privé en agriculture. Il s'agit, entre autres des
encouragements fiscaux (défiscalisation) et des aides financières (subventions et primes).
Ainsi, le secteur agricole est exonéré de l'impôt sur le revenu agricole. Les intrants et le
matériel agricole importés bénéficient des droits de douane minimum à l'importation ainsi que
l'exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée pour certains facteurs et équipements.
Depuis 1969, l'Etat a instauré une politique d'incitation aux investissements privés à travers le
Code des Investissements Agricoles. Ce code vise l'exploitation et la valorisation du potentiel
de production.

L'Etat a procédé par la suite à la restructuration de la procédure d'octroi de l'aide


financière en créant un code d'affectation spéciale intitulé "Fonds de Développement
Agricole" (FDA). Cette restructuration consistait en la mise à la disposition des agriculteurs
bénéficiaires de l'aide financière de l'Etat au moment opportun. Elle s'est étendue pour
englober l'amélioration du financement des agriculteurs grâce au couplage des subventions
avec le crédit agricole (70% par la CNCA, 30% par le FDA et les besoins en fonds propres
sont pratiquement nuls).

Parallèlement à son rôle principal d'encouragement des investissements privés au


niveau des exploitations agricoles, le FDA a été appelé à contribuer au financement d'autres

9
actions de développement par la participation au Programme National d'Irrigation, à
l'alimentation du Fonds de Calamités Naturelles, au Programme de l'assurance agricole, au
financement de certains interventions des chambres d'agriculture et au traitement du
surendettement des agriculteurs.

Axes d'orientation du Ministère


Les axes d'orientation du secteur agricole découle nt des stratégies de développement
retenues à long terme. Celles-ci résultent des caractéristiques particulières du secteur agricole,
de ses potentialités, des contraintes qui entravent son expansion, ainsi que des objectifs
globaux de développement du pays.
Les orientations générales de développement du secteur agricole s'articulent autour des
axes suivants:

1 - La contribution à la garantie de la sécurité alimentaire


Celle-ci sera obtenue par:
?? La spécialisation des différents systèmes de production présentant un avantage
comparatif
?? L'amélioration de la productivité.

2 - Une meilleure intégration de l'agriculture dans l’environnement économique national


et international
Le nouvel environnement international caractérisé par le libre échange, impose au
secteur agricole plus que par le passé l'amélioration de ses performances techniques et
économiques. En effet, la libéralisation du commerce extérieur, la déréglementation, le
transfert au secteur privé de certaines activités de production entraîneront de profondes
mutations dans les différentes filières et dont le développement est tributaire du secteur privé.
Ainsi, les principales actions porteront sur:
?? L'organisation des circuits et des infrastructures de commercialisation.
?? L'incitation à l'organisation professionnelle et interprofessionnelle dans le cadre d'une
approche "filière"; ce qui contribuera à une meilleure intégration.
?? L'instauration et la consolidation du partenariat entre les opérateurs économiques basé
sur les rapports contractuels négociés et équilibrés.
?? La protection suffisante de la production nationale tenant compte des distorsions des

10
cours mondiaux et de la dimension spatiale et sociale de notre agriculture et ceci dans
le cadre de la libéralisation du commerce et de la déréglementatio n des prix.

3 - La protection et la conservation des ressources naturelles


Le développement agricole sera raisonné en fonction du potentiel mobilisable par
système, en tenant compte des contraintes liées à la préservation de l'équilibre
environnemental, et des impératifs de durabilité.

4- L'amélioration du revenu des agriculteurs


Cet axe qui constitue la résultante de ceux précédemment présentés passe
nécessairement par l'amélioration de la productivité et l'efficience des filières
[www.agriculture.ovh.org].

11
2 - FILIÈRE OLÉICOLE AU MAROC: SITUATION ET PERSPECTIVES D’AVENIR

2.1 - PRESENTATION DE LA FILIERE


Superficie: 520.000 ha
Production (moyenne des 5 dernières campagnes: 1995/99).

Table 6 – Production totale

Production totale 560000 T


Production des olives de table 89000 T
Production des huiles d’olive 55000 T

Taux de couverture: Taux de couverture en matière d'huiles alimentaires: 16-17 %.


Transformation:
?? Nombre d'unités industrielles de trituration des olives: 288, avec une capacité de
544.000 T
?? Nombre de Maâsras: 16.000, avec une capacité de 170.000 T.

Commerce extérieur: Exportations:


?? Conserves d’olives : 67000 T en 1998
?? Huiles d’olive : 13550 T en 1998

Organisations Professionnelles existantes


?? Association des Exportateurs d'Huile d'Olive (ADEHO);
?? Fédération des industries de la Conserve des Produits Agricoles au Maroc
(FICOPAM);
?? Fédération Nationale de l'Agro- industrie (FENAGRI).
?? Association des Oléifacteurs du Nord.
?? Association des Oléifacteurs du Tensift-Haouz.
?? Fédération des Industries de Corps Gras du Maroc.
?? Association Professionnelle des Extracteurs d'Huile de Grignons d'Olives.
?? Association des Extracteurs d'Huile (A EH).

12
Tableau 7 - Prix moyen de vente en 1998/99, 2000/2001

1998/99 2000/2001
Prix des olives de conserve 2 à 4 Dh / kg 3,5 à 5,0 Dh / kg
Prix des olives à huile 1,3 à 1,7 Dh / kg 2,5 à 3,5 Dh / kg
Prix des huiles d’olive 20 à 25 Dh / kg 30 à 40 Dh / kg

Caractérisation du patrimonie oleicole national


Avec une superficie de l’ordre de 500.000 ha, l’olivier au Maroc représent plus de
50% de la surface occupée par l’arboricolture. Ce patrimonie qui a pratiquement quadruplé
depuis ces quatre derniéres décennies (128.000 ha en 1960), est localisé dans un vaste
périmetre qui s’étend de la côte méditerranéenne à la region du Souss vu ses facilités
d’adaptation à tous les étages bioclimatiques [www.sodea.com/upload/fichier_48.pdf].
Le Maroc se place actuellement au sixième rang mondial en terme de superficies
réservées à l’oléiculture avec 500000 ha de plantations et se situe au deuxième rang en tant
qu’exportateur d’olives de table aprés l’Espagne. La superficie totale plantée est répartie
essentiellement entre les zones DPA (69%, avec une prédominance de la région de Taounate)
et les zones ORMVA (27%, avec une prédominance de la région du Haouz).
Globalement, la production nationale d’olives qui est en moyenne de 500000 T/an est
acheminée à hauteur de 65% à la trituratrion et 25% à la conserveries, les 10% restants
représentent l’autoconsommation et les pertes occasioné es par les différentes manipulations.
Les unités de trituration traditionnelles sont respectivament au nombre de 16000 et
260 unités et les conserveries d’olives représentent environ une soixantine d’unités localisées
en majorité dans la région de Marrakech.
La production d’huile marocaine reste très fluctuante d’une année à l’autre (moyenne
annuelle de 50000 T) de même que les exportations (moyenne annuelle de 8500 T). Le
marché local de l’olive et de l’huile d’olive n’est pas réglementé et les prix fluctuent
beaucoup d’une année à l’autre.
Les principaux pays destinataries de nos exportations d’olives et d’huile d’olive sont
essentiellement les pays de l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique [ODI, 2000].
Sa colture mobilise une activité agricole intense que l’on chiffre à plus de 11 millions
de journées de travail par an (soit 55.000 emplois), sans oublier toute l’activité industrielle
qu’elle génère en aval, à savoir quelques 16.000 moulins traditionnels (Maasras) qui subsient
encore, 260 unités de triturations en une cinquantine de conserveries d’olive.

13
Malgré ces potentialités importantes, les niveaux de production sont encore modestes,
avec des rendements moyens situés entre 1 et 1,5 tonnes à l’ectare. Les meilleurs
performances sont atteintes dans les zones irriguées avec des rendement moyens de 3 à 4
tonnes à l’ectare, certain vergers pouvant atteindre jusq’à 10 tonnes à l’ectare
[www.sodea.com/upload/fichier_48.pdf].
Les principales contraintes au développement de la filière sont les incertitudes
climatiques, la dispersion et l’irrégularité des plantations, le matériel génétique peu
performant, des pratiques culturales et des techniques de cueillette non adaptées, une
mauvaise conduite de la collecte et de la transformation des olives, un manque d’organisation
de la profession et de la commercialisation d’une huile d’olive à 80% lampante.
Le Plan Oléicole National prévoit pour le développement de la filière l’extension des
superficies plantées en oliviers pour atteindre 1 million d’hectares à l’horizon 2010,
l’entretien des superficies existantes, la modernisation de l’outil de transformation,
l’organisation de la profession et le renforcement du systéme d’encadrement et d’information
[ODI, 2000].

Tableau 8 – Evolution des Superficies, Productions, Rendements de la filière oléicole [ODI, 2000].
Rendenment
Campagnes Superficie (Ha) Production (T) Huile d’olive (T)
T/Ha
1990/91 365000 396000 1,1 40000
1991/92 380000 550000 1,4 55000
1992/93 395000 380000 1,0 38000
1993/94 412000 418000 1,2 40000
1994/95 430000 450000 1,1 45000
1995/96 450000 350000 0,8 35000
1996/97 500000 800000 1,6 80000
1997/98 520000 550000 1,1 50000
1998/99 540000 650000 1,2 70000
1999/00
2000/01

14
Tableau 9 – Répartition des Superficies, Rendements et Productions oléicoles
(Campagne 1998/99) [ODI, 2000].
Superficie (ha) Rendement
Production (T)
Irrigue Bour Total (T/ha)
Haouz 80100 2000 82100 140000 1,70
Tadla 14000 1700 15700 40000 2,54
Gharb 1100 2400 3500 4300 1,22
Doukkala - 500 500 200 0,40
Souss-Massa 10000 7500 17500 13000 0,74
Moulouya 4700 2000 6700 10000 1,49
Loukkos - 7800 7800 6000 0,76
Tafilalet 7000 - 7000 10000 1,42
Ouarzazate 4800 400 5200 7000 1,34
S/Total
121700 24300 146000 230500 1,57
ORMVA

Agadir 700 200 900 500 0,55


Al Hoceima 60 3440 3500 3000 0,85
Azilal 5500 8800 14300 20000 1,39
Beni mellal 8900 500 9400 18000 1,91
Benslimane - 500 500 800 1,60
Boulmane 5000 100 5100 10000 1,96
Chefchaounen - 32000 32000 25800 0,80
Chichoua 6000 3000 9000 10000 1,11
El Hajeb 1000 5000 6000 8000 1,33
El Kelaa 4200 - 4200 10000 2,38
Essaouira 1300 10200 11500 8000 0,69
Fes 1000 18000 19000 14000 0,73
Figuig 300 - 300 100 0,33
Guelmine 700 500 1200 1000 0,83
Ifrane 20 80 100 100 1,00
Khemisset - 8000 8000 6000 0,75
Khenifra 4300 - 4300 5000 1,16
Khouribga 1200 800 2000 2500 1,25
Marrakech 4500 4500 9000 12000 1,33
Meknes 2200 15000 17200 20000 1,16
Nador 7500 12500 20000 16000 0,80
Oujda 7500 2200 9700 7000 0,72
Rabat-Sale - 200 200 100 0,50
Safi 1000 5500 6500 6000 0,92
Sefrou 2500 18500 21000 29000 1,38
Settat 1800 2200 4000 3000 0,75
Sidi Kacem - 12000 12000 12000 1,00
Tanger - 800 800 500 0,62
Taounate 500 89500 90000 95000 1,05
Tata 300 - 300 100 0,33
Taza 14500 32500 47000 70000 1,48
Tetouan - 3000 3000 3000 1,00
Tiznit 1800 200 2000 3000 1,50
S/Total DPA 84280 289720 374000 419500 1,12

Total General 205980 314020 520000 650000 1,25

Cette situation résulte du fait que l’olivaire nationale souffre de différentes contraint es
liées, d’une part aux conditions pédo-climatiques pas toujours favorables, au morcellement
des exploitations, mais également au manque de soins, d’itinéraires techniques adéquats ou de

15
matériel végétal performant à même d’avoir un impact bénéfique sur l’accroissement de la
production, sa regularité et sa qualité. Signalons, à ce propos, qu’aujourd’hui, l’oliveraie est
ancore constituée, à plus del 96%, par la variété population «Picholine marocaine» qui,
malgré sa bonne adaptation, présente une certaine sensibilité aux maladies, un fort indice
d’alternance de production et une teneur en huile moyenne.
Cependant, ce secteur a dejà bénéficié de nombreuses actions de développement de la
part d’organismes étatiques ou privés marocains dont les efforts se sont concentrés surtout
sur :
?? l’amelioration des variétés, la sélection clonale (INRA) et la mise à la disposition des
producteurs de clones performants (Haouzia – Ménara);
?? la certification des plantes (DPVCTRF) pour assurer à la profession des plantes
saines ;
?? la vulgarisation des itinéraires techniques (DERD-INRA) et l’organisation de
séminaires (DPV-COI);
?? la mise en service de Programmes d’Amelioration de la Production Oléicole (APO) et
la distribution gratutite de plantes aux agriculteurs.

Bien que ces efforts aient été fort louables, il n’en demeure pas moins que ce secteur,
pour des raisons diverses et parfois combinées, reste le «parent pauvre» de l’agricolture,
l’olivier étant traité, le plus souvent, d’une maniére trop parcimonieuse.
Sa rentabilité precaire explique en partie le manque d’interventions dont il fait l’objet,
ce qui va cependant à l’encontre des systémes de production, surtout lorsque l’on sait qu’un
parasite peut détruire jusqu’à 30 à 40% de la production.
L’olivier n’est pas assez rentable, non plus, pour qu’on investisse dans son irrigation
et, lorsque la concurrence s’exerce dans la même exploitation avec d’autres cultures, il est le
premier délaissé.
L’olivier souffre aussi d’erreurs écologiques d’emplacement ou de l’âge avancé de
certaines plantations. Cultivé trop souvent sur des exploitations trop petites et vivant des
problèmes juridiques et d’heritage, il n’est pas à même de recevoir des techniques de
production modernes.
Tous ces facteurs font que la production, d’abord trés fluctuante d’une année à l’autre
(elle peut passer de 600.000 à 300.000 T), reste insuffisante pour couvrir les besoins du pays

16
et des importations massives d’autres huiles alimentaires sont opérées en devisses chaque
année.

Repartition du verger oléicole national zones agricoles


Bien que l’olivier intéresse tout le territoire national, la répartition géographique de ce
patrimoine fait ressortir quatre grandes zones oléicoles bien distinctes, comme le montre le
graphique suivant :
- Montagnes 36% : Chefchaouen, Taounate, Taza, Tanger, Tétouan, Azilal, Khénifra,
Al Hoceima
- Bour favorable 18% : Sefrou, El Hajeb, Fès, Meknès, Sidi Kacem, Gharb, Loukkos,
Ben slimane
- Irrigué 39% : Haounz, Tadla, Sousmassa, Moulouya, Nador, Boulemane, Oujda, El
Kelaâ, Marrakech, Chichaoua, Beni- mellal, Ouarzazate, Tafilalet, Figuig, Essaouira
- Autes 18% : Safi, Settat, Khémisset, Khouribga.

La superficie oléicole irriguée, au niveau national, porte sur 220.000 ha soit près de
40% de la superficie totale complantée en olivier.
L’irrigation pérenne est localisée au niveau des zones d’action des offices Régionaux
de Mis en Valeur Agricole et s’étend sur une superficie d’environ 40.000 Ha. Le reste, soit
180.000 Ha est conduit en irrigation d’appoint et englobe principalement les région de
Marrakech, Béni Mellal, Azilal, Taza, El Kelaâ, Boulemane, Oujda et Nador.

La répartition du patrimoine oléicole national selon l’âge, fait ressortir trois catégories
bien distinctes :
- Plantations de 0-15 ans :26 Millions de pieds (40%)
- Plantations de 16-50 ans : 29 Millions de pieds (45%)
- Plantations >50 ans : 10 Millions de pieds ( 15%)
- Le verger marocain est par conséquent équilibré; contrairement à d’autres plantation
telles que les agrumes. Les vieilles plantations ne représentent qu’environ 16% de ce
patrimoine.

L’oléiculture nationale est constituée essentiellement de la variété population


«Picholine Marocaine » qui représente plus de 96% des plantations. Le reste, soit 4%, est
constitué de plusieurs variétés, en particulier: Picholine du Languedoc, Dahbia et Mesllala

17
concentrées essentiellement en irrigué (Haouz, Tadla, El Kelaâ) et de quelques variétés
espagnoles et italiennes (Picual, Frantoio, Manzanille, Gordal Sévillane, etc..).
Au niveau des zones de montagne, l’olivier ne bénéficie en général d’aucun entretien,
exception faite de certaines tailles de nettoyage et d’élagage du bois mort. Les travaux du sol
au niveau de ces zones sont destinés principalement aux cultures intercalaires (céréales-
légumineuses).
Quant aux zones du bour favorable, les techniques les plus pratiquées portent sur le
travail du sol la taille (annuelle ou bisannuelle) et la fertilisation destinée, en partie, aux
cultures intercalaires représentées dans ces zones par le maraîchage, les légumineuses et les
céréales. Pour les zones irriguées, la quasi-totalité des oliveraies bénéficient des travaux du
sol pour la lutte contre les mauvaises herbes et la confection des cuvettes pour l’irrigation,
près des ¾ des plantations sont taillèes tous les ans ou tous les deux ans et la moitié
bénéficient d’un apport d’engrais de couverture et quelquefois d’engrais de fond.
Les rendements, en bour demeurent faibles et oscillent entre 0,5 à 1,5 T/Ha. en irrigué,
ces rendements varient de 1,6 à 3 T/Ha. La moyenne nationale, étant située à 1 T/Ha, reste en
decà des potentialités du secteur.
La production d’olive au niveau national est caractérisée par des fluctuations inter-
annuelles importantes qui s’expliquent par l’effet conjugué de trois facteurs essentiels, à
savoir :
- l’alternance, phénomène physiologique caractérisant l’olivier ;
- les techniques d’entretien qui demeurent en général rudimentaires ;
- les conditions climatiques, en particulier la pluviométrie.

La production prévisionnelle au titre de la campagne 2001/02 serait de l’ordre de


550.000 T, soit une hausse de 30% par rapport à la campagne précédente; cette production est
comparable à la moyenne des cinq dernières campagnes (560.000 T). Cette production
engendrerait près de 50.000 T d’huiles d’olive et 90.000 T d’olives de table industrielles.
Globalement, la production nationale d’olive est acheminée à hauteur de 65% à la trituration
et 25% à la conserverie, les 10% restants, constituent les pertes occasionnées par les
différentes manipulations et l’autoconsommation.

18
2.2 - UNE NOUVELLE OLEICULTURE
Afin d’attenuer l’impact de toutes ces contraintes, le Plan National Oléicole
appréhende le secteur oléicole avec une vision nouvelle pour une oléiculture:
?? Intensive qui bénéficiera, au meme titre que les agrumes et autres cultures, de toutes
les innovations techniques.
?? Industrielle pour l’obtention de produits oléicoles de qualité répondant à la
réglementation du commerce international.
?? Génératrice de meilleurs revenus pour le producteur.
?? Écologique dans la protection de l’environment (problème des margines, plantations
en Défense et Restauration des Sols DRS).
?? Source d’emplois pour des techniciens supérieurs conscients de l’impact des
innovations techniques sur la filière oléicole.

Cette «révolution verte» en matiere oléicole nécessite des mesures d’accompagnement


qui toucheront l’organisation de toute la filière, la recherche, la formation, la sensibilisation
des producteurs ainsi que le financement afin de faire bénéficier l’huile d’olive de subvention
à la production et à la transformation et de réajuster les prix au niveau de la consommation
[www.sodea.com/upload/fichier_48.pdf].

Interventions de l’Etat
L’Etat intervient par l’encadrement des agriculteurs en les incitant à entretenir les
plantations oléicoles existantes par la réalisation de:
?? travaux du sol au moins deux fois par an, en été et en automne;
?? taille d’entretien pour les arbres adultes et de formation pour les jeunes plantation;
?? fertilisatin minérale en automne et au printemps en restituant la quantité prélevée par
la raccolte précédente;
?? irrigation dans le cas de disponibilité de l’eau;
?? traitements phytosanitaires contre les principaux ravageurs et maladies;
?? techniques adéquates de récolte des olives;
?? stockage des olives dans de bonnes conditions;
?? transfo rmation des olives et commercialisation des huiles dans des conditions
favorables.

19
De même, l’État encourage l’extension des verges oléicoles par la distribution de
plants d’olivier gratuitement, puis subventionnés à 80%, et actuellement par l’octroi de primes
à l’investissement de l’ordre de 1.800 Dh/ha en bour et 2600 Dh/hs en irrigué. Par ailleurs,
l’État accorde une subvention pour le materiél de taille, d’irrigation, de traitements et de
transformation.

Perspective d’avenir
Le secteur dispose de plusieurs atouts qui offrent un potentiel important pour la
valorisation, l’extension et l’amélioration de la productivité dont l’importance de
l’infrastructure industrielle de trituration et de conserve, la disponibilité de la main d’oeuvre
sur les lieux de production, l’octroi de primés à l’investissement pour les agriculteurs, outre la
pratique ancestrale de l’oléiculture.
Pour promouvoir le secteur oléicole, un Plan National Oléicole (PNO) a été
élaboré visant comme objectifs:
?? l’extension des superficies complantées en oliviers pour atteindre 1 million d’hectares
en 2010;
?? la modernisation de l’outil de transformation pour la production de 273.000 tonnes
d’huile d’olives et 250.000 tonnes d’olives de table à l’horizon 2010;
?? l’organisation de la profession en vue de l’integration de la filière oléicole.

Cette strategie repose sur les principes suivants:


?? adoption de l’approche participative afin d’impliquer l’ensemble des intervenants à
l’effort de développement et de promotion du secteur;
?? canalisation des différents opérateurs dans un cadre de partenariat afin de créer des
synergies utiles et nécessaires de nature à favoriser l’ensemble des composantes de la
filière oléicole;
?? ciblage des zones d’intervention sur la base de critères techniques et agro-
économiques pour une efficience plus accrue des actions entreprises;
?? développement de la coopération avec des organismes internationaux et l’instauration
de liens de partenariat entre les professionnels marocains et étrangers afin de stimuler
l’investissement dans le secteur.

20
Axes d’intervention du plan national oléicole
Pour attendre ces objectifs, le PNO envisage la mise en œuvre d’une stratégie de
développement de la filière oléicole basée sur le axes d’interventions suivants:
?? L’intensification de la conduite du patrimonie oléicole existant sur une superficie de
260.000 ha, soit un rythme annuel de 22.000 ha/an. Cette action consiste en l’adoption
d’itinéraires techniques adéquats et la restructuration des plantations agées et/ou mal
formées (taille de rajeunissement, ...);
?? L’extension des superficies plantées en olivier afin de porter l’étendue du verger
oléicole national à 1 million d’hectares à l’horizon 2010 par la plantation de 42.000 ha
annuellement;
?? L’organisation de la profession;
?? La modernisation de l’outil de transformation et la promotion de la qualité.

Mesures d’accompagnement
La concrétisation de ce programme d’intervention nécessite la mise en œuvre de
plusieurs actions et mesures visant la sensibilisation des différents intervenants dans la filière
oléicole et leur incitation à œuvrer pour la réalisation des objectifs escomptés.

Les principales actions et mesures prévues dans ce cadre sont:


?? L’incitation à la réalisation des opérations d’entretien et de restructuration des
oliveraies par l’octroi d’une subvention de 50% du prix d’acquisition du petit matériel
agricole utilisé dans ce cadre;
?? La protection phytosanitaire du verger oléicole par la création d’un réseau
d’avertissement agricole au niveau des principales zones oléicoles;
?? La création des vergers pilotes de démonstration des nouvelles techniques
d’intensification des systèmes de production;
?? L’instauration d’une prime à la création de nuovelles oliverais de 1800 Dh/ha pour les
zones bour et 2600 Dh/ha pour les zones irriguées;
?? La modernisation des systèmes de production de plantes en incitant les pépinièristes à
s’équiper en matériel adéquat et à assurer la multiplication des variétés et clones
sélectionnés;
?? La modernisation des Maâsras par l’octroi d’une subvention pour l’acquisition de
petites unités modernes de trituration des olives;

21
?? L’octroi d’une prime à l’investissement pour l’installation et la modernisation des
équipement de transformation des olives; le montant de cette aide est fixé à 5.000
Dh/T de capacité pour les unités à capacités moyenne (< 50 T/J) et 3.500 Dh/T de
capacité pour les grandes unités (> 50 T/J);
?? Le renforcement de l’organisation professionnelle et interprofessionnelle;
?? La promotion de la recherche appliquée et l’intensification du transfert de technologie;
?? L’établissement de textes spécifiques fixant les conditions de collecte des olives et
d’installation et d’agréage des unités de transformation;
?? Le renforcement des structures de formation par la création, au sein des établissements
d’enseignement agricole existant au niveau des principales zones oléicoles, de sections
spécialisées en oléicolture;
?? L’institution d’un comité oléicole national, dont les prérogatives seront le suivi du
secteur.

Impacts attendus
La réalisation des actions programmées dans ce cadre du plan oléicole national aura
pour impact l’extension des superficies, l’accroîssement de la production et l’amélioration de
la qualité. Ceci aura des retombées positives, aussi bien sur le revenu des oléicultures que sur
la protection de l’environment, sachant le rôle primordial que jouent les plantations dans la
lutte contre l’érosion et la conservation des sols. L’évaluation chiffrée des impacts attendus
est récapitulée dans les tableaux ci-après.

Tableau 10 – Impacts attendus au niveau national [Ministére de l’Agricolture du Développement Rural & Des
Eaux et Foréts, 2002].

Désignation Situation actuelle Horizon 2010 Variation en %


Superficie 500.000 ha 1.000.000 ha + 100
Production
Olives totales 480.000 T 1.770.000 T + 268
Olives de table 120.000 T 250.000 T + 108
Huile d’olives 48.000 T 273.000 T + 468
Valeur ajoutée 906 millions de dh 3030 millions de dh + 234
Emploi 11 millions de J T 32 millions de J T + 200
Exportations
Olives de table 70.000 T 125.000 T + 178
Huile d’olives 5.000 T 20.000 T + 300

22
2.3 - TRANSFORMATIONS ET UN ITÉS DES TRANSFORMATIONS
Comme nous l’avons précisé ci-dessus, la part de la production d’olives qui va à la
trituration pour la production d’huile est divisée en deux. L’une est employée par les huileries
industrielles et l’autre par les unités artisanales ou Maâsra. Une partie de la production (25 %)
est acheminée ver les conserveries d’olives [ODI, 2000].

Les unités industrielles de trituration


Le nombre des unités industrielles s’ele ve à prés de 255 unités réparties sur l’ensemble
du territoire national comme il suit:

Tableau 11 – Repartition régionale des unités industrielle de trituration [ODI, 2000]

Wilayas Nombre d’unites Capacites annelles (T)


Meknès 69 58000
Fès 67 144000
Marrakech 38 102000
Autres 81 108500
Total 255 412500

La capacité moyenne des unités industrielles de trituration des olives est de 1600 T
d’olives par an, avec une variation importante entre les différentes régions. On constate
cependant une hétérogénéité des capacités de trituration à l’intérieur d’une même zone [ODI,
2000].

Les unités traditionnelles de trituration


Le nombre des Maâsra s’élève à prés de 16000 unités réparties sur l’ensemble du
territoire national comme représenté dans le tableau ci aprés.
Les Maâsras sont implantées principalement dans les zones traditionnellement
productrices d’olives: Fès, Taounate, Taza, Marrakech, qui disposent de 40 % des Maâsras et
représentent 43 % de la production nationale d’olives.
Le fonctionnement de ces unités dépend largement de la production des olives. De ce
fait, certaines ne sont pas opérationnelles tous les ans.
La capacité moyenne nationale de trituration des olives par Maâsra est d’environ 3 qx/jour.

23
Tableau 12 – Repartition régionale des Maâsras [ODI, 2000].
Capacite
Regions Principales Provinces Unites % %
(T/an)
Taounate, Taza, Chefchaouen, Tanger,
Montagnes 7158 44,8 75960 43,5
Tétouan, Azilal, Khénifra, Al Hoceima
Bour Gharb, S. Kacem, Loukkos, Fès, Meknès,
1783 11,1 19040 11,2
Favourable Sefrou, El Hajeb, B. Slimane, Rabat, Salé
Haouz, Essaouira, El Kalaâ, Marrakech,
Chichaoua, Nador, Moulouya, Boulemane,
Irrigue 6937 43,4 74000 43,5
Figuig, Oujda, Sous Massa, Béni Mellal,
Ourzazate, Errachidia, Tadla
Autres Khouribga, Settat, Safi, Khemisset 105 0,7 1000 0,6
Total 15983 100 170000 100

La capacité globale de trituration annuelle (secteurs industriel et artisanal confondus)


est d’environ 580000 T et couvre largement la quantité d’olives produites et destinées à la
trituration (une moyenne de 325000 T) [ODI, 2000].

Les conserveries d’olives


La conserve d’olive est représentée par 68 unités d’une capacité globale de d’environ
131500 tonnes/an.
Elles sont localisées principalement dans la Wilaya de Marrakech avec un nombre
d’unités représentant 54 % de la totalité des unités des différentes régions et une capacité de
transformation représentant 65% de la capacité totale.

Tableau 13 – Repartition régionale des unités de conserves d’olives [ODI, 2000].

Province Nombre d’unités Capacité


Nombre % Capacité (T/an) %
Marrakech 37 54,41 86000 65,40
Fès 8 11,76 17000 12,93
Meknès 4 5,9 11000 8,37
Casablanca 6 8,82 8000 6,08
El Kelaâ 3 4,41 3000 2,28
Sidi Kacem 1 1,47 1000 0,76
Oujida 3 4,41 1500 1,14
Settant 1 1,47 1000 0,76
Taza 5 7,35 3000 2,28
Total 68 100 131500 100,00

En ce qui concerne les capacités individuelles de production, les unités de Meknès

24
fonctionnent à 2700 T/an, celles de Marrakech à 2300 T/an et celles de Fès à 2100 T/an,
contre une moyenne nationale de 1900 T/an.
Avec cette capacité totale de traitement (130000 T/an), les conserveries nationales
couvrent la totalité de la production d’olives destinées à la conserve (125000 T).
Mais il est à noter qu’une quantité de pertes importantes sont occasionnées en raison
des écarts de triage et autres dommages pendant la fabrication.
Ceci dit, il ne faut pas oublier que les conserveries artisanales (les plus nombreuses sur le
territoire national) ne fonctionnent pas de la même manière que les conserveries modernes
[ODI, 2000].

Production de l’huile de grignons


La production de grignons gras est estimée à 70000 tonnes/an, ce qui donne une
possibilité de production d’huile de grignon de l’ordre de 5000 – 5500 tonnes/an. Une part
importante estimée a 20 – 25% est utilisée au niveau des briqueteries comme combustible
d’où une perte en huile de grignons de l’ordre de 1000 à 1500 tonnes/an. Le reste de la
production est traité par cinq unités; mais les difficultés de ramassage et le stockage prolongé
au niveau des unités de trituration ne permettent de produire actuellement que 1500 à 2500
tonnes qui peuvent etre raffinées et utilisées dans l’alimentation humaine. Le reste de l’huile
de grignons, ayant une forte acidité, est destiné généralement à la savonnerie.
Le grignon épuisé représentant 40000 à 45000 tonnes/an est utilisé comme
combustible dans les chaufferies des usines et dans les briqueteries. Les margines sont
actuellement évacuées dans les milieux récepteurs sans aucun traitement préalable [Hachimi,
1989].

Aspects techniques de la trituration des olives


Cueillette des olives
La conduite de l’operation de cueillette est très importante, car elle influe beaucoup
sur la qualité de l’huile obtenue et sur le cycle biologique de l’olivier.
La récolte s’échelonne sur une période allant d’octobre à janvier (du stade olives
vertes au stade olives noires). Mais pour obtenir une huile de bonne qualité, la récolte doit se
faire de préférence au stade seminoir.
On distingue plusieurs méthodes de cueillette des olives: les méthodes traditionnelles
et les methodes mécanisées.

25
Méthodes traditionnelles
Les méthodes le plus anciennes de cueillette sont la cueillette à la main et le gaulage à
l’aide de longues perches.
La récolte à la main est une récolte qui se fait sur l’arbre; les olives sont cueillies à la main
puis déposées dans un panier. C’est une méthode qui est encore utilisée mais surtout pour la
production d’olives de table.
Quant à la technique du gaulage, très répandue au Maroc, elle s’effectue en faisant
tomber les olives à l’aide d’une longue perche et en les récupérant à terre. Ce procédé
provoque de grandes pertes car il abîme les rameaux de l’arbre et contribue au phénomène
d’alternance biologique de l’olivier. Il endommage également les olives, ce qui rend ces
dernières plus sensibles à des attaques microbiennes.
Pour la récupération des olives à terre, on peut aussi utiliser des filets, ceci facilite le
ramassage des olives mais ne résout pas le problème d’altération des olives tombées.
La récolte à terre donne des huiles de mauvaise qualité car la maturité des olives n’est pas
échelonnée et les premiers fruits tombés pourrissent sur le sol.
Ces techniques de récolte supposent l’utilisation d’une maine d’oeuvre importante qui
intervient pour beaucoup dans le prix de revient de l’olive.

Méthodes mécaniques
Dans les grandes exploitations à culture intensive, on peut utiliser la méthode
mécanique qui consiste à secouer l’arbre à l’aide d’une machine à vibrer pour fair tomber les
fruits dans des filets tendus sous le ramure, puis à aspirer ceux- xi avec une autre machine.
Ces engins de cueillette imposent une plantation régulière, avec un écartement et une taille
des arbres appropriés, ainsi qu’un terrain plat ou peu accidenté.
Cette technique n’est par ailleurs possible que pour la récolte des olives noires, car les
vertes résistent à un tel traitement.
Rappelons toutefois que les meilleurs huiles sont produites à partir d’olives cueillies à
la main [ODI, 2000].

Description des procédés de trituration d’olives


Procédé de trituration dans les unités industrielles
Les différentes étapes de ce procédé sont schématisées aprés.
Aprés réception des olives, un stockage préalable peut être envisagé dans des aires de
stockage spécialement aménagées.

26
Le probléme du stockage est très important vues les faibles capacités de traitement des
unités et compte tenu de la concentration de la campagne oléicole entre les mois de novembre
et fevrier.
Cependant, si l’unité est conçue pour traîter les arrivages journaliers (capacité de
traitement importante), il n’y a pas lieu d’effectuer un stockage préalable de la matière
première.
Lors du stockage, on utilise souvent du sel (NaCl) pour éviter certaines altérations des
olives lors de leur conservation. En pratique, le tas d’olives doit être inférieur à un mètre de
hauteur et la durée de stockage doit être réduite à 3 ou 4 jours.
L’étape suivante est le nettoyage des olives qui consiste en un effeuillage pour
éliminer les feuilles et débris suivi d’un lavage qui a pour objet d’éliminer toutes les
impuretés adhérant aux fruits.
Après un égouttage des olives à travers une grille vibrante, celles-ci sont acheminées
vers un broyeur qui les transforme en pâte.
L’uniformité dans le degré de finesse de la pâte obtenue est un critère fondame ntal et
dèterminant pour la réussite de l’étape d’extraction. Une pâte uniforme ni trop fine ni trop
grossière permettra d’extraire un maximum d’huile.
Cette pâte est alors conduite vers un malaxeur qui a pour rôle une dilacération poussée
des tissus d’olives improprement broyées et une meilleure coalescence des gouttelettes
d’huile.
Cette opération est realisée dans un malaxeur moyennant l’addition d’eau chaude ou
dans un malaxeur doté d’une double paroi dans laquelle circule un fluide chauffant; eau ou
vapeur.
Vient ensuite l’étape d’extraction de l’huile qui peut être realisée de deux maniéres:
par pression ou par centrifugation.
Les systèmes d’extraction par pression sont les plus utilisés mais dans les procédés
continus on utilise l’extraction par centrifugation qui présente les avantages suivants: un
faible degré d’encombrement, une grande puissance de travail et un faible besoin en main
d’oeuvre.
Les produits obtenus à cette étape sont un jus qu’on appelle également moût (mélange
d’eau, de matières en suspension et d’huile) et des matiéres solides ou grignons.
Les grignons obtenus, sous-produits des huileries sont soit utilisés comme combustible
soit retraités pour en extraire l’huile restante. Quant au jus obtenu, il subit des opérations de
séparation qui permettront d’obtenir l’huile d’olive.

27
Ces opérations sont divisées en deux: un tamisage du moût pour en extraire les
matières en suspension (matières qui sont recyclées vers le malaxage) et une séparation des
eaux de végétation et de l’huile.
Les eaux de végétation sont appelées margines et sont également un sous-produit des
huileries.
L’huile ainsi obtenue est stockée de préférence dans des citernes en acier inoxydable
afin de préserver au mieux sa qualité. Elle peut être également stockée dans des cuves
souterraines comme est généralement le cas au Maroc [ODI, 2000].

Réception Olives

NETTOYAG E

Feuilles et débris Effeuillage Défeuilleuse

Résidus boueux Lavage Laveuse

Egrouttage Grille Vibrante

BROYAGE Broyeur

MALAXAGE Malaxeur

Décanteur centrifuge
Grignons EXTRACTION ou surpresse

SEPARATION
DES JUS
Réfus de tamisage
(matiéres en suspension) Tamisage Tamis

Margines Séparation Séparateurs centrifuges

Huile d’olive

Citernes en acier
STOCKAGE inoxidable

Figure 1 - Procédé de trituration des olives dans les unités industrielles

Procédé de trituration dans les Maâsras


Dans les huileries traditionnelles de type Maâsra, le procédé de fabrication est moins
développé que celui d'une unité industrielle car deux étapes n'y figurent pas: le nettoyage et le
malaxage.
Le fait de ne pas nettoyer les olives fait que la qualité de l'huile obtenue est plus sujette
à l'oxydation.
C'est essentiellement la présence de feuilles en trop grande quantité qui donne des
huiles amères et de couleur verdâtre suite à une concentration élevée en pigments

28
chlorophylliens. Ceux-ci possèdent des propriétés pro-oxydantes en présence de la lumière et
accélèrent la rancidité de l'huile qui les contient.
Le broyage des olives est effectué dans un broyeur à meule en pierre entraîné par un
animal et l'extraction de l'huile est réalisée par pressage de la pâte dans un pressoir manuel.
Dans ces unités, l'absence du malaxage et la faible intensité de pression exercée ne
permet de réaliser que 70% de la performance des presses industrielles.
De plus, du fait de l'absence du nettoyage de la matière première et des conditions
rudimentaires de travail, l'huile obtenue est de moins bonne qualité.
L 'huile d'olive ainsi obtenue est le plus souvent stockée dans des bassins sous-terrains
en ciment, ce qui ne permet pas d'assurer une bonne conservation du produit [ODI, 2000].
La technologie employée au niveau de ces unités est rudimentaire. La separation des
impuretés et le lavage sont inexistants; le broyage est grossier et se fait à l’aide de meules en
pierres dont la partie mobile est à traction animale. Il n’y a pas de malaxage, l’extraction se
fait à l’aide de presses à vis dont les éléments sont en bois et la separation des phases liquides
(huile – margines) se fait par décantation dans le bassins creusés dans le sol.
Cette technologie ancestrale, ne nécessitant pas d’infrastructure particuliére, a certes
l’avantage d’etre à la portée du milieu rural, mais présente l’inconvénient majeur de ne pas
valoriser mieux la production d’olives. En effet, le broyage grossier, l’absence de malaxage et
l’insuffisance du pressage se traduisent par de faibles rendements d’extraction, soit une perte
d’huile estimée à 7000 tonnes/campagne. Sur le plan qualitatif, le stockage des olives,
l’absence de lavage, le temps de contact prolongé entre huile, particules solides et margines et
l’insuffisance de nettoyage des scourtins font que les huiles obtenues au niveau de ces unités
sont de qualité médiocre [Hachimi, 1989].

Réception Olives

Meule entraînée par


BROYAGE
une animal

Grignons EXTRACTION Pressoire manuel

Margines SEPARATION Bassin de décantation

Huile d’olive

Bassin sous-terrain
STOCKAGE
en ciment

Figure 2 - Procédé de trituration des olives dans les Maâsras.

29
2.4 - Q UALITE ET CARACTERIS ATION DE L ’ HUILE D'OLIVE, DES SOUS -PRODUITS DES
HUILERIES ET LEUR UTILISATION

Les règles de classement de l'huile d'olive ont été établies à l'échelle mondiale par le
Conseil Oléicole International. Il en résulte la classification suivante:
L 'huile d'olive vierge est l'huile extraite des olives par des moyens mécaniques ou d'autres
moyens physiques. L 'huile d'olive est la seule huile végétale qui puisse être consommée sans
raffinage.

On distingue:
?? L'huile d'olive extra vierge, ayant un degré d'acidité <= 1,0%, à odeur et saveur très
satisfaisante.
?? L 'huile d'olive vierge fine, ayant un degré d'acidité <= 1,5%
?? L 'huile d'olive vierge semi- fine ou courante, ayant un degré d'acidité <= 3,0%. ( avec
une marge de tolérance de 10% de l'acidité exprimée).
?? L'huile d'olive vierge lampante, ayant un degré d'acidité > 3,3%

L'huile d'olive lampante est impropre à la consommation humaine et nécessite un


raffinage avant de pouvoir être utilisée en tant que telle. Dans le cas contraire, elle peut être
destinée à des usages techniques [ODI, 2000].
Les huiles d’olive peuvent etre répertoriées selon diverses catégories établies selon les
caractéristiques des huiles. La Commission Européenne a ainsi répertorié neuf catégories
d’huile d’olive et d’huile de grignons d’olive [Centre d’Information de l’huile d’olive,
Règlement 2568/91 de la Commission Européenne].
Les huiles d’olive destinées à la consommation sont les huiles d’olive vierge, huiles
d’olive et huile de grignons d’olive.
On désigne par huile d’olive vierge toute huile extraite du fruit de l’olivier uniquement
par des procédés mécaniques ou d’autres procédés physiques et dans des conditions,
notamment thermiques, n’entraînant pas l’altération de l’huile. A l’exception des huiles
obtenues par solvent ou par des procédés de réesterification et de tout mélange avec des huiles
d’autre nature, l’huile d’olive vierge ne doit avoir subi aucun autre traitement que le lavage, la
décantation, la centrifugation et la filtration [Centre d’Information de l’huile d’olive, 2000].

30
Les sous -produits des huileries et leurs utilisations
Comme cela a été décrit précédemment, les deux sous-produits des huileries sont les
grignons et les margines.

Les grignons
Les grignons sont les résidues solides issus de la première pression ou centrifugation
et sont formés des pulpes et noyaux d’olives. Ce produit peut etre transformé en un produit
destiné à l’alimentation animale ou en huile dite de grignons d’olive après extraction
chimique [Benyahia et al, 2003].
On estime que le poids des grignons représente 1/3 du poids des olives fraîches
triturées par pressio n.
Les grignons contiennent en moyenne 28,5% d'eau, 41,5% de coque, 21,5% de pulpe
et 8,5% d'huile.
Le grignon est essentiellement valorisé par la production d'huile brute. Ces huiles sont
extraites par extraction à l'aide d'un solvant et nécessitent un raffinage avant d'envisager leur
consommation.
On obtient alors des grignons déshuilés qui, moyennant une séparation donnent d'une
part la coque et d'autre part la pulpe.
La pulpe subit un séchage avant de pouvoir être conservée. Elle peut être utilisée
comme aliment de bétail ou pour la fabrication d'engrais organiques.
La coque peut être utilisée comme combustible, dans la fabrication de furfural et de
noir de fumée ainsi que dans la fabrication de panneaux d'agglomérés.

Les margines
Le procédé d’extraction de l’huile d’olive engendre la production d’effluents liquides,
nommés margines ou parfois eaux de végétation. Le pressage de 1 tonne d’olives produit en
moyenne 1,5 tonnes de margines avec les modes de production modernes. Les variations
constatées dépendant des processus d’extraction: lavage prèalable ou non des olives,
humidification des pates durant le pressage.
Les margines sont la phase aqueuse provenant de la centrifugation. Les quantités
produites sont abondantes dans l’extraction à 3 phases car elle nécessite une injection d’eau à
la pâte avant centrifugation. Dans les procédés à trois phases, des margines sont produites à
diverses étapes, après extraction (centrifugation horizontale) et après centrifugation

31
horizontale de l’huile.
Les margines produites après extraction, contenant encore des résidus d’huile et de
grignons, sont soumises à une centrifugation verticale. L’huile obtenue est alors injectée à la
centrifugation, avec l’huile issue de l’extraction, et les margines restantes sont évacuées.
Après centrifugation de l’huile, des margines et de l’huile vierge sont obtenues. Ces
margines sont réinjectées dans le processus au niveau de la centrifugation verticale (avec les
margines premiéres).
Malgré le traitement des margines tout au long du processus, les margines finales
contiennent toujours des résidus huilieux qui n’ont pu être séparés lors des centrifugations
verticales. Les eaux restantes sont des eaux très polluées que l’on ne peut pas encore traiter
efficacement. De ce fait, le rejet des margines reste une problème écologique prépondérant
pour le secteur de la production d’huile d’olive [Benyahia et al, 2003].
La quantité de margines obtenue dépend étroitement du procédé d'extraction utilisé et
de la quantité d'eau ajoutée pendant le malaxage. La proportion de margines obtenues est
donc très variable d'un procédé à l'autre.
Les margines sont des effluents acides, riches en polyphénols (donc en azote et
phosphore organiques).
Au Maroc les margines sont souvent rejetées telles quelles dans les eaux des fleuves;
elles représentent ainsi une source de pollution importante [ODI, 2000].

2.5 - I MPACT DE L ' INDUSTRIE DE L' HUILE D 'OLIVE SUR L' ENVIRONNEMENT

Le rejet des effluents des industries productrices d’huile d’olive est un problème
majeur surtout dans les pays du bassin méditerranéen. Ces eaux fortement polluées causent de
sérieux dégâts environnementaux. L’absence de méthodes de traitement adaptées poussent les
propriétaires de moulins à huile à rejeter ces eaux dans la nature sans aucun contrôle ou à
surcharger avec ces substances toxiques un réseau d’égout pas adapté [Benyahia et al, 2003].
Au Maroc, les margines, sous produit des huileries constitue un agent polluant
important de notre environnement. Rejetées dans les oueds, elles arrivent dans les retenues de
barrages et accentuent le phénomène d'eutrophisation de l'eau à ce niveau.
Afin de remédier à ce problème essentiellement pour le cas de l'oued Sebou, la Radef
et l'Office National de l'Eau Potable (ONEP) ont développé depuis décembre 1996, un projet
d'élimination des margines par collecte, stockage et évaporation naturelle.
Ce projet a donné des résultats appréciables et on envisage de l'étendre à d'autres

32
régions où les unités de trituration d'olives sont nombreuses.
Des chercheurs italiens ont également démontré que les margines peuvent être
utilisées comme fertilisants pour la culture des vignes et du maïs. Cette pratique a donné de
bons résultats aussi bien en Italie qu'en Espagne [ODI, 2000].

Pollution des eaux


Les margines sont peu dégradables à cause des substances phytotoxiques et
antimicrobiennes (phénols, acides gras volatiles, insecticides, etc.) qu’elles contiennent
[Dagga et al, 2001]. Les margines sont le plus souvent rejetées dans des récepteurs naturels,
des cours d’eau, sans aucun traitement préalable et nuissent fortement à la qualité de ces eaux
de surfaces. La très forte charge en matières organique empêche ces eaux de s’auto-épurer et
la pollution peut s’étendre sur de très longues distances [Mebirouk, 2002].
Les margines rejetées dans la nature par épandage sur les sols peuvent aussi poser des
problèmes environnementaux. Par ce mode d’élimination des effluents, les eaux souterraines
peuvent être polluées, ce qui affecte la qualité de l’eau potable.
L’épandage des margines, très riches en éléments azotés, peut causer une pollution par
les nitrates des nappes situées dans la zone ou à proximité de la zone d’épandage [Benyahia et
al, 2003].

Pollution des sols


Epandeur sur le sols, les margines diminuent la qualité des sols, les substances
toxiques contenues dans ces eaux se fixent dans les sols.
Certaines de ces substances telles que les phénols peuvent inhiber l’activité microbienne du
sol, d’autres, des résidus de pesticide notamment sont nocive s aux plantes [Benyahia et al,
2003].

33
3 - L’ACTIVITE OLEICOLE DANS LA REGION DE FES: PROBLEMATIQUE DE
POLLUTION DES MARGINES

L'activité oléicole constitue une activité économique très importante dans le bassin de
l'Oued Sebou, la région étant leader National dans le domaine de la production d'olive.
Actuellement 36 600 ha d'oliviers sont plantés dans la région de Fès ce qui représente
90% des plantations de la région et 30% des oliveraies du royaume. Quantitativement, la
région de Fès traite la moitié des olives du pays avec une production variant autour de 50 000
tonnes par an.
La production d'olives enregistrée entre 1987 et 1992 est récapitulée dans le tableau
suivant:
Tableau 14 - Production globale d'olives (Source DPA de Fès)

Campagne 1987/88 88/89 89/90 90/91 91/92


Production d'olive (T/an) 80549 20934 82248 38459 63000

De plus cette activité est en pleine expansion car elle est encouragée par le
gouvernement. La superficie consacrée à l'olive croit de 10% par an au Maroc. Même si
l'implantation de nouvelles huileries est pour l'instant suspendue à Fès, cette politique va
inévitablement créer de nouveaux besoins dans le domaine.
Pour le cas de la ville de Fès et de sa region, 70 huileries ont été recensées avec une
capacité nominale de trituration de 1627 t/j. Sachant que les margines représentent 35 à 50 %
du tonnage d'olives triturées et que la période de trituration des olives s'étale sur environ 100
jours, la quantité de margines produites a été donc estimée pour une campagne agricole
optimale à 70000 m3 /an. Cependant, compte tenu des aléas climatiques et de leurs
conséquences sur la production agricole, il est dégagé ce qui suit :
?? une bonne récolte tous les cinq ans donnant un volume de margines de 70000 m3.
?? une récolte moyenne tous les trois ans. Cette récolte est équivalente à 60% de la bonne
récolte; soit 42 000 m3 de margines par campagne.
?? des récoltes médiocres pour le reste de la période considérée soit en moyenne 30000
m3 de margines par campagne.
Les rejets générés par les huileries de la ville de Fès sont déversés dans le réseau
d'assainissement de la ville et atteignent ainsi l'Oued Fès, affluent de l'Oued Sebou. Quant aux
huileries péri-urbaines, leurs rejets rejoignent directement l'Oued Sebou.

34
Les pollueurs et leur localisation
Il existe plusieurs types d'unités de fabrication d'huile, des plus anciennes,
traditionnellement utilisées au sein des fennes, jusqu'aux plus modernes hélas non adaptées
aux conditions socio-économiques de la région.
Les huileries traditionnelles sont organisées au sein de communautés d'intérêts
appelées douars. Ces communautés regroupent un certain nombre de producteurs autour d'une
presse traditionnelle et assurent la production d'huile nécessaire à la consommation de chacun
pour l'année. Sur Fès, environ 215 unités traditionnelles sont recensées. Elles ne représentent
que 2% de la production de la ville.
Les huileries industrielles d'un rendement plus élevé et surtout de capacité de
trituration plus importante sont en nombre de 75 unités se répartissant sur quatre zones:
Dokkarat, la médina à Fès, Touanate et Sefrou. Elles constituent les plus gros pollueurs et
c'est sur elles que le traitement des margine devra être effectué.
Ces unités ne sont pas tout à fait des industries, elles appartiennent plus à de l'artisanat
pour ce qui est du processus. Elles sont considérées comme industrie du fait de leur capacité
de trituration de plusieurs dizaines de tonnes/jour.
La répartition de ces huileries est présentée au tableau suivant:

Tableau 15 - Répartition des unités industrielles ( Région de Fès).

Fès Fès
Localisation Taounate Sefrou Total
Dokkarat Médina
Nombre d'unités 43 21 3 8 75
Capacité de trituration (T/j) 100 120 20 130 1370

La zone industrielle de Dokkarat regroupe à elle seule plus de la moitié des huileries et
surtout traite environ 80% de la production d'olives de la région. En considérant Fès
uniquement, 90% de la production est traitée à Dokkarat.
Les huileries de la médina représentent un cas particulier du fait de la structure même
des lieux. Les unités sont petites et la production réduite en raison de l'accessibilité difficile et
de l'étroitesse des locaux. La part de traitement réalisée dans la médina n'est pas très
importante quantitativement (un peu moins de 10% du total) mais suffisamment grande pour
ne pas être négligée. Le traitement de margines provenant de la médina posera des problèmes
importants vu les difficultés d'accès et le nombre important d'installation d'une capacité de
trituration très faible chacune.

35
Les unités présentes à Sefrou sont intéressantes et constituent un second cas
particulier. En effet, la pollution de ces huileries est suffisante pour compromettre la potabilité
de l'eau du Sebou. Fès se trouvant en aval de cette ville risquait de se retrouver sans eau
potable. Les huileurs de Sefrou collectent donc eux- mêmes leurs margines pour les mettre en
décharge. Cet état de fait représente un exemple, même minime, de système en place de
collecte transport.
Les quelques unités de Touanate ne regroupent qu'une part très faible du potentiel de
trituration, inférieure à 2%.

3.2 - LES QUANTITES PRODUITES


La quantité de margines produites dépend directement de la quantité d'olives obtenues
durant une récolte. La production agricole étant soumise aux aléas climatiques, les variations
annuelles sont très importantes. Le tableau déjà présenté au chapitre traitant de l'activité
oléicole dans la région de Fès montre que sur la période 1987-1992, la production annuelle a
varié entre 20.000 et plus de 80.000 tonnes. La production moyenne étant estimée aux
alentours de 50.000 tonnes par année.
Vu l'importance de ces variations, le dimensionnement d'une station de traitement
efficace ne peut se faire sur une production moyenne, ce qui laisserait au cours des bonnes
années une part importante de margines non traitées. Considérant la charge polluante des
margines, cette situation ne serait pas tolérable. Il apparaît donc nécessaire de dimensionner
les futures installations pour une bonne récolte. Cette valeur a été fixée à 85.000 tonnes par an
soit la récolte se produisant environ tous les 5 ans.
La trituration d'une tonne d'olives laisse 500 kg de résidus liquides composants de base
des margines. Ces dernières ne sont composées qu'à 50 à 70% d'eau de végétation, le reste
provenant d'eau utilisée lors de la trituration.
En considérant une proportion d'eau de végétation de 60% et une densité des margines proche
de 1, on obtient par tonne d'olives triturées:
?? 500 kg d'eau de végétation soit 0.5 m3
?? 330 kg d'eau de process soit 0.33 m3
La trituration d'une tonne d'olives produit donc un volume estimé à 0.83 m3 de margines.
Considérant ces valeurs, les productions de margines seront les suivantes:
?? Production de pointe retenue pour le dimensionnement: 70.000 m3 /an
?? Production moyenne: 42'000 m3 /an

36
En considérant une campagne s'étalant sur une durée de l00 jours, les quantités de margines
produites journalièrement seraient donc à rendement constant:
?? moyenne de 700 m3 /y pour une année de bonne récolte
?? moyenne de 420 m3 /y pour une année ordinaire
Les quantités ne s'étalant cependant pas régulièrement sur une récolte, il est encore nécessaire
de définir le volume de margines obtenu lors des pointes de production d'huile. Ce dernier est
fixé par la capacité de trituration des huileries. En cons idérant que toutes fonctionnement
simultanément au maximum de leur capacité, cela donne pour Fès (capacité de trituration de
1220 t/y) un volume journalier de margines maximal de 1.000 m3 .

Pour obtenir l'huile, les olives sont traitées selon un procédé appelé trituration que ce
chapitre s'attache à décrire.
Après cueillette, les olives sont traitées soit directement à leur arrivée à l'huilerie soit
conservées pendant quelques jours avant trituration. Dans ce cas, la conservation des olives
qui ont tendance à rancir se fait par ajout d'une certaine quantité de sel. Ce sel se retrouve par
la suite en totalité dans les produits résiduels et aggrave encore les problèmes de pollution
décrits plus loin. Ce procédé est spécialement utilisé lorsque la richesse des récoltes nécessite
un étalement de la production d'huile. Les olives brutes, conservées ou non, sont d'abord
broyées puis malaxées en une pâte homogène.
Après avoir laissé reposer cette pâte quelques temps, une partie de l'huile (l'huile
vierge) surnage et peut être récoltée sans traitement.
La pâte d'olive est ensuite introduite dans des paniers tressés appelés scourtins qui sont
empilés dans une presse hydraulique. L'huile est extraite par pression croissante. 4 à 5 niveaux
sont utilisés donnant des huiles de qualité différente, celle de première pression est de très
bonne qualité, celles obtenues à haute pression doivent être raffinées par la suite.
La pulpe d'olive qui reste dans les scourtins est appelée grignon: il s'agit de déchets
pratiquement solides.
Le moût qui sort des presses se compose de deux phases, huile et margines, La densité
de l'huile étant inférieure à celle des margines, le mélange est séparé par décantation naturelle
dans des bassins à cloisons multiples appelées florentines. Les ma rgines sont alors siphonnées
hors du fond du bassin.
Une florentine peut conserver jusqu'à trois semaines de production d'huile, toutes
matières étant récupérées au cours de cette période.
Globalement, la trituration d'une tonne d'olive donne environ:

37
?? 200 Kg d'huile
?? 300 Kg de grignons
?? 500 Kg de margines
Cependant, ces ratios sont relativement variables. On peut admettre que les margines
composent de 35% à 50% du volume total.
Pour une production de 200 kg d'huile, il faut se défaire de 800 kg de produits
résiduels. Les grignons peuvent être réutilisés sous de multiples formes et ne sont pas
considérés comme source de pollution. Ils sont soit vendus pour la fabrication d'huile de
grignon, qui ne peut être soutirée que par un traitement chimique au moyen de solvants
organiques avant d'être raffinée.
Ils peuvent aussi être utilisés comme ingrédient dans les aliments pour bétail voire
même comme combustible (utilisé par les potiers).
Le problème principal est constitué par les margines qui, si elles sont rejetées brutes dans
l'environnement comme c'est le cas actuellement, provoquent de très graves pollutions.

3.3 - CARACTERISTIQUES PHYS ICO -CHIMIQUES DES MARGIN ES

La composition des margines est assez variable, elle dépend de paramètres tels que la
variété de l'olive, du lieu de culture ou du processus de trituration.
Les margines se présentent comme un liquide visqueux et trouble de couleur brun-
rougeâtre à noirâtre. Elles proviennent pour 50 à 70% de résidus d'olives (eau de végétation),
le reste étant constitué d'eau utilisée pendant la trituration.
Les principales caractéristiques physico-chimiques des margines sont récapitulées dans le
tableau suivante:

38
Tableau 16 - Caractéristiques physico-chimiques des margines.

Paramètres
pH 4.5 à 5.5
Matières sèches 170 kg/m3
3
150 kg/m
sucres 50 kg/m3
Matières organiques huile 0.3 à 5 kg/m3
tannins 8 à 16 kg/m3
comp. phénoliques > 10 kg/m3
20 kg/mJ
Potassium: 0.6 à 2 kg/m3
Matières minérales
Magnésium: 0.05 à 0.3 kg/m3
Calcium: 0.3 à 0.6 kg/m3
DBO5 45 à 55 kg/m3
DBO5 max 100 kg/m3
DCO 100 à 220 kg/m3
DCO max 600 kg/m3
Matières en suspension 1 à 4 kg/m3
Densité 1.02 à 1.09
Salinité 8 à 10 g/L
Conductivité 10-6 S/cm2
Indice d'inhibition 48.1%
Potentiel polluant 1 L de margines = 1 à 2 habitants

Il est important pour bien cerner le problème pollutif que représentent les margines de
noter les caractéristiques suivantes:
?? une forte acidité avec un pH variant entre 4.5 et 5.5 ;
?? un taux de matière sèche relativement important variant entre 60 et 300 kg/mJ avec
une moyenne aux environs de 170 kgMS/mJ. Matières sèches composées
essentiellement de substances organiques ( 150 kg/mJ de sucres, huiles résiduels,
tanins, composés phénoliques, composés particuliers) ;
?? une charge organique extrêmement élevée avec une DBO5 de 45 à 50 kg/mJ (max 100
kg/mJ) et une DCO de 100 à 220 kg/mJ (max 600 Kg/mJ). Ainsi un seul mJ de
margines équivaut selon sa composition de base à 1000 à 2000 équivalents habitants
pollutifs;
?? une forte charge saline (8 à 10 g/l) causée par l'ajout de sel lors des processus de
trituration ;
?? une forte teneur en composés phénoliques et polyphéno liques. Exposées à l'air, ces
matières s'oxydent rapidement, s'acidifient et forment à leur surface une croûte
pratiquement étanche empêchant l'évaporation naturelle. Les margines deviennent
alors pâteuses et terriblement collantes, les rejets sauvages évoquent une marée noire.

39
3.4 - POLLUTION PAR LES MARGINES

Vu leur composition, les margines provoquent un problème de pollution important


dont le présent paragraphe décrit au travers de l'exemple de Fès les principaux impacts sur
l'environnement. Les principaux problèmes ont étés approfondis par une étude de la Radef qui
les décrit comme il suit.

Impact sur le milieu naturel


Les margines sont dans la plupart des cas déversées brutes dans le milieu naturel. Via
l'oued Fès, toutes les margines finissent dans l'oued Sebou.
Il faut signaler que les margines de Fès représentent pour chaque jour de campagne une
charge pollutive équivalente au rejet d'un million d'habitants.

Cours d'eau
En plus des désagréments visuels et des mauvaises odeurs, la forte charge organique
des margines détruit totalement la faune et la flore aquatique par absorption de tout ou partie
de l'oxygène dissous dans les eaux.
Le déversement de la totalité des margines dans l'oued Sebou provoque de graves
pollutions de ce dernier. Comme le montre le graphique de la page suivante, les rejets lors des
campagnes des huileries font augmenter la DBOs des eaux du Sebou d'une manière
dramatique au point de faire chuter à zéro le taux d'oxygène dissous et ce sur plusieurs
dizaines de kilomètres. La capacité d'auto-épuration de l'oued est ainsi annihilée. Conjugué
aux effets de la salinité des margines, toute vie aquatique s'en trouve ainsi totalement inhibée.

Nappes phréatiques
Les concentrations de phénols existant dans les margines constituent un risque de
pollution important pour les nappes souterraines, les oueds étant des milieux favorables à une
alimentation directe de la nappe.

Sol
La forte acidité des margines a un impact négatif sur le sol et ses constituants. La
microflore bactérienne du sol peut être détruite suite à l'acidification du milieu. Par ailleurs le
caractère visqueux des margines, entraîne la formation d'un dépôt huileux qui provoque

40
l'imperméabilisation du sol dans un premier lieux et son asphyxie par la suite.

Air et paysage
Les fortes teneurs en sel des margines (concentration 200 fois plus élevée que les eaux
usées urbaines), leurs fortes charges et leur acidité sursaturent le milieu récepteur et
provoquent des conditions d'anaérobioses propices aux déga gements d'odeurs désagréables
liées à la formation d'hydrogène sulfureux (H2 S) lors des processus de fermentation. Ces
odeurs incommodent fortement les riverains de l'oued et une partie de la ville de Fès. De plus,
dans le cadre d'une ville au fort développement touristique, l'aspect visuel de ces boues
visqueuses et les odeurs qu'elles dégagent ne peuvent être négligés.

Impact sur les installation de production d'eau


La pollution provoquée par les rejets de margines de Fès provoquent d'importants
problème s pour les stations de traitement de l'ONEP sises en aval, allant jusqu'à l'arrêt
temporaire des unités de Karia Ba Mohammed et M'Kansa. De plus les aménagements
réalisés sur le Sebou tels la mise en eau du barrage Aït Youb en janvier 1991 ainsi que les
futurs projets d'aménagement planifiés par l'ONEP ne font que réduire les débits de l'oued.
Ceci conduit invariablement à une concentration de plus en plus importante des charges
polluantes et à une aggravation des problèmes existants.
D'autre part, 1.7 millions d'agriculteurs riverains utilisent les eaux du Sebou pour leurs
besoins propres, leur bétail ainsi que pour les cultures. En plus des effets sur la santé liés à la
consommation d'eau assimilable à de l'eau usée, l'utilisation en agriculture d'eaux sursalées
contribue à la dégradation des sols et nuit à la productivité.

Impact sur le réseau public d'assainissement


Les caractéristiques très acides, la composition et la forte viscosité des margines
occasionnent les dégâts suivants sur le réseau public d'assainissement:
?? L'acidité, conjuguée au dégagement d'H2 S suite à la fermentation des composés
organiques, rend les margines extrêmement agressives. Le béton est ainsi fortement
attaqué et rapidement dégradé, les parties métalliques fortement corrodées. Il s'ensuit
un vieillissement prématuré du réseau de canalisations.
?? Les margines en séchant forment des blocs qui obstruent les canalisations. Les
polyphénols sont principalement responsables de ce colmatage rendu d'autant plus
rapide par la présence de matiè res en suspension. II s'ensuit une réduction importante

41
de la capacité des canalisations pouvant provoquer des débordements ainsi que des
refoulements dans les bassins des huileurs.
Ainsi le réseau de Fès est très endommagé près de Dokkarat où se concentrent les
huileries. La faible pente entraîne d'autre part des colmatages à répétition. Un curage de
l'ensemble du collecteur nord a permis de retirer 200 mJ de déchets composés essentiellement
de margines séchées (concentrat) sur un tronçon de 2.5 km. Outre le fait qu'elles perturbent
l'exploitation du réseau, ces opérations de curage sont très onéreuses et d'effet limité dans le
temps.

Impact sur le stations de traitement d'eau usées


L'arrivée d'un flux important de margines perturbe fortement le fonctionne ment des
installations de traitement. La charge polluante des margines étant bien plus concentrée que
celle des eaux usées domestiques, l'apport de matières à traiter est loin d'être négligeable
même pour un faible débit de margines. Dans le cas de Fès, la charge à traiter double lors de
la saison de production d'huile d'olives. Hormis le problème de la dégradation du réseau de
collecte, l'apport des margines à la station de traitement implique soit:
?? un surdimensionnement des installations de traitement, surdimensionnement
économiquement guère défendable, l'augmentation de la capacité de la station ne
correspondant qu'à une augmentation de charge saisonnière.
?? De graves perturbations de fonctionnement si l'apport des margines n'est pas inclus
dans la conception. La surcharge saisonnière saturera alors la station et fera chuter les
rendements d'épuration. De ce fait, la qualité de l'eau épurée ne peut plus être garantie.
De plus, la forte acidité et la forte salinité des margines ainsi que la présence d'une
proportion importante de composés phénoliques agissant comme des désinfectants
perturbent les processus biologiques ayant cours dans les stations de traitement
qu'elles soient aérobiques ou anaérobiques. Ces caractéristiques interdisent
pratiquement le traitement des margines dans une station classique, même si cette
dernière a été conçue pour recevoir une surcharge de pollution saisonnière. Pour
obtenir des rendements d'épuration efficaces, les margines doivent donc être traitées
séparément.

42
4 - RESUME DES POSSIBILITES DIFFERENTES SUR LE FUTUR DES RESIDUS
DE L’HUILE D’OLIVE (SITUATION INTERNATIONALE).

VALORISATION OPTIMALE DES SOUS-PRODUITS

La culture de l'olivier est concentrée dans le bassin méditerranéen qui représente 98%
de la surface et des arbres en production et 97% de la production totale d'olives. L’Espagne, la
Grèce, l'Italie et la Tunisie représentent à eux seuls 65% de la surface, 76% des arbres en
production et 74% de la production totale d'olives [Sansoucy et autres, 1984].
L’importance de la production oléicole mondiale peut être illustrée par les 600
millions d'arbres qui occupent 7 millions d'ha et produisent annuellement quelque 8,4 millions
de tonnes d'olives.
L'industrie oléicole, en plus de sa production principale qui est l’huile (huile d'olive
vierge et huile de grignons) laisse deux résidus: l'un liquide (les margines) et l'autre solide (les
grignons). De plus, l'olivier, à travers la taille (annuelle, bisannuelle, de rajeunissement, etc.)
engendre des feuilles, des brindilles et du gros bois.
En adoptant la moyenne de 35% pour le pourcentage de grignons bruts par rapport aux
olives traitées, on peut estimer la production mondiale de grignons bruts à environ 2,9
millions de tonnes. Sachant qu'en moyenne 100 kg d'olives traitées engendrent 100 litres de
margines, la production mondiale de margine serait de 8,4 millions de mètres cubes. Par
ailleurs, et selon les estimations de nombreux pays, 25 kg de feuilles et brindilles (diamètre
inférieur à 4 cm) sont produites par an et par arbre. Ceci se traduit par une production
annuelle dans le monde d'environ 15 millions de tonnes de feuilles et brindilles fraîches.
Les sous-produits de l'olivier sont nombreux et d'utilisation très variée. Nous traiterons
dans cette communication les principaux aspects relatifs à la valorisation des sous -produits de
l'olivier, en insistant particulièrement sur la valorisation des bois de taille, des grignons et des
margines. Une attention particulière sera réservée à chaque fois à leur utilisation dans
l'alimentation des animaux.

4.1 - VALORISATION DES PRODUITS DE LA TAILLE

En se basant sur les données tunisiennes [Nefzaoui,1983] et espagnoles [Alibès et


Berge, 1983], la production moyenne serait de 22 kg de feuilles et de rameaux dont le
diamètre est inférieur à 4 cm. Toutefois, il faut distinguer le gros bois et les feuilles et

43
rameaux. Ces derniers sont utilisables dans l'alimentation des animaux alors que les premiers
ont des applications industrielles ou artisanales.
Contrairement aux autres sous-produits de l'olivier, les travaux de recherches relatives
aux résidus de la taille sont en nombre limités. En Italie et en Espagne, les efforts ont porté
principalement sur les aspects relatifs à la mécanisation et à l'utilisation de ces produits
comme combustible. En Tunisie, les premières tentatives, exclusivement en alimentation
animale, ne datent que de 4 ou 5 ans. L'information dans ce domaine est donc relativement
réduite.

Utilisation des feuilles et des brindilles d'olivier dans l'alimentation animale

Classiquement les agriculteurs, surtout ceux du Sud de la Méditerannée et du Moyen-


Orient, offrent à leur bétail le bois de taille. A cet effet, les animaux soit sont amenés sur
place, soit les branchages ramassés et triés sont mis à le ur disposition. On admet que les
parties réellement consommables sont les feuilles et les brindilles de faible diamètre.
Toutefois, la taille est saisonnière et l'affouragement ne porte que sur une partie de la
production totale. L'utilisation en «sec», bien qu'elle soit plus limitée, reste encore la seule
alternative en année difficile et dans les zones arides et semi-arides.

Caractéristiques physiques et chimiques des feuilles et brindilles d'olivier

La composition chimique des feuilles et brindilles varie en fonction de nombreux


facteurs (variété, conditions climatiques, époque de prélèvement, proportion de bois, âge des
plantations, etc.).
Généralement, la matière sèche (MS) des feuilles vertes se situe autour de 50 à 58%,
celle des feuilles sèches autour de 90%. La teneur en matières azotées totales (MAT) des
feuilles varie de 9 à 13%, alors que les rameaux ne dépassent guère 5 à 6 %. La solubilité de
l'azote est faible, elle se situe entre 8 et 14%, selon la proportion de bois.
La teneur en matières grasses (MG) est supérieure à celle des fourrages et oscille
autour de 5 à 7%, mais celle des constituants pariétaux et en particulier de la lignine est
constamment élevée (18 à 20%).
Par rapport à la paille et au foin, les feuilles et les rameaux d'olivier ont moins de
cellulose et hémicellulose (fraction relativement digestible par les ruminants) et plus de
lignine (fraction totalement indigestible par les animaux).

44
Valeur nutritive des feuilles et brindilles

La digestibilité de la matière organique (MO) est en moyenne de 50%, mais varie


fortement selon la proportion des rameaux dans le mélange et le mode de conservation. Ces
deux facteurs agissent de façon déterminante sur la digestibilité et donc la valeur nutritive des
résidus de la taille.
Pour la teneur en bois (ou proportion de rameaux): Alibès et Berge [1983] rapportent
une corrélation négative très élevée entre la digestibilité de la MS et la teneur en rameaux.
Pour le mode de conservation: depuis les travaux de Maymone et al. [1950], on sait
que la digestibilité des résidus de la taille diminue fortement après le séchage au soleil ou
l'ensilage.
La digestibilité des feuilles sèches est de 30 à 50%, alors que pour les feuilles vertes, elle est
de 50 à 60% [Boza et Guerrero, 1981].
La digestibilité des MAT est faible, elle est en moyenne de 40% pour le produit vert et
diminue fortement après séchage (24%) ou ensilage (17%). Cette faible utilisation digestive
des matières azotées coïncide avec les observations de [Munoz et al. 1983] qui montrent que
la dégradabilité de l'azote des feuilles d'olivier est lente. La moitié des MAT potentiellement
dégradables dans le rumen disparaît après 34 heures d'incubation et la dégradabilité maximale
est de 50%.
La digestibilité de la cellulose brute dépasse rarement 45% et contrairement aux
grignons, la digestibilité des matières grasses est souvent inférieure à 50%.
Globalement, nous pouvons retenir, pour les résidus de la taille (feuilles et brindilles
de faible diamètre) une valeur fourragère de 0,5 UF par kg de MS. Ici aussi, le mode de
conservation du produit est fort important.

Ingestibilité

Distribués en vert, les feuilles et rameaux sont, généralement, bien ingérés par les
animaux, sans problèmes d'adaptation ni de troubles. Toutefois certains auteurs rapportent
[Alibès et al., 1983 ; Gomez Cabrera et al., 1982] des ingestions fort variables de 24 à 80 g de
MS par kg de poids métabolique. Il a été rapporté également des accumulations de brindilles
dans le feuillet des bovins [Gomez Cabrera et al., 1980].
Ces mêmes auteurs améliorent sensiblement l’ingestion volontaire des animaux aprés

45
une complémentation adéquate (addition de protéines).
Utilisés dans l'engraissement des agneaux de la race barbarine, les feuilles et rameaux
broyés ont été ingérés de la même façon que le foin de vesce-avoine (50 à 55 g de MS/kg de
poids métaboliques). De plus, ils permettent selon ces essais d'assurer les mêmes
performances que les rations classiques à base de foin et de concentrés.

Utilisations pratiques

En Tunisie, en dehors de la tradition de présenter les feuilles et rameaux d'olivier tels


quels au troupeau, surtout dans les régions; du centre et du sud pendant la période de
cueillette, des essais ont été entrepris [Ben Rouina, 1986; Nefzaoui, 1987] pour engraisser des
agneaux ou pour la sauvegarde du cheptel. Les résultats sont encourageants et montrent que
l'opération est techniquement et économiquement intéressante.
L'utilisation des sous-produits de la taille à volonté comme aliment grossier, en
comparaison avec du foin de vesce-avoine ou du parcours, a donné des résultats fort
encourageants. Ben Rouina [1986] obtient des gains de poids avoisinant 180 g par jour avec
des rations à base de feuilles et brindilles broyées. Ces performances indiquent, par ailleurs,
que ces sous-produits ont une valeur alimentaire comparable à celle du foin de vesce avoine.
Peu d'expériences ont été réalisées dans ce domaine. Rapportons, pour mémoire, que
Nigh [1980] a mentionné qu'en Crète, au centre de Kolymberi, les feuilles collectées au
niveau des huileries étaient distribuées fraîches (datant de moins de 2 jours), à raison de 15 kg
par jour à des vaches Holstein.
En Grèce, Zoiopoulos [1983] a noté qu'actuellement le niveau de distribution de ces
feuilles a atteint le taux de 30 kg/jour en deux repas. Des quantités similaires sont distribuées
sous forme d'ensilage après la période de récolte. Bien que le contrôle des performances n'ait
pas été effectué scientifiquement, l'auteur indique un effet positif sur la production laitière.
Les feuilles fraîches sont parfois aussi distribuées à des truies.
Toujours dans le même pays, les feuilles et brindilles fraîches ont été distribuées à des
moulons et des chèvres à des taux de l'ordre de 60/0 du poids vif, constituant ainsi le seul
fourrage et jusqu'à 10% à des lapins [Zoiopoulos, 1983].
Cependant, l'auteur suggère que le niveau optimum se situe autour de 2,5% du poids
vif de l'animal pour les ruminants.
En Espagne, [Munoz et al. 1983], qui ont étudié des rations distribuées à volonté et
composées exclusivement de feuilles séchées, d'un supplément d'orge et d'un complément

46
protéique de farine de poisson (230 g/j), ont obtenu des croissances de 77 g/jour. Une
croissance seulement de 40 g par jour fut obtenue, si la source protéiq ue était l'urée. Le
«témoin» recevait du foin de luzerne et 200 g d'orge par jour et sa croissance a été de 154
g/jour pendant une période de 90 jours.
Les résidus de la taille doivent être utilisés de manière similaire à celle des fourrages
pauvres à moyens, c'est-à-dire avec une supplémentation protéique adéquate, un léger apport
d'énergie facilement fermentescible (céréales, pulpe de betterave, verdure, foin de bonne
qualité, etc.) et finalement une complémentation minérale (CMV).
En règle générale, ils sont à utiliser en substitution à du foin ou de la paille. Pour
formuler les rations, il serait donc facile de remplacer à chaque fois que la nécessité l'exige le
foin (ou la paille), habituellement utilisés, par des feuilles et brindilles broyées. L'aliment
grossier est à distribuer à volonté et la quantité de concentré variera selon les performances
qu'on souhaite atteindre.

Traitements pour améliorer la valeur alimentaire et perspectives

Les traitements aux alcalis ont donné des résultats peu concluants [Martilotii et
Danese, 1983; Alibès et Berge, 1983].
L'alternative la plus immédiate reste la séparation mécanique des fractions digestibles de
celles indigestibles. Cette opération est effectuée, d'ailleurs directement par l'animal au
moment de l'affouragement direct.
Dans les autres cas, où il s'agit de transporter ce sous-produit vers les animaux,
certains aspects technico-économiques doivent être pris en compte.
La faible densité du produit (30 kg par m3 ) constitue un préjudice à une utilisation
économique. En effet, les coûts de chargement, de transport et de déchargement sont élevés.
Pour remédier à cette situation, il serait alors nécessaire d'augmenter la densité du produit.
Cela peut se faire de différentes façons [Civantos, 1983]:

?? Le hachage des résidus de la taille au niveau de 1'oliveraie par des machines mobiles
adaptées aux tracteurs de type moyen. Le produit obtenu a une densité de l'ordre de
400 kg/m3 et peut être transporté pour être traité ou utilisé ultérieurement.
?? La compression des rameaux au niveau de l'oliveraie. En adoptant une presse au
tracteur, il est possible de confectionner des balles de rameaux complets (y compris les
feuilles) ayant aussi une densité de l'ordre de 400 kg/m3. Ces balles peuvent être

47
amenées à une station fixe, où elles seront broyées. Cette technique présente plusieurs
avantages dont une meilleure organisation du travail et une souplesse quant à leur
transport. De fait, une fois les balles confectionnées on peut programmer leur transport
sur un laps de temp s plus large.
?? Le ramassage et le hachage des rameaux par des machines automotrices ou adaptées
au tracteur capables d'effectuer ces deux opérations. Les hacheuses mobiles sont
alimentées manuellement, alors que les ramasseuses hacheuses sont alimentées
automatiquement, à condition que les rameaux soient bien distribués et alignés sur le
terrain. Des prototypes industriels qui réalisent correctement cette opération sont
disponibles sur le marché international.

En ce qui concerne les hacheuses mobiles, elles sont traînées par un tracteur et
actionnées par la prise de force de celui-ci. L'alimentation se fait manuellement par deux
opérateurs, sur rouleaux dentés actionnés par des moteurs hydrauliques à basse vitesse.
L'élément de coupe est formé d'un rotor pourvu de trois lames. Les morceaux sont extraits
grâce à un ventilateur centrifuge et lancés sur la remorque. Le rendement de cet équipement
dépend de la composition des équipes de travail et de la quantité de ramée accumulée.
Ce rendement, suite aux travaux de Civantos [1981], oscille entre 500 et 1100 kg/h,
avec une moyenne de 850 kg/h. Le temps de travail réellement utile dépend de la taille de la
ramée.
Les feuilles et les rameaaux les plus fins ne constituent que 50% environ de l'ensemble du
sous-produit [Civantos, 1983]. L'observation a montré que le rameau entier haché, c'est-à-dire
la feuille et le petit bois est mal utilisé par le bétail qui se voit contraint à trier les feuilles et
délaisser les éclats de bois. Une telle sélection est relativement facile pour le petits ruminants
(ovins, caprins) mais l'est beaucoup moins pour les bovins. Il est donc plus approprié de
séparer les feuilles des éclats de bois pour une meilleure utilisation nutritive du produit et pour
pouvoir récupérer les éclats de bois pour d'autres fins.
Cette opération de tri n'a pu être effectuée convenablement (moins de 10% d'éclats de
bois dans la fraction des feuilles) jusqu'à maintenant qu'avec des machines trieuses de grande
capacité (5 à 10 tonnes/h). Ceci implique l'installation d'une usine de tri où une machine
trieuse capable de traiter le produit obtenu par une trentaine de hacheuses. Le rendement au tri
est d'environ 40% de feuilles [Civantos, 1983].

48
Les utilisations concurrentielles

C'est certainement l'un des aspects les moins étudiés des sous-produits de l'olivier.
Actuellement, les résidus de la taille (gros bois et rameaux non consommés par le bétail) sont
utilisés principalement comme combustible.
D'autres utilisations potentielles sont possibles, dont la fabrication de compost (voir
chapitre utilisation des margines), fabrication de meubles, combustibles sous forme
d'agglomérés, etc .
Il est d'usage que les populations rurales utilisent le bois d'olivier pour se chauffer ou
pour cuisiner. Cette utilisation passe du moyen le plus élémentaire (ramassage et utilisation tel
quel) ou de manière un peu plus rationnelle (agglomérés). Cette dernière opération facilite le
transport et la commercialisation, mais augmente les charges à la production pour un produit
dont la valeur calorifique reste modeste (3 600 Kcal/kg). La fabrication de meubles en Italie
[Di Gregorio, 1981] ou d'ouvrages d'art à partir du bois d'olivier semble conquérir beaucoup
de clientèles.
L'utilisation du bois d'olivier dans la fabrication des meubles implique des traitements
appropriés pour avoir des produits de qualité acceptable. Par ailleurs, les industries de
cellulose étudient l'éventuelle utilisation des éclats de bois pour l'obtention de la cellulose
(papier d'emballage, cartonnage cont racté, emballage moulé, etc.). même si la longueur des
fibres semble poser encore quelques problèmes.

4.2 - VALORISATION DES GRIGNONS

Les deux procédés d'extraction de l'huile les plus utilisés actuellement sont l'extraction
par le système «presse» et par le système «continu». Ces deux techniques engendrent des
résidus de natures différentes. Il s'agit principalement :
?? des grignons qui après épuisement donnent de l'huile de grignons et des grignons
épuisés;
?? des grignons épuisés après séparation par tamisage ou par ventilation, donnent les
grignons épuisés tamisés et les coques;
?? des margines ou eaux de végétation. Nous verrons successivement la valorisation des
grignons, des coques et des margines.

49
4.2.1 - Valorisation des grignons dans l'alimentation animale

Caractéristiques chimiques et nutritionnelles.


Composition chimique.
La composition chimique des grignons d'olive varie dans de très larges limites selon le
stade de maturité, le procédé d'extraction de l'huile, l'épuisement par les solvants. Les teneurs
en matières grasses et en cellulose brute présentent les variations les plus importantes
[Nefzaoui. 1984, 1985]. Ces variations se répercutent directement sur la valeur nutritive du
produit.
Les procédés technologiques modifient les proportions relatives de différents
composants des grignons (épicarpe, mésocarpe, endocarpe et amandon) qui ont des
compositions chimiques différentes.
La teneur en cendres est normalement faible (3 à 5%). Les teneurs élevées qu'on
rencontre sont dues à l'absence de la vage et à la présence des olives ramassées à même le sol.
Les teneurs en matières azotées varient moins fortement, elles sont en moyenne de
l'ordre de 10%, mais la plus grande partie se trouve liée à la fraction pariétale et dès lors peu
disponible pour 'lanimal. La composition en acides aminés des grignons est comparable à
celle de l'orge, à l'exception d'un grand déficit en acide glutamique, proline et surtout lysine.
La teneur en matières grasses est relativement élevée et varie principalement selon le
procédé technologique employé. L'épuisement, opération économiquement indispensable,
permet d'avoir un produit dont la teneur oscille entre 3 et 4% de la matière sèche. Ces
matières grasses sont composées principalement d'acides oléique (84%), stéarique,
palmitique, myristique et linoléique.
Les teneurs en cellulose brute sont élevées (32 à 47%) et le tamisage les réduit à des
valeurs de 14 à 26%. Une analyse plus poussée de la fraction fibreuse nous permet de
constater [Nefzaoui et Abdouli, 1981; Nefzaoui et al., 1982, Nefzaoui, 1983. Nefzaoui. 1985,
Nefzaoui et Vanbelle, 1986; Nefzaoui, 1987] que les grignons ont des teneurs élevées en
constituants pariétaux et surtout en lignine (fraction indigestible). Le tamisage réduit la teneur
de toutes les fractions "fibreuses" et, en particulier, la lignine et la cellulose.
La fraction pariétale des grignons est caractérisée par une forte teneur en lignine (acid
detergent lignin) qui monte jusqu'à 30% du total des fibres.
L'olive contient des quantités élevées de polyphénols (0,3 à 5% de la MS). Ce sont
surtout des orthophénols. L'oleuropéine, glucoside amer, est le composé phénolique le plus
abondant et le plus caractéristique des oléagineux [Vazquez Roncero et al., 1970, 1973,

50
1974]. Sa structure correspond à un glucoside de l'acide élénolique. D'autres substances
phénoliques sont également présentes, tels que des dérivés de l'acide cinamique et divers
glucosides flavonoïdes.
Depuis longtemps on a cru que la valeur nutritive limitée des grignons serait due à la
présence des substances phénoliques [Theriez et Boule, 1970].
Nos dosages [Nefzaoui, 1983, 1985] ont montré que ces teneurs ne dépassent guère le
1% de la MS. Les polyphénols de l'olive sont éliminés à notre avis dans les margines et l'huile
durant la trituration. Ceci est consolidé par le fait que les grignons contiennent peu de produits
de nature phénolique alors que les margines et l'huile contiennent des quantités appréciables
[Cantarelli et Montedero,1974].

Tableau 17 – ingestion volontaire et estimation de la valeur nutritive des feuilles et rameaux d’olivier présentés
sous différentes formes [Nefzaoui, 1989].

Ingestion g Valeur énergetique MAD


Nature du produit
MS/P0,75 EM UFL UFV ****
Rameux vert (Ø < 5 mm)
Espagne 80 (caprin) 2,26 0,74 0,65 24,6

Rameaux secs (Ø < 5 mm)


Espagne 71(caprin) 1,89 0,63 0,54 9,45
Italie 71 (caprin) 1,17 0,36 0,27 5,16

Feuilles vertes
Italie - 2,14 0,71 0,65 58,0
Italie - - - - 77,5
Moyen Orient - - - - 37,4

Feuilles sèche (***)


Espagne (pure) - 1,67 0,53 0,42 -
Espagne (8,8% bois) 41,7 (ovin) 1,32 0,41 0,30 -
63,7 **
Espagne (11,4% bois) - 1,38 0,43 0,32 -
Espagne (15% bois) 23 (ovin) 1,46 0,46 0,34 4,6
45 **
Espagne (22,6% bois) 41 1,08 0,33 0,21 -
Italie - 1,59 0,50 0,39 25,2

Feuilles ensilées
Italie - 1,69 0,54 0,43 20,6
** ingestion avec un supplément azoté
** séché à l’air
**** valeurs énergétiques (unités) et Matières Azotées Digestible (g) estimée par kg de MS.

51
Digestibilité et dégradabilité des grignons
Les études de digestibilité in vivo que nous avons menées (tableau 4) ont porté sur
plusieurs types de grignons incorporés dans des rations à des niveaux variant de 20 à 90%.
D'une façon générale et quel que soit le type de grignon:
?? la digestibilité de la MO reste faible, de 20 à 40%;
?? les matières grasses ont toujours une digestibilité élevée (60 à 80%);
?? la cellulose brute a une digestibilité faible ne dépassant guère 40%.

En moyenne, le coefficient de digestibilité apparent (CUDa) de la MO, MAT et CB du


grignon brut sont respectivement de 26 à 31%, 6 à 10% et 0 à 30%. Pour les grignons épuisés
tamisés, ils sont de 32 à 40%, 29 à 38% et 21à 47%.
Très hautement lignocellulosique, les grignons ont une dégradabilité dans le rumen
très lente. Les valeurs maximales atteintes (dégradabilité potentielle) ne sont que de 32%
après un séjour de 72 heures dans le rumen [Nefzaoui et Vanbellc, 1983; Nefzaoui, 1985;
Nefzaoui etal., 1985].
La dégradabilité des matières azotées est aussi très faible et explicable par le fait que
70 à 80% de l'azote esl lié à la fraction lignocellulosique entraînant une faible solubilité de
l'azote. Généralement l'azote lié à la fraction pariétale est inacessible aux enzymes du tractus
digestif.
Les dégradabilités potentielles de la MO sont atteintes après 87 heures d'incubation
dans le rumen pour le grignon épuisé non traité. Le tamisage, les traitements aux alcalis les
réduisent sensiblement.
La vitesse de digestion de la MO des grignons augmente suite au tamisage et au
traitement à l'ammoniac.

Ingestion des grignons

Les données diponibles sont surtout relatives aux grignons épuisés tamisés. Il apparaît
que ce type de produit est ingéré en grande quantité surtout s'il est préalablement mélassé. Des
ingestions variant de 85 à 128 g de MS par kg de poids métabolique sont couramment
rapportées pour des ovins. Cette ingestion particulièrement élevée, en comparaison avec les
autres aliments grossiers, semble être sous le contrôle de facteurs métaboliques [Nefzaoui,

52
1985].
Toutefois, la concentration énergétique des grignons est faible et une ingestion
fortement accrue, par rapport à ce qu'elle est pour d'autres fourrages, n'est pas satisfaisante
pour les besoins de l'animal.
Ces ingestions élevées et la faib le taille des particules (0,5 à 4 mm) font que le transit
est particulièrement rapide (19 à 20 heures) [Nefzaoui, 1985; Nefzaoui et Vanbelle, 1986] et
qu'en fait l'aliment ne dispose pas de suffisamment de temps pour voir sa dégradabilité
potentielle atteinte.
Nous avons déja mentionné que ce type de produit nécessite un temps suffisamment
long pour atteindre sa dégradabilité potentielle et que le temps de latence nécessaire au
démarrage est relativement long dans le cas des grignons.
Par ailleurs, la présence de matière grasse (grignon non épuisé) ne semble pas
influencer l'ingestion volontaire.

Valeur alimentaire des grignons

La valeur énergétique des grignons est faible. Elle varie de 0,32 à 0,49 unités
fourragères «lait» (UFL) et de 0,21 à 0.35 unités fourragères «viande» (UFV), selon la
proportion de grignon dans les régimes et de la qualité de la ration complémentaire. Dans le
tableau 4, nous résumons les résultats d'une quinzaine d'essais que nous avons menés dans le
but de déterminer la valeur nutritive de grignons, essais réalisés sur des ovins.
La teneur en matières azotées digestibles est en moyenne de 15 à 25 par kg de matière
sèche.
Comme les pailles des céréales, les grignons sont donc des résidus lignocellulosiques
de par:
?? leur teneur élevée en lignine (ADL),
?? leur faible digestibilité (35 à 40%),
?? leur fermentation dans le rumen de type acétique (71% acide acétique, 19% acide
propionique et 10% acide butyrique),
?? le comportement alimentaire et mérycique des animaux qui les consomment (durée
d'ingestion 280 minutes, durée de rumination 530 minutes par jour).

53
Amélioration de la valeur alimentaire des grignons

Le tamisage: moyen indispensable et efficace pour améliorer la valeur alimentaire du


grignon.
La séparation des débris de coques de la pulpe, appelée couramment "tamisage" est
devenue une opération indispensable pour une meilleure utilisation des sous-produits de
l'industrie oléicole.
Globalement pour le procédé d'extraction par super presse, 100 kg d'olive donnent 33
kg de grignon brut (humidité: 25%) qui après épuisement laissent 25 à 26 kg de grignon
épuisé (humidité: 15%). Ce dernier, après tamisage et selon le procédé employé donne 13 à 14
kg de débris de coques et 12 à 13 kg de grignon épuisé tamisé (ou pulpe) (humidité: 5 à 8%).
Cette opération de tamisage est effectuée, dans la plupart des pays, après l'extraction
de l'huile de grignon. Toutefois, de nombreuses mises au point et investigations sont en cours
de réalisation pour que l'opération de tamisage ait lieu avant l'extraction de l'huile de grignon.
En réduisant la part des débris de coques, le tamisage engendre un produit moins
dense et surtout moins riche en constituants pariétaux [Nefzaoui et abdouli, 1981; Nefzaoui,
1983; Nefzaoui, 1985; Nefzaoui et al., 1985; Nefzaoui et Vanbelle, 1986]. Ces derniers se
trouvent diminués de 39%, 43% et 37%, respectivement pour le NDF, l'ADF et l'ADL, ce qui
est presque équivalent à un traitement avec 6% de soude.
Cette opération améliore la digestibilité de la MO de 40% sans pour autant modifier la
vitesse de transit des aliments dans le tractus gastro- intestinal, qui reste très rapide. Les
améliorations de digestibilités ne peuvent d'ailleurs être expliquées que par des digestibilités
potentielles différentes et/ou des vitesses de digestion différentes. A cet effet, le tamisage
améliore les digestibilités potentielles de 36, 47 et 47% respectivement de la MO, de la
lignocellulose et des matières azotées.
Plusieurs types de séparateurs sont commercialisés: séparateur par criblage rotatif,
séparateur pneumatique à double cône vertical, séparateur de cribles plats, séparateur
pneumatique de sauts en cascades, séparateur pneumatique à cribles.

Les traitements aux alcalis

A la lumière de nombreux essais que menés depuis 1977, nous pouvons récapituler les
faits suivants [Nefzaoui et Ben Dhia, 1978; Nefzaoui et Abdouli, 1981; Nefzaoui et al., 1983;
Nefzaoui, 1983; Nefzaoui et Vanbelle, 1984; Nefzaoui et al. 1985; Nefzaoui, 1985; Nefzaoui

54
et Vanbelle, 1986; Nefzaoui, 1987]:
L'amélioration de la digestibilité des grignons est possible par le traitement à la soude.
Ce dernier est efficace en présence de chaleur et nécessite au moins 40 g de réactif par kg de
produit. Le lavage ou la neutralisation, pour éliminer l'excès d'alcali, n'est pas nécessaire. Le
traitement des grignons non épuisés est à proscrire à cause des réactions de saponification qui
peuvent avoir lieu.
Les traitements de type industriel nécessitent des investissements élevés. L'addition de
l'alcali puis la conservation du produit en absence d'oxygène (ensilage) constitue une
alternative particulièrement attrayante. De plus, pour les grignons cette alternative offre des
avantages supplé- mentaires:
?? mettre à la disposition de l'agriculteur une technique facilement réalisable à l'échelle
de la ferme (technique semblable à celle du traitement de la paille). Les améliorations
que nous obtenons par cette technique de traitement sont comparables, voire
supérieures, à celles obtenues par la méthode industrielle;
?? le carbonate de sodium et surtout l'ammoniaque constituent des alternatives à la soude.
L'ammoniaque est aussi efficace que la soude pour améliorer la valeur nutritive des
grignons. De plus, il présente plusieurs avantages supplémentaires (tableau 6).

Les utilisations concurrentielles

4.2.2 - Utilisation des grignons comme combustible

Elle a représenté et représente encore dans la majorité des Pays, l'application la plus
courante.
En réalité, le grignon d'olive est un combustible de valeur calorifique moyenne (2950
Kcal/kg). Cette quantité de chaleur est apportée principalement par la coque qui représente
60% du total et qui a un pouvoir calorifique relativement élevé (4000 Kcal/kg). La pulpe
n'apporte que peu de calories (1400 Kcal/kg). De plus, la coque représente une fraction sans
intérêt pour l'animal, ce qui corrobore tout l'intérêt du tamisage.

4.2.3 - Utilisations possibles de la coque

Après séparation, la coque peut être utilisée comme combustible ou comme matière
première pour la fabrication du furfural. Elle peut aussi être utilisée dans l'industrie du bois

55
(fabrication de panneaux de particules).
Les informations dignes d'intérêt sont celles relatives à l'industrie du furfural. Les
pentosanes sont des hydrates de carbone complexes (hémicelluloses) qui, par hydrolyse,
produisent des pentoses et, par déshydratation ultérieure, produisent le furfural. La coque
séparée des grignons a un contenu en pentosanes de 26% qui représente 15% de furfural de la
matière première humide [Martinez, 1986]. Le traitement de la matière première se fait dans
un digesteur où la coque subit l'action d'un catalyseur, principalement des acides
inorganiques, bien qu'il y ait quelques procédés dans lesquels l'hydrolyse se fait sans
catalyseur, et à une pression variable de 7 à 10 kg/cm2 . Le furfural formé dans les digesteurs
est entraîné par un courant de vapeur et introduit dans une colonne de rectification. Dans la
même réaction l'acide acétique et le méthanol sont produits.
Le procédé d'obtention du furfural peut être continu ou discontinu, mais de toute façon
l'obtention d'un rendement adéquat, pour rentabiliser l'opération, n'est pas encore atteint.
Ceci n'empêche pas que la production du furfural à partir de la coque se pratique en Espagne
et même en Tunisie.
La principale difficulté de ce procédé reste le prix de la coque (coût de la séparation,
utilisation concurrentielle comme combustible, etc.).

4.3 - VALORISATION DES MARGINES

Les margines posent de sérieux problèmes de contamination (l'équivalent de 4


millions d'habitants en terme de demande biologique en oxygène (DBO) pour tous les Pays
oléicoles.
Leurs effets nocifs dérivent en grande partie de leur contenu en polyphénols. Ces
derniers inhibent la croissance des microorganismes, spécialement les bactéries [Peredes et al.
, 1985].
Ces considérations ont conduit plusieurs chercheurs à trouver des applications pour
valoriser les margines et limiter leur nature polluante [i.e. Fiestas Ros de Ursinos, 1958;
Morisot, 1979; Perez et al., 1980].
Ces applications peuvent être classées dans les catégories suivantes :
?? Utilisation des margines (en particulier leur contenu minéral) directement ou après un
traitement biotechnologique;
?? Séparation des composés utiles par voie physique ou chimique;
?? Utilisation des margines comme substrat pour obtenir de nouveaux produits via des

56
procédés biotechnologiques et élimination simultanée des impuretés du produit lui
même.

Caractéristiques physiques-chimiques et microbiologiques des margines

Les margines ou eaux de végétation proviennent pour 40 à 50% du fruit et, le reste, de
l'eau utilisée pour la trituration.
Les composés fondamentaux des margines sont l'eau (83,2%), les substances
organiques (15%) et les substances minérales (1,8%). Ils contiennent en moyenne 170 kg de
résidus secs par mètre cube. Ces résidus secs contiennent 20 kg de substances minérales et
150 kg de substances organiques [Fiestas Ros de Ursinos, 1981].
Les substances minérales sont composées de 0,6 à 2 kg d'azote, 0,1 à 0,5 kg de
phosphore, 1,2 à 3,6 kg de potassium et de 0,05 à 0,2 kg de magnésium. Les substances
organiques contiennent principalement 50 kg de sucres (fructose, glucose, saccharose, ...) et
0,3 à 10 kg d'huile résiduelle.
L'autre caractéristique des margines est la très grande variabilité de leur composition
et partant de leurs propriétés.
Les paramètres définissant le pouvoir polluant du produit n'échappent pas non plus à
cette variation. Il s'agit du DBO (demande biologique en oxygène) (22000 à 110000 mg/ml),
le DCO (demande chimique d'oxygène) (40000 à 200000), les résidus solides (3 à 10%), les
solides insolubles (0,04 à 0,5%).
L'examen de la composition en minéraux et en matière organique suggère que ce
produit peut avoir une certaine valeur nutritionnelle. En effet, on a isolé de nombreux
microorganismes utilisant les margines comme substrat.
Les substances phénoliques sont potentiellement toxiques et inhibent le
développement des microorganismes aussi bien en présence ou en l'absence d'oxygène.
Vazquez Roncero et al. [1974] ont identifié un certain nombre de flavonoïdes, de phénols et
des glucosides phénoliques.
Il s'agit en particulier, de l'oleuropéine qui a la propriété d'inhiber le développement de
certaines bactéries, dont des lactobacilles et des champignons comme les Geotrichum,
Rhizopus et Rhizoctonia.
Par ailleurs, sachant que la fermentation anaérobie des margines pour produire du
biométhane est une des applications les plus prometteuses, il est indispensable de considérer
l'effet des phénols contenus dans les margines sur l'activité microbienne des bactéries

57
méthanogènes et les bactéries cellulolytiques.
D'autres substances, tels que des acides gras et leurs dérivés inhibent les bactéries
sporulées du sol. Toutefois, plusieurs microorganismes se développent sur les margines et
l'utilisent comme seule source de carbone.
Nous constatons donc que ces aspects sont fort complexes et attirent l'attention de
plusieurs chercheurs à travers le monde. Une meilleure connaissance de ces différents aspects
microbiologiques est nécessaire pour mieux utiliser ce sous-produit soit en biotechnologie
(fermentation aérobie ou anaérobie) ou comme fertilisant.

Traitements des margines - quelques utilisations potentielles

Les dix dernières années ont vu multiplier le nombre de chercheurs qui travaillent sur
l'utilisation des margines dans les domaines de la biotechnologie, de la chimie, de l'agriculture
et même du bâtiment.
Ces efforts visent principalement à débarasser l'environnement d'un produit très
polluant et que la nature ne sait plus dégrader complètement. Nous pouvons classer les études
actuelles comme il suit :
- Études sur l'utilisation des margines pour le compactage des sols. Cet aspect est très
intéressant pour les zones où l'eau constitue un facteur limitant. La fabrication des
matériàux de constructio n se place dans le même contexte.
- Études sur la séparation des éléments utiles des margines :
?? Utilisation directe comme fertilisant;
?? production de compost par évaporation naturelle des margines
accompagnée de biodégradation; le produit final peut être utilisé seul
ou en mélange avec d'autres résidus ligno-cellulosiques.
- développement de technologies pour séparer des composés utiles par voie physique.
Ceci comprend:
?? application de systèmes multiples d'évaporation pour concentrer les
margines avec la possibilité de réutiliser l'eau et le concentrat.
?? application des techniques cryogéniques, d'ultrafiltration, d'osmose
inverse et d'électrodialyse pour obtenir des concentrés ou utiliser l'eau
récupérée.
- développement de biotechnologies pour créer de nouveaux produits, parmi ceux-ci:

58
?? Bioprocessus de certains composés des margines pour obtenir des
protéines. Ceci se fait par l'aide des champignons et des levures. Les
protéines obtenues peuvent être utilisées en alimentation animale.
?? Digestion anaérobique pour produire de l'énergie sous forme de
méthane.

4.4 – Évaporation

Évaporation naturelle
L'évaporation apparaît très intéressante au vu des caractéristiques des margines qui
présentent une teneur en eau très élevée et en fonction du climat relativement chaud et sec du
Maroc.
Cette technique peut être mise en œuvre en stockant simplement les effluents à traiter
dans des bassins (évaporation libre) ou en y incorporant un système de circulation des
effluents permettant d'améliorer les performances du processus naturel d'évaporation
(évaporation forcée).
L'intérêt principal de l'évaporation libre consiste en la simplicité du procédé.
L'évaporation forcée nécessite une technologie plus importante, mais permet d'améliorer les
rendements et surtout de réduire la surface et le volume des installations de traitement. Les
deux techniques ont l'inconvénient de laisser un volume de résidus (concentrats) à traiter
ultérieurement, mais ce problème se pose également pour tout autre variante de traitement
physique.
Le traitement d’un effluent par évaporation libre est une technique trés simple qui
consiste à réduire son volume par élimination naturelle de sa composante aqueuse. Un
effluent très chargé en eau est simplement stocké dans un bassin aménage à cet effet, il suffit
ensuite d’attendre que le phénomène d’évaporation se fasse naturellement.
L’évaporation libre se base sur un principe physique tout simple et très connu. L’air
contient une certaine humidité sous forme de vapeur d’eau. A tous les couples température-
pression correspond une limite supérieure de teneur en vapeur d’eau dans l’air. Lorsque cette
valeur est atteinte l’air est dit saturée (100% d’humidité relative). Quand l’eau liquide est en
contact avec l’air non saturé, il se produit une vaporisation spontanée. Le phénomène s’arrête
lorsque l’air devient saturé. Si la température de l’air augmente, le taux d’humidité potentiel
augmente aussi, si elle diminue, le taux diminue (phénomène de condensation).

59
Les paramètres de base qui régissent le taux d’évaporatio n de l’eau sont:

?? La température de l’air et l’humidité relative, optimisées pour les fortes températures


et les taux d’humidité le plus bas;
?? La vitesse du vent qui conditionne le renouvellement de l’air. Le vent apporte de l’air
neuf moins saturé au contact de l’eau;
?? La surface de contact eau-air;
?? Eventuellement, les caractéristiques de l’effluent à traiter.

Avantages
?? Absence de technologie, une fois les bassins aménagés, le processus se fait
naturellement.
?? Climat de la region de Fès favorable à un traitement par évaporation. Les
précipitations annuelles moyennes sont de 500 mm environ, alors que l’évaporation
annuelle est de 1500 mm. Sur l’année l’évaporation moyenne est donc de 1000 mm.
?? Coût limité, normalement une installation en service ne demand aucun travail à
l’exception d’un peu de maintenance. Dans une station de traitement par évaporation
libre, les coûts se limitent presque exclusivement à ceux de l’infrastructure de collecte-
transport qui, eux, peuvent toutefois être élevés.

Inconvénients
?? Nécessite une surface importante. Vu les bilans d’évaporation existants et les
rendemments escomptés, require une surface d’environ 1 m2 par m3 de margine traitée
sur un cycle annuel.
?? Période oléicole durant l’hiver, saison pendant laquelle le bilan d’évaporation est nul
voir légèrement négatif. Le traitement prendra donc beaucoup de temps, l’évaporation
se faisant au printemps et surtout en été. De plus on ne peut réduire le volume des
bassins de stockage en comptante sur une évaportion au fur et à mesure de
l’acheminement des margines.
?? Vu la composition de l’effluent, risque de formation d’une croûte à la surface des
bassins limitant l’évaporation. Il fait donc mettre en place un système permettant de
l’éliminer et de brasser le substrat.

60
?? Développement d’odeurs liées aux margines elles- mêmes et éventuellement à un debut
de fermentation.
?? Après traitements, il subsiste une quantité non négligeable de concentrat qu’il faut
éliminer d’une manière ou d’une autre [Assainissement liquide de Fès, 2000].

Evaporation forcée

Traditionellement, les systèmes de concentration d’effluente aqueux par évaporation


naturelle se font par l’utilisation de bassins étendus et peu profonds. La dimension de ces
bassins est souvent peu compatible avec les volumes à traiter et la rareté des terrains à
disposition. Le système d’evaporation forcée permet d’optimiser les rendements et de réduire
l’espace occupé.
Le principe de base de l’évaporation forcée est identique à celui de l’evaporation libre.
C'est un procédé qui consiste à introduire des panneaux évaporatifs au niveau des bassins de
stockage des margines pour faciliter leur évaporation. En effet, cette opération multiplie par
100 la quantité d'eau évaporée par m2 occupée au sol; en augmentant la surface d'échange et
en la développant en hauteur, zone plus favorable car la vitesse du vent y est plus élevée. Le
volume d’un effluent à forte teneur en eau est réduit en profitant du pouvoir évaporant de l’air
ambiant.
L’augmentation de l’évaporation est obtenue en jouant sur un des paramètres qui la
régisse, à savoir la surface de contact eau-air.
Des panneaux alvéolés présentant un rapport surface- volume très élevé sont montés à
proximité des bassins de stockage. A partir d’un réservoire, l’effluent à traiter est projeté par
arrossage séquentiel sur ces panneaux qui servent de surfaces de ruissellement et
d’evaporation. Lorsque le niveau d’évaporation souhaité est atteint dans le réservoir,
l’aspersion est stoppée. Le concentrat obtenu est alors pompé dans un second bassin prévu à
cet effet.
Un nouveau cycle d’evaporation et de concentration peut alors démarrer par
réalimentation du réservoir en effluent brut pompé du bassin de stockage. Le traitement se
termine lorsque l’ensemble de l’effluent a été amené au niveau de concentration souhaité.
L’efficacité du système est fonction des paramètres climatologique régissant
l’evaporation (température, humidité relative), les panneaux sont placés verticalement pour
tirer le meilleur parti de la vitesse de vent.

61
Avantages
?? Grande surface d'évaporation concentrée dans un espace de panneaux très réduit.
?? Suppression de la contrainte surface-profondeur des bassins qui régit l'évaporation
libre.
?? Forte diminution de l'emprise de la station de traitement liée à la possibilité d'évaporer
sur une surface réduite et celle de réaliser des bassins plus profonds.
?? Optimisation des paramètres de l'évaporation par la structure des panneaux et leur
orientation.
?? Réduction du risque de formation d'une croûte étanche limitant l'évaporation, le
système d'aspersion brassant régulièrement l'effluent.
?? Possibilités d'évaporer en toutes saisons.
?? Limitation du développement de mauvaises odeurs vu le haut niveau d'oxygène
transféré pendant l'évaporation.
?? Fonctionnement simple et automatique ne nécessitant pas de personnel qualifié.
?? Coûts opératoires limités.

Inconvénients
?? Nécessite un investissement de base important pour l'aménagement des bassins,
l'installation des panneaux évaporants et les systèmes de circulation de l'effluent.
?? Nécessite une alimentation du site de traitement en électricité.
?? Contrairement à l'évaporation libre, recours à un procédé technologique. Même si ce
dernier est simple, il nécessite un minimum de surveillance, de maintenance et
engendre des frais d'exploitation.
?? Après traitement, il subsiste une quantité non négligeable de concentrat qu'il faut
éliminer d'une manière ou d'une autre.

Rendements escomptés
Par evaporation forcée, il est possible de concentrer l’effluent jusqu’à une teneur en
matière sèche de 60% environ. Au-delà, il n’est plus pompable, l’aspersion des panneaux
devient impossible.
Considérant une teneur moyenne en matière sèche de 170 kg MS/ m3 au départ, le
traitement par évaporation forcée permet donc de réduire les volumes à traiter de 70 à 75%.

62
Ce rendement peut encore être augmentée en desséchant le concentrat liquide obtenu
par évaporation forcée (évaporation naturelle dans les bassins de stockage ou lit de séchage)
[Assainissement liquide de Fès, 2000].

4.5 - Séparation par gravité.

Cette technique est difficile à mettre en oeuvre. Les margines ne se séparant pas
naturellement en phase aqueuse et phase résiduelle, il est nécessaire de recourir à un process
mécanique tel la centrifugation pour y parvenir. Il faudrait donc mettre en place un dispositif
important et pénalisant du point de vue de la consommation énergétique pour arriver au
résultat que l'on obtient naturellement avec l'évaporation sans en éliminer les inconvénients
principaux (concentrats) [Assainissement liquide de Fès, 2000].

4.6 – Incinération

L'incinération est une technique coûteuse complexe et extrêmement gourmande en


énergie. Elle paraît d'autant moins appropriée que les margines sont composées à plus de 80%
d'eau.
Vu ses coûts d'exploitation, elle n'est pas appropriée pour traiter les margines brutes.
L'incinération constitue par contre une des principales alternatives à l'élimination des
concentrats obtenus par un traitement primaire. En conséquence, les possibilités de recours à
l'incinération seront reprises dans le chapitre traitant de l'élimination des concentrats
[Assainissement liquide de Fès, 2000].

4.7 – Filtration

Cette technique s'applique aux effluents chargés essentiellement en particules fines et


en matières en suspension, ce qui n'est pas le cas des margines. Elle n'est donc pas applicable
[Assainissement liquide de Fès, 2000].

4.8 - Biodégradation naturelle des margines dans des bassins ouverts (Lagunage)

Ce procédé d'évacuation consiste à accumuler les margines dans des bassins pour
qu'elles s'évaporent et éviter ainsi son déversement dans la nature [Nefzaoui, 1989].

63
Le principe est basé sur la biodégradation des composés contenus dans les margines
par lagunage. Les effluents sont collectés temporairement dans un bassin situé en aval des
sites polluants. Un milieu riche en matières organiques est crée dans le basin et des conditions
anaérobies s’y développent. Les matières organiques sont ainsi dégradées sous l’action de
micro-organismes et l’on peut aussi obtenir une dénitrification des eaux.
En aval, l’eau obtenue est de qualité physico-chimique acceptable et peut être rejetée
dans le milieu naturel. Ce mode de régéneration des eaux nécessite par contre des grandes
surfaces car les bassins de rétention doivent avoir une faible profondeur.
Cette technique a été utilisée pour réduire la charge en matière organique et en
composés phénoliques des margines d’huileries situées à proximité de Fès (Maroc) avant que
ces eaux ne soient déversées dans un milieu natural, l’Oued Sebou [Benyahia, Zein, 2003].
L'inconvénient que peut revêtir cette méthode d'évacuation est qu'en essayant d'éviter
une pollution hydrique, nous risquons de provoquer une pollution de l'environnement en
raison des problèmes de manque d'esthétique et de mauvaises odeurs que présentent les
bassins d'évaporation.
Les agents responsables de cette dégradation sont des bactéries et des levures qui sont
présentes depuis le départ dans l'olive. Les paramètres qui contrôlent ces processus sont le pH,
le nombre et le type de microorganismes, la DBO, la quantité de matière organique [Nefzaoui,
1989].

4.9 - Distillation : valorisation des margines par récupération de quelques composants


(substances phénoliques)

L'expérience dans ce domaine est très récente et les résultats sont encore
embryonnaires. Il s'agit, en particulier, de la récupération des composants aromatiques et
phénoliques et des solutions de glucides.
Les composants aromatiques sont obtenus par distillation sous vide et les arômes sont
récupérés par extraction aux solvants, d'abord l'hexane, puis le chloroforme. Les principaux
composants du mélange sont des terpènes, des dérivés benzéniques, des éthers, etc. [Fedeli et
Camurati, 1981].
Les extraits phénoliques obtenus ont été comparés aux anti-oxydants de synthèse les
plus connus (BHA, BHT), dans des essais de résistance à l'oxydation. Il a été constaté que
l'addition de l'extrait des margines protège de l'oxydation l'huile de manière plus efficace que
l'addition du BHA.

64
Le coût de production de ces extraits de margine est inférieur à celui des antioxydants
de synthèse. L'avantage supplémentaire est l'utilisation de substances naturelles propres d'un
aliment millénaire.
La fraction de margine dépourvue de ces composants phénoliques et aromatiques peut
être utilisée pour la production de biomasses.
En effet, cette fraction est riche en glucides fermentescibles utilisables comme substrat
de fermentation pour la production de biomasse. Cette biomasse, constituée principalement de
protéines unicellulaires de haute valeur biologique sera incorporée dans les concentrés pour
l'alimentation des animaux, en particulier des monogastriques (volailles) [Nefzaoui, 1989].
La méthode est pénalisée à la base par la consommation en énergie que sa mise en
oeuvre demande (45 kcal par litre d'eau porté à ébullition). En plus des coûts d'exploitation
élevés qu'elle entraîne, des essais ont montré les limites du système tant au niveau de la
sophistication du matériel que des problèmes d'exploitation [Assainissement liquide de Fès,
2000].

4.10 - La concentration thermique

Le procédé le plus récent et certainement le plus prometteur est le système «Vinge»


développé en Espagne [Ruiz, 1986].
Habituellement en triturant les olives, on obtient 1 part d'huile, 2 parts de grignon et 3
parts de margine. Avec le système «Vinge», on obtient 1 part d'huile, 2 parts de grignon, 3
parts d'eau ainsi que différentes quantités de nouvelles huiles et un nouveau sous-produit
solide. Les pertes par fermentation sont évitées. Le jus aqueux subit une «pasteurisation», en
d'autres termes le traitement thermal limite l'installation des fermentations et le liquide est
stabilisé grâce à l'effet osmotique de la concentration.
Ce procédé engendre donc un résidu solide, l'eau, un produit totalement nouveau qui
est de l'huile ainsi que les produits de traitements du jus aqueux. La nouvelle huile, obtenue à
partir du jus concentré, absorbe l'arôme et a un goût légèrement sucré (réactions de
caramélisation dues aux températures élevées). Ces différents outputs permettraient de couvrir
les frais d'installation et évitent la production de produits de nature polluante. Toutefois, la
faisabilité économique de ce procédé reste à établir [Nefzaoui, 1989].

65
4.11 - La cryoconcentration

Cette technique, développée en Italie, consiste à placer les margines après un pré-
refroidissement dans des colonnes cryogéniques où la phase liquide du produit est rapidement
transformée en cristaux. Les parties «polluantes» sont alors séparées de l'eau cristallisée. Cette
eau sous forme de glace est pure.
Nous remarquons que le produit obtenu à la fin correspond bien aux normes légales
(CEE) d'anti-pollution et peut être réutilisé pour les besoins même de l'unité ou éliminé par les
voies habituelles.
Le concentré solide est récupéré pour servir à d'autres usages (aliment de bétail,
fertilisant, etc.).
Cette méthode, testée aussi bien à l'échelle expérimentale qu'industrielle, nécessite un
investissement relativement important et fait appel à une technologie avancée, présente un
certains nombre d'avantages :
?? utilise peu d'énergie, mais plus que la fermentation anaérobie,
?? compatible avec la production saisonnière, car son démarrage est rapide,
?? préserve pratiquement toutes les substances contenues dans les margines, en
particulier celles qui sont thermolabiles (substances aromatiques et polyphénols),
?? engendre une eau décontaminée et réutilisable à plusieurs fins surtout dans les zones
arides.
En ce qui concerne l'utilisation du concentré obtenu par ce procédé, il nous semble que
son usage dans l'alimentation animale nécessite des investigations plus poussées.
En conclusion, l'épuration des margines par la cryogénèse, implique encore une
meilleure maîtrise de la technologie pour définir la taille de l'unité qui pourrait assurer la
rentabilité optimale, ainsi que les recherches indispensables pour une utilisation optimale du
concentré obtenu [Nefzaoui, 1989].

Inconvénients
Les recherches ont montré que la réduction de la pollution par des procédés chimiques
est relativement limitée. En plus, le recours à des produits chimiques potentiellement polluant
dans le traitement n'est pas souhaité. La voie chimique ne peut être envisagée que comme
complément à un autre traitement (par exemple neutralisation) [Assainissement liquide de

66
Fès, 2000].

4.12 - Traitements biologiques : aérobiques et anaérobiques

Le traitement de résidus d'huilerie par voie biologique est testé en Espagne, Italie,
Portugal depuis les années 1980 et ce sur des quantités voisines de celles produites
annuellement au Maroc.
Les résultats obtenus montrent que les traitements aérobiques permettent d'obtenir des
rendements d'épuration de 60% contre 20% seulement pour les traitements anaérobiques.
L'acidité élevée des margines constitue en effet un facteur d'inhibition pour le développement
des bactéries anaérobiques.
Dans ce cas, une neutralisation préalable de l'effluent est nécessaire si l'on veut
augmenter les rendements d'épuration.
D'autre part les processus biologiques sont sensibles à de nombreux autres paramètres
qui peuvent expliquer les faibles rendements obtenus.
?? La salinité très élevée des margines, l'excès de sel étant toxique pour la biomasse.
?? La forte teneur des margines en polyphénols, importants inhibiteurs de l'activité
microbienne. (Le phénol est utilisé comme antiseptique en pharmacie!)
?? Le déséquilibre du rapport entre la charge organique (DBO5, DCO) et les éléments
nutritifs (N, P, K). Ces éléments de base sont bien présents dans l'effluent mais pas en
quantité suffisante pour produire une quantité de biomasse nécessaire à l'absorption
d'une charge pollutive aussi élevée que celle des margines (facteur limitant).
Dans ces conditions, l'option du traitement biologique des margines brutes n'apparaît
pas appropriée. La charge pollutive des margines est telle (DBO5 max = 100 g/l) qu'il n'est
pas tolérable de rejeter dans la nature un effluent dont la charge n'a été abattue que de 60%.
De meilleurs rendements d'épuration pourraient certainement être obtenus en
neutralisant l'effluent à la base et en le diluant avec un effluent domestique dans le but de
l'équilibrer (diminution de la salinité, dilution des phénols, meilleur rapport charges-éléments
limitants) [Assainissement liquide de Fès, 2000].
Le procédé qui a été essayé à l'échelle pilote nécessite plusieurs étapes pour un
rendement d'épuration suffisant. Les essais ont eu pour résultat un degré d'effîcacité de plus
de 90% pour l'élimination de la DCO et d'environ 80% pour les matières organiques totales en
utilisant la combinaison es procédés biologiques. Cependant, l'installation de ce procédé est
considérée comme onéreuse et est sans doute compliquéé à piloter.

67
Son fonctionnement doit être, par ailleurs, continu car les procédés de traitement par
boues activées sont conçus pour fonctionner en continu. Ce qui nécessiterait un stockage de
margines.

Reference: CEE Project (n. AIR3-CT94-1987) "Development of a biological integrated


process for purifying olive oil water recovering energy and producing alcohol"- BIOWARE
Project.

4.13 - Obtention des protéines unicellulaires

L'une des alternatives optimales pour la valorisation des eaux résiduelles des
industries agro-alimentaires riches en glucides fermentescibles (comme les margines par
exemple) est la production de protéines unicellulaires. Ce procédé a été d'abord développé en
Allemagne puis s'est vu largement diffusé après la deuxième guerre mondiale. Il utilise une
levure, Torulopsis utilis, capable d'assimiler un grand nombre de composés contenant de
l'azote et du carbone, pour leur croissance et leur multiplication. Cette levure transforme donc
des produits de faibles valeurs alimentaires en produits à hauts contenus en protéines et en
vitamines à haute valeur biologique succeptible d'être utilisés en alimentation animale ou
même humaine. De plus, ce procédé permet de réduire considérablement le pouvoir polluant
des margines, ce qui constitue l'objectif principal de l'opération. Dans le cas des margines, le
processus peut se faire en plusieurs étapes.
Ce procédé ne manque pas d'intérêt car il se traduit par :
?? Une diminution de la DBO de 60 à 70 %.
?? L'obtention de 13 kg de levure par m3 de margines.
?? Les cellules de levure absorbent le colorant brun des margines qui empêche l'épuration
parfaite des eaux polluées par cet effluent pour leur utilisation ultérieure dans
l'approvisionnement d'eau aux agglomérations. Donc ce processus facilite cette
épuration.
La faisabilité économique d'une telle alternative est encore peu sûre et ne peut donc
être envisagée qu'à long terme [Nefzaoui, 1989].

4.14 - Obtention de biogaz

La digestion anaérobie pour produire du biométhane est une technique bien établie et

68
largement étudiée depuis déjà un demi siècle. Ce processus présente l'avantage par rapport
aux procédés aérobies classiques, entre autres d'être moins consommateur en énergie et de
produire du méthane qui peut être utilisé pour l'obtention de l'énergie.
Le processus de digestion anaérobie implique la rupture de la substance organique par
des réactions biochimiques qui transforment les grandes molécules en petites molécules,
jusqu'à leur transformation en méthane et gaz carbonique.
Plusieurs prototypes de digesteurs ont été testés, le plus répandu et probablement le
plus efficient est celui basé sur le procédé de «contact». Ce genre d'équipement est constitué
principalement d'un digesteur et d'un séparateur des boues [Ranalli et al., 1992; Sorlini et al.,
1994; Daffonchio et al., 1997; Andreoni et al., 1998].
Ce procédé par «contact» a été testé dans plusieurs conditions, du stade expérimental
au stade unités pilotes, et utilisant des margines de 15 à 70 kg DCO/m3 ainsi que des
digesteurs de 3 à 70 m3 de capacité [Fiestas Ros de Ursinos et al., 1982]. L'efficacité de
l'épuration exprimée en % du DCO de 80 à 85% ont été obtenues. Selon Aveni [1984] au-
dessus de 70 kg DCO/m3 , on assiste à une instabilité du milieu. Cette dernière pourrait être
due à une inhibition inorganique (potassium) ou organique (polyphénols).
L'énergie du méthane peut être utilisée sous la forme thermique ou convertie en
énergie électrique.
Une (1) m3 de margine à 70 kg de DCO produit quelque 24,5 m3 de méthane
(rendement du DCO en méthane de 60 % ou 1 kg de DCO produit 0,35 m3 de méthane).
Ainsi, pour une huilerie équipée avec un système de trituration «continu», dont la
capacité de broyage est de 35 tonnes/jour, la production de margines est de l'ordre de 50
mètres cubes/jour; Fiestas Ros de Ursinos [1983] rapporte une production de 1368 mètres
cubes de biogaz/jour (soit 57 m3 /heure).
Si nous utilisons ce biogaz pour la production d'énergie électrique, en utilisant des
moteurs à combustion interne, nous pouvons obtenir 1,5 KWh et 50 litres d'eau à une
température de 80°C (découlant du refroidissement du moteur) par mètre cube de biogaz.
Ceci représente une production de 85,5 KWh et 2850 litres d'eau à 80°C par heure
[Fiestas Ros de Ursinos et al., 1983]. La comparaison de cette production par rapport aux
besoins d'une telle huilerie, nous permet de constater que l'épuration anaérobie des margines
permet de parvenir à l'autonomie énergétique, voire à un léger excédent [Nefzaoui, 1989].

69
4.15 - Le compostage

Le compost s'obtient principalement par dégradation aérobie-anaérobie de la substance


organique des résidus solides (margines-résidus agricoles).
Afin que ce processus se réalise, il faut plonger les résidus agricoles dans des margines
dont le contenu en substances organiques et minérales est approprié pour mener à bien le
processus d'obtention du compost (éléments nutritifs pour les microorganismes et
enrichissement du produit final après évaporation naturelle).
C'est ainsi que dans certaines régions de l'Espagne (La Mancha par exemple), les
margines sont traditionnellement stockées dans des bassins d'évaporation et on y ajoute
d'habitude d'autres résidus agricoles (bois de taille par exemple) pour les absorber. On
retourne le résidu dégradé avec une pelleteuse et on l'utilise directement comme fertilisant. Le
compost produit à partir des margines est totalement libre des microorganismes pathogènes et
plus riches en phosphore et en potassium que le compost obtenu à partir des résidus solides
urbains [Fiestas Ros de Ursinos, 1983; Ranalli et al., 1998; 2000].
L'apport de compost peut s'effectuer en fonction d'un calendrier agricole traditionnel;
dans cette solution les éléments fertilisants sont mieux intégrés dans le complexe humique et
sont mis progressivement à la disposition de la plante par la biodégradation de la matière
organique; de ce fait ils sont moins susceptibles de migrer en grosse quantité vers la nappe.
Les opérations de compostage se déroulent en trois phases :
?? la préparation du support carboné: le support carboné (paille par exemple) est disposé
en vrac dans une cuve ou un bassin étanche,
?? la macération: la margine est épandue sur le support carboné et l'imprègne durant 24
heures,
?? le mélange est mis sur une aire de compostage et un andain est formé après ressuyage.

Le facteur limitant la rapidité du compostage paraît être l'humidité; la chaleur dégagée


provoque un dessèchement du compost et un ralentissement du processus; l'humidification par
les pluies ou par un arrosage assure une reprise et une remontée des températures.
La paille constitue un support carboné de choix pour cette opération; le marc de raisin
ne constitue pas un bon absorbant.
Le prix du traitement des margines par compostage dépend de la quantité de substrat
carboné employé et donc de la capacité d'absorption de ce produit.

70
Cette capacité d'absorption est variable et dépend, dans une première phase, du temps
de contact ou de macération margine-substrat; au terme d'un jour, généralement, elle atteint un
maximum.
Expérimentalement, une tonne de paille, à 5% d'humidité, absorbe trois fois son poids,
soit environ 3 m3 de margines.
Un marc de raisin, en raison de son humidité initiale plus forte (40 ou 50%, absorbe
beaucoup moins, environ une à deux fois son poids, soit 1 à 2 m3 pour 1 tonne de marc).
Le traitement des margines par leur absorption sur un substrat carboné et le
compostage de l'ensemble, peut constituer une solution valable sur le plan technique et
économique à condition toutefois d'avoir un sub strat très absorbant et peu coûteux à l'achat
[Cadillon, Lacassin, 2002] .

4.16 - Valorisation agricole

La valorisation agricole de certains effluents industriels ou des boues d'épuration est


une technique très connue et largement répandue de par le monde. L'idée d'une telle
valorisation est à priori séduisante, les margines constituant un produit naturel riche en
matière organique et en éléments fertilisants (N, P, K) accompagnés de quelques micro-
éléments (Mg, Ca, Na, Fe).
La valorisation agricole (engrais, complément alimentaire pour bétail) n'a par contre
d'intérêt que si elle est réalisée sur produit de base riche, donc préalablement concentré. En
conséquence, elle ne peut pas s'appliquer à des margines brutes mais peut constituer une
alternative au traitement des concentrats. Quand on sait qu'un à deux kilogrammes d'olives
pressées correspondent à la pollution rejetée par une personne, il est facile d'imaginer l'impact
que peut avoir l'activité des moulins sur la détérioration de la qualité de l’environnement. Or
ces effluents présentent les caractéristiques d'un bon fertilisant et leur valorisation en
agriculture constitue une excellente solution d'épuration et de valorisation.

Utilisation des margines comme fertilisants

De par leurs teneurs élevées en minéraux, les margines peuvent être utilisées comme
fertilisant. Elles apportent, selon Fiestas Ros de Ursinos [1986], 3,5 à 11 kg de K2 0, 0,6 à 2 kg
de P2 O5 et 0,15 à 0,5 kg de MgO par mètre cube.
L'utilisation des margines comme fertilisant n'est pas sans inconvénients.

71
Les avantages:
?? Richesse en potassium;
?? Quantités moindre d'azote, phosphore et magnésium;
?? Le contenu organique améliore le développement des microorganismes du sol, ce qui
se traduit par une amélioration de ses caractéristiques physiques et chimiques.

Les inconvénients:
?? Salinité élevée;
?? Acidité élevée. Ceci risque de poser un problème dans les sols neutres ou acides.
Cependant, les acides organiques, responsables de cette acidité, sont oxydés en gaz
carbonique assez rapidement dans le sol. Ce dernier réagit avec les sels pour produire
des carbonates neutres. Par conséquent, l'effet négatif du faible pH pourrait être
rapidement compensé;
?? Polyphénols: plusieurs de ces molécules organiques ont des effets phytotoxiques. Les
margines se comportent comme des herbicides vis-à-vis des plantes vertes.

Des essais menés depuis trois décennies sur l'utilisation des margines comme
fertilisant ont donné des résultats assez controversés. Les résultats négatifs sont dus, selon
l'avis de Fiestas Rios de Ursinos [1986], à des problèmes de doses et d'époque d'irrigation.
Les essais réalisés [i.e. Morisot, 1979; Potenz et al., 1980; Pérez et al., 1986], nous permettent
de fixer certaines précautions, à savoir:
?? Les doses ne doivent dépasser 100 m3 /ha/an (système continu) et 30 m3 /ha/an
(système classique).
?? Les margines doivent toujours être utilisées avant les semailles ou pendant les
périodes de repos des cultures arboricoles. La période écoulée entre l'irrigation et les
semailles ne doit pas être inférieure à 1 mois. Si l'addition est faite pendant les
périodes végétatives, celle-ci doit être faite lentement pour éviter l'action négative
éventuelle du changement brusque de la pression osmotique.
?? Pour les plantations arboricoles, arroser toujours entre les lignes.
?? L'irrigation doit toujours être effectuée par étape (en petites doses).
?? Ne jamais l'utiliser en période de végétation.

Toutefois, à notre avis, il serait nécessaire de suivre l'utilisation des margines pendant

72
une longue période et de voir leur effet sur la nature physico-chimique du sol et la
contamination éventuelle de la nappe phréatique [Nefzaoui, 1989].

Les différentes formes de valorisation agricole


De part leur qualification, les margines sont des effluents très riches en
éléments fe rtilisants.

Tableau 18 - Apports moyens en éléments fertilisants sur la base d'un épandage de 100 m3 /ha/an.

PARAMÈTRES UNITÉS KG/HA APPORT PAR HA


Matière organique MO 400 à 1800
Azote total de N 50 à 200
Phosphore de P2 O5 65 à 200
Potasse De K2 O 350 à1 100
Magnésie De MgO 15à150
Calcium De CaO 15à100

La totalité de l'azote se trouve sous forme organique, l'azote minéral (nitrique et


ammoniacal) n'est généralement présent qu'à l'état de traces. L'azote organique, le potasse, le
phosphore sont retenus dans les dix premiers centimètres des sols ayant un bon pouvoir
absorbant. La fourniture d'azote nitrique par les margines se fait progressivement par
minéralisation lente. L'apport d'eau est négligeable, puisqu'il correspond à une irrigation de 10
mm maximum.
Par rapport à une fertilisation classique sur oliviers, un apport de 100 m3 /ha de
margines
correspond à une fertilisation
?? normale en magnésie,
?? élevée en phosphore,
?? très élevée en potasse,
?? variable en azote mais généralement très élevée.

Ces enrichissements justifient l'intérêt de la valorisation agricole des margines qui


peut correspondre soit à une fumure de fond, soit à une fumure d'entretien et qui peut
s'effectuer:
?? par épandage sur le sol soit directement, soit après stockage,
?? par compostage avec un support carboné et épandage du compost sur le champ
[Cadillon, Lacassin, 2002].

73
La valorisation agronomique par épandage direct ou après stockage

Les différentes formes d'épandage


L'épandage sur le sol, doit être considéré comme une fertilisation calée essentiellement
sur le paramètre "potasse" et ne peut donc excéder 100 m3 /ha/an.

Cette première solution présente l'avantage d'un prix de revient relativement faible;
cependant l'azote apporté durant les mois de décembre-janvier n'est guère utile pour la plante;
il risque d'être lessivé en bonne partie par les pluies avant de pouvoir être utilisé au printemps;
en conséquence, il peut être nuisible au niveau de la qualité des eaux de la nappe, si les
conditions du milieu naturel ne sont pas favorables.
Le stockage des margines permet à l'agriculteur de pratiquer l'épandage en février,
période où se pratique une fertilisation classique.
Il n'altère pas la qualité fertilisante de la margine, surtout pour l'azote, et les
phénomènes de biodégradation qui se déroulent pendant les quelques mois de stockage
permettent un bon abattement de la charge organique; cependant les teneurs résiduelles restent
encore élevées, ce qui peut constituer un élément favorable pour l'enrichissement organique
du sol.
Les phéno mènes de sédimentation sont très forts; cela nécessite le fonctionnement
d'une ou plusieurs pompes de re-circulation (selon la taille et la forme du bassin).
Le dimensionnement d'un bassin de stockage de margines dépend de nombreux
facteurs:
?? la production du moulin,
?? le mode de traitement des olives,
?? la durée de la campagne,
?? la durée de stockage,
?? la pluviométrie.

Les recommandations relatives à l'épandage


Les recommandations plus spécifiques pour valoriser les margines par épandage
concernent:
?? la protectio n des eaux souterraines et superficielles,
?? l'étude du sol,

74
?? les variations de la qualité des margines,
?? les précautions à prendre vis-à-vis des cultures,
?? le travail du sol,
?? les conditions climatiques.

La protection des eaux souterraines et superficielles


La contrainte majeure est celle qu'impose la protection des eaux souterraines; il faut
éviter l'épandage ou la réalisation du compostage dans des secteurs où des aquifères très
vulnérables sont utilisés pour l'alimentation en eau potable.
De même, il est prudent de les tenir éloignés des cours d'eau et étendues d'eau.

L'étude du sol
Le sol est un élément essentiel en raison de la capacité de rétention en eau et de sa
capacité de stockage des éléments minéraux.
Il convient d'éviter des épandages directs de margines sur des sols à texture très
grossière: sols sableux, sols caillouteux, où les pluies risquent d'entraîner trop facilement
l'azote en profondeur; dans ces conditions il vaut mieux épandre un compost produit à partir
des margines et d'un support carboné.
Par contre cet épandage peut s'effectuer sur des sols peu profonds (20-30 cm) à texture
plus fine, capables de mieux stocker l'eau et les éléments fertilisants.
Le drainage interne et externe du sol doit être pris en compte; les sols hydromorphes
dans les points bas de la topographie ou liés à la présence de mouillères, ne peuvent recevoir
un épandage de margines.
Il apparaît aussi intéressant d'avoir des indications précises sur la fertilité originelle du
sol: azote, phosphore, potassium, matière orga nique, et sa possibilité de stockage des éléments
minéraux: capacité totale d'échange, état du complexe adsorbant et taux de saturation.
Des indications sur la fertilité originelle du sol liées à celles obtenues par l'analyse des
margines permettent d'appréhender et de corriger par l'emploi de fertilisants complémentaires
des déséquilibres minéraux.
Les margines ont des pH acides inférieurs à 5; elles devraient être neutralisées avec de
la chaux si le terrain d'épandage est formé par des sols très acides.

75
Les variations de la qualité des margines
En raison des variations de composition de la margine d'une année sur l'autre, il est
nécessaire de faire analyser un échantillon moyen prélevé au cours d'une journée afin de
connaître les principaux paramètres suivants: azote total, potasse, phosphore, pH et
conductivité.

Les cultures
Vis-à-vis des cultures, l'épandage des margines doit être considéré comme une
fertilisation minérale intense qu'il convient de raisonner en fonction des pratiques et des
risques. Il est possible de distinguer l'emploi des margines comme fumure de fond et comme
fumure d'entretien [Cadillon, Lacassin, 2002].

Fumure de fond
L'analyse de sol permet de décider de la nécessité ou non de faire une fumure de fond.
L'apport de margines doit être considéré comme une fumure de fond potassique associée
éventuellement à des apports de matière organique et de phosphore.
Pour une fumure potassique de 500 à1 000 unités/ha, il est possible d'apporter 100 à
200 m3 par hectare de margines.

Fumure d'entretien
Le tableau suivant présente en fonction de quelques cultures, les besoins annuels, les
apports par les margines, les compléments à apporter.

Tableau 19 - Fumure d’entretien en unités fertilisantes/hectare/an


Besoins annuels de la Apport par les Compléments à
Éléments fertilisants
culture margines apporter
Oliviers
Sec Irrigué Apport de 60 m3 /ha Apport complémentaire
d'azote à la floraison
Azote 100 150 30 – 60
et au
Phosphore 60 80 40 – 120 grossissement
Potasse 150 200 200 – 600
Magnésie 40 40 10 - 30
Vigne
Apport de 50 m3 /ha
Azote 40 25 – 30 Pas d’apport
Phosphore 40 30 – 100 complémentaire
Potasse 120 175 – 50
Magnésie 40 10 - 20

76
Généralement les margines sont utilisées au fur et à mesure de leur production, donc
durant les mois de novembre à janvier période pendant laquelle la végétation est en repos
hivernal. Cependant, il est bon de rappeler qu’il faut absolument proscrire l’épandage des
margines sur des cultures en pleine végétation et d’éviter à tout prix que l’effluent ne mouille
des feuillages (feuilles d'olivier par exemple).

1
L'apport annuel doit tenir compte de l'enrichissement du sol en potasse et peut limiter cette opération dans le cas de margines riches en cet
élément à deux ou trois ans consécutifs sur le même terrain à une période sans apport équivalent. Une analyse doit être mise à la disposition
des utilisateurs.

Le travail du sol
L'épandage des margines doit être suivi très rapidement de leur enfouissement par
labour. Cette technique culturale permet:
- essentiellement de lier intimement le complexe argilo- humique du sol avec les produits
épandus et ainsi d'éviter au mieux leur entraînement par les eaux de ruissellement et de
percolation,
- d'éviter d'éventuelles nuisances extérieures: visuelles et/ou olfactives.

Les conditions climatiques


Il convient d'éviter d'épandre les margines lors des périodes de pluie et de gel.

Le prix de l'épandage
Le prix de l'épandage est très variable suivant le degré d'amortissement du matériel
employé, les distances à parcourir...:
Durant les campagnes d'épandage organisées en 1985-1986 au niveau du Mas de la
Dame, le prix de l'épandage direct variait entre 26 F (1985-1986) et 20 F/m3 (1986-1987).
De façon générale, il ressort que:
?? sur de faibles distances inférieures à 5 km (aller et retour), une tonne à lisier attelée
derrière un tracteur représente la solution d'épandage la plus économique,
?? pour des distances supérieures à 5 km, la solution de livraison par camion,
éventuellement stockage puis épandage par tonne correspond au prix de revient le plus
économique.

Le coût d'une fertilisation classique est équivalent à celui d'une fertilisation par margine

77
incluant le stockage (1600 F/ha) [ Cadillon, Lacassin, 2002].

4.17 - Utilisation des margines en génie civil

Les principales investigations, pour ne pas dire les seules dans ce domaine, ont été
effectuées en Tunisie [Friâa et al.,1986].
Les méthodes d'épuration des margines sont certainement coûteuses et nécessitent un
investissement assez important au départ. L'alternative proposée par les chercheurs de l'École
Nationale des Ingénieurs de Tunis remédie partiellement à ce problème, il s'agit en
l'occurence de stabiliser les pistes agricoles ou de fabriquer des briques en remplacement du
ciment et de la chaux.
En effet, le traitement des sols avec les margines diminue leur perméabilité et
augmente leur caractéristiques physiques et chimiques surtout après traitement à la chaleur.
Les essais effectués ont montré, moyennant des équipements très simples, qu'il est
facile de confectionner des pistes agricoles. Les tests de stabilité effectués sur plusieurs sites
du pays avec différents types de sol sont concluants.
La fabrication des briques non cuites en substitution aux briques cuites classiques a été
essayée en utilisant différents types de liants (ciment, asphalte, paille, margines). En tenant
compte du rapport qualité/prix du produit obtenu, les margines constituent le meilleur produit.
En fait, les charges dans ce cas sont représentées par le coût de transport des margines
[Nefzaoui, 1989].

4.18 - Vernis écologiques tirées des margines des pressoirs

Les composants qui rendent toxiques les margines des pressoirs sont représentés par
les phénols. En effet, ces composés sont peu biodégradables, vu qu'ils ont une activité
antimicrobienne soit dans les installations de dépuration, soit dans le terrain. Pour augmenter
la biodégradabilité de ce sous-produit, on a étudié une nouvelle technologie innovante,
capable d'enlever les polyphénols des margines des pressoirs et de les utiliser à nouveau
comme matière première dans la production d'imprégnants et de vernis écologiques “à l'eau”.
Ces vernis sont très intéressants, parce qu'ils représentent un produit naturel très
demandé par l'industrie du bâtiment biologique. Comme on sait, les vernis synthétiques
doivent être appliqués après dilution avec des solvants organiques; ces produits sont nuisibles
pour la santé humaine, parce qu'ils polluent les milieux domestiques, où ils se libèrent

78
lentement. En effet, les solvants orga niques, peuvent contenir les hydrocarbures aromatiques,
butylènglycols et butyliendiglycols, outre à certains co-solvants, tels que les amines,
l'ammoniac, les résines acryliques, les carbamates, les conservants à base de formaldéhyde,
etc.
Beaucoup de vernis à l'eau conventionnels ne sont pas complètement inoffensifs pour
la santé et l’environnement. En effet, même si les solvants volatiles et dangereux ont été
substitués par l’eau, ils présentent encore 15% de solvants organiques et d'autres substances
dangereuses mentionnées ci-dessus. Pour chercher de réduire les dégâts pour la santé
provoqués par les produits synthétiques, actuellement on préfère des matières premières
naturelles employées pour la production d'imprégnants transpirant, bouche-pores, vernis et
laques de finissage. Parmi ces produits, il y a l’acide borique, les résines de conifères, l’huile
de lin cuit sans dessiccatifs à base de plomb, le baume d'agrumes, la cire, etc.
Les vernis obtenus par les polyphénols des margines des pressoirs représentent une
nouveauté intéressante, soit parce qu'ils sont complètement inoffensifs pour la santé de
l'homme, soit pour la possibilité de tirer de la valeur ajoutée par un sous-produit si
désagréable pour les raisons mentionnées ci-dessus.
Les vernis, produits par les margines des pressoirs provenant de la mouture d'olives
cultivées selon le Règlement de la CE 2078/92, peuvent être commercialisés aussi comme
biologiques, n'ayant pas d'éventuelles traces de dimétoate, qui normalement est employé pour
combattre la mouche de l'olivier.
Les vernis et les imprégnants provénant des margines des pressoirs sont constitués par
un pool de composés phénoliques qui, après l'extraction de la matrice aqueuse, peuvent être
polymérisés par voie chimique ou enzymatique. Les vernis “à l'eau” produits par les margines
des pressoirs peuvent prendre une tonalité de couleur variable du rouge au marron foncé et
sont indiqués pour peindre les bois des milieux domestiques, comme par exemple les
meubles, mais aussi les autres matériels situés dans les milieux extérieurs.
Les vernis écologiques provénants des margines des pressoirs ont une odeur agréable,
sont très stables dans le temps et peuvent être appliqués par le pinceau, mais aussi au pistolet
ou par immersion et, enfin, ils sont utiles aussi pour traiter les bois avec les vers [Ciafardini,
1999].

79
4.19 - Absorption sur matrice solide des eaux de végétation effluentes des pressoirs
huiliers

Le principe du traitement consiste en l’absorption des eaux de végétation sur une


matrice inorganique, hautement porose et finement répartie, capable de former, avec les eaux
de végétation qu'elle a absorbé, un mélange solide à utiliser comme fertilisant ou amendement
pour l'usage agricole.
Cette matrice inorganique est la ponce, un silicate naturel complexe à l'origine
volcanique constitué principalement par la silice, qui est caractérisée par la remarquable
porosité et un développement superficiel élevé, et qui a aussi la qualité d'être un produit
naturel, facilement trouvable et au coût limité. En outre, sa nature légèrement basique a l’effet
avantageux de neutraliser l’activité faiblement acide des eaux de végétation. En l'espèce, outre
à 50–70% de poids en silice (SiO2), la ponce contient, dissous dans le réseau irrégulier formé
par les chaînes sillossaniques, d'autres oxydes métalliques, principalement oxydes
d'aluminium, titane, fer, manganèse, sodium et potassium. Dans l’usage industriel, la ponce
est classifiée “blanche”, à la densite apparente moindre et à la couleur claire, et “noire” ou
“lapilli” plus sombre et dense, avec des capacités absorbantes moins prononcées, et au coût
inférieur.
La pierre ponce à la forme finement sectionnée peut être imprégnée des eaux de
végétation, avec ou sans l'éloignement contémporain de l’eau qu'elles contiennent, étant ainsi
un support inorganique naturel pour un matériel soit organique soit inorganique, à l'origine
végétale, avec des propriétés fertilisantes, où les polyphénols et d'autres éventuels composés
biotoxiques, sous forme absorbée, ont une mobilité dans le terrain et, donc, un impact
environnemental extrèmement réduit. La porosité du matériel, riche en substance organique et
en sels, a la capacité d'améliorer les caractéristiques structurelles du terrain où il est épandu.
Le processus d'absorption des eaux de végétation sur le support poreux peut être
amené par deux méthodes différentes:
?? par imbibition des eaux de végétation sur un lit de ponce par gravité, sans éloigner
l’eau, à température et pression normales (ambiante);
?? par imbibition, avec la contémporaine évaporation de l’eau, dans un appareillage
d'évaporation à pression réduite [Capasso et al., 1999].

4.20 - Matériels hétéroclites polymériques basées sur des composants naturels


Des recherches et des développements récents ont amené à un nouveau composé

80
formé par des composants de biomasse, qui peut être façonné/traité comme un matériel
thermoplastique pour des produits techniques finals. Ce composé s'appelle Arboform®. Ce
matériel est le mélange résultant de fibres naturelles, lignine et additifs naturels. On peut le
produire en utilisant de différents types de lignines par des processus et sources (plus de 10
types), fibres naturelles (lin, chanvre, agave, bois) et additifs naturels (substances
plastifiantes, pigments colorants, agents aromatique, de transformation, etc.). La couleur
normale des «pellets» et des pièces matricés va du marron clair au marron sombre. On a
preparé et testé de différents types de formules pour de divers projets et champs d'application.
Le coût d'Arboform® est comparable à celui des plastiques employées en ingénierie, il est
utile pour construire des produits pour l'ingégnerie de haute qualité, de toute façon il est formé
par des ressources renouvelables. Les bénéfices environnementaux de l'Arboform® sont basés
sur le cycle fermé de CO2 de substances organiques et sa dégradabilité est pareille à celle du
bois. Les additifs, comme les couleurs et les plastifiants utilisés découlent de ressources
naturelles. La technologie rélative aménerait à la production complète du matériel sur place,
inclus tous les passages, des matières premières agricoles, si pretraitées d’une façon adéquate
et avec la méthode d'extraction de l' Aquasolv®-process. De toute façon, si on utilise le
lignines Aquasolv ou d'autres, le matériel est comme le bois et “biodégradable” au sens de la
législation et, de toute façon il peut être composté si il est granulé.
Les possibilités et les applications potentielles intéressent une large gamme de
produits en plastique, en bois, outre à l'emploi en ingénierie. L’Arboform® rend le bois
façonnable pour l'industrie de la plastique, parce qu'il est façonnable comme un matériel
thermoplastique qui montre des properties semblables à celles du bois.
De plus, les produits tirés de l'Arboform® ne sont pas seulement non-polluants, mais
ils représentent un aspect innovant pour le traitement futur des déchets.
En se réferant à la quantité de la lignine produite pendant un an (ligno-cellulose) par la
nature et l'énergie solaire, de nouvelles voies peuvent être ouvertes, utilisant ces produits de
sources renouvelables. Même l'indépendance du marché du pétrol brut sera un avantage dans
le future et il pourrait être un aspect innovant pour l'industrie de la plastique conventionelle,
parce que la biomasse et ses résidus sont continuellement produits de l'agriculture, de la
sylviculture et de l'industrie alimentaire [Jedicke et al., 2001].

4.21 - Écoulement des eaux de végétation dans le réseau d'égouts

Ils représentent l’alternative d'écoulement des sous-produits de l’industrie oléicole

81
plus simple et moins onéreuse à gérer pour les pressoirs huiliers. Mais il faut rappeler que, si
d’une part, cette voie d'écoulement ne cause aucun coût aux industries oléicoles, de l'autre elle
détermine une surcharge excessive pour les installations de traitement des eaux usées urbaines
et industrielles, en rélation à la remarquable quantité des margines produites en l'espace de
peu de temps.
De plus, l’excessive surcharge détermine des difficultés de traitement des margines et
peut entraîner une dépuration insuffisante des mêmes et, donc, un risque de pollution, outre à
des augmentations des coûts causées par les augmentations de consommations énergétiques,
de réagents et de main-d'œuvre. Il faut se préoccuper surtout du risque de pollution qui, à long
terme, peut causer des conséquences au niveau économique et social.

82
Tableau 20 – Resumé des possibilités différentes sur le futur des résidus de l’huile d’olive.
Traitements Avantages Inconvénients Coûts Références
1. Produits de la taille
1. Feuilles et rameaux sont bien ingérés. 1. La digestibilité est faible, 40% pour le
2. Valeur fourragère de 0,5 UF par kg de produit vert et diminue fortement (24%)
matière sèche (MS). après séchage ou ensilage (17%).
2. Faible utilisation digestive des matières bas Nefzaoui, 1983 ; Alibès
1.1 - Alimentation animale
azotées. ? et Berge, 1983
3. Faible densité du produit (30 kg/m3 ),
coûts de chargement, de transport et de
déchargement sont élevés.
1. Augmentation des charges à la production. bas
1.2 -Combustible Coût minime. 2. Valeur calorifique modeste (3600
Kcal/kg).
?
2. Grignons
1. Digestibilité élevée des matières grasses 1. Digestibilité de la MO faible (de 20 à
(60 à 80%) 40%).
2. La digestibilié de la cellulose brute ne
dépasse 40%.
3. Très hautement lignocellulosique, les Nefzaoui et Ben Dhia,
grignons ont une dégradabilité dans le 1978; Nefzaoui et
rumen très lente. Abdouli , 1981; Nefzaoui
4. La dégradabilité des matières azotées est et al. 1983; Nefzaoui,
aussi très faible et explicable par le fait bas 1983; Nefazoui et
2.1 - Alimentation animale que 70 à 80% de l’azote est lié à la Vanbelle, 1983; Nefzaoui
fraction lignocellulosique entraînant une
? et Vanbelle, 1984;
faible solubilité de l’azote. Nefzaoui, 1985; Nefzaoui
5. La valeur énérgetique des grignons est et al. 1985; Nefzaoui et
faible. Elle varie de 0,32 à 0,49 unités Vanbelle, 1986;
fourragères «lait» (UFL) et de 0,21 à Nefzaoui, 1987
0,35 unités fourragères «viande» (UFV).
6. L’amélioration de la digestibilité des
grignons est possible par le traitements
aux alcalis.
1. Valeur calorifique moyenne (2950
Kcal/kg). 1. Émission de fumées. bas
2.2 - Combustible 2. La coque qui représent 60% du total a un Nefzaoui, 1983
pouvoir calorique relativement élevé
2. Émission d'odeurs. ?
(4000 Kcal/kg).

83
Traitements Avantages Inconvénients Coûts Références
1. La coque peut être utilisée comme 1. Prix de la coque (coût de la séparation,
matière première pour la fabrication de utilisation concurrentielle comme
furfural. La coque separée des grignons a combustible, ...). élevés
2.3 - Fabrication du furfural Martinez, 1986
un contenu en pentosanes de 36% qui ¦ ¦
représente 15% de furfural de la matière
première humide.
1. Aspects hygièniques. moyens
2.4 - Utilisation des grignons Matériaux isolants pour l'industrie de
2. Substances biodégradables.
en génie civil bâtiment
3. Substances inflammables.
?
3. Margines
1. Absence de technologie, une fois les 1. Nécessite une surface importante. Vu les
bassins aménagés, le processus se fait bilans d’évaporation existants et les
naturellement. rendemments escomptés, requise une
2. Climat de la région de Fès favorable à un surface d’environ 1 m2 par m3 de
traitement par évaporation. Les margine traitée sur un cycle annuel.
précipitations annuelles moyennes sont 2. Période oléicole durant l’hiver, saison
de 500 mm environ, alors que pendant laquelle le bilan d’évaporation 1. Élevés pour l'éventuel
l’évaporation annuelle est de 1500 mm. est nul voire légérement négatif. Le transport des
Sur l’année l’évaporation moyenne est traitement prendra donc beaucoup de margines;
donc de 1000 mm. temps, l’évaporation se faisant au 2. Bas pour la gestion de
3. Coût limité, normalement une printemps et surtout en été. De plus on l’installation;
installation en service ne demande aucun ne peut pas réduire le volume des bassins 3. élevés pour
travail à l’exception d’un peu de de stockage en comptant sur une l'immobilisation de
maintenance. Dans une station de évaporation au fur et à mesure de vastes aires; Assainissement liquide
3.1 - Évaporation naturelle 4. aggravation des
traitement par évaporation libre, les coûts l’acheminement des margines. de Fès, 2000
se limitent presque exclusivement à ceux 3. Vu la composition de l’effluent, risque qualités
de l’infrastructure de collecte-transport de formation d’une croûte à la surface environnementales
qui, eux, peuvent toutefois être élevés. des bassins limitant l’évaporation. Il fait (eaux de percolation,
donc mettre en place un système odeurs, etc.).
permettant de l’éliminer et de brasser le
substrat. moyen-bas
4. Développement d’odeurs liées aux ??
margines elles-mêmes et éventuellement
à un debut de fermentation.
5. Après traitements, il subsiste une
quantité non négligeable de concentrat
qu’il faut éliminer d’une maniére ou
d’une autre.

84
Traitements Avantages Inconvénients Coûts Références
1. Grande surface d'évaporation concentrée 1. Nécessite un investissement de base
dans un espace de panneaux très réduit. important pour l'aménagement des
2. Suppression de la contrainte surface- bassins, l'installation
profondeur des bassins qui régit des panneaux évaporants et les systèmes
l'évaporation libre. de circulation de l'effluent.
3. Forte diminution de l'emprise de la 2. Nécessite une alimentation du site de
station de traitement liée à la possibilité traitement en électricité.
d'évaporer sur 3. Contraire ment à l'évaporation libre,
une surface réduite et celle de réaliser recours à un procédé technologique. 1. Élevés pour l'éventuel
des bassins plus profonds. Même si ce dernier transport des
4. Optimisation des paramètres de est simple, il nécessite un minimum de margines;
l'évaporation par la structure des surveillance, de maintenance et engendre 2. bas pour la gestion de
panneaux et leur orientation. des frais d'exploitation. l’installation;
5. Réduction du risque de formation d'une 4. Après traitement, il subsiste une quantité 3. élevés pour
croûte étanche limitant l'évaporation, le non négligeable de concentrat qu'il faut l'immobilisation de
système d'aspersion brassant éliminer d'une manière ou d'une autre. vastes aires;
régulièrement l'effluent. 5. Par evaporation forcée, il est possible de 4. élevée demande Assainissement liquide
3.2 - Évaporation forcée 6. Possibilités d'évaporer en toutes saisons. concentrer l’effluent jusqu’à une teneur énergétique; de Fès, 2000
7. Limitation du développement de en matière sèche de 60% environ. Au 5. aggravation des
mauvaises odeurs vu le haut niveau delà, il n'est plus pompable, l’aspersion qualités
d'oxygène transféré pendant des panneaux devient impossible; environnementales
l'evaporation. 6. difficulté de gestion des résidus (eaux de percolation,
8. Fonctionnement simple et automatique concentrés. odeurs, etc.).
ne nécessitant pas de personnel qualifié.
9. Coûts opératoires limités. moyen-élevés
10. Considérant une teneur moyenne en
matière sèche de 170 kg MS/m3 au

départ, le traitement par évaporation
forcée permet donc de réduire les
volumes à traiter de 70 à 75%. Ce
rendement peut encore être augmenté en
desséchant le concentrat liquide obtenu
par évaporation forcée (évaporation
naturelle dans les bassins de stockage ou
lit de séchage).
1. Processus basé sur l’application de 1. dispositif pénalisant du point de vue de moyens Assainissement liquide
3.3 - Séparation par gravité principes physiques. la consommation énergétique pour
2. Absence de réagents arriver au résultat qui est le concentrat.
? de Fès, 2000

85
Traitements Avantages Inconvénients Coûts Références
Constitue une des principales alternatives à élevés
Technique coûteuse, complexe et Assainissement liquide
3.4 - Incinération l'élimination des concentrats obtenus par un
traitement primaire.
extrêmement gourmande en énergie. ¦ ¦ de Fès, 2000
1. Processus basé sur l’application de Elle s'applique aux effluents chargés
principes physiques. essentiellement en particules fines et en moyens Assainissement liquide
3.5 - Filtration 2. Absence de réagents. matières en suspension, ce qui n'est pas le
cas des margines. Elle n'est donc pas
? de Fès, 2000
applicable.
1. L’eau obtenue est de qualité physico- 1. Ce mode de régéneration des eaux 1. Élevés pour l'éventuel
chimique acceptable et peut être rejetée nécessite de grandes surfaces car les transport des
dans le milieu naturel. bassins de rétention doivent avoir une margines;
faible profondeur. 2. bas pour la gestion de
2. Pollution de l'environnement en raison l’installation;
des problèmes de manque d'esthétique et 3. élevés pour
de mauvaises odeurs que présentent les l'immobilisation de
bassins d 'évaporation. vastes aires;
4. aggravation des Benyahia, Zein, 2003;
3.6 - Lagunage
qualités Nefzaoui, 1989
environnementales
(eaux de percolation,
odeurs, etc.).

moyen-bas
??
1. L'addition de l'extrait des margines 1. La méthode est pénalisée à la base par la
protège de l'oxydation l'huile de manière consommation en énergie que sa mise en
plus efficace que l'addition du BHA. oeuvre demande (45 kcal par litre d'eau
2. Le coût de production de ces extraits de porté à ébullition).
margine est inférieur à celui des 2. Limites du système tant au niveau de la Fedeli et Camurati, 1981;
antioxydants de synthèse. sophistication du matériel que des élevés Nefzaoui, 1989;
3.7 - Distillation
3. Utilisation de substances naturelles problèmes d'exploitation ¦¦¦ Assainissement liquide
propres d'un aliment millénaire. de Fès, 2000
4. La fraction de margine dépourvue de ces
composants phénoliques et aromatiques
peut être utilisée pour la production de
biomasses.
La méthode est pénalisée à la base par la élevés
3.8 - La concentration La faisabilité économique de ce procédé Ruiz, 1986; Nefzaoui,
consommation en énergie que sa mise en
thermique reste à établir
oeuvre demande.
¦¦¦ 1989

86
Traitements Avantages Inconvénients Coûts Références
1. Le produit obtenu correspond bien aux 1. Nécessite un investissement relativement
normes légales (CE) d'anti-pollution et important et fait appel à une technologie
peut être réutilisé pour les besoins même avancée.
de l'unité ou éliminé par les voies 2. La réduction de la pollution par des
habituelles. Le concentré solide est procédés chimiques est relativement
récupéré pour servir à d'autres usages limitée. En plus, le recours à des produits
(aliment de bétail, fertilisant, etc.), utilise chimiques potentiellement polluants dans
peu d'énergie, mais plus que la le traitement n'est pas souhaité. La voie
fermentation anaérobie; chimique ne peut être envisagée que
élevés Assainissement liquide
2. compatible avec la production comme complément à un autre traitement
3.9 - La cryoconcentration de Fès, 2000 ; Nefzaoui,
saisonnière, car son démarrage est (par exemple: neutralisation). ¦¦¦ 1989
rapide;
3. préserve pratiquement toutes les
substances contenues dans les margines,
en particulier celles qui sont
thermolabiles (substances aromatiques et
polyphénols);
4. engendre une eau décontaminée et
réutilisable à plusieurs fins surtout dans
les zones arides.
1. Diminution de la DBO de 60 à 70%. 1. La faisabilité économique d'une telle
2. L'obtention de 13 kg de levure par m3 de alternative est encore peu sûre et ne peut
margines. donc être envisagée qu'à long terme.
3. Les cellules de levure absorbent le 2. Nécessite un investissement relativement
3.10 - Obtention des protéines colorant brun des margines qui empêche important et fait appel à une technologie élevés
Nefzaoui, 1989
unicellulaires l'épuration parfaite des eaux polluées par avancée. ¦¦¦
cet effluent pour leur utilisation 3. Fonctionnement simple et automatique,
ultérieure dans l'approvisionnement d'eau nécessitant de personnel qualifié.
aux agglomérations. Donc ce processus
facilite cette épuration.
1. Ce processus présente l'avantage par 1. Nécessite un investissement de base
rapport aux procédés aérobie classiques, important pour l’installation et la gestion Ranalli et al., 1992;
entre autres d'être moins consommateur de bioréacteurs anaérobies.
Sorlini et al., 1994;
en énergie et de produire du méthane qui
Daffonchio et al., 1997;
peut être utilisé pour l'obtention de élevés Andreoni et al., 1998,
3.11 - Obtention de biogaz l'énergie.
2. L'efficacité de l'épuration exprimée en %
¦¦¦ Fiestas Ros de Ursinos et
al., 1982; Aveni 1984;
du DCO de 80 à 85% ont été obtenues. Fiestas Ros de Ursinos et
3. La comparaison de cette production par
al., 1983; Nefzaoui, 1989
rapport aux besoins d'une telle huilerie,
nous permet de constater que l'épuration
87
anaérobie des margines permet de
parvenir à l'autonomie énergétique, voire
à un léger excédent.
Traitements Avantages Inconvénients Coûts Références
1. Ce type de technologie à bas emploi de 1. Nécessite de surface adéquate;
technologie permet de faire des 2. nécessite d'investissements initiels
investissements économiques et limités pour la mise en œuvre et la
infrastructurals de basse étendue. réalisation de la machine à retournement
2. Écoulement éco-compatible des
margines oléicoles et définition de
solutions au faible impact
environnemental rélatif à leur gestion;
cela se traduit aussi en des initiatives qui,
sur une plus large échelle, concourront à
la sauvegarde des ressources naturelles et
à la réduction de phénomènes tels que la
désertification.
3. Valorisation et récupération énergétique
des margines qui, à travers la production
de compost mûr, aux qualités
fertilisantes et d' amendement, peuvent
être destinées à la distribution en plein
3.12 - Le compostage champ contribuant à l'entretien de la Bas à moyen-bas
Ranalli et al., 1998; 2000
fertilité des sols, avec des reflets non ??
négligéables sur la qualité des produits
agricoles (huile d'olive).
4. Usage de grignons compostés pour la
formulation de terraux innovants pour la
floriculture et les pépinières en
substitution partielle de la tourbe,
épuisable et d'importation.
5. Réelle contribution à la lutte biologique à
l'égard de parasites et microorganismes
phytopathogènes des cultures agricoles,
grâce à l'activité destructive-antagoniste
possédée par la microflore de compost
mûrs, obtenus de correctes gestions de
processus.
6. Diminution de l’apport de produits
chimiques de synthèse au but fertilisant
et phytothérapeutique, à toute avantage
économique, outre à l'amélioration
88
qualitative des productions (diminution
des résidus de produits
phytofarmaceutiques dans ceux
alimentaires), de la sauvegarde de
l'environnement, de la santé des
opérateurs et de la sûreté des
consommateurs.
Traitements Avantages Inconvénients Coûts Références
1. Richesse en potassium. 1. Salinité élevée.
2. Quantités moindre d'azote, phosphore et 2. Acidité élevée. Ceci risque de poser un
magnésium. problème dans les sols neutres ou acides.
3. Le contenu organique améliore le Cependant, les acides organiques,
développement des microorganismes du responsables de cette acidité, sont oxydés
3.13 - Utilisation des sol, ce qui se traduit par une amélioration en gaz carbonique assez rapidement dans
margines comme de ses caractéristiques physiques et le sol. Ce dernier réagit avec les sels pour bas Fiestas Ros de Ursinos
fertilisants chimiques. produire des carbonates neutres. Par ? 1986
conséquent, l'effet négatif du faible pH
pourrait être rapidement compensé.
3. Polyphénols: plusieurs de ces molécules
organiques ont des effets phytotoxiques.
Les margines se comportent comme des
herbicides vis -à-vis des plantes vertes.
1. L'azote apporté durant les mois de
décembre-janvier n'est guère utile pour la
plante, il peut être nuisible au niveau de
3.14 - La valorisation
la qualité des eaux de la nappe. bas
agronomique par Cadillon, Lacassin, 2002
Prix de revient relativement faible; 2. Risque environnemental.
épandage direct ou
3. Risque de phytotoxicité à l'égard des
?
après stockage
cultures.
4. Réduction de la biodiversité
microbienne.
3.15 - Utilisation des Les coûts dans ce cas sont représentés par le moyen Friâa et al.,1986
margines en génie civil coût de transport des margines ? Nefzaoui, 1989
3.16 - Vernis écologiques par 1. Inoffensives pour la santé de l’homme. Coûts d'investissement moyens pour moyen
les margines des 2. Possibilité de tirer de la valeur ajoutée l'installations Ciafardini, 1999
pressoirs par un sous-produit désagréable.
?
3.17 - Absorption sur matrice 1. Usage en agriculture comme fertilisant.
solide des eaux de 2. Potentielle réduction de la pollution des Bas à moyen
Capasso et al., 1999
végétation effluentes eaux. ??
des pressoirs huiliers

89
Traitements Avantages Inconvénients Coûts Références
1. Les possibilités et les éventuelles
applications intéressent une large gamme
de produits en plastique, en bois, outre à
l'emploi en ingénierie.
3.18 - Matériels hétéroclites 2. Le coût de l'Arboform® est comparable
1. Hauts investissements. élevés
polymériques basées à celui de la plastique pour l'emploi en
2. Solutions technologiques et d'installation Jedicke et al., 2001
sur les composants ingénierie. Il est utile à construire des
sophistiquées
¦¦¦
naturels produits de haute qualité et il peut être
façonné par des outillages de modelage à
injection et de mélange standard. De
toute façon, il est formé par des
ressources renouvelables.
Bas pour le pressoir,
mais hauts pour l’unité de
Excessive pollution et surcharge des dépuration et de
3.19 – Décharge dans le Avantages liés à la non gestion des
installations consortiales de traitement des traitement des margines
réseau d'égouts margines
eaux usées urbaines et industrielles au niveau économique et
des conséquences
sociales.
Légende des coûts: ? bas;
? moyens;
¦ hauts.

90
5 - COMMENTAIRES ET CONSIDERATIONS À LA FILIÈRE OLÉICOLE AU
MAROC

Le secteur oléicole du Maroc présente des caractéristiques SEMBLABLES pour


certains aspects et UNIQUES pour d'autres, si comparées à celles des autres Pays de la
Méditerranée élargie (CE, Tunisie, Jordanie, etc.).
L’olivier, de par ses fonctions multiples de lutte contre l’érosion, de valorisation des
terres agricoles et de fixation des populations dans les zones de montagne, constitue la
principale spéculation fruitière cultivée au Maroc avec environ 560.000 ha, soit près de 55%
du verger arboricole national. Il s’étend sur tout le territoire national, exception faite de la
côtière Atlantique, en raison de ses capacités d’adaptation à tous les étages bioclimatiques,
allant des zones de montagne (1.200 mm) aux zones arides et sahariennes (moins de 800 mm).
Le secteur oléicole assure une activité agricole intense permettant de générer plus de
11 millions de journées de travail/an, soit l’équivalent de 55.000 emplois permanents. Il
permet de garantir l’approvisionnement d’unités de trituration industrielles et traditionnelles
et d’une cinquantaine de conserveries. Il contribue également à combler, à hauteur de 16-17%
déficit en matière d’huiles alimentaires (50.000 T)

Parmi les points faibles du secteur oléicole du Maroc, on peut citer:

?? les carences structurelles, telles que l’extrême pulvérisation des exploitations et la


forte dépendance des productions annuelles des conditions climatiques saisonnières
(pluviosité);
?? l'emploi limité d'innovations technologiques dans le processus productif, pour cette
raison, la culture reste ancrée aux techniques traditionnelles avec des reflets négatifs
sur les niveaux de production et sur les coûts;
?? l'emploi limité d'innovations technologiques dans le processus de transformation
(cueillette, modalités et temps de stockage, systèmes d'extractions, etc.). Les produits
(huile d'olive) sont influencés par des convictions fausses et des techniques obsolètes,
ayant des reflets négatifs sur les niveaux qualitatifs (huile aux caractéristiques
organoleptiques basses, ex. acidité totale élevée > 3,3%), sur la valeur nutritionnelle,
sur la valeur commerciale;

91
La situation est aussi aggravée par la présence de lois internationales sur la
commercialisation de produits alimentaires, telles que celles du marché international
(Politique Communautaire et prix aux Pays de la CE finalisés à la production, etc.), qui,
actuellement constituent un obstacle à l’exportation des produits nationaux vers les Pays tiers
(Maroc vers les Pays de la CE).

Toutefois, en perspective et à la lumière des changements qui graduellement entreront


en vigueur dans les Pays de la CE, à partir de la campagne 2003/2004 et après l'an 2006 (Règ.
CE rélatif au régime de l’aide pour la production de l’huile d'olive, et Règ. CE en termes de
ressources, respectivement), on peut à juste raison entrevoir de meilleures conditions de
développement des Pays qui n'appartiennent pas à la CE, si reconductibles à la filière oléicole,
vers les Pays de la CE maintenant plus protectionnistes.
En Europe, pendant les dernières années, le système des aides a mis en évidence, de
façon de plus en plus marquée, quelques perplexités en ce qui concerne les deux finalités
principales sur lesquelles il se fondait:
a) le soutien du reve nu des oléiculteurs,
b) l'équilibre du marché.

En effet, les récentes crises conjoncturelles aggravées par des signaux de carences
structurelles, ont réduit et annulé l’effet du soutien communautaire aux revenus des
producteurs. L’aide direct accordé à ces derniers n'a pas déterminé un processus virtuose
capable de favoriser une croissance compétitive du système de l’offre. Le régime des aides a
fonctionné jusqu'à quand il a été possible de maintenir les deux conditions sur lesquelles il
avait été construit. Il s'agissait d'un mécanisme concomitant de la double intervention: la
première aux frontières, où, le système de droits variables provoque l’isolément du niveau de
prix communautaire de celui, notoirement plus bas, pratiqué sur le marché international. Le
deuxième, une intervention intérieure (deficiency payments), par laquelle on assurait à tous
les producteurs communautaires l’intégration de la différence entre le prix de marché intérieur
et celui considéré justement rentable pour eux.
Une analyse attentive du marché des dernières campagnes montre que l’équilibre
demandé n'a pas été adéquat et satisfaisant. En outre, la situation dans l'UE est plus grave, car
pour la demande (Consommateurs), les actions d'information et de promotion sont
insuffisantes et inadéquates, soit en termes de consistance soit d’efficacité. A même temps, en
ce qui concerne l’offre (Producteurs), le système a fixé des limites quantitatives (quotes-parts

92
nationales garanties et bloc de nouvelles installations), négligeant de plus les politiques de
différenciation, de qualité et l’aspect d'organisation de la production.
Les perspectives de la politique de l'UE pour le secteur huilier semblent visées à
l'introduction de:
?? éléments de simplification et transparence dans la gestion,
?? rationalisation des interventions soutenant de plus en plus les productions de qualité et
les actions de valorisation et de promotion,
?? rôle environnemental/paysager et social de l’oléiculture.
Ces nouvelles orientations des Pays de la CE doivent être considérées attentivement par tous
les Pays tiers (hors la CE) inclus le Maroc, pour leur conséquences directes et indirectes dans
le futur.

Au niveau international, la situation mondiale qui dérive des événements tragiques aux
États-Unis (l'11 septembre 2001) et suivants (Kenya) ne permet certes pas une vision
optimiste d’un futur serein.
D'autres événements qui ont eu lieu pendant l’année 2001 dans le secteur huilier
(découverte de la présence de benzopyrène dans certaines huiles de grignon d'olives) ont créé
une situation d'alarme sur les principaux marchés mondiaux, objet de campagnes de
promotion du Conseil Oléicole International (COI) et où, du reste, non sans difficultés, était
né un intérêt croissant et un milieu très favorable à la consommation de l'huile d'olive. A
cause de l'effet de la panique alimentaire suscité, l’alarme s'est étendu, sans raison, à tout le
secteur, mettant en difficulté, sur certains marchés, les ventes d'huile d'olive en général.

Surêté Alimentaire

Dans le monde occidental, le thème de la surêté alimentaire constitue un aspect et une


préoccupation de plus en plus vive de la part des consommateurs qui sont devenus plus
attentifs aux indications sur l'étiquette des contenus des produits qu'ils vont acheter et
commencent à montrer une sensibilité particulière. Si d'une part cela est vrai, il est important
à même temps de souligner le rôle des industries alimentaires offrant des produits dont les
caractéristiques ne causent pas des soucis aux autorités sanitaires et aux consommateurs.
Il est de plus en plus évident que, dans le futur des produits alimentaires, la qualité
occupe une place prééminente, et laisse peu d’espace aux produits peu soignés, dont le destin
est une marginalisation progressive et inexorable. Tout le monde sait, et les expériences

93
scientifiques le démontrent, que la valeur biologique et les qualités nutritionnelles rendent
l’huile d'olive un produit digne de l’attention des consommateurs qui mettent la santé et la
qualité au sommet de leur choix alimentaires. Pour tous les consommateurs, même pour ceux
qui n'appartiennent pas à l'UE, la transparence dans toutes les étapes de la transformation des
produits alimentaires est de toute façon fondamentale, devenant aujourd'hui par rapport au
passé, une nécessité vis à vis de la progressive internationalisation des marchés; en effet, la
circulation répandue des produits agricoles ne permet pas de faire, d'une façon adéquate, des
actions de contrôle sur la crédibilité de la sûreté alimentaire et sur la provenance des produits
mêmes. La sûreté des produits alimentaires pour certaines productions méditerranéennes, telle
que l’huile extra vierge d'olive, semble être l’objet d’une très forte discussion à l'intérieur de
certains Pays de la UE (ex. Espagne contraire, Italie favorable, etc.), avec des reflets non
secondaires dans d'autre Pays de la Méditerranée qui ne font partie de l'Union Européenne.
D'autre part, on sait que l’huile extra-vierge d'olive est, malheureusement, un produit sujet à
de “manipulations” particulières hautement sophistiquées, qui sont difficiles à distinguer, à
cause des technologies introduites dans la formulation de “mélanges” avec d'autres gras
végétaux.

En temps de globalisation, les sujets intéressés, à différent titre, au secteur oléicole-


huilier du Maroc (du producteur, au transformateur, etc.) doivent se rendre compte de plus en
plus de ces exigences, comprendre que le processus évolutif qui concerne l’oléiculture
mondiale, est irréversible Les suggestions provenant des expériences positives et né gatives
qui ont intéressé d'autres secteurs agro-alimentaires (ou à l’intérieur du même, voir les olives
de table) peuvent leur fournir des indications intéressantes pour les mesures à prendre dans le
futur.
En effet, à l’intérieur du secteur oléicole du Maroc, il faut différencier entre la
production d'olives à destiner à la production d'olives de table, de celle pour la transformation
en huile. La première semble jouer un rôle et avoir vécu un trend de forte croissance pendant
les dernières années, avec un impact positif sur l'export. Ceci a été rendu possible, grâce à
l’évolution technologique déjà lancée qui est en train de produire les premiers résultats, même
si elle doit fare face à le défi de Pays chevronnés comme l'Espagne, la Grèce et récemment la
Turquie et la Tunisie.
Le futur de l'oléiculture marocaine sera difficile si les producteurs n'auront pas la
capacité de faire face à la concurrence ou d’améliorer leur compétitivité, ou si ils ne seront
pas convenablement soutenus et orientés, même vis à vis d'autres Pays de l'Afrique du nord,

94
vers l’utilisation des technologies modernes disponibles aujourd'hui, soit au niveau de
production soit de transformation et qualification du produit.
Dans cette direction, le Maroc parmi les Pays qui ne font pas partie de l’UE, s’il
utilisait certaines innovations technologiques - telles que les systèmes d'extraction en continu
- pourrait être considéré un Pays modèle même pour les Pays industrialisés, qui sont en
général plus rigoureux vers l’introduction de systèmes modernes de gestion et valorisation des
sous-produits huiliers dans la perspective d'une sauvegarde des ressources environnementales
qu'on ne peut plus différer.
Il n'y a pas de doutes sur le chemin à prendre, mais on ne peut pas prétendre que les
oléiculteurs marocains puissent y arriver tous seuls; il faut définir et réaliser un projet
politique approprié de développement du secteur qui comporte des encouragements
appropriés et spécifiques et des facilités, non seulement financières, mais aussi juridiques et
d'organisation.
Au Maroc, pendant l'année 2001 a été présenté le nouveau Projet Oléicole National,
qui trace les objectifs et les stratégies pour garantir le développement et la croissance du
secteur oléicole, considéré très important pour le tissu socioéconomique du Pays.
L’idée sûrement positive, est fondée entre autre sur le renforcement du secteur
oléicole-huilier, avec l'intention d'augmenter la production totale des olives, l’atténuation des
phénomènes marqués par l’alternance annuelle, l’augmentation de l’autoapprovisionnement et
satisfaction de la consommation intérieure d'huile d'olive (actuellement estimée à 16-17%); il
s’agit d’objectifs qu'on peut pas atteindre, selon le programme, même à travers le
redoublement de la superficie oléicole durant les prochaines dix années (1.000.000 de ha de
500.000 ha actuels).
Toutefois, les stratégies et les solutions aux problèmes typiques du secteur de l’huile
d’olive et des résidus au Maroc devront être fondées sur des critères éco-compatibles et
économiquement soutenables et sur la réduction de l’impact environnemental.

95
6 - SOLUTIONS POSSIB LES POUR LA VALORISATION DES RESIDUS AU
MAROC. AVANTAGES, REDUCTION DES IMPACTS. ASPECTS
TECHNIQUES ET EVALUATIONS ECONOMIQUES.

«Gestion des sous-produits de la filière oléicole au Maroc, identification des solutions éco-
compatibles et économiquement soutenables pour la valorisation des résidus de l’huile
d’olive et la réduction de l’impact environnemental dans les régions de Fès/Mekhnès et
Marrakech».

Les stratégies et les solutions des problèmes typiques du secteur de l’huile d’olive et
des résidus au Maroc devront être fondées sur des critères eco-compatibles et
économiquement soutenables et sur la réduction de l’impact environnemental.
En partant de considérations et réflexions générales de type écologique,
environnemental et agronomique, on rappelle le concept de la perpétuité de la vie sur la terre
et de l’équilibre entre sol-plante et terrain- végétation, fertilité du sol-production agricole,
typique du Cycle de la Matière.

ÉQUILIBRE NATUREL Sol-Plante-Produits Végétals et Résidus -Sol

Le principe inspirateur est simple: la capacité d'autorégulation de la nature. Équilibre


dynamique naturel, Loi de l’écologie, Cycle de la matière vivante, du Carbone; cycle continu
entre substance organique et inorganique dans le sol, dans les eaux, dans l’air.
Exemple appliqué à une olivaie: comme on sait, l’olivier prend du terrain l'eau et les
éléments nutritifs (sels minéraux) qui, au moyen du processus photosynthétique, se
transforment en biomasses végétales (feuilles, fruits, etc.). Lorsqu'il y a maturation, si les
olives n'étaient par recueillies, elles tomberaient sur la surface du sol avec leur contenu total:
huile, eaux, polyphénols, sels, etc. Dans le terrain, grâce à la présence et à l'activité de
dégradation de la microflore, ces substances, en tant que naturelles, sont sousmises à
dégradation biologique. Le processus est lent, spontané, biologique, sans aucun ajout de
réagents de synthèse. Dans ces conditions, il n'y a aucun phénomène de pollution des nappes
hydriques, du terrain, de l’air.

96
Par principe, donc, le retour au terrain des résidus végétals, inclus les résidus huiliers
(grignons et eaux de végétation des olives), sous-produits et résidus, après la récupération de
l’huile d'olive, n'engendrait pas d'impacts négatifs pour le terrain agricole, pourvu qu'on
respècte certains conditions (qualité, quantité, modalités de distribution, temps, etc.).
Cela demande une correcte gestion du processus, pour exalter les bénéfices et les avantages
(économiques, environnementals, technologique-qualitatifs, création de travail, productions
biologiques, etc.) et réduire d'éventuels risques.

D'une façon synthétique et par un slogan, on pourrait dire:

“DE LA TERRE À LA TERRE”- CYCLE FERMÉ

L’actuel système technologique lié au secteur oléicole-huilier est fondé, d'un côté, par
une multitude d'exploitations agricoles productrices de matière première végétale (les olives
pour l'huile) et, de l'autre, par des personnes qui travaillent dans le secteur de transformation
(pressoirs, coopératives, ind ustries oléicoles) qui, en dernière analyse, semblent être le point
d'arrivée du produit noble obtenu, mais aussi des résidus et des margines finales (grignons et
eaux de végétation des olives). Ce processus productif, ou système de transformation typique
de la filière olivier-huile, se présente comme une distorsion d'un hypothétique processus
naturel basé sur un juste équilibre entre ressources environnementales et capacité des mêmes
de métaboliser les résidus de retour, dans un correct rapport quantité/surfaces. La
concentration des résidus et des margines, en particulier, menée par les travailleurs du secteur
pendant la phase d'extraction de l’huile, est la cause des successifs impacts environnementaux
négatifs consécutifs à la gestion des sous-produits. En effet, tout le monde connaît les
phénomènes de pollution des ressources hydriques superficielles (fleuves, lacs, mer, etc.), des
sols (considérés à tort seulement comme sites d'écoulement avec un excés de la quantité
versée sur la surface), de l’air (pour fractions destinées à la combustion), consécutifs aux
différentes et plus courantes destinations des A.V. et des grignons. L'absence d'une
réglementation spécifique appropriée dans chaque Pays, ou le plus fréquemment le non
respect des lois, même quand il y en a (Ceux qui polluent, paient) causent d'une part,
l'aggravation immédiate de la qualité de l’environnement et des ressources naturelles et de
l'autre, une augmentation des charges liées à la dépollution de corps hydriques (fleuves, lacs).
Enfin, l'emploi non adéquat des margines devient, pour les administrations locales ou privées,

97
une charge insoutenable du point de vue de la gestion économique, si les ressources hydriques
sont destinées à la potabilité.

Parmi les principaux points faibles du secteur oléicole- huilier et environnemental du


Maroc, on peut mentionner:

?? les carences structurelles, telles que l’extrême parcellisation des exploitations et la forte
dépendence des productions annuelles des conditions climatiques saisonnières
(pluviosité); ex.: les zones destinées à l'oléiculture sont marginales et ne disposent pas
souvent de systèmes d'irrigation adéquats;

?? l'emploi limité d'innovations technologiques dans le processus productif ; donc la


culture reste liée aux techniques traditionnelles qui ont des reflets négatifs sur les niveaux
de production et sur les coûts;

?? l'emploi limité d'innovations technologiques dans le processus de transformation


(cueillette, modalités et temps de stockage, systèmes d'extraction, etc.) - (ex.: emploi très
limité de systèmes mécaniques pour la cueillette des olives; large présence de systèmes
d'extraction à basse capacité de travail, encore basés sur la traction animale; temps longs
de stockage des olives, avant de la phase d'extraction de l’huile; adjonction importante de
sel (NaCl) en tant qu'élément conservateur, etc.); les produits (huile d'olive) sont
influencés par des fausses convictions et des techniques obsolètes, ayant des reflets
négatifs sur les niveaux qualitatifs (huile avec des caractéristiques organoleptiques basses,
ex.; acidité totale élevée > 3,3%), sur la valeur nutritionnelle, sur la valeur commerciale;

?? forte pollution environnementale (pollution des cours d’eau superficiels - fleuves, lacs,
mer), excessive augmentation de la charge polluante des margines (hautes valeurs en
BOD, COD, substance organique, pH, etc.), si elles sont déchargées dans les égouts
publics, avec une réduction de l'efficacité de la dépuration des installations consortiales de
traitement des eaux usées urbaines et une augmentation considérable des coûts de
traitement (d'investissement pour les adaptations des installations et de gestion, tels que
énergie, etc.). Cela produit une forte réduction des ressources hydriques pouvant être
utilisées, à cause de la détérioration qualitative de l'environnement.

98
?? impossibilité de l’emploi agronomique (fertilisation/irrigation, fumage organique
végétal, etc.) des margines et des résidus huiliers à cause de leur salinité élevée, engendrée
et mise en évidence par la présence de sel - NaCl – ajouté aux olives pendant les longs
temps de stockage, (avec la conviction aussi d'une augmentation des rendements d'huile).
En ce qui concerne la végétation, soit le cation sodium (Na+), soit l'anion chlore (Cl- )
causent des phénomènes connus de phytotoxicité sur de nombreuses espèces végétales
herbacées et arborescentes. En realité, le sel exerce un effet de déshydratation, une
réduction du contenu en eau de la drupe, avec un effet apparent d'une augmentation en
pourcentage de la quantité d'huile produite. Certes, le sel exerce un effet antiseptique,
c'est-à-dire capable d'effectuer une forte action de contrôle pour beaucoup d'activités
microbiennes (croissance, fermentations, oxydations, etc.) soutenues par des
microorganismes non “halophiles” ou no n “halotolérants”, c'est-à-dire exigéants au niveau
nutritionnel pour le sel (NaCl). Toutefois, lorsqu'on a ajouté le sel (chlorure de sodium)
aux olives, il n'est pas facile à l'enlever et on ne peut plus le récupérer au niveau
économique. La transformation de l’eau de la mer ou de l'océan pour obtenir de l'eau
potable et industrielle, est difficile.
?? Si la pratique du salage pour la conservation des olives destinées à la production d'huile
d'olive, n'améliore pas les qualités de la matière première, elle engendre une importante
production future des margines et des résidus huiliers (margines et grignons) difficilement
écoulables et pour lesquels la destination agronomique pourrait être celle plus
interessante. Cela est actuellement confirmé par les très nombreuses expériences
effectuées au niveau international (Espagne, Portugal, Italie, Grèce, etc.), dans le respect
de paramètres agronomiques et environnementaux importants (quantité et qualités des
résidus, temps de distribution, type de culture, de sol, etc.).

?? risque environnemental élevé: si les résidus huiliers conténant le sel (NaCl) étaient
destinés et écoulés dans le terrain, ils engendraient une consécutive accélération de
dangereux phénomènes de désertification. Il faut considérer cet aspect très attentivement,
parce que souvent la progression des déserts et l’augmentation de zones les plus sensibles
ou ce phénomène de la désertification sont aussi le résultat d'activités négatives
d'utilisation impropre des sols par l’homme, et la conséquence d'activités anthropiques
polluantes.

99
?? À la lumière de ce qui a été dit, il est indispensable de mettre en évidence les
considérations suivantes de caractère général et particulier qui, si elles ne sont pas
observées, ne permettront pas en perspective, d'entreprendre les solutions conseillées dans
le présent rapport et basées sur le processus biologique de compostage des résidus et des
margines pour la production de compost comme fertilisant (amendement végétal
organique).

A. LE SEL (NaCl) EST PHYTOTOXIQUE POUR LES CULTURES


AGRICOLES

B. ON DOIT ÉVITER L'AJOUT DE SEL (NaCl) DANS LE STOCKAGE DES


OLIVES DESTINÉES A L'EXTRACTION DE L’HUILE.

C. LE SEL (NaCl) PRÉSENT COMME RESIDU DANS LES EAUX DE


VÉGÉTATION (Margines) ET DANS LES GRIGNONS EST DANGEREUX
POUR L’ENVIRONNEMENT, CAR IL CAUSE LA POLLUTION ET LA
DÉSERTIFICATION.

D. LES EAUX DE VÉGÉTATION DES OLIVES (Margines), EN TANT QUE


NATURELLES, SI NE CONTIENNENT PAS DE SEL AJOUTÉ (NaCl),
PEUVENT ÊTRE DISTRIBUÉES SUR LE SOL AGRICOLE (Ex. olivaie), DE
FAÇON CONTROLÉE, AVEC DES AVANTAGES AGRONOMIQUES.

E. LES GRIGNONS, SI NE CONTIENNENT PAS DE SEL AJOUTÉ (NaCl),


PEUVENT ÊTRE DIFFÉREMMENT EMPLOYÉS ET VALORISÉS EN
AGRICULTURE.

F. LES GRIGNONS HUMIDES ET LES MARGINES (obtenus par des systèmes


d'extraction en continu à 2 phases, avec une économie d’eau), S’ILS NE

100
CONTIENNENT PAS DE SEL AJOUTÉ (NaCl), PEUVENT ÊTRE
SOUSMIS À UN PROCESSUS BIOLOGIQUE ACCÉLERÉ DE
COMPOSTAGE ET LE PRODUIT FINAL VALORISÉ (COMPOST STABLE
E MÛR) PEUT ÊTRE UTILISÉ DANS DE SECTEURS PRODUCTIFS
DIVERS
(agricole, horticole, de pépinières, etc.), AVEC D'ÉNORMES AVANTAGES
ECONOMIQUES, SOCIAUX, ENVIRONNEMENTAUX.

6.1 - PROPOSITIONS OPERATIONELLES : ESSAIS DE COMPOSTAGE ET SOLUTIONS


D'INSTALLATIONS

Dans la Région de Fès – Mekhnès et Marrakech on propose la réalisation de 4


installations pilote basées sur la valorisation des margines et des résidus huiliers (margines +
grignons) provenant de systèmes d'extraction de l’huile des olives, avec la méthode en
continu.
Les installations pilote proposées se diversifient entre eux en fonction de la typologie
d'installation, des dimension d'échelle, des coûts d'investissement:

A. TAS AÉRÉ STATIQUE DE COMPOSTAGE A VEC RETOURNEMENT


MÉCANIQUE SIMPLE PAR UN TRACTEUR (EN PLEIN AIR);

B. TAS AÉRÉ DE COMPOSTAGE, SUR UNE SURFACE COUVERTE, AVEC LE


RETOURNEMENT AU MOYEN D'UNE MACHINE APPROPRIÉE JOINTE À
UN TRACTEUR

C. INSTALLATION DE COMPOSTAGE EN CONTINU EN TRANCHÉES AVEC LE


RETOURNEMENT EFFECTUÉ PAR UNE MACHINE AUTOMATIQUE (À
L'ABRI)

D. INSTALLATION AÉRÉE DE COMPOSTAGE EN TAS AVEC LE


RETOURNEMENT EFFECTUÉ PAR UNE MACHINE AUX HAUTES
PERFORMANCES; INSTALLATION SUR GRANDE ÉCHELLE ( EN PLEIN AIR )

101
OBJECTIFS des propositions et quelques informations sur les installations:

A. TAS AÉRÉ STATIQUE DE COMPOSTAGE AVEC RETOURNEMENT


MÉCANIQUE SIMPLE PAR UN TRACTEUR (EN PLEIN AIR).

L’objectif principal est la réalisation d'un processus de compostage des résidus


huiliers, au moyen de la technologie simplifiée des tas statiques, sur la terre plane, avec des
conditions environnementales non contrôlées (en plein air). L’installation pilote sera de petite
dimension ; sa réalisation est donc prévue pour des unités oléicoles individuelles de
production (< 100 t/an de résidus);
L’installation pilote de compostage proposée prévoit le retournement périodique des
substances; à cet égard, on propose l'emploi d'un système mécanique simplifié de mélange,
aération et retournement des résidus, tracté et actionné par la prise d'un tracteur conduit par un
machiniste.
On pourra réaliser des essais multiples de compostage, à l'occasion en utilisant aussi
d'autres résidus végétaux appropriés et disponibles dans la zone.
Le projet pilote prévoit le monitorage de quelques simples paramètres de processus
(température, pH) pendant les essais de compostage; la caractérisation finale du compost et
son emploi pour des tests agronomiques en aires limitées, sur des cultures déterminées a priori
(nombre, variété) et la réalisation d’un bilan économique final.

B. TAS AÉRÉ DE COMPOSTAGE, SUR UNE SURFACE COUVERTE, AVEC LE


RETOURNEMENT AU MOYEN D'UNE MACHINE APPROPRIÉE JOINTE À
UN TRACTEUR

L’objectif principal est la réalisation d'un processus de compostage des résidus huiliers
(margines + grignon) au moyen de la technologie simplifiée des tas statiques, sur la terre et
sur une plateforme en béton, dans des conditions environnementales contrôlées (à l'abri).
L’installation pilote sera de petite/moyenne dimension ; sa réalisation est donc prévue pour
des unités oléicoles individuelles ou multiples, à l'occasion associées entre elles ayant une
production de > 1000 t/an de résidus;
L’installation pilote de compostage proposée prévoit le retournement périodiques des
substances; à cet effet, on propose l'emploi d'un système mécanique moderne de mélange,

102
aération et retournement des résidus, actionné par un tracteur conduit par un machiniste; ce
dispositif mécanique est actuellement commercialisé.
On pourra réaliser des essais multiples de compostage, à l'occasion en utilisant aussi d'autres
résidus végétaux appropriés et disponibles dans la zone.
L’opération pilote devrait prendre en considération : le monitorage de nombreux
paramètres de processus (température, pH, substance organique, Carbone, azote, C/N, P, K,
c.e.c., salinité, aspects hygiènique-sanitaires, polyphénols), dans les matières organiques de
départ, à des moments différents de compostage; l’étude de la caractérisation finale du
compost et son emploi dans des tests agronomiques limités, sur cultures déterminées a priori
(nombre, variété) la réalisation d’un bilan économique final.

C. INSTALLATION DE COMPOSTAGE EN CONTINU EN TRANCHÉES AVEC LE


RETOURNEMENT EFFECTUÉ PAR UNE MACHINE AUTOMATIQUE (À
L'ABRI)

L’objectif principal est la réalisation d'un processus de compostage des résidus huiliers
(margines + grignon) au moyen de la technologie des matières organiques en tranchées
dynamiques, aérées, sur plateforme en béton, en conditions environnementales contrôlées (à
l'abri). L’installation pilote sera de petites/moyennes dimensions; sa réalisation est donc
prévue pour des unités oléicoles de production individuelles ou associées entre elles < 1000
t/an de résidus;
L’installation pilote de compostage proposée prévoit le retournement périodique des
substances; pour ce but, on propose l'emploi d'un système mécanique de mélange, aération et
retournement des résidus, actionné de façon autonome par un moteur électrique; ce dispositif
mécanique est actuellement commercialisé. Ce système de compostage demande des coûts
élevés d'investissement (réalisation des tranchées ou couloirs en béton destinés à
l’entassement des substances organiques en compostage; toutefois, les coûts pour les
opérateurs du retournement périodique se réduisent).
On pourra réaliser des essais multiples de compostage, à l'occasion en utilisant aussi
d'autres résidus végétaux appropriés et disponibles dans la zone.
Il sera alors nécessaire de réaliser : le monitorage de nombreux paramètres de
processus (température, pH, substance organique, Carbone, azote, C/N, P, K, c.e.c., salinité,
aspects hygiènique-sanitaires, polyphénols), dans les matières organiques de départ, à des

103
moments différents de compostage;une analyse de la caractérisation finale du compost et son
emploi dans des tests agronomiques limités, sur cultures agricoles même en plein champ ; la
réalisation d’un bilan économique final.

D. INSTALLATION AÉRÉE DE COMPOSTAGE EN TAS AVEC LE


RETOURNEMENT EFFECTUÉ PAR UNE MACHINE A HAUTE
PERFORMANCE; INSTALLATION SUR GRANDE ÉCHELLE ( EN PLEIN AIR )

L’objectif principal est la production de compost stable à partir des résidus huiliers
(margines + grignon) au moyen de la réalisation d'une installation semi-pilote de grande
dimension. Le processus de compostage des résidus emploiera une technologie simplifiée par
des tas statiques, aérés mécaniquement, sur terre plaine, en conditions environnementales non
contrôlées (en plein air). L’installation semi-pilote, de grande dimension, est prévue pour des
unités oléicoles de production individuelles ou multiples, à l'occasion associées entre elles,
avec une capacité productive élevée (> 2000 t/an de résidus).
L'installation sera placée sur une aire appropriée et plate, si possible loin des centres habités.
L’installation semi-pilote de compostage sur grande échelle prévo it le retournement
périodique des substances; pour ce but, on propose l'emploi d'un système mécanique moderne
de mélange, aération et retournement des résidus, actionné de façon autonome par un moteur,
actionné par un opérateur expert. Cette machine à retournement aux grandes capacités de
façonnage horaire est actuellement commercialisée.
On pourra réaliser des essais multiples de compostage, à l'occasion en utilisant aussi
d'autres résidus végétaux appropriés et disponibles dans l'aire d'expérimentation et de
production.
Comme par les autres expériences il faudra prévoir le monitorage de nombreux
paramètres de processus (température, pH, substance organique, Carbone, azote, C/N, P, K,
c.e.c., salinité, aspects hygiènique-sanitaires, polyphénols), dans les matières organiques de
départ, durant des phases différentes de compostage; l’étude de la caractérisation finale du
compost et son emploi dans des tests agronomiques, même en plein champ, outre que sur de
nombreuses cultures. On pourra aussi prévoir une commercialisation et la réalisation d’un
bilan économique final.

104
7 - ACTIONS À ENTREPRENDRE POUR LA MODERNISATION DE LA FILIÈRE
OLIVE-HUILE (AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DE L’HUILE D'OLIVE) ET
POUR LA SAUVEGARDE DE L’ENVIRONNEMENT (GESTION DES RÉSIDUS
ET DES MARGINES)

A la lumière des considérations précédentes, de la bibliographie récente à disposition,


on propose ci-dessous de possibles solutions compatibles avec les niveaux actuels de
développement, présents au Maroc dans la perspective d'un respect des ressources
environnementales, touristiques, culturelles, sociales.
Les actions de développement et de modernisation de la filière olive- huile-environnement,
devraient être réalisés avec la participation de:
?? associations agricoles;
?? agriculteurs (information et formation);
?? association d'industriels transformateurs;
?? administrations locales de gestion des eaux potables et de traitement des margines.

Il serait souhaitable que les administrations compétentes et les associations de


producteurs du secteur puissent planifier la réalisation d'un programme commun qui prévoit
des mesures de défiscalisation ou l’accès à des financements très favorables ou à fond perdu
afin de permettre:
?? la modernisation des installations de transformation des olives, privilégiant des
techniques de façonnage en continu de capacité de travail élevé, à trois ou à deux
phases, qui permettent une plus haute productivité, des temps di stockage réduits,
l'élimination du sel (NaCl) pour la conservation des drupes et, par conséquent, une
amélioration générale des caractéristiques physico-chimiques et organoleptiques de
l’huile d'olive;
?? la destination de ressources économiques pour la réalisation d'installations communes
de compostage (sur échelle pilote et sur échelle industrielle) pour la récupération, la
valorisation et le traitement des margines de pressoir pour la production de compost
mûr;
?? la diffusion des connaissances et de la pratique du compostage, afin de favoriser le
retour en agriculture des résidus organiques préalablement compostés avec une

105
conséquente épargne de l’emploi de fertilisants et une efficace lutte contre la
désertification;
?? une considération plus grande des ressources naturelles (sol, eau, air) et le respect pour
l’environnement.

Il serait opportun d’encourager de programmes de coopération entre les opérateurs du


secteur oléicole- huilier, les instituts de recherche, les administrations locales compétentes
pour la constitution d’un consortium destiné à la récolte, à la récupération et à la valorisation,
à travers le compostage, des margines oléicoles et des résidus agricoles, généralement
compostables, provenant des secteurs des conserves, zootechniques, fromagers.
Il serait opportun de placer ces structures de récolte et de récupération des margines
oléicoles dans des aires à une distance appropriée des centres urbains, où les seules difficultés
pourraient concerner le branchement au réseau hydrique et au réseau électrique. Problèmes,
ceux-ci, de toute façon surmontables. La gestion de ces sous-produits serait plus facile dans
des aires éloignées des centres urbains.

106
SALUBRITÉ DES DRUPES
?? Contrôle efficace de la Mouche des olives et des autres parasites: monitorage, emploi correct des produits
phytopharmacologiques, cueillette anticipée.
?? Olives propres et intactes.
?? Absénce des résidus chimiques: respect de la période de confiance

QUAND RECUEILLIR
?? Optimal stade de véraison des drupes, afin d'obtenir un bon rendement et un rapport équilibré des composants
chimiques et organoleptiques.
Cueillette
?? précoce: rendement bas et déséquilibre qualitatif des huiles (goût âpre et marques excessives d' amer et piquant).
?? tardive: rendement élevé "apparent" à cause de la déshydratation des drupes, déséquilibre qualitatif des huiles,
parfum atténué, goût plat, instabilité dans le temps et acidité élevée.

COMMENT RECUEILLIR
Méthode rationnelle de cueillette
?? Éviter la cueillette de la terre.
?? Éviter de maltraiter les drupes (contusions et déchirures) qui causent les altérations du produit, le développement de
moisissures et le processus de fermentation.

TRANSPORT ET DÉPÔT DES OLIVES


?? Le transport à l'huilerie doit être fait dans des récipients ouverts et jamais dans des sac.
?? Temps de stockage: pas plus de 24-36 heures pour éviter rechauffements et processus fermentatifs qui peuvent
causer des défauts organoleptiques et physico- chimiques à l'huile. Ne pas ajouter du sel (NaCl).
?? Milieu de stockage: respect des conditions microclimatiques (appropriées conditions de température et humidité,
aération adéquate, éviter l'exp osition du produit à la lumière. Ne pas ajouter du sel (NaCl).

TRANSFORMATION

INSTALLATIONS INSTALLATIONS À
TRADITIONNELLES CYCLE CONTIN U
(systèmes rapides)

RESPECT
Paramètres tecnologiques - Temps de façonnage
Températures d'extraction - Règles hygiènique-sanitaires (HACCP)
Entraînement et formation du personnel

HUILE EXTRAVIERGE D'OLIVE


Acidité équilibrée MARGINES
GRIGNONS Remarquables caractéristiques organoleptiques et de typicité
Élevée valeur nutritionnelle
Stabilité physico-chimique

COMPOSTAGE

COMPOST MÛR

UTILISATION AGRONOMIQUE
107
9 - PIÈCES ANNEXES
Pièce ci-jointe A

Législation communitaire en matiere d’ huile d'olive

1. 32003R0630
Règlement (CE) n° 630/2003 de la Commission du 8 avril 2003 fixant, pour la
campagne de commercialisation 2002/2003, les montants à verser aux organisations de
producteurs et à leurs unions reconnues au titre du règlement n° 136/66/CEE du
Conseil.
JO L 092 09.04.2003 p.5

2. 32002R2136
Règlement (CE) n° 2136/2002 de la Commission du 29 novembre 2002 fixant les
plafonds du financement des actions pour l'amé lioration de la qualité de la production
oléicole pour le cycle de production 2003/2004 et dérogeant à l'article 3, paragraphe 3,
du règlement (CE) n° 528/1999.
JO L 325 30.11.2002 p.28

3. 32002R1873
Règlement (CE) n° 1873/2002 du Conseil du 14 octobre 2002 fixant les limites du
financement communautaire des programmes d'activités des organisations agréées
d'opérateurs oléicoles prévu par le règlement (CE) n° 1638/98 et dérogeant au
règlement n° 136/66/CEE.
JO L 284 22.10.2002 p.1

4. 32002R1535
Règlement (CE) n° 1535/2002 de la Commission du 28 août 2002 dérogeant au
règlement (CE) n° 1251/1999 du Conseil instituant un régime de soutien aux
producteurs de certaines cultures arables, en ce qui concerne les paiements à la surface
pour certaines cultures arables et les paiements au titre de gel de terre pour la
campagne de commercialisation 2002/2003 aux producteurs de certaines régions de
l'Allemagne
JO L 231 29.08.2002 p.36

108
Modifié par 32002R1603 (JO L 242 10.09.2002 p.21)

5. 32002R1519
Règlement (CE) n° 1519/2002 de la Commission du 23 août 2002 dérogeant au
règlement (CE) n° 1251/1999 du Conseil instituant un régime de soutien aux
producteurs de certaines cultures arables, en ce qui concerne les paiements à la surface
pour certaines cultures arables et les paiements au titre de gel de terre pour la
campagne de commercialisation 2002/2003 aux producteurs de certaines régions de
l'Italie
JO L 228 24.08.2002 p.17

6. 32002R1334
Règlement (CE) n° 1334/2002 de la Commission du 23 juillet 2002 portant modalités
d'application du règlement (CE) n° 1638/98 du Conseil en ce qui concerne les
programmes d'activités des organisations d'opérateurs oléicoles pour les campagnes de
commercialisation 2002/2003 et 2003/2004.
JO L 195 24.07.2002 p.16
Modifié par 32002R1965 (JO L 300 05.11.2002 p.4)
Modifié par 32003R0631 (JO L 092 09.04.2003 p.6)

7. 32002R1019
Règlement (CE) n° 1019/2002 de la Commission du 13 juin 2002 relatif aux normes
de commercialisation de l'huile d'olive
JO L 155 14.06.2002 p.27
Modifié par 32002R1964 (JO L 300 05.11.2002 p.3)

8. 32002D0597
2002/597/CE: Décision de la Commission du 3 avril 2002 concernant l'aide d'État que
l'Italie entend mettre en ouvre en faveur des entreprises oléicoles au titre de l'article 4
de la loi n° 290 du 17 août 1999 [notifiée sous le numéro C(2002) 1188].
JO L 194 23.07.2002 p.37

109
9. 32002D0408
2002/408/CE: Décision de la Commission du 24 mai 2002 relative à la vente de
résidus d'huile d'olive communautaire détenus par l'organisme d'intervention italien
[notifiée sous le numéro C(2002) 1642].
JO L 140 30.05.2002 p.25

10. 32001R2599
Règlement (CE) n° 2599/2001 de la Commission du 28 décembre 2001 relatif à la
vente des résidus d'huile d'olive communautaire détenus par les organismes
d'intervention espagnol, grec et italien.
JO L 345 29.12.2001 p.43

11. 32001D0788
2001/788/CE: Décision de la Commission du 12 novembre 2001 portant approbation
du programme modifié de nouvelles plantations d'oliviers en France [notifiée sous le
numéro C(2001) 3436].
JO L 295 13.11.2001 p.24

12. 32001D0670
2001/670/CE: Décision de la Commission du 10 août 2001 concernant l'octroi d'une
aide à la production d'olives de table au Portugal [notifiée sous le numéro C(2001)
2491].
JO L 235 04.09.2001 p.16
Modifié par 32001D0878 (JO L 326 11.12.2001 p.40)

13. 32001D0658
2001/658/CE: Décision de la Commission du 10 août 2001 concernant l'octroi d'une
aide à la production d'olives de table en Italie [notifiée sous le numéro C(2001) 2492].
JO L 231 29.08.2001 p.16
Modifié par 32001D0884 (JO L 327 12.12.2001 p.44)

110
14. 32001D0650
2001/650/CE: Décision de la Commission du 9 août 2001 concernant l'octroi d'une
aide à la production d'olives de table en Espagne [notifiée sous le numéro C(2001)
2488].
JO L 229 25.08.2001 p.20
Modifié par 32001D0883 (JO L 327 12.12.2001 p.43)

15. 32001D0649
2001/649/CE: Décision de la Commission du 9 août 2001 concernant l'octroi d'une
aide à la production d'olives de table en Grèce [notifiée sous le numéro C(2001)
2487].
JO L 229 25.08.2001 p.16
Modifié par 32001D0880 (JO L 326 11.12.2001 p.42)

16. 32001D0648
2001/648/CE: Décision de la Commission du 9 août 2001 concernant l'octroi d'une
aide à la production d'olives de table en France [notifiée sous le numéro C(2001)
2486].
JO L 229 25.08.2001 p.12
Modifié par 32001D0879 (JO L 326 11.12.2001 p.41)

17. 32001D0386
2001/386/CE: Décision de la Commission du 15 mai 2001 fixant le montant maximal
de l'aide octroyée au stockage privé de l'huile d'olive dans le cadre de la quatrième
adjudication partielle prévue par le règlement (CE) n° 327/2001 [notifiée sous le
numéro C(2001) 1235].
JO L 137 19.05.2001 p.31

18. 32001D0377
2001/377/CE: Décision de la Commission du 6 avril 2001 fixant le montant maximal
de l'aide octroyée au stockage privé de l'huile d'olive dans le cadre de la deuxième
adjudication partielle prévue par le règlement (CE) n° 327/2001 [notifiée sous le
numéro C(2001) 847].
JO L 132 15.05.2001 p.30

111
19. 32001D0362
2001/362/CE: Décision de la Commission du 27 avril 2001 fixant le montant maximal
de l'aide octroyée au stockage privé de l'huile d'olive dans le cadre de la troisième
adjudication partielle prévue par le règlement (CE) n° 327/2001 [notifiée sous le
numéro C(2001) 892].
JO L 129 11.05.2001 p.38

20. 32001R0327
Règlement (CE) n° 327/2001 de la Commission du 16 février 2001 autorisant la
conclusion des contrats de stockage privé pour l'huile d'olive et ouvrant une
adjudication à durée limitée pour les aides y relatives.
JO L 048 17.02.2001 p.9
Modifié par 32001R2194 (JO L 295 13.11.2001 p.6)

21. 32001R0312
Règlement (CE) n° 312/2001 de la Commission du 15 février 2001 portant modalités
d'application pour l'importation d'huile d'olive originaire de Tunisie et dérogeant à
certaines dispositions des règlements (CE) n° 1476/95 et (CE) n° 1291/2000.
JO L 046 16.02.2001 p.3

22. 32001D0249
2001/249/CE: Décision de la Commission du 26 mars 2001 fixant le montant maximal
de l'aide octroyée au stockage privé de l'huile d'olive dans le cadre de la première
adjudication partielle prévue par le règlement (CE) n° 327/2001 [notifiée sous le
numéro C(2001) 823].
JO L 090 30.03.2001 p.62

23. 32000R2826
Règlement (CE) nº 2826/2000 du Conseil du 19 décembre 2000 relatif à des actions
d'information et de promotion en faveur des produits agricoles sur le marché intérieur.
JO L 328 23.12.2000 p.2

112
24. 32000R1673
Règlement (CE) nº 1673/2000 du Conseil du 27 juillet 2000 portant organisation
commune des marchés dans le secteur du lin et du chanvre destinés à la production de
fibres.
JO L 193 29.07.2000 p.16
Modifié par 32002R0651 (JO L 101 17.04.2002 p.3)

25. 32000Y0727(01)
Rapport spécial nº 11/2000 concernant le régime d'aide dans le secteur de l'huile
d'olive, accompagné des réponses de la Commission
JO C 215 27.07.2000 p.1

26. 32000D0500
2000/500/CE: Décision de la Commission du 24 juillet 2000 relative à l'autorisation de
mise sur le marché de «matières grasses à tartiner enrichies aux esters de phytostérol»
en tant que nouvel aliment ou nouvel ingrédient alimentaire, en application du
règlement (CE) nº 258/97 du Parlement européen et du Conseil [notifiée sous le
numéro C(2000) 2121] (Le texte en langue anglaise est le seul faisant foi.).
JO L 200 08.08.2000 p.59

27. 32000D0406
2000/406/CE: Décision de la Commission du 9 juin 2000 portant approbation du
programme de nouvelles plantations d'oliviers au Portugal [notifiée sous le numéro
C(2000) 1576] (Le texte en langue portugaise est le seul faisant foi.).
JO L 154 27.06.2000 p.33

28. 32000D0274
2000/274/CE: Décision de la Commission, du 27 mars 2000, portant approbation du
programme de nouvelles plantations d'oliviers en Grèce [notifiée sous le numéro
C(2000) 825] (Le texte en langue grecque est le seul faisant foi.).
JO L 086 07.04.2000 p.20

113
29. 32000R0251
Règlement (CE) nº 251/2000 de la Commission, du 1er février 2000, portant modalités
d'application pour l'importation d'huile d'olive originaire de Tunisie.
JO L 026 02.02.2000 p.8

30. 31999R2798
Règlement (CE) nº 2798/1999 du Conseil, du 17 décembre 1999, fixant les règles
générales pour l'importation d'huile d'olive originaire de Tunisie pour la période allant
du 1er janvier au 31 décembre 2000 et abrogeant le règlement (CE) nº 906/98.
JO L 340 31.12.1999 p.1
Dérogé par 32000R0251 (JO L 026 02.02.2000 p.8)

31. 31999R2712
Règlement (CE) nº 2712/1999 de la Commission, du 20 décembre 1999, relatif à
l'ouverture d'une adjudication permanente pour la mise en vente de l'huile d'olive
détenue par les organismes d'intervention espagnol et grec.
JO L 327 21.12.1999 p.28

32. 31999R2702
Règlement (CE) nº 2702/1999 du Conseil, du 14 décembre 1999, relatif à des actions
d'information et de promotion en faveur des produits agricoles dans les pays tiers.
JO L 327 21.12.1999 p.7

33. 31999R2461
Règlement (CE) nº 2461/1999 de la Commission, du 19 novembre 1999, portant
modalités d'application du règlement (CE) nº 1251/1999 du Conseil en ce qui
concerne l'utilisation des terres mises en jachère pour la production de matières
premières servant à la fabrication, dans la Communauté, de produits qui ne sont pas
directement destinés à la consommation humaine ou animale
JO L 299 20.11.1999 p.16
Modifié par 32000R0827 (JO L 101 26.04.2000 p.21)
Modifié par 32000R2555 (JO L 292 21.11.2000 p.18)
Modifié par 32001R0587 (JO L 086 27.03.2001 p.15)
Modifié par 32002R0345 (JO L 055 26.02.2002 p.10)

114
34. 31999R2316
Règlement (CE) nº 2316/1999 de la Commission, du 22 octobre 1999, portant
modalités d'application du règlement (CE) nº 1251/1999 du Conseil instituant un
régime de soutien aux producteurs de certaines cultures arables.
JO L 280 30.10.1999 p.43
Dérogé par 32000R0745 (JO L 089 11.04.2000 p.4)
Dérogé par 32000R1332 (JO L 151 24.06.2000 p.9)
Modifié par 32000R1454 (JO L 163 04.07.2000 p.28)
Dérogé par 32000R2256 (JO L 258 12.10.2000 p.15)
Modifié par 32000R2860 (JO L 332 28.12.2000 p.63)
Dérogé par 32001R0180 (JO L 027 30.01.2001 p.15)
Modifié par 32001R0556 (JO L 082 22.03.2001 p.13)
Modifié par 32001R0946 (JO L 133 16.05.2001 p.8)
Dérogé par 32001R1045 (JO L 145 31.05.2001 p.29)
Modifié par 32001R1157 (JO L 157 14.06.2001 p.8)
Modifié par 32001R1393 (JO L 187 10.07.2001 p.29)
Dérogé par 32001R1756 (JO L 237 06.09.2001 p.3)
Dérogé par 32001R2058 (JO L 277 20.10.2001 p.19)
Dérogé par 32002R0157 (JO L 025 29.01.2002 p.25)
Modifié par 32002R0327 (JO L 051 22.02.2002 p.14)
Dérogé par 32002R0596 (JO L 091 06.04.2002 p.7)
Dérogé par 32002R1518 (JO L 228 24.08.2002 p.15)
Dérogé par 32003R0210 (JO L 028 04.02.2003 p.33)
Modifié par 32003R0335 (JO L 049 22.02.2003 p.3)
Modifié par 32003R1035 (JO L 150 18.06.2003 p.24)

35. 31999R2181
Règlement (CE) nº 2181/1999 de la Commission, du 14 octobre 1999, fixant, pour la
campagne de commercialisation 1998/1999, la production estimée d'huile d'olive ainsi
que le montant de l'aide unitaire à la production qui peut être avancé.
JO L 267 15.10.1999 p.19

115
36. 31999R1542
Règlement (CE) n° 1542/1999 de la Commission, du 14 juillet 1999, fixant pour la
campagne de commercialisation 1997/1998, la production effective d'huile d'olive
ainsi que le montant de l'aide unitaire à la production.
JO L 180 15.07.1999 p.4

37. 31999R1251
Règlement (CE) n° 1251/1999 du Conseil du 17 mai 1999 instituant un régime de
soutien aux producteurs de certaines cultures arables.
JO L 160 26.06.1999 p.1
Modifié par 32000R1672 (JO L 193 29.07.2000 p.13)
Modifié par 32001R1038 (JO L 145 31.05.2001 p.16)
Dérogé par 32001R1697 (JO L 230 28.08.2001 p.6)
Dérogé par 31999R2316 (JO L 280 30.10.1999 p.43)
Modifié par 31999R2704 (JO L 327 21.12.1999 p.12)
Dérogé par 32002R1519 (JO L 228 24.08.2002 p.17)
Dérogé par 32002R1535 (JO L 231 29.08.2002 p.36)
Dérogé par 32002R1818 (JO L 276 12.10.2002 p.19)

38. 31999R0561
Règlement (CE) nº 561/1999 de la Commission du 15 mars 1999 relatif à l'ouverture
d'une adjudication permanente pour la mise en vente de l'huile d'olive détenue par
l'organisme d'intervention espagnol.
JO L 069 16.03.1999 p.13

39. 31999R0528
Règlement (CE) nº 528/1999 de la Commission du 10 mars 1999 arrêtant les mesures
visant à l'amélioration de la qualité de la production oléicole.
JO L 062 11.03.1999 p.8
Modifié par 32001R0593 (JO L 088 28.03.2001 p.6)
Dérogé par 32001R0673 (JO L 093 03.04.2001 p.29)
Dérogé par 32001R2407 (JO L 326 11.12.2001 p.10)
Dérogé par 32002R2136 (JO L 325 30.11.2002 p.28)
Modifié par 32003R0629 (JO L 092 09.04.2003 p.3)

116
40. 31998R2768
Règlement (CE) nº 2768/98 de la Commission du 21 décembre 1998 relatif au régime
d'aide pour le stockage privé d'huile d'olive.
JO L 346 22.12.1998 p.14
Dérogé par 32001R0327 (JO L 048 17.02.2001 p.9)
Modifié par 32001R1081 (JO L 149 02.06.2001 p.17)
Modifié par 32003R0763 (JO L 109 01.05.2003 p.12)

41. 31998R2640
Règlement (CE) nº 2640/98 de la Commission du 9 décembre 1998 portant modalités
d'application pour l'importation d'huile d'olive originaire de Tunisie
JO L 335 10.12.1998 p.8

42. 31998R2367
Règlement (CE) nº 2367/98 de la Commission du 30 octobre 1998 prévoyant des
mesures transitoires dans le secteur de l'huile d'olive en vue de l'application du régime
prévu pour les campagnes de commercialisation 1998/1999 à 2000/2001
JO L 293 31.10.1998 p.64

43. 31998R2366
Règlement (CE) nº 2366/98 de la Commission du 30 octobre 1998 portant modalités
d'application du régime d'aide à la production d'huile d'olive pour les campagnes de
commercialisation 1998/1999 à 2000/2001
JO L 293 31.10.1998 p.50
Modifié par 32001R0648 (JO L 091 31.03.2001 p.45)
Prorogé par 32001R2070 (JO L 280 24.10.2001 p.3)
Dérogé par 32001R2388 (JO L 323 07.12.2001 p.16)
Modifié par 31999R1273 (JO L 151 18.06.1999 p.12)
Modifié par 32002R1249 (JO L 183 12.07.2002 p.5)
Dérogé par 32002R1250 (JO L 183 12.07.2002 p.7)
Modifié par 32002R2383 (JO L 358 31.12.2002 p.122)

117
44. 31998R2095
Règlement (CE) nº 2095/98 de la Commission du 30 septembre 1998 fixant, pour la
campagne de commercialisation 1997/1998, la production estimée d'huile d'olive ainsi
que le montant de l'aide unitaire à la production qui peut être avancé
JO L 266 01.10.1998 p.62

45. 31998R1638
Règlement (CE) nº 1638/98 du Conseil du 20 juillet 1998 modifiant le règlement nº
136/66/CEE portant établissement d'une organisation commune des marchés dans le
secteur des matières grasses
JO L 210 28.07.1998 p.32
Modifié par 32001R1513 (JO L 201 26.07.2001 p.4)
Mis en oeuvre par 31998R2366 (JO L 293 31.10.1998 p.50)

46. 31998R1483
Règlement (CE) nº 1483/98 de la Commission du 10 juillet 1998 fixant, pour la
campagne de commercialisation 1996/1997, la production effective d'huile d'olive
ainsi que le montant de l'aide unitaire à la production
JO L 195 11.07.1998 p.16

47. 31998R0953
Règlement (CE) nº 953/98 de la Commission du 6 mai 1998 portant modalités
d'application pour l'importation d'huile d'olive originaire de Tunisie
JO L 133 07.05.1998 p.8

48. 31998R0846
Règlement (CE) nº 846/98 de la Commission du 22 avril 1998 portant adaptation au
règlement (CE) nº 2008/97 du Cons eil et abrogeant le règlement (CE) nº 151/98
JO L 120 23.04.1998 p.13

49. 31998R0152
Règlement (CE) n° 152/98 de la Commission du 22 janvier 1998 portant modalités
d'application du règlement (CE) n 2006/97 du Conseil prévoyant certaines règles

118
d'application pour le régime spécial aux importations d'huile d'olive originaire du
Maroc
JO L 018 23.01.1998 p.7

50. 31998R0148
Règlement (CE) n° 148/98 de la Commission du 22 janvier 1998 portant modalités
d'application du règlement (CE) n 2005/97 du Conseil prévoyant certaines règles
d'application pour le régime spécial aux importations d'huile d'olive originaire
d'Algérie
JO L 018 23.01.1998 p.3

51. 31997R2138
Règlement (CE) nº 2138/97 de la Commission du 30 octobre 1997 délimitant les zones
homogènes de production d'huile d'olive
JO L 297 31.10.1997 p.3
Modifié par 32000R2224 (JO L 253 07.10.2000 p.16)
Modifié par 32000R2461 (JO L 283 09.11.2000 p.14)
Modifié par 32001R1979 (JO L 270 11.10.2001 p.12)
Modifié par 31998R2075 (JO L 265 30.09.1998 p.10)
Modifié par 32002R1836 (JO L 278 16.10.2002 p.10)
Modifié par 32001R2193 (JO L 295 13.11.2001 p.3)

52. 31997R2008
Règlement (CE) nº 2008/97 du Conseil du 9 octobre 1997 prévoyant certaines règles
d'application pour le régime spécial aux importations d'huile d'olive et de certains
autres produits agricoles de la Turquie
JO L 284 16.10.1997 p.17
Modifié par 31998R0846 (JO L 120 23.04.1998 p.13)

53. 31997R2007
Règlement (CE) n° 2007/97 du Conseil du 9 octobre 1997 prévoyant certaines règles
d'application pour le régime spécial aux importations d'huile d'olive originaire du
Liban
JO L 284 16.10.1997 p.15

119
54. 31997R2006
Règlement (CE) n° 2006/97 du Conseil du 9 octobre 1997 prévoyant certaines règles
d'application pour le régime spécial aux importations d'huile d'olive originaire du
Maroc
JO L 284 16.10.1997 p.13
Suspendu par 32000R0593 (JO L 071 18.03.2000 p.10)

55. 31997R2005
Règlement (CE) n° 2005/97 du Conseil du 9 octobre 1997 prévoyant certaines règles
d'application pour le régime spécial aux importations d'huile d'olive originaire
d'Algérie
JO L 284 16.10.1997 p.11

56. 31997R1979
Règlement (CE) nº 1979/97 de la Commission du 10 octobre 1997 fixant, pour la
campagne de commercialisation 1996/1997, la production estimée d'huile d'olive ainsi
que le montant de l'aide unitaire à la production qui peut être avancé
JO L 278 11.10.1997 p.12

57. 31997R1478
Règlement (CE) n° 1478/97 de la Commission du 28 juillet 1997 fixant, pour la
campagne de commercialisation 1995/1996, la production effective d'huile d'olive
ainsi que le montant de l'aide unitaire à la production
JO L 200 29.07.1997 p.39

58. 31997R0577
Règlement (CE) nº 577/97 de la Commission du 1er avril 1997 portant certaines
modalités d'application du règlement (CE) nº 2991/94 du Conseil établissant des
normes pour les matières grasses tartinables et du règlement (CEE) nº 1898/87 du
Conseil concernant la protection de la dénomination du lait et des produits laitiers lors
de leur commercialisation
JO L 087 02.04.1997 p.3
Modifié par 31997R1278 (JO L 175 03.07.1997 p.6)

120
Modifié par 31997R2181 (JO L 299 04.11.1997 p.1)
Modifié par 31998R0623 (JO L 085 20.03.1998 p.3)
Modifié par 31998R1298 (JO L 180 24.06.1998 p.5)
Modifié par 31998R2521 (JO L 315 25.11.1998 p.12)
Modifié par 31999R0568 (JO L 070 17.03.1999 p.11)

59. 31996R2132
Règlement (CE) nº 2132/96 de la Commission du 6 novembre 1996 arrêtant pour
l'année 1997 les mesures visant à l'amélioration de la qualité de la production de
l'huile d'olive
JO L 285 07.11.1996 p.9

60. 31996R1888
Règlement (CE) n° 1888/96 de la Commission du 30 septembre 1996 fixant, pour la
campagne de commercialisation 1995/1996, la production estimée d'huile d'olive ainsi
que le montant de l'aide unitaire à la production qui peut être avancé
JO L 249 01.10.1996 p.27

61. 31995R2543
Règlement (CE) n° 2543/95 de la Commission, du 30 octobre 1995, portant modalités
particulières d'application du régime des certificats d'exportation dans le secteur de
l'huile d'olive
JO L 260 31.10.1995 p.33
Modifié par 32000R2731 (JO L 316 15.12.2000 p.42)
Modifié par 31996R2126 (JO L 284 06.11.1996 p.15)
Modifié par 31998R0726 (JO L 100 01.04.1998 p.46)

62. 31995R1948
Règlement (CE) n° 1948/95 de la Commission, du 7 août 1995, prévoyant des mesures
particulières d'application du règlement (CE) n° 974/95 dans le secteur de l'huile
d'olive
JO L 187 08.08.1995 p.4

121
63. 31995R1476
Règlement (CE) n° 1476/95 de la Commission, du 28 juin 1995, portant modalités
particulières d'application du régime des certificats d'importation dans le secteur de
l'huile d'olive
JO L 145 29.06.1995 p.35
Dérogé par 32001R0312 (JO L 046 16.02.2001 p.3)
Modifié par 32001R1081 (JO L 149 02.06.2001 p.17)

64. 31994R3290
Règlement (CE) n° 3290/94 du Conseil, du 22 décembre 1994, relatif aux adaptations
et aux mesures transitoires nécessaires dans le secteur de l'agriculture pour la mise en
oeuvre des accords conclus dans le cadre des négociations commerciales multilatérales
du cycle d'Uruguay
JO L 349 31.12.1994 p.105
Modifié par 31998R1340 (JO L 184 27.06.1998 p.1)

65. 31994R2991
Règlement (CE) n° 2991/94 du Conseil, du 5 décembre 1994, établissant des normes
pour les matières grasses tartinables
JO L 316 09.12.1994 p.2
Mis en oeuvre par 31997R0577 (JO L 087 02.04.1997 p.3)

66. 31993R3498
Règlement (CE) n° 3498/93 de la Commission, du 20 décembre 1993, déterminant les
faits générateurs applicables spécifiquement dans le secteur de l'huile d'olive
JO L 319 21.12.1993 p.20

67. 31993R2828
Règlement (CEE) n° 2828/93 de la Commission, du 15 octobre 1993, établissant les
modalités communes de contrôle de l'utilisation et/ou de la destination des produits
des codes NC 1515 90 59 et 1515 90 99 importés
JO L 258 16.10.1993 p.15
Modifié par 31993R3495 (JO L 319 21.12.1993 p.15)
Modifié par 31994R0347 (JO L 044 17.02.1994 p.19)

122
Modifié par 31994R2206 (JO L 236 10.09.1994 p.16)
Modifié par 31994R3061 (JO L 323 16.12.1994 p.20)
Modifié par 31995R0592 (JO L 060 18.03.1995 p.1)

68. 31993R0741
Règlement (CEE) n° 741/93 du Conseil, du 17 mars 1993, relatif à l'application du
prix commun d'intervention de l'huile d'olive au Portugal
JO L 077 31.03.1993 p.7

69. 21993A0618(01)
Mémorandum d'accord entre la Communauté économique européenne et les Etats-
Unis d'Amérique concernant les graines oléagineuses dans le cadre du GATT
JO L 147 18.06.1993 p.26
Adopté par 31993D0355 (JO L 147 18.06.1993 p.25)

70. 31993D0468
93/468/CEE: Décision de la Commission, du 24 février 1993, concernant un
programme national AIMA relatif à une aide en faveur des organisations de
producteurs d'huile d'olive et de leurs unions (Le texte en langue italienne est le seul
faisant foi)
JO L 218 28.08.1993 p.53

71. 31993R0183
Règlement (CEE) n° 183/93 de la Commission, du 29 janvier 1993, modifiant le
règlement (CEE) n° 2568/91 relatif aux caractéristiques des huiles d'olive et des huiles
de grignons d'olive ainsi qu'aux méthodes d'analyse y afférentes
JO L 022 30.01.1993 p.58
Modifié par 31993R0826 (JO L 087 07.04.1993 p.6)

72. 31991R3657
Règlement (CEE) n° 3657/91 de la Commission, du 16 décembre 1991, autorisant
l'Espagne à suspendre totalement les droits de douane à l'importation des graines de
tournesol en provenance des pays tiers
JO L 348 17.12.1991 p.38

123
73. 31991R2568
Règlement (CEE) n° 2568/91 de la Commission, du 11 juillet 1991, relatif aux
caractéristiques des huiles d'olive et des huiles de grignons d'olive ainsi qu'aux
méthodes y afférentes
JO L 248 05.09.1991 p.1
Modifié par 32001R2042 (JO L 276 19.10.2001 p.8)
Modifié par 31991R3682 (JO L 349 18.12.1991 p.36)
Modifié par 31992R1429 (JO L 150 02.06.1992 p.17)
Modifié par 31992R1683 (JO L 176 30.06.1992 p.27)
Modifié par 31992R3288 (JO L 327 13.11.1992 p.28)
Modifié par 31993R0183 (JO L 022 30.01.1993 p.58)
Modifié par 31994R0177 (JO L 024 29.01.1994 p.33)
Modifié par 31995R0656 (JO L 069 29.03.1995 p.1)
Modifié par 31995R2527 (JO L 258 28.10.1995 p.49)
Modifié par 31997R2472 (JO L 341 12.12.1997 p.25)
Modifié par 31998R0282 (JO L 028 04.02.1998 p.5)
Modifié par 31998R2248 (JO L 282 20.10.1998 p.55)
Modifié par 31999R0379 (JO L 046 20.02.1999 p.15)
Modifié par 32002R0796 (JO L 128 15.05.2002 p.8)

74. 31991R1720
Règlement (CEE) n° 1720/91 du Conseil, du 13 juin 1991, modifiant le règlement n°
136/66/CEE portant établissement d'une organisation commune des marchés dans le
secteur des matières grasses
JO L 162 26.06.1991 p.27

75. 31991R1312
Règlement (CEE) n° 1312/91 de la Commission, du 17 mai 1991, portant modalités
d'application du règlement (CEE) n° 597/91 du Conseil pour la fourniture d'huile de
tournesol à la Roumanie
JO L 123 18.05.1991 p.40

124
76. 31991R0104
Règlement (CEE) n° 104/91 de la Commission, du 16 janvier 1991, relatif à
l'importation de certaines olives dans la Communauté
JO L 012 17.01.1991 p.21

77. 31990R3577
Règlement (CEE) n° 3577/90 du Conseil, du 4 décembre 1990, relatif aux mesures
transitoires et aux adaptations nécessaires dans le secteur de l'agriculture à la suite de
l'unification allemande
JO L 353 17.12.1990 p.23
Repris par 21994A0103(48) (JO L 001 03.01.1994 p.210)
Mis en oeuvre par 31991R2676 (JO L 253 10.09.1991 p.14)

78. 31990R3500
Règlement (CEE) n° 3500/90 du Conseil, du 27 novembre 1990, modifiant le
règlement (CEE) n° 2261/84 arrêtant les règles générales relatives à l'octroi de l'aide à
la production d'huile d'olive et aux organisations de producteurs
JO L 338 05.12.1990 p.3

79. 31989R3786
Règlement (CEE) n° 3786/89 de la Commission, du 15 décembre 1989, autorisant le
Portugal à supprimer, pour les tourteaux, les droits à l'importation en provenance des
autres États membres et à appliquer les droits du tarif douanier commun à
l'importation en provenance des pays tiers
JO L 367 16.12.1989 p.42

80. 31989R3164
Règlement (CEE) n° 3164/89 de la Commission, du 23 octobre 1989, portant
modalités d'application des mesures spéciales pour les graines de chanvre
JO L 307 24.10.1989 p.22
Modifié par 31992R3587 (JO L 364 12.12.1992 p.26)

125
81. 31988R0665
Règlement (CEE) n° 665/88 de la Commission du 11 mars 1988 portant modalités
d'application pour l'importation d'huile d'olive originaire de Tunisie
JO L 069 15.03.1988 p.17

82. 31988R0632
Règlement (CEE) n° 632/88 de la Commission du 8 mars 1988 portant suppression
des droits de douane applicables aux olives de table en provenance d'Espagne et du
Portugal, importées dans la Communauté dans sa composition au 31 décembre 1985
JO L 063 09.03.1988 p.7

83. 31987R3170
Règlement (CEE) n° 3170/87 de la Commission du 23 octobre 1987 portant modalités
d'application des mesures spéciales pour l'importation d'huile d'olive originaire de
Tunisie
JO L 301 24.10.1987 p.23

84. 31987R2048
Règlement (CEE) n° 2048/87 de la Commission du 10 juillet 1987 portant modalités
d'application des mesures spéciales pour l'importation d'huile d'olive originaire de
Tunisie
JO L 192 11.07.1987 p.20

85. 31985R3472
Règlement (CEE) n° 3472/85 de la Commission du 10 décembre 1985 relatif aux
modalités d'achat et de stockage de l'huile d'olive par les organismes d'intervention
JO L 333 11.12.1985 p.5
Modifié par 31988R1859 (JO L 166 01.07.1988 p.13)
Modifié par 31988R3502 (JO L 306 11.11.1988 p.40)
Modifié par 31991R1524 (JO L 142 06.06.1991 p.24)
Modifié par 31992R1686 (JO L 176 30.06.1992 p.34)
Modifié par 31992R2310 (JO L 222 07.08.1992 p.23)
Modifié par 31993R1767 (JO L 162 03.07.1993 p.6)
Modifié par 31994R1509 (JO L 162 30.06.1994 p.31)

126
Modifié par 31997R1204 (JO L 170 28.06.1997 p.29)
Modifié par 31998R2187 (JO L 275 10.10.1998 p.29)

86. 31985R3067
Règlement (CEE) n° 3067/85 du Conseil du 29 octobre 1985 fixant les critères de
mobilisation sur le marché de la Communauté des huiles végétales destinées à l'aide
alimentaire
JO L 290 01.11.1985 p.96

87. 31985R0027
Règlement (CEE) n° 27/85 de la Commission du 4 janvier 1985 portant modalités
d'application du règlement (CEE) n° 2262/84 prévoyant des mesures spéciales dans le
secteur de l'huile d'olive
JO L 004 05.01.1985 p.5
Modifié par 31985R3818 (JO L 368 31.12.1985 p.20)
Modifié par 31992R3602 (JO L 366 15.12.1992 p.31)
Dérogé par 31998R2366 (JO L 293 31.10.1998 p.50)

88. 31984R2262
Règlement (CEE) n° 2262/84 du Conseil du 17 juillet 1984 prévoyant des mesures
spéciales dans le secteur de l'huile d'olive
JO L 208 03.08.1984 p.11
Modifié par 32001R2292 (JO L 308 27.11.2001 p.1)
Modifié par 31985R3788 (JO L 367 31.12.1985 p.1)
Modifié par 31988R3880 (JO L 346 15.12.1988 p.12)
Modifié par 31992R0593 (JO L 064 10.03.1992 p.1)
Modifié par 31997R2599 (JO L 351 23.12.1997 p.17)
Modifié par 31999R0150 (JO L 018 23.01.1999 p.7)

89. 31984R2261
Règlement (CEE) n° 2261/84 du Conseil du 17 juillet 1984 arrêtant les règles
générales relatives à l'octroi de l'aide à la production d'huile d'olive et aux
organisations de producteurs
JO L 208 03.08.1984 p.3

127
Modifié par 31985R3788 (JO L 367 31.12.1985 p.1)
Modifié par 31987R0168 (JO L 021 23.01.1987 p.8)
Modifié par 31988R0892 (JO L 089 06.04.1988 p.1)
Modifié par 31990R3500 (JO L 338 05.12.1990 p.3)
Modifié par 31995R0636 (JO L 067 25.03.1995 p.1)
Dérogé par 31998R1638 (JO L 210 28.07.1998 p.32)
Modifié par 31998R1639 (JO L 210 28.07.1998 p.38)
Mis en oeuvre par 31998R2366 (JO L 293 31.10.1998 p.50)

90. 31983R3519
Règlement (CEE) n° 3519/83 du Conseil du 12 décembre 1983 prévoyant certaines
mesures pour les huiles acides de raffinage issues des sous-produits de l'huile d'olive
ou de l'huile de grignons d'olive
JO L 352 15.12.1983 p.2

91. 31982R1413
Règlement (CEE) n° 1413/82 du Conseil, du 18 mai 1982, modifiant le règlement n°
136/66/CEE portant établissement d'une organisation commune des marchés dans le
secteur des matières grasses
JO L 162 12.06.1982 p.6

92. 31981R3137
Règlement (CEE) n° 3137/81 de la Commission, du 30 octobre 1981, portant
modalités d'application du régime d'aide à la production d'huile d'olive
JO L 312 31.10.1981 p.64
Modifié par 31982R1727 (JO L 189 01.07.1982 p.66)

93. 31980R2941
Règlement (CEE) n° 2941/80 de la Commission, du 13 novembre 1980, portant
modalités d'application du régime d'aide à la production d'huile d'olive
JO L 305 14.11.1980 p.18
Modifié par 31981R1964 (JO L 192 15.07.1981 p.20)

128
94. 31979R1963
Règlement (CEE) n° 1963/79 de la Commission, du 6 septembre 1979, fixant les
modalités d'application de la restitution à la production pour les huiles d'olive utilisées
pour la fabrication de certaines conserves
JO L 227 07.09.1979 p.10
Modifié par 32001R1081 (JO L 149 02.06.2001 p.17)
Modifié par 31979R2829 (JO L 320 15.12.1979 p.50)
Modifié par 31980R2940 (JO L 305 14.11.1980 p.17)
Modifié par 31987R0393 (JO L 040 10.02.1987 p.9)
Modifié par 31989R1458 (JO L 144 27.05.1989 p.28)

95. 31978R3136
Règlement (CEE) n° 3136/78 de la Commission, du 28 décembre 1978, relatif aux
modalités d'application du régime de fixation par voie d'adjudication du prélèvement à
l'importation d'huile d'olive
JO L 370 30.12.1978 p.72
Modifié par 179H
Modifié par 31979R0308 (JO L 042 17.02.1979 p.20)
Modifié par 31979R1037 (JO L 130 29.05.1979 p.20)
Modifié par 31980R2308 (JO L 233 04.09.1980 p.12)
Modifié par 31980R3473 (JO L 363 31.12.1980 p.49)
Modifié par 31981R0022 (JO L 002 01.01.1981 p.14)
Modifié par 31984R0134 (JO L 017 20.01.1984 p.21)
Modifié par 31984R0838 (JO L 088 31.03.1984 p.51)
Modifié par 31985R3818 (JO L 368 31.12.1985 p.20)

96. 31978R3135
Règlement (CEE) n° 3135/78 de la Commission, du 28 décembre 1978, relatif à la
fixation du prélèvement pour les olives et les résidus de la production d'huile d'olive
JO L 370 30.12.1978 p.70
Modifié par 179H

129
97. 31978R3131
Règlement (CEE) n° 3131/78 de la Commission, du 28 décembre 1978, relatif au
recours à la procédure d'adjudication pour la fixation des prélèvements dans le secteur
de l'huile d'olive
JO L 370 30.12.1978 p.60
Modifié par 179H

98. 31978R3130
Règlement (CEE) n° 3130/78 de la Commission, du 28 décembre 1978, relatif à la
détermination des centres d'intervention pour l'huile d'olive
JO L 370 30.12.1978 p.58
Modifié par 31980R3472 (JO L 363 31.12.1980 p.47)
Modifié par 31985R3818 (JO L 368 31.12.1985 p.20)
Modifié par 31988R2806 (JO L 251 10.09.1988 p.12)
Modifié par 31994R1833 (JO L 191 27.07.1994 p.14)

99. 31978R3056
Règlement (CEE) n° 3056/78 de la Commission, du 22 décembre 1978, fixant le lieu
de passage en frontière de la Communauté pour l'huile d'olive importée
JO L 361 23.12.1978 p.55

100. 31978R2754
Règlement (CEE) n° 2754/78 du Conseil, du 23 novembre 1978, relatif à l'intervention
dans le secteur de l'huile d'olive
JO L 331 28.11.1978 p.13
Modifié par 31990R2203 (JO L 201 31.07.1990 p.5)

101. 31978R2580
Règlement (CEE) n° 2580/78 du Conseil, du 31 octobre 1978, prolongeant la
campagne de commercialisation 1977/1978 pour l'huile d'olive, prévoyant des mesures
particulières dans ce secteur et modifiant le règlement (CEE) n° 878/77 relatif aux
taux de change à appliquer dans le secteur agricole
JO L 309 01.11.1978 p.13

130
102. 31978R1853
Règlement (CEE) n° 1853/78 du Conseil, du 25 juillet 1978, arrêtant les règles
générales relatives aux mesures spéciales pour les graines de ricin
JO L 212 02.08.1978 p.1

103. 31978R1562
Règlement (CEE) n° 1562/78 du Conseil, du 29 juin 1978, modifiant le règlement n°
136/66/CEE portant établissement d'une organisation commune des marchés dans le
secteur des matières grasses
JO L 185 07.07.1978 p.1
Modifié par 31978R2580 (JO L 309 01.11.1978 p.13)

104. 31978R1193
Règlement (CEE) n° 1193/78 de la Commission, du 1er juin 1978, établissant des
dispositions-cadres pour les contrats concernant la vente de graines de ricin
JO L 146 02.06.1978 p.12
Modifié par 31979R0995 (JO L 125 22.05.1979 p.6)

105. 31977R2960
Règlement (CEE) n° 2960/77 de la Commission, du 23 décembre 1977, relatif aux
modalités de mise en vente de l'huile d'olive détenue par les organismes d'intervention
JO L 348 30.12.1977 p.46
Modifié par 31979R0883 (JO L 111 04.05.1979 p.16)
Modifié par 31980R0914 (JO L 098 16.04.1980 p.6)
Modifié par 31980R2309 (JO L 233 04.09.1980 p.13)
Modifié par 31980R3473 (JO L 363 31.12.1980 p.49)
Modifié par 31982R1852 (JO L 203 10.07.1982 p.17)
Modifié par 31983R2041 (JO L 200 23.07.1983 p.25)
Modifié par 31985R1922 (JO L 180 12.07.1985 p.26)
Modifié par 31985R3818 (JO L 368 31.12.1985 p.20)
Dérogé par 31999R0561 (JO L 069 16.03.1999 p.13)
Dérogé par 31999R2712 (JO L 327 21.12.1999 p.28)

131
106. 31975R1031
Règlement (CEE) n° 1031/75 de la Commission, du 17 avril 1975, définissant le fait
générateur du droit à l'aide pour les graines de coton
JO L 102 22.04.1975 p.7

107. 31975R0154
Règlement (CEE) n° 154/75 du Conseil, du 21 janvier 1975, portant établissement
d'un casier oléicole dans les États membres producteurs d'huile d'olive
JO L 019 24.01.1975 p.1
Modifié par 31979R1794 (JO L 206 14.08.1979 p.3)
Modifié par 31980R3453 (JO L 360 31.12.1980 p.15)
Modifié par 31985R3788 (JO L 367 31.12.1985 p.1)
Dérogé par 31998R1638 (JO L 210 28.07.1998 p.32)

108. 31974R0306
Règlement (CEE) n° 306/74 du Conseil, du 4 février 1974, relatif aux importations des
huiles d'olive de Turquie
JO L 034 07.02.1974 p.11

109. 31972R0616
Règlement (CEE) n° 616/72 de la Commission, du 27 mars 1972, relatif aux modalités
d'application des restitutions et prélèvements à l'exportation d'huile d'olive
JO L 078 31.03.1972 p.1
Modifié par 31975R0142 (JO L 017 22.01.1975 p.8)
Modifié par 31977R0231 (JO L 031 03.02.1977 p.14)
Modifié par 31977R2962 (JO L 348 30.12.1977 p.53)

110. 31971R1004
Règlement (CEE) n° 1004/71 de la Commission, du 14 mai 1971, relatif à la fixation
des prélèvements applicables aux huiles d'olive n'ayant pas subi un processus de
raffinage
JO L 109 15.05.1971 p.17
Modifié par 179H
Modifié par 31973R0486 (JO L 048 21.02.1973 p.10)

132
111. 31967G0518
67/518/CEE: Résolution du Conseil, du 26 juillet 1966, sur l'éligibilité, au titre du
Fonds européen d'orientation et de garantie agricole, d'aides à la production d'huile de
pépins de raisins
JO P 183 05.08.1967 p.10

112. 31967R0283
Règlement n° 283/67/CEE de la Commission, du 11 juillet 1967, relatif aux modalités
d'application concernant le montant compensatoire applicable à l'importation de
certaines huiles végétales
JO P 151 13.07.1967 p.5
Modifié par 31973R0501 (JO L 049 22.02.1973 p.18)

113. 31966R0172
Règlement n° 172/66/CEE de la Commission, du 5 novembre 1966, portant fixation
des coefficients d'équivalence des différentes dénominations et qualités des huiles
d'olive n'ayant pas subi un processus de raffinage
JO P 202 07.11.1966 p.3481
Modifié par 179H
Modifié par 31968R1744 (JO L 268 01.11.1968 p.54)
Modifié par 31972R0992 (JO L 115 17.05.1972 p.7)
Modifié par 31985R3818 (JO L 368 31.12.1985 p.20)

114. 31966R0136
Règlement n° 136/66/CEE du Conseil, du 22 septembre 1966, portant établissement
d'une organisation commune des marchés dans le secteur des matières grasses
JO P 172 30.09.1966 p.3025
Modifié par 172B
Modifié par 179H
Modifié par 185I
Modifié par 194N
Modifié par 32000R2826 (JO L 328 23.12.2000 p.2)
Modifié par 32001R1513 (JO L 201 26.07.2001 p.4)

133
Modifié par 31968R2146 (JO L 314 31.12.1968 p.1)
Modifié par 31970R1253 (JO L 143 01.07.1970 p.1)
Modifié par 31972R1547 (JO L 165 21.07.1972 p.1)
Modifié par 31973D0101(01) (JO L 002 01.01.1973 p.1)
Modifié par 31973R1707 (JO L 175 29.06.1973 p.5)
Modifié par 31977R2560 (JO L 303 28.11.1977 p.1)
Modifié par 31978R1562 (JO L 185 07.07.1978 p.1)
Dérogé par 31978R2580 (JO L 309 01.11.1978 p.13)
Modifié par 31980R1585 (JO L 160 26.06.1980 p.2)
Modifié par 31980R3454 (JO L 360 31.12.1980 p.16)
Modifié par 31982R1413 (JO L 162 12.06.1982 p.6)
Modifié par 31984R1556 (JO L 150 06.06.1984 p.5)
Modifié par 31984R2260 (JO L 208 03.08.1984 p.1)
Modifié par 31985R0231 (JO L 026 31.01.1985 p.12)
Modifié par 31985R3768 (JO L 362 31.12.1985 p.8)
Modifié par 31986R1454 (JO L 133 21.05.1986 p.8)
Modifié par 31987R1915 (JO L 183 03.07.1987 p.7)
Modifié par 31987R3994 (JO L 377 31.12.1987 p.31)
Modifié par 31988R1098 (JO L 110 29.04.1988 p.10)
Modifié par 31988R2210 (JO L 197 26.07.1988 p.1)
Modifié par 31989R1225 (JO L 128 11.05.1989 p.15)
Modifié par 31990R3499 (JO L 338 05.12.1990 p.1)
Modifié par 31990R3577 (JO L 353 17.12.1990 p.23)
Modifié par 31991R1720 (JO L 162 26.06.1991 p.27)
Modifié par 31992R0356 (JO L 039 15.02.1992 p.1)
Modifié par 31992R2046 (JO L 215 30.07.1992 p.1)
Modifié par 31993R3179 (JO L 285 20.11.1993 p.9)
Modifié par 31994R3290 (JO L 349 31.12.1994 p.105)
Mis en oeuvre par 31995R1476 (JO L 145 29.06.1995 p.35)
Modifié par 31996R1581 (JO L 206 16.08.1996 p.11)
Modifié par 31998R1638 (JO L 210 28.07.1998 p.32)
Modifié par 31999R2702 (JO L 327 21.12.1999 p.7)
Dérogé par 32002R1873 (JO L 284 22.10.2002 p.1)

134
Pièce ci-jointe B

Législation marocaine

Apport de la loi no10-95 sur l'eau (promulguée par le dahir no1-95-154: BO n° 4325 du
20/09/95)

Cette loi est composée de 123 articles contenus dans 13 chapitres. Elle vise à mettre en place
une politique nationa le de l'eau, basée sur une vision prospective qui tient compte d'une part
de l'évolution des ressources et d'autre part des besoins nationaux en eau. Elle prévoit des
dispositions légales, institutionnelles et des instruments économiques et financiers.

I. De point de vue législatif

La loi no10-95 a annoncé:


1. Domanialité publique: délimitation des périmètres de protection des eaux ;
2. Fixation des conditions d'utilisation de l'eau (régimes de concession, d'autorisation,
déclaration et d'interdiction);
3. Planification des ressources en eau:
??plan national de l'eau élaboré par l'autorité gouvernementale chargé de l'équipement;
??plan d'aménagement intégré élaboré par l'agence de bassin concernée;
4. Utilisation rationnelle des ressources en eaux ;
5. Gestion participative des ressources en eaux (implication des collectivités locales et des
usagers);
6. Normalisation de l'eau ;
7. Sanctions

II. De point de vue institutionnelle

1. Consécration du conseil supérieur de l'eau et du climat;


2. Création des agences de bassin hydraulique;
3. Création des commissions provinciales de l'eau;
4. Création de la police de l'eau.

135
III. Instruments économiques et financiers

1. Principe de Préleveur - Payeur;


2. Principe de Pollueur - Payeur;
3. Implication du secteur privé.

IV. Textes d'application de loi no10-95 sur l'eau

La loi no10-95 sur l'eau a été publié en 1995 et uniquement 12 décrets d'application ont été
promulgués de 25 textes prévus.

?? Gestion de l'eau: 3 décrets:


1. Décret n° 2-96-158 relatif à la composition et au fonctionnement du conseil
supérieur de l'eau et du climat ;
2. Décret n°2-97-488 relatif à la composition et au fonctionnement des commissions
préfectorales et provinciales de l'eau ;
3. Décret n° 2-96-536 relatif à l'Agence du Bassin Hydraulique de l'Oum- Er-Rbia.
?? Planification de l'eau: 1 décret:
1. Décret no2-97 -233 relatif à la procédure d'élaboration et de révision des plans
directeurs d'aménagements intégrés des ressources en eau et du plan national de
l'eau.

?? Réglementation de l'utilisation du domaine publique hydraulique :


1. Décret no2-97 -224 fixant les conditions d'accumulation artificielle des eaux ;
2. Décret no2-97 -657 relatif à la délimitation des zones de protection et des périmètres
de sauvegarde et d'interdiction ;
3. Décret no2-97 -489 relatif à la délimitation du domaine public hydraulique, à la
correction des cours d'eau et à l'extraction des matériaux ;
4. Décret du 04/02/1998 relatif aux normes de qualité des eaux et à l'inventaire du
degré de pollution des eaux.

?? Instrument économique et financier:

136
1. Décret no2-97 -178 fixant la procédure de déclaration pour la tenue à jour de
l'inventaire des ressources en eau ;
2. Décret no2-97 -875 relatif à l'utilisation des eaux usées ;
3. Décret no2-97 - 787 relatif aux normes de qualité des eaux et à l'inventaire du degré
de pollution des eaux ;
4. Décret no2-97-414 relatif aux modalités de fixation et de recouvrement de la
redevance pour utilisation de l'eau du domaine public hydraulique.

Notons également qu'en plus de ces 12 décrets déjà promulgués, 7 d'autres ont été adoptés par
le
Conseil du Gouvernement du 22 juin 2000. Il s'agit de:

1. Projet de décret no2-00-474 fixant la procédure de reconnaissance de droits acquis


sur le domaine public hydraulique;
2. Projet de décret no2-00475 relatif à l'agence du bassin hydraulique de la Moulouya;
3. Projet de décret no2-00476 relatif à l'agence du bassin hydraulique du Loukkous;
4. Projet de décret no2-00477 relatif à l'agence du bassin hydraulique du Sebou;
5. Projet de décret no2-00478 relatif à l'agence du bassin hydraulique du Bou-Regreg
et de la Chaouia;
6. Projet de décret no2-00479 relatif à l'agence du bassin hydraulique du Tensift;
7. Projet de décret no2-00480 relatif à l'agence du bassin hydraulique du Sous-Massa.

137
Pièce ci-jointe C

LE COMPOSTAGE

C.1 - LE PROCESSUS DU COMPOSTAGE


Le compostage naturel est un processus biologique, de type aérobique, pendant lequel
les microrganismes présents dans l'environnement (surtout dans le sol) attaquent et dégradent
les composés organiques des résidus animaux et végétaux. De telle façon, ils en tirent de
l'énergie pour leur activités métaboliques et libérent l'eau (initiallement sous forme d'eaux de
percolation et successivement de vapeur d'eau), l'anhydride carbonique et les sels minéraux
(voir figure 3 à la page 147). Enfin, après des mois du début du processus, on obtient une
substance organique stabilisée riche en humus définie compost ou composé (du latin
compositum, constitué de plusieurs substances organiques).

On parle de compostage contrôlé lorsqu'on se réfère à des techniques et des


technologies développées pendant les dernières décennies pour exploiter et optimiser tout ce
qu'en nature arrive spontanément. En ce cas, la pratique du compostage est utilisée pour
stabiliser biologiquement les résidus organiques en les transformant en produit final:

?? contenant des éléments nutritifs utiles au terrain,


?? pourvu d'élevées proprietés physiques,
?? hygièniquement sûr et sans graines vitales d'herbes adventices.

Pendant le processus de compostage, la substance organique biodégradable subit de


remarquables modifications au niveau chymique en trois moments successifs:

?? première phase de décomposition (déstructuration)


?? seconde phase de transformation
?? troisième phase de maturation (restructuration ou nouvelle synthèse)

Il s'agit fondamentalement d'un travail de démolition d'une construction rélativement


simple, nécessaire pour reconstruire après, par les éléments fondamentals récupérés, un
nouvel complèxe structurellement plus articulé du précedent: l’humus.

138
OXYGÈNE MICROORGANISMES HUMIDITÉ

PHASE di Déstructuration PHASE di Restructuration


S. ORGANIQUE

Hydrates du Carbone,
Lipides ÉNERGIE
CO2 Protéines, Acides
aminés, N organique
H2 O
Nouvels Organismes
Cellulose,
Lignine,
Sels minéraux

COMPOST
ou
HUMUS

Fig. 3 – Le processus de compostage

Les premiers qui sont dégradés et oxidés en anhydride carbonique et eau sont les
composés organiques les plus simples et donc les plus susceptibles di décomposition: suc res
solubles, acides aminés, protéines et acides organiques.
Dans cette phase, qui est très rapide et intense, l'énergie se libère sous forme de
chaleur facilement décelable à travers la température des masses (voir le graphique 1 à la page
148) Il s'agit de la phase thermophile, souvent plus de 60°C, qui a une durée variable (au
moins un mois) et pendant laquelle il y a une demande élevée d'oxigène par les
microorganismes et la formation simultanée et temporaire de composants intermèdes de
degradation phytotoxiques (acides gras volatiles à chaîne courte comme l'acide acétique,
propionique, butyrique) et qui, au cours du processus, sont métabolisés rapidement par les
colonies microbiennes. C'est exactement pendant cette phase que les pathogènes peuvent être
éliminés en vertu des températures élevées qui se développent (cet argument sera traité plus
tard). Les bactéries sont les microorganismes les plus actives dans cette phase, soit pour les
températures élevées, soit pour les conditions d'humidité et le pH qui se forment dans le
substrat.

139
Successivement, les processus métaboliques se réduisent en intensité à cause de la
disparition des composés plus facilement biodégradables déjà transformés en substances
simples ou remployés.
Dans cette phase, près des bactéries toujours très nombreuses, d'autres groupes
microbiens sont actifs: champignons et Actinomicètes (bacteries qui se développent sous
forme de filaments ramifiés et qui, après un examen superficiel, ressemblent à des
champignons), qui dégradent activement amidon, cellulose, lignine, cette dernière sourtout
dans les phases finales.
Cellulose et lignine sono des composés essentiels pour la formation de l’humus, mais,
à la suite de leur trasformation les protéines, les acides aminés, les lipides et certains
microorganismes aussi participent directement, ou donnent leur contribution lorsqu'ils
meurent, à sa formation. Dans cette seconde phase, la température descend par rapport à la
première phase et elle se stabilise autour de 40-45°C, le besoin en oxygène se réduit et la
matière rejoint graduellement un premier niveau de stabilité.

Graphique 1 – Cours de la température dans un processus de compostage type.

La présence des Actinomicètes est fondamentale pour l’humidification dans ce stade;


leur présence est facilement décelable grâce à la production de composés aromatiques comme
la géosmine, qui donnent au produit le parfum typique de terreau de bois.
Généralement, vers la fin du processus a lieu une intense colonisation de la substance
par les animaux de petites dimensions (collemboles, acariens, mille-pattes) qui contribuent
beaucoup à l'émiettement et à un nouvel brassage des composés organiques et minéraux.

140
C.2 – LES FACTEURS DE CONTRÔLE ET LES INDICES D'ÉVOLUTION DU
PROCESSUS
Le compostage est principalement influencé par la présence d'oxygène et d'humidité.
La température aussi est un élément important du processus, mais de toute façon, elle est un
résultat du même. D'autres facteurs importants, qui peuvent influer, sont la présence de
nourrissants et le pH. Les nourrissants, surtout carbone et azote, sont essentiels pour la
croissance et l’activité des microorganismes, parce que le carbone est la principale source
d'énergie, tandis que l’azote est nécessaire pour les besoins de synthèse. Le phosphore et le
soufre ont aussi leur importance, mais leur rôle dans l’évolution du processus n'est pas encore
bien connu [Epstein, 1997].
En grande partie, la production de chaleur est le résultat de la respiration bactérienne
et si la masse est suffisamment isolée il y a une augmentation de la température. Cela influe
sur les dynamiques des colonies microbiennes, en particulier des bactéries, en ce qui concerne
le passage de colonies mésophiles à celles thermophiles et qui a pour conséquence une
augmentation de la vélocité de décomposition.
En dehors du CO2 , même l'ammoniac e d'autres composés volatiles sont dégagés dans
l'athmosphère, qui de toute façon représentent un pourcentage très petit par rapport au
bioxyde de carbone et à l'eau.
Parmi ces facteurs, les pricipaux à tenir sous contrôle sont certainement l’oxygène,
l’humidité et la température; donc, ce sont ces facteurs qui normalement sont utilisés pour
vérifier la progression correcte du processus biologique.
Le monitorage du processus est très important dans les phases initielles, c'est-à-dire
lorsque les substances compostés subissent de rapides changements physico-chimiques; au
contraire, quand le processus marche parfaitement, en général, le contrôle de deux ou trois
paramètres est suffisant pour mettre en évidence d'éventuels problèmes.

C.2.1 – Oxygène
Il y a les demandes plus grandes au début du processus pendant un long intervalle de
température (28-55°C) auquel correspond l'activité biologique la plus intense. Dans cette
phase, la présence dans le produit frais (“cru”) de substances facilement biodégradables
(sucres solubles, acides organiques, acides aminés) amène à un remarquable développement
de la biomasse en causant d'élevées consommations d'oxygène, outre à une augmentation de
la température et de la production de CO2 .

141
Afin d'éviter l'apparition de fermentations anaérobiques, il faut maintenir les teneurs
en oxygène à l'intérieur de la masse autour de 3-5%.
Pour la production de CO2, on définie “quotient de respiration” (RQ) le rapport entre
l’anhydride carbonique produite et l’oxygène utilisé (CO2 /O 2 ). Par exemple, pendant
l’oxydation à CO2 et eau d'amide, protéines et gras, les valeurs de RQ sont de 1.0, 0.81 et
0.71, respectivement. Une étroite rélation existe entre oxigène et anhydride carbonique
pendant le compostage statique en tas aéré, confirmé par l’analyse statistique des données
(R2 = 0.951) [Singley et coll., 1982, Epstein, 1997].
La consommation d'oxygène est influencée soit par le contenu en eau de la matrice,
soit par la porosité de la même. La porosité, définié en termes de FAS (Free Air Space), est la
partie du total des vides, pas occupée par l'eau [Schultz, 1961]. Généralement, elle est
calculée par l'équation suivante:

FAS = 100 (1 - DM/PS) x poids sec

où DM = dens ité du mélange


PS = poids spécifique

En substance, la porosité de la matrice soumise à compostage pas touchée par la


présence d'eau, permet à l’air de se répandre au moyen des résidus et, donc, de donner de
l'oxygène aux microorganismes. Vu que des substances différentes ont des densités et
granulométries différentes, la rélation entre humidité et FAS varie légèrement de matrice à
matrice. L’intervalle optimal en valeurs d'humidité est compris entre 53 et 65% avec un FAS
variable entre 32 et 36%. Les valeurs d'humidité plus élevées peuvent être utilisées pour des
systèmes dinamiques où la perte en eau est supérieure qu'en ceux statiques.
Une réduction de la granulométrie, au moyen de la trituration et/ou mouture, cause une
augmentation de la densité et une réduction de la concentration en oxygène dans la masse, en
plus d'une augmentation de la production de mercaptans, avec la formation d'odeurs
désagréables [Epstein, 1997].
Même le compactage de la matrice influence la résistence au passage de l’air (et, donc,
l’oxygène disponible).
Pour éviter l’entassement de chaleur dans la masse et fournir d'autre oxygène,
généralement, on utilise des systèmes de retournementet/ou d'aération forcée (en ce cas les

142
volumes d'air insufflée doivent être compris, d'après ce que suggère certains auteurs, entre
0.56 et 1.43 m3 /kgVS).

Les principales méthodes d'aération sont trois, à travers lesquelles l'oxygène est fourni:
?? le retournement physique de la masse;
?? la présence de flux de convection d'air;
?? l’utilisation de systèmes mécaniques d'aération (par insufflation ou par aspiration, donc
fortement dépendants de la porosité de la matrice) [Epstein, 1997].

C.2.2 – Humidité
Le pourcentage d’eau présent dans la masse doit être controlé avec attention afin
d'assurer le cours correct du processus. La masse doit être suffisament humide pour permettre
une activité microbienne appropriée, sans toutefois empêcher le rechange gazeux causé par un
excès d'eau.
Les niveaux d'humidité compatibles avec une condition d'aérobiose se trouvent entre
40% et 70%, avec un intervalle optimale di 45-55%, selon la méthode de compostage, de la
quantité et de la typologie de matrice. Au dessous de 40% d'humidité, l’activité microbienne
diminue de plus en plus, de façon plus forte; à valeurs supérieures de 65-70%, on peut avoir
des conditions anaérobiques à cause du fait que les espaces libres de la matrice sont bloqués
par la présence de l'eau [Epstein, 1997].
L’humidité n'influence pas seulement l’activité microbienne, mais aussi la typologie
des colonies et, en dernier ressort, la température et le niveau de dégradation de la substance
organique.
En déhors de la quantité d'eau naturellement présente dans la matrice à composter,
pendant l'oxydation biologique de la substance organique de l'autre s'en produit. Par contre,
des aliquotes importantes d'eau toutefois peuvent subir une perte par évaporation à cause du
développement de chaleur qui intéresse la masse pendant le processus. Dans de nombreuses
expérimentations, on a vu que la perte d'eau, la production de CO2 et le besoin d'oxygène
pour aréation ont le même cours. D'où la nécessité, sourtout en été, de prévoir une
réintégration constante de l’eau, en gardant des valeurs minimes d'humidité pas inférieures à
40% [Witter et coll., 1987].

143
C.2.3 – Température
La température est une fonction du processus qui, à son tour, influence:
?? la colonie microbienne en la sélectionnant;
?? l’humidité et les rélations entre cette dernière et les autres paramètres du processus.

Très souvent cette intéraction complèxe entre la température et d'autres paramètres rend
difficulteuse la séparation entre les causes et les effets. D'autre part, il est vrai que, pour cette
raison, dans de nombreux cas, le processus de compostage est décrit par les rélations temps–
température.
Dans un système bien dirigé la température est réglée ou, quand même, contrôlée selon
qu'on se trouve en présence d'une matrice qui:
?? contient des pathogènes d'origine humaine et/ou animale. En ce cas, l'assainissement
devient l’objectif premier à atteindre. Les legislations de différentes Pays établissent des
valeurs de température et des intervalles de temps dans lesquels la température doit être
maintenue pour avoir la certitude qu'on peut employer le produit sans des risques
sanitaires;
?? ne contient pas de pathogènes. Cependant, il peut être nécessaire un contrôle de la
température pour la destruction de phytopathogènes (champignons, bactéries ou virus) ou
de graines d'herbes adventices.

La température modifie le système microbiologique en ce qui concerne le type et le


nombre d'organismes qui se développent pendant le processus. Cet effet est si important que
souvent la rélation temps–température est décrite en termes de typologie des organismes
présents à cette température: mésophiles ou thermophiles.
Le degré de contrôle du paramètre température varie par rapport à la méthodologie de
compostage et il est le meilleur pour des systèmes (statiques ou dinamiques) fermés.
On a discuté beaucoup sur la température optimale en ce qui concerne la
biodégradation de la substance organique, considérant que de différentes matrices ou
substances dégradent plus rapidement à températures différentes. En tout cas, vu que le besoin
d'oxygène est une fonction du niveau d'activité biologique, la va leur maximum de ce besoin
devrait indiquer la température optimale pendant laquelle il y a la dégradation du substrat à
l'examen. Au sujet de ça, une grande partie de la littérature indique un intervalle optimale
compris entre 50 et 60°C [Epstein, 1997].

144
Une forte élévation thermique (au-dessus de 70°C) cause le “suicide microbien“, c'est-
à-dire une sélection poussée par les colonies microbiennes en faveur de quelques groupes
bactériens: afin d'éviter ce phénomène, il faut que la température ne dépasse pas 55-60°C, et
cela peut s'obtenir par de différentes techniques d'aération et, donc, de refroidissement des
biomasses.

C.2.4 – Rapport C/N


Il est un des indices les plus utilisés pour suivre l’évolution du processus. Etant
hétérotrophes, les microorga nismes ont besoin de:
?? composés du carbone, comme source d'énergie (on se réfère au carbone disponible pour
les microorganismes, pas à celui total présent dans la matière organique);
?? l’azote, pour obtenir la synthèse.

En moyenne, ils utilisent 30 atomes de carbone pour chaque atome d'azote, de façon que
la valeur optimale du rapport, au début de la transformation soit compris entre 25 et 35.
Un excés de carbone cause un ralentissement de l'activité microbienne et une diminution
de la vélocité d'enlèvement de la substance organique biodégradable. Un excés d'azote
provoque des pertes d'ammoniac par volatilisation, sourtout si le pH et la température ont des
valeurs élevées. Même si cela ne cause pas des inconvénients au processus, il y a quand même
une perte de qualité du compost.
La perte d'azote dépend aussi des modalités par lesquelles le processus se déroule et, en
particulier, par le système d'aération: pendant des expérimentations, on a déterminé que la
perte de N est de 18%, en utilisant le retourne ment, de 11% par aération négative et de 5% par
insufflation (la valeur minime rélative à l’aération forcée a été attribuée aux valeurs les plus
basses de température et de pH) [de Bertoldi et coll., 1982].
Pendant le compostage il y a une diminution du rapport C/N, lorsque les valeurs initiales
sont élevées, ou à cause de son augmentation, si les valeurs initiales sont inférieurs à 10 avec
une valeur finale qui s'affirme autour de15/20, pour les produits de bonne qualité.

D'autres rapports intéressants, pour avoir des autres informations sur le cours du processus
ou sur sa conclusion, sont le carbone/phosphore (qui évolue d'une manière analogue au
précedent) ou azote organique/azote minéral et azote nitrique/azote ammoniacal (qui restent
constants quand la matière organique est suffisamment mûre).

145
C.2.5 – pH
Le compostage est possible avec des résidus caracterisés par valeurs de pH
extrêmement différentes entre eux: toutefois, les valeurs optimales se trouvent dans
l'intervalle de 5.5 et 8.0, avec des niveaux proches à la neutralité et légèrement alcalins,
préferés par les bactéries et les actinomicètes, tandis qu'ils sont acides pour le développement
de champignons et levures.
Au début du processus de compostage, la formation d'anhydride carbonique et d'acides
organiques à charge de la dégradation de composés carbonés et polymères, cause un
abaissement du pH vers l’acidité (autour de 5-5.5); ensuite, l’aération, déterminant un
éloignement de l’anhydride carbonique, provoque une augmentation du pH jusqu'à des
valeurs parfois même supérieures de 8.5 [Silvestri et coll., 1997]. La littérature concorde en
indiquant que l’intervalle de pH, où la phase thermophile se développe de façon plus intense,
est compris entre 7.5 et 8.5. A la fin du processus le pH tend rapidement à la neutralité ou à
des valeurs légèrement supérieures (7-7,5) [Epstein, 1997].

C.2.6 - Composition du mélange


Le compost prend justement le nom de la pratique de réunir plusieurs substances
organiques d'origine et composition différente, dans un mélange qui, laissée en tas, tend à la
biodégradation de façon naturelle, en produçant de l'humus qui se révèle plus riche d'éléments
nutritifs, si la qualité de la substance organique, employée à l’origine, est plus variée et
diverse.
Ce mélange “composite” est justement nécessaire pour optimiser le rapport C/N et
pour avoir d'autres substances nutritives essentielles tel que Potassium, Phosphore, Calcium,
etc.; si le mélange est riche de substances organiques diverses, le produit, obtenu par leur
compostage, sera meilleur [ACER, 1996].
Même si l'expérimentation dont il s'agit s'est orientée vers l'écoulement/traitement des
déchets et des sous-produits d'origine végétale, on veut éclaircir qu'au moyen du compostage,
il est possible de valoriser n'importe quel type de déchet plus ou moins facilement
fermentescible. Ou mieux, il serait convenable et souhaitable d'utiliser des produits de départ
très diversifiés entre eux, de façon à obtenir un mélange plus hétérogène et composite.
On peut ainsi résumer les typologies de déchets végétaux d'origine agricole, qui peuvent
être employés dans le compostage d'exploitation, outre aux résidus huiliers:
?? paille de céréales: elle représente une convenable matière organique structurante, vu
qu'elle apporte de la substance sèche et du carbone et, étant donnée la petite masse

146
volumique qui la caractérise, elle donne du moelleux et de la porosité à la masse en
compostage. Toutefois, l’action structurante qu'elle exerce résulte plutôt hétérogène et
labile. Par suite, la cond uite du processus de compostage demande quelque attention
de plus en termes de aération/retournement;
?? quenouilles de maïs (élevé rapport C/N, teneur en SS faible): elles représentent une
matière organique moins indiquée par rapport à la paille, puisqu'elle apporte des
quantités variables de substance sèche et de carbone. Étant caractérisées par une
hygroscopicité très élevée, elles peuvent présenter une teneur de substance sèche
plutôt variable (de 40-50% à 70-80%), d'après les conditions climatériques au moment
de la récolte sur le champ. Elles aussi, comme la paille, grâce au bas rapport
poids/volume, donnent du moelleux et de la porosité à la masse en compostage, mais
l’action structurante qu'elles excercent résulte encore plus hétérogène que celle avec la
paille. Donc, il s'agit d'une matière organique qu'on peut employer comme structurant
dans la production, au niveau de l'exploitation de compost à destiner à l’utilisation
agronomique. En effet, le produit qu'on obtient résulte plutôt grossier et hétérogène.
En conséquence, la conduite du processus de compostage demande un peu plus
d'attention en termes d'aération et/ou retournement;
?? branchages: (tailles de vignobles, vergers, résidus verts): les tailles et le bois de la fin
du cycle représentent une excellente matière organique structurante, à condition
qu'elles soient hachées d'une façon adéquate par des machines déchiqueteurs. Le bois
émietté, outre à apporter de la substance sèche et du carbone, donne du moelleux très
élevé et de la porosité à la masse en compostage qui durent pendant longtemps. De
plus, la présence de lignine a des effets positifs sur le déroulement de la phase de
maturation du produit, parce que, comme on sait, elle semble directement impliquée
dans les processus de synthèse des composés humiques. En outre, la structure rigide,
la taille et la résistence à la dégradation des déchets legneux permettent qu'une bonne
partie de la quote-part ajoutée soit récuperée grâce à l'opération de criblage, ce que, au
contraire, ne serait pas possib le avec la paille et les quenouilles. Toutefois, pour
réjoindre une phase complète de maturation des résidus verts par le processus de
compostage, un rôle important peut être exercé aussi par la typologie des essences
végétales des résidus verts (plus convenables les résidus legneux de latifoliées, à
éviter, si c'est possible, les essences résineuses, telles que les conifères, à cause de la
présence de résines qui empêchent et ralentissent le processus même.

147
Outre aux déchets legneux énumérés, d'autres résidus végétals produits dans les
exploitations agricoles, rélativement à leur finalité et utilisation dans le processus, sont:
1. déchets de l'entretien de zones vertes d'exploitations et publiques (jardins, drains,
tournières), constitués par des fauchées herbues, feuilles, branchages;
2. déchets de l’activité d'horticulture, de floriculture et de pépinières, constitués par des
résidus de culture, tels que les produits invendus, résidus de l'entretien des espaces
verts ornementels, etc.;
3. déchets des cultures horticoles, constitués soit par des plantes entières, soit par des
parties enlevées pendant la phase de préparation pour la commercialisation [Rossi et
coll., 2001].

C.2.7 – Substances humiques et fulviques


Les substances humiques ou humus dérivent de la complète transformation
biologique des résidus organiques à travers un processus pédogénétique dit de humification;
elles représentent le produit des transformations biochimiques qui se produisent à la charge
des composés organiques contenus dans les nécromasses végétales, animales et microbiennes.
Celles-ci constituées par les résidus végétals sont beaucoup plus importantes, parce qu'elles
contiennent en moyenne 30-80% de cellulose et d'autres hydrates de carbone, 10-30% de
lignine, 1-15% de protéines et 1-8% de gras et résines. La large variation des pourcentages
reportés évalue les oscillations des apports vérifiables dans les résidus de diverses espèces et,
dans l'entourage de la même espèce, par rapport à l'âge des plantes. Les substances humiques
ont leur origine de ces composés, à travers une série complèxe de transformations qui,
entraînées par les microorganismes du sol et par certains passages spontanés, prévoient
l'hydrolyse, les réactions de cyclisation et d'oxydation à l'égard des molecules obtenues et la
recombinaison des mêmes.
La velocité du processus d'humification est liée à l’activité biologique, à son tour
reglée par les conditions de l'environnement, telles que la température et, donc, par les
saisons, l'humidité du sol et, donc, par la pluviosité et la capacité de rétention d'eau du terrain,
le pH et par la texture, vu que sur les colloïdes argileux il y a la plupart des microorganismes
attirés par l’abondance des nourrissants présents dans les solutions micellaires. De plus, cela
dépend de la composition des substrats organiques et de la façon de se décomposer de leur
constituants, à ce propos, la présence de composés simples, tels que les monosaccharides et
les acides aminés qui peuvent être utilisés tout de suite par les organismes du sol, a une
grande importance. En outre, les tissus végétals pourront avoir une humification plus difficile

148
si leur lignification ou subérisation sera plus élevée, vu que ces dernières varient par rapport à
l'âge.
Parmi les diverses capacités des microorganismes du sol, il y a celle très importante de
produir des enzymes extracellulaires capables de favoriser l’hydrolyse de ces unités
moléculaires qui, étant trop volumineuses, ne peuvent pas être assimilées en tant que telles et,
donc, utilisées par le microorganismes mêmes.
Les polysaccharides, les pectines et les protéines, en s'hydrolysant produisent,
respectivement, les monosaccharides, les acides uroniques et les acides aminés qui, absorbés
par les cellules microbiennes, subissent d'autres transformatio ns qui amènent à la genèse de
composés intermédiaires et finales beaucoup plus réactifs que ceux du début, c'est-à-dire
capables de réagir entre eux, de façon à amener à la formation de nouvelles molécules
organiques plus complèxes que celles de dèpart et de polymères humiques ayant des poids
moléculaires élevés.
Et puis, il y a la formation des liens moins stables, à travers un processus de
polycondensation, entre les différentes unités moleculaires ainsi formées, en effet, on observe
une augmentation progressive pour cent des fractions aux dimensions moléculaires plus
grandes au détriment des fractions aux dimensions plus petites.
D'après ce qu'on a déjà dit, la direction et l’intensité des réactions illustrées varient par
rapport aux conditions particulières de l'environnement et, en outre, elles résultent différentes
pour les divers constituants des résidus organiques. En effet, les données reportées démontrent
que la lignine se décompose plus lentement que les autres constituants organiques et on
retrouve certaines de ses unités structurelles presque inaltérées dans les molecules humiques
[Dell’Agnola, 1996].

Tableau 21 – Velocité de décomposition de divers constituants des résidus organiques pendant le processus de
humification [Dell’Agnola, 1996].

% des contenus initiels à la variation des mois de humification


Constituants
1 3 7 12

Cellulose 60 36 26 23

Hémicellulose 51 44 39 37

Lignine 98 80 78 60

Protéines 72 52 48 43

Les Acides Fulviques se distinguent aussi des acides humiques pour le mo indre
contenu de C et de N. Ils sont solubles dans l'eau et se trouvent dans des terrains très acides.

149
Leur abondance est indice de terrains pauvres. La position des acides fulviques dans
l’évolution des substances humifiées est intéressante: en effet, il semble que, au moyen de la
polymérisation, ils donnent lieu aux acides humiques et qu'ils puissent représenter des
produits de dépolymérisation des substances humiques à haut poids moléculaire [Rizzitano
G., 1992].
Il faut relever que l'apport excessif de substance organique au sol, lorsqu'il y a encore la
phase de décomposition, peut provoquer des effets négatifs, telles que:
?? la réduction de la capacité d'assimilation de certains éléments fertilisants à travers des
phénomènes d'immobilisation et de complèxation;
?? la formation de composés toxiques ou l'enlèvement d'oxygène pendant l’humification;
?? la conservation de l’activité de certains parasites animaux e végétaux;
?? la désactivation des produits phytopharmaceutiques, en particulier des herbicides, à
emplyer sur le sol, avec une réduction de leur persistance agronomique [Burns R.G. et
coll., 1986].

Pour cette raison, il faut que la phase de maturation soit amenée d'une façon correcte pour
permettre la décomposition de la substance organique et l’évolution quantitative et qualitative
des substances humiques avec la prédominance des composés à haut poids moléculaire
(acides humiques) sur ceux au poids moléculaire plus bas (acides fulviques).
L'évaluation de diverses fractions, ainsi que le rapport qu'il y a entre elles, donne un
important indice d'évolution du processus et de maturité du compost final. Il y a de
nombreuses méthodologies pour la détermination des substances humiques extraites des
composts et de nombreux indices d'évaluation, comme, par exemple, le taux d'humification
(HT) ou l’indice d'humification (HI), ou encore, le degré d'humification (DH), qui donnent
des résultats assez bons pour l'étude de l’évolution des matières organiques pendant le
compostage. En particulier, on définit:

Indice d'Humification (HI) = C organique pas humifié extrait / C organique humifié extrait
Taux d'Humification % (HT) = C organique humifié extrait / Carbone organique total x 100
Degré d'Humification % (DH) = C organique humifié extrait / C organique total extrait x 100

De nombreux facteurs influent sur le cours des indices indiqués ci-dessus, donc, pour
des informations plus approfondies, on conseille aux lecteurs la source des données originales

150
[Epstein, 1997]. Les Auteurs, grâce à de nombreuses expériences, définissent les droites de
régression et les correlations statistiques, parmi les différents composants, les substances
humiques, les indices d'humification, le rapport C/N par rapport au temps.

C.2.8 – Paramètres biologiques


Afin d'évaluer le processus de compostage, les résultats des analyses chimiques et
physico-chimiques sont intégrés avec ceux de quelques essais biologiques:

?? Essai de phytotoxicité: l’emploi en agriculture de substances organiques insuffisamment


stabilisées risque d'influencer négativement le développement des cultures, parce que la
présence de substance organique fraîche souvent cause une réduction de la pousse.
On peut attribuer ce phénomène à de différents facteurs:
?? substances phytotoxiques présentes dans les matières organiques de dèpart et pas
suffisamment dégradées, tels que les tannins, les acides gras, les phénols, etc.;
?? un élevé rapport C/N qui provoque une compétition pour l’azote entre les
microorganismes du sol et les racines, nommée “faim d’azote” des cultures;
?? anoxie des racines causée par une remarquable consommation d'oxygène par les
microorganismes, les vrais agents partiellement minéralisateurs de la substance
organique;
?? toxicité métabolique.
A ce propos, il faut rappeler que, dans les premières phases de décompositio n de la
substance organique, en même temps de l’intense multiplication microbienne, il y a la
formation de métabolites qui peuvent résulter toxiques pour les plantes. Ces substances,
qu'on appelle généralement “phytotoxines”, s'entassent pendant la première phase de la
bioxydation et elles sont progressivement métabolisées par les microorganismes pendant
l'évolution des substances organiques sousmises au compostage. Ensuite, on relève la
présence de phytotoxines principalement par rapport au renouvellement des colonies
microbiennes et elle décroît parallèlement à la diminution de l’intensité de la dégradation
de la substance organique [Zucconi et coll., 1981]. En ce qui concerne l'aspect analytique,
vu que la phytotoxicité peut dépendre de plusieurs facteurs dont la détermination
chimique résulte complèxe, laborieuese et pas toujours exhaustive, on a pris en
considération des tests biologiques capables d'évaluer la phytotoxicité dans l'ensemble.

151
On peut vérifier le degré de maturation grâce à des épreuves de phytotoxicité, c'est-à-
dire des tests di germination faits sur des graines de “Lepidium sativum” (cresson alénois
ou commun) mises sur du papier à filtre imbibé avec un extrait aqueux du produit à
essayer.
L’extrait à différentes concentrations (50 et 75%) est obtenu en séparant la phase
liquide par pression. Pour les deux concentrations considerées, on calcule l’indice de
germination par la suivante formule [Zucconi et coll., 1981; Ranalli et coll., 2001]:

Ig (50 o 75 %) % = (Gc x Lc / Gt x Lt) x 100


où:
Gc = nombre moyen graines germées de l'échantillon
Gt = nombre moyen graines germées du témoin
Lc = longueur radicale moyenne de l'échantillon
Lt = longueur radicale moyenne du témoin

On obtient l’indice de la capacité de germination, en calculant la moyenne


arithmétique entre les valeurs obtenues aux concentrations de 50% et 75%:

Ig 50 % + Ig 75 %
Ig % =
2

L’interprétation des résultats se fera sur la base des suivantes considérations: a)


absence de phytotoxicité pour valeurs de Ig > 70%; b) risque de phytotoxicité pour valeurs
de Ig comprises entre 40%-70%; c) présence de phytotoxicité pour valeurs de Ig < 40%
(Voir photo 9 – 10 dans la pièce jointe photografique).

?? Essai de minéralisation de l’azote: grâce à ce paramètre, on détermine la stabilité des


substances organiques par rapport à l’équilibre existant entre l’azote organique et celui
minéral. La première phase du processus est caractérisée par une remarquable instabilité
des formes azotées, ayant la tendence à augmenter à la suite de la dégradation des
protéines et du dégagement d'azote ammoniacal et nitrique, au milieu du parcours,
diminuant graduellement jusqu'à rejoindre une situation stable dans les formes d'azote,
pendant les dernières phases du compostage et dans le produit final.

152
?? Essai de respiration: evalue l’intensité de l’activité microbienne. Au début du processus, à
cause d'une large présence de substances facilement biodégradables, il y a un remarquable
développement de la biomasse et, à la fois, une intense respiration. Tout cela est bien mis
en evidence par l’indice de respiration (IR en mg/h *Kg SV). A la fin du processus,
l’IR se réduit considérablement, jusqu'à rejoindre des valeurs très basses concernant une
substance stable (environ 200-250 mg /h *Kg SV).

C.2.9 - Microbiologie du compostage


Le compostage est un processus fermentatif aérobique en conditions controlées, il
s'agit, donc, essentiellement d'un processus de nature microbiologique, où la transformation
de déchets de diverse provenence en compost se réalise pendant des phases successives, et
pour chacune d'elles il y a des modifications de la composition de la popolation microbienne
active et des modifications des conditions environnementales.
Ière phase. On est définie mésophile. Pendant cette phase, il y a la croissance de toute
la microflore présente, y compris les microorganismes pathogènes, en particulier,
entérobactéries et bactéries hétérofermentantes. Il y a aussi les fixateurs de l'azote au nombre
limité, parmi lesquels les Azomonas, les Klebsiella et les Enterobacter prévalent. L’abondante
croissance microbienne est provoquée par la grande quantité de substances organiques
présentes, qui sont détruites en aérobiose et qui produisent beaucoup de biomasse. Les
réactions biologiques oxydantes, étant exothermiques, provoquent une remarquable élévation
de la température de valeurs environnementales à thermophiles. Au même temps, il y a une
diminution du pH, probablement déterminé par la production d'acides organiques causés par
la dégradation des substances organiques.
IIème phase. On est définie thermophile. Pendant cette phase, la température atteint
60-70°C à l’intérieur du tas. La température élevée devient un facteur d'hygiène; en effet, la
plupart des microorganismes pathogènes (zoopathogènes et phytopathogènes) et les graines
des plantes adventices, présentes dans les substances organiques, sont tuées. Le pH augmente
à cause de l’activité des microorganismes aux propriétés ammoniacales. Les eumycètes
diminuent d'une façon draconienne au dessus de 55-60°C, tandis qu'il y a un développement
de nombreuses bactéries aérobies sporigènes (Bacillus).
IIIème phase. On est définie de refroidissement et maturation (ou stabilisation).
Pendant cette phase, la température s'abaisse lentement, jusqu'à atteindre les valeurs de la
température ambiante. Cela arrive à cause de la réduction de l’activité microbiologique.
L’humidité aussi du produit atteint des valeurs d'environ 25%. S'il y avait un taux d'humidité

153
supérieur, l’activité microbiologique de dégradation continuerait jusqu'à la minéralisation
complète de la substance organique, empêchant le processus d'humification. Le pH diminuit
de nouveau et se stabilise sur des valeurs qui varient considérablement par rapport à la
composition chimique du substrat initiel. La valeur tipique de pH du produit suffisamment
stable et mûr est, de toute façon, légèrement alcaline; selon les expériences amenées, elle était
prochaine à 8, dans la plupart des cas.
Pendant cette phase, les bactéries diminuent considérablement, d'abord les
protéolytiques et les popolation ammonizant, après les pectinolytiques et les cellulosolytiques,
qui successivement se stabilisent sur des charges constantes.
Au contraire, il y a une forte augmentation des actinomicètes et des eumycètes dès que
la température s'abaisse au dessous de 55°C. Même les fixateurs de l'azote, parmi lesquels
prévalent les Azomonas, les Klebsiella et les Enterobacter, déjà présents pendant la phase
initielle du processus. Leur rôle est important vu que, au moins en partie, ils compensent les
pertes en azote sous forme d'ammoniac produit par les popolation ammonization.
Les polymères à chaîne longue sont attachés après, surtout par d'autres groupes
microbiens (champignons et actinomicètes). De nombreux genres et espèces d'eumycètes, des
microrganismes mésophiles et thermophiles dégradent activement la cellulose, la pectine,
l'amidon et la lignine. La décomposition de la cellulose est intense pendant tout le processus,
mais particulièrement dans les phases finales, où elle est causée principaleme nt par l’activité
des eumycètes.
Pendant les phases finales du processus, on observe une diminution continuelle de la
charge des bactéries cellulolytiques et une augmentation du nombre des eumycètes
cellulolytiques. En général, les champignons tirent avantage de l'abaissement de la
température, du pH et du contenu d'humidité qui arrivent pendant l'évolution du processus.
Les actinomicètes aussi sont favorablement influencés par l’évolution des trois paramètres
précédents, en effet, ils deviennent particulièrement nombreux seulement pendant les
dernières phases de la décomposition. L’activité métabolique des actinomicètes est
fondamentale pour le processus d'humification de la substance organique et pour la
production de composés aromatiques (géosmine). La dégradation de la lignine, processus
enzymatique aérobique, est limitée à un seul groupe microbien, celui des champignons
supérieurs (Basidiomycètes). Les Basidiomycètes dégradent lentement la lignine et ils ne
rejoignent pas leur degré d'activité le plus haut qu'un mois après le début du processus. La
décomposition de la lignine semble améliorer, utilisant des systèmes de compostage à
entassements statiques à aération forcée. Probablement, le retournement périodique influe

154
d'une façon négative sur le développement des hyphes dans la masse et, donc, interfère avec
la croissance des Basidiomycètes mêmes [de Bertoldi, 1983].
Le processus d'humification, qui a lieu par la démolition de grandes molécules
polymériques, commence à la fin de la phase thermophile et s'achève pendant la phase de
refroidissement et de maturation du compost. En ordre successif, d'abord la cellulose, puis les
hémicelluloses et, enfin, la lignine sont attaquées.

Les plus importantes espèces microbiennes intéressées sont:


1. pour la dégradation de la cellulose:
?? gli eumycètes cellulosolytiques thermophiles (Mucor, Chaetomium, Humicola,
Sporothricum, Thermoascus),
?? gli eumycètes cellulosolitiques mésophiles: soit basidiomycètes soit
déutéromycètes: Armillaria, Coprinus, Aspergillus, Cladosporium, Scopulariopsis,
Trichoderma, Verticillium, Geiomastix, Cephalophora, Pleurotus;
2. pour la dégradation des hémicelluloses (qui est plus rapide que celle de la cellulose):
bactéries, actinomicètes, champignons; ces derniers au rôle nettement prédominant;
3. pour la dégradation de la lignine qui arrive plus lentement et qui est strictement liée à
celle de la cellulose: les basidiomycètes sont les agents les plus importants dont les
principaux sont: Coprinus, Polysticus, Fomes, Polysporus, Lentinus, Pleurotus.

C.2.10 – Aspects hygiénique -sanitaires: agents pathogènes


La présence d'agents pathogènes d'origine fécale humaine ou animale, potentiellement
dangereux pour la santé n'est pas à exclure dans les substances organiques de départ, surtout
en rélation à l’éventuel mélange des mêmes avec des produits de rebut, tels que les boues, les
déjections animales, les substances d'origine fécale (fumier) ou les déchets solides urbains.
Lorsqu'on parle de pathogènes, on insère soit ceux qui intéressent les plantes
(phytopathogènes) et les animaux, soit l’homme; en ce qui concerne les premiers, on peut
affirmer que le processus, si bien amené, peut en garantir l’élimination. Par contre, les
pathogènes pour l'homme sont plus importants et peuvent être aussi présents largement, en
dépendance de la matière organique de départ, où on ne peut pas exclure la présence d'agents
pathogènes d'origine fécale.
Parmi les organismes pathogènes, qu'on a trouvé en de différentes matrices de rebut,
les principaux se divisent en quatre catégories:

155
bactéries (plusieurs souches de Salmonelle spp. parmi lesquelles il y a aussi S. typhi,
Mycobacterium tubercolosis, Shigella, E. coli, autres), virus entériques (Adenovirus,
Poliovirus, Coxsackie virus, Rotavirus etc.), protozoaires (Entamoeba histolytica, Giardia
lamblia, Toxoplasma gondii, etc.), helminthes tels que nématodes et cestodes (Tenia
saginata). Les entérobactéries, certains virus et quelques espèces de champignons
opportunistes sont les plus importants. De toute façon, on a démontré que le compostage,
amené en conditions contrôlées, permet de réduire considérablement la quantité de certaines
bactéries (telles que les coliformes et les streptocoques fécals) et d'éliminer certaines
particulièrement dangereuses (telles que les salmonelles).
Une considerable littérature internationale affirme que, dans les limites de température
comprises entre 50 et 70°C, il arrive la mort de la plupart des microorganismes mésophiles, y
compris beaucoup d'espèces pathogènes; si toute la masse de substance organique en
compostage est sousmise à 55-60°C de température pour quelques jours (pas moins de 2-3),
on peut considérer le produit final obtenu suffisamment sain.
Afin d'obtenir cela, la température doit rester à 55°C au moins pendant quelques jours;
ce principe a été accueilli par beaucoup de législations européennes, parmi lesquelles aussi
celle italienne.
Dans le tableau suivant, on mit en évidence les principaux pathogènes humains et
animaux qu'on peut retrouver pendant le compostage et les rélatifs temps et températures
d'inactivation.

156
Tableau 22 - Pathogènes et rélatifs temps et températures d'inactivation.

PATHOGÈNES TEMPÉRATURES ET TEMPS D'INACTIVATION


30 minutes à 55-60°C et 20 minutes à 60°C; est détruite
Salmonella typhosa
en peu de temps pendant le compostage
Salmonella sp. une heure à 55°C et 20 minutes à 60°C.
Shigella sp. une heure à 65°C.
Escherichia coli une heure à 55°C et 15-20 minutes à 60°C
Entamoeba histolitica peu de minutes à 45 °C et peu de secondes à 55°C
Taenia saginata peu de minutes à 55°C
Trichinella spiralis peu de minutes à 55°C et instantanément à 60°C
Brucella abortus e Brucella suis 3 minutes à 62-63°C et une heure à 55°C
Micrococcus piogenes 10 minutes à 50°C
Streptococcus piogenes 10 minutes à 54°C
Mycobacterium tubercolosis var. hominis 15-20 minutes à 66°C
Corynebacterium diphteriae 45 minutes à 55°C
Necator americanus 50 minutes à 45°C
moins de 15 minutes à températures plus hautes que
Ascaris lumbricoides
50°C

Outre à la température, d'autres facteurs sont importants pour obtenir un produit sûr et sain
(Hygiène).
?? la compétition entre les microorganismes pathogènes (présents en nombre réduit) et pas
pathogènes (au contraire, présents en grande quantité);
?? la libération d'antibiotiques ou d'autres substances inhibantes par certains
microorganismes;
?? la modification des caractéristiques physico-chimiques du substrat, peu approprié à la
croissance et au développement de pathogènes fécals.

La microflore saprophyte, constituée par des espèces mésophiles et thermophiles,


représente la population microbienne naturelle des résidus et exerce des actions antagonistes
envers les pathogènes qui constituent une portion insignifiante par rapport à la microflore
totale. C'est juste cette compétition microbienne qui permet le contrôle des pathogènes
pendant le compostage; les saprophytes prévalent sur les pathogènes, parce que les premiers
restent dans leur milieu naturel, tandis que les seconds se retrouvent dans un habitat nouvel et
pas approprié.

Il est important d'évaluer les risques éventuels dérivants de la présence des pathogènes
potentiellement présents dans les substances organiques en compostage, soit pour la santé des

157
travailleurs directement intéressés dans le processus de transformation, soit pour qui
employera le compost ensuite. En outre, on doit faire attention aussi à la formation de
bioaérosol, lorsq'on utilise des systèmes mécaniques d'aération de la masse en compostage: en
effet, les poussières et les microorganismes passent dans l’air et représentent un risque pour
les travailleurs du secteur.
De nombreux facteurs pèsent sur la présence, densité, vitalité et survivance d'organismes
pathogènes, soit dans les substances organiques crudes de départ, soit pendant le parcours du
processus de compostage. Donc, pour avoir des informations plus approfondies, on conseille
au lecteur la source des données originales [Epstein et coll., 1992; Akin et coll., 1978; Ward
et coll., 1984; Epstein, 1997].

C.2.11 - Bioaérosol
L’air des espaces confinés et des espaces ouverts contient en suspension un énorme
nombre de particules d'origine, forme et dimension variées, qui constituent l’aérosol
atmosphérique.
Ces particules contiennet normalement des agrégats d'origine biologique (1-500 µm)
et on le distingue, généralement, en vitals, c'est-à-dire capables de se réproduire ou de
stimuler les processus biologiques, et en non vitals, ou composés par les fragments d'elles-
mêmes. Il s'agit surtout de virus, bactéries, champignons et leur spores, outre à spores de
bryophyte et de ptéridophyte, propagules de lichens, cellules des algues, grains de pollen,
kystes de protozoaires [Ranalli et coll. 2000].
Les principales sources de pollution biologique de l’air dérivent de la dispersion de
spores et de cellules végétatives, venants du sol ou de corps hydriques, à la suite des activités
agricoles et industrielles, ou à la suite de phénomènes climatiques. Les spores restent
suspendues dans l'air jusqu'au moment où leur velocité de chute, proportionnelle au carré de
leur rayon, résulte plus petite que la velocité de l’air en mouvement qui les tient en suspension
[Maggi et coll. 1998].
Le niveau de ces microorganismes dans l’air est habituellement élevé (104 UFC/m3 ),
mais la concentration dans l’aérosol peut être influencée par les conditions environnementales
(température, humidité, rayonnement solaire, aération), saison, période du jour, distance de la
source de production [Ranalli et coll. 2000].
Les bioaérosols qui se forment du processus de compostage sont constitués par des
organismes ou agents pathogènes tels que bactéries, champignons, actinomycètes, arthropodes
et protozoaires, présents sous forme végétative ou quiescent. En outre, ils peuvent contenir les

158
produits du métabolisme microbien, telles que les endotoxines, les enzymes microbiennes, ß-
1,3 glucanes et les mycotoxines.
Les bioaérosols peuvent avoir origine pas seulement des matières organiques de
départ, mais aussi pendant le cours du processus, surtout en rélation aux opérations
périodiques de retournement qui sont nécessaires pour l’aération des masses sousmises à
compostage.
Les bioaérosols peuvent être dispersés à travers l’air et constituer un risque potentiel
pour la santé humain, sourtout pour les travailleurs et pour ceux qui résident dans les
alentours des installations de compostage.
La voie d'exposition la plus commune est l’inhalation de poussières provenant de
substances organiques qui peuvent provoquer des inflammations, allergies et infections
[Epstein, 1997].
Afin de réduire les risques potentiels liés à l’exposition du personnel aux aérosols,
pendant les activités planifiées de compostage, on conseille d'employer des systèmes
appropriés pour minimiser le contact même (processus de compostage dans milieux confinés
avec des systèmes spécifiques d'abattage des poussières, châssis-cabines qui donnent une
protection adéquate, emploi de systèmes de retournement mécanique automatisé des résidus,
qui exclurent la présence de personnel, etc.).
Pour avoir des renseignements plus détaillés et précis, on conseille aux lecteurs de
consulter la vaste littérature disponible et les sites web de aérobiologie où on trouve les divers
agents pathogènes et les risques qu'ils causent (www.isao.bo.cnr.it/aerobio/aia/AIA.html,
www.isao.bo.cnr.it/aerobio/aia/ai/index.shtml).

C.3 - NOTICES SUR LES TECHNOLOGIES DE COMPOSTAGE


Les technologies de transformation aérobique de la substance organique biodégradable
peuvent être regroupées en trois groupes générals:
?? compostage en tas périodiquement retournés;
?? compostage en tas statiques aérés ;
?? compostage en bioréacteurs.
Chaque groupe a à son intérieur de différentes solutions d'application, qu'on illustre
brièvement ci-dessous.

159
C.3.1 – Compostage en tas avec retournement du substrat
On le fait en disposant la matrice de départ en tas (rangées) à la forme allongée,
normalement à section triangulaire ou trapézoïdale plutôt étroite, qui sont retournés
périodiquement. La hauteur des rangées varie selon le substrat et des caractéristiques de
construction de la machine à retournement dont on dispose.
Les matrices très denses, qui ont la tendence à se compacter à cause de leur poids
même, doivent être disposées en tas de 1-1.5 m de hauteur, tandis que celles moelleuses
permettent de rejoindre 2-3 m ou plus. La dimension de la base des rangées est variable entre
3 et 6 m. Avec les machines à retournement (traînées ou autotractées), il n'est pas possible de
façonner des tas plus hauts que 3 mètres.
La dimension d'un tas compatible avec une efficace aération est détérminée, enfin, par
la porosité. La réalisation de tas trop hauts détermine la tendence au compactage, causant le
risque de la formation de phénomènes de putréfaction dans les zones centrales. Les
dimensions limitées peuvent causer des risques d'excessives dispersions de chaleur, de façon
que les températures nécessaires pour la progressive perte d'humidité et pour la destruction
d'eventuels organismes pathogènes n'arrivent pas.

Le retournement permet:

?? le mélange des substances organiques en désagrégant les particules, en réduisant la taille


et en augmentant la surface d'attaque des microorganismes;
?? la nouvelle formation de la porosité de la matrice;
?? le dégagement de la chaleur accumulée, de la vapeur aqueuse et des autres ga z formés
dans l'atmosphère intérieure du tas.
De divers études ont démontré que, dans les tas statiques pas aérés, la présence d'oxygène
dans les parties plus internes du tas diminue rapidement après l'opération de retournement
[Wiley et Spillan, 1962].
La cause de tout cela pourrait être la granulométrie diminuée et obtenue à la suite du
retournement, ayant pour conséquence une plus grande surface exposée à l’activité
biologique. Le défaut d'oxygène provoque des condition anaérobiques et, donc, la formation
de composés putrescibles qui causent de mauvaises odeurs. En tout cas, pendant les divers
retournements, la concentration d'oxygène constitue le facteur limitatif du processus.

160
La fréquence des retournements dépend de beaucoup de facteurs (pas facile à determiner),
parmi lesquels le taux de décomposition de la biomasse, l’humidité et la porosité.
Généralement, il faut faire un retournement en présence de:
?? la manifestation de mauvaises odeurs (indices du métabolisme anaérobique),
?? le rapide abaissement de la température (indice d'une diminution de l’activité biologique à
cause du défaut d'oxygène ou de substrat);
?? l’accumulation de chaleur compromettant la vitalité des microorganismes.

Des matrices très putrescibles peuvent avoir besoin de retournements quotidiens pendant
les prémières phases du processus de compostage. A fur et à mesure de la progression de la
stabilisation, le nombre des retournements est réduit à un seul pendant la semaine.
La phase active du processus de compostage dure de trois à neuf semaines, selon la nature
du substrat et du nombre des retournements.

C.3.2 – Compostage en tas statiques aérés


Par cette méthode, on elimine la nécessité d'un retournement de la substance
organique, parce qu'il y a l’oxygénation grâce à la circulation d'air dans de spéciaux systèmes
à tubes diffuseurs forés.
A l’interieur de cette catégorie, on peut distinguer des systèmes qui:
?? exploitent l’aération passive des tas;
?? utilisent l’aération forcée.

Tas statiques aérés passivement


Cette méthode prévoit l’utilisation d'une série de tubes forés, plongés dan le tas, à
travers lesquels il y a la canalisation naturelle de l'air a l’intérieur de la masse en activité.
L’air s'écoule dans les tubes et, par les petits trous, se répand à l’intérieur de la matrice grâce
au naturel effet cheminée créé par les gaz chauds sortant de la rangée.
Le fait que le tas ne subit pas aucun retournement pendant tout le temps du processus,
détermine la nécessité de quelques cautèles pendant la phase préparatoire:

?? le tas ne peut pas être plus haut que 1-1.2 mètres (pour éviter des compactages excessifs et
l'obstacle à la circulation de l’air surtout avec des matrices très denses);

161
?? la dispersion de chaleur doit être évitée, en couvrant la rangée avec une couche d'environ
10 cm de compost mûr, paille ou tourbe (outre à la fonction isolante, cette couverture
exerce aussi une action d'adsorption des composés malodorants);
?? il faut bien mélanger le substrat de départ pour l'homogénéiser et pour lui donner une
adéquate texture, même en utilisant des matériels ligno-cellulosiques.

A la fin du processus, les tubes d'aération sont enlevés de la matrice et la matière


organique, qu'on a emploié comme couverture, est mélangée au produit final.

Tas statiques avec aération forcée


La circulatio n forcée d'air à l’intérieur des rangées se passe par:
?? aération à pression forcée (forced pressure ventilation);
?? aération induite par aspiration (vacuum induced ventilation).

Le substrat de début, éventuellement mélangé avec d'autres substances organiques qui en


augmentent la porosité, est mis en tas sur une plateforme précédemment recouverte par une
couche de bois en morceaux, de paille broyée ou d'autre substance poreuse. Cela accueillit et
protège les tubes opportunément forés pour l’aération qui, joints au système d'aération, ont la
tâche d'aspirer ou de pousser l'air à travers la matrice. Pour une distribution uniforme du flux,
sans d'inopportunes fuites, il faut que les tas ne supèrent pas 2-2.5 m de hauteur.
Dans le système aspiré (processus Beltsville) [Epstein et coll., 1977], l’air est attirée de
l'extérieur et écoule à travers le profil du tas jusqu'à arriver aux tubes forés qui la “drainent” et
la véhiculent à l’extérieur vers l’aspirateur. Avant d'arriver au ventilateur, elle doit subir un
traitement de filtration pour éliminer les substances malodorantes et éviter des phénomènes
corrosifs à l'égard de l’installation.
Cette façon de compostage comporte quelques inconvénients liés à la capacité limitée de
contrôle des paramètres de processus. En effet, faire entrer de l'air extérieure froide détermine
une accumulation de vapeur aqueuse dans les zones centrales de la masse, avec la formation
de stagnations d’eau favorables à la formation de zones, même vastes, anaérobiques.
L'évaporation diminué entraîne aussi une moindre dissipation de la chaleur, avec un pire
contrôle de la température.
Il se passe de façon différente dans le système par insufflation, où le ventilateur
fonctionne comme un compresseur poussant de l'air fraîche à l’intérieur de la masse en

162
compostage. Donc, l’air épuisé est véhiculé à l’extérieur du tas, traversant son profil (qui peut
avoir aussi une fonction adsorbante). L’approche est plus rationnel et permet de plus grandes
possibilités de contrôle et de gestion de la température.
Les stratégies d'activation du (ou des) compresseurs se diversifient selon que les
ventilateurs marche en continu ou par intermittance: dans ce dernier cas, la fréquence
d'allumages peut être asservie à un programme joint à un timer ou à un capteur de température
placé à l'intérieur du tas.
Cette dernière solution réalise le processus Rutgers [Epstein, 1997], qui garantit que les
niveaux de température dans les diverses zones du tas tendent à s'équilibrer entre deux tours
successifs d'insufflation. Par ce dernier processus, la phase de compostage actif se conclue en
l'espace de trois, quatre semaines.

C.3.3 – Compostage en bioréacteurs


On a la technique de compostage définie “in-vessel”, quand le processus se passe dans
des structures de contenance où on réalise les techniques de retournement et d'aération forcée
des matrices différemment combinées.
Le processes peut être amené à boucle bloquée ou ouverte. En ce dernier cas, dans le
reacteur on se produit seulement une homogénéisation et transformation initiale et partielle
des matrices organiques, tandis que l'achèvement du processus est effectué par les systèmes
mentionnés ci-dessus.
Les applications technologiques de bioréacteurs les plus répandues sont:
?? cylindres rotatifs
?? silos
?? tranchées dynamiques aérées

Cylindres rotatifs
Il s'agit de grands cylindres disposés horizontalement (ou légèrement inclinés) et
placés sur de spéciaux engranages qui en permettent une lente rotation autour de l'axe
principal. Le substrat est alimenté à travers une auge placée à une des extremités du cylindre
et, grâce au mouvement rotatoire, est mélangé et poussé vers l’extrémité de décharge.
Les dimensions les plus communes sont 3 m de diamètre pour environ 35 m de
longueur. La capacité quotidienne de charge est d'environ 50 t de matière organique et avec
un temps de pause de 3 g (par rapport au nombre des tours et à l’inclination du cylindre).

163
L’air est insufflé à l’extrémité de décharge et se meut contre-courant. Le cylindre peut
être partagé en deux ou trois sections jointes entre elles par des portes de déplacement
manœuvrables manuellement ou automatiquement. Lorsqu'on a effectué le décharge de la
dernière section, on fait avancer la matière organique contenue dans les autres, petit à petit,
tandis qu'en tête on charge le substrat frais.
Le processus se produit d'une façon tumultueuse et les températures qu'on atteint
normalement sont même supérieures à 55°C.
À cause des coûts élevés, soit fixes soit variables, ces installations tout au plus
fonctionnent seulement à boucle ouverte.

Silos
Il s'agit de réacteurs cylindriques disposés verticalement, complètement fermés et sans
dispositifs de rotation.
Dans les évolutions les plus récentes avec un degré élevé d'automation, un dispositif
extracteur spécial prend du fo nd du réacteur la portion de matière organique partiellement
stabilisée, tandis que de l'autre matière organique fraîche arrive du haut.
Une série de diffuseurs placés sur le fond du réacteur introduisent l’air qui traverse
verticalement tout le cylindre à contre-courant. L’air épuisé est capté et canalisé dans un filtre
pour l’élimination des odeurs.
Le temps de rétention à l'intérieur du silo est, généralement, de 2 semaines.
Après la première stabilisation, le processus est complété en tas ou dans un second silo aéré.
Les désavantages des silos sont:
?? risque d'un excessif compactage de la biomasse substrat;
?? aération difficile avec la création de canals préférentiels et une faible oxygénation des
parties hautes du silo. D'autre part, si on augmente excessivement le débit d'air insufflé, on
risque le refroidissement excessif de la matrice à contact avec les diffuseurs;
?? formation d'eaux de condensation le long des parois froides du silo avec la suivante
réduction de la progressive perte d'humidité et stagnation excessive d'eau dans la matrice.
Surtout à cause des deux premiers désavantages, les silos sont utilisés de préférence pour
le traitement de matrices organiques moeulleuses et bien structurées.

Tranchées dynamiques aérées


Elles sont aussi définies "lits agités" et comportent l’emploi combiné de l’aération
contrôlée du substrat avec le retournement périodique de ce dernier.

164
Le processus se passe dans d'étroits couloirs ou des cuves ou des tranchées bornées par
des parois latérales. Il est possible d'avo ir des solutions constituées par plusieurs tranchées
placées une près de l'autre en batterie. Au sommet de chaque paroi, il y a une voie: une
machine à retournement se déplace à cheval de chaque couloir, en roulant sur les voies des
deux parois de contenance. Dans les installations avec des couloirs multiples, la machine à
retournemet peut être déplacée d'une tranchée à l'autre au moyen d'un wagon-pont placé en
tête des cuves mêmes.
La biomasse est alimentée à l’extrémité de charge du couloir; à fur et à mesure que la
machine à retournement avance sur les voies, la matière organique qui se trouve dans le rayon
d'action de la machine, est retournée et puis déchargée derrière, se dirigéant vers l’extrémité
de décharge du couloir.
Les fonctions de la machine à retournement (généralement automatisée) sont deux:
?? faire avancer la matière organique vers la zone de décharge;
?? déterminer le mélange du substrat en favorisant l'homogénéisation, en désagrégant
d'éventuelles mottes, en augmentant le dégagement de vapeur aqueuse et de chaleur;
Dans les configurations les plus complètes longitudinalement, il y a des rigoles qui
accueillent le système de diffusion de l'air joint à une série de soufflantes qui permettent une
aération constante de la matière organique. Puisque le long d'un même couloir, la matière
organique a de différents degrés de stabilisation, le couloir est réparti en sections. Chacune
d'elles peut être aérée de façon autonome des autres avec les débits plus grands près de la
zone de charge.
La capacité du système, ainsi que les temps de rétention, dépendent du nombre et des
dimensions des couloirs, outre que du nombre de retournements pour l'unité de temps et de
l’avancement que chaque passage de la machine à retournemet comporte.
Généralement, les tranc hées ont une longueur d'environ 30 m et sont bornées par des
parois hautes jusqu'à 2-3 m et distantes 3-4 m. Les temps de pause varient de 3 à 5 semaines.
Cette typologie de bioréacteur s'est révélée très intéressante pour le traitement de
biomasses avec un haut contenu d'humidité [Vallini et coll., 1990].

C.4 - UTILISATION AGRONOMIQ UE DU COMPOST: EFFET SUR LES PROPRIÉTÉS DU SOL


La progressive diminution du contenu en substance organique dans les sols soumis à
agriculture intensive est particulièrement préoccupante en Italie, notamment dans les régions
du sud où la substance organique se décompose plus rapidement. On peut reconnaître les
conséquences de cette diminution par la dégradation des propriétés physiques des sols avec

165
une large augmentation des risques d'érosion. L’utilisation agronomique des biomasses de
déchet et de rebut, tels que les sous-produits des pressoirs huiliers, préalablement compostés,
a donc une importance particulière comme un moyen pour faire face à la perte de substance
organique, pour recycler les éléments nutritifs d'une façon correcte et, enfin, pour la
possibilité d'écouler ces déchets au coût le plus bas [Tomati, 1999].
L’apport au terrain du compost de margines huilièrs, surtout en rélation de sa qualité, a
des réflexes compréhensibles sur toutes les caractéristiques podologiques et comporte la
connaissance de complèxes problèmes d'ordre agronomique et environnemental liés à leur
utilisation; une particulière importance est donnée aux possibles modifications au détriment
de la structure, de la porosité et de la perméabilité du sol, du contenu en substance organique
et de divers éléments nutritifs utiles pour les plantes, de l’influence des polyphénols et de
celle de l’activité microbiologique du sol [Pagliai, 2001].
Le compost de margines huiliers est capable d'accomplir les actions fondamentales des
fertilisants communs. En effet, si ajouté aux terrains, il achève ces trois actions
fondamentales:

Action chimique :
grâce à sa composante chimique, le compost sert à apporter de nouveaux éléments
soustraits aux cultures; grâce à son pH normalement neutre ou basique, il donne au terrain les
caractéristiques appropriées pour favoriser la décomposition des substances organiques; il
peut constituer une réserve de nourrissement pour les cultures, étant les processus de
biodégradation assez lents; il peut ralentir (par l'action adsorbante) les migrations de
contaminants dans l'environnement, parce que la substance organique apportée par le
compost, diminuant la disponibilité des métaux lourds, en réduit le flux (même vers la chaîne
alimentaire).

Action physique :
le compost est utilisé pour accroître la perméabilité des terrains, pour éviter l’érosion
et en retenir l’humidité; sa lente action de décomposition des substances organiques et l’effet
de calorifugeage réducent aussi le refroidissement du terrain; dans les sols sableux (poreux), il
augmente le pouvoir absorbant, tandis que dans ceux argileux (lourds et asphyxiques)
optimise la perméabilité des eaux;
Action biologique:

166
il compost amèliore la capacité des cultures pour l'assimilation des composants
naturels du sol et la capacité aussi d'absorption de l’azote par les plantes (en accélérant le
niveau de minéralisation du terrain), grâce à la présence de nombreuses colonies bactériennes
contenues dans le compost.
Les recherches et les résultats, basés sur les proprietés antagonistes et destructives de
pathogènes végétales à l'aide de la microflore présente dans le compost, semblent
particulièrement innovantes et utilisables dans le futur. En effet, la présence d'organismes
saprophytes non pathogènes, qui ont favorisé la formation du compost, donne au terrain une
particulière nature réfractaire à la colonisation d'éventuels pathogènes (pouvoir répressif),
grâce aussi aux mécanismes d'antibiose et de compétition par les saprophytes [Attia et coll.,
2000].
Du point de vue de la demande croissante de produits horticoles d'agriculture
biologique, sans fumages inorganiques ou minéraux, pesticides, produits
phytopharmaceutiques et herbicides, l'emploi de compost a toujours plus d'importance, parce
qu'il est un fertilisant organique “propre” et qui, d'une part, permet de réduire l’apport de ces
substances chimiques et, de l'autre, de contribuer efficacement à la lutte contre les parasites et
les pathogènes de cultures.
En effet, d'après certains études on a vu que la microflore sélectionnée, pendant un
correct processus de compostage de margines et eaux de végétation des olives, possède une
capacité inhibitrice-destructive à l'égard des princ ipaux phytopathogènes de l’olivier, tels que
Verticillium dahliae (ag. étiologique de la Verticillose), Cycloconium oleaginum (ag.
étiologique de l’oeil de paon), Fomes spp., Stereum spp., Polisporus spp. et Coriolus spp. (ag.
étiologiques de la carie), Pseudomonas savastanoi (ag. étiologique de la gale) et d'autres
phytopathogènes de cultures herbacées et horticoles, tels que Pythium ultimum ?Attia et coll.,
2000?, Pythium aphanidermatum, Rhizoctonia solani, etc. ?Hadar et coll., 2000? ?Postma et
coll., 2000?.
L’action antagoniste bienfaisante semble être accomplie par la population bactérienne
et fongique résiduelle présente dans le produit mûr, qui permet de contraster biologiquement
ces agents pathogènes à travers des mécanismes qui semblent être de compétition, de
production d'antibiotiques, de parasitisme, de prédation et d'induction de résistence dans les
plantes ?Hoitink, 2000?.
Tout cela veut dire qu'on pourrait utiliser une quantité moindre de fongicides et
d'autres produits phytopharmaceutiques de synthèse, d'après les requêtes des consommateurs

167
et selon les nombreuses normes en matière d'agriculture biologique, sans que cela cause des
augmentations des coûts de production, mais au contraire, un respect plus grand pour
l'environnement.
Dans ce sens, chez le DiSTAAM des expérimentations sont actuellement en cours
pour étudier et exalter ces activités inhibitrices et répressives du compost à l'égard des
principaux phytopathogènes de cultures arborescentes, herbacées et horticoles.

Utilisation du compost
Les possibilités d'emploi du compost sont diverses; la demande la plus importante est
celle faite par l’agriculture en plein champ, comme amendement, même si ce type
d'utilisation est lié à un bilan de la substance organique à l'égard du terrain intéressé; l’emploi
de ce produit est prévu aussi dans le poquet, application finalisée à améliorer les conditions
pour l’enracinement et la pousse de petites plantes et, généralement, effectuée avec de la
tourbe; le compost garantit les mêmes propriétés de la tourbe par rapport à laquelle il résulte
plus actif pour régénérer le terrain et pour en améliorer la porosité, la capacité de rétention
d'eau, etc.
Le compost est indiqué aussi pour le paillage qui consiste en l'application localisée de
ce produit (le long des rangées de vignes ou de vergers) pour l'amélioration du bilan hydrique
du terrain, pour en limiter les phénomènes érosifs et pour contrôler les herbes adventices, avec
une augmentation de stabilité de sols en pente et une réduction de la pollution par les
herbicides; pour cette utilisation suffit un produit avec un degré de maturation minimum et
une granulométrie grossière, mais suffisamment stabilisé et avec une présence très petite
d'éléments désagréables.
Le compost peut être utilisé aussi pour la préparation de lits chauds, même si
seulement pour le secteur des pépinières (comme alternative au fumier de cheval), où il est
nécessaire beaucoup de masse organique, peu transformée et avec les processus
exothermiques encore en cours (compost “cru”) et dont la teneur en éléments nutritifs et en
substances désagréables n'est pas rigoureuse.
D'autres expériences des auteurs semblent demontrer que le compost s'adapte
efficacement à la formulation di terreaux innovants pour la floriculture et les pépinières, qui
semblent être une alternative efficace à l’emploi de la tourbe.

C.4.1 - Propriétés physico-chimiques du terrain

168
L'étude et la détérmination des modifications physico-chimiques du terrain dépend de
beaucoup de facteurs, le premier entre autres, l’environnement podologique où on opère,
c'est-à-dire les propriétés du sol, donc les conditions climatiques, la quantité et le type de
matière organique utilisée, avec une particulière attention à la qualité de la substance
organique y présente et à sa vélocité de décomposition, la façon de s'incorporer dans le
terrain, etc. L'évaluation des effets des distributions de compost et biomasses sur les
propriétés physico-chimiques des sols est exprimée à travers la détermination des
modifications des caractéristiques structurelles, telles que la porosité, la stabilité des agrégats,
la rétention d'eau, le pH, la conductibilité électrique, la substance organique et les principaux
éléments de fertilité.

pH
Il est le premier paramètre qu'on doit considéré pour l'évaluatio n d'un sol, étant donné
qu'il donne les indications sur l'état de saturation des colloïdes auxquels sont corrélées la
disponibilité d'éléments nutritifs, les activités microbiennes et, donc, la totalité des paramètres
de fertilité des sols.

Porosité
La porosité est l’indicateur principal des qualités structurelles des sols et sa
caractérisation est donc fondamentale pour évaluer l’impact sur l’environnement des
distributions de substances organiques [Ramunni A., 1993]. Généralement, la macroporosité
augmente à la suite des traitements et l’importance de cette augmentation dépend du type de
sol et de la quantité de compost utilisé et elle est, en général, proportionnelle à la quantité
distribuée. Un facteur très important est la période de distribution, vu que les meilleurs
résultats s'obtiennent par les traitements printaniers, étant donné que les conditions optimales
d'humidité et de température favorisent l’activité biologique du terrain. En général,
l'amélioration de la porosité se manifeste par une augmentation des pores allongés
(interconnectés et continus) compris entre 50 et 500 µm, dits pores de transmission.

Stabilité des agrégats


L’augmentation de la stabilité structurelle est entraînée par l'action cémenteuse des
polymères organiques, principalement polysaccharides, dérivés de la décomposition de la
fraction organique des margines. La décomposition suivante des polymères organiques

169
diminue la capacité stabilisante de la substance organique, et donc on doit faire d'autres
distributions avec attention.
L'amélioration de la stabilité des agrégats est très importante, surtout dans la couche
superficielle, vu que de nombreux terrains cultivés intensément ont les croûtes superficielles
formées à la suite de l’action battante de la pluie. L'épandage sur el sol du compost s'est
révélée efficace pour prévenir ou réduire le processus de formation de ces croûtes
superficielles.

Conductibilité électrique (EC)


On peut la définir comme la mesure du degré de dissociation des sels dans la solution
circulante et il y a donc la disponibilité de macro et micro éléments (sourtout Na+). Elle est
fonction du pH et de la texture du terrain, en particulier du contenu et du type d'argile.

Substance organique
La substance organique, généralement présente en pourcentages va riables de 1 à 3%,
représente dans le terrain la seule forme d'énergie disponible “en stock” et ayant, en même
temps, des fonctions physiques, biologiques et chimiques, et elle se révèle le facteur
déterminant pour la fertilité d'un terrain.
Les fonctions de la substance organique:
?? amélioration de la structure physique, augmentation de la porosité, de la rétention
d'eau et du façonnement;
?? incrément de la flore microbienne utile, avec une augmentation de l'activité de
démolition des matrices organiques et de synthèse de nourrissants utiles aux végétaux
en phase de pousse;
?? augmentation de la capacité d'échange du terrain, avec une meilleure utilisation
d'éventuels apports en éléments minéraux.
De ce point de vue, l’emploi de compost en agriculture est donc proposé comme un
exemple classique d'apport au terrain en substance organique, constatant la faible disponibilité
de matrices organique (fumier et autres) en certaines zones et du besoin élevé de substance
organique en situations pédoclimatiques où la minéralisation de la substance organique est
forte [Rolle G., 2001].

170
Macroéléments
Les résultats les plus récents confirment ce qu'on a dit en précédence, c'est-à-dire que
le P assimilable et le K échangeable augmentent dans les sols traités avec margines contenant
des quantités adéquates de P et K. Il y a aussi, d'une façon évidente, l’effet d'immobilisation
de l’azote, c'est pourquoi le temps d'apparition des nitrates est inversement proportionnel à la
dose ajoutée au sol [Tomati, 1999].

Capacité d'échange cationique (C.E.C.)


Elle est définie comme la somme des cations échangeables sur les surfaces de
l'échangeur exprimée en meq/100 g d'échantillon. Elle est fonction de la charge nette et, donc,
du pH, de la qualité d'argiles présentes, c'est-à-dire de la présence de cations tels que Ca++,
Mg++, Na+ et K+, dont le rapport augmente dans la série d'argiles: kaolinite < illite <
montmorillonite [Ramunni A., 1993].

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