Le

cheerleading
Tous les sports ont leurs amateurs et leurs supporteurs qui viennent assister aux
matchs ou aux performances de leurs joueurs ou athlètes préférés. Sauf quelques
exceptions (au golf et au tennis, par exemple), les spectateurs peuvent encourager
leur équipe ou leur sportif préféré, en espérant aider à sa performance. Il existe aussi
une discipline sportive dont l’un des buts est justement de fournir des encourage-
ments à une équipe spécifique ! Il s’agit du cheerleading (la claque), qu’on associe très
étroitement au football, même si le basketball a aussi ses équipes. Pour découvrir ce
sport qui gagne en popularité, on se surprendra d’abord de son histoire avant de
s’intéresser aux différents volets du cheerleading et de connaitre certaines figures
acrobatiques qui composent les routines. On se penchera également sur la repré-
sentation des cheerleaders dans la culture populaire.

L’histoire du cheerleading
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le cheerleading était d’abord une
activité entièrement masculine. Eh oui ! C’est en 1884, à l’université de Prince­
ton, au New Jersey, que le premier cri organisé a été enregistré. Répété de
manière à imiter le son d’une locomotive de train, il allait comme suit : Rah rah
rah ! Tiger, tiger, tiger ! Sis, sis, sis, boom, boom, boom, ah ! Princeton ! Puis, le
2 novembre 1898, la claque sportive organisée fait son entrée sur le terrain de
football de l’université du Minnesota. C’est Johnny Campbell, un étudiant, qui
encourage la foule à scander un cri de ralliement qui est encore utilisé aujourd’hui :
Rah, Rah, Rah ! Sku-u-mar, Hoo-Rah ! Hoo-Rah ! Varsity ! Varsity ! Varsity, Minn-e-
So-Tah ! Après ce match, une équipe de six meneurs de claque est créée à
cette université.

En 1903, une première fraternité (une association d’étudiants) de cheerleaders

apparait : Gamma Sigma. Ce n’est qu’en 1923 que les étudiantes sont admises
dans les équipes de claque ! C’est aussi à cette époque que les cheerleaders de
l’université du Minnesota commencent à intégrer des mouvements de gymnas-
tique et des acrobaties à leurs cris de ralliement.
Au cours des années 1960, le sport se féminise et devient populaire dans les
écoles secondaires américaines. Durant cette décennie, les équipes de la NFL
(la National Football League ou Ligue nationale de football) créent les premières
équipes professionnelles de meneuses de claque. En 1965, le fameux pompon
en vinyle est inventé par Fred Gastoff et vient remplacer celui en papier crépon,
plus fragile.
Durant les années 1980, des figures plus périlleuses (et risquées) sont intégrées
dans les routines et des associations de cheerleading voient le jour, comme
l’American Association of Cheerleading Coaches and Advisors. En 1983, les
compétitions de la National High School Cheerleading Competition sont diffusées
à la grandeur des États-Unis sur les ondes d’ESPN.
Du soutien d’équipe à la compétition
Il existe plusieurs types d’équipes de cheerleading, selon leurs activités. Les
meneuses de claque professionnelles sont probablement les plus connues,
puis­que ce sont celles qui accompagnent les équipes des ligues professionnelles
de football et de basketball. C’est leur métier et elles suivent exclusivement leur
équipe, tout au long de la saison. Elles participent aussi à des évènements
organisés par les ligues professionnelles et se retrouvent parfois sur du matériel
promotionnel, habituellement des calendriers. Malheureusement, cette catégorie
est celle où il y a le plus de sexisme, particulièrement aux États-Unis, où les cheer­
leaders sont engagées pour leur physique et sont surtout utilisées comme faire-
valoir. Leurs uniformes sont souvent sexys et révélateurs afin de plaire à l’audi­toire
masculin. Alors que les équipes professionnelles peuvent faire des millions de
dollars en profits grâce à la présence de leurs meneuses de claque, celles-ci sont
payées environ 50 $ par match, ce qui est très en deçà du salaire versé aux joueurs.
Les cheerleaders en milieu scolaire encouragent leurs équipes sportives durant
la saison et peuvent également participer à des compétitions, que ce soit au
niveau régional, provincial ou national. De plus en plus d’écoles secondaires
offrent un programme de cheerleading, mais la pratique est surtout répandue
aux niveaux collégial et universitaire.
Enfin, on retrouve des équipes de cheerleading de compétition. Cette variante
est la plus populaire au Québec, tous âges confondus, autant chez les garçons
que chez les filles. Les équipes de cheerleading compétitif sont en effet très
nombreuses tant au niveau scolaire qu’au niveau civil. La plupart d’entre elles
sont regroupées à la Fédération de cheerleading du Québec (la FCQ), qui compte
plus de 5 000 membres ! Lors des compétitions, les équipes doivent présenter
une routine qui dure environ deux minutes et demie et elles sont évaluées sur
l’aspect technique des figures réalisées ainsi que sur la chorégraphie qui est
mise en scène. Tous les membres de l’équipe portent le même costume, qui met
plus l’accent sur l’aspect pratique et confortable que sur l’aspect sexy qu’on
retrouve chez les cheerleaders professionnelles.
Les figures possibles
Niveau
Le cheerleading est un sport complexe en raison des nombreuses figures qu’il D’autres mouvements sont moins
est possible d’exécuter dans la création d’une routine. Mais celles-ci reposent con­nus, par exemple le pendule, où la
toutes sur trois positions de base : la voltige est la personne qui effectue tout voltige se laisse tomber sur le ventre
type de saut ou de projection dans les airs; la base est la personne qui est en ou sur le dos après un stunt, pour
contact avec le sol où se déroule la performance et qui soutient, lève ou propulse être rattrapée par une ou plusieurs
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la voltige dans les airs; l’attrapeur ou l’attrapeuse est pour sa part responsable bases. Ou encore le baril, figure pour
de prévenir les blessures de la voltige, en soutenant le cou, les bras, les épaules laquelle la voltige effectue une rotation
et les jambes après un saut, une pyramide ou une projection. à l’horizontale d’au moins 360 degrés
sur elle-même, tout en restant paral-
Parmi les figures propres au cheerleading, certaines sont plus connues que
Le cheerleading
lèle au sol. Finalement, notons l’héli-
d’autres. Par exemple, la pyramide est formée par au moins deux groupes de coptère, stunt où la voltige, couchée
stunts (un stunt est un mouvement où la voltige est soutenue au-dessus du sol).
à l’horizontale, est projetée en l’air et
Comme son nom l’indique, la projection implique quant à elle un mouvement de effectue une rotation autour d’un axe
lancer pour projeter la voltige au-dessus du sol de façon à ce qu’elle n’ait plus vertical pour ensuite être rattrapée par
aucun appui physique. Le tumbling est une roue ou une roulade où les hanches les bases qui l’ont lancée.
doivent passer par-dessus la tête. Chacune de ces figures a plusieurs variantes
qui permettent de proposer de nombreuses routines différentes et originales.
Les cheerleaders dans la culture populaire
Encore aujourd’hui, on associe habi­tuellement le cheerleading aux matchs de
football de la NFL ou de la LCF (Ligue canadienne de football). Pour­tant, les
cheerleaders sont aussi présents dans la culture populaire, ce qui, au fil du
temps, a popularisé la version compétitive de ce sport. C’est probablement le
film Le tout pour le tout (Bring it on en anglais) qui a le plus mis de l’avant les
compétitions de cheerleaders. Sorti en 2000, il met en scène deux troupes rivales
de cheer­leaders qui s’affrontent durant une compétition. Le film a été si popu­laire
que cinq suites ont été réalisées entre 2004 et 2017. De l’autre côté du spec­­tre,
Jennifer’s body, un film d’hor­reur sorti en 2009, montre une meneuse de claque
pos­sé­dée par une entité démoniaque qui s’en prend aux étudiants mas­culins de
son école.
Du côté de la télévision, trois des per­sonnages principaux de la série Glee faisaient
partie de l’équipe de cheerleading de leur école. Au Qué­bec, une série documen-
taire a vu le jour en 2018. Cheerleading suit pen­dant un an le parcours des
athlètes de l’école Flyers All-Starz, à Montréal, l’une des plus prestigieuses écoles
du genre au Québec.
Plusieurs personnalités américaines bien connues ont aussi fait partie d’équi­pes
de cheerleading. C’est le cas de Madonna, Fergie (du groupe Black Eyed Peas),
Miley Cyrus, Came­ron Diaz ou encore Halle Berry. D’autres noms sont plus
surprenants : Franklin D. Roosevelt (32e président des États-Unis), Kirk Douglas
(acteur), Ronald Reagan (acteur et 40e président des États-Unis) et George W.
Bush (43e président des États-Unis).
 Conclusion
Si le cheerleading a d’abord été une activité sportive exclusivement masculine à la fin du
19e siècle, il s’est éventuellement ouvert aux femmes dans les années 1920 pour devenir, dans
les années 1960, une discipline presque entièrement féminine avec la création des premiers
clubs professionnels en lien avec la NFL. Avec l’arrivée d’un volet plus compétitif dans les
années 1980, le cheerleading a vu sa popularité exploser. Malgré certains aspects plus sexistes
qu’on retrouve surtout dans le cheerleading professionnel aux États-Unis, c’est un sport qui
s’adresse autant aux garçons qu’aux filles, tant au scolaire qu’au civil. Avec plusieurs figures
impressionnantes permettant de créer des routines originales et dynamiques, le cheerleading
de compétition compte de nombreux adeptes, y compris au Québec. Pas étonnant alors qu’on
le retrouve même dans les films et à la télé. Il y a même d’anciens présidents des États-Unis qui
ont pratiqué ce sport ! Alors, la prochaine fois que vous verrez une troupe de cheerleading en
action pendant un match de football, n’hésitez pas à vous joindre à eux ! Go ! Go ! Go !

Questions

COMPRÉHENSION

1 Cite la phrase ou les phrases d’introduction qui présentent explicitement

les aspects qui seront présentés dans le texte. Combien y a-t-il d’aspects
dans le texte ?
2 Quelles positions peut occuper une cheerleader dans une troupe ?
Explique chacune d’elle.

INTERPRÉTATION

3 Beaucoup de mots dans le texte sont en anglais. Pourquoi ?

4 Nomme trois qualités que devrait avoir une personne qui pratique ce sport.
Fais des liens avec les éléments du texte.

RÉACTION

5 Est-ce que cette discipline sportive t’attire ? Pourquoi ?

Reproduction autorisée pour Marie-Claude Picard

6 Pourquoi certaines personnes considèrent-elles ce sport comme sexiste ?

Appuie ta position à l’aide de deux éléments du texte.

JUGEMENT CRITIQUE

7 Quelle partie du développement t’a le moins accroché ? Explique pourquoi.