Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §1
2
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §2
3
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §7
de chaque personne ; et néanmoins ces mêmes choses se rapportent également aux trois
personnes divines, à cause de l’unité de nature qui fait qu’en la Trinité des personnes, le Père,
le Fils et le Saint-Esprit ne sont qu’un seul Dieu.
Quant à la divinité du Fils, « l’on ne peut nier que nous ne reconnaissions en ce Verbe qui
est Dieu, le Fils unique de Dieu, celui dont l’évangéliste Jean dit ensuite, « qu’il s’est fait
chair, et qu’il a habité parmi nous ». Ce qui arriva lorsque par l’incarnation le Fils de Dieu
naquit dans le temps de la vierge Marie »4. L’évangéliste Jean poursuit son prologue en
affirmant que le verbe était avec Dieu et qu’il était Dieu. Rien de ce qui a été fait n’a été sans
lui5. Dès lors, quand l’Evangéliste dit que tout a été fait par le Verbe, il entend évidemment
parler de tout ce qui a été créé. « Mais s’il n’a pas été fait, il n’est donc pas créature, et s’il
n’est pas créature, il est donc de la même substance ou nature que le Père. Et en effet, tout ce
qui existe est créature, s’il n’est Dieu ; et tout ce qui n’est pas créature, est Dieu, De plus, si
le Fils n’est pas consubstantiel au Père, il a donc été créé ; mais s’il a été créé, tout n’a donc
pas été fait par lui, et cependant l’Evangéliste nous assure que tout a été fait par lui »6. Par
conséquent, lorsque l’apôtre Paul écrit dans sa lettre à Timothée (4, 16) : « Dieu seul possède
l’immortalité », il ne faut pas rapporter exclusivement cette affirmation au Père et en dehors
du Fils. Car l’Être éternel ne saurait être soumis ni au changement, ni à la mortalité ; et par
conséquent, dès là que le Fils de Dieu « est la vie éternelle », on ne doit point le séparer du
Père quand on dit que celui-ci « possède seul l’immortalité »7.
En outre, en plus de dire que le Fils est égal au Père, les Saintes Écritures stipulent aussi
que le Père est plus grand que le Fils (Jn 14, 25). Cela peut se justifier de la sorte : en prenant
la forme d’esclave, il n’a point perdu la nature de Dieu, et il est demeuré égal à son Père.
Ainsi, en prenant la forme d’esclave, il est resté Dieu, et il est toujours le Fils unique de Dieu,
soit que nous le considérions sous cette forme d’esclave, soit en sa nature de Dieu. Sous ce
dernier rapport, Jésus-Christ est égal à son Père, et sous le premier il est médiateur entre
Dieu et les hommes8. En Jésus-Christ, ces deux natures n’ont subi aucune altération ni aucun
changement. En clair, Jésus est Dieu parce qu’il conserve la nature divine, et il est homme
parce qu’il a pris la nature humaine. « Mais La divinité ne s’est point abîmée en l’humanité,
de telle sorte qu’elle eût cessé d’être la divinité, et l’humanité n’a point été absorbée par la
divinité, de telle sorte qu’elle eût cessé d’être l’humanité 9 ». D’un autre côté, puisque le
Christ est Dieu, il lui appartient le jugement. Il juge par l’autorité de sa divinité, et non par la
puissance de son humanité. Néanmoins il doit comme homme juger tous les hommes, de
même qu’en lui le Seigneur de la gloire a été crucifié. D’ailleurs il nous l’affirme ouvertement
par ces paroles : « Quand le Fils de l’homme, dit-il, viendra dans sa majesté, et tous les anges
avec lui, toutes les nations seront assemblées devant lui » (Mt 25, 31). La suite du chapitre
qui traite du jugement dernier confirme pleinement cette vérité. À propos du Saint-Esprit, s’il
n’est pas créature, il n’est non pas seulement Dieu dans le même sens que quelques hommes
sont appelés dieux (Ps 81, 6) ; mais il est réellement le vrai Dieu. D’où il faut conclure qu’il
est entièrement égal au Père et au Fils, consubstantiel au Père et au Fils, coéternel avec eux, et
4
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §9
5
Jn
6
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §9
7
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §10
8
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §14
9
Idem
complétant l’unité de la nature dans la trinité des personnes. « Et en effet, saint Paul dit « que
nous ne sommes point soumis à la circoncision, parce que nous servons l’Esprit de Dieu »
(Ph 3, 3) c’est-à-dire, selon le terme grec, que nous lui rendons le culte de latrie »10. Or,
l’Apôtre nous affirme, dans un autre endroit : « que nos corps sont les membres de Jésus-
Christ » (1 Cor 12, 12). « Si donc ces mêmes corps, membres de Jésus-Christ, sont également
les temples de l’Esprit-Saint, celui-ci ne saurait être créature. Et, en effet, dès là que notre
corps devient le temple de l’Esprit-Saint, nous devons rendre à cet Esprit le culte qui n’est dû
qu’à Dieu »11.
L’Esprit Saint agit conjointement avec le Père et le Fils. Il demeure éternellement dans
l’âme des justes, car il n’y vient point sans le Père et le Fils, ni eux sans lui comme le signifie
les propos de Jésus en Jean 14, 23 : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père
l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure ». Ce serait alors une
trop grossière absurdité que d’affirmer que la présence du Père et du Fils en l’âme de celui qui
les aime, met en fuite l’Esprit-Saint, en sorte qu’il se retire à leur approche, comme un
inférieur devant ses supérieurs.
10
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §13
11
Idem
12
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §1.
13
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §14.
14
Augustin, De Trinitate, Livre I : CONSUBSTANTIALITÉ DES PERSONNES DIVINES, §9-13
Dans le premier livre de "De Trinitate", Augustin aborde également la relation entre
Dieu et l’humanité. Il montre que notre compréhension de la Trinité est liée à notre relation
avec Dieu. Nous sommes donc invités à entrer dans une relation d'amour et de communion
avec les personnes divines.
Conclusion
À rédiger