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MON LIVRET SUR

LA COUR DES COMPTES


DU BENIN
http://cdescomptes.bj

« L’argent public est au cœur de l’État de droit et de la démocra-


tie » (Directive N° 01/2009/CM/UEMOA portant Code de transparence dans la gestion des
finances publiques au sein de l’UEMOA)

Novembre 2022

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SOMMAIRE

INTRODUCTION 5

1. INDEPENDANCE : ATTRIBUT FONDAMENTAL DE LA COUR 7


DES COMPTES
2. BREF HISTORIQUE DE LA JURIDICTION FINANCIERE DU 8
BENIN
3. ORGANISATION DE LA COUR DES COMPTES 9
4. VALEURS ET MISSION DE LA COUR DES COMPTES 12
5. JUSTICIABLES DE LA COUR DES COMPTES EN MATIERE 15
JURIDICTIONNELLE
6. SAISINE DE LA COUR DES COMPTES 15
7. CARACTERISTIQUES DES PROCEDURES DEVANT LA COUR 15
DES COMPTES
8. SUIVI DES RECOMMANDATIONS DE LA COUR DES COMPTES 16
9. TRAVAILLER A LA COUR DES COMPTES 17
10. ACCES SANS RESTRICTION DE LA COUR DES COMPTES A 17
L’INFORMATION
11. COMMUNICATION AVEC LE PUBLIC ET DEVOIR D’INFORMA- 18
TION DES CITOYENS

CONCLUSION 20

ANNEXES 21
ANNEXE 1 : A PROPOS DES COURS REGIONALES DES COMPTES 22
ANNEXE 2 : FAITS CONSTITUTIFS DE FAUTES DE GESTION 22
ANNEXE 3 : PRESCRIPTION DES FAUTES DE GESTION 24
ANNEXE 4 : AMENDES 24
ANNEXE 5 : DECLARATION DE MEXICO SUR L’INDEPENDANCE 25
DES INSTITUTIONS SUPERIEURES DE CONTROLE
DES FINANCES PUBLIQUES

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« Il n’y a pas de bonne gestion des finances publiques sans un
contrôle a posteriori efficace dévolu à une juridiction financière
indépendante et dotée de pouvoirs et de capacités d’investigation
étendus »1.
INTRODUCTION

Ce postulat de base de fonctionnement des systèmes financiers pu-


blics dans les Etats de l’UEMOA2, consacré par la directive n°02/2000
du 29 juin 2000 de l’UEMOA portant adoption du code de transpa-
rence dans la gestion des finances publiques par les Etats membres,
fait de la Cour des comptes, la clé de voûte optimale et régulière des
finances publiques.

C’est conscient de l’importance et de la nécessité de cette institution


que la réforme constitutionnelle consacrée par la loi n°2019-40 du 7
novembre 2019 portant révision de la loi n°90-032 du 11 décembre
1990 portant constitution de la République du Bénin a créé la Cour
des comptes au Bénin.

La constitutionnalisation de la nouvelle juridiction financière du pays


en tant qu’Institution Supérieure de Contrôle (ISC) des finances pu-
bliques augure d’un système financier public axé sur la démocratie
financière.

Le cadre légal qui encadre la Cour des comptes du Bénin est consti-
tué notamment :

 de la Loi n°2019-40 du 7 novembre 2019 portant révision de la loi


n°90-032 du 11 décembre 1990 portant constitution de la Répu-
blique du Bénin (notamment en ses articles 134-1 à 134-6, 52, 53,
56, 99 et 112) ;

 de la Loi organique n°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux


lois de finances ;

 de la Loi n°2022-05 du 27 juin 2022 portant loi organique sur la


Cour des comptes ;

1
Directive n°02/2000 du 29 juin 2000 de l’UEMOA portant adoption du code de
transparence dans la gestion des finances publiques par les Etats membres.
2
Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine.
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 de la Loi n°2022-06 du 27 juin 2022 portant statut des magistrats
de la Cour des comptes ;

 de la Loi n°2022-08 du 27 juin 2022 portant règles particulières de


procédure suivies devant la Cour des comptes ;

 du Décret n°2015-035 du 29 janvier 2015 portant code de transpa-


rence dans la gestion des finances publiques en République du
Bénin (notamment en ses articles 39 à 43).

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1. INDEPENDANCE : ATTRIBUT FONDAMENTAL DE LA COUR DES
COMPTES

La Cour des comptes est l’institution de la République chargée de contrô-


ler la régularité des comptes publics et de vérifier le bon emploi des fonds
publics.

Conformément à l’article 134-3 de la Constitution, « La Cour des comptes


est la plus haute juridiction de l’Etat en matière de contrôle des comptes
publics. Elle vérifie les comptes et contrôle la gestion des entreprises
publiques et organismes à participation financière ou bénéficiant des
fonds publics. Elle est l’Institution Supérieure de Contrôle des Finances
publiques ».

Selon l’article 6 de la loi organique sur la Cour des comptes, l’institution,


en tant que juridiction indépendante, « assiste l’Assemblée nationale et
le gouvernement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances. Elle
peut, sur saisine de l’Assemblée nationale, procéder à toutes enquêtes et
études se rapportant à l’utilisation des crédits et à l’emploi des deniers
publics. Elle peut être consultée par le gouvernement sur les projets de
lois en matière de réglementation financière ».

La Cour des comptes est indépendante des pouvoirs exécutif et législa-


tif3. Cette indépendance est garantie par le Président de la République
assisté du Conseil supérieur des comptes qui statue comme conseil de
discipline des magistrats de la Cour des comptes. En conséquence, ses
décisions qui ne sont susceptibles d’aucun recours, s’imposent au pou-
voir exécutif, au pouvoir législatif, ainsi qu’à toutes les juridictions4. Il
s’en suit également que le programme et les méthodes de travail de la
Cour des comptes ainsi que les conclusions de ses travaux « sont établis
en toute indépendance du pouvoir exécutif »5

3
Cf. article 2 alinéa 2 de la loi organique sur la Cour des comptes.
4
Cf. article 134-3 alinéas 3 et 4 de la Constitution du Bénin.
Cf. article 42 du décret portant code de transparence dans la gestion des finances
5

publiques en République du Bénin.


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2. BREF HISTORIQUE DE LA JURIDICTION FINANCIERE DU BENIN

 Avant l’indépendance
Créée par la première Constitution du Dahomey, et régie à l’époque par
la loi n°59-7 du 14 mars 1959, fixant l’organisation, les compétences et les
règles de fonctionnement du Tribunal d’Etat, la Section des Comptes (ju-
ridiction financière) était chargée du jugement des comptes de la Répu-
blique, des Collectivités et des Etablissements publics. Composée d’un
président et de quatre (04) conseillers dont le trésorier payeur et le contrô-
leur financier, elle devait, conformément aux articles 15 et 16 de cette loi,
adresser chaque année au Premier Ministre et à l’Assemblée Législative,
un rapport d’ensemble sur l’exécution du Budget de la République.

 Après l’indépendance
Après l’accession du Bénin à l’indépendance le 1er août 1960, est née la
Chambre des comptes, une des quatre composantes de la Cour suprême
aux termes de l’article 1er de la loi n°61-42 du 18 octobre 1961 relative à l’or-
ganisation et au fonctionnement de la Cour suprême. Cette loi a, par la
suite, laissé place à l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 qui a régi la Cour
suprême jusqu’en 1981. Aux termes de cette dernière loi, la Cour suprême
dénommée Cour populaire centrale était composée, avec la suppression
de la Chambre constitutionnelle comme suit :
- une Chambre administrative,
- une Chambre judiciaire,
- une Chambre des comptes.

 Après la Conférence nationale


Suite à la Conférence des forces vives de la Nation qui a consacré et renfor-
cé le retour de la séparation des pouvoirs, la loi n°90-012 du 1er juin 1990 a
été votée pour modifier et remettre en vigueur l’ordonnance n°21/PR du 26
avril 1966. Cette ordonnance a régi la Cour suprême jusqu’en 2007, année
au cours de laquelle de nouveaux textes ont été adoptés. Il s’agit de la loi
n°2004-07 du 23 octobre 2007 portant composition, organisation, fonc-
tionnement et attributions de la Cour suprême et de la loi n°2004-20 du
17 août 2007 portant règles de procédures applicables devant les forma-
tions juridictionnelles de la Cour suprême. Ces deux lois définissent entre
autres, les attributions de la Chambre des comptes, son organisation et
son fonctionnement.

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 De la Chambre des comptes de la Cour suprême à la Cour des
comptes
Le Traité de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA)
du 10 janvier 1994 dispose en son article 68, alinéa 2, que chaque Etat
membre doit, pour le contrôle de ses comptes publics :
• instituer une Cour des comptes nationale ou, à défaut ;
• recourir au contrôle de la Cour des comptes de l’Union.

En 2000, l’UEMOA a rappelé l’intérêt et l’urgence de la question de la créa-


tion de la Cour des comptes à travers la directive n°02/2000 du 29 juin
2000 portant adoption du code de transparence dans la gestion des fi-
nances publiques par les Etats. Cette directive a précisé que les États
membres doivent créer des Cours des comptes autonomes au plus tard
le 31 décembre 2002.

Les différents gouvernements qui se sont succédé au Bénin depuis 1996


ont mis en place des comités en charge de préparer les projets de textes
en vue de la création de la Cour des comptes.

C’est ainsi qu’en 1998, le gouvernement du Président Mathieu KEREKOU a


créé un comité en charge de proposer les textes sur la Cour des comptes.
A la suite de ce comité, le gouvernement du Président Boni YAYI a mis en
place en 2012, un comité ad ’hoc, ayant eu pour mission, de conduire le
processus de la création de la Cour des comptes. Ce dernier comité a
pris pour base les résultats des travaux du séminaire tenu à Abomey en
2002 sur les avant-projets de textes sur la Cour des comptes élaborés par
le comité de 1998. Il a fallu attendre plusieurs tentatives sous le régime du
Président Patrice TALON pour aboutir à la création de la Cour des comptes
par la révision constitutionnelle du 7 novembre 2019.

3. ORGANISATION DE LA COUR DES COMPTES

La Cour des comptes du Bénin comprend un siège, un parquet général


et un greffe central.

Les magistrats du siège sont le Président de la Cour, les Présidents de


chambre et les Conseillers.

Les magistrats du parquet général près la Cour des comptes sont le Procu-

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reur général et les Avocats généraux.

Les Auditeurs de la Cour de comptes assistent les magistrats du siège ou


du parquet dans leurs fonctions. Ils n’ont pas la qualité de magistrat.

Le greffe central comprend un Greffier en chef et des greffiers.

DD Le Président de l’institution

A la tête de la Cour des comptes, il y a un Président chargé de l’administra-


tion et de la discipline de la Cour. Il assure la direction générale, l’organisa-
tion et la coordination des travaux.

Entre autres :

 il remet le rapport annuel de la Cour au Président de la République et


le dépose au Président de l’Assemblée Nationale ;
 il communique le rapport sur l’exécution des lois de finances et la dé-
claration générale de conformité ou le rapport sur la certification des
comptes au gouvernement avec copie à l’Assemblée Nationale ;
 il représente la Cour auprès des autorités nationales, celles des Etats
étrangers et des organisations internationales ;
 il a en charge les relations avec les institutions supérieures de contrôle
des finances publiques des pays étrangers et leurs groupements as-
sociatifs ;
 il peut contracter avec toutes les organisations internationales qui
peuvent confier à la Cour, des missions entrant dans les domaines de
compétence de l’institution et les capacités de ses membres.

La Cour des comptes dispose d’un Bureau dirigé par le Président, et com-
prenant les Présidents de Chambre, le Procureur général et le Greffier en
chef.

DD Le Parquet général

Dirigé par le Procureur général, le parquet général veille à la bonne appli-


cation des lois et règlements, assure l’exécution des arrêts et autres déci-
sions de la Cour. Il défère à la Cour, les opérations présumées constitutives
de gestion de fait ou de faute de gestion. Entre autres, il tient la liste des
comptables publics et des ordonnateurs ainsi que des services de l’Etat,
des collectivités territoriales et des entreprises ou organismes assujettis au
contrôle de la Cour. Il est informé par le greffe, des retards dans la produc-
| 10 |
tion des comptes et des pièces justificatives et peut initier des poursuites
devant la Cour ou déférer devant le juge de droit commun compétent des
actes constitutifs d’infractions pénales découvertes par la Cour lors de
l’instruction de différentes affaires.

DD Le Secrétariat général

Le Secrétaire général assure la coordination administrative des activités


judiciaires et juridiques de la Cour. Il coordonne, en outre, les activités des
directions techniques. Sous l’autorité du Président, il assure la coordina-
tion des travaux de la Cour. Il assure le secrétariat du Bureau de la Cour, et
du Conseil supérieur des comptes.

DD Les formations de la Cour

Les formations de la Cour des comptes sont :

i. l’assemblée plénière : La Cour des comptes siège en audience


plénière, notamment pour procéder à l’installation des magis-
trats dans leurs fonctions, pour approuver le rapport public an-
nuel, pour l’ouverture de son activité annuelle ou pour d’autres
motifs, sur un ordre du jour particulier arrêté par le Président. Aux
audiences plénières, les magistrats de la Cour portent des cos-
tumes dont les caractéristiques sont définies par décret pris en
Conseil des ministres ;
ii. les chambres réunies pour exercer des compétences juridiction-
nelles ou non juridictionnelles sont composées du Président de
la Cour, des Présidents de chambre, du Procureur général, des
Conseillers et des Avocats généraux ;
iii. les chambres : la Cour est composée de trois chambres, à sa-
voir : - la chambre du contrôle et du jugement des comptes de
l’Etat, - la chambre du contrôle et du jugement des comptes des
collectivités territoriales, - la chambre du contrôle des comptes
des entreprises publiques. Elles peuvent être divisées en sections
en fonction de besoin. Chaque chambre est composée d’un Pré-
sident de chambre et de Conseillers.
iv. les formations mixtes qui sont un groupe de magistrats et de
rapporteurs appartenant aux chambres concernées, auquel le
Président de la Cour attribue un contrôle soulevant des questions
relevant d’attribution de plusieurs chambres.
| 11 |
v. le comité des rapports et programmes composé du Président
de la Cour, du Procureur général, des Présidents de chambres,
du Rapporteur général désigné pour chaque rapport et du Se-
crétaire général de la Cour, est chargé de la préparation et de la
présentation du rapport annuel notamment.

DD Le greffe central et les greffes des chambres

Le Greffe central de la Cour des comptes est placé sous l’autorité du Gref-
fier en chef qui tient la liste des justiciables et veille à la production des
comptes.

Chaque chambre dispose d’un Greffier au moins. Le Greffier assiste le Pré-


sident de chambre, assure le bon fonctionnement du greffe de chambre
et veille au respect des procédures.

4. VALEURS ET MISSION DE LA COUR DES COMPTES

La Cour des comptes du Bénin est construite dans une large mesure sur
les valeurs des juridictions financières résumées ci-dessous.

L’indépendance vis-à-vis des pouvoirs exécutif et législatif est un des prin-


cipes fondateurs des juridictions financières. Elle se vérifie tant dans leurs
choix de programmation que dans l’adoption de leurs rapports et leur pu-
blication.

La contradiction est un principe général en matière de justice. Son res-


pect se traduit par l’envoi d’une version provisoire du rapport à l’entité ou
au responsable audité. Les entités contrôlées font part de leurs observa-
tions qui sont prises en compte dans la version définitive.

La collégialité est une valeur importante pour les juridictions financières.


Les rapports sont toujours examinés collégialement. Aucun rapport n’est
l’œuvre d’une seule personne, ce qui garantit l’objectivité et l’impartialité
des travaux.

La mission de la Cour des comptes, au double volet juridictionnel et non


juridictionnel, s’inscrit dans une dynamique permanente de vérification,
d’information et de conseil par laquelle elle contribue, aux termes des dis-
positions de l’article 7 de sa loi organique :

| 12 |
 à la sauvegarde du patrimoine public ;
 à la transparence dans la gestion des finances publiques ;
 au contrôle de la sincérité et de la régularité des opérations de recettes
et de dépenses de l’État, des collectivités publiques et des autres orga-
nismes soumis à son contrôle ;
 à l’amélioration des méthodes et techniques de gestion des orga-
nismes publics ;
 à l’évaluation des politiques et programmes publics ;
 à la rationalisation de l’action administrative.

Le volet juridictionnel de sa mission consiste à juger les comptes des


comptables publics (notamment les comptables principaux de l’État),
déclarer les gestions de fait et en juger les auteurs, puis sanctionner les
fautes de gestion.

Le volet non juridictionnel consiste à la veille au bon emploi des deniers


publics à travers différents types d’audits (audits financiers, audits de
conformité et / ou de performance).

La Cour s’assure du « bon emploi des crédits, fonds et valeurs ». Ce type


de contrôle recouvre le contrôle de la performance de la gestion (effi-
cience, efficacité, économie) et le contrôle de sa régularité.

Au total, la mission de la Cour revêt donc quatre dimensions :

i. Juger
La Cour juge les comptes des comptables publics. Elle peut conduire à
mettre en jeu la responsabilité personnelle et pécuniaire d’un comptable
public (ou d’un comptable de fait, c’est-à-dire une personne qui s’immisce
dans le maniement des fonds publics sans en avoir la compétence) si un
déficit ou un manquement a été constaté, si une recette n’a pas été recou-
vrée ou si une dépense a été irrégulièrement payée. Elle donne décharge
au comptable si les comptes sont réguliers.

La Cour vérifie que les organismes publics tiennent correctement leur


comptabilité. Il s’agit d’une vraie enquête. Les rapporteurs ont accès à
l’ensemble des documents administratifs et comptables des organismes
audités.

La Cour juge les fautes de gestion commises par les ordonnateurs ou ges-
tionnaires envers l’Etat, les collectivités territoriales et autres organismes
| 13 |
soumis à son contrôle. En cas d’irrégularités, la Cour prononce des sanc-
tions pécuniaires contre les comptables publics et les ordonnateurs6.

ii. Contrôler
Partout où de l’argent public est engagé, la Cour veille à la régularité,
à l’efficience et à l’efficacité de la gestion. Pour ce faire, elle contrôle les
comptes et la gestion des services de l’Etat, des collectivités territoriales et
des entreprises ou organismes assujettis à son contrôle. Elle peut exercer
un contrôle sur le compte d’emploi des concours accordés par une collec-
tivité publique, sous forme financière ou en nature, ainsi que le compte
d’emploi des ressources collectées par les organismes faisant appel à la
générosité publique.

Elle exerce un contrôle sur la gestion des administrations en charge des


programmes et dotations.

La Cour contrôle également l’exécution de la loi de finances. Elle élabore et


transmet au Gouvernement le rapport sur l’exécution des lois de finances
et une déclaration générale de conformité entre les comptes individuels
des comptables publics et les comptes généraux de l’Etat avec copie à
l’Assemblée nationale.

Les observations de la Cour sont communiquées aux institutions et orga-


nismes contrôlés, ainsi qu’à leurs autorités de tutelle.

En outre, la Cour des comptes contrôle et apprécie la déclaration écrite de


patrimoine du Président de la République et des membres de son Gou-
vernement, lors de leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci.

La Cour assure également la vérification des dépenses de campagne


électorale et des comptes annuels des partis politiques dans les condi-
tions édictées par la Charte des partis politiques et les lois électorales.

iii. Certifier
Chaque année, la Cour certifie les comptes de l’État. Cette mission garantit
aux citoyens une information financière et comptable indépendante sur
l’image fidèle des comptes de l’Etat et l’évolution de la situation financière
et du patrimoine de l’État.

6
Cf. article 9 de la loi organique sur la Cour des comptes.
| 14 |
iv. Evaluer
La Cour assiste le Parlement et le Gouvernement dans l’évaluation des po-
litiques publiques. Elle cherche à comparer les résultats d’une politique
publique avec les objectifs fixés, et si les moyens budgétaires sont utilisés
de manière efficace et efficiente.

5. JUSTICIABLES DE LA COUR DES COMPTES EN MATIERE JURIDICTION-


NELLE

Tout comptable public soumis au contrôle juridictionnel de la Cour ;


Toute personne ayant exercé de fait les fonctions de comptable public ;
Tout agent public, civil ou militaire, tout agent d’organismes publics ;
Tout responsable de programme, tout contrôleur budgétaire ;
Tout membre de cabinet d’un ministre ou du président d’une institu-
tion de la République ;
Tout représentant, gestionnaire ou agent des organismes publics qui
sont soumis au contrôle de la Cour des comptes ;
Toute personne investie d’un mandat public et toute personne ayant
exercé de fait lesdites fonctions.

6. SAISINE DE LA COUR DES COMPTES

La production du compte opère saisine de la Cour qui, à partir du compte,


se saisit de toutes les affaires relevant de ses compétences.

En matière de faute de gestion, la Cour est saisie par le Président de la Ré-


publique, le Président de l’Assemblée Nationale, les présidents des autres
institutions prévues par la Constitution, les ministres ainsi que les repré-
sentants des collectivités territoriales et entreprises publiques.

7. CARACTERISTIQUES DES PROCEDURES DEVANT LA COUR DES


COMPTES

La procédure repose sur un examen des comptes à fin d’apurement, puis


d’un rapport à fin de jugement qui peut déboucher en audience sur une
mise en débet du comptable qui engage sa responsabilité personnelle et
pécuniaire.
| 15 |
La procédure devant la Cour des comptes est écrite, inquisitoire, secrète
et contradictoire

L’instruction qui est la phase de la procédure durant laquelle le conseiller


rapporteur effectue le contrôle d’un organisme ou d’un compte. Elle est
marquée par :

 l’ouverture de l’instruction : un conseiller rapport est désigné par le pré-


sident de chambre pour chaque affaire ;
 la conduite de l’instruction : un conseiller rapporteur conduit l’affaire,
au besoin avec l’appui d’une équipe ; un magistrat contre-rapporteur
peut être chargé de suivre le contrôle mené par le conseiller rappor-
teur, l’affaire est mise en état et suivie de l’audience ;
 la délibération.

Des dispositions particulières encadrent d’une part les procédures de


contrôle juridictionnel (pour les gestions patentes, les gestions de fait,
la discipline budgétaire et financière) et, d’autre part, les procédures de
contrôle non juridictionnel (pour le contrôle des organismes publics, de
l’exécution des lois de finances, des entreprises publiques, des organismes
bénéficiant de concours publics, des organismes faisant appel à la géné-
rosité publique).

La Cour programme librement ses contrôles. Elle applique les normes


professionnelles internationales et nationales, ainsi que des guides de
contrôle. Les rapports sont soumis à l’examen du ministère public et à la
contradiction avec les audités avant toute adoption définitive et publica-
tion.

8. SUIVI DES RECOMMANDATIONS DE LA COUR DES COMPTES

Il est mis en place à la Cour des comptes un mécanisme de suivi des re-
commandations.

Il échoit à l’Agent Judiciaire du Trésor ou au représentant de l’organisme


au profit duquel les décisions de débet et d’amende sont prononcées
l’obligation de les mettre à exécution et d’en rendre compte à la Cour sous
peine de voir sa responsabilité personnelle et pécuniaire engagée7. Par

Cf. articles 125 et 126, Ibid.


7

| 16 |
ailleurs, le Parquet général veille à l’exécution des arrêts de la Cour des
comptes.

9. TRAVAILLER A LA COUR DES COMPTES

Les magistrats de la Cour sont nommés à la suite d’une évaluation d’ap-


titude faite d’une sélection sur dossier et une évaluation par le biais
d’épreuves écrites et orales au terme d’un appel à candidatures. Ceci ne
s’applique pas au Président de la Cour, aux Présidents de chambre et au
Procureur général.

Les auditeurs, quant à eux, sont nommés par ordonnance du Président


de la Cour.

Toute nomination à la Cour des comptes doit être fondée sur la compé-
tence et la probité.

Les profils requis pour être nommé Président de la Cour, Président de


chambre ou Conseillers, Procureur général ou Avocats généraux sont : ma-
gistrat, juriste de haut niveau, inspecteur des finances, administrateur du
trésor ou des impôts, administrateur des services financiers, économiste
gestionnaire ou expert-comptable ayant accompli quinze ans au moins
d’expérience professionnelle (dans le cas du Président), de pratique pro-
fessionnelle (pour les autres).

Quant aux Auditeurs à la Cour des comptes, ils doivent répondre aux pro-
fils de juriste, d’inspecteur des finances, d’administrateur du trésor ou des
impôts, d’administrateur des services financiers, d’économiste gestion-
naire ou d’expert-comptable, avec une pratique professionnelle de cinq
ans au moins.

10. ACCES SANS RESTRICTION DE LA COUR DES COMPTES A L’INFOR-


MATION

Le Conseiller rapporteur qui conduit l’instruction d’une affaire a tout pou-


voir d’investigation. L’obligation du secret professionnel ne lui est pas op-
posable. Tout refus de communiquer les renseignements ou documents
demandés, de laisser visiter les locaux ou de répondre à une convocation

| 17 |
constitue une entrave à l’action de la Cour et peut être sanctionnée8.

La Cour est destinataire de tout rapport établi par les autres organes de
contrôle civil ou militaire9.

11. COMMUNICATION AVEC LE PUBLIC ET DEVOIR D’INFORMATION DES


CITOYENS

Les audiences de la Cour des comptes sont publiques. En matière de


fautes de gestion et en cas de condamnation à une amende, elles ne sont
publiques que sur décision de la Cour10.

Les arrêts définitifs de la Cour sont rendus publiquement, dans le respect


du secret et des restrictions liées à la confidentialité qui sont légalement
établis11. Le jugement des comptes est d’ordre public12.

Les normes internationales des institutions supérieures de contrôle des


finances publiques (ISSAI), élaborées par l’Organisation internationale des
institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSAI), no-
tamment la norme ISSAI 12 identifie comme l’un des objectifs principaux
de la Cour des comptes, le fait de prouver sa pertinence aux parties pre-
nantes.

Selon les lignes directrices de l’INTOSAI, les parties prenantes d’une Insti-
tution Supérieure de Contrôle comprennent, sans s’y limiter :
le Parlement : notamment la commission chargée des finances,
le pouvoir exécutif : les organismes et agences gouvernementaux dont
les ministères/organes exécutifs/agences,
les entités auditées,
le pouvoir judiciaire, le parquet et les organismes d’enquête,
les médias,
le public /les citoyens,

8
Cf. articles 23, 24, 32, de la loi portant règles particulières de procédure suivies devant
la Cour des comptes.
9
Cf. article 81, Ibid.
10
Cf. article 4 de la loi portant règles particulières de procédure suivies devant la Cour
des comptes.
11
Cf. article 9, Ibid.
12
Cf. article 11, Ibid.
| 18 |
les groupes d’intérêt spéciaux, y compris les organisations de la société
civile, les partenaires au développement, etc.,
les organisations universitaires et les centres de recherche,
les organismes professionnels et d’établissement de normes (par
exemple les organismes comptables professionnels).

Par la publication de ses actes et décisions, la Cour informe le public sur


la gouvernance et la gestion des fonds publics conformément au Code
de transparence dans la gestion des finances publiques.

En effet, la Cour des comptes « rend publics tous les rapports qu’elle
transmet à l’Assemblée Nationale et au Gouvernement »13. La loi orga-
nique sur la Cour des comptes précise qu’elle « publie son rapport annuel
dans le Journal officiel et sur son site web »14. Le rapport annuel de la Cour
est remis par son Président au Président de la République et déposé au
Président de l’Assemblée Nationale15.

Cf. article 43 du décret portant code de transparence dans la gestion des finances
13

publique au Bénin.
Voir article 8
14

Voir article 24
15

| 19 |
La Cour des comptes du Bénin créée par la révision constitution-
nelle intervenue le 7 novembre 2019 a acquis le statut d’institution
supérieure de contrôle des finances publiques. A ce titre, elle devra
accompagner par ses audits, la réforme des finances publiques en
cours au Bénin et éclairer, mieux que par le passé, le citoyen sur la
CONCLUSION

manière dont les fonds publics sont gérés par les gouvernants.

Les exigences de transparence augmentent le volume et les exi-


gences du travail de la Cour des comptes. De nombreux défis restent
encore à relever autant pour les acteurs et gestionnaires des finances
publiques que pour la Cour.

La veille citoyenne nécessitée par le Code de transparence dans la


gestion des finances publiques se justifie par l’ampleur des défis qui
ne doit laisser personne indifférent puisque « l’argent public est au
cœur de l’Etat de droit et de la démocratie ».

La Cour des comptes demeure le meilleur allié du citoyen dans l’assu-


rance de la bonne utilisation des deniers publics.

| 20 |
ANNEXES

| 21 |
Annexe 1 : A propos des Cours régionales des comptes

Les Cours régionales des comptes contrôlent les finances des collectivités
territoriales.

Les lois sur la composition, la compétence, l’organisation et le fonction-


nement des Cours régionales des comptes ainsi que les règles de procé-
dure applicables devant celles-ci, ne sont pas encore prises au moment de
l’édition de ce livret (novembre 2022). Toutefois, la loi n°2022-08 du 27 juin
2022 portant règles particulières de procédure suivies devant la Cour des
comptes a déjà fixé les règles applicables au jugement des appels contre
les décisions des cours régionales des comptes16.

En attendant l’installation des Cours régionales des comptes, la Cour des


comptes statue sur les comptes des entités qui relèvent de la compétence
de celles-ci.

Il est possible de faire appel contre les décisions des Cours régionales
des comptes. Peuvent interjeter appel, les comptables ou leurs ayants
droit, les représentants légaux des collectivités ou entreprises publiques
intéressées, le ministère public près la cour régionale des comptes, le par-
quet général ou toute personne à laquelle la décision porte préjudice.

L’appel doit être formé dans un délai de deux (02) mois à compter de la no-
tification de la décision, en trois (03) exemplaires signés de l’appelant par
lettre recommandée avec avis de réception au greffe de la cour régionale
qui a rendu la décision.

Annexe 2 : Faits constitutifs de fautes de gestion17

Est constitutif d’une faute de gestion, un acte anormal de gestion ou


contraire à l’intérêt de l’Etat ou de l’organisme concerné, notamment les
actes et faits suivants :

 la violation des règles relatives à l’exécution des recettes et des dé-


penses de l’Etat et des autres organismes publics ;
 la violation des règles relatives à la gestion des biens appartenant à
l’Etat et autres organismes publics ;

Cf. articles 13 à 19.


16

Cf. article 67 de la Loi portant règles particulières de procédure suivies devant la Cour
17

des comptes et article 98 de la Loi organique relative aux lois de finances.


| 22 |
 l’approbation donnée à une décision violant les règles visées aux deux
précédents tirets par une autorité chargée de la tutelle ou du contrôle
desdits organismes ;
 le fait pour toute personne, dans l’exercice de ses fonctions, d’octroyer
ou de tenter d’octroyer à elle-même ou à autrui un avantage injustifié,
pécuniaire ou en nature ;
 le fait d’avoir entraîné la condamnation d’une personne morale de droit
public ou d’une personne morale de droit privé chargée de la gestion
d’un service public en raison de l’inexécution totale ou partielle ou de
l’exécution tardive d’une décision de justice ;
 le fait d’avoir dans l’exercice de ses fonctions ou attributions, en mé-
connaissance de ses obligations, procuré ou tenté de procurer à autrui
ou à soi-même, directement ou indirectement, un avantage injustifié,
pécuniaire ou en nature, entraînant un préjudice pour l’Etat ou pour
tout autre organisme public ;
 le fait d’avoir produit de fausses certifications à l’appui ou à l’occasion
des liquidations de dépenses ;
 le fait d’avoir omis sciemment de souscrire les déclarations qu’ils sont
tenus de fournir aux administrations fiscales, du travail et de la sécurité
sociale conformément aux textes en vigueur, ou d’avoir souscrit sciem-
ment des déclarations inexactes ou incomplètes ;
 le fait d’avoir procuré ou tenté de procurer à un cocontractant de l’Ad-
ministration ou d’un organisme soumis au contrôle de la Cour un bé-
néfice anormal à dire d’expert ;
 le fait de n’avoir pas assuré une publicité suffisante aux opérations dans
les conditions prévues par les textes en vigueur ;
 le fait de n’avoir pas fait appel à la concurrence dans les conditions pré-
vues par les textes en vigueur ;
 le fait d’avoir procuré ou tenté de procurer un avantage anormal à un
candidat à un marché public ;
 le fait d’être intervenu à un stade quelconque dans l’attribution d’un
marché, d’une délégation de service public ou d’un contrat de parte-
nariat à une entreprise dans laquelle la personne concernée a pris ou
conservé un intérêt ;
 le fait d’avoir fractionné des dépenses en vue de se soustraire au mode
de passation de marché normalement applicable ou d’avoir appliqué
une procédure de passation de marchés sans l’accord requis ;
 le fait d’avoir passé un marché public, une délégation de service public
| 23 |
ou un contrat de partenariat avec un candidat exclu des commandes
publiques ou d’avoir exécuté un marché ou contrat non approuvé par
l’autorité compétente ;
 le fait d’avoir manqué à l’obligation de planification et de publicité an-
nuelle des marchés publics ;
 le fait d’avoir autorisé et ordonné des paiements après délivrance d’un
titre de paiement ne correspondant pas aux prestations effectivement
fournies ou à des prestations incomplètes ou non-conformes ;
 le fait de s’être livré, dans l’exercice de ses fonctions, à des actes ou
omissions caractérisés créant un état de gaspillage.

Annexe 3 : Prescription des fautes de gestion

Article 99 LOLF « Les fautes de gestion sont jugées par la juridiction fi-
nancière dans un délai de cinq (05) ans à partir de la date de sa saisine.
Si au-delà de ce délai, le jugement n’est pas prononcé, la responsabilité
pécuniaire du mis en cause est dégagée sans préjudice d’autres pour-
suites ».

Article 103 LOLF « Les comptes de gestion déposés en état d’examen à la


juridiction financière sont jugés dans un délai de cinq (05) ans. Si, au-delà
de ce délai, le jugement n’est pas prononcé, le comptable public est dé-
chargé d’office de sa gestion sans préjudice d’autres poursuites ».

Toutefois en cas de crimes économiques, l’article 8 nouveau al.6 du code


de procédure pénale dispose : « Les crimes économiques, les crimes de
guerre, les crimes contre l’humanité et les crimes de torture sont impres-
criptibles. » (Loi n° 2020-23 du 29 septembre 2020 modifiant et complé-
tant la loi n° 2012-15 du 18 mars 2013, modifiée, portant code de procédure
pénale en République du Bénin).

Annexe 4 : Amendes18

Outre les décisions relatives au débet ou à la demande de prise de sanc-


tions administratives, la Cour des comptes prononce des amendes qui
sont une pénalité pécuniaire consistant à verser au Trésor Public une
somme d’argent déterminée par la loi.

Cf. article 104 de la Loi portant règles particulières de procédure suivies devant la Cour
18

des comptes.
| 24 |
Les amendes prononcées par la Cour sont :

 amende pour non production de comptes ou retard dans la produc-


tion des comptes : cinquante mille (50.000) à cinq cent mille (500.000)
francs CFA par mois de retard ;
 amende pour non réponse dans les délais aux injonctions de la Cour
: vingt mille (20.000) francs CFA par injonction et par mois de retard ;
 amende pour gestion de fait : le montant de cette amende est fixé sui-
vant l’importance et la durée du maniement ou de la détention des de-
niers. Son maximum ne peut dépasser le total des sommes indûment
détenues ou maniées ;
 amende pour faute de gestion : cent mille (100.000) à cinq cent mille
(500.000) francs CFA ;
 amende pour entrave à l’action de la Cour des comptes : cent mille
(100.000) à cinq cent mille (500.000) francs CFA, sans préjudice de
poursuites pénales éventuelles ;
 amende pour non dénonciation de gestion de fait et non communi-
cation : cinq cent mille (500.000) à un million (1.000.000) francs CFA ;
 amende pour non communication à la Cour des faits susceptibles de
constituer des fautes de gestion : cent mille (100.000) à cinq cent mille
(500.000) francs CFA.

Annexe 5 : Déclaration de Mexico sur l’indépendance des institutions


supérieures de contrôle des finances publiques19

« Les Institutions supérieures de contrôle des finances publiques recon-


naissent généralement huit principes de base qui découlent de la Décla-
ration de Lima20 et des décisions prises lors du XVIIe Congrès de l’Organi-
sation internationale des Institutions supérieures de contrôle des finances
publiques (à Séoul, en Corée ) à titre d’exigences essentielles pour contrô-
ler comme il se doit les finances du secteur public.

La création de la Cour des comptes ne parviendra à améliorer la gouver-


nance financière au Bénin que dans le respect rigoureux des huit prin-
cipes caractéristiques d’une institution supérieure de contrôle (ISC) indé-
pendante et intègre :

En 2007
19

De 1977
20

| 25 |
 Principe n°1 : l’existence d’un cadre constitutionnel/ législatif/juridique
approprié et efficace, et l’application de facto de ce cadre.
 Principe n°2 : l’indépendance des dirigeants des ISC et des « membres »
des institutions collégiales, y compris l’inamovibilité et l’immunité dans
l’exercice de leurs fonctions.
 Principe n°3 : un mandat suffisamment large et une entière discrétion
dans l’exercice des fonctions de l’ISC.
 Principe n°4 : l’accès sans restriction à l’information.
 Principe n°5 : le droit et l’obligation de faire rapport sur leurs travaux.
 Principe n°6 : la liberté de décider du contenu et de la date de leurs
rapports de contrôle, de les publier et de les diffuser.
 Principe n°7 : l’existence de mécanismes efficaces de suivi des recom-
mandations des ISC.
 Principe n°8 : l’autonomie financière et de gestion/d’administration
et l’accès aux ressources humaines, matérielles et financières appro-
priées.

| 26 |
« Tout Etat exige un trésor, tout trésor exige un compte, tout compte
exige un contrôle par un juge désintéressé. »

(Pierre Moinot, procureur général près la Cour des comptes et membre de l’Académie
française, lors de l’audience solennelle du 23 octobre 1985)

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MON LIVRET SUR
LA COUR DES COMPTES
DU BENIN
http://cdescomptes.bj

« L’argent public est au cœur de l’État de droit et de la démocra-


tie » (Directive N° 01/2009/CM/UEMOA portant Code de transparence dans la gestion des
finances publiques au sein de l’UEMOA)

Novembre 2022

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