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Novembre 2022
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SOMMAIRE
INTRODUCTION 5
CONCLUSION 20
ANNEXES 21
ANNEXE 1 : A PROPOS DES COURS REGIONALES DES COMPTES 22
ANNEXE 2 : FAITS CONSTITUTIFS DE FAUTES DE GESTION 22
ANNEXE 3 : PRESCRIPTION DES FAUTES DE GESTION 24
ANNEXE 4 : AMENDES 24
ANNEXE 5 : DECLARATION DE MEXICO SUR L’INDEPENDANCE 25
DES INSTITUTIONS SUPERIEURES DE CONTROLE
DES FINANCES PUBLIQUES
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« Il n’y a pas de bonne gestion des finances publiques sans un
contrôle a posteriori efficace dévolu à une juridiction financière
indépendante et dotée de pouvoirs et de capacités d’investigation
étendus »1.
INTRODUCTION
Le cadre légal qui encadre la Cour des comptes du Bénin est consti-
tué notamment :
1
Directive n°02/2000 du 29 juin 2000 de l’UEMOA portant adoption du code de
transparence dans la gestion des finances publiques par les Etats membres.
2
Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine.
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de la Loi n°2022-06 du 27 juin 2022 portant statut des magistrats
de la Cour des comptes ;
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1. INDEPENDANCE : ATTRIBUT FONDAMENTAL DE LA COUR DES
COMPTES
3
Cf. article 2 alinéa 2 de la loi organique sur la Cour des comptes.
4
Cf. article 134-3 alinéas 3 et 4 de la Constitution du Bénin.
Cf. article 42 du décret portant code de transparence dans la gestion des finances
5
Avant l’indépendance
Créée par la première Constitution du Dahomey, et régie à l’époque par
la loi n°59-7 du 14 mars 1959, fixant l’organisation, les compétences et les
règles de fonctionnement du Tribunal d’Etat, la Section des Comptes (ju-
ridiction financière) était chargée du jugement des comptes de la Répu-
blique, des Collectivités et des Etablissements publics. Composée d’un
président et de quatre (04) conseillers dont le trésorier payeur et le contrô-
leur financier, elle devait, conformément aux articles 15 et 16 de cette loi,
adresser chaque année au Premier Ministre et à l’Assemblée Législative,
un rapport d’ensemble sur l’exécution du Budget de la République.
Après l’indépendance
Après l’accession du Bénin à l’indépendance le 1er août 1960, est née la
Chambre des comptes, une des quatre composantes de la Cour suprême
aux termes de l’article 1er de la loi n°61-42 du 18 octobre 1961 relative à l’or-
ganisation et au fonctionnement de la Cour suprême. Cette loi a, par la
suite, laissé place à l’ordonnance n°21/PR du 26 avril 1966 qui a régi la Cour
suprême jusqu’en 1981. Aux termes de cette dernière loi, la Cour suprême
dénommée Cour populaire centrale était composée, avec la suppression
de la Chambre constitutionnelle comme suit :
- une Chambre administrative,
- une Chambre judiciaire,
- une Chambre des comptes.
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De la Chambre des comptes de la Cour suprême à la Cour des
comptes
Le Traité de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA)
du 10 janvier 1994 dispose en son article 68, alinéa 2, que chaque Etat
membre doit, pour le contrôle de ses comptes publics :
• instituer une Cour des comptes nationale ou, à défaut ;
• recourir au contrôle de la Cour des comptes de l’Union.
Les magistrats du parquet général près la Cour des comptes sont le Procu-
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reur général et les Avocats généraux.
DD Le Président de l’institution
Entre autres :
La Cour des comptes dispose d’un Bureau dirigé par le Président, et com-
prenant les Présidents de Chambre, le Procureur général et le Greffier en
chef.
DD Le Parquet général
DD Le Secrétariat général
Le Greffe central de la Cour des comptes est placé sous l’autorité du Gref-
fier en chef qui tient la liste des justiciables et veille à la production des
comptes.
La Cour des comptes du Bénin est construite dans une large mesure sur
les valeurs des juridictions financières résumées ci-dessous.
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à la sauvegarde du patrimoine public ;
à la transparence dans la gestion des finances publiques ;
au contrôle de la sincérité et de la régularité des opérations de recettes
et de dépenses de l’État, des collectivités publiques et des autres orga-
nismes soumis à son contrôle ;
à l’amélioration des méthodes et techniques de gestion des orga-
nismes publics ;
à l’évaluation des politiques et programmes publics ;
à la rationalisation de l’action administrative.
i. Juger
La Cour juge les comptes des comptables publics. Elle peut conduire à
mettre en jeu la responsabilité personnelle et pécuniaire d’un comptable
public (ou d’un comptable de fait, c’est-à-dire une personne qui s’immisce
dans le maniement des fonds publics sans en avoir la compétence) si un
déficit ou un manquement a été constaté, si une recette n’a pas été recou-
vrée ou si une dépense a été irrégulièrement payée. Elle donne décharge
au comptable si les comptes sont réguliers.
La Cour juge les fautes de gestion commises par les ordonnateurs ou ges-
tionnaires envers l’Etat, les collectivités territoriales et autres organismes
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soumis à son contrôle. En cas d’irrégularités, la Cour prononce des sanc-
tions pécuniaires contre les comptables publics et les ordonnateurs6.
ii. Contrôler
Partout où de l’argent public est engagé, la Cour veille à la régularité,
à l’efficience et à l’efficacité de la gestion. Pour ce faire, elle contrôle les
comptes et la gestion des services de l’Etat, des collectivités territoriales et
des entreprises ou organismes assujettis à son contrôle. Elle peut exercer
un contrôle sur le compte d’emploi des concours accordés par une collec-
tivité publique, sous forme financière ou en nature, ainsi que le compte
d’emploi des ressources collectées par les organismes faisant appel à la
générosité publique.
iii. Certifier
Chaque année, la Cour certifie les comptes de l’État. Cette mission garantit
aux citoyens une information financière et comptable indépendante sur
l’image fidèle des comptes de l’Etat et l’évolution de la situation financière
et du patrimoine de l’État.
6
Cf. article 9 de la loi organique sur la Cour des comptes.
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iv. Evaluer
La Cour assiste le Parlement et le Gouvernement dans l’évaluation des po-
litiques publiques. Elle cherche à comparer les résultats d’une politique
publique avec les objectifs fixés, et si les moyens budgétaires sont utilisés
de manière efficace et efficiente.
Il est mis en place à la Cour des comptes un mécanisme de suivi des re-
commandations.
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ailleurs, le Parquet général veille à l’exécution des arrêts de la Cour des
comptes.
Toute nomination à la Cour des comptes doit être fondée sur la compé-
tence et la probité.
Quant aux Auditeurs à la Cour des comptes, ils doivent répondre aux pro-
fils de juriste, d’inspecteur des finances, d’administrateur du trésor ou des
impôts, d’administrateur des services financiers, d’économiste gestion-
naire ou d’expert-comptable, avec une pratique professionnelle de cinq
ans au moins.
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constitue une entrave à l’action de la Cour et peut être sanctionnée8.
La Cour est destinataire de tout rapport établi par les autres organes de
contrôle civil ou militaire9.
Selon les lignes directrices de l’INTOSAI, les parties prenantes d’une Insti-
tution Supérieure de Contrôle comprennent, sans s’y limiter :
le Parlement : notamment la commission chargée des finances,
le pouvoir exécutif : les organismes et agences gouvernementaux dont
les ministères/organes exécutifs/agences,
les entités auditées,
le pouvoir judiciaire, le parquet et les organismes d’enquête,
les médias,
le public /les citoyens,
8
Cf. articles 23, 24, 32, de la loi portant règles particulières de procédure suivies devant
la Cour des comptes.
9
Cf. article 81, Ibid.
10
Cf. article 4 de la loi portant règles particulières de procédure suivies devant la Cour
des comptes.
11
Cf. article 9, Ibid.
12
Cf. article 11, Ibid.
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les groupes d’intérêt spéciaux, y compris les organisations de la société
civile, les partenaires au développement, etc.,
les organisations universitaires et les centres de recherche,
les organismes professionnels et d’établissement de normes (par
exemple les organismes comptables professionnels).
En effet, la Cour des comptes « rend publics tous les rapports qu’elle
transmet à l’Assemblée Nationale et au Gouvernement »13. La loi orga-
nique sur la Cour des comptes précise qu’elle « publie son rapport annuel
dans le Journal officiel et sur son site web »14. Le rapport annuel de la Cour
est remis par son Président au Président de la République et déposé au
Président de l’Assemblée Nationale15.
Cf. article 43 du décret portant code de transparence dans la gestion des finances
13
publique au Bénin.
Voir article 8
14
Voir article 24
15
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La Cour des comptes du Bénin créée par la révision constitution-
nelle intervenue le 7 novembre 2019 a acquis le statut d’institution
supérieure de contrôle des finances publiques. A ce titre, elle devra
accompagner par ses audits, la réforme des finances publiques en
cours au Bénin et éclairer, mieux que par le passé, le citoyen sur la
CONCLUSION
manière dont les fonds publics sont gérés par les gouvernants.
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ANNEXES
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Annexe 1 : A propos des Cours régionales des comptes
Les Cours régionales des comptes contrôlent les finances des collectivités
territoriales.
Il est possible de faire appel contre les décisions des Cours régionales
des comptes. Peuvent interjeter appel, les comptables ou leurs ayants
droit, les représentants légaux des collectivités ou entreprises publiques
intéressées, le ministère public près la cour régionale des comptes, le par-
quet général ou toute personne à laquelle la décision porte préjudice.
L’appel doit être formé dans un délai de deux (02) mois à compter de la no-
tification de la décision, en trois (03) exemplaires signés de l’appelant par
lettre recommandée avec avis de réception au greffe de la cour régionale
qui a rendu la décision.
Cf. article 67 de la Loi portant règles particulières de procédure suivies devant la Cour
17
Article 99 LOLF « Les fautes de gestion sont jugées par la juridiction fi-
nancière dans un délai de cinq (05) ans à partir de la date de sa saisine.
Si au-delà de ce délai, le jugement n’est pas prononcé, la responsabilité
pécuniaire du mis en cause est dégagée sans préjudice d’autres pour-
suites ».
Annexe 4 : Amendes18
Cf. article 104 de la Loi portant règles particulières de procédure suivies devant la Cour
18
des comptes.
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Les amendes prononcées par la Cour sont :
En 2007
19
De 1977
20
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Principe n°1 : l’existence d’un cadre constitutionnel/ législatif/juridique
approprié et efficace, et l’application de facto de ce cadre.
Principe n°2 : l’indépendance des dirigeants des ISC et des « membres »
des institutions collégiales, y compris l’inamovibilité et l’immunité dans
l’exercice de leurs fonctions.
Principe n°3 : un mandat suffisamment large et une entière discrétion
dans l’exercice des fonctions de l’ISC.
Principe n°4 : l’accès sans restriction à l’information.
Principe n°5 : le droit et l’obligation de faire rapport sur leurs travaux.
Principe n°6 : la liberté de décider du contenu et de la date de leurs
rapports de contrôle, de les publier et de les diffuser.
Principe n°7 : l’existence de mécanismes efficaces de suivi des recom-
mandations des ISC.
Principe n°8 : l’autonomie financière et de gestion/d’administration
et l’accès aux ressources humaines, matérielles et financières appro-
priées.
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« Tout Etat exige un trésor, tout trésor exige un compte, tout compte
exige un contrôle par un juge désintéressé. »
(Pierre Moinot, procureur général près la Cour des comptes et membre de l’Académie
française, lors de l’audience solennelle du 23 octobre 1985)
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MON LIVRET SUR
LA COUR DES COMPTES
DU BENIN
http://cdescomptes.bj
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