UEScF : Radioactivité naturelle et artificielle Pr.

Jacques MONTEIL

Chapitre 5 : Radioactivité naturelle et artificielle

I. Radioactivité naturelle

• La radioactivité : Phénomène découvert en 1896 par Henri Becquerel avec l’uranium (travaux sur
la phosphorescence)
• Confirmation par Marie Curie avec le radium.
• Lors de la formation des planètes, toutes les combinaisons possibles de neutrons et protons ont
probablement existé. La plupart des nucléides étaient radioactifs.
• Une majorité d’entre eux se sont désintégrés pour donner des noyaux stables, mais certains ont
des périodes suffisamment longues (T = 1010 ans) pour que nous puissions en trouver de nos
jours, ainsi que leur descendants.
• Radioactivité naturelle est à l’origine d’une fraction importante de l’irradiation naturelle
o Uranium 235U associé à l’uranium 238U
o Radon 222Rn 325 nucléides naturels
o Potassium 40K
o Carbone 14C 50 nucléides radioactifs

Majorité (>40) sont des éléments lourds se situant

dans la zone 3 de la courbe de stabilité

3 substances mères :
Quelques éléments de 232 10
90Th (T = 1,4. 10 ans)
masse moyenne : 235 9
92U (T = 4,47. 10 ans)
40
K (T = 1,28. 109 ans) 238 8
92U (T = 7,04. 10 )
87
Rb (T = 4,8. 1010 ans)
113
Cd (T = 9. 1015) … Après désintégration, ils donnent eux-mêmes des
éléments instables : familles radioactives
a) Le carbone 14 dernier élément : isotope stable du plomb

• Radiocarbone : radio isotope naturel = isotope 14 du carbone

o Constamment produit dans la haute atmosphère par des rayons cosmiques interagissant
avec l’azote,
o Et se détruit par désintégrations radioactives
o Destruction = production
➔ Un équilibre dynamique 14C = constante au cours du temps
o dans l’air
o Et dans les organismes vivants qui l’ingèrent (photosynthèse, nutrition)
• Une fois un organisme mort, la concentration en 14C décroit dans ses tissus par décroissance
radioactive
o Permet de dater le moment de la mort
o Cette datation au radiocarbone est très prisée en archéologie
o Permet de dater avec précision des objets organiques dont l’âge < 50 000 ans

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• Rayons cosmiques produisent un flux de neutrons (15 000 m d’altitude)

1 14
0𝑛 + 14
7𝑁 → 6𝐶 + 11𝑝
• La méthode la plus courante de datation consiste à déterminer la concentration Ct de
radiocarbone (le rapport 14C/C total) d’un échantillon à l’instant t de mesure.
𝟏 𝑪𝟎
𝒕 – 𝒕𝟎 = 𝒍𝒏
𝝀 𝑪𝒕
• Où C0 est la concentration de radiocarbone de l’échantillon à l’instant t0 de la mort de
l’organisme d'où provient l‘échantillon
𝑙𝑛 2 𝑻𝟏/𝟐 ≈ 𝟓𝟕𝟎𝟎 𝒂𝒏𝒔 !!
𝜆= = 1,210.10−4 𝑎𝑛𝑠 −1
𝑇1
2

II. Radioactivité artificielle

• Par réaction nucléaire ou par fission de noyaux lourds (noyaux bombardés par un neutron), il est
possible de créer des radioéléments artificiels.
• A la différence des processus radioactifs qui sont spontanées, les réactions nucléaires sont des
processus provoqués.
• On connaît à l’heure actuelle plus de 2000 radionucléides artificiels
• Les radionucléides utilisés en médecine nucléaires sont tous produits artificiellement d'où
l'appellation REA = Radio Eléments Artificiels
• Les réactions sont des transformations résultant de la collision de 2 corps soumis à l’action de
forces nucléaires.
• La cible contenant l’élément cible est bombardée par des particules incidentes accélérées ou par
un rayonnement électromagnétique :
𝐴1 𝐴2 𝐴3 𝐴4
𝑍1𝐴 + 𝑍2𝐵 → 𝑍3𝐴′ + 𝑍4𝐴′′
Cible + particule incidente → noyau produit + particule éjectée

𝐴1 𝐴3
• Représentation utilisée : 𝑍1𝐴 + 𝑝1 → 𝑍3𝐴′ + 𝑝2
• Classification en fonction de la particule incidente et de la particule éjectée
o Exemple : Rn (α, n)
Particule éjectée
Particule incidente

• Caractéristiques des réactions nucléaires

o Nature de la particule incidente :
▪ Neutrons
▪ Protons
▪ α
▪ Deutons = deutérium ( 21𝐻)
o Energie d’activation : Processus provoqué nécessitant un apport d’énergie fonction de la
particule

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▪ Particules chargées (protons, α, deutons) : haute énergie→ doivent traverser la

barrière de Coulomb (vaincre la répulsion électrostatique : en effet, en plus de l’interaction
forte, le phénomène fait intervenir la force de répulsion électrostatique)
▪ Particules neutres de petites tailles (neutrons) : faible énergie
o Section efficace : représente la probabilité d’interaction entre la particule cible et le noyau.

III. Les réactions nucléaires

• Doivent répondre aux différents principes fondamentaux

o Conservation de la charge (Z)
o Conservation du nombre de masse (A)
o Conservation de l’énergie totale (E cinétique et E = mc2),
o Conservation de l’impulsion
• Nécessite un apport d’énergie
• Exemple : 18F
o Cible : eau enrichie en oxygène 18
o Particule incidente : proton → 18𝑂 + 1𝑝 => 1𝑛 + 18
𝐹

IV. Accélérateur de particules (linéaires et circulaires)

• Les particules chargées doivent être accélérées avec une énergie convenable pour franchir la
barrière de Coulomb du noyau (barrière répulsive entre les protons) → accélérateurs de
particules
• Instruments qui utilisent des champs électriques et/ou magnétiques pour amener des particules
chargées électriquement à des vitesses élevées → communiquent de l’énergie aux particules.
• 2 grands types :
o Linéaires
o Circulaires = cyclotron

V. Les réacteurs

• La fission de noyaux lourds et les réactions nucléaires par bombardement neutronique d’une
cible se font dans des réacteurs nucléaires de recherche → produits de réacteur
• Un réacteur se compose d’un cœur contenant des éléments combustibles nucléaires → les
neutrons réagissent avec des noyaux (235U ; Plutonium 239 ; qui se scindent en plusieurs noyaux
et produisent d’autres neutrons qui sont disponibles pour d’autres fissions de noyau →
réactions en chaîne)
• D’un caloporteur pour évacuer l’énergie produite
• D’un absorbeur de neutrons (barres de contrôle),
• ± d’un modérateur (matériau contenant de noyaux légers : eau, eau lourde…) : ralentit les
neutrons.
• Les éléments à irradier introduit dans le cœur
• Ensuite purification pour isoler le radioélément d’intérêt→ REA pour la médecine nucléaire
( 99𝑀𝑜, 131𝐼 , 32𝑃, 153𝑆𝑚)

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