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PHY234

Travaux pratiques de physique nucléaire

Unité d’enseignement PHY234


TRAVAUX PRATIQUES DE RADIOACTIVITE

Université Joseph Fourier

Département Licence Sciences et Technologies

2008-2009

Table des matières :

Questionnaire à Choix Multiples................................................................................................ 3


Consignes de sécurité relatives à l’utilisation des sources radioactives..................................... 5
Eléments de radioprotection....................................................................................................... 7
Déroulement des travaux pratiques de physique nucléaire ...................................................... 12
Les sources radioactives utilisées en TP : 22Na, 60Co et 137 Cs ................................................ 14
GM 1: Compteur Geiger Muller, Statistique de Poisson et de Gauss ...................................... 15
GM 2 : Dispersion spatiale des photons, mesure de dose et de dose équivalente.................... 29
PM 1 : Spectroscopie nucléaire et étalonnage de détecteur ..................................................... 38
PM 2 : Atténuation des photons par la matière ........................................................................ 57

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Vous allez être amené pendant les séances de travaux pratiques à utiliser des
sources radioactives. La personne compétente en radioprotection (PCR) qui
est responsable de la mise en place de la protection des utilisateurs a aussi un
rôle de formation des personnes qui vont être en contact avec ces
radioéléments.

Avant de manipuler les sources radioactives au DLST, vous remettrez le QCM


rempli et signé à votre enseignant au début de la première séance.

Questionnaire à Choix Multiples

Feuille à rendre à l’enseignant à l’occasion de la première séance de TP. Si


vous avez des interrogations, n’hésitez pas à demander conseil à votre
enseignant ou encore à la personne compétente en radioprotection. Vous
trouverez de la documentation dans les pages à venir…

Une ou plusieurs bonnes réponses par question. Cochez la case si la réponse


vous parait correcte.

Question 1 : Les mesures effectuées par la personne compétente en


radioprotection (PCR) ont montré que la dose intégrée totale reçue pendant les
séances de TP était inférieure à 2 µSv (à comparer au maximum légal de 1
mSv par an).

 L’activité des sources radioactives est tellement faible que je peux les
garder à proximité lorsque je ne les utilise pas, afin de ne pas perdre de temps
si j’en ai ensuite besoin.

 Lorsque je manipule une source, je m’arrange pour augmenter au


maximum la distance entre l’élément radioactif et mon corps.

 Je range les sources dans le château de plomb ou dans leur boite en plomb
dès que j’ai fini les mesures en cours. D’une part, ça minimisera l’exposition
des étudiants dans la salle de TP, et d’autre part, ça évitera de perturber les
détecteurs des autres binômes.

 À la fin de la séance, je contrôle avec l’enseignant que toutes les sources


que j’ai utilisées ont bien été rangées dans le château de plomb, l’enseignant
remplira en conséquence le registre de mouvement des sources.

 Je laisse les sources en place sur le banc de mesure pour qu’à la prochaine
séance, les étudiants ne perdent pas de temps avant de démarrer leurs mesures.

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Question 2 : Afin de diminuer la dose reçue, je peux :

 M’éloigner de la source,

 Interposer un écran en plomb entre la source et l’utilisateur,

 Diminuer le temps d’exposition.

Question 3 : La PCR a mesuré un débit de dose de 115 µSv/h au contact de la


source la plus active, (Na22). Je dois utiliser cette source pour une mesure.

 Je m’attends à développer un cancer dans les années à venir,

 Je limite le temps d’utilisation de cette source,

 Je conserve cette source dans ma poche.

Question 4 : Comportement en séance de TP

 Je peux consommer des aliments pendant la séance de TP, surtout si j’ai


été en contact avec des sources radioactives et des métaux lourds comme le
cadmium et le plomb,

 À la fin de chaque séance, je vais systématiquement me laver les mains.

Je soussigné (nom, prénom)


atteste avoir reçu les informations nécessaires à la manipulation
des sources radioactives scellées utilisées en séance de travaux pratiques.
En cas de doute, je sais que je peux contacter la personne compétente en
radioprotection qui répondra à mes questions.

Coordonnées de la personne compétente en radioprotection :

Monsieur Yannick ARNOUD


Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie
Polygone scientifique
53, avenue des martyrs
38026 Grenoble
Tél : 04 76 28 41 54
Email : yannick.arnoud@lpsc.in2p3.fr

Date : Signature :

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Consignes de sécurité relatives à l’utilisation des


sources radioactives
Art.20 du décret n°86-1103 du 2 octobre 1986

Sources de rayonnement gamma

C’est l’enseignant qui donne les sources et qui vérifie leur retour.

Il est strictement interdit de boire ou de manger dans la salle de travaux pratiques


dédiée à la radioactivité.

Les sources radioactives sont scellées et donc protégées de tout contact extérieur. Elles ne
présentent pas de risque direct de contamination (contamination = ingestion ou inhalation
d’éléments radioactifs).

Par contre, ces sources présentent un risque d’irradiation, car les rayonnements émis par la
source ionisent à distance. En conséquence, il est nécessaire de réduire l’exposition en jouant
sur les paramètres temps, distance et écrans. En pratique :
• minimiser le temps de contact pendant le déplacement de la source,
• maintenir la source éloignée de votre emplacement de travail,
• replacer la source dans sa boite individuelle en plomb dès que son utilisation n’est pas
nécessaire.

A la fin de la séance de travaux pratiques, remettre la boite en plomb dans l’armoire de


stockage.

A la fin de la séance, pensez à vous laver les mains !

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En cas d’incident, avertir immédiatement l’enseignant


responsable qui prendra les mesures adaptées.

Personne compétente en radioprotection :

Monsieur Yannick ARNOUD


Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie
Polygone scientifique
53, avenue des martyrs
38026 Grenoble
Tél : 04 76 28 41 54
Mail : yannick.arnoud@lpsc.in2p3.fr

Médecin du travail :

Docteur Marielle LACHENAL


Centre de santé interuniversitaire
Domaine universitaire
180, rue de la piscine
Tél : 04 76 82 76 80

Ingénieur Hygiène et Sécurité :

Monsieur Jean-Luc LACROIX


Bâtiment administratif de l’UJF
Tél : 04 76 51 42 34

Radioéléments utilisés : sources scellées de sodium 22 (400 kBq, pastille marron), cobalt 60
(400 kBq, pastille bleu clair) et césium 137 (400 kBq, pastille grise).

En cas d’incident radiologique, numéro vert de l’Autorité de Sureté Nucléaire :


0 800 804 135 (24h/7j)

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Eléments de radioprotection

Ces éléments seront abordés plus tard en cours et à l’occasion du 2ème TP


sur le compteur Geiger-Müller. Ils sont présentés ici par anticipation pour
votre information.

1 - Dose absorbée : D

Une source radioactive émet des rayonnements ionisants, porteurs d’une certaine énergie.
Cette énergie peut se présenter soit sous forme d’énergie cinétique pour des particules de
masse non nulle comme les particules α, β ou les neutrons, soit sous forme d’énergie
électromagnétique pour les photons γ ou X.
Lorsqu'un rayonnement rencontre la matière, il interagit avec elle en lui transférant de
l’énergie. La dose absorbée D par la matière caractérise ce transfert d’énergie. La dose
absorbée représente l’énergie Ε cédée (en Joules) par un rayonnement quelconque à la matière
par unité de masse (en kg).

énergie
Dose =
masse

L'unité S.I. de dose est le gray (Gy) : 1Gy = 1 J.kg-1


Ancienne unité le rad (rad) (de radiation absorbed dose) : 1 rad = 10-2 Gy

Les effets biologiques des rayonnements ionisants sont liés aux doses reçues et à la durée
d’exposition pendant laquelle ces doses sont absorbées : une même dose reçue en quelques
secondes est considérablement plus dangereuse que si elle est reçue pendant plusieurs
semaines.

En radioprotection, on mesure donc le débit de dose absorbée D , exprimé généralement en
dose absorbée par heure :
• dD ∆D
D = D'(t) = égal à quand le débit est constant.
dt ∆t

2 - Equivalent biologique de dose absorbée : H

Dans les tissus vivants, il faut tenir compte des effets biologiques dus à l’irradiation qui
diffèrent selon la nature des rayonnements. A dose absorbée égale, la quantité d’énergie
déposée par unité de longueur par les particules α le long de leur trajectoire est beaucoup plus
importante que celle cédée par des particules β ou encore par les photons γ. Les dommages
aux cellules créés par les particules α seront donc plus importants.

Ainsi, une dose de 0,1 Gy déposée dans des tissus vivants par des particules α provoque
statistiquement 20 fois plus de cancers que la même dose déposée par des photons. Bien que
la dose déposée soit la même, les dégâts sur le vivant sont différents.

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Pour traduire les différences d’efficacité biologique des rayonnements selon leur nature, on
introduit un facteur de pondération radiologique WR qui relie la dose absorbée D à
l’équivalent de dose H, permettant une comparaison directe des risques de dommages causés
aux tissus biologiques.

H = WR × D

H s’exprime en sievert (Sv) si D est en grays.


Anciennement, on obtenait H en rem (radiation equivalent in man) lorsque D était en rad.

On définit le débit d’équivalent de dose :

• dH •
∆H
H = H'(t) = = WR × D égal à quand le débit est constant.
dt ∆t

• •
H = WR × D est généralement exprimé en équivalent de dose par heure.

Si on a plusieurs types de rayonnements, on prend en compte toutes les contributions :


H = ∑ WR × DR où DR est la dose déposée par le rayonnement R.
R

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3 - Effets de seuil

Les effets des faibles doses sont mal connus, on peut seulement définir un caractère probabiliste de
l’apparition de cancers :

Enfin, une dose reçue en peu de temps (d’un bloc) est plus nocive que la même dose étalée sur
une longue période.

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4 - Ordre de grandeur des doses reçues par le public
La dose reçue par le public est d’environ 4 mSv par an, repartie à 50% sous forme
d’irradiation naturelle et à 50% sous forme d’irradiation artificielle. Attention aux examens
radiologiques qui contribuent fortement à la dose.

Les nouvelles normes en vigueur imposent que l’exposition supplémentaire à d’autres sources de
radioactivité (ex : TP de physique nucléaire) ne contribue pas à plus de 25% de l’irradiation annuelle
déjà acquise. On doit donc rester en deçà de 1mSv/an, pour un total annuel restant inférieur à 5 mSv.

Retenir les ordres de grandeur de dose équivalente et de débit de dose équivalente pour les
risques radiologiques :

 1 Sv : effets biologiques déterministes (la dose reçue va entrainer l’apparition de cancers)


 100 mSv délivrés à fort débit de dose, c'est-à-dire en très peu de temps (ex. Hiroshima /
Nagasaki) : effet cancérogène statistiquement significatif.
 100 mSv / an : dose annuelle reçue par les habitants de Ramsar en Iran où la radioactivité
naturelle est très élévée. Pas d’effet visible sur l’apparition de cancers.
 20 mSv / an : dose maximale annuelle admise pour un travailleur suivi médicalement pour son
exposition aux rayonnements ionisants.
 4 mSv / an : dose annuelle moyenne reçue par le public1 (2 mSv radioactivité naturelle, 2 mSv
examens médicaux).

1
Par public, on entend toute personne majeure n’ayant pas un suivi médical lié à ses activités touchant aux
rayonnements ionisants.

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 La législation en vigueur fixe à 1 mSv / an la dose supplémentaire susceptible d’être reçue par le
public, pendant les séances de TP par exemple.
 300 µSv / an : dose reçue par un individu à cause du rayonnement cosmique, mesuré au niveau de
la mer.

Mesures réalisées sur des routes représentatives des différentes situations d'exposition aux rayonnements cosmiques. Dans les cercles,
est mentionné le débit d'équivalent de dose ambiant moyen sur le vol en microsieverts par heure (µSv/h). La dose totale est donnée
pour un aller-retour en millisievert (mSv), pour le vol Paris-New York, la mesure est effectuée en Concorde.

Voici un résumé de la réglementation en vigueur (arrêté du 15 mai 2006) :


Dose efficace débit par an < 1 mSv / an 1 mSv / an < dH/dt < 6 mSv / an dH/dt > 6 mSv / an dH/dt < 20 mSv / an
(corps entier) débit par mois < 80 µSv / mois
dose pendant une heure H < 7,5 µSv 7,5 µSv < H < 25 µSv 25 µSv < H < 2 mSv
Dose équivalente débit par an < 50 mSv / an
(extrémités) dose pendant une heure H < 200 µSv 200 µSv < H < 650 µSv 650 µSv <H < 50 mSv
Zone Non réglementée Surveillée Contrôlée verte Contrôlée jaune
Classement du personnel Public Catégorie B Catégorie A
Dosimétrie Sans objet Passive (film badge) Passive (film badge) et opérationnelle (électronique)

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Déroulement des travaux pratiques de physique


nucléaire
L’ensemble de ces quatre séances de TP permettra de vous familiariser avec la radioactivité.
On y étudiera le fonctionnement de deux détecteurs de rayonnement, le compteur Geiger-
Müller et le photomultiplicateur. On s’intéressera au mode de fonctionnement, à l’étalonnage
et aux défauts des détecteurs. On abordera aussi deux façons de se protéger de la
radioactivité gamma : en intercalant un écran (atténuation par l’absorption) ou en s’éloignant
de la source (atténuation du rayonnement par la dispersion spatiale), et on établira les lois
expérimentales associées à ces phénomènes.

Le caractère aléatoire des désintégrations radioactives sera utilisé pour mieux comprendre les
incertitudes de mesure expérimentales.

Avant chaque séance, il faudra vous familiariser avec l’expérience proposée en lisant les
énoncés et en répondant aux questions des exercices préparatoires, qui sont indiqués dans des
cadres doubles .

En séance
Les étudiants de chaque groupe sont répartis en 6 binômes pour les effectifs de 12.

Nous avons à notre disposition pour les TP :


• 3 compteurs Geiger-Müller
• 3 Photo multiplicateurs lus par des PC (TP informatisés).

Notation des TP
La note du compte rendu est basée sur les points suivants :
• Travail de préparation (à rédiger avant la séance)
• Introduction et conclusion
• Qualité des graphes (absence de ratures, nom et échelle des axes, titre du graphe)
• Exploitation des mesures expérimentales, traitement des incertitudes de mesure
• Discussions sur les phénomènes physiques

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GM 1 :
Le compteur Geiger-Müller (I) :
- introduction
- point de fonctionnement
- effet de saturation
- détermination du temps mort du détecteur
Statistique :
- distributions de Poisson et de Gauss
- écart-type
- incertitudes de mesure, propagation des incertitudes

GM 2 :
Le compteur Geiger-Müller (II) :
- mesure du bruit de fond ambiant
Dispersion spatiale des photons :
- mesure de la variation du taux de comptage en fonction de la distance
- utilisation de papier millimétré à double échelle logarithmique

PM 1 :
Photomultiplicateur avec cristal de NaI :
- étalonnage du détecteur avec 2 sources
- étude du spectre de désintégration du sodium 22
- front Compton et pic de rétro diffusion du césium 137

PM 2 :
- mesure de la section efficace d’interaction des gamma à 660 keV du césium dans
l’aluminium, le plomb, puis de la section efficace d’interaction des photons à 511 keV
et 1,274 MeV du sodium dans le plomb
- section efficace théorique dans le plomb (courbe th + calculs)
- utilisation de papier millimétré semi-logarithmique

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Les sources radioactives utilisées en TP : 22Na, 60Co


et 137 Cs
Radioactivité β − et β +
La radioactivité β − ( β + ) est un processus où un électron (positon) est émis
spontanément d'un noyau avec conservation du nombre de masse A du noyau
émetteur :
β− : A
Z X→ A
Z +1 Y + e− +ν β+ : A
Z X→ Y + e+ + ν
A
Z +1

La distribution en énergie de l'électron ou du positon est continue entre 0 et Qβ± ,


énergie disponible dans le bilan de la réaction.

Radioactivité γ
L'émission d'un ou plusieurs photons γ se produit lors de la désexcitation d'un noyau
Y * d'un état excité vers son état fondamental : Y * → Y + γ .
Il accompagne donc d'autres processus radioactifs qui ont permis la transition d'un
noyau X dans son état fondamental vers le noyau Y* dans un état excité. C'est le cas
par exemple des émetteurs β comme le 60Co ou le 137Cs. Comme les durées de vie des
états excités sont négligeables, on peut considérer que l’émission gamma est
instantanée.
L'énergie du γ émis est égale à la différence d'énergie entre l'état final et initial.

Rapport de branchement
Le rapport de branchement est défini comme la probabilité de passer d'un état
nucléaire à un autre pour chaque processus. On peut ainsi déterminer les taux de
comptage de chaque type de particules (α, β, γ, neutron ... ) lors de la désintégration
d'un noyau radioactif.

13 7 T1/2 = 30,15 ans


Cs
-
β E β -max = 0,514 MeV
(94,6 %)
137
Ba * (excité)
-
β
γ (0,662 MeV)
E β -max = 1,176 MeV
(5,4 %)
137 Ba (stable)

Figure 1 : Exemple de schéma de désintégration du césium 137 vers un état excité (dans 94,6% des cas) ou
vers le fondamental du baryum 137 (dans 5,4% des cas).

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GM 1: Compteur Geiger Muller, Statistique de


Poisson et de Gauss
Mots clés : Compteur Geiger-Müller, avalanche, point de fonctionnement, faible comptage :
statistique de Poisson, comptage élevé : statistique de Gauss, temps mort.

Objectifs :
• Vérifier si le nombre de photons émis lors de la désintégration du 137Cs suit une
distribution de Poisson et si celle-ci peut-être approximée par une distribution
gaussienne dès que le taux de comptage devient important.
• Mesurer le temps mort du Geiger-Muller

I - Introduction

1 - Le compteur Geiger Muller

Description

Un compteur Geiger Muller (GM) consiste en une cathode cylindrique, sous la forme d’un
revêtement en graphite conducteur déposé sur la face interne d’un cylindre, et d’une anode
sous la forme d’un fil de tungstène tendu à l’intérieur du cylindre. Le cylindre est rempli d’un
mélange de gaz inerte (argon ou néon) à une pression de 100 Torr2 et d’un gaz
d’amortissement (vapeur de gaz halogène) à une pression de 10 Torr.

Figure 2 : Schéma d'un compteur Geiger-Müller.

Pour permettre aux particules ionisantes (électrons, photons, …) de rentrer à l’intérieur du


détecteur, l’extrémité du tube est bouchée par une très fine feuille de mica.

2
Le Torr est une unité de mesure utilisée principalement en médecine. Un Torr représente la pression générée
par un mm de mercure. On a l’équivalence 1 atmosphère = 101325 Pascal = 760 Torr.

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Principe de fonctionnement

Pour faire fonctionner le détecteur, on applique une différence de potentiel de quelques


centaines de volts entre l’anode et la cathode afin d’obtenir un champ électrique radial
important au voisinage du fil d’anode.
Sous ces conditions, les électrons produits lors de l’ionisation du gaz par une particule de
grande énergie vont être accélérés en direction du fil et acquérir une grande vitesse sur une
courte distance. Cette vitesse élevée va permettre à ces électrons d’ioniser à leur tour d’autres
atomes, et de libérer de nouveaux électrons. Cette multiplication des charges se répète très
rapidement et produit une avalanche d’électrons autour du fil anodique.

+ + +
- + +
-

+ + + +

Figure 3 : Evolution temporelle d'une avalanche électronique autour d'un fil conducteur chargé
positivement.

Pour un tube GM avec une cathode de 1 cm de rayon, le temps de déplacement des ions
positifs également crées pendant l’avalanche est voisin de 100 microsecondes, à peu près 100
fois le temps qu’il a fallu pour que l’avalanche se développe. Le signal électrique obtenu en
sortie de compteur GM est lié au déplacement de ces ions positifs, et le temps typique de
réponse d’un compteur GM est voisin de quelques dixièmes de milliseconde.

Pendant ce temps, le compteur est aveugle. Ce qui veut dire que toute nouvelle particule
ionisant le gaz ne génèrera aucun signal électrique. Ceci génère un temps mort et cet aspect
sera traité dans la première séance. Le compteur ne sera donc pas capable de mesurer un taux
de comptage3 très élevé.

Point de fonctionnement du compteur Geiger Müller

Le taux de comptage d’un


compteur GM va dépendre de
la tension appliquée entre
anode et cathode. Si la tension
est trop faible, les électrons
d’ionisation se recombinent
avec les ions et on ne mesure
aucun signal électrique. Au

3
On appellera par la suite taux de comptage le nombre de coups mesuré par le compteur pendant un temps
donné

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delà d’une tension seuil, on observe un signal lié à l’avalanche des électrons d’ionisation sur
le fil anodique. Cette tension seuil est fonction du gaz utilisé et du diamètre de l’anode. Au
delà de cette tension seuil Vs, de plus en plus de coups sont mesurés. Cependant, sur une
plage importante de tensions, ce nombre de coups est quasiment indépendant de la tension
appliquée. On appelle cette zone le plateau. Le point de fonctionnement Vf sera choisi au
milieu du plateau.

2 – Statistique à faible nombre : distribution de Poisson et à grand nombre :


distribution de Gauss

Les désintégrations radioactives qui sont des processus aléatoires vont nous permettre
d’étudier les lois de distribution des « petits nombres » et des « grands nombres ».

Une fois que le compteur GM sera opérationnel, vous lancerez un comptage du nombre de
coups dans deux configurations : faible nombre de coups (source radioactive éloignée du
détecteur, écran d’atténuation et temps de mesure d’une seconde) et grand nombre de coups
(source proche du détecteur, temps de mesure de plusieurs secondes).

On a représenté sur la page suivante les histogrammes (ou diagrammes des fréquences) du
nombre de coups mesuré dans chacun des cas, pour 1 seule mesure, puis 2, 3, 5, 10, 100, 1000
et 10000 mesures.
Dans la partie gauche où le nombre de coups mesuré est faible (en moyenne : 2,15), la
distribution suit une loi de Poisson de paramètre 2,15. On a représenté dans la dernière
vignette cette loi de Poisson.
Dans la partie droite où le nombre de coups mesurés est plus important (en moyenne : 21,5),
la distribution suit une loi de Poisson de paramètre 21,5. Cette dernière peut être approximée à
la perfection par une loi de Gauss de moyenne 21,5 et de sigma 4,4.

On retrouve ces distributions dans la vie de tous les jours : le nombre de gagnants ayant les 6
bons numéros au loto (faible nombre : 0, 1 ou 2 gagnants au maximum) suit une loi de
Poisson. Le nombre de gagnants ayant 4 bons numéros au loto (nombre élevé : plusieurs
centaines de gagnants à chaque tirage) suit une loi de Gauss.

En général, la mesure d’une grandeur physique quelconque suit une distribution de Gauss, en
vertu du théorème central limite : si une grandeur physique subit l’influence d’un nombre
important de facteurs indépendants et si l’influence de chaque facteur pris séparément est
petite, alors la distribution de cette grandeur est une distribution de Gauss4.

4
Voir par exemple Probabilités en incertitudes dans l’analyse des données expérimentales, K. Protassov, PUG

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Figure 4 :
A gauche, nombre de coups mesurés dans un compteur GM, dans une configuration où le taux de
comptage est très faible. L'axe horizontal est gradué de 0 à 8.
Dans la partie droite, le taux de comptage est plus élevé. L'axe horizontal est gradué de 0 à 40.
Les 8 histogrammes de chaque colonne correspondent à 1, 2, 3, 5, 10, 100, 1000 et 10000 mesures
indépendantes du nombre de coups relevé dans le compteur GM.

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3 - Statistique de comptage - Mesure d’une grandeur aléatoire

Quand on mesure expérimentalement une grandeur physique, on n’obtient pratiquement


jamais le même résultat même si les conditions expérimentales sont identiques. Ces
fluctuations sont caractérisées par la probabilité de mesurer chaque valeur, qui dépend de la
nature de la grandeur mesurée mais aussi de l’appareil de mesure. A une telle grandeur (par
exemple, nombre de coups mesuré dans le détecteur pendant un temps δt) est ainsi associée
une distribution de probabilité g(X) (Poisson ou Gauss dans notre exemple) qui est fixée par
la nature de la grandeur et la façon dont on la mesure.

1. En statistique, on appelle la grandeur X une variable aléatoire, qui peut être discrète ou
continue. Une mesure individuelle de la grandeur X sera notée x.
2. Si on disposait d’un nombre infini de mesures expérimentales x, on obtiendrait la
distribution des mesures expérimentales caractérisée par sa valeur moyenne notée m, et
son écart-type noté σ.
3. Apres avoir effectué un nombre fini de mesures (un échantillonnage) de X, on ne peut pas
déterminer m et σ, mais on peut effectuer ce qu’on appelle une estimation.

Pour une série de N mesures, on va estimer m avec la valeur moyenne de la série de mesures
( x ), et σ à partir de la racine carrée de la variance ( se ), qui représente la dispersion
expérimentale :
2
1 N 1 N
m ≈ x = ∑ xi et σ ≈ S e = ∑ i ( x − x )
N i =1 N − 1 i =1

La qualité (la certitude) d'une estimation dépend de notre connaissance de la forme de la


distribution de probabilité, mais aussi du nombre de mesures. Si (et seulement si) on effectue
un nombre infini de mesures on a en fait x = m .

Dans ce TP, la grandeur à estimer est le taux de comptage moyen du GM (le nombre de
désintégrations détectées pendant le temps de comptage δt). Comme on n'a pas le temps
d’effectuer une infinité de mesures, on approchera m à partir d'une série limitée de mesures
donnant x . De la même façon, on estimera σ à partir de se .

Distribution de probabilité associée au taux de comptage

La probabilité de mesurer x désintégrations pendant un temps δt est rigoureusement donnée


par une loi de Poisson. Cette loi, peu pratique à utiliser car traitant des valeurs discrètes, peut
être remplacée en pratique par une loi de Gauss, qui est une fonction mathématique utilisant
des valeurs continues.
La loi de Gauss approche d'autant mieux la loi de Poisson que le nombre d'événements
possible est grand (pour le comptage des coups, ceci sera obtenu lorsque le taux de comptage
sera élevé).
Dans le cadre d’une distribution de Poisson de paramètre µ, la probabilité de mesurer n coups
est égale à :
µ n × e− µ
P(n | µ ) =
n!

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Pour une distribution de Gauss de centre m et d’écart type σ, la probabilité de mesurer n coups
est égale à :

( x − m )2

1 2σ 2
P ( n | m, σ ) = e
2 πσ

Où m est la valeur moyenne et σ l’écart-standard. On peut montrer qu’une très bonne


approximation de σ peut être obtenue par :
σ≈ m
Cette expression, bien que non rigoureusement exacte, permet néanmoins d’obtenir
rapidement un bon ordre de grandeur de la valeur de σ.

Exemple de distribution Gaussienne

Si on effectuait un nombre infini de mesures, on


obtiendrait une distribution Gaussienne, dont on
a représenté un exemple ci-contre avec une
valeur moyenne m = 10 et un écart-standard σ =
3. Dans ce cadre, la probabilité de mesurer 10
désintégrations pendant le temps δt est de
13,5%. Celle de mesurer 15 désintégrations est
de 3,25%. La probabilité de mesurer n’importe
quelle valeur (on intègre sur toutes les valeurs
possibles) est égale à 1.

Si on effectue une seule mesure expérimentale,


il est impossible de déterminer la valeur
moyenne de la distribution. C’est pour cela que
l’on utilise les intervalles de confiance.

Intervalles de confiance

On peut démontrer (et on le constatera dans la partie expérimentale) que lorsque l’on effectue
un grand nombre de mesures identiques, si la distribution de probabilité est une loi de Gauss,
alors le pourcentage de valeurs comprises entre [ m − σ , m + σ ] est égal à 68,3%. De la même
façon, le pourcentage de valeurs comprises entre [ m − 2σ , m + 2σ ] est égal à 95,4 %.

On considère maintenant le résultat x d’une seule mesure. Si x est distribué selon une loi de
Gauss avec un écart type σ connu (ou estimé par σ ≈ x ), on peut calculer la probabilité que
la « véritable » valeur soit dans un intervalle donné. En renversant le raisonnement précédent,
la probabilité que la « véritable » valeur X soit dans l’intervalle [ x − σ , x + σ ] est 68,3%. De
même, la probabilité qu’elle soit dans un intervalle [ x − 2σ , x + 2σ ] est 95,4% .

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Incertitude de mesure

On se demande maintenant quelle incertitude ∆x choisir pour cette unique mesure de X. Cela
dépend en fait du niveau de confiance que l’on souhaite avoir sur la mesure. Le niveau de
confiance est la probabilité que la « vraie » valeur soit dans l’intervalle [ x − ∆x, x + ∆x ] 

D’après ce qui a été dit précédemment, si l’on choisit un niveau de confiance de 68,3 %, on
prendra ∆x = σ ≈ x , et pour un niveau de confiance de 95,4 %, on prendra ∆x = 2σ ≈ 2 x .

A titre d’exemple, si on mesure, dans une certaine configuration expérimentale, un taux de


comptage x = 100 coups, on peut dire de la valeur X dans cette configuration :
X ∈ [100-2 × 10,100+2 × 10] avec un niveau de confiance de 95,4%.

Cela signifie qu’il y a une probabilité de 95,4% que la valeur dans cette configuration soit
comprise entre 80 et 120.

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II – Exercices
Exercice I

La source utilisée est une source de césium 137, de période T=30 ans.
13 7 T1/2 = 30,15 ans
Cs
-
β E β -max = 0,514 MeV
(94,6 %)
137
Ba * (excité)
-
β
γ (0,662 MeV)
E β -max = 1,176 MeV
(5,4 %)
137 Ba (stable)

Schéma de désintégration du césium 137

1) Quelles sont les particules émises lors de la désintégration du césium 137 ?


2) Ces particules interagissent-elles de la même façon dans la matière ?
3) Que doit-on faire si on veut que le compteur GM soit atteint uniquement par des
photons ?
4) Soit ao l'activité de votre source de césium le jour de son étalonnage, le 1/01/1998.
a. Rappeler (et redémontrer) la relation entre T et λ, la constante de
désintégration.
b. Quelle est l’activité de la source le jour de l'expérience ?
c. De combien l’activité a-t-elle diminué le jour de l'expérience ?
d. De combien va-t-elle diminuer au cours d'une séance de 4 heures ?

Exercice II

Lors des différentes expériences, on va enregistrer un certain nombre de particules


(d’impulsions électriques ou encore de coups dans le détecteur). On cherche dans cet exercice,
à évaluer l’incertitude sur la mesure du nombre de coups.
Pendant δt, on enregistre x coups. Comme vous pourrez le constater lors des expériences,
deux mesures répétées de X, dans les mêmes conditions expérimentales, ne donnent pas le
même résultat.
Cela est dû au caractère aléatoire des désintégrations radioactives. La principale incertitude
sur la mesure de X est donc statistique. Afin de pouvoir la déterminer, on fait l'hypothèse que
X est distribué selon une loi de Gauss (on vérifiera cette hypothèse au cours de la première
séance).
Ainsi lorsque l'on mesure X, on sait qu'il appartient à un intervalle x ± ∆x avec ∆x donné par
le niveau de confiance souhaité.

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1) Rappeler ce que vaut ∆x en fonction de σ x pour que la valeur X soit dans l’intervalle
x ± ∆x :
a) avec 68,3 % de niveau de confiance,
b) avec 95,4 % de niveau de confiance.

Comme nous n'effectuerons souvent qu'une seule mesure x, on est obligé d’estimer σ . On
prendra l'approximation suivante : σ = x .

Pour la suite de l'exercice, et pour toutes les expériences du TP, on prendra comme niveau de
confiance 95,4 %, c'est à dire que l'incertitude sur x sera celle déterminée en 1.b)

2) Calculer le taux de comptage minimum x nécessaire pour que l'incertitude relative sur
x soit : 1 %, 3 % et 10 %
3) Dans les expériences suivantes, on souhaite avoir une incertitude relative ∆x x <10%.
Dans ce cas, quel est le nombre minimal (xmin) d'impulsions nécessaires ?

Le temps de comptage δt, variable selon les conditions des expériences, sera donc choisi de
manière à avoir au moins xmin impulsions.

III – Partie expérimentale

1 - Etalonnage du compteur

Objectif : étalonner le compteur Geiger-Muller

IL Y A UN ORDRE À RESPECTER POUR LA MISE EN ROUTE OU L'ARRÊT DES APPAREILS

En début de séance
vérifier que le potentiomètre du réglage de la Haute Tension est à zéro (tiroir de gauche).
mettre en route l'alimentation de l'électronique de comptage (tiroir de droite),
puis mettre en route la Haute Tension.

NE JAMAIS ARRÊTER LES APPAREILS EN COURS DE SÉANCE, sinon vos


résultats ne seront pas cohérents

En fin de séance
mettre la Haute Tension à zéro (tiroir de gauche),
arrêter la Haute Tension (tiroir de gauche),
arrêter l'alimentation (tiroir de droite).

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La source radioactive
La source radioactive que vous utiliserez a une faible activité. Cependant, lorsque que vous ne
l’utilisez pas, rangez-la dans sa boite en plomb. Cela vous permettra d’une part de ne pas être
exposé inutilement aux photons gamma de la source, et d’autre part les compteurs GM de vos
voisins ne seront pas perturbés par les photons de votre source.

Description de l’appareillage

La chaîne de comptage comprend un détecteur (compteur Geiger-Müller) et une électronique


de comptage. L’électronique de comptage permet :
- de fournir l’alimentation haute tension au compteur GM
- de dénombrer les impulsions détectées.

Trois modes de mesures sont possibles :


- en position Manuel, la durée du comptage est fixée par les commandes Départ et
Arrêt commandées par le manipulateur.
- en position Prétemps, le temps de comptage est imposé. Il est fixé en secondes,
minutes ou heures par le manipulateur.
- en position Précompte, le compteur s’arrête à un taux de comptage fixé à l’avance (la
mesure est dite alors à “statistique constante” : la variable est le temps de comptage
qui dépend de l’intensité du rayonnement).

Le compteur GM est installé sur une console à crémaillère qui permet de modifier sa distance
à la source radioactive, fixe. Celle-ci est placée dans le logement inférieur d’un support à deux
étages. La plateforme supérieure, percée d’un trou circulaire, permet d’intercaler des écrans
absorbants entre la source et le compteur.

Expérience préliminaire

Etalonnage du potentiomètre multi tours : Le galvanomètre intégré à l’alimentation haute


tension donne une indication de la tension délivrée. Une valeur plus précise sera obtenue à
l'aide du potentiomètre multi tours.

Ordre de grandeur de la tension seuil : Pour définir les conditions de fonctionnement du


compteur il faut d’abord déterminer la tension seuil VS de l'électronique associée, à partir de
laquelle le compteur GM commence à détecter les premières impulsions.
Procéder de la manière suivante :

a) Placer la source radioactive dans son logement. Rapprocher le compteur au plus près de la
source et le centrer par rapport à celle-ci.
Avant de mettre l’électronique en marche, vérifier que le bouton de réglage de la haute
tension est au minimum.
Mettre en marche l’alimentation générale de l’électronique, puis l’affichage (RAZ = remise à
zéro ) et la haute tension.

b) Choisir la position Manuel, et appuyer sur la commande Départ. Augmenter


progressivement la HT jusqu’à ce que l’affichage commence à détecter des impulsions. La
tension correspondante donne un ordre de grandeur de la tension seuil VS.

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c) pour la suite des mesures, pour effectuer un comptage, faire basculer le commutateur de
fonction sur Prétemps et afficher le temps de comptage δt choisi (question 3 de l’exercice II).

Expérience 1. Caractéristique du compteur Geiger Müller


Pour utiliser un compteur Geiger-Müller, il faut au préalable déterminer son point de
fonctionnement. Dans ce but, tracer sur une feuille de papier millimétré la caractéristique du
compteur GM en mesurant le nombre de coups C en fonction de la tension V. Vous
effectuerez une série de mesures pour des valeurs allant de Vs à VMAX = 660 V.

Question : Expliquez pourquoi il faut choisir le point du fonctionnement du Geiger-Muller


sur le plateau ?

Les compteurs GM vieillissent et le plateau est parfois difficile à observer.

Méthode de travail :

La réponse du compteur en fonction de la tension appliquée n’est pas linéaire, et il est


conseillé de porter les points sur le graphe au fur et à mesure des mesures.
Il faut donc préparer un tableau de mesures (pensez aux incertitudes) et votre graphique sur
papier millimétré.
Attention au choix des échelles pour les deux axes.
Penser à prendre des points régulièrement répartis dans les parties linéaires et des points plus
serrés dans les parties courbes.
Bien sûr, vous indiquerez sur cette courbe (comme sur les suivantes) les conditions de
mesures : type de source, δt de mesure, distance source - compteur...

Mesures :

• Afficher le temps δt pour le mode prétemps


• Déterminer les incertitudes pour chacun de vos comptages avec un intervalle de confiance
à 95 % : x ± ∆x (cf exercice 2)
• Porter les valeurs obtenues avec les barres d’incertitudes en fonction de la tension et tracer
la caractéristique du compteur, c'est à dire la courbe lissée des points obtenus. Porter sur
le graphe les tensions Vs, seuil à partir duquel le compteur enregistre des désintégrations,
et Vf, la tension de fonctionnement.

La valeur Vf sera conservée pour toutes les mesures effectuées par la suite.

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2 – Distributions de Poisson et de Gauss

Expérience 2 : distribution de Poisson


137
Objectif : vérifier que le nombre de photons émis lors de la désintégration du Cs suit une
distribution de Poisson

Dans cette partie, on va modifier les conditions expérimentales pour avoir un comptage très
faible, de l’ordre de 2 coups. Justifier pourquoi il faut :

• insérez une plaque de laiton de 3 mm entre la source et le compteur,


• diminuez la valeur du temps de comptage δt’ à 1 seconde,
• augmentez la distance entre le compteur GM et la source.

Configurez ensuite le compteur pour qu’il mesure automatiquement le nombre de coups


pendant le temps δt’ choisi.
Vous obtiendrez après une cinquantaine de mesures un histogramme, qui devrait être similaire
à une distribution de Poisson.
Calculer la valeur moyenne µ de votre distribution, et indiquez sur votre histogramme le
nombre de coups attendus. Pour cela, on utilisera la probabilité de mesurer n coups, sachant
que le nombre moyen de coups attendu est µ :
exp − µ × µ n
P ( n, µ ) =
n!
On normalisera la courbe théorique à la courbe expérimentale et on indiquera toutes les
incertitudes.

Expérience 3. Distribution de Gauss

Objectif : vérifier qu’à fort taux de comptage, le nombre de photons émis lors de la
désintégration du 137Cs suit avec une bonne approximation une distribution Gaussienne

Modifiez les conditions expérimentales précédentes pour que le taux de comptage soit voisin
de 15. De la même façon, vous construirez l’histogramme du nombre de coups mesurés, qui
devrait être proche d’une distribution Gaussienne, symétrique autour de la valeur moyenne.
Indiquez vos incertitudes et dessinez la distribution de vos points à main levée.

Une fois la distribution obtenue, calculer la moyenne µ de vos mesures. Déterminez


graphiquement la valeur de la largeur à mi-hauteur de la distribution, qui vaut théoriquement
pour une gaussienne 2 × 2 × ln 2 × σ .Vérifier que l’approximation σ ≈ µ est justifiée.

3 – Effet de saturation, temps mort

Objectif : mesurer le temps mort du Geiger-Muller

Placer le compteur GM suffisamment près de la source pour le taux de comptage soit


d’environ 3000 à 4000 coups par seconde. Soit M 1 le nombre de coups mesuré pendant
quelques secondes.

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Empruntez maintenant la source de vos voisins, après avoir replacé votre source dans la boite
en plomb. Mesurer le nombre de coups M 2 , qui devrait être très proche de M 1 (les sources
sont toutes identiques entre elles).

Placez ensuite les deux sources l’une au dessus de l’autre et mesurez le nombre de coups
M 12 .

Si le détecteur était parfait, on devrait avoir M 12 ≈ M 1 + M 2 . En pratique, M 12 < M 1 + M 2 : le


détecteur utilisé présente un certain temps mort, qui est le temps nécessaire au traitement d’un
événement.

Décrire les phénomènes à l’origine du temps mort.


Quelles sont les mesures affectées : celle à faible ou fort taux de comptage (justifiez) ?

Relation entre comptage réel, comptage mesuré et temps mort

On notera :
• r le nombre de coups réel pendant le temps T , i.e. celui que le compteur mesurerait
s’il ne présentait pas de temps mort.
• m le nombre de coups effectivement mesuré par le compteur pendant le temps T
• τ le temps mort du compteur. τ s’exprime en seconde.
On a la relation suivante :
nb de coups réel = nb de coups mesuré + nb de coups ratés à cause du temps mort.

On sait que le compteur est aveugle après chaque coup pendant un temps τ , soit un temps
mort total de mτ secondes durant la durée T du comptage.
Si on a r coups pendant le temps T , et qu’on ne voit rien pendant un temps mτ , une simple

règle de proportionnalité permet de voir qu’on a raté r × coups.
T

On a donc pour le temps T :


r = m
 + rmτ T
nombre de coups total nombre de coups mesuré

nombre de coups perdus à cause du temps mort

m
Que l’on peut réécrire sous la forme r = .

1−
T
On peut donc calculer le taux de comptage réel r à partir des m coups mesurés pendant un
tempsT , à condition de connaître le temps mort τ . Celui-ci peut-être déterminé par la
méthode des deux sources.

Méthode des deux sources

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Soient m1 et m2 le nombre de coups mesuré respectivement avec la source 1, puis avec la
source 2, et m12 le nombre de coups mesuré avec les deux sources, pendant le temps T .
Soient r1 et r2 le nombre de coups que l’on aurait mesuré pendant le temps T avec un détecteur
parfait.
m1 m2 m12
Comme on a vu précédemment, r1 = , r2 = et r12 = .
m1τ m2τ m12τ
1− 1− 1−
T T T
m12 m1 m2
Or r12 = r1 + r2 , donc = + .
m12τ m1τ m2τ
1− 1− 1−
T T T

Développer et résoudre cette équation du second degré en τ (l’équation est un peu lourde à
manipuler mais ne pose pas de problème).

Indications :
−b ± ∆
Vous obtiendrez pour τ deux solutions du type dont une seule est physique. Les
2a
deux solutions étant positives, on ne peut pas directement en rejeter une. Laquelle choisir ?
Choisissez la bonne solution en considérant le cas idéal sans temps mort.

Déterminer l’expression du temps mort τ en fonction des valeurs mesurées m1 , m2 , m12 etT .

Expérience 4. Détermination du temps mort du Geiger Müller

Utilisez la méthode de la double source pour déterminer le temps mort du compteur Geiger-
Müller.

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GM 2 : Dispersion spatiale des photons, mesure de


dose et de dose équivalente

Objectifs :

• Etablir et vérifier expérimentalement la loi de dispersion spatiale


• Evaluer la dose absorbée pendant la durée des TP

Vous aborderez dans cette séance deux nouveaux aspects.

Dans un premier temps, vous vous intéresserez à l’atténuation des rayonnements par la
dispersion spatiale, que vous étudierez sous forme d’un projet à préparer à l’avance. A la fin
de ce projet, vous exploiterez vos mesures expérimentales en utilisant du papier à double
échelle logarithmique.

Ensuite, vous mesurerez l’énergie déposée dans les tissus humains par les rayonnements
ionisants issus de la source. Vous aborderez les notions de dose qui rendent compte des dégâts
effectifs des rayonnements radioactifs dans la matière vivante.

I - Eléments de radioprotection

1 - Dose d’irradiation absorbée : D

Une source radioactive émet des rayonnements ionisants, porteurs d’une certaine énergie.
Cette énergie peut se présenter soit sous forme d’énergie cinétique pour des particules de
masse non nulle comme les particules α, β ou les neutrons, soit sous forme d’énergie
électromagnétique pour les photons γ ou X.
Lorsqu'un rayonnement rencontre la matière, il interagit avec elle en lui transférant de
l’énergie. La dose absorbée D par la matière caractérise ce transfert d’énergie. La dose
absorbée représente l’énergie Ε cédée (en Joules) par un rayonnement quelconque à la matière
par unité de masse (en kg).

énergie
Dose =
masse

L'unité S.I. de dose est le gray (Gy) : 1Gy = 1 J.kg-1


Ancienne unité le rad (rad) (de radiation absorbed dose) : 1 rad = 10-2 Gy

Les effets biologiques des rayonnements ionisants sont liés aux doses reçues et à la durée
d’exposition pendant laquelle ces doses sont absorbées : une même dose reçue en quelques
secondes est considérablement plus dangereuse que si elle est reçue pendant plusieurs
semaines.

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En radioprotection, on mesure donc le débit de dose absorbée D , exprimé généralement en
dose absorbée par heure :
• dD ∆D
D = D'(t) = égal à quand le débit est constant.
dt ∆t


 dy 
Remarque : La notation compacte y =  est utilisée pour exprimer la dérivée par
 dt 
rapport au temps.

2 - Equivalent biologique de dose absorbée : H

Dans les tissus vivants, il faut tenir compte des effets biologiques dus à l’irradiation qui
diffèrent selon la nature des rayonnements. A dose absorbée égale, la quantité d’énergie
déposée par unité de longueur par les particules α le long de leur trajectoire est beaucoup plus
importante que celle cédée par des particules β ou encore par les photons γ. Les dommages
créés par les particules α seront donc plus importants.

Ainsi, une dose de 0,1 Gy déposée dans des tissus vivants par des particules α provoque
statistiquement 20 fois plus de cancers que la même dose déposée par des photons. Bien que
la dose déposée soit la même, les dégâts sur le vivant sont différents.

Pour traduire les différences d’efficacité biologique des rayonnements selon leur nature, on
introduit un facteur de qualité WR qui relie la dose absorbée D à l’équivalent de dose H,
permettant une meilleure estimation des risques de dommages causés aux tissus biologiques.

H = WR × D

H s’exprime en sievert (Sv) si D est en grays.


Anciennement, on obtenait H en rem (radiation equivalent in man) lorsque D etait en rad.

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On définit le débit d’équivalent de dose :

• dH •
∆H
H = H'(t) = = WR × D égal à quand le débit est constant.
dt ∆t

• •
H = WR × D est généralement exprimé en équivalent de dose par heure.

Retenir les ordres de grandeur pour les risques radiologiques (on n’a pas encore une vision
très précise) :

 1 Sv : effets biologiques déterministes (la dose reçue va entrainer l’apparition de cancers)


 100 mSv délivrés à fort débit de dose, c'est-à-dire en très peu de temps (ex. Hiroshima /
Nagasaki) : effet cancérogène statistiquement significatif.
 100 mSv / an : dose annuelle reçue par les habitants de Ramsar en Iran où la radioactivité
naturelle est très élévée. Pas d’effet visible sur l’apparition de cancers.
 20 mSv / an : dose maximale annuelle admise pour un travailleur suivi médicalement
pour son exposition aux rayonnements ionisants.
 4 mSv / an : dose annuelle moyenne reçue par le public5 (2 mSv radioactivité naturelle, 2
mSv examens médicaux).

5
Par public, on entend toute personne majeure n’ayant pas un suivi médical lié à ses activités touchant aux
rayonnements ionisants.

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 La législation en vigueur fixe à 1 mSv / an la dose supplémentaire susceptible d’être reçue
par le public, pendant les séances de TP par exemple.

Mesures réalisées sur des routes représentatives des différentes situations d'exposition aux rayonnements cosmiques. Dans les cercles,
est mentionné le débit d'équivalent de dose ambiant moyen sur le vol en microsieverts par heure (µSv/h). La dose totale est donnée
pour un aller-retour en millisievert (mSv), pour le vol Paris-New York, la mesure est effectuée en Concorde.

Tableau récapitulatif :
Dénomination Unité S.I. ancienne unité relation
ACTIVITE becquerel (Bq) curie (Ci)
(nombre de désintégrations par
1 Ci = 3,7 1010 dés. s-1
unité de temps)
A 1 Bq = 1 dés. s-1 (activité de 1g de radium) 1 Ci = 3,7 1010 Bq
DOSE ABSORBEE gray (Gy) rad (rd)
D 1 Gy = 1 J.kg-1 1 rad = 0,01 J.kg-1 1 Gy = 100 rad
EQUIVALENT DE DOSE
H=W.D sievert (Sv) rem 1 Sv = 100 rem
DEBIT DE DOSE gray par heure rad par heure 1 Gy.h-1 = 100 rd.h-1

D Gy.h-1 rd.h-1
DEBIT D'EQUIVALENT sievert par heure rem par heure

Sv.h-1 rem.h-1 1 Sv.h-1 = 100 rem.h-1
DE DOSE : H

II – Partie à préparer pour l’exploitation des résultats

1 - Loi de puissance

Objectif : utiliser un papier à échelle log-log pour vérifier une loi de puissance

On cherche à tester si un ensemble de mesures ( xi , N ( xi ) ) suit une loi de puissance, du type


N ( x) = N 0 × xα .

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De façon pratique, on va transformer cette dépendance en loi de puissance en une dépendance
linéaire, que l’on pourra facilement tester si les points expérimentaux sont alignés selon une
droite.

L’expression N ( x) = N 0 × xα peut se mettre sous la forme ln N ( x) = α ln


x + ln N 0 , ou encore
 
Y X
Y (X ) = α X + B .

Papier millimétré standard :


En utilisant du papier millimétré standard, on porte sur l’axe des ordonnées la valeur
Y ( xi ) = ln N ( xi ) et sur l’axe des abscisses la valeur de X i = ln xi , et ce pour chacune des
mesures ( xi , N ( xi ) ) . Si les points sont alignés selon une droite, on a bien une dépendance en
loi de puissance.

ln N ( x2 ) − ln N ( x1 )
Vérifiez que le coefficient α peut être obtenu par α =
ln x2 − ln x1

Papier millimétré à double échelle logarithmique :


On peut aussi vérifier de façon plus rapide la dépendance logarithmique en utilisant du papier
à double échelle logarithmique. Sur ce type de papier, les deux axes sont directement gradués
en échelle logarithmique. Il n’est plus nécessaire de sortir la calculette pour déterminer les
valeurs de ln N(x) et de ln(x). Là encore, si les points alignés, c’est que leur dépendance est en
loi de puissance. La pente de la droite donne accès au coefficient α .

2 - Dispersion spatiale des rayonnements

Loi théorique

Objectif : établir théoriquement la loi de dispersion spatiale

Vous devez trouver la loi théorique donnant la variation du taux de comptage en fonction de
la distance source détecteur en vous aidant du raisonnement suivant :

On considère une source ponctuelle émettant de façon isotrope N 0 particules par seconde.

Imaginons que cette source soit placée au centre d’une sphère de


rayon r .
- Combien de particules sortent par seconde par la surface totale de
δs la sphère ?
r - Combien de particules sortent pendant un temps ∆t par la surface
totale de la sphère?
- Combien de particules sortent pendant un temps ∆t d’une petite
surface δS de la sphère?
δS peut représenter la surface d’entrée d’un détecteur.

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Déterminer la loi théorique donnant le taux de comptage en fonction de la distance r
(distance source – détecteur).
En déduire comment varie le nombre de particules détectées N ( xi ) en fonction de la
distance xi , et le type de graphe à privilégier pour vérifier la loi.

III – Projet 2. Influence de la distance de la source au compteur sur


le taux de comptage

Réflexions préliminaires :
• Que peut-on dire de la différence d'absorption par l'air des rayons γ et β émis par
le césium ?
• Quel rayonnement voulez-vous conserver pour étudier uniquement la dispersion
des photons dans l’espace ?

Expérience 1. Détermination du bruit de fond

Objectif : mesurer le bruit de fond

On peut remarquer que le compteur détecte des coups même en l’absence de toute source
radioactive. Ces coups sont dus aux rayonnements environnants d’origines terrestre
(radioactivité naturelle du sol), ou extraterrestre (rayons cosmiques). Elles peuvent être aussi
l’effet de parasites des circuits électroniques (bruit de fond électronique). L’ensemble de ces
impulsions constitue le bruit de fond.

Quand on veut mesurer le taux d’impulsions dû au rayonnement d’une source radioactive, il


faut retirer les impulsions parasites provoquées par le bruit de fond. Cette correction est
d’autant plus nécessaire quand les sources étudiées ont des activités faibles.

Pour déterminer le bruit de fond, procéder de la manière suivante :

• les sources radioactives proches doivent être enfermées dans leur boîte en plomb.
• déterminer le nombre d’impulsions correspondant à un temps de comptage de 5 min.
• cette valeur du bruit de fond, que l’on notera Bf, sera ramenée au temps de comptage
δt correspondant à chacune des mesures des manipulations suivantes et sera ensuite
soustraite de chaque comptage x effectué.
Remarque : la valeur du bruit de fond est entachée d'une incertitude (∆Bf) que l’on
déterminera.

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Expérience 2. Loi de dispersion spatiale

Objectif : vérifier la loi de dispersion spatiale

Partie expérimentale du projet :


• Mesurer l’influence de la distance sur le taux de comptage pour des distances variant
de 10 à 40 cm. On tiendra compte du bruit de fond et on s’arrangera pour avoir une
précision sur les mesures meilleure que 10%. Vous pouvez utiliser au choix une
source de césium (activité le jour de l’achat en 1998=100 kBq), de cobalt (achat en
2004, 400 kBq) ou encore de sodium (achat en 2004, 400 kBq). Vous trouverez
quelques indications utiles dans la partie « commonly used radioactives sources »,
dernière page de votre cours.
Conclusion :
• Comparer la loi théorique et la loi expérimentale, en tenant compte des incertitudes de
mesure. (Rappelons que graphiquement, seules les relations linéaires sont facilement
vérifiables). Commentez le résultat.

IV – Mesure de dose, de débit de dose et de dose équivalente


Objectif : évaluer la dose absorbée pendant la durée des TP

1 - Doses absorbées

Les mesures de débit de doses sont faites avec des détecteurs


portatifs (RAM-ION ou Babyline), conçus pour effectuer des
mesures de débit de dose des rayonnements gamma, bêta et
X. Ces détecteurs portatifs fonctionnent sur le principe des
chambres d’ionisation, comme le compteur Geiger-Müller.
Le courant qui apparaît dans le détecteur est proportionnel à
l’énergie déposée dans la chambre par unité de temps.

La fenêtre avant est faite d'un matériau mince


(7 mg/cm2) qui simule une épaisseur de tissu
biologique comparable à celle de l'épiderme. Si on
considère que les tissus humains ont la même
masse volumique que l’eau, on trouve une
profondeur de (7 mg/cm2) / (1 g/cm3) = 7x10-3 cm,
soit 70 µm.

Une seconde paroi plus épaisse (300 mg/cm2), de


même nature que la paroi de la chambre, peut être

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placée en recouvrement de la première et permet de simuler une épaisseur de tissu plus
importante (3 mm de tissus humains).

En radio protection, on parle de dose ou débit de dose à la peau ou en profondeur selon que la
mesure est effectuée uniquement avec la paroi mince ou avec la paroi épaisse.

ATTENTION : Lorsque le capot est retiré, ne pas toucher la fenêtre avec la source (tout
particulièrement avec la Babyline), ni avec n'importe quel autre objet.
Dès que vous avez terminé une mesure en paroi mince (capot retiré), replacer immédiatement
le capot protecteur sur la fenêtre.

 • ∆D 
2- Mesures des débits de dose de la source de césium 137 D =


 ∆ t 

Prendre connaissance de la notice d’utilisation dans les documents techniques.

Le détecteur est-il adapté aux rayonnements ionisants émis par la source ?


Quel risque court-on si on n’utilise pas un détecteur adapté ?

Les mesures suivantes seront réalisées pour des distances source – détecteur de 0,1 m et de
1 m. Pour information, le centre de détection de l’appareil ne se trouve pas sur la face avant
mais à 5 cm à l’intérieur du cylindre, comme indiqué sur la photo ci-dessous.

Le point blanc matérialise le centre de mesure du détecteur.

Remplir un tableau en mesurant successivement à l’aide de la babyline et du RAM-ION:



• le débit de dose à la peau D peau (0,1 m et 1 m) (la paroi épaisse doit être retirée),
correspondant à la dose déposée par le rayonnement au-delà de l'épiderme.

• le débit de dose en profondeur Dprof (0,1 m et 1 m) (avec la paroi épaisse),
correspondant à la dose déposée par le rayonnement au-delà du derme, dans les
couches profondes.

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Vérifier qu’avec vos mesures, on a bien comme on s’y attend
• • 2
Dprof (1 m) = Dprof (0,1 m) × 0,12 . Comment expliquer un éventuel désaccord ?
1

Expérience 3. Mesure de l’équivalent de dose absorbée pendant la durée des TP

On va maintenant chercher à estimer la dose équivalente que vous aurez reçue à la fin des 4
séances de TP, où l’on supposera que vous avez été exposé de façon continue au rayonnement
de la source étudiée pendant 8 heures, à 1 mètre de distance.

Quel est la partie du corps qui a reçu la dose la plus importante pendant les séances de TP ?

Déterminer la dose efficace « corps entier » que vous avez reçue. La dose efficace est basée
sur la somme des doses en profondeur, seules capables de provoquer des dégâts cellulaires
dans les organes à risque (gonades, poumons, etc.).
E = ∑ WT × H T
tissus

≈ W peau × H peau + (1 − W peau ) × ( H tot − H peau )


On pourra séparer les contributions de la dose reçue :

- par la peau (facteur de pondération tissulaire = 0,01) en faisant la mesure de la dose SANS le cache auquel on soustraira la mesure AVEC le cache,

- par le reste des organes situés sous la peau (somme des facteurs de pondération tissulaire = 0,99) en effectuant la mesure AVEC le cache.

Le facteur de qualité sera déterminé à partir du tableau de la section I-2, partie théorique. Les
sources utilisées n’émettent que des rayons β et γ.

Comparer cet équivalent de dose corps entier ainsi calculé aux équivalents de dose du
paragraphe I-2. On rappelle :

• 300 µSv / an : dose reçue par un individu à cause du rayonnement cosmique, mesuré
au niveau de la mer,
• 1 mSv / an : dose admissible (réglementation européenne) pour l’ensemble de la
population, en plus de la radioactivité naturelle (2 mSv/an) et des examens
médicaux (2 mSv/an). Ainsi, un individu recevra au plus 5 mSv/an.
• 20 mSv / an : dose admissible (réglementation européenne) pour les travailleurs
soumis aux radiations, auxquels s’ajoutent la radioactivité naturelle et les examens
médicaux.

Voici un résumé de la réglementation en vigueur (arrêté du 15 mai 2006) :

Dose efficace débit par an < 1 mSv / an 1 mSv / an < dH/dt < 6 mSv / an dH/dt > 6 mSv / an dH/dt < 20 mSv / an
(corps entier) débit par mois < 80 µSv / mois
dose pendant une heure H < 7,5 µSv 7,5 µSv < H < 25 µSv 25 µSv < H < 2 mSv
Dose équivalente débit par an < 50 mSv / an
(extrémités) dose pendant une heure H < 200 µSv 200 µSv < H < 650 µSv 650 µSv <H < 50 mSv
Zone Non réglementée Surveillée Contrôlée verte Contrôlée jaune
Classement du personnel Public Catégorie B Catégorie A
Dosimétrie Sans objet Passive (film badge) Passive (film badge) et opérationnelle (électronique)

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PM 1 : Spectroscopie nucléaire et étalonnage de


détecteur
Mots clés : Photomultiplicateur, cristal de NaI, étalonnage, interaction photon – matière,
absorption totale, effet Compton, rétrodiffusion.

Objectif : expliquer le spectre observé à l’aide de la chaîne d’aquisition PhotoMultiplicateur


+ cristal de NaI pour le 22Na et le 137Cs

Figure 5 : Chaine d'acquisition PM + NaI et spectre du césium 137

Vous allez étudier la forme du spectre des photons émis par le sodium 22 et par le césium 137 à l’aide
d’un photomultiplicateur dont l’alimentation et l’acquisition sont commandés par un PC.

Le TP comprend les étapes suivantes :


• mise en route de la chaîne de mesure
• étalonnage à l’aide de radioéléments connus
• calcul des coefficients de la droite de conversion
• étude du spectre du sodium 22
• étude du spectre du césium 137

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Travaux pratiques de physique nucléaire

Les détecteurs à scintillation


Certains corps ont la propriété d'émettre de la lumière lorsqu'ils sont traversés par des photons
gamma ou des particules. Couplés optiquement à des photomultiplicateurs, ils constituent à
l'heure actuelle les détecteurs les plus utilisés dans les expériences de physique nucléaire.

Principe de fonctionnement

Le scintillateur NaI

Pour qu'un rayonnement puisse être détecté, il faut qu'il cède tout ou partie de son
énergie au détecteur avec lequel il interagit.

En fonction de leur énergie (voir figure 5), les photons X et gamma peuvent interagir avec la
matière soit :

• par effet photoélectrique (absorption du photon et émission d’un électron atomique


avec une énergie cinétique égale à l’énergie du photon incident diminuée de l’énergie de
liaison de l’électron),
• soit par diffusion Compton (diffusion d’un photon sur un électron atomique des
couches périphériques : apparition d’un photon d’énergie plus faible et d’un électron libéré
emportant une certaine énergie cinétique, qui dépend de l’angle de diffusion du photon),
• soit par création de paires (matérialisation du photon sous la forme d’une paire
électron-positron) au voisinage d’un noyau ou des électrons atomiques.

Les particules chargées produites par les interactions précédentes (électrons, anti-électrons)
perdent leur énergie essentiellement en ionisant ou en excitant les atomes le long de leur
trajectoire. De nouveaux photons seront émis lors de la réorganisation du cortège électronique
des atomes excités ou ionisés. A leur tour, ces photons interagiront par effet photoélectrique,
diffusion Compton voire création de paires.

Un traitement spécial est réservé au positron, ou anti-électron, lorsqu’il se retrouve au repos


dans la matière après avoir cédé toute son énergie cinétique en ionisant les atomes. Une fois
au repos, cette particule d’antimatière va s’annihiler avec un électron en donnant naissance à
deux photons de 511 keV, qui partent dos à dos.

Tous ces processus donnent naissance à des particules chargées plus ou moins énergétiques
qui cèdent leur énergie en excitant les atomes. Ces derniers peuvent alors, en se désexcitant,
émettre de la lumière de scintillation, sous forme de photons visibles.

Au final, un photon initial de grande énergie a donné naissance à l’intérieur du cristal


scintillant de NaI à une multitude de photons visibles. La somme des énergies de ces
photons « mous » est égale à l’énergie du photon « dur » incident.

La quantité de lumière produite par scintillation est proportionnelle à l'énergie déposée


par le rayonnement incident.

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Travaux pratiques de physique nucléaire
Il s’agit maintenant de collecter cette lumière de scintillation et de la détecter. Comme on ne
sait pas détecter simplement la lumière, on la transforme dans un premier temps en électrons,
en utilisant une photocathode. Les électrons ainsi produits seront ensuite aisément multipliés
pour obtenir un signal électrique mesurable.

Le photomultiplicateur (P.M.)

Le scintillateur est couplé optiquement à la photocathode, qui est la face d'entrée du


photomultiplicateur. Les photons lumineux issus du scintillateur arrachent, par effet
photoélectrique, des électrons à la photocathode. Ces électrons sont accélérés et focalisés sur
une première dynode d'où 2 à 5 électrons secondaires sont arrachés sous l'impact d'un électron
primaire; ces électrons secondaires sont eux-mêmes accélérés vers une deuxième dynode, et
ainsi de suite 10 à 15 fois selon le type de P.M. jusqu'à l'anode où toute cette avalanche
électronique est collectée (voir figures 6 et 7). Le courant électrique extrait est proportionnel à
l'énergie perdue par la particule dans le scintillateur, le facteur de proportionnalité est une
caractéristique de l'ensemble P.M.- scintillateur.

Figure 6 : Coupe d'un photomultiplicateur. Figure 7 : Conversion des photons


issus du cristal de NaI et
multiplication des électrons par les
dynodes.

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Travaux pratiques de physique nucléaire
Fiche technique d’un photomultiplicateur

M2 Physique médicale Lyon Grenoble 2007-2008


Yannick ARNOUD

Sensibilité spectrale d’une photocathode

M2 Physique médicale Lyon Grenoble 2007-2008


Yannick ARNOUD

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Photomultiplicateur couplé à un cristal de NaI

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Travaux pratiques de physique nucléaire

I - Mise en route de la chaîne de mesure et réglage du gain de


l’amplificateur interne
Objectif : régler le gain de l’amplificateur interne

Décrivez succinctement les points importants de la mise en route de la chaîne de mesure et


justifiant rapidement la nécessité de chaque étape.

Procédure :

Mettre l’ordinateur sous tension.


Ouvrir une session sous TP, mot de passe : PHY234 (attention, le clavier numérique n’est
pas actif au démarrage de l’ordinateur)
Lancer l’application Gamma Acquisition & Analysis

La carte d’acquisition commandée par ce programme permet d’alimenter les dynodes du


photomultiplicateur couplé au cristal de NaI, d’analyser les signaux électriques et d’afficher
directement à l’écran la distribution des amplitudes des signaux électriques.

D’autres fonctions plus évoluées permettent d’étalonner en énergie la chaîne de mesure.

Charger la configuration du détecteur dans le


programme de traitement. (Fichier / Ouvrir)

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Travaux pratiques de physique nucléaire
Cliquer sur détecteur

Choisir DET01

Régler les paramètres de la carte


d’acquisition (Analyseur / Réglage…)

Seuil bas du discriminateur à fraction


constante (LLD) à 2,5%, seuil haut à 100%.

Gain de l’amplificateur à 64 par exemple.

Quand vous lancerez une acquisition, vous


réglerez plus finement le gain avec le curseur
Fine Gain.

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Travaux pratiques de physique nucléaire
Haute tension à 850 V, cliquez sur On.
Le photomultiplicateur est alimenté.

Les paramètres de la carte sont maintenant à


jour, quitter la fenêtre du bas en cliquant sur
Exit.
Dernier réglage avant l’acquisition :
configurer le temps de prise de données à une
valeur infinie (Analyseur / Paramètres
d’acquisition) …

… en mettant à 0 le temps actif.

Après avoir placé la source de Co-60 en face


du photomultiplicateur, lancer une acquisition
en cliquant sur start (bouton vert en haut).

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Travaux pratiques de physique nucléaire
Revenir éventuellement au réglage du gain de
l’amplificateur interne (Menu Analyseur /
Réglages)… pour que les deux pics
photoélectriques soient dans la partie droite
de l’affichage.

Le gain permet de « zoomer » dans la partie


gauche du spectre. S’il est trop élevé, on ne
verra pas les pics photoélectriques qui seront
trop à droite de la fenêtre (canaux de 1 à
1024).

Cliquez sur clear (petite icône à droite du


bouton rouge) pour effacer l’affichage si vous
changez le réglage de l’ampli.

Une fois le gain réglé, garder la même


valeur jusqu'à la fin du TP et fermer la
fenêtre de réglage.

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II - Etalonnage de la réponse en énergie à l’aide de 2 sources


Objectif : étalonner le détecteur afin que sa réponse sur l’axe horizontal soit proportionnelle à
l’énergie des photons.

Comme précédemment décrivez la procédure d’étalonnage et en justifier succinctement les


étapes.

Placer maintenant devant le


photomultiplicateur les sources de Co-60 et
de Cs-137 et lancer une acquisition d’au
moins 10 minutes.

Vous devez voir monter 3 pics


photoélectriques.

Si le premier pic du césium monte trop vite,


il vous suffit de retirer la source pour laisser
aux deux pics du cobalt le temps de monter.

Une fois l’acquisition terminée, cliquer sur


STOP (bouton rouge), ranger les sources et
étalonner le détecteur.
Utiliser le menu Etalonnage / Energie
complète / Par bibliothèque …

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… et sélectionner les deux radionucléides

Le programme vous demande maintenant


de rentrer les caractéristiques de chacun des
pics photoélectriques, en commençant par
le moins énergétique.

Placer les deux curseurs   de part et


d’autre du premier pic (à 662 keV) et
cliquez sur Marqueurs.

Le programme va ajuster la courbe entre les


deux marqueurs par une gaussienne, et vous
indiquera la position centrale du pic ainsi
que la largeur à mi-hauteur (Full Width at
Half Maximum).

Recopier dans un tableau le numéro de


canal, la largeur à mi-hauteur (FWMH)
ainsi que la résolution en énergie ∆ E/ E.

Procéder de même pour les deux pics du


cobalt (1173 et 1333 keV).

Cliquer ensuite sur OK.

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Energie du pic Numéro de canal Largeur à mi-hauteur Résolution en énergie


photoélectrique ∆ E=FWHM ∆ E/ E
662 keV
1173 keV
1333 keV

Rangez maintenant la source de Co-60.

III – Vérification de l’étalonnage avec la source de sodium 22

L’affichage dans la partie supérieure comprend maintenant le numéro de canal (Lim.) et


l’énergie étalonnée, ainsi que le contenu du canal (Coups) présent sous le curseur.

L’étalonnage interne est maintenant terminé et vous aller pouvoir vérifier la qualité de vos
données.

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Travaux pratiques de physique nucléaire
Effacer l’écran (Clear) et lancer une nouvelle
acquisition avec la source de sodium 22.

Vous voyez apparaître deux pics


photoélectriques.

Expliquer leur origine et déterminer l’énergie


des photons émis à l’aide du diagramme de
désintégration du sodium 22 ci-dessus.

Déterminer la position du centre de chacun


des pics :

En les encadrant tour à tour par les deux


curseurs   , et en sélectionnant dans la partie
inférieure de l’écran le menu INFO RI, vous
obtiendrez en keV la position du centre de la
gaussienne (Centroïde) dont les paramètres
sont déterminés automatiquement par le
programme.

Comparer avec les énergies précédemment


déterminées.

L’étalonnage obtenu est-il précis ?

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Travaux pratiques de physique nucléaire

IV - Etalonnage de la réponse en énergie


Commenter l’étalonnage interne (menu Etalonnage / Energie:Afficher) qui a été effectué a
partir de vos données.
Quelle hypothèse utilise-t-on sur la dépendance numéro de canal / énergie ?
Est-ce justifié ?

V - Etude du spectre du césium 137


Objectif : expliquer le spectre du 137Cs observé au travers de la chaîne de mesure PM + NaI

pic
photoélectrique
N pic de Front
rétrodiffusion Compton

Eg

Figure 8 : spectre théorique

Effacer le contenu de l’écran et utilisez la source de césium 137.


Lancer une acquisition et répondre pendant ce temps aux questions suivantes en vous aidant
de la grande figure de la page suivante :

a) Une fois compris les processus physiques ayant lieu à l’intérieur du cristal de NaI,
expliquez de façon qualitative la forme du spectre :

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• origine physique du pic photoélectrique (dont une meilleure dénomination serait
pic d’absorption totale),
• origine physique du front Compton
• origine physique du pic de rétrodiffusion.

b) Calculer à partir de la formule de la diffusion Compton les énergies maximale et


minimale accessibles pour le photon, ainsi que les angles de diffusion correspondant et
dans les deux cas l’énergie cédée à la matière.

En déduire, et justifier en en décrivant les phénomènes, les énergies théoriques attendues pour
le front Compton et le pic de rétrodiffusion.

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Figure 5 : Diffusion Compton sur un électron libre.

On rappelle que l’énergie du photon diffusé en fonction de l’angle de diffusion θ est donnée
par :
Ei
Ef =
[
1 + (1 − cosθ ) Ei me c 2 ]
On s’intéressera en particulier à la position du front Compton. Le spectre théorique fait
apparaître une brusque rupture de pente au niveau du front Compton.

Objectif : observer l’effet sur le spectre théorique de la résolution de l’appareil

Le spectre expérimental que vous avez obtenu est en fait la convolution du spectre théorique
par une gaussienne (résolution de l’appareillage).

Figure 9 : exemple de spectre expérimental : la flèche du haut indique le pic photoélectrique, la flèche du
bas le front Compton et la flèche du milieu le pic de rétro diffusion.

c) Cette convolution conserve-t-elle la position :


• du pic photoélectrique ?
• du pic de rétro diffusion ?
• du front Compton ?

Pour répondre à cette dernière question, utilisez l’applet Java du PC et estimez comment se
transforme un front quand il est convolué avec une gaussienne.

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Vous tracerez grossièrement la fonction de résolution (gaussienne) sur l’écran de droite et un
front Compton sur l’écran de gauche. En déplaçant le curseur sur les écrans intermédiaires,
vous verrez apparaître en bas la forme de la fonction convoluée.

Comparez maintenant les énergies du front Compton et du pic de rétro diffusion relevées sur
le spectre aux énergies théoriques.

Donnez vos conclusions sur la précision de la mesure et sur l’accord entre positions calculées
et positions mesurées, associées aux incertitudes de mesure.

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PM 2 : Atténuation des photons par la matière


Mots clés : Photomultiplicateur, cristal de NaI, étalonnage, interaction photon – matière,
coefficient d’atténuation linéique, section efficace.

Objectifs :
• Mesurer le coefficient d’atténuation linéique et la section efficace d’interaction photon-
matière à différentes énergies et pour différents matériaux
• Mettre en évidence les effets du matériau et de l’énergie sur la section efficace
d’interaction photon-matière

Figure 10 : Section efficace totale d'interaction des photons dans le carbone et le plomb, en fonction de
l'énergie des photons :

• σ pe = section efficace de l’effet photoélectrique


• σ pe = section efficace de la diffusion Compton
• section efficace de la production de paires dans le champ du noyau κ nuc et des électrons κ e

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Travaux pratiques de physique nucléaire

I - Atténuation des photons par la matière

A l’échelle macroscopique, l'interaction du


rayonnement γ avec la matière se traduit par
l’atténuation du faisceau incident.

x x+dx
On va décrire l’interaction d’un faisceau
de N photons traversant une épaisseur dx de
matière. Soit N ( x) le nombre de photons avant la plaque d’épaisseur dx , et N ( x + dx) le
nombre de photons émergeant de la plaque.

Après la traversée d’une épaisseur dx de matière, le nombre de photons N du faisceau a varié


d’une quantité dN ( x) = N ( x + dx) − N ( x) proportionnelle :

• au nombre N ( x) de photons incidents.


• à l’épaisseur de matière traversée dx
• au nombre de noyaux du matériau

La variation du nombre de photons après traversée d’une petite épaisseur dx est


ainsi dN ( x) = -σ × n × N ( x) × dx .
• n est le nombre de noyaux par unité de volume du matériau est s’exprime en cm-3.
• σ est un coefficient de proportionnalité, qui va dépendre de la nature du matériau
et de l’énergie du photon (voir figure 5). σ représente la probabilité d’interaction et
s’appelle la section efficace. Elle a la dimension d’une aire. σ s’exprime en cm2.

On définit le coefficient d’atténuation linéique µ par la relation µ = σ × n . µ s’exprime en


cm −1

L'intégration de la relation différentielle dN ( x) = -µ × N ( x) × dx conduit à la loi donnant le


nombre moyen de photons restant après la traversée d'une épaisseur x de matière :

dN ( x) dx
= -µ
N ( x)
xmax
 dN ( x) dx  xmax
 N ( x)  = - [ µ ]xmin
  xmin
ln N ( xmax ) − ln N ( xmin ) = -µ × ( xmax − xmin )

En posant xmax = x et xmin = 0 , on a :

ln N ( x) − ln N (0) = ln N ( x) − ln N 0 = -µ × x
N ( x)
ln = -µ x
N0

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N ( x) = N 0 exp ( -µ x )

où N 0 est le nombre initial de photons et x l’épaisseur de matière traversée.

L’atténuation des photons dans la matière est exponentielle. On définit la longueur de demi
atténuation x1/ 2 par l’épaisseur de matière à utiliser pour atténuer le rayonnement de moitié :
N
N ( x1/ 2 ) = 0 .
2

ln 2
Montrer que l’on a x1/ 2 = .
µ
Exprimer le nombre de noyaux n par cm3 dans un matériau en fonction de sa masse molaire
M (exprimée en g/mol) et de sa masse volumique ρ en g/cm-3.

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II – Partie à préparer pour l’exploitation des résultats


Objectif : utiliser un papier à échelle semi-logarithmique pour vérifier une loi exponentielle

1 - Loi linéaire

Il est facile de vérifier avec un graphe si un ensemble de points expérimentaux ( xi , yi ) suivent


une loi linéaire, du type y = ax + b .
Il suffit de reporter ces points dans un graphe et de vérifier qu’on peut les relier par une droite.
La pente de la droite donnera accès au coefficient a et l’ordonnée à l’origine donnera b .

2 - Loi exponentielle

On cherche à tester si un ensemble de mesures ( xi , N ( xi ) ) suit une loi exponentielle, du type


N ( x) = N 0 exp ( -µ x ) .
De façon pratique, on va transformer cette dépendance exponentielle en une dépendance
linéaire, que l’on pourra facilement tester si les points expérimentaux sont alignés selon une
droite.

L’expression N ( x) = N 0 exp ( -µ x ) peut se mettre sous la forme ln N ( x) = -µ x + ln N 0 , ou


 
Y ( x)
encore Y ( x) = Ax + B .

Papier millimétré standard :


En utilisant du papier millimétré normal, on porte sur l’axe des ordonnées la valeur
Y ( xi ) = ln N ( xi ) et sur l’axe des abscisses la valeur de xi , et ce pour chacune des mesures
( xi , N ( xi ) ) .
Si les points sont alignés selon une droite, on a bien une dépendance
logarithmique.

ln N ( x2 ) − ln N ( x1 )
Vérifiez que le coefficient µ peut être obtenu par µ = −
x2 − x1
Comment déterminer graphiquement la valeur de N 0 ?

Papier millimétré semi- logarithmique :


On peut aussi vérifier de façon plus rapide la dépendance logarithmique en utilisant du papier
semi-log. Sur ce type de papier, un des deux axes est directement gradué en échelle
logarithmique. Il n’est plus nécessaire de sortir la calculette pour déterminer la valeur de
ln N ( x) . Là encore, si les points alignés, c’est que leur dépendance est exponentielle.

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3 - Atténuation des photons par la matière

La probabilité d’interaction d’un photon dans la matière, ou section efficace, va dépendre :


• de la nature du matériau stoppant,
• de l’énergie du photon (contributions de l’effet photoélectrique, de la diffusion Compton
et de la création de paires).

La figure ci-dessous délimite dans le plan (énergie du photon, Z de l’absorbant) les zones de
dominance des trois processus précédents.

Afin de déterminer expérimentalement le coefficient d’atténuation linéique


µ ( µ = σ × n ) pour 2 matériaux différents, on place un absorbant entre la source de césium
137 et le détecteur.

Justifier que la mesure du nombre de photons N(x) ayant traversé l’absorbant soit réalisée en
ne sélectionnant que le pic photoélectrique sur le spectre en énergie.

Procédure expérimentale

Objectif : mesurer le nombre de photons N(x) en fonction de l’épaisseur et du type de


matériau traversé.

Mettre en route le système d’acquisition et procéder rapidement à l’étalonnage en énergie du


système avec les sources de cobalt et de césium, en suivant la même procédure que dans le TP
précédent PM I.

Ranger la source de cobalt et utilisez pour la suite la source de césium 137.

Pour conserver une précision suffisante dans la détermination du coefficient d’atténuation


linéique, on veut avoir un pic photoélectrique dont l’aire est connue à mieux que 1%.

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Travaux pratiques de physique nucléaire
Lancer une acquisition et placez les deux
curseurs de part et d’autre du pic
photoélectrique.

Utilisez la fonction Région d’Intérêt


(Affichage / Régions d’Intérêt / Ajouter une
RI) qui permet de sélectionner la zone entre
les deux curseurs.

Elle est maintenant marquée en rouge.

En cliquant sur Prev, faites apparaître les


données correspondant à la portion de spectre
entre les deux curseurs.

Quelle est la résolution sur la mesure du pic


photoélectrique (∆E/E) ?

La dernière ligne contient des données


importantes : d’une part la valeur de
l’intégrale brute du pic, i.e. le nombre de
coup présents dans le pic, d’autre part la
surface du pic, c’est-à-dire l’intégrale
corrigée du bruit de fond.

C’est cette dernière valeur que nous allons


prendre en compte par la suite.

Dans le cas le plus défavorable où


l’absorption est maximale, i.e. avec les trois
plaques de plomb, déterminer le temps

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d’acquisition minimal (Présel) pour avoir une
précision sur la surface du pic photoélectrique
meilleure que 1 %.
Configurer l’acquisition pour que le temps de
prise de donnée soit égal à ce temps
minimum.

Pour ce faire, stopper l’acquisition et dans le


menu Analyseur / Paramètres d’acquisition,
rentrer dans le cadre Temps Actif la valeur du
temps d’acquisition.

Vous pouvez maintenant lancer une


acquisition sans matière entre la source de
césium 137 et le détecteur, puis une série de
mesures en intercalant une, deux et trois
épaisseurs d’aluminium, puis de plomb.
Notez à chaque fois la valeur de l’aire du pic
photoélectrique.

Présenter vos résultats sous forme de tableau


en indiquant systématiquement vos
incertitudes

Tableau 1: aires relevées dans le pic photoélectrique avec différents matériaux pour un même temps de
comptage

Calcul du coefficient d’atténuation linéique.

Objectif : mesurer le coefficient d’atténuation linéique et la section efficace d’interaction


dans le plomb et l’aluminium des photons émis par le 137Cs.

L’atténuation des photons par une épaisseur x de matière est décrite par la formule :
N ( x) = N 0 exp(− µ x)
où µ est le coefficient d’atténuation linéique.

Représenter ln N ( x) en fonction de l’épaisseur x de matière (4 points expérimentaux par


matériau : x=0, x=1,2,3 épaisseurs) dans un graphe semi-log : la pente de la droite obtenue
donne accès a µ±∆µ .

A partir de vos mesures, vous déterminerez la valeur expérimentale de l’épaisseur de demi


atténuation et son incertitude µ±∆µ .

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Procédure expérimentale pour la mesure de σT dans le plomb, à deux énergies


différentes

Objectif : mesurer la section efficace d’interaction photon-plomb à 511 et 1275 keV.

On utilisera cette fois la source de sodium 22 et on mesurera l’intégrale des deux pics
photoélectriques, à 511 keV et à 1275 keV.

Section efficace d’interaction des photons dans le plomb

Dans l’étude de l’interaction des photons du Na-22 dans le plomb, le seuil de la création de
paires est ouvert pour les photons à 1,275 MeV. On comparera qualitativement les sections
efficaces expérimentales obtenues pour les 2 familles de photons du Na-22 à la dépendance de
la figure ci-dessous :

Figure 4 : Section efficace d'interaction des photons dans le plomb, exprimée en barns (1 b = 10-24 cm2), en
fonction de l'énergie des photons. Les ronds représentent la somme des trois contributions : effet

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photoélectrique (courbe tiret-point à gauche), diffusion Compton (courbe en pointillés au milieu) et
création de paires (courbe pleine à droite).

Arrêt du système de mesure

Vous pouvez maintenant supprimer la haute


tension : Menu Analyseur / Réglages …
HVPS sur off

Puis quittez le programme : Fichier /


Quitter…

Cliquez sur NON.

Données :

Elément Masse Masse molaire


volumique en g/mol-1
3
en g/cm
Aluminium 2,7 26,98
Plomb 11,4 207,2

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