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Acte I : l’exposition

Scène 1
Sganarelle, valet de Dom Juan, explique à Gusman, valet de Done Elvire, les
raisons pour lesquelles son maître a abandonné sa maîtresse : c’est un libertin,
un impie, un « grand seigneur méchant homme ».

Scène 2
Dom Juan entre en scène. Il explique à Sganarelle qu’il a quitté Done Elvire
parce qu’il a une autre femme en tête ; répondant à son valet qui avoue ne
point aimer ses méthodes, c’est-à-dire « d’aimer de tous côtés », Dom Juan fait
l’éloge de l’inconstance. Sganarelle le met en garde contre le jugement du Ciel
qui ne saurait tolérer que l’on se joue, comme il le fait, du sacrement du
mariage : « c’est une méchante raillerie que de se railler du Ciel, […] les
libertins ne font jamais une bonne fin ». Dom Juan répond qu’il faut songer «
seulement à ce qui peut nous donner du plaisir » et annonce son projet à son
valet : il veut enlever une jeune fiancée lors d’une balade en barque… C’est à
ce moment là qu’arrive Done Elvire.

Scène 3
Done Elvire exige des explications de Dom Juan. Celui-ci, qui aurait bien laissé à
Sganarelle le soin de le justifier, affirme à Elvire qu’il est parti à cause d’ « un
pur motif de conscience » : il avait des scrupules de l’avoir enlevée du couvent
et pensait que son mariage « n’était qu’un adultère déguisé [et] qu’il [leur]
attirerait quelque disgrâce d’en haut ». Done Elvire, indignée, coupe la parole à
Dom Juan et lance : « Le Ciel te punira, perfide, de l’outrage que tu me fais ».

Acte II : un séducteur à l’œuvre


Scène 1
Charlotte, une jeune et jolie paysanne, est en conversation avec Pierrot, un
paysan amoureux d’elle et qui souhaite l’épouser. Pierrot lui raconte que la
veille, au bord de la mer, il a sauvé avec le « gros Lucas », « queuque gros gros
Monsieur » de la noyade et qu’ils l’ont amené chez Mathurine. Charlotte
demande des détails à Pierrot sur celui dont on dit qu’il « est bien pû mieux fait
que les autres » et affirme vouloir aller « voir un peu ça ». Pierrot lui dit alors
son amour et sa jalousie et lui fait promettre de faire un effort pour l’aimer
davantage. C’est à ce moment-là qu’arrivent Dom Juan et Sganarelle…

Scène 2
Dom Juan avoue à son valet avoir été charmé par Mathurine. Au moment où il
dit cela, il aperçoit Charlotte ; il se lance alors dans une entreprise de séduction
à laquelle elle ne résiste que peu : il lui promet le mariage…

Scène 3
Survient Pierrot qui tente de repousser Dom Juan : une course autour de
Charlotte s’engage et c’est Sganarelle, jusque là simple spectateur de ce ballet
comique de rivaux, qui reçoit le soufflet que Dom Juan, grand seigneur,
destinait au pauvre Pierrot !

Scène 4
Arrive Mathurine. Celle-ci demande à Dom Juan s’il parle aussi d’amour à
Charlotte. Dom Juan réussit à se tirer d’une situation embarrassante : dans un
jeu efficace d’apartés, il assure Mathurine et Charlotte de son fidèle amour !

Scène 5
La Ramée, un spadassin, interrompt le discours amoureux pour prévenir Dom
Juan d’un danger imminent : douze hommes à cheval le cherchent. Dom Juan
fait ses adieux aux deux paysannes et s’enfuit en se déguisant.

Acte III : un homme en fuite


Scène 1
On retrouve Dom Juan « en habit de campagne » et Sganarelle « en médecin »
qui cheminent en forêt. Alors que Sganarelle vante les effets de la médecine,
Dom Juan la critique en affirmant qu’elle est « une des grandes erreurs qui
soient parmi les hommes » et que l’art des médecins n’est que « pure grimace
». Et Sganarelle de répondre : « Comment, Monsieur, vous êtes aussi impie en
médecine ? » et de chercher à savoir ce à quoi croit Dom Juan. Celui-ci affirme
brutalement qu’il « [croit] que deux et deux sont quatre […] et que quatre et
quatre sont huit ». A cette profession de foi matérialiste, Sganarelle tente de
répondre que le monde est une œuvre divine mais tombe de cheval, ce qui
met un terme à un raisonnement que Dom Juan jugeait bancal !
Scène 2
Croyant s’être égarés, Dom Juan et Sganarelle interpellent un homme. Celui-ci,
un pauvre, demande au maître l’aumône : en remerciement de sa générosité, il
lui promet de prier pour lui. Dom Juan lui dit qu’il ferait mieux de prier pour ne
plus être si pauvre et affirme qu’il « [lui donnera] un louis d’or, pourvu qu’[il
veuille] jurer ». Le pauvre refuse. Dom Juan le lui donne tout de même « pour
amour de l’humanité » et l’abandonne pour aller au secours d’un homme
attaqué par trois voleurs.

Scène 3
Cet homme est Don Carlos : il remercie Dom Juan et lui explique qu’il est, avec
ses frères, à la cherche d’un individu : « [ils cherchent] à venger […] une sœur
séduite et enlevée d’un couvent : et […] de cette offense est un Dom Juan
Tenorio, fils de Dom Louis Tenorio ». Dom Juan affirme être un de ses amis et
promet de les aider à le retrouver.

Scène 4
Don Alonse, un des frères de Don Carlos, arrive et reconnaît Dom Juan ! Il veut
venger sa sœur et le tuer. Mais il est arrêté par Don Carlos qui se dit redevable
de celui qui lui a sauvé la vie. Don Carlos fait différer la vengeance et
promettre à Dom Juan que leur offense sera réparée par « des moyens doux »
ou par des moyens « violents » et « sanglants ».

Scène 5
Dom Juan retrouve Sganarelle, qui, poltron, s’était enfui lors de l’affrontement.
Il explique à son valet qu’il ne retournera pas auprès de Done Elvire : « [il] aime
la liberté en amour ». Il aperçoit alors le tombeau d’un Commandeur qu’il tua
en duel. Il s’approche du mausolée et admire la Statue qui l’orne. Il fait
demander par Sganarelle à cette Statue si elle lui fera l’honneur de venir
souper avec lui. A la grande frayeur de Sganarelle, la Statue baisse par deux
fois la tête en signe d’acceptation. « Allons, sortons d’ici », dit Dom Juan.

Acte IV : un homme traqué


Scène 1
Sganarelle affirme à Dom Juan que ce mouvement de tête de la Statue est un
signe du Ciel afin que celui-ci réforme sa conduite… Dom Juan fait taire
Sganarelle en le menaçant de le « rouer de mille coups » et demande que le
souper soit préparé le plus vite possible.

Scène 2
La Violette, laquais de Dom Juan, annonce l’arrivée de Monsieur Dimanche, un
marchand qui vient réclamer son dû à Dom Juan. Ce dernier annonce son
programme : « J’ai le secret de renvoyer [les créanciers] satisfaits sans leur
donner un double (= un sou)».

Scène 3
Dom Juan en l’invitant à s’asseoir et en prenant des nouvelles de sa famille,
cherche à réduire au silence Monsieur Dimanche : en l’interrompant sans cesse
et en le flattant, Dom Juan montre sa supériorité et ridiculise le pauvre
marchand qui ressort sans un sou et sans même avoir pu formuler sa
demande…

Scène 4
La Violette annonce alors l’arrivée de Dom Louis, le père de Dom Juan. Celui-ci
vient faire des remontrances à son fils : il s’emporte contre les actions indignes
de Dom Juan et le déshonneur dans lequel il plonge sa noble famille. Dom Juan
pendant cette longue tirade reste silencieux puis manifeste son mépris envers
ce discours moralisateur. Dom Louis traite son fils d’ « insolent » et sort en le
menaçant ainsi : « Je saurai […] mettre un terme à tes dérèglements, prévenir
le courroux du Ciel, et laver par ta punition la honte de t’avoir fait naître ».

Scène 5
Sganarelle, témoin de la scène, dit à Dom Juan que celui-ci a tort de ne pas
prendre en compte les sages propos de son père. Mais devant l’air menaçant
d’un Dom Juan excédé, le valet se reprend et affirme le contraire.

Scène 6
Alors que Dom Juan s’impatiente de son repas, survient Done Elvire, voilée.
Celle-ci lui apprend la nouvelle de sa future retraite religieuse ; elle lui
demande aussi de corriger sa vie et d’éviter le courroux du Ciel par un prompt
repentir. Dom Juan laisse parler Elvire et lui répond en lui disant le plaisir qu’il
éprouvera si elle pouvait rester le soir même…

Scène 7
Dom Juan se met enfin à table ! Mais des coups frappés à la porte se font
entendre… C’est la Statue du Commandeur.

Scène 8
Alors que Dom Juan invite la Statue à s’installer pour souper, celle-ci
l’interrompt et le met au défi de venir le lendemain souper avec elle. Dom Juan
accepte.

Acte V : le dénouement ou le châtiment de Dom Juan


Scène 1
Dom Juan face à Dom Louis joue l’hypocrite et annonce à son père qu’il a
décidé de réformer sa conduite, de « réparer […] le scandale de [ses] actions
passées » pour « obtenir du Ciel une pleine rémission ». Dom Louis
s’enchante de cette nouvelle.

Scène 2
Sganarelle ayant assisté silencieux au dialogue félicite son maître de sa
nouvelle conversion, certain que la merveille de la statue « mouvante et
parlante » soit cause du repentir de son maître. Dom Juan avoue à Sganarelle
que cette conversion n’est qu’hypocrisie : «l’hypocrisie est un vice privilégié,
qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d’une
impunité souveraine ». Sganarelle est scandalisé et affirme à son maître : « Il
ne vous manquait plus que d’être hypocrite pour vous achever en tout point,
et voilà le comble des abominations » et conclut à la fin d’un long et grotesque
raisonnement que « par conséquent, [il sera] damné à tous les diables ».

Scène 3
Dom Carlos, le frère de Done Elvire, arrive pour réclamer le règlement de son
affaire : Dom Juan est-il d’accord pour confirmer que Done Elvire est sa femme
? Dom Juan esquive la question et affirme qu’il vient de décider de quitter «
tous les attachements du monde » et qu’il se retire dans un couvent : « ce
n’est point moi qui veux me battre : le Ciel m’en défend la pensée », déclare-t-
il hypocritement…

Scène 4
Sganarelle multiplie les reproches et les mises en garde auprès de son maître.
Et Dom Juan de répondre que si le Ciel veut donner son avis sur sa conduite, il
doit parler un peu plus clairement.

Scène 5
Un Spectre, « en femme voilée », apparaît alors et annonce à Dom Juan qu’il
doit immédiatement se repentir, sinon il sera châtié. Dom Juan fait l’incrédule
et alors que le Spectre « change de figure et représente le Temps avec sa faux
à la main », il s’entête dans son refus du repentir.

Scène 6
La Statue arrive, invite Dom Juan à lui donner la main pour le suivre au souper
et lui reproche son « endurcissement au pêché ». Dom Juan est alors rongé par
des flammes qui le brûlent et Sganarelle, tout en affirmant que par cette
vengeance tout le monde est content, réclame ses gages.

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