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Quels sont les métiers du futur ?

Éducateur de robot
Le métier d’un éducateur de robot consiste à effectuer les ajustements sur les algorithmes afin
qu’ils puissent effectuer des tâches de manière autonome. En d’autres termes, l’éducateur
devra résoudre un certain nombre de questions aux moyens de réponses appropriées afin que
le robot puisse gagner en indépendance. Les compétences requises sont un excellent niveau en
mathématiques couplé à une maîtrise parfaite de la programmation informatique.
Concrètement, ce job est envisageable pour les développeurs, mais également pour
les ingénieurs.

Brain manager
Les neurosciences vivent actuellement une formidable période de développement. Le but est
de les utiliser pour améliorer les performances d’une organisation ou d’une équipe. C’est le
job du Brain manager. Il doit donc s’assurer que les employés ne se mettent pas en mode
«pilotage automatique», mais qu’ils conservent au contraire leur totale motivation. Pour être
efficace dans ce travail, il convient d’être au bénéfice d’une formation sur les applications
pratiques de neurosciences, incluant ainsi les rudiments de la biologie et de la chimie du
cerveau, ainsi que des rouages psychologiques. Le Brain manager est finalement un manager
aux compétences neuronales évoluées.

Architecte HQE
La démarche HQE vise à certifier qu’un bâtiment respecte les bonnes normes en matière
d’écologie. Elle comporte une grille d’évaluation composée de 14 objectifs regroupés en
quatre catégories : confort, santé, éco gestion et éco construction. L’architecte HQE doit donc
intégrer le souci de l’environnement dans son travail, et, de ce fait, chercher à insérer
harmonieusement les constructions dans les sites ainsi qu’à limiter les pollutions et nuisances
(isolation acoustique et thermique des bâtiments, par exemple). S’il doit savoir dessiner,
l’architecte HQE doit surtout bénéficier de connaissances approfondies en procédures
administratives.

Expert en recyclage
Véritable technicien en traitement des déchets, l’expert en recyclage s’inscrit dans les
nouvelles exigences en matière de développement durable. Une tendance de fond amenée à
croître de manière importante ces prochaines années. Plastiques, fibres synthétiques, papier,
verre, électroménager, sa mission consiste à réduire la production de déchets des entreprises
industrielles et des ménages, puis à organiser leur valorisation. Un job qui se réalise
principalement en laboratoire avec le prélèvement et l’analyse des déchets ainsi que la
surveillance des opérations de traitement. Un expert en recyclage doit aussi être capable
d’élaborer de nouvelles techniques en la matière. Les hautes écoles romandes disposent de
formation permettant de se profiler dans ce secteur prometteur.
Spécialiste en écotourisme
C’est une évidence, le tourisme vert est actuellement en pleine croissance car la demande
augmente année après année. Le spécialiste en écotourisme peut travailler pour une agence
qui conçoit des voyages ou des séjours responsables (dans des huttes en bois, chez l’habitant,
à vélo…). Son rôle consiste à trouver un moyen de transport peu polluant, des hébergements
écoresponsables, ainsi que des activités en phase avec la faune et la flore de la région. Le
spécialiste en écotourisme peut aussi être responsable de l’aménagement écotouristique pour
le compte d’une commune ou d’un canton. Ses perspectives sont donc larges et ses tâches en
adéquation avec les valeurs écologiques actuelles.

Scrum master
Le rôle précis d’un Scrum master consiste à s’assurer que les principes et les valeurs de
Scrum sont respectés, mais aussi de faciliter la communication au sein de l’équipe et de
chercher à améliorer la productivité et le savoir-faire de son équipe. Mais que signifie Scrum?
Il s’agit d’une méthode de développement agile orientée projet informatique dont les
ressources sont actualisées en permanence. Elle tire son nom du rugby puisque «scrum»
signifie «mêlée». Le principe est de continuellement réorienter le projet au fil de son
avancement. Le Scrum master doit donc organiser le fonctionnement de l’équipe et analyser
de manière proactive les éventuels obstacles à l’avancée du projet. Pour le dire autrement, le
Scrum master est le maître du temps, de l’argent et de la qualité, une sorte de chef d’orchestre
ayant un profil d’ingénieur en informatique ou de développeur et dont le background est très
technique.

Consultant en e-réputation
Depuis la démocratisation des réseaux sociaux et le développement des technologies
numériques, les données sur une personne ou une entreprise se retrouvent souvent en libre
consultation sur Internet. Et parfois, cela peut nuire à leur image. Pour éviter ce désagrément,
il convient de développer une stratégie de positionnement et d’image sur le Net. Cette tâche
est souvent externalisée. Pour les consultants, ces évolutions représentent donc une
formidable opportunité de business. Pour être efficace, il convient d’être connecté en
permanence et de faire preuve d’une réactivité à toute épreuve.

Hacker éthique
Le but premier d’un hacker éthique est de faire face aux attaques cybercriminelles. Sa mission
consiste à trouver les failles d’une machine ou d’un logiciel afin d’anticiper les assauts des
pirates informatiques. Puis, d’utiliser ces précieuses informations en vue de renforcer les
systèmes de protection et donc de réduire les risques externes. La clé sera d’avoir un temps
d’avance sur les hackers. Il doit aussi comprendre les besoins essentiels de l’entreprise afin de
savoir ce qui doit être protégé en priorité. Ce job peut parfaitement convenir aux geeks, mais
aussi aux pirates informatiques qui ont décidé de changer de camp et de miser sur la défense
plutôt que sur l’attaque.
Booster de talents
Dans les entreprises, comme dans la société, la mode est aux coachs. Le booster de talents est
en quelque sorte un super coach. Son travail consiste à utiliser les techniques du
développement personnel pour laisser à chacun le pouvoir d’exprimer pleinement son
potentiel. Avec pour but final d’avoir un impact à grande échelle sur l’équipe dont il a la
responsabilité. Le booster de talents peut jouer sur deux tableaux. D’abord en mettant au point
des programmes d’accompagnement structurés en ligne en fonction du public visé. Puis, dans
un deuxième temps, d’effectuer des suivis personnalisés de visu ou à distance. La
bienveillance est la principale qualité requise pour mener à bien une telle mission. Il faut aussi
être capable de discerner les points forts et les points faibles de chaque individu.
Isabelle Chappuis, directrice
du Futures Lab: «Le métier de
comptable est à 67%
robotisable»
ÉVÉNEMENT

Télétravail, nouveaux métiers et donc nouveaux besoins


de formation… La crise du coronavirus accélère les
changements dans nos vies professionnelle et privée.
Comment y faire face? Isabelle Chappuis vous offre de
précieuses réponses et rompt une lance en faveur de
l’esprit d’anticipation
Isabelle Chappuis, directrice du Futures Lab de l'Unil. — © Elodie Jantet

Alain Jeannet
Publié mercredi 8 juillet 2020 à 17:42
Modifié jeudi 16 juillet 2020 à 13:59

Le Forum des 100 a été reporté au vendredi 25 septembre et aura lieu au Swiss Tech
Convention Center de l'EPFL. Ce live-chat est réalisé dans le cadre d'une série de rendez-
vous, les Tête-à-Tête du Forum des 100 en amont de l'événement. Post-Covid: la technologie
peut-elle nous sauver? C'est le thème de l'édition 2020. Inscription: www.forumdes100.ch

Pour Isabelle Chappuis, il faut considérer la crise du coronavirus comme


un «tour de chauffe» face à des bouleversements appelés à durer. A la tête
du Futures Lab et experte en formation continue de la Faculté des HEC de
l’Université de Lausanne, elle étudie l’impact des technologies sur le
monde du travail à court terme, mais aussi à l’horizon 2030. En recourant
notamment, avec son collègue Gabriele Rizzo, aux méthodes de
prospective en vigueur au Pentagone.

Comment le télétravail va-t-il transformer nos vies? Que faire pour lutter
contre l’obsolescence professionnelle? Quelles compétences acquérir pour
rester concurrentiel face aux robots et à l’intelligence artificielle (IA)? Nos
écoles sont-elles adaptées à ces nouveaux défis?

Elle sera également l’une des intervenantes du Forum des 100, le


25 septembre prochain, au STCC de l’EPFL.

Lors d’une discussion en ligne, Isabelle Chappuis a répondu à toutes vos


questions. Découvrez ses réponses ci-dessous.

Quelles sont les professions les plus menacées par la digitalisation? Et


comment les personnes qui occupent ces emplois peuvent-elles être
recasées? (Françoise)

Même si la technologie (robotisation, automatisation…) progresse, les


robots ne sont pas encore prêts à nous remplacer sur tous les fronts. Et tous
les métiers ne sont pas à risque de robotisation au même niveau. Les
métiers physiques et très répétitifs seront les premiers à être robotisés, puis
ce sera au tour des métiers pénibles et dangereux (en anglais, les D-jobs:
dull, dirty and dangerous). Mais avec l’avènement de l’intelligence
artificielle, les métiers dits des «cols blancs» ne seront pas épargnés.

Il y a et il y aura toujours de nombreuses transitions professionnelles


possibles – d’ailleurs, «transitionner» d’un métier à un autre pourrait bien
devenir la norme dans le futur. Et nous avons constaté qu’il est souhaitable,
plus efficace et plus durable de se réorienter en se basant non pas sur le
métier que nous avons exercé jusqu’à présent, mais en se concentrant sur
nos compétences existantes et en les réorientant vers d’autres professions
(parfois radicalement différentes) moyennant des formations de…
transition.

Ce n’est pas parce qu’on perd son emploi que toutes nos compétences
deviennent inutiles d’un coup. Les humains aussi peuvent et doivent se
recycler. Reste à convaincre les RH et recruteurs de donner leur chance à
des profils atypiques… qui, soit dit en passant, risquent de devenir
typiques, justement!

A titre personnel, êtes-vous à l’aise avec votre smartphone, la


visioconférence et tous les gadgets et autres applications qui se
multiplient? Ne vous sentez-vous pas submergée? (Charles K.)

Il est clairement difficile de vivre et de travailler dans un monde où il y a


tant d’outils numériques disponibles. J’ai eu la chance d’adopter très tôt de
nombreux outils collaboratifs, en les intégrant dans mon travail quotidien,
mais c’est néanmoins un défi, car ils vous donnent tant de possibilités, car
nous devons apprendre à les intégrer dans nos processus de travail et dans
notre vie. La question est de savoir comment gérer tous ces «jouets» en
parallèle et exploiter les synergies qu’ils peuvent offrir, car nous devons
comprendre que tous ces outils font maintenant partie de notre vie et qu’ils
ne sont pas des accessoires provisoires. Ils sont comme de nouveaux sens
qui nous permettent de pénétrer un monde auquel nous n’avons pas accès
autrement, c’est-à-dire le cyberespace. Pour ce qui est du smartphone, les
membres de ma famille diraient que je suis un peu trop à l’aise avec;-)

Quelle note donnez-vous à la Suisse en matière de formation continue?


Quels sont les pays exemplaires? (Lucie)
Je suis Suissesse et très fière de notre pays:-) Très fière aussi de nous voir
régulièrement sur les podiums des rankings du World Economic Forum
(numéro 1 en matière d’innovation et numéro 1 en matière de
compétences). Par contre, nous ne devrions pas nous reposer sur nos
lauriers et je pense que nous pouvons – et devons – faire mieux en matière
de formation continue. Si la responsabilité incombe tant aux entreprises
qu’aux individus, il s’agit aussi aux politiques de créer un écosystème
favorable.

Pourquoi pas un centre national de compétences, qui


anticiperait/façonnerait les besoins du marché en termes de compétences
du futur et qui aiderait à une réorientation programmée avant
l’obsolescence? Ou une «assurance compétences», qui aiderait au
financement de réorientation professionnelle?

J’aime bien regarder les pays tels que Singapour ou le Canada, qui tous
deux ont adopté une stratégie très novatrice en matière de formation
continue.

Par la force des choses, le télétravail s’est généralisé pendant la


pandémie. Faut-il s’attendre à un impact durable sur les RH et sur le
management des entreprises? Ou voyez-vous déjà des signes du retour
à la «normale»? (Andréa)

Les premiers signes du télétravail sont apparus dans les années 1950 déjà,
lorsqu’un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de
l’employeur a pu être effectué par un salarié hors de ces locaux en utilisant
les nouvelles technologies.

Selon notre avis, ce qui s’est passé avec le Covid-19 représente plutôt
l’avènement du «smart-working», à savoir une évolution – parfois radicale
– des processus de travail et qui permet accessoirement d’exercer son
activité partout et n’importe quand. Et dans ce sens, oui, je pense que les
changements sont là pour durer. On peut s’attendre à voir un effet
d’hystérèse… à la manière d’un ressort (nos habitudes de travail) sur lequel
on aurait tellement tiré qu’il ne pourrait plus reprendre sa forme initiale,
même si on arrête de le soumettre à une traction.

Pour ce qui est de la fonction RH, de toute évidence, la crise du Covid-19


aura eu un impact d’accélérateur de changements et la fonction RH va être
amenée à profondément évoluer ces prochaines années. De nombreuses
nouvelles disciplines vont venir s’ajouter aux tâches traditionnelles,
comme

· entretenir la motivation des équipes virtuelles, distribuées/éparpillées sur


le globe,

· développer des systèmes d’évaluation pour des travailleurs «onlife» (en


permanence online) et «in life»,

· former le capital humain à collaborer avec les machines (développer des


compétences «fusion»),

· redéfinir, quantifier et peut-être monétiser le concept de «confiance» dans


un monde où les transactions entre employeurs et employés se font dans
des réalités étendues,

· etc.

Un vaste et fascinant thème…


Si les robots savent faire de plus en plus de choses, y aura-t-il assez de
travail pour les humains quand je serai grand? (Arnaud, 7 ans)

Si les usines se robotisent, et si les pilotes d’hélicoptère et les caméramans


sont remplacés par des drones pour produire les reportages télévisés (par
exemple), on peut en effet se poser la question de la place des humains sur
le marché du travail à moyen/long terme. Le rêve de devenir policier n’est
pas mort, mais les méchants que nous devrons traquer se cacheront dans les
cybermondes! Et avec la démocratisation des voyages dans l’espace, rêver
de devenir astronaute n’est plus totalement irréaliste!

Si les robots vont certainement faire disparaître de nombreux métiers que


tu connais aujourd'hui, ils feront disparaître en premier ceux qui sont
dangereux et ennuyeux, ce qui est une excellente nouvelle! Et en ce qui
concerne les métiers du futur, ils sont à imaginer et à créer. Si tu travailles
bien à l’école - et que tu restes très curieux et créatif - il y aura
certainement un métier fantastique pour toi!

Quels sont les métiers que vous déconseillez absolument à vos enfants?
(Frank)

Ce n’est pas tant le choix d’un métier, aujourd’hui, qui compte mais bien
l’attitude que tout un chacun doit dorénavant adopter face à l’apprentissage
– qui devra durer toute la vie (dire ça à un ado qui se réjouit de terminer
l’école est évidemment tout sauf évident!).

La durée de vie de nos compétences diminue de plus en plus. On dit que


40% de nos compétences sont obsolètes après trois ans – et nous allons
donc tous devoir nous réinventer au moins une fois par décennie, donc
plusieurs fois dans une vie. D’où la nécessité de rester curieux et motivé à
apprendre au quotidien.
Cela dit, dans la mesure du possible, j’essayerais de les motiver à s’orienter
vers des métiers qui nécessiteraient l’utilisation de «capital intellectuel» et
de compétences émotionnelles, et qui exploiteraient la complexité
croissante de l’environnement.

Je suis comptable. Quel est le risque que mon métier disparaisse dans
les dix prochaines années? (Jules)

Selon un algorithme que nous avons récemment développé en


collaboration avec l’EPFL, le métier de comptable est à 67%
«robotisable». Il s’agit évidemment d’une potentialité et non pas d’une
prédiction. Cependant, il y a tout de même fort à parier que le métier de
comptable va fortement évoluer dans les années à venir.

Il est possible de façonner collectivement des images de futurs possibles


pour un métier en particulier et de décrire le profil des individus qui
seraient pertinents dans ces futurs. Il est possible d’utiliser la prospective
pour imaginer l’évolution des métiers et de s’y préparer – et c’est
précisément ce que nous faisons au Futures Lab de HEC Lausanne. Nous
l’avons fait pour les métiers de la fonction RH. Nous pouvons et allons le
faire pour de nombreux métiers, fonctions ou industries.

HEC Lausanne a toujours une excellente réputation, mais forme-t-elle


réellement aux défis de demain? (Gian-Carlo)

Dans le contexte actuel d’évolution technologique ultra-rapide et de grands


changements sociétaux, la gestion d’entreprise – que nous enseignons à
HEC Lausanne – doit évidemment se réinventer pour permettre à la société
de continuer à prospérer – de manière durable – dans la complexité,
l’incertitude et l’inconnu. A HEC Lausanne, nous en sommes tout à fait
conscients. Nous avons la chance d’être une institution fortement orientée
vers la recherche et le futur. D’ailleurs, HEC Lausanne n’est-elle pas la
seule faculté en économie de Suisse à avoir un laboratoire sur le futur?:-)

J’ose croire que nous ne sommes donc pas les cordonniers les plus mal
chaussés!

J’en veux pour preuve, par exemple, la création récente d’une nouvelle
entité unique en son genre, Entreprise for Society (E4S), qui est une
collaboration entre HEC Lausanne, l’EPFL et l’IMD, et qui a pour but de
développer de la recherche et de former les leaders responsables de demain
afin de créer une économie plus résiliente, durable et inclusive, tout en
étant capable d’exploiter la puissance des nouvelles technologies.
(www.e4s.center)

J’ai regardé le programme du Forum des 100 sur l’intelligence


artificielle et l’impact de la technologie post-Covid-19. Je suis étonnée
par le nombre de femmes ingénieures et autres qui vont prendre la
parole sur ces thèmes habituellement trustés par les hommes. Est-ce le
signe d’un intérêt des femmes pour les matières techniques et
scientifiques? (Adeline)

Le système éducatif essaie tant bien que mal, et depuis des années,
d’encourager les filles à choisir des études et des métiers liés à l’ingénierie.
L’EPFL offre d’ailleurs depuis longtemps des camps d’été pour les jeunes
filles. Et naturellement, avec le temps et ces multiples efforts coordonnés,
les métiers scientifiques vont devenir de plus en plus intéressants et
accessibles pour les filles.

Je pense aussi qu’il y a moins d’historique de domination masculine dans


le domaine des nouvelles technologies (dès lors qu’elles sont plus
récentes!), ce qui encourage probablement les femmes à «oser» participer,
bien que nous connaissions leur fâcheuse tendance à refuser les
opportunités de s’exprimer en public.

Pour ce qui est du Forum des 100, je pense que les organisateurs se sont
aussi donné la peine d’avoir un panel équilibré et qu’ils ont su être
convaincants.

Les GAFAM nous font entrer dans une société de la surveillance


généralisée. La technologie ne va pas nous aider, elle contribue à nous
emprisonner… Votre mission de formation n’est-elle pas d’aider vos
étudiants à combattre cette dictature numérique?
(#paranokeepsyouhealthy)

Le fait que nous nous dirigeons vers une surveillance généralisée peut être
le sujet d’un symposium et il peut y avoir différentes opinions à ce sujet.
Mais ce qui est sûr, c’est que la technologie va nous aider. Parce que la
technologie évolue à une vitesse exponentielle et que nous pouvons donc
lui en demander plus, de plus en plus, et que tous les dilemmes classiques
comme celui de la vie privée et de la sécurité peuvent être et seront
surmontés probablement au cours des dix prochaines années.

Bien sûr que la technologie pourrait et est déjà utilisée à des fins bien peu
éthiques, mais nombreux sont les scientifiques et experts qui œuvrent à
trouver et à mettre en place des garde-fous pour que la technologie nous
mène vers un monde d’abondance et non pas de domination. Par ailleurs,
ces technologies d’ultra-connexion peuvent avoir d’énormes avantages.
Pensez à l’application SwissCovid. Même si elle ne fait clairement pas
l’unanimité, elle sert néanmoins un objectif très positif.

S’il y a une compétence que les institutions de formation doivent


impérativement transmettre à leurs étudiants, c’est bien le self-
defense intellectuel, à savoir être capable de discernement, capable de trier
les informations des fake news.

Notre mission de formation est donc de développer des individus créatifs,


critiques et capables de discernement, qui pourront comprendre et exploiter
la complexité et la confluence des tendances qui façonnent notre monde,
afin qu’ils soient prêts à créer un monde meilleur.

Les robots vont-ils remplacer les humains? (Antoine)

Alors voilà une question aussi vaste que complexe!

Selon nos économistes – à HEC Lausanne –, lors de périodes difficiles,


comme ce fut par exemple le cas lors de la crise financière de 2008, de
nombreux métiers ayant un très fort degré d’automatisation ou de
robotisation ont disparu, alors que les métiers dont les processus sont
difficiles à automatiser ont pour leur part augmenté.

Ce n’est donc pas tant la disparition des métiers dans l’absolu que nous
devons craindre mais bien le fait que certains métiers disparaîtront au profit
de nouveaux métiers – qui, eux, nécessiteront d’autres compétences qu’il
faudra alors développer.

En temps normal, l’introduction de robots dans l’industrie ou dans


l’économie n’impacte que modérément le marché du travail, qui arrive à
s’adapter progressivement. En effet, durant la période de 2011 à 2019, qui
fut relativement calme, nous n’avons pas constaté que l’introduction de
robots ait eu un impact particulier sur le marché du travail.

On peut donc en conclure que l’introduction de robots ou la digitalisation


n’ont pas réellement d’impact sur le marché du travail, à moins que
l’économie ne souffre d’un problème structurel sérieux. Dès lors, et de
toute évidence, il y a fort à parier que la crise du Covid-19 fasse disparaître
certains métiers et en fasse apparaître de nouveaux.

Les robots remplaceront-ils les humains? Non. Mais ils vont les pousser à
devoir se réinventer et se repositionner de manière permanente…

Les nouvelles technologies dans l’éducation vont-elles avoir un impact


sur l’apprentissage? (Victor)

Cela fait des années que les universités et les écoles en général jouent avec
l’idée d’introduire de plus en plus d’apprentissage en ligne. Le Covid-19 a
été un accélérateur incroyable. En quelques semaines, des centaines de
cours sont passés du format «présentiel» au format «en ligne» à
l’Université de Lausanne grâce à notre extraordinaire équipe du centre de
soutien à l’enseignement et à des professeurs très motivés.

L’enseignement en ligne permet un apprentissage personnalisé, fera gagner


du temps aux enseignants (à terme!) et dotera les élèves de compétences
numériques dont ils auront grand besoin pour leur carrière au XXIe siècle.
Mais si les nouvelles technologies ont été une réelle bouée de secours pour
l’enseignement pendant le semi-confinement… et qu’il est certain que ces
méthodes vont se démocratiser, l’interaction humaine ne pourra jamais
totalement être remplacée (en tout cas je l’espère!).

Quelles sont les compétences qui seront nécessaires en 2030?


(Monique)

Nous avons compris avec le Covid-19 l’importance des compétences liées


à la technologie pour préformer «en ligne». Cette tendance ne va que
s’accentuer. Cette nouvelle réalité a aussi mis en exergue l’importance de
développer des compétences dites «douces», telle l’empathie, la réflexion
critique ou encore la communication ouverte, pour être capable de gérer
des équipes virtuelles ou pour collaborer en ligne. De toute évidence, la
résilience sera aussi une compétence clé.

Mais s’il y a des compétences qui feront vraiment la différence, selon moi,
ce sont bien la capacité à anticiper, la curiosité et le courage, sans lesquels
nous ne ferons que subir le futur, alors que nous devons et pouvons en être
les architectes.

Dans quelle direction se réorienter professionnellement si tous les


métiers sont à risque? (Sophie)

Même si la technologie progresse, les robots ne sont pas encore prêts à


nous remplacer sur tous les fronts. Et tous les métiers ne sont pas à risque
de robotisation au même niveau. Il y a de nombreuses réorientations
professionnelles possibles. Cependant, nous avons constaté qu’il est parfois
souhaitable, plus efficace et plus durable de se réorienter en se basant non
pas sur le métier que nous avons exercé jusqu’à présent, mais en se
concentrant sur nos compétences existantes et en les réorientant vers
d’autres professions, parfois radicalement différentes, moyennant des
formations de transition. Ce n’est pas parce qu’on perd son emploi que
toutes nos compétences deviennent inutiles d’un coup. Les humains aussi
peuvent et doivent se recycler.

Etes-vous en faveur du revenu de base inconditionnel qui serait la


réponse à la digitalisation de l’économie et de la société? (Marc)

La crise du Covid-19 qui a plongé de nombreuses personnes dans une


situation très précaire et dont les conséquences pourraient bien être une
augmentation du chômage de longue durée a remis en avant l’idée de
l’introduction du RBI, qui en effet pourrait avoir du sens. Mais voilà, il ne
me semble pas que le RBI soit en accord avec le concept occidental de
notre société, qui n’est pas basée sur la charité et pour laquelle le travail
reste un pilier de l’épanouissement individuel et de l’organisation sociale.
J’ai donc du mal à imaginer que le RBI puisse être la solution.

J’aime à croire que l’humain peut et doit continuer à développer sa valeur


ajoutée sur le marché du travail… et je pense qu’il doit être aidé dans cette
démarche et ce, avant qu’il ne perde son emploi.

Et pour cela, il faudra des outils intelligents, comprendre qu’il faudra


dorénavant conjuguer travail, récréation (repos/retraite) et recréaction
(formation) tout au long de sa vie et un écosystème favorable.

De nouveaux outils intelligents – capables de réorienter les individus en


fonction de leur profil personnel de compétences – émergent déjà.

Il est de plus en plus clair pour tous que nous arrivons au terme de la vie en
trois phases: étudier, travailler, profiter de sa retraite. Les carrières et plans
de vie linéaires vont disparaître. Etudier se fera tout au long de la vie.

Quant à l’écosystème favorable, il faudra des lois et des filets sociaux


adaptés à ces nouvelles réalités – en gros un nouveau contrat social – et des
responsables RH et recruteurs ouverts!

Quels sont les métiers qui selon vous vont le plus évoluer dans les dix
prochaines années? (Jean-Marc)

Tous les métiers vont évoluer, certains de manière incrémentale, d’autres


plus drastiquement. L’essentiel est aujourd’hui d’éviter qu’un trop grand
nombre d’individus perdent leur pertinence sur le marché du travail. La
question est surtout: quelles sont les formations les plus suivies, pour des
métiers in fine les plus à risque de robotisation ou d’évolution rapide?

Prenons un exemple. Les formations de vendeur/vendeuse et d’employé(e)


de commerce sont des formations particulièrement prisées et sont deux
exemples parfaits. Compte tenu des changements technologiques et
sociétaux, entre autres, ces deux types de métiers risquent fort d’évoluer
drastiquement dans les années à venir.

S’il faut au minimum cinq ans pour faire évoluer un cursus de formation de
type CFC (et approximativement huit ans pour une formation universitaire)
pour voir les premiers individus formés «correctement» arriver sur le
marché, il est impératif de ne pas simplement «mettre à jour» ces
formations, mais bien de les «futuriser», si j’ose dire, sinon nous aurons
toujours une longueur de retard. Et nos industries et organisations ont
absolument besoin de jeunes talents prêts à relever non pas les défis
d’aujourd’hui mais bien ceux de demain.

Pourquoi se concentrer sur le futur à l’horizon 2030 alors que nous


avons de plus en plus de chômeurs AUJOURD’HUI? (Thomas)

Aujourd’hui plus que jamais nous nous sommes rendu compte de la


fragilité de notre système. Rien ne dure, tout se transforme. Et de plus en
plus rapidement. Et s’il est évidemment impératif de trouver des solutions
aux problèmes qui se posent actuellement et de venir en aide aux personnes
qui ont perdu ou vont perdre leur emploi, la crise que nous venons de vivre
nous a montré qu’il est impératif de réfléchir à long terme – d’anticiper –
afin d’aligner toutes nos actions à court terme (pour répondre à des besoins
urgents) sur notre objectif idéal.
Nous ne sommes pas en guerre, alors pourquoi travailler avec les
experts de la défense pour imaginer le monde du travail de demain?
(Steph)

S’il est un domaine qui doit anticiper les investissements à très long terme,
et anticiper les futurs de la manière la plus précise possible, en prenant en
compte toutes les tendances existantes et à venir, c’est bien le domaine de
la défense. Le manque d’anticipation lorsque l’on doit protéger des vies
peut avoir des conséquences terribles. C’est d’ailleurs au sortir de la
Seconde Guerre mondiale que la science de la prospective a été développée
et elle fait partie intégrante de la défense depuis 75 ans déjà et continue d’y
être utilisée de manière quotidienne. Dès lors, si l’obsolescence des
compétences humaines représente un risque pour le développement
économique de notre pays, et ainsi un risque de sécurité nationale,
collaborer avec les experts de la défense semble parfaitement logique!

Comment se préparer au futur alors que tout est devenu si complexe?


(Lucas)

Je dirais… en utilisant la prospective (foresight)?!

Evidemment, il n’y a pas un seul futur auquel nous devons nous préparer.
Il existe de nombreuses évolutions possibles du présent vers l’avenir et
notre responsabilité est de pouvoir d’abord envisager et comprendre autant
de futurs possibles, puis de mettre en évidence les défis ou les problèmes
les plus pertinents qui se poseraient dans ces futurs afin de préparer les
décideurs à y faire face.

L’idée n’est pas de prendre des décisions, mais de se préparer pour, le


moment venu, être capable de prendre des décisions les plus éclairées
possible.
Les jeunes sont nés avec la technologie. Il suffit de les observer
procéder par tâtonnement sans même lire les modes d’emploi. Les plus
âgés, eux, ont toujours besoin de comprendre comment ça marche et
craignent de se tromper chaque fois qu’ils touchent leur smartphone
ou leur ordinateur. Ne faut-il pas admettre une fois pour toutes que les
vieux seront de toute façon largués? (Quentin)

Nées à l’ère du big data et de l’accès immédiat à l’information, les


nouvelles générations ont leur cerveau câblé différemment, ce qui leur
permet de développer de nouvelles capacités, mais parallèlement ils
perdent les compétences cognitives des générations précédentes. Non
seulement nous sommes confrontés à un risque de pénurie de personnel en
raison de l’évolution démographique, mais nous risquons de voir
disparaître les compétences (des seniors) historiques du marché du travail.

De plus, dans un monde où les parcours professionnels ne seront plus


linéaires, les juniors appréhendent le travail avec une attitude différente.
Quand les seniors représentent la stabilité, la loyauté et donc la sécurité, les
juniors apportent l’instabilité, l’agilité et donc la résilience – ces deux
éléments étant hautement nécessaires lors de périodes troublées, telle celle
que nous vivons actuellement.

Plusieurs études de grandes universités font des prédictions très


pessimistes et annoncent le remplacement de centaines de millions de
travailleurs par des robots aussi bien dans l’industrie que dans les
services. Partagez-vous ces vues très noires? (Célia)

Le remplacement aura bien lieu. Mais l’avenir n’est pas aussi sombre, car
des emplois ne seront pas perdus: on en créera deux fois plus. Cependant,
nous observerons un changement, plutôt un remplacement: des emplois
seront créés dans d’autres secteurs, nécessitant soit un niveau d’éducation
plus élevé et une plus forte intensité de capital intellectuel, soit dans des
domaines considérés comme très humains où la touche humaine sera
fondamentale (comme l’art, le conseil, la philosphie, la créativité ou la
production artisanale).

Le vrai défi sera de former les individus pour ces nouveaux métiers.

Une phase d’obsolescence professionnelle a été observée après la


première révolution industrielle. Pourquoi celle à venir (ou en cours)
engendre-t-elle autant de peurs? Se base-t-on sur la RI et ses
conséquences? Seront-elles similaires? Si non, en quoi différeront-
elles? (Tessa)

En effet, la première révolution industrielle a été suivie de 70 ans de


marasme économique. La deuxième a été accompagnée par des mesures de
formation (Schooling Act en 1918, entre autres) qui ont permis aux
humains de ne pas perdre la «guerre contre les machines», si j’ose dire.

Depuis les années 1980, il semblerait que nous (les humains) soyons en
train de perdre du terrain. En effet, si la productivité mondiale a nettement
augmenté, le salaire moyen des travailleurs, quant à lui, a stagné. Nous
n’avons pas su profiter de manière générale des bienfaits apportés par
l’avènement de la démocratisation des ordinateurs (par exemple).

Aujourd’hui, nous vivons la convergence de nouvelles technologies qui


donne naissance à de nouvelles innovations, dans tous les domaines et de
plus en plus rapidement. C’est la rapidité annoncée du changement qui fera
que cette nouvelle révolution sera différente. Et c’est la raison pour
laquelle nous devons impérativement nous (les humains) préparer à
collaborer avec les machines et à faire évoluer continuellement notre
valeur ajoutée.
La nouvelle révolution suscite beaucoup de craintes, car elle implique à
nos yeux une remise en cause radicale de notre rapport à nos outils de
travail. C’est la première fois que nous constatons le pouvoir que les
machines ont sur nous, et qu’elles nous forcent à évoluer.

Selon vous, quelles actions doivent être entreprises par les


organisations (privées et publiques) et les individus pour que la
transition technologique nous mène vers un avenir souhaitable?

Nous devons exploiter au maximum la prospective pour pouvoir imaginer,


comprendre et anticiper les futurs possibles afin de pouvoir agir sur le
présent de la meilleure façon possible. Au Futures Lab de HEC Lausanne,
nous avons développé une méthodologie pour imaginer, expérimenter et
déployer des futurs souhaitables et développer des programmes
d’éducation pour la société en conséquence – pour aller du futur au présent,
et inversement. Avec un plan.

Notre processus se déroule en deux étapes: nous créons d’abord les images
de l’avenir, puis nous agissons pour mettre en place les bases qui nous
guideront dans la direction que nous souhaitons prendre. Dans ce
processus, en réunissant l’excellence de la Suisse (UNIL-EPFL + ECAL
Lab), nous créons non seulement plusieurs scénarios et images du futur,
mais aussi des artefacts du futur, introduisant ainsi le «design» dans le
processus et l’enracinant dans le présent. Nous envisageons et planifions
ensuite des actions pour créer de nouveaux écosystèmes avec des
partenaires afin de pouvoir mettre à jour les curriculums de formation et les
rendre compatibles avec les besoins futurs en termes de compétences.

Nous dessinons les futurs à l’aide de scénarios et d’artefacts, nous


enrichissons les scénarios existants présentant un intérêt pour le secteur
privé ou l’Etat (fonctions/métiers très à risque, industries risquant la
disruption…), et nous développons des images claires de futurs possibles
pour soutenir les leaders dans leurs prises de décision.

La numérisation industrielle nécessite parfois des investissements


financiers importants, que toutes les entreprises, en particulier les
petites, ne sont pas en mesure de fournir. Comment pensez-vous
qu’elles doivent être soutenues, afin qu’elles restent compétitives et
qu’elles ne disparaissent pas au profit de grands groupes? (Marina)

Les PME représentent l’agilité et la réponse à court terme de notre


industrie et sont donc la clé d’un tissu industriel sain d’une nation.
Heureusement, le phénomène de «plateformisation» des infrastructures et
de l’économie aide les petites entreprises à répartir les coûts sans
infrastructure propriétaire. Il existe déjà plusieurs instruments financiers
disponibles, entre autres, avec le prochain Horizon Europe et l’Innovation
Fund. En outre, les PME ayant des intérêts complémentaires peuvent se
regrouper et exercer une force multipliée sur le marché tout en utilisant la
technologie pour partager les bénéfices. Nous parlons de ce phénomène de
«communauté» comme d’un trait caractéristique des futurs dans notre
prochain livre…

Conclusion:

Je tiens à remercier les lecteurs pour les très nombreuses questions,


difficiles mais fascinantes, qui m’ont été posées! A défaut d’avoir pu
répondre à toutes les questions et donner des marches à suivre précises
pour faire face aux futurs à venir, j’espère avoir au moins pu démontrer
l’importance de l’anticipation, de la curiosité et de l’imagination, ainsi que
de la nécessité de toujours continuer à apprendre. Je remercie aussi mon
collègue futuriste Gabriele Rizzo pour son soutien et son expertise
incroyable.
Nous le savons, au-delà des crises, telle la pandémie de Covid-19, la
convergence des technologies et l’avènement de nouvelles innovations
transforment le monde du travail et accélèrent l’obsolescence des
connaissances et des compétences. Les emplois d’aujourd’hui ne seront pas
les emplois de demain et le fossé ne fera que s’accroître entre les
compétences disponibles actuellement et les compétences qui seront
nécessaires sur le marché du travail de demain.

L’anticipation et l’amélioration des compétences est en passe de devenir


l’un des défis sociétaux les plus pressants pour les 100 prochaines années.
Avec le Futures Lab de HEC Lausanne, à l’Université de Lausanne, nous
souhaitons offrir aux individus et aux organisations les moyens de dépasser
l’incertitude, d’imaginer l’inconnu et de passer outre le statu quo, afin
qu’ils puissent s’approprier, façonner et concevoir leur avenir – avec un
plan de développement.

Encore merci à tous!


Ainsi Nicolas Wirth s’est servi de la crise du Covid-19 comme d’un levier.
«Nous avons réalisé en trois mois, explique le directeur de l’Ifage, les
objectifs que nous comptions atteindre en trois ans au moins.»
Numérisation des cours et enseignement à distance. Développement
d’une offre dans les nouvelles technologies comme ce certificat de chef de
projet en intelligence artificielle. «Voilà un domaine qui, dans les dix ans,
sera une source d’emplois.»

Attention, précise-t-il. «Le rôle de la formation professionnelle n’est pas


comme dans les hautes écoles d’être le moteur de l’innovation, mais de
l’accompagner. Nous avons comme un devoir de veille.» Sans oublier les
domaines plus traditionnels. Ainsi songe-t-il au brevet fédéral de
spécialiste de la migration qu’il vient de lancer dans le domaine de la santé
et du social. «Des compétences que l’on s’arrache. Il y a là un trou à
combler.»

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