Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Éducateur de robot
Le métier d’un éducateur de robot consiste à effectuer les ajustements sur les algorithmes afin
qu’ils puissent effectuer des tâches de manière autonome. En d’autres termes, l’éducateur
devra résoudre un certain nombre de questions aux moyens de réponses appropriées afin que
le robot puisse gagner en indépendance. Les compétences requises sont un excellent niveau en
mathématiques couplé à une maîtrise parfaite de la programmation informatique.
Concrètement, ce job est envisageable pour les développeurs, mais également pour
les ingénieurs.
Brain manager
Les neurosciences vivent actuellement une formidable période de développement. Le but est
de les utiliser pour améliorer les performances d’une organisation ou d’une équipe. C’est le
job du Brain manager. Il doit donc s’assurer que les employés ne se mettent pas en mode
«pilotage automatique», mais qu’ils conservent au contraire leur totale motivation. Pour être
efficace dans ce travail, il convient d’être au bénéfice d’une formation sur les applications
pratiques de neurosciences, incluant ainsi les rudiments de la biologie et de la chimie du
cerveau, ainsi que des rouages psychologiques. Le Brain manager est finalement un manager
aux compétences neuronales évoluées.
Architecte HQE
La démarche HQE vise à certifier qu’un bâtiment respecte les bonnes normes en matière
d’écologie. Elle comporte une grille d’évaluation composée de 14 objectifs regroupés en
quatre catégories : confort, santé, éco gestion et éco construction. L’architecte HQE doit donc
intégrer le souci de l’environnement dans son travail, et, de ce fait, chercher à insérer
harmonieusement les constructions dans les sites ainsi qu’à limiter les pollutions et nuisances
(isolation acoustique et thermique des bâtiments, par exemple). S’il doit savoir dessiner,
l’architecte HQE doit surtout bénéficier de connaissances approfondies en procédures
administratives.
Expert en recyclage
Véritable technicien en traitement des déchets, l’expert en recyclage s’inscrit dans les
nouvelles exigences en matière de développement durable. Une tendance de fond amenée à
croître de manière importante ces prochaines années. Plastiques, fibres synthétiques, papier,
verre, électroménager, sa mission consiste à réduire la production de déchets des entreprises
industrielles et des ménages, puis à organiser leur valorisation. Un job qui se réalise
principalement en laboratoire avec le prélèvement et l’analyse des déchets ainsi que la
surveillance des opérations de traitement. Un expert en recyclage doit aussi être capable
d’élaborer de nouvelles techniques en la matière. Les hautes écoles romandes disposent de
formation permettant de se profiler dans ce secteur prometteur.
Spécialiste en écotourisme
C’est une évidence, le tourisme vert est actuellement en pleine croissance car la demande
augmente année après année. Le spécialiste en écotourisme peut travailler pour une agence
qui conçoit des voyages ou des séjours responsables (dans des huttes en bois, chez l’habitant,
à vélo…). Son rôle consiste à trouver un moyen de transport peu polluant, des hébergements
écoresponsables, ainsi que des activités en phase avec la faune et la flore de la région. Le
spécialiste en écotourisme peut aussi être responsable de l’aménagement écotouristique pour
le compte d’une commune ou d’un canton. Ses perspectives sont donc larges et ses tâches en
adéquation avec les valeurs écologiques actuelles.
Scrum master
Le rôle précis d’un Scrum master consiste à s’assurer que les principes et les valeurs de
Scrum sont respectés, mais aussi de faciliter la communication au sein de l’équipe et de
chercher à améliorer la productivité et le savoir-faire de son équipe. Mais que signifie Scrum?
Il s’agit d’une méthode de développement agile orientée projet informatique dont les
ressources sont actualisées en permanence. Elle tire son nom du rugby puisque «scrum»
signifie «mêlée». Le principe est de continuellement réorienter le projet au fil de son
avancement. Le Scrum master doit donc organiser le fonctionnement de l’équipe et analyser
de manière proactive les éventuels obstacles à l’avancée du projet. Pour le dire autrement, le
Scrum master est le maître du temps, de l’argent et de la qualité, une sorte de chef d’orchestre
ayant un profil d’ingénieur en informatique ou de développeur et dont le background est très
technique.
Consultant en e-réputation
Depuis la démocratisation des réseaux sociaux et le développement des technologies
numériques, les données sur une personne ou une entreprise se retrouvent souvent en libre
consultation sur Internet. Et parfois, cela peut nuire à leur image. Pour éviter ce désagrément,
il convient de développer une stratégie de positionnement et d’image sur le Net. Cette tâche
est souvent externalisée. Pour les consultants, ces évolutions représentent donc une
formidable opportunité de business. Pour être efficace, il convient d’être connecté en
permanence et de faire preuve d’une réactivité à toute épreuve.
Hacker éthique
Le but premier d’un hacker éthique est de faire face aux attaques cybercriminelles. Sa mission
consiste à trouver les failles d’une machine ou d’un logiciel afin d’anticiper les assauts des
pirates informatiques. Puis, d’utiliser ces précieuses informations en vue de renforcer les
systèmes de protection et donc de réduire les risques externes. La clé sera d’avoir un temps
d’avance sur les hackers. Il doit aussi comprendre les besoins essentiels de l’entreprise afin de
savoir ce qui doit être protégé en priorité. Ce job peut parfaitement convenir aux geeks, mais
aussi aux pirates informatiques qui ont décidé de changer de camp et de miser sur la défense
plutôt que sur l’attaque.
Booster de talents
Dans les entreprises, comme dans la société, la mode est aux coachs. Le booster de talents est
en quelque sorte un super coach. Son travail consiste à utiliser les techniques du
développement personnel pour laisser à chacun le pouvoir d’exprimer pleinement son
potentiel. Avec pour but final d’avoir un impact à grande échelle sur l’équipe dont il a la
responsabilité. Le booster de talents peut jouer sur deux tableaux. D’abord en mettant au point
des programmes d’accompagnement structurés en ligne en fonction du public visé. Puis, dans
un deuxième temps, d’effectuer des suivis personnalisés de visu ou à distance. La
bienveillance est la principale qualité requise pour mener à bien une telle mission. Il faut aussi
être capable de discerner les points forts et les points faibles de chaque individu.
Isabelle Chappuis, directrice
du Futures Lab: «Le métier de
comptable est à 67%
robotisable»
ÉVÉNEMENT
Alain Jeannet
Publié mercredi 8 juillet 2020 à 17:42
Modifié jeudi 16 juillet 2020 à 13:59
Le Forum des 100 a été reporté au vendredi 25 septembre et aura lieu au Swiss Tech
Convention Center de l'EPFL. Ce live-chat est réalisé dans le cadre d'une série de rendez-
vous, les Tête-à-Tête du Forum des 100 en amont de l'événement. Post-Covid: la technologie
peut-elle nous sauver? C'est le thème de l'édition 2020. Inscription: www.forumdes100.ch
Comment le télétravail va-t-il transformer nos vies? Que faire pour lutter
contre l’obsolescence professionnelle? Quelles compétences acquérir pour
rester concurrentiel face aux robots et à l’intelligence artificielle (IA)? Nos
écoles sont-elles adaptées à ces nouveaux défis?
Ce n’est pas parce qu’on perd son emploi que toutes nos compétences
deviennent inutiles d’un coup. Les humains aussi peuvent et doivent se
recycler. Reste à convaincre les RH et recruteurs de donner leur chance à
des profils atypiques… qui, soit dit en passant, risquent de devenir
typiques, justement!
J’aime bien regarder les pays tels que Singapour ou le Canada, qui tous
deux ont adopté une stratégie très novatrice en matière de formation
continue.
Les premiers signes du télétravail sont apparus dans les années 1950 déjà,
lorsqu’un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de
l’employeur a pu être effectué par un salarié hors de ces locaux en utilisant
les nouvelles technologies.
Selon notre avis, ce qui s’est passé avec le Covid-19 représente plutôt
l’avènement du «smart-working», à savoir une évolution – parfois radicale
– des processus de travail et qui permet accessoirement d’exercer son
activité partout et n’importe quand. Et dans ce sens, oui, je pense que les
changements sont là pour durer. On peut s’attendre à voir un effet
d’hystérèse… à la manière d’un ressort (nos habitudes de travail) sur lequel
on aurait tellement tiré qu’il ne pourrait plus reprendre sa forme initiale,
même si on arrête de le soumettre à une traction.
· etc.
Quels sont les métiers que vous déconseillez absolument à vos enfants?
(Frank)
Ce n’est pas tant le choix d’un métier, aujourd’hui, qui compte mais bien
l’attitude que tout un chacun doit dorénavant adopter face à l’apprentissage
– qui devra durer toute la vie (dire ça à un ado qui se réjouit de terminer
l’école est évidemment tout sauf évident!).
Je suis comptable. Quel est le risque que mon métier disparaisse dans
les dix prochaines années? (Jules)
J’ose croire que nous ne sommes donc pas les cordonniers les plus mal
chaussés!
J’en veux pour preuve, par exemple, la création récente d’une nouvelle
entité unique en son genre, Entreprise for Society (E4S), qui est une
collaboration entre HEC Lausanne, l’EPFL et l’IMD, et qui a pour but de
développer de la recherche et de former les leaders responsables de demain
afin de créer une économie plus résiliente, durable et inclusive, tout en
étant capable d’exploiter la puissance des nouvelles technologies.
(www.e4s.center)
Le système éducatif essaie tant bien que mal, et depuis des années,
d’encourager les filles à choisir des études et des métiers liés à l’ingénierie.
L’EPFL offre d’ailleurs depuis longtemps des camps d’été pour les jeunes
filles. Et naturellement, avec le temps et ces multiples efforts coordonnés,
les métiers scientifiques vont devenir de plus en plus intéressants et
accessibles pour les filles.
Pour ce qui est du Forum des 100, je pense que les organisateurs se sont
aussi donné la peine d’avoir un panel équilibré et qu’ils ont su être
convaincants.
Le fait que nous nous dirigeons vers une surveillance généralisée peut être
le sujet d’un symposium et il peut y avoir différentes opinions à ce sujet.
Mais ce qui est sûr, c’est que la technologie va nous aider. Parce que la
technologie évolue à une vitesse exponentielle et que nous pouvons donc
lui en demander plus, de plus en plus, et que tous les dilemmes classiques
comme celui de la vie privée et de la sécurité peuvent être et seront
surmontés probablement au cours des dix prochaines années.
Bien sûr que la technologie pourrait et est déjà utilisée à des fins bien peu
éthiques, mais nombreux sont les scientifiques et experts qui œuvrent à
trouver et à mettre en place des garde-fous pour que la technologie nous
mène vers un monde d’abondance et non pas de domination. Par ailleurs,
ces technologies d’ultra-connexion peuvent avoir d’énormes avantages.
Pensez à l’application SwissCovid. Même si elle ne fait clairement pas
l’unanimité, elle sert néanmoins un objectif très positif.
Ce n’est donc pas tant la disparition des métiers dans l’absolu que nous
devons craindre mais bien le fait que certains métiers disparaîtront au profit
de nouveaux métiers – qui, eux, nécessiteront d’autres compétences qu’il
faudra alors développer.
Les robots remplaceront-ils les humains? Non. Mais ils vont les pousser à
devoir se réinventer et se repositionner de manière permanente…
Cela fait des années que les universités et les écoles en général jouent avec
l’idée d’introduire de plus en plus d’apprentissage en ligne. Le Covid-19 a
été un accélérateur incroyable. En quelques semaines, des centaines de
cours sont passés du format «présentiel» au format «en ligne» à
l’Université de Lausanne grâce à notre extraordinaire équipe du centre de
soutien à l’enseignement et à des professeurs très motivés.
Mais s’il y a des compétences qui feront vraiment la différence, selon moi,
ce sont bien la capacité à anticiper, la curiosité et le courage, sans lesquels
nous ne ferons que subir le futur, alors que nous devons et pouvons en être
les architectes.
Il est de plus en plus clair pour tous que nous arrivons au terme de la vie en
trois phases: étudier, travailler, profiter de sa retraite. Les carrières et plans
de vie linéaires vont disparaître. Etudier se fera tout au long de la vie.
Quels sont les métiers qui selon vous vont le plus évoluer dans les dix
prochaines années? (Jean-Marc)
S’il faut au minimum cinq ans pour faire évoluer un cursus de formation de
type CFC (et approximativement huit ans pour une formation universitaire)
pour voir les premiers individus formés «correctement» arriver sur le
marché, il est impératif de ne pas simplement «mettre à jour» ces
formations, mais bien de les «futuriser», si j’ose dire, sinon nous aurons
toujours une longueur de retard. Et nos industries et organisations ont
absolument besoin de jeunes talents prêts à relever non pas les défis
d’aujourd’hui mais bien ceux de demain.
S’il est un domaine qui doit anticiper les investissements à très long terme,
et anticiper les futurs de la manière la plus précise possible, en prenant en
compte toutes les tendances existantes et à venir, c’est bien le domaine de
la défense. Le manque d’anticipation lorsque l’on doit protéger des vies
peut avoir des conséquences terribles. C’est d’ailleurs au sortir de la
Seconde Guerre mondiale que la science de la prospective a été développée
et elle fait partie intégrante de la défense depuis 75 ans déjà et continue d’y
être utilisée de manière quotidienne. Dès lors, si l’obsolescence des
compétences humaines représente un risque pour le développement
économique de notre pays, et ainsi un risque de sécurité nationale,
collaborer avec les experts de la défense semble parfaitement logique!
Evidemment, il n’y a pas un seul futur auquel nous devons nous préparer.
Il existe de nombreuses évolutions possibles du présent vers l’avenir et
notre responsabilité est de pouvoir d’abord envisager et comprendre autant
de futurs possibles, puis de mettre en évidence les défis ou les problèmes
les plus pertinents qui se poseraient dans ces futurs afin de préparer les
décideurs à y faire face.
Le remplacement aura bien lieu. Mais l’avenir n’est pas aussi sombre, car
des emplois ne seront pas perdus: on en créera deux fois plus. Cependant,
nous observerons un changement, plutôt un remplacement: des emplois
seront créés dans d’autres secteurs, nécessitant soit un niveau d’éducation
plus élevé et une plus forte intensité de capital intellectuel, soit dans des
domaines considérés comme très humains où la touche humaine sera
fondamentale (comme l’art, le conseil, la philosphie, la créativité ou la
production artisanale).
Le vrai défi sera de former les individus pour ces nouveaux métiers.
Depuis les années 1980, il semblerait que nous (les humains) soyons en
train de perdre du terrain. En effet, si la productivité mondiale a nettement
augmenté, le salaire moyen des travailleurs, quant à lui, a stagné. Nous
n’avons pas su profiter de manière générale des bienfaits apportés par
l’avènement de la démocratisation des ordinateurs (par exemple).
Notre processus se déroule en deux étapes: nous créons d’abord les images
de l’avenir, puis nous agissons pour mettre en place les bases qui nous
guideront dans la direction que nous souhaitons prendre. Dans ce
processus, en réunissant l’excellence de la Suisse (UNIL-EPFL + ECAL
Lab), nous créons non seulement plusieurs scénarios et images du futur,
mais aussi des artefacts du futur, introduisant ainsi le «design» dans le
processus et l’enracinant dans le présent. Nous envisageons et planifions
ensuite des actions pour créer de nouveaux écosystèmes avec des
partenaires afin de pouvoir mettre à jour les curriculums de formation et les
rendre compatibles avec les besoins futurs en termes de compétences.
Conclusion: