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Université de Ngaoundere University of Ngaoundere
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Faculté des Sciences Faculty of Sciences
Réalisé par :
KAGONBE GAPILY 19A346FS
MASTER II
1
9.3 Effet postantibiotique ........................................................................................................... 22
10 Effets sur l’immunité ................................................................................................................. 22
11 Effets secondaires ..................................................................................................................... 22
Conclusion
References
2
Introduction
Les macrolides sont des antibiotiques à spectre étroit, particulièrement actifs sur les
germes intracellulaires. Leur excellente biodisponibilité explique une utilisation large en
pratique de ville. Les macrolides sont constitués d'un macrocycle lactonique (partie aglycone
ou platénolide) auquel sont liés des sucres aminés et/ou des désoxysucres. Ils sont actifs sur les
bactéries à gram positif et agissent au niveau des ribosomes. Ils agissent également au niveau
des ribosomes mitochondriaux et chloroplastiques de cellules eucaryotes (1).
Selon le nombre d'atomes du cycle de la partie aglycone, les macrolides sont classés en
macrolides à 12, 14 et 16 membres, pour les plus connus. Parmi les nombreux macrolides
découverts pendant les 30 dernières années, plusieurs sont produits industriellement :
oléandomycine et érythromycine (macrolides à 14 membres) ; spiramycine, josamycine,
midécamycine et tylosine (macrolides à 16 membres) (1).
Notre travail a pour obejctif de donner l’origine synthetique des macrolides, leurs mode
d’action, leurs spectre d’activité…, nous avons choisi de nous focaliser sur la biosynthèse de
deux antibiotiques macrolides : l'érythromycine (macrolide à 14 membres), et la tylosine
(macrolides à 16 membres), Ces macrolides sont commercialement importants, utilisables dans
la médecine vétérinaire, dans la nutrition animale et dernièrement dans la médecine humaine.
3
1 Historique
Les progrès des méthodes analytiques, l'utilisation des éléments radioactifs marqués (3H, 14C),
13
du C en résonance magnétique nucléaire (RMN), l'utilisation des mutants de biosynthèse,
d'agents inhibiteurs et les apports récents de la biologie moléculaire ont fait qu'à l'heure actuelle
les différentes voies de biosynthèses des macrolides ont été élucidées pour la plupart.
Le marché mondial des antibiotiques représente une valeur de l'ordre de 60 milliards de francs,
soit environ 13% du marché pharmaceutique. Parmi ces antibiotiques, les macrolides
représentaient 8,1% en 1986 (3).
Bien que les macrolides aient été classés en se basant sur les caractéristiques de leurs
spectres d'absorption (4), la classification basée sur la structure chimique reste encore la plus
utilisée. En effet, ces macrolides sont classés selon le nombre d'atomes du squelette du
macrocycle lactonique, en macrolides à 12, 14 et 16 membres, pour les plus connus et les plus
typiques. Sur la base de la biosynthèse de l'aglycone, les macrolides peuvent être divisés en 3
groupes.
a/ L'aglycone des macrolides du premier groupe est biosynthétisé par condensation d'unités
propionates. Ce sont surtout les macrolides à 14 membres tels que l'érythromycine.
b/ L'aglycone des macrolides du second groupe est biosynthétisé par condensation d'unités
acétates et propionates. Ce second groupe rassemble une varièté des macrolides à 12, 14 et 16
membres tels que la méthymycine, la pikromycine et la magnamycine. L'aglycone des
macrolides du troisième groupe est biosynthétisé par condensation d'unités acétates,
propionates et butyrates. Ce dernier groupe contient la majorité des macrolides à 16 membres
tels que la tylosine, la spiramycine, la leucomycine, la rosamycine etc ....
4
Ce troisième groupe peut être subdivisé à son tour en sous-groupes, selon la nature et la varièté
de leurs sucres ainsi que des fonctions portées par leur aglycone (5). Omura et Nakagawa (1981)
(6) distinguent 4 sous-groupes (figure).
Magnamycin tylosin
A
Juvenimicin A2 Chalcomycin
A3
Figure 1 : Classification des macrolides à 16 membres basée sur la nature du noyau lactonique.
(6)
5
3 Biosynthèse des macrolides
Les études sur la synthèse de la partie "sucres" sont très limitées. Il a été montré que le D-
glucose était un précurseur essentiel, mais les étapes séquentielles de transformation des sucres
et leur attachement ne sont pas connus. Leur rôle est toutefois essentiel dans l'entité antibiotique.
D'après les travaux réalisés par Corcoran (1971) (11) sur leur mode d'action antibactérienne, il
ressort que la nature des sucres et leurs positions sur le noyau lactonique joue effectivement un
rôle primordial sur leurs activités biologiques.
6
3.2 Macrolide à 14 membres
3.2.1 Erythromycine
L'érythromycine est un antibiotique macrolide, ayant une structure lactonique à 14 membres
et deux sucres dont l'un contient un groupe diméthylamine basique (figure 2). L'érythromycine
A est le principal antibiotique, il est utilisé cliniquement pour traiter les infections causées par
les gram+. La molécule lactonique de base est l'érythronolide B. Sur cette molécule se greffent
deux sucres, le cladinose et le désosamine. Ce dernier est le même chez toutes les
érythromycines. Les différentes érythromycines se distinguent par des fonctions situées sur
deux parties du cycle lactonique (R1 et R3) et deux parties du cladinose (R2 et R4). Les
érythromycines B, C et D sont moins actives que la A sur les bactéries gram+ et ne sont pas
utilisées en clinique. Les érythromycines E et F dont les structures ont été établies par Martin
et al. (1975) (13) possèdent une faible activité antibactérienne.
Les différentes étapes et voies de biosynthèse de l'érythromycine sont résumées dans les figures
3 a et b.
7
Figure 2 : Structures chimiques des érythromycines, macrolides principales à 14 membres.
8
Figure 3 : Voies de biosynthèse de l'érythromycine.
(b) : Les étapes bloquées possibles chez S. erythreus dans le cas des mutants 2NU 153, 9El
262 et SEl 57 sont indiquées. Les composés obtenus sone (1) éryt.bronolide B. (2) 3-0-
mycarosyl-érythronolide B. (3) érythromycine D, (4) érythromycine B, (5) érythromycine C
et (6) érythromycine A (13).
9
3.2.5 Enzymes intervenant dans la biosynthèse de l'érythromycine
Une unité propionate et six de méthylmalonate entrent dans le squelette du noyau sous leurs
formes actives. L'activation du propionate s'effectue en deux étapes, la première implique la
formation du propionyl-phosphate catalysée par l'acétate kinase (18). Chez S. erythreus,
l'activation du propionate s'accompagne par une augmentation de la synthèse de
l'érythromycine (19). La carboxylation du propionyl-CoA est catalysée par la propionyl-CoA
carboxylase (EC 6.4.1.3) (20). Hunaiti et Kolattukudy (21) ont étudié deux autres enzymes
impliquées dans le métabolisme des précurseurs de l'érythronolide, la méthylmalonyl-CoA
mutase (EC 5.4.99.2) et la malonyl-CoA décarboxylase (EC 4.1.1.9). La C6 érythronolide
hydroxylase représente un complexe enzymatique responsable de l'oxydation de 6-
désoxyérythronolide B. La dernière étape, concernant la 0- méthy lation en 3" du L-mycarose
en L-cladinose (conversion de l'érythromycine C en A) est catalysée par l'érythromycine C
méthyltransférase (22).
La configuration de la tylosine a été récemment confirmée par Jones et al., 1982 (24). La
tylosine est produite commercialement par Streptomyces fradiae (ATCC 19609; NRRL 2702).
Sa production par Streptomyces hygroscopicus (25) et par S. rimosus (26) a été aussi rapportée.
La tylosine est exclusivement utilisée en médecine vétérinaire contre les infections causées par
les bactéries gram+ et en nutrition animale comme facteur de croissance. Son activité est due à
l'inhibition de la synthèse protéique par un mécanisme impliquant les liaisons de l'antibiotique
aux ribosomes (27).
La biosynthèse de la tylosine peut être divisée en deux grandes parties : d'abord la formation du
protylonolide, puis sa conversion en tylosine. Au cours de cette dernière partie, des réactions
d'oxydation et de réduction s'effectuent en association avec l'attachement des trois sucres sur le
10
cycle lactonique. Chez S. fradiae, une paire de mutants co-synthétiques, les souches 261 et NP-
10, a été obtenue (28). Cultivés séparèment, ces mutants ne produisent pas de tylosine ; en
culture mixte, ils la produisent. Il a été montré que la souche 261, bloquée au niveau de la
biosynthèse du mycaminose, accumule le protylonolide. Cette lactone est convertie en tylosine
par l'autre mutant NP-1 0 qui lui, est déficient vis-à -vis de la formation de protylonolide. Ainsi,
ces expériences mettent en évidence les deux grandes étapes impliquées dans la biosynthèse de
la tylosine.
11
Figure 5 : Schema de biosynthse de la tylosine (29)
12
inhibiteur de cette enzyme, et bloquant la production de tylosine (33). L'acétyl-CoA, le
propionyl-CoA et le méthylmalonyl-CoA sont formés par action de la propionyl-CoA
carboxylase (EC 6.4.3.1) et de la méthylmalonyl-CoA carboxyltransférase (EC 2.1.3.1). Ces
enzymes ont été étudiées dans des cultures de S. fradiae productrice de la tylosine (34). Leurs
activités spécifiques sont maximales pendant la synthèse de la tylosine. La glutamate
déshydrogénase (EC 1.4.1.2) a été détectée chez S. fradiae (35). Cette enzyme semble jouer un
rôle dans la formation de l'aglycone, par l'intermédiaire du succinyl-CoA, précurseur à la fois
du méthylmalonyl-CoA et du propionyl-CoA. Ceci pourrait rendre compte également de
l'implication de certaines enzymes du cycle glyoxylique, ainsi que de celles du cycle
tricarboxylique comme la citrate synthétase dans cette synthèse de l'aglycone. Plusieurs autres
enzymes intérviennent spécifiquement dans la biosynthèse de la tylosine, entre autres, les 20 et
23- hydroxylases qui jouent un rôle important dans l'oxydation du noyau lactonique de la
tylosine (36).
Bien que l'érythromycine ait été le macrolide le plus étudié, il y a peu d'études sur la régulation
de biosynthèse. Stark et al. (1961) (37) ont étudié les facteurs nutritionnels contrôlant la
production de l'érythromycine en notant que la production de l'antibiotique sur un milieu
synthétique commençait seulement après épuisement totale de la source d'azote et que cette
production était très élevée lorsque la leucine ou la valine étaient utilisées comme source de
carbone et d'azote.
13
atteint son maximum d'activité pendant la phase de la production de l'érythromycine (38). Par
addition au milieu de croissance de propanol (39) ou de citrate, cette activité enzymatique se
voit augmentée, mais elle diminue par l'addition d'acétate et de pyruvate. Le niveau de la
propionate kinase est également élevé au moment de la phase active de la formation de
l'antibiotique. D'après Hunaiti et Kolattukudy (1984) (40), l'activité de la méthylmalonyl-CoA
mutase et la vitesse de la production de l'érythromycine A évoluent simultanément chez S.
erythreus. Plusieurs étapes des voies biosynthétiques de l'érythromycine A sont inhibées par
leurs propres produits, ainsi m vivo, l'érythronolide B inhibe sa propre formation (41).
En ce qui concerne la biosynthèse des macrolides à 16 membres, les études des régulations ont
porté essentiellement sur la tylosine. Tout d'abord, les travaux ont tenté d'apprécier les effets
régulateurs des sources d'énergie et des sources d'azote, effets classiques dans la synthèse de
nombreux antibiotiques (42). La régulation par la charge énergétique a été appréciée par Vu-
Trong et al. (1980, 1981) (43). L'excès de glucose dans les milieux permet d'accroître le pool
intracellulaire des dérivés adénylés pendant la phase de production de l'antibiotique. L'excès de
glucose entraîne une chute de la production de tylosine, et une chute des activités des enzymes
méthylmalonyl-CoA carboxyltransférase et propionyl-CoA carboxylase. Ces résultats
suggèrent que la concentration intracellulaire et/ou le pool des dérivés adénylés pourraient être
des effecteurs intracellulaires qui contrôleraient la biosynthèse de la tylosine chez S. fradiae.
Des travaux récents sur la régulation de la biosynthèse de la tylosine par l'ammonium (44)
montrent que ce dernier, ajouté lors de la trophophase, exerce un effet négatif sur la production
du macrolide. Parallèlement à cette chute de la biosynthèse de la tylosine, on note la diminution
de différentes activités enzymatiques. La biosynthèse du macrocycle lactonique semble être la
cible de l'action de l'ammonium (45). D'autre part, il semble que le catabolisme de certains
acides aminés comme la valine, l'isoleucine et la thréonine, précurseurs du protylonolide,
soitinhibé et réprimé par l'ammonium (46).
4 Mode d’action
14
molécules suivant leur hydrophilie, leur charge et leur taille. La variation de structure des
porines selon les espèces bactériennes explique en partie la sensibilité aux différents
macrolides. Pour atteindre leur cible, le ribosome bactérien, les macrolides gagnent le
cytoplasme en traversant la bicouche lipidique de la membrane interne par diffusion passive.
Ce mécanisme met en jeu un différentiel de pH entre l’intérieur et l’extérieur du cytoplasme.
La charge des macrolides varie en fonction du pH et les formes non protonées passent
rapidement la bicouche lipidique pour atteindre le milieu interne plus acide. Ceci conditionne
également l’accumulation préférentielle des macrolides dans les polynucléaires neutrophiles,
les macrophages et les lysosomes (47).
Figure 6 : Pénétration dans les bactéries à Gram négatif. LPS : lipopolysaccharides (47).
15
Figure 7 : Ribosome bactérien. ARNm : acide ribonucléique messager ; ARNt : acide
ribonucléique de transfert.
• à un stade précoce de la synthèse protéique, ils se fixent sur la sous-unité 50S du ribosome
bactérien et bloquent l’assemblage des deux sous-unités 30S et 50S ;
• ils inhibent la traduction de l’ARN messager par le ribosome bactérien ; le site de liaison de
l’érythromycine A est localisé à proximité du tunnel qui permet la synthèse des polypeptides ;
16
en bloquant sa sortie du tunnel, la liaison stoechiométrique de l’érythromycine à la sous-unité
50S (par formation de ponts hydrogènes avec des résidus adénines de l’ARNr 23S) empêche
l’élongation de la chaîne polypeptidique, ce qui entraîne un décrochement prématuré du
peptidyl-tRNA (48).
Une souche bactérienne est dite résistante lorsque la concentration la plus élevée de
l’antibiotique permettant sa croissance in vitro est supérieure à la concentration obtenue in vivo.
De multiples paramètres pharmacologiques interviennent : concentration sérique au pic,
concentration sérique après la demi-vie, concentration sérique minimale disponible pendant 4
heures et liaison aux protéines plasmatiques lorsqu’elle dépasse 75 % (49).
Son établissement est basé sur des données bactériologiques in vitro (Tableau 1), des
données de pharmacocinétique et des données issues d’essais thérapeutiques. (50-53) Les tests
standards d’activité in vitro ne sont pas toujours prédictifs de l’activité in vivo en raison de
plusieurs particularités, telles que présence de métabolites possédant une activité
antibactérienne, forte concentration intracellulaire (l’antibiotique pouvant ensuite être relargué
dans le milieu), activité pH dépendante. Les données présentées ici sont issues du répertoire des
17
spectres d’activité antimicrobienne validés par la commission d’autorisation de mise sur le
marché (AMM). (54) La classification est strictement basée sur la sensibilité naturelle et repose
sur une inhibition des souches par les concentrations atteintes après administration du
médicament aux posologies validées par l’AMM. Cela ne préjuge pas de l’évolution des
mécanismes et de la fréquence de la résistance. Une fourchette de la fréquence observée des
résistances acquises est indiquée si elle dépasse 10 %. La classe « modérément sensible »
correspond aux souches de sensibilité intermédiaire. Une réponse clinique satisfaisante peut
être attendue si les concentrations de l’antibiotique au site de l’infection sont supérieures aux
concentrations critiques.
7 Résistances
18
7.1.1 Modification de la cible
7.1.1.1 Par méthylation
C’est le mécanisme le plus répandu. Il induit une modification de l’ARN ribosomal 23S,
empêchant la fixation de l’antibiotique. Cette résistance est appelée MLSb car elle entraîne une
résistance croisée aux macrolides, lincosamides et composant B des streptogramines. Elle est
codée par le gène erm exprimé par de nombreuses espèces (Gram positif, spirochètes,
anaérobies) porté par des plasmides et des transposons. Elle peut être constitutive, le plasmide
portant alors fréquement d’autres déterminants de résistance, en particulier une résistance à la
pénicilline par production de pénicillinase. Elle peut être inductible et n’apparaître qu’en
présence des macrolides en C14 et en C15. Staphylocoques. Le gène ermA est prédominant
chez le staphylocoque méti-R et porté par un transposon, ermC est prédominant chez le
staphylocoque méti-S et porté par un plasmide. Cette résistance est inductible par les macrolides
en C14 et C15 mais pas par les composés en C16 ni la clindamycine. Streptocoques (3, 13, 14)
et entérocoques. erm B, ermTR (sous ensemble de ermA) ont été détectés chez les streptocoques
b-hémolytiques. Cette résistance est inductible par de nombreux macrolides notamment les
composés en C16 et la clindamycine. Bacteroides sp. et anaérobies. Ils sont porteurs du gène
de résistance erm F (55).
mutation des résidus adénines A2058 (phénotype de résistance de type mlSb) et A2059
(phénotype de type ml) codé par le gène rrl ; il existe quatre copies de ce gène chez le
pneumocoque et une ou deux chez Helicobacter et Mycobacterium avium ; la résistance
à l’érythromycine apparaît quand la mutation porte sur deux copies ; cette mutation est
présente chez Helicobacter et Mycobacterium avium, et a été récemment identifiée chez
Streptococcus pneumoniae,3 Chlamydiae trachomatis et Treponema pallidum ;
mutation des protéines L4 et L22 codée par les gènes rplv et rpld (résistance de type
MSb) apparue chez le pneumocoque et non transférable ; cette mutation est encore rare
et confère un haut niveau de résistance (56).
8 Pharmacocinétique
L’étude de la pharmacocinétique des macrolides est compliquée par plusieurs paramètres.
(57) Après une absorption digestive variable (Tableau 2), il existe un cycle entérohépatique
complexe. (58) L’excrétion biliaire est saturable et, au-delà des doses indiquées dans le Tableau
19
2 pour chaque molécule, les quantités supplémentaires d’antibiotique passent dans la circulation
générale. L’excrétion urinaire ne dépasse pas les 15 %
8.1 Biodisponibilité
L’absorption digestive des macrolides est assez bonne mais dépendante de l’acidité
gastrique pour les molécules les plus anciennes comme l’érythromycine. Ce problème est en
partie résolu avec les nouvelles molécules. La biodisponibilité orale semble dose-dépendante
et marquée par une grande variabilité individuelle. La prise simultanée de nourriture ne modifie
pas l’absorption des formes microencapsulées d’érythromycine, dirithromycine,
roxithromycine et clarithromycine, mais augmente l’absorption de stéarate d’érythromycine et
diminue celle d’azithromycine. La biodisponibilité est en grande partie diminuée par un
important effet de premier passage hépatique (59).
20
tissu pulmonaire, elles sont proches de2à6 mg/kg pour toutes les molécules. Elles sont très
supérieures à la concentration sanguine pour la plupart des macrolides, le rapport allant de cinq
à dix pour l’érythromycine à dix à 100 pour l’azithromycine. (59) La clarithromycine présente
des concentrations tissulaires supérieures aux concentrations sériques, même si ces dernières
sont généralement supérieures aux CMI des organismes sensibles. (60) La roxithromycine, en
revanche, présente des concentrations sériques élevées légèrement supérieures aux
concentrations tissulaires. Les concentrations intracellulaires sont particulièrement élevées, en
particulier dans les polynucléaires neutrophiles et les macrophages. En comparaison à
l’érythromycine, l’azithromycine possède une faible concentration extracellulaire, une forte
capacité de pénétration intracellulaire, et une demivie intra- et extracellulaire longue (61-62).
9 Pharmacodynamie
T> CMI représente le temps entre deux administrations pendant lequel les
concentrations sériques de l’antibiotique sont supérieures à la CMI ; ce paramètre est
corrélé à l’efficacité de tous les macrolides ; ils ont un effet bactériostatique temps-
dépendant ;
ASC/CMI représente l’aire sous la courbe des concentrations sériques de l’antibiotique
rapportée à la CMI ; l’efficacité de certains macrolides comme la clarithromycine et
l’azithromycine dépend également de ce parametre (63).
21
9.3 Effet postantibiotique
Il existe un effet postantibiotique (défini comme la persistance d’une activité inhibitrice
alors que la concentration d’antibiotique est tombée en dessous de la CMI) important,
commun à tous les macrolides. Dans le cas des macrolides, il peut être expliqué par le taux de
dissociation de l’antibiotique de sa cible, à savoir le ribosome bactérien. Sur les espèces
sensibles, après un contact de 2 heures à des concentrations de quatre à cinq fois la CMI, il
varie entre 2 et 4 heures. Le temps d’exposition et l’augmentation de la concentration des
macrolides prolonge cet effet postantibiotique jusqu’à un maximum (64-65).
11 Effets secondaires
Les macrolides sont des molécules globalement bien tolérées, entraînant des effets
secondaires peu fréquents et habituellement sans gravité. La fréquence d’effets secondaires
rapportés dans les essais thérapeutiques de la clarithromycine, de la roxithromycine et de
l’azithromycine est de 4,1 à 10,3 %. Les effets secondaires les plus fréquents sont d’ordre
gastrointestinal : nausées, vomissements, diarrhées et douleurs abdominales. La tolérance est
néanmoins dépendante de la molécule. Les effets digestifs s’observent principalement avec
l’érythromycine dans 20 à 30 % des cas. Ils sont secondaires à un effet prokinétique, agoniste
direct de la motiline. Celui-ci est parfois employé dans les services de réanimation par
l’administration de faibles doses d’érythromycine. Le risque de sélection de résistance par cette
pratique a été soulevé. Des modifications de la fonction hépatique peuvent être observées. Elles
sont généralement purement biologiques, modérées et transitoires, et peuvent être d’origine
22
toxique ou allergique Des acouphènes ou une surdité, réversibles, peuvent survenir en cas
d’insuffisance rénale ou hépatique préexistante. Des torsades de pointes ont été rarement
décrites chez des patients recevant de l’érythromycine par voie intraveineuse. Le risque ne
surviendrait qu’en cas de pathologie cardiaque préexistante, d’hypokaliémie ou chez des
patients recevant des antiarythmiques. Les formulations intraveineuses d’érythromycine
peuvent entraîner des veinites aux points d’injection. Ces inconvénients se retrouvent
également pour les formes injectables de spiramycine et clarithromycine. Ont été
exceptionnellement décrits : rash ; choc anaphylactique ; vertige ; urticaire ; prurit ; céphalées
; insomnie ; somnolence ; thrombopénie ; leucopénie ; éosinophilie ; stomatite ; colite
pseudomembraneuse ; syndrome de Stevens-Johnson et de Lyell ; ictère (69-71).
23
Conclusion
Les macrolides restent des antibiotiques largement prescrits en raison de leur bonne
tolérance et de leur facilité de prescription. L’évolution récente des résistances de nombreux
pathogènes a considérablement diminué leur intérêt en traitement probabiliste, hormis pour
les infections à germes intracellulaires. Des indications particulières telles que les MAC ou H.
pylori les rendent indispensables. Cette famille d’antibiotique est en renouvellement grâce, en
particulier, à l’avènement de ses dérivés semi-synthétiques que sont les kétolides qui ont fait
l’objet d’une monographie récente dans l’EMC (72).
24
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