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Université BADJI MOKHTAR –ANNABA-

Faculté de médecine/ Département de pharmacie

Laboratoire de chimie thérapeutique

Cours de Troisième Année Pharmacie

Les médicaments induisant ou


stabilisant des coupures de l’ADN

2018-2019
A. RAPPEL SUR LES TOPO-ISOMERASES :........................................................................... 3
B. CLASSIFICATION ............................................................................................................. 3
C. Mécanisme d’action ...................................................................................................... 4
D. INHIBITEURS DE TOPOISOMERASES .............................................................................. 5
I. Inhibiteurs de la topo-isomérase I :............................................................................... 6
1. Camptothécine ...........................................................................................................6
1.1 Structure .....................................................................................................................7
1.2 Propriétés chimique ...................................................................................................7
1.3 Relation structure activité : ........................................................................................7
1.4 Développement de dérivés ........................................................................................8
1.5 Mécanisme d’action de la camptothécine et de ses dérivés ...................................10
2. Irinotécan .................................................................................................................10
2.1. Structure ............................................................................................................................10
2.2. Caractéristiques physicochimiques et contrôle ................................................................11
2.3. Voie d’accès .......................................................................................................................11
2.4. Indication ...........................................................................................................................12
2.5. Effets secondaires..............................................................................................................12
3. Topotécan .................................................................................................................12
3.1. Structure ...........................................................................................................................12
3.2. Caractéristiques physicochimiques ..................................................................................13
3.3. Indications .........................................................................................................................13
3.4. Effets secondaires..............................................................................................................13
3.5. Voie d’accès .......................................................................................................................13
II. INHIBITEURS DE LA TOPOISOMERASE II ...................................................................... 14
1. Epipodophylotoxines : ..................................................................................................14
1.1. Historique: .........................................................................................................................14
1.2. Structure : ..........................................................................................................................15
1.2.1 Podophyllotoxine :....................................................................................... 15
1.2.2 Epipodophyllotoxines : ................................................................................ 15
1.3. Voies d’acces .....................................................................................................................16
1.3.1. Synthese de l’etoposide et du teniposide ......................................................... 16
1.3.2. Synthese du phosphate d’etoposide ................................................................. 18
1.4. Mécanisme d’action : ........................................................................................................18
1.5. Relations structure-activité : .............................................................................................21
1
1.5.1. Influence de la nature de la chaine en position 9 : ....................................... 21
1.5.2. Influence de la modification du cycle lactone : ............................................ 24
1.5.3. Influence de l’insaturation du cycle C : ......................................................... 24
1.5.4. Influence de la modification du cycle A : ...................................................... 25
1.5.5. Influence de la nature des substituants du cycle E : ..................................... 25
1.6 Caractère physico-chimique .....................................................................................25
1.6.1. Hydrolyse en milieu neutre ou alcalin ............................................................... 25
1.6.2. Hydrolyse acide ................................................................................................. 26
1.7 Indications : ..............................................................................................................26

2
A. RAPPEL SUR LES TOPO-ISOMERASES :
Les topoisomérases, ou ADN topoisomérases, ont été découvertes par James C. Wang dans les
années 1970 aux États-Unis. Elles génèrent des coupures transitoires de l'un ou des deux brins
d'ADN et assurent le passage des brins à travers ces coupures avant de les refermer, phénomène
de religation. Elles modifient ainsi la topologie de l'ADN dont elles contrôlent le niveau de
torsion. Elles sont impliquées dans la réplication et la transcription et permettent la séparation
des chromosomes dupliqués lors de la mitose.
Les topo-isomérases sont des enzymes ubiquistes et essentielles à la résolution des
problèmes topologiques accompagnant la réplication, la transcription, l’assemblage de
la chromatine, la recombinaison et la séparation des chromosomes.
Elles sont donc chargées de maitriser les phénomènes de sous ou surenroulement du
matériel nucléique, et le réalisent en créant une ou deux coupures temporaires d’une
fonction ester au niveau d’enchainements sucre-phosphate.
Ces enzymes reconnaissent le matériel nucléique et assurent la coupure sur des sites
spécifiques. Donc Les topoisomérases sont des enzymes assurant la condensation /
décondensation de l'ADN après avoir créé des coupures transitoires de l'un
(topoisomérase I) ou des deux (Topoisomérase II) brins, puis leur ligation, permettant
une relaxation des forces de torsion générées au moment de la réplication.

B. CLASSIFICATION
On distingue deux grands types de topoisomérase (I et II), chacune subdivisée en sous
famille A et B :

Type I (monomères) Type II (dimères)

Topoisomérases I et III Topo II de levure


bactériennes
Sous- Topo II α et β humaine
Topoisomérases IIIα et β humaine (homodimères)
famille A
Gyrase inverse d’eubactéries ADN Gyrase d’E.coli

Topo IV d’E.coli

Topoisomérases I d’eucaryotes
Sous-
Topoisomérases V d’eubactéries Topo IV de S. Shibatae
famille B
Topoisomérases de poxvirus

3
 Les enzymes appartenant au type I sont capables de couper un des deux brins
d’ADN durant la réaction catalytique. Elles diminuent le surenroulement d’un tour
par cycle de réaction.
 Les enzymes appartenant au type II permettent la coupure de deux brins d’ADN,
le transport de deux autres brins d’ADN et enfin la religation des deux premiers.

Contrairement aux topo-isomérase de type I, elles enlèvent deux tours de


surenroulement par cycle de réaction catalytique

C. MECANISME D’ACTION

C’est une réaction de trans-estérification. Ce mécanisme, permet la coupure et la


religation de l’ADN par attaque d’un hydroxyle situé sur un résidu de tyrosine de
l’enzyme sur un atome de phosphore du squelette phosphodiester de l’ADN, ainsi
générant une nouvelle liaison phosphotyrosyl et une coupure sur l’ADN. La religation
se réalise grâce à une deuxième trans-estérification qui est essentiellement la réaction
inverse de la première. Ainsi, l’oxygène de l’hydroxyle généré sur l’ADN au cours de
la première réaction attaque le phosphore de la liaison phosphotyrosyl et cause la
coupure de la liaison covalente entre l’enzyme et l’ADN. Le squelette de l’ADN est
ainsi reconstitué.
La Topo IA et II se fixe sur 5’ 3’ de l’ADN alors que la Topo IB se fixe sur le brin
3’5’.

4
D. INHIBITEURS DE TOPOISOMERASES

Les molécules actives sur les topoisomérases peuvent être classées en deux catégories :
actives sur topoisomérases de type I et actives sur topoisomérases de types II.
Cependant, seuls sont connus des inhibiteurs de la sous-famille IB et IIA et certains
composés peuvent posséder un mode d’action mixte.

- De nombreux agents antitumoraux stabilisant l’intermédiaire qui lie d’une façon


covalente l’enzyme et l’ADN. Il se forme un complexe ternaire qui empêche la
religation du ou des brins exemple l’action de doxorubicine et la camptothécine.
Ces molécules sont appelées « poison ».

- D’autres molécules possèdent une affinité pour l’ADN et inhibent l’activité


catalytique des topoisomérases en empèchant l’accés à leurs substrats. Le terme
inhibiteur catalytique ou « suppresseur » est alors utilisé.

- D’autres inhibiteurs catalytiques peuvent se lier directement à la topoisomérase


II, empéchant l’évolution du cycle catalytique, par suppression de l’activité
ATPase, comme avec les dérivés de la bisdioxopipérazine, dexrazoxane

- Enfin, certains autres peuvent enpécher la fixation de l’ATP et entrainer un effet


de même type
5
Les principes actifs actuellement utilisés en thérapeutiques appartiennent au groupe de
type : « poison »

Ils peuvent interagir avec l’ADN en s’y intercalant, en se liant au petit sillon ou en
utilisant un mode de liaison mixte. Certaines structures ne possèdent aucune affinité
pour l’ADN seul.

Tableau. Exemple de modes de liaison des inhibiteurs de topo-isomérases dits


« poisons »

Mode de liaison à l’ADN sur TOP IB sur TOP II Sur TOP I et TOP II

Intercalation ellipticine

Liaison dans les petits et grands bulgréine streptonigrine


sillons

Mode d’action mixte indolocarbazole anthracycline actinomycine D

amsacrine

mitoxantrone

Pas de liaison connue camptothécine épidophyllotoxine indoloquinoléine-


diones

I. INHIBITEURS DE LA TOPO-ISOMERASE I :
1. Camptothécine

La camptothécine est un alcaloïde extrait pour la première fois en 1966 de l'écorce d'un
arbre chinois, Camptotheca acuminata.
Elle inhibe l'action de la topo-isomérase I. Son développement a été arrêté en phase II
des essais cliniques, à cause d'effets indésirables sévères : myélosuppression et cystites
hémorragiques ; mais, en raison de son intérêt pharmacologique, d'autres recherches
ont été réalisées. L’Irinotécan et le Topotécan sont des dérivés hémisynthétiques de
la camptothécine, plus hydrosoluble que celle-ci par addition de groupes polaires
comme les alcools et les amines.

6
1.1 Structure
Ce composé pentacyclique comporte un motif pyrrolo[3,4-b]quinoléine (cycles A, B,
C), un motif indolizine (cycles C, D) et un cycle σ-lactonique (E) avec un centre chiral
(en C4) de configuration S, portant un hydroxyle tertiaire.

1.2 Propriétés chimique


- La camptothécine est insoluble dans l'eau ;
- La lactone de la camptothécine subit une réaction d'hydrolyse en milieu basique ou
neutre pour conduire à la forme ouverte carboxylate qui est dix fois moins active que
la forme lactonique. Ainsi, dans le plasma, l'équilibre est fortement déplacé vers la
forme carboxylate ouverte.

1.3 Relation structure activité :

(S)

7
De façon générale, pour qu'un analogue de la camptothécine présente une activité
intéressante, il est nécessaire que la planéité du système pentacyclique soit maintenue.
 Le cycle lactonique de la camptothécine doit être intact pour que cette molécule
soit active (perte de 90 % des propriétés antitumorales en cas d'ouverture de ce
cycle).
 L'hydroxyle en 4 est nécessaire à l'activité .
 La configuration (S) est cruciale pour l’activité.
 La réduction de la partie quinoléique annule l'activité ;
 L'introduction de substituants en 5, 7 ou 8 la réduit ;
 L'introduction de substituants en 9,10 ou 11 la renforce ou améliore l'index
thérapeutique.
 Le groupe carbonyl est important pour stabiliser le complexe tertiaire enzyme-
ADN-CPT.
À partir de ces considérations, la structure de la camptothécine a été modifiée pour
accéder à des composés plus solubles et présentant une toxicité moindre.

1.4 Développement de dérivés


Les premiers dérivés de la camptothécine obtenus par synthèse totale sont des
analogues phénoliques en 9 :

R4 R9 Dénomination
H H (RS)-désoxycamptothécine

OH H (RS)-camptothécine

H OCH3 (RS)-9-méthoxy-4-
désoxycamptothécine

OH OCH3 (RS)-9-méthoxycamptothécine

OH OH (RS)-9-hydroxycamptothécine
Isomère S existe à l’état naturel

8
OH O-CH2-COOH

OH O-CH2-CH2-N(C2H5)2

L'éther diéthylaminoéthylique (R9 = O-CH2-CH2-N(C2H5)2 ; R4 = OH) s'est révélé


quatre fois moins actif au plan de la cytotoxicité que la (S)-camptothécine vis-à-vis
de tests in vitro d'activité antileucémique ; cependant, il possède un meilleur index
thérapeutique. Son métabolite est la (RS)-9- hydroxycamptothécine, présentant
qualitativement les mêmes activités.

 Substitution en 11 de la (S)-camptothécine naturelle :

Les composés 11-alkylés possèdent in vivo chez la souris cancéreuse une meilleure
activité antitumorale que celle de la camptothécine. Parmi les nombreux dérivés synthé-
tisés, le composé avec R= CH2CH3 possède l'effet le plus important (sur souche
leucémique L1210). Une ramification de la chaîne alkyle réduit l'activité ; les alcools
primaires, sont moins actifs que les dérivés alkylés correspondants.

 Substitution en 10 de la (S)-camptothécine naturelle ou (S)-9


hydroxycamptothécine :

Les dérivés (R 10 = CH2 –NR’R’’) possèdent une activité antitumorale marquée et


réduisent la prolifération des cellules leucémiques L1210 implantées chez la Souris.

9
 Les principes actifs issus de ces modifications et introduits en thérapeutique sont :
 l'irinotécan, 1983, comportant un hydroxyle phénolique en 9 (sous forme de
carbamate) et une chaîne éthyle en 11. L'enchaînement pipéridinopipéridine porté
par l'ester carbamique permet d'augmenter l'hydrosolubilité de la partie
éthylhydroxycamptothécine ; il a été choisi parmi une cinquantaine de structures
voisines.
 le topotécan, 1989, comportant un hydroxyle phénolique libre en 9 et une chaîne
diméthylaminométhyle en 10.

1.5 Mécanisme d’action de la camptothécine et de ses dérivés


La camptothécine et ses dérivés agissent sur la réplication de l'ADN : la coupure d'une
des chaînes par une topo-isomérase permet le désenroulement et la relaxation de l'hélice
d'ADN ; ces stades initiaux du processus de réplication sont normalement suivis d'une
soudure de la chaîne rompue avec formation d'une fourche de réplication et d'une dupli-
cation complète de la molécule d'ADN.
La camptothécine et ses dérivés provoquent une stabilisation du complexe clivable
normalement, formé entre l'ADN et la topo-isomérase I ; cette action induit des lésions
simple-brin de l'ADN qui bloquent la fourche de réplication. Leur effet cytotoxique
est donc plus important lorsque la cellule est en phase de réplication.

2. Irinotécan

2.1. Structure
L'irinotécan est la (+)-(4S)-4,11-diéthyl-4-hydroxy-9-[(4-
pipéridinopipéridino)carbony1oxy]-1H- pyrano[3',4':6,7]indolizino[1,2-b]quinoléine-
3,14(4H,12H)-dione.
Le chlorhydrate trihydraté (ou CPT-11) est la forme d'emploi en thérapeutique.
Ce composé est une pro-drogue qui sera transformé in vivo en sa forme métabolique
active.

10
2.2. Caractéristiques physicochimiques et contrôle
L'irinotécan (chlorhydrate trihydrate) est une poudre cristalline jaune pâle, soluble dans
l'eau. F °C : 256. Le pH de la solution aqueuse à 2 % est voisin de 4.

2.3. Voie d’accès


L'irinotécan a été obtenu par hémisynthèse à partir de la camptothécine :

1. Introduction d'une fonction phénol en 9 par une reaction de reduction puis


oxydation: La camptothécine est convertie en tétrahydrocamptothécine, par
hydrogénation catalytique, en présence de dioxyde de platine, en milieu acide
acétique, à température et pression ambiantes ; ce composé est transformé, sans
11
être isolé, en 9-hydroxy et 9-acétoxycamptothécine par action du tétracétate de
plomb ; l'hydrolyse du mélange fournit la 9-hydroxycamptothécine avec un
rendement voisin de 70 %.
2. Alkylation en 11 : action de peroxyde d'hydrogène sur le propionaldéhyde génère
des radicaux éthyle a ce qui permet une alkylation radicalaire en position 11
déficitaire en électron lorsque la comptothécine est protonée cela ce fait dans une
solution aqueuse contenant du sulfate ferreux, de l'acide sulfurique .
3. Ces étapes aboutissent à la 11-éthyl-9-hydroxycamptothécine qui est purifiée par
Chromatographie sur colonne. La dernière étape est la condensation avec le
chlorure de l'acide 4-pipéridinopipéridinocarboxylique qui fournit l'irinotécan.

2.4. Indication
Traitement des cancers colorectaux qui échappent à l'effet de l'association 5-fluoro-
uracile/acide folinique.

2.5. Effets secondaires


Le principal effet secondaire est la survenue de diarrhées profuses, qui impose une
surveillance clinique rigoureuse et un traitement immédiat.

3. Topotécan

3.1. Structure
Le topotécan est la (+)-(4S)-10-[(diméthylamino)méthyl]-4-éthyl-4,9-dihydroxy-1H-
pyrano [3',4':6,7] indolizino[1,2-b]quinoléine-3,14(4H,12H)-dione. C23H23N3O5.
Le chlorhydrate est la forme d'emploi en thérapeutique.

12
3.2. Caractéristiques physicochimiques
Le chlorhydrate de topotécan est une poudre cristalline jaune clair, soluble dans l'eau
(80 mg/mL) et le méthanol, faiblement soluble dans la plupart des autres solvants
organiques.

3.3. Indications
Le traitement du cancer de l'ovaire métastatique.

3.4. Effets secondaires


Toxicité hématologique et digestive.

3.5. Voie d’accès


La première étape est une réaction de conversion de la camptothécine en 9-
hydroxycamptothécine , par une séquence de réduction-oxydation.
Le composé réagit ensuite, dans des conditions de réaction de Mannich, avec une
solution de formaldéhyde à 37 % et une solution aqueuse de diméthylamine à 40 %,
pendant 48 heures, à température ambiante, en milieu acide acétique. Il est ensuite
transformé en chlorhydrate, par action d'une solution d'acide chlorhydrique dilué.

- Réaction de Mannich

13
II. INHIBITEURS DE LA TOPOISOMERASE II
Classification selon le mécanisme d’action :

 Agents non intercalants : Epipodophyllotoxines (étoposide et téniposide)


 Agents intercalants :
- Intercalants tétracycliques : Anthracyclines et dérivés
- Intercalants tricycliques :
Mitoxantrones
Bisantrène
Amsacrine
- Autres intercalants :
Dactinomycine
Acétate d’elliptinium
- Agents scindants : Bléomycine

1. Epipodophylotoxines :

1.1. Historique:
-Les épipodophyllotoxines utilisées en thérapeutique sont des dérivés hémisynthétiques
de la podophyllotoxine. Cette dernière est l’un des constituants de la podophylline
extrait alcoolique résineux des racines et des rhizomes de diverses espèces de
podophylle : Podophyllum peltatum (États-unis), Podophyllum emodi (Inde)

Le premier usage des podophyllotoxines en médecine traditionnelle : début du XIX ème


siècle, la podophylline a été préconisée comme purgatif , cholagogue et vésicant.

Depuis 1942, la podophyllotoxine est utilisée par voie locale dans le traitement de
condylomes (petites tumeurs épithéliales anogénitales , d’origine virale sexuellement
transmissible ).

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En 1961: mise en évidence des activités antitumorale de la podophyllotoxine, elle est
toxique par voie générale : toxicité gastro-intestinale .
De nombreux analogues plus solubles et moins toxique ont étés synthétisés par
hémisynthèse ou par synthèse totale : Étoposide , téniposide .

1.2. Structure :
1.2.1 Podophyllotoxine :
Elle est constituée d'un noyau tétrahydronaphtalène accolé à une γ-lactone et à un
dioxolane. Le noyau est substitué en position 9 par une fonction alcool et en position 5
par un noyau benzénique triméthoxylé en positions 3', 4', 5'. Les autres caractéristiques
structurales sont les quatre centres chiraux adjacents (C5(R) ; C5a(R) ; C8a(R) ; C9(R)) et
la jonction des cycles C et D qui conduit à une lactone de stéréochimie trans.

La podophyllotoxine est le principal composé d'une famille de lignanes qui com-


prend entre autres la désoxypodophyllotoxine, non substituée en position 9,
l'épipodophyllotoxine, épimère de la podophyllotoxine dans lequel l'hydroxyle en 9
est de configuration S et la 4'-déméthylpodophyllotoxine (DMP).
Une numérotation usuelle, différente de celle de l'IUPAC, est utilisée dans la plupart
des publications : le noyau phényle et la fonction alcool sont alors respectivement
en positions 1 et 4.

1.2.2 Epipodophyllotoxines :
Les épipodophyllotoxines, dérivés de la podophyllotoxine utilisés en thérapeutique,
sont en fait des 4'-déméthylépipodophyllotoxines dont la fonction alcool est
glycosylée par le β-D-glucose, les fonctions alcool en 4 et 6 de celui-ci étant engagée
dans un cétal avec l'éthanal dans le cas de l’étoposide et avec le 2-

15
thiénylcarboxaldéhyde dans le cas du téniposide. Les groupements méthyle et
thiényle sont en positions équatoriales. Comme pour la podophyllotoxine 1, le cycle
lactone de stéréochimie trans impose au cyclohexène C une conformation demi-
chaise rigide et, par conséquent, dans le cas de épipodophyllotoxines une relation
trans diaxiale pour les substituants glycoside en 9 et phényle en 5.

1.3. Voies d’acces


1.3.1. Synthese de l’etoposide et du teniposide
Le méthoxyle 4’ de la podophyllotoxine se différencie des deux autres car il est hors du
plan du noyau E, il peut être déméthylé sélectivement. Cette réaction, effectuée par
traitement avec de l’acide bromhydrique a 0 °C, s’accompagne d'une substitution
nucléophile de l’hydroxyle en 9 et conduit à la 9-bromo-4’-déméthyl-9-
désoxyépipodophyllotoxine 8. Seul l’isomère 9(s), thermodynamiquement stable est
obtenu. Après hydrolyse du dérivé bromé, la fonction phénol de la 4’-
déméthylépipodophyllotoxine (DMEP) 9 est protégée par le chlorofomiate de benzyle.
La glycosylation de l'alcool 10 en B-D-glucoside 9(s) 12 est facilement effectuée par
simple réaction avec le 2,3,4,6-tétra-O-acétylglucose 11 en présence d’éthérate de
trifluorure de bore. Des traces de l’anomére 9(R) sont éliminées lors de la purification.
Le groupement protecteur en 4' est ensuite hydrogénolysé.

16
La désacétylation de l’ose 13 nécessite l’utilisation de conditions opératoires précises
(méthanolyse en présence d'acétate de zinc anhydre). L'étoposide est obtenu par
condensation de 14 avec le 1,1-diméthoxyéthane dans le nitrométhane en présence
d’acide para-toluenesulfonique (APTS). L’action du 2-thiénylcarboxaldéhyde sur 14
qui conduit au téniposide 6, s'effectue sans solvant en présence de chlorure de zinc. Les
isomères minoritaires dans lesquels les groupements méthyle ou thiényle sont en
position axiale sont éliminés par cristallisation.

17
- La glycosylation :

- Désacétylation :

1.3.2. Synthese du phosphate d’etoposide


Plusieurs synthéses ont été décrites. La plus simple consiste à faire réagir l’oxychlorure
de phosphore sur I'hydroxyle en 4’ de l’étoposide en présence de diisopropyléthylamine
et à hydrolyser I’ester dichlorophosphorylé en présence d’hydrogénocarbonate de
sodium. Aprés acidification, le phosphate d’étoposide est purifié par recristallisation
dans l’éthanol.

1.4. Mécanisme d’action :


Le mécanisme d'action de l'étoposide, de sa prodrogue le phosphate d’étoposide et du
téniposide diffère de celui de la podophyllotoxine et de ses dérivés.

En effet, la podophyllotoxine est un poison du fuseau qui se lie à la tubuline et empêche


sa polymérisation en microtubules ce qui arrête la division de la cellule en mitose alors
que l'étoposide et le téniposide n'ont aucune action sur l'assemblage de la tubuline et

18
agissent à l'état prémitotique en bloquent la cellule à la fin de la phase S et au début de
la phase G2. Ces dérivés de l'épipodophyllotoxine sont des poisons de la topo-isomérase
II qui stabilisent le complexe clivable mais qui, contrairement aux autres poisons de la
topo-isomérase II, ne s'intercalent pas dans l'ADN. Ils provoquent des coupures de
l'ADN, la mort cellulaire serait ensuite due au phénomène de sénescence et non
d'apoptose. Le téniposide est un inhibiteur de la topo-isomérase Il 5 à 10 fois plus
puissant que l'étoposide. Cette différence est attribuée à la présence du groupement
thiényle qui interagirait avec l'enzyme par une liaison hydrophobe. Ils n'ont aucune
action sur l'enzyme seule ou sur l'ADN seul.

Le mécanisme précis de la liaison au complexe clivable n'est pas encore élucidé.


Plusieurs hypothèses ont été émises.

Selon Chow et al. (1988), l'étoposide et le téniposide possèdent deux zones fonction-
nelles importantes. La première est le groupement glycosyle qui est nécessaire pour
l'interaction avec l'enzyme. La deuxième zone fonctionnelle nécessaire à la liaison avec
l'enzyme serait le pharmacophore pratiquement plan constitué par le polycycle A-B-C-
D. Ce type de polycycle est présent dans d'autres inhibiteurs de la topo-isomérase II .

Eich et al. (1991) ont proposé un mécanisme moléculaire qui ferait intervenir deux
groupements fonctionnels. Le cycle lactone, très réactif en raison de sa configuration
trans qui réagirait par acylation avec un groupement amine, hydroxyle ou thiol de
l'enzyme pour former une liaison covalente ; le phénol en position 4' qui réagirait avec
le groupement phosphodiester d'un brin de l'ADN en 5' formant une liaison covalente
analogue à celle qui existe normalement entre la topo-isomérase II et l'ADN dans le
complexe clivable. Le complexe tertiaire topo-isomérase II - antitumoral - ADN est
incapable de rétablir la liaison phosphodiester du brin d'ADN clivé. Ce mécanisme rend
compte de l'importance de l'hydroxyle en 4' du cycle E pour l'activité antitumorale et
permet d'expliquer la différence de mécanisme d'action entre les dérivés méthoxylés en
4' et ceux porteurs d'une fonction phénol. De plus, de nombreux dérivés sans substituant
glycosidique sont actifs sur la topo-isomérase II, le sucre n'est donc pas un domaine
fonctionnel indispensable pour l'interaction avec l'enzyme.

19
H3C O
O O Topo-isomérase II
HO
OH O

O
OH
N H
O
O

H3C O O CH3
O
O
P
O
HO OH

5' 3'
ADN

Mécanisme proposé pour l'interaction des 4'-déméthylépipodophyllotoxines avec


le complexe clivable ADN-topo-isomérase II

Dans une autre hypothèse (Gordazila et al., 1995), les deux antitumoraux pourraient se
comporter comme des alkylants par réaction d'un groupement nucléophile de l'ADN
sur le carbone méthylénique en 8 du cycle lactone avec ouverture sous forme d'un grou-
pement carboxylique. Ils ne sont plus considérés comme étant des agents acylants mais
des alkylants.

Les phénomènes d'oxydoréduction ont également été évoqués pour expliquer, du moins
partiellement, l'effet de l'étoposide et du téniposide sur la dégradation intracellulaire de
l'ADN et leur cytotoxicité. Cette hypothèse met en jeu, ici encore, l'hydroxyle en 4' du
cycle E. Ainsi que cela a été mentionné, il peut y avoir formation d'un catéchol puis,
par l'intermédiaire de la semiquinone d'une ortho-quinone. Le radical semiquinone
peut, en présence d'oxygène, générer des radicaux libres hydroxyle responsables, entre
autres, de coupures de l'ADN. Cette hypothèse est corroborée par le fait que le catéchol
a été trouvé dans l'urine de patients traités par l'étoposide. La présence du tétracyclique
plan A-B-C-D est nécessaire pour la liaison avec l'enzyme.

20
1.5. Relations structure-activité :
La grande variété des tests utilisés pour déterminer l'activité in vitro et in vivo des
dérivés de la podophyllotoxine ne facilite pas l'établissement des relations structure-
activité. De plus, deux mécanismes peuvent exister : inhibition de la polymérisation de
la tubuline comme pour la molécule-mère, inhibition de la topo-isomérase II comme
pour les épipodophyllotoxines utilisées en thérapeutique, seuls les points les plus
marquants des relations structure-activité seront développés.

1.5.1. Influence de la nature de la chaine en position 9 :


a. Chaine glycosylée :

Les lignanes étudiées sont la podophyllotoxine 1, son épimère en 9,


l'épipodophyllotoxine 3, leurs dérivés déméthylés en 4'(respectivement DMP 4 et
DMEP 9).

Les chaînes introduites en position 9 sont une chaîne glycosylée simple, cétalisée ou
cétolisée en positions 4 et 6 de l'ose.

• Chaîne glycosylée simple

Le D-glucose a été introduit sur l'hydroxyle en 9 de la podophyllotoxine et de ses


dérivés (par exemple 14, dérivé de la DMEP) dans le but d'augmenter leur

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hydrosolubilité. La présence de tels glucosides dans la résine de podophylline est à
l'origine de cette modification.

Dans tous les cas, les β-D-glucopyranosyles sont beaucoup moins cytotoxiques (facteur
100) sur la leucémie P815 que les dérivés hydroxylés et inactifs ou très peu actifs in
vivo sur la leucémie L1210.

• Chaîne glycosylée cétalisée ou cétolisée

Le premier aldéhyde condensé avec le glucose a été le benzaldéhyde. En série


podophyllotoxine glucosylée (R9'a1), il a été noté une amélioration très nette de la
cytotoxicité et une résistance aux glucosidases donc une meilleure biodisponibilité.
Toutefois, cette cétalisation diminue l'activité in vivo.

Sur les DMP et épipodophyllotoxine glucosylées, cette modification augmente la cyto-


toxicité et la capacité de coupures de l'ADN mais l'activité in vivo reste faible.

En revanche, la présence d'une chaîne glucosylée cétalisée par différents aldéhydes en


position 9 de la DMEP 9 conduit à des dérivés très actifs : l'augmentation de la cyto-
toxicité in vitro sur la leucémie P815 peut être 1 000 fois supérieure à celle de la molé-
cule-mère, l'activité in vivo sur la leucémie L1210 10 fois plus importante ; les coupures
de l'ADN sont obtenues avec des concentrations 1 000 fois inférieures.

Le remplacement du β-D-glucose par le β-D-galactopyranose diminue l'activité in vitro


et in vivo. La différence d'encombrement stérique qui existe entre un cétal de glucose
et un cétal de galactose peut empêcher, pour ce dernier, la liaison avec la topo-
isomérase II.

La condensation de la propanone avec la DMEP glucosylée (R9a2) fournit un cétol


d'activité voisine de celle du cétal avec le benzaldéhyde (R9a1). Comme précédemment
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l'encombrement stérique est important puisque la condensation avec une cétone
aliphatique de taille supérieure ou une cétone cyclanique est défavorable.

Les meilleurs résultats in vivo ont été obtenus lorsque le glucopyranosyle de DMEP est
cétalisé avec le diméthylaminoéthanal (R9a3), l'éthanal (étoposide 5), le 2-thiénylcar-
boxaldéhyde (téniposide 6). Le téniposide a tout d'abord été sélectionné en raison de
son activité in vitro et in vivo ainsi que de sa forte capacité à couper l'ADN. De plus, la
concentration intracellulaire en téniposide est 9 fois plus importante qu'avec l'étoposide.
L'étoposide 5 est moins actif in vitro (cytotoxicité et coupures de l'ADN sont obtenues
à des concentrations 10 fois supérieures à celles du téniposide) mais il traverse la
barrière gastro-intestinale et peut donc être utilisé par voie orale. Sur de nombreuses
tumeurs expérimentales - à l'exception du carcinome pulmonaire de Lewis - il s'est
montré plus actif que le téniposide.

Dans le but d'augmenter l'hydrosolubilité de l'étoposide, la fonction hydroxyle en 2 de


l'ose a été remplacée par un groupement diméthylamino. Le NK-611 présente une
activité supérieure à celle de l'étoposide.

Lorsque la chaîne glucosylée de l'étoposide est déplacée de la position 9 à la position 1


(squelette de l'α-peltatine), la stabilisation du complexe ADN-topo-isomérase II est
diminuée d'environ 70 %.

b. Autres types de chaine :

 Chaîne alkyle

Le remplacement du substituant en 9 de l'étoposide par une chaîne alkyle diminue


l'activité sur la topo-isomérase II avec apparition d'une activité sur la tubuline et d'une
cytotoxicité intéressante (dérivés à chaînes propyle (R9b) ou hydroxypropyle (R9c)).

 Éther, ester et cétone

Des groupements éther, ester et cétone ont été introduits en position 9 en série DMEP.
L'activité cytotoxique sur les cellules KB est relativement élevée mais toutefois
inférieure à celle de l'étoposide ; l'inhibition de la topo-isomérase II est faible.

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Contrairement aux dérivés glucosylés, l'activité de ces molécules et des molecules a
chaine alkylé serait due à l'intercalation du polycycle A-B-C-D entre les paires de base
de l'ADN avec le substituant en C9 et le cycle E dans le petit sillon qui pourraient ainsi
se lier à l'ADN et (ou) à la topo-isomérase II. L'azote terminal protonable pourrait
interagir avec les phosphates de l'ADN et donc augmenter la stabilité du complexe.

 Aminé

Un groupement 9-anilino (R9f) a été introduit sur le squelette de la DMEP. Les dérivés
substitués en para ou en méta par un groupement hydroxyle, nitro, nitrile,
éthoxycarbonyle ou par un atome de fluor sont des inhibiteurs de la topo-isomérase II
aussi puissants et même plus puissants que l'étoposide.

Les analogues à chaîne 9-benzylamino (R9g) ont également une activité sur la topo-
isomérase II identique ou même supérieure à celle de l'étoposide.

Le dérivé 9-hydroxyéthylamino (R9h) est un puissant inhibiteur de la topo-isomérase II


mais sa cytotoxicité sur les cellules KB est dix fois inférieure à celle de l'étoposide.

1.5.2. Influence de la modification du cycle lactone :


La stéréochimie trans du cycle lactone de l'étoposide et du téniposide est fondamentale
puisque les stéréo-isomères cis (dérivés picro 18) n'ont qu'une très faible activité sur la
stabilisation du complexe clivable avec la topo-isomérase II.

Le remplacement de la lactone de l'étoposide par un lactame (NH en 10) augmente son


activité sur la topo-isomérase II d'environ 30 %.

La réduction du C=O lactonique en CH2 abaisse l'activité cytotoxique sur diverses


lignées de cellules tumorales sans que soit connue l'influence sur la topo-isomérase II.

L'ouverture du cycle lactone de l'étoposide et du téniposide conduit aux cis-


hydroxyacides 19 inactifs, leur réduction en dialcools à des composés non cytotoxiques.

1.5.3. Influence de l’insaturation du cycle C :


La création d'une double liaison en positions 5-5a ou l'aromatisation du cycle C annule
l'inhibition de la topo-isomérase II et la cytotoxicité. La présence d'un cycle saturé C

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est donc indispensable. Toute modification de sa conformation demi-chaise rigide en
une structure plane fait disparaître l'activité biologique.

1.5.4. Influence de la modification du cycle A :


La présence du groupement méthylènedioxy sur le noyau B est importante pour
l'activité sur la topo-isomérase II. Son remplacement par deux groupements méthoxyle,
hydroxyle ou par une fonction thiocarbonyle conduit à des molécules de faible
cytotoxicité in vitro et inactives sur la leucémie L1210 in vivo.

1.5.5. Influence de la nature des substituants du cycle E :


De nombreux travaux ont été consacrés à l'étude de l'influence relative des fonctions
hydroxyle ou méthoxyle en position 4'.

En ce qui concerne l'activité sur la tubuline, les dérivés 4'-déméthylés de la


podophyllotoxine et de l'épipodophyllotoxine sont légèrement plus actifs que les
composés non déméthylés. Les relations structure-activité sont moins claires pour
l'activité sur la topoisomérase II et les coupures de l'ADN. Cependant, en règle générale,
l'activité cytotoxique des inhibiteurs de la topo-isomérase II semble être liée à la
présence de l'OH en 4'.

1.6 Caractère physico-chimique


L'étoposide et le téniposide sont insolubles dans l'eau ; légèrement solubles dans
l'alcool, les carbures halogénés, le tétrahydrofurane et le diméthylsulfoxyde. Le
phosphate d'étoposide est soluble dans l'eau.

1.6.1. Hydrolyse en milieu neutre ou alcalin


L'étoposide et le téniposide , comme la podophyllotoxine , sont caractérisés par la
présence d'un cycle γ-lactone de configuration trans, très tendu donc fragile.
En raison de la tautomérie céto-énol entre le carbonyle et l'hydrogène en 5a, à pH
supérieur à 6, la trans-lactone s'épimérise en cis-lactone plus stable (formation du cis-
étoposide et du cis-téniposide encore appelés picroétoposide et picroténiposide). La
présence de l'ose en 9 accélère cette transformation. La réaction inverse (passage de la
cis-lactone à la trans-lactone) ne se fait pas.
Cette épimérisation est suivie de l'ouverture de la lactone en cis-hydroxyacide . Il a été
montré que seule la cis-lactone réagit et que la présence de l'ose ralentit l'hydrolyse.
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L'épimérisation de la lactone est mise à profit pour vérifier le pouvoir séparateur de la
colonne lors du dosage par CLHP.

1.6.2. Hydrolyse acide


En milieu acide, pH < 4, l'ose est d'abord clivé en aglycone, la 4'-
déméthylépipodophyllotoxine (DMEP), dont le cycle lactone est ensuite hydrolysé en
trans-hydroxyacide .
 Stabilité : L’étoposide est plus stable que téniposide avec un maximum de stabilité
pour des solutions de pH [4,5].

1.7 Indications :
Maladie de Hodgking et lymphomes non hodgkiniens , tumeurs solides , leucémies
aigues myéloides et lymphoblastiques.

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