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Acides et bases

Cours de chimie en solution


Les acides et les bases

1ére Année Biologie


2019-2020

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Acides et bases

II.1. Définition
Selon la théorie de Brönsted (1923) :

- Un acide est une espèce chimique (molécule ou ion) capable de céder un proton.
AH = A- + H+
- Une base est une espèce chimique (molécule ou ion) capable de capter un proton.
B + H+ = BH+
A tout acide correspond une base dite conjuguée et réciproquement : les deux forment un
couple acide/base.

Selon la théorie de Lewis (1875) :

- Un acide est une espèce chimique dont un des atomes la constituant possède une
lacune électronique, ou case quantique vide, ce qui la rend susceptible d'accepter
un doublet d'électrons (composé électrophile).

- Une base est une espèce chimique dont un des atomes la constituant possède un
doublet ou plus d'électrons libres ou non liants sur sa couche de valence. Donneuse
de doublet électronique provenant d'un doublet non liant (composé nucléophile).

Il existe des cas particuliers :

• Polyacide
C’est une espèce capable de libérer plusieurs protons (H2SO4, H2CO3, H2S,
H3PO4)

H2SO4 + H2O HSO4- + H3O+ (H2SO4/ HSO4-)

HSO4- + H2O SO42- + H3O+ (HSO4-/ SO42-)

• Polybase
C’est une espèce capable de capter plusieurs protons (CO32-, SO42-…)

CO32- + H2O H CO3- + OH- (HCO3- / CO32-)

HCO3- + H2O H2CO3 + OH- (H2CO3 / HCO3-)

• Un ampholyte (ou une espèce amphotère)


C’est une espèce capable de jouer à la fois le rôle d’un acide dans un couple et de
base dans un autre couple. HSO4- (H2SO4/ HSO4-) et (HSO4-/SO42-)

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Acides et bases

II.2. Couples de l’eau


L’eau est un ampholyte : elle est la base conjuguée de l’ion oxonium H3O+ et l’acide
conjuguée de l’ion hydroxyle HO -. (H3O+/H2O) et (H2O/HO-)
Une solution aqueuse est toujours le siège d’un équilibre chimique appelé équilibre
d’autoprotolyse de l’eau. Cet équilibre s’interprète donc comme une réaction acido-basique
d’échange protonique.
2 H2O (l) = H3O+ (aq) + HO- (aq)

La constante d'équilibre thermodynamique de cet équilibre est le produit ionique de l'eau :

Ke = [H3O+]eq .[HO-]eq = 10-14 (25°C) donc pKe = - log Ke = 14 (25°C)

Remarque : Ke ne dépend que de la température et est sans dimension.

Dans l'eau pure, seule la réaction d'autoprotolyse de l'eau forme des ions oxonium et des ions
hydroxyde ; on a donc
[H3O+]eq = [OH-]eq d'où

[H3O+]eq = [OH-]eq = √𝑲𝒆 = 10−7𝒎𝒐𝒍. 𝑳−1

On appelle acide (ou base) faible tout acide (ou base) qui réagit partiellement avec l’eau.
Un couple acido-basique est caractérisé par une constante d’acidité Ka qui est la constante de
l’équilibre suivant :
AH (aq) + H2O (l) = A- (aq) + H3O+ (aq)
[𝐻3𝑂 + ][𝐴− ]
Ka = et pKa= - log Ka
[𝐴𝐻]

Ka ne dépend que de la température (et du solvant si on ne travaille pas en milieu aqueux) et


est sans dimension.
Plus l'acide est fort, plus il est dissocié en A-, plus Ka est grand et plus pK a est petit.

De façon symétrique, il est possible de définir la constante de basicité Kb caractérisant


l’équilibre suivant :
A-(aq) + H2O (l) = HA (aq) + HO- (aq)

[𝐻𝑂 − ][𝐴𝐻]
Kb = et pKb = -log Kb
[𝐴− ]

Pour un même couple acide/base les constantes d’équilibre Ka et Kb ne sont pas


indépendantes :

Ka. Kb = [H3O+].[OH−] = Ke = 10−14 (25°C)

Et donc : pKa + pKb = pKe = 14 (25°C)

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Acides et bases

La base conjuguée d’un acide fort est faible et celle d’un acide faible est forte.
L’acide conjugué d’une base forte est faible et celui d’une base faible est fort.
Acide Base
Fort (e) pKa faible pKb faible
Faible pKa grand pKb grand
II.3. Calcul du pH des acides et des bases
II.3.1. Définition du pH
Cette notion a été définie par Sörensen en 1909 pour évaluer l'acidité d'une solution.
Pour toute solution aqueuse suffisamment diluée :
pH = - log [H3O+]

Une solution aqueuse est dite neutre si [H3O+]] = [OH-] alors pH = 7. (25°C)
Une solution aqueuse est dite acide si [H3O+] > [OH-] alors pH  7. (25°C)
Une solution aqueuse est dite basique si [H3O+]  [OH-] alors pH >7. (25°C)
II.3.2. pH d’acide fort
Un acide HA est appelé acide fort lorsque sa réaction avec l’eau est quantitative :
HA (aq) + H2O (l) = A- (aq) + H3O+ (aq)

Un acide fort mis en solution est donc quantitativement converti en ions oxoniums.

La base conjuguée d’un acide fort est une base indifférente. (Cl-, Br-, NO3-)
- L’équation d’électro neutralité, appliquée à la solution :
[H3O+] = [OH-] + [A-] (1)

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Acides et bases

Puisqu’il s’agit d’un acide fort on néglige la concentration des ions hydroxydes par rapport
à la concentration des ions oxoniums : [H3O+] >> [OH-]

L’équation (1) devient : [H3O+] = [A-] (2)


- La conservation de la matière : Ca = [A-] = [AH]
avec (Ca la concentration initiale en acide).
De l’équation (2) on tire : Ca = [H3O+]
pH= -log [H3O+] = -log Ca

II.3.3. pH d’une base forte

Une base B est appelée base forte lorsque sa réaction avec l’eau est quantitative :
B + H2O (l) = BH+ (aq) + HO- (aq)
Une base forte mise en solution est donc quantitativement convertie en ions hydroxydes.
L’acide conjugué d’une base forte est un acide indifférent. (NH3)
- L’équation d’électro neutralité, appliquée à la solution :
[OH-] = [H3O+] + [BH+] (1)
Puisqu’il s’agit d’une base forte on néglige la concentration des ions oxoniums par rapport
à la concentration des ions hydroxydes : [OH-] >> [H3O+]

L’équation (1) devient : [OH-] = [BH+] (2)


- +
- La conservation de la matière : Cb = [OH ] = [BH ]
avec (Cb : la concentration initiale de la base).
De l’équation (2) on tire : Cb = [OH-]
- Le produit ionique de l’eau Ke = [OH-] [H3O+] = 10-14
10−14 10−14
[H3O+] = [OH−] pH= -log [OH−] = -log 10-14 + log [OH-]

pH = 14 + log Cb

II.3.4. pH d’acide faible


HA + H2O A- + H 3 O+

- L’équation d’électro neutralité, appliquée à la solution :


[H3O+] = [OH-] + [A-] (1)

Puisqu’il s’agit d’un acide on néglige la concentration des ions hydroxydes par rapport à la
concentration des ions oxoniums : [H3O+] >> [OH-]

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Acides et bases

L’équation (1) devient : [H3O+] = [A-] (2)


- La conservation de la matière : Ca = [A-] + [AH]r à l’équilibre ([AH]r >>[A-])
avec (Ca : la concentration initiale en acide et [AH]r concentration d’acide restante).
Ca = [H3O+] + [AH]r
- La loi d’action de masse : Ka = [A-] [H3O+]/[AH] = [H3O+]2/[AH]
- log Ka = -log [H3O+]2 /[AH]
pKa = -(log [H3O+]2 – log [AH])
pKa = -2log [H3O+] + log [AH]
pKa = 2pH + log Ca

pH= ½ (pKa -log Ca)

II.3.5. pH d’une base faible

Une base B est appelée base faible lorsque sa réaction avec l’eau est partielle :
B + H2O (l) = BH+ (aq) + HO- (aq)
- L’équation d’électro neutralité, appliquée à la solution :
[OH-] = [H3O+] + [BH+] (1)
Puisqu’il s’agit d’une base forte on néglige la concentration des ions oxoniums par rapport
à la concentration des ions hydroxydes : [OH-] >> [H3O+]

L’équation (1) devient : [OH-] = [BH+] (2)


- La conservation de la matière : Cb = [B] = [B]r + [BH ] à l’équilibre ([[B]r >> [BH+])
+

avec (Cb : la concentration initiale de la base et [B]r concentration de la base restante).


- La loi d’action de masse : Kb = [OH-] [BH+]/[B] = [HO-]2/[B]
- log Kb = -log [HO-]2/[B]
pKb = -(log [HO-]2 – log [B])
pKb = -2log [HO-] + log [B]
pKb = 2pOH + log Cb
pKb = 2(14-pH )+ log Cb
14 - pH = 1/2 (pKb - log Cb)

pH = 14 - ½ (pKb -log Cb)

On a: pKa + pKb = 14 (25°C)

pH = ½ (14+ pKa + log Cb)

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Oxydoréduction

Cours de chimie en solution


Oxydoréduction

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Oxydoréduction

III.1. Définition
Un oxydant : est une espèce susceptible de gagner un ou des électrons.
Un réducteur : est une espèce susceptible de perdre un ou des électrons.

Réduction
-
Ox + n.e = Red
Oxydation

Ox et Red sont dits conjugués. Ils forment un couple d’oxydoréduction Ox/Red dit couple
redox.
Oxydation : l’oxydation est une perte d’électrons. Na Na+ +1e-

Réduction : la réduction est un gain d’électrons. Fe3+ +1e- Fe2+


Celui qui perd des électrons est l’agent réducteur Red.
Celui qui gagne des électrons est l’agent oxydant Ox.
Pour qu’il y ait échange d’électrons, il faut qu’au moins un élément constitutif de l’espèce
change de nombre d’oxydation.
III.2. Nombre d’oxydation (no) :
Le nombre d’oxydation (ou degré d’oxydation) d’un atome correspond à la
différence d’électrons de valence entre l’atome isolé et l’atome lorsque l’édifice est
formé, toutes les liaisons étant considérées comme purement ioniques.
 La somme des nombres d’oxydation est égale à la charge de l’espèce.
 Nombre d’oxydation d’un atome dans une molécule simple est égale à zéro.
 Nombre d’oxydation d’un atome ou d’une molécule neutre est égale à zéro.

 Nombre d’oxydation d’un ion monoatomique ou poly atomique est égale à sa charge.
 Somme algébriquedes nombred’oxydation des atomes dans une molécule est égale à zéro.
 Somme algébrique des nombre d’oxydation dans un ion composé est égale à sa charge.

III.2.1. Généralisation
Dans la grande majorité des composés, no (H) = +I et no (O) = -III. On en déduit le no
des autres atomes en utilisant le fait que la somme des nombres d’oxydation est égale à la charge
de l’espèce.
-
Exemple: ion hydrogénosulfate HSO4
no (S) + no (H) + 4×no (O) = -1
Soit no(S) + 1 – 8 = -1
D’où no (S) = + VII.

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Oxydoréduction

III.2.2. Exception
Exemple: H2O2 no (H) = +I, no (O) = -I, NaH no (Na) = +I, no (H) = -II.
Suivant le composé dans lequel il est considéré, un élément peut prendre de très nombreuses
valeurs de no.
no -III -II -I 0 +I +II +III +IV +V
Azote NH3, H2N-NH2 H2NOH N2 N2O NO HNO2, NO2 HNO3,
(N) NH4+ NO2- NO3-

Lorsque le no d’un élément augmente, il subit une oxydation (il perd donc des électrons).
Lorsque le no d’un élément diminue, il subit une réduction (il gagne donc des électrons).
La valeur absolue de la variation du no est égale au nombre d’électrons transférés.
III.3. Réactions d’oxydoréduction

III.3.1. Obtention des demi-équations redox


- Equilibrer l’élément chimique oxydé ou réduit.
- Equilibrer l’élément oxygène O avec des molécules d’eau.
- Equilibrer l’élément hydrogène H avec des ions H+ (aq) (ou des H3O+).
- Equilibrer la charge (électro neutralité de demi-réaction) avec des électrons e - .
Fe3+ + 1.e- Fe2+ Couple (Fe3+/ Fe2+)
(+III) (+II)
Cl2 + 2.e- 2Cl- Couple (Cl2/ Cl-)
2x (0) 2x (-I)
Dans les deux demi-réactions le no diminue donc on a une réduction.

Cr2O72- Cr3+
Cr2O72- 2.Cr3+ Equilibre d’atome de Cr
Cr2O72- 2.Cr3+ + 7.H2O Equilibre d’atome de O
Cr2O72- + 14.H+ (aq) 2.Cr3+ + 7.H2O Equilibre d’atome de H
Cr2O72- + 6.e- + 14.H+ (aq) 2.Cr3+ + 7.H2O Equilibre de charge

III.3.2. Equilibre des réactions redox


III.3.2.1. Equilibre des réactions redox en milieu acide
Exemple 1 : Réaction de l’oxydation des ions Fe2+ par les ions Cr2O2- ?
Fe2+ Fe3+ +1.e- Demi-équation A
Cr2O72- +6.e- + 14.H+(aq) 2.Cr3+ + 7.H2O Demi-équation B

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Oxydoréduction

6.Fe2+ + Cr2O72- + 14.H+ (aq) 6.Fe3+ + 2.Cr3+ + 7.H2O A x (6) + B x (1)


no (+II) no (+VI) no (+III) no (+III)
Oxydation
Réduction

Exemple 2 :
SO32- + H2O SO42- + 2H+ + 2.e- Demi-équation A
MnO4- + 3.e- + 4.H+ MnO2 + 2.H2O Demi-équation B
3.SO32- + 2.MnO4- + 2.H+ 3.SO42- + 2. MnO2 + H2O A x (3) + B x (2)
no (+IV) no (+VII) no (+VI) no (+IV)
Oxydation
Réduction

III.3.2.2. Equilibre des réactions redox en milieu basique


Étape 1 : Écrire la demi-équation du couple en milieu acide.
3.SO32- + 2.MnO4- + 2.H+ 3.SO42- + 2. MnO2 + H2O
Étape 2 : Ajouter les ions OH- de part et d’autre du signe égal.
Il y a 2 ions H+ à gauche, il faut donc ajouter à droite comme à gauche 2 ions OH-.
3.SO32- + 2.MnO4- + 2.H+ +2.OH- 3.SO42- + 2. MnO2 + H2O+ 2. OH-
Étape 3 : Faire apparaitre les molécules d’eau.
3.SO32- + 2.MnO4- + 2.H2O 3.SO42- + 2. MnO2 + H2O+ 2. OH-
Il y a deux molécules d’eau à gauche et une molécule d’eau à droite, il faut simplifier cette
équation en enlevant une molécule d’eau de chaque côté.
3.SO32- + 2.MnO4- + H2O 3.SO42- + 2. MnO2 + 2. OH-
III.4. Potentiel redox
III.4.1. Pile

Une pile est un générateur électrique qui résulte de l’association par une jonction
électrolytique (pont salin, paroi poreuse, électrolyte fixé dans un gel…) de 2 demi- piles.
Chaque demi-pile est siège soit d’une oxydation soit d’une réduction.

Une demi-pile est l’ensemble constitué par les deux espèces Ox et Red d’un couple
redox en contact avec un conducteur (le conducteur peut éventuellement être l’une des
espèces Ox ou Red du couple considéré).

On appelle électrode le conducteur assurant la jonction avec le circuit extérieur.

Exemples :

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Oxydoréduction

- Lame d’argent plongeant dans une solution contenant des ions Ag+.
- Lame de cuivre plongeant dans une solution contenant des ions Cu2+.
- Lame de zinc plongeant dans une solution contenant des ions Zn2+.
- Fil de platine plongeant dans une solution contenant des ions Fe 3+ et Fe2+.

OxydAtion Anode
Dans une Pile Electrode
réduCtion Cathode

Figure III.1 : Pile Daniell.

Le pont salin c’est une solution gélifié de KCl les ions K+ et Cl- sont chimiquement
inertes, n’interviennent pas dans la réaction redox qui est la source de l’énergie électrique.

La force électromotrice (f.e.m) d’une pile, notée E, est la différence entre les deux
potentiels des électrodes (oxydation et réduction) de la pile à courant nul.

III.4.2. Potentiel redox


III.4.2.1. Définition
Le potentiel d’oxydoréduction d’un couple E, aussi appelé potentiel d’électrode ou
potentiel redox est égal à la f.e.m d’une pile dans laquelle :
Une demi-pile est celle du couple redox considéré. L’autre demi-pile est une demi-pile de
référence dite électrode standard à hydrogène (ESH). Electrode standard à hydrogène (ESH) :
lame de platine plongeant dans une solution de pH=0 mais se comportant comme une solution
diluée, et dans laquelle barbote du dihydrogène H2 (g) à la pression de 1 bar.

III.4.2.2. Potentiel standard E0

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Oxydoréduction

C’est le potentiel redox lorsque tous les constituants de la demi-pile du couple redox
sont dans leur état standard.

Par convention, et pour toute température, E0 (H+ (aq) / H2 (g)) = 0V.


E(ESH) = 0V.
Tableau III.1 : Exemples de potentiel standard.
Ox/Red F2(g)/F- H2O2/H2O MnO4-/Mn2+ Cr2O7-/Cr 3+ O2(g)/H2O H+/H2(g)
E0(V) +2,87 +1,77 +1,51 +1,33 +1,23 0,00
Ox/Red Pb2+/Pb Ni2+/Ni Fe2+/Fe Al3+/Al Mg2+/Mg Li+/Li
E0(V) -0,13 -0,26 -0,44 -1,68 -2,36 -3,04

III.4.3. Formule de Nernst


Permet d’accéder, par le calcul, à la valeur du potentiel redox d’un couple dans des
conditions données.
a.Ox + n.e- b.Red

0
RT [Ox]a
EOx/Red = EOx/Red + ln
nF [Red]b
0
EOx/Red : Potentiel standard.
R : Constante des gaz parfait. 8,314 J/K/mol.
T : Température en Kelvin.
n : Nombre d’électrons échangés.
F : Constante de Faraday 1F = 96500 C /mol.
[Ox] : Concentration de l’oxydant.
[Red] : Concentration du réducteur.
A 25°C (298K)

0
0,0256 [Ox]a
EOx/Red = EOx/Red + ln
n [Red]b
ln (x) = ln 10 × log (x) ≈ 2,3 × log (x). L’équation devient :

0
EOx/Red = EOx/Red +
0,059
n
[Ox]a 0

log [Red]b  EOx/Red +
0,06
n
[Ox]a
log [Red]b

Exemples :

0 [𝐹𝑒 3+ ]1
Fe3+ + 1.e- = Fe2+ E = EFe3+/Fe2+ + 0,06 log
[Fe2+ ]1

0 0,06
Cu2+ + 2.e- = Cu (s) E = ECu2+/Cu + log [𝐶𝑢2+ ]
2

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Oxydoréduction

0 0,06 𝑃
Cl2 (g) + 2.e- = 2Cl- E = ECl2(g)/Cl− + log [𝐶𝑙𝐶𝑙2
− ]2
2

Cr2O72- + 6.e- + 14.H+ (aq) 2.Cr3+ + 7.H2O

0 0,06 [𝐶𝑟2 𝑂72− ]1 𝑋[𝐻 + ]14


𝐸 = 𝐸𝐶𝑟 2−
2 𝑂7 /𝐶𝑟
3+ + log
6 [𝐶𝑟 3+ ]2

III.4.3. Application de la loi de Nernst à la pile Daniell


0
𝐸Zn2+/Zn = −0,76 𝑉

0
𝐸Cu2+/Cu = +0,34 𝑉

0 0
𝐸Cu2+/Cu > 𝐸Zn2+/Zn

Donc l’oxydation à l’anode ⊖: Zn Zn2+ +2.e-

Et la réduction à la cathode ⊕ : Cu2+ + 2.e- Cu


L’équation de Nernst :
0
0,06
𝐸 ⊕ = ECu2+/Cu + log [𝐶𝑢2+ ]
2
𝐸 ⊕ = 0,34 + 0.03 log [𝐶𝑢2+ ]
0
0,06
𝐸 ⊖ = EZn2+/Zn + log [𝑍𝑛2+ ]
2
𝐸 ⊖ = −0,76 + 0,03 log [𝑍𝑛2+ ]
III.4.3.1.La force électromotrice (f.e.m)
La force électromotrice est la différence entre le potentiel de la réaction de réduction et
le potentiel de la réaction d’oxydation, ou bien le potentiel de la réaction globale
d’oxydoréduction.
a.Ox1 + n.e- b.Red1 c.Red2 d.Ox2 + n.e-

0
0,06 [Ox1]a 0,06 [Ox2]d
𝐸 ⊕ = E⊕ + log 0
𝐸 ⊖ = E⊖ + log
n [Red1]b n [Red2]c
a.Ox1 + c.Red2 d.Ox2 + b.Red1

⊕ ⊖ 0 0
0,06 [Ox1]a [Red2]c
𝑓. 𝑒. 𝑚 = ∆𝐸 = 𝐸 −𝐸 = E⊕ − E⊖ + log
n [Red1]b [Ox2]d
III.4.3.2. Constante d’équilibre redox
A l’équilibre la pile s’arrête de fonctionner : ∆E = 0
a.Ox1 + c.Red2 d.Ox2 + b.Red1

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Oxydoréduction

[Ox2]d [Red1]𝑏
𝐾=
[Red2]c [Ox1]a

⊕ ⊖ 0 0
0,06 [Ox1]a [Red2]c
∆𝐸 = 𝐸 −𝐸 =0= E⊕ − E⊖ + log
n [Red1]b[Ox2]d

0 0
0,06 [Ox2]d [Red1]𝑏
0= E⊕ − E⊖ − log
n [Red2]c [Ox1]a
0 0 0,06
0 = E⊕ − E⊖ − log 𝐾
n

0 0
0,06 𝑛. ∆𝐸 0
E⊕ − E⊖ = ∆𝐸 0 → ∆𝐸 0 = log 𝐾 → log 𝐾 =
n 0,06
𝑛.∆𝐸0
𝐾 = 10 0,06 𝐶𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑′é𝑞𝑢𝑖𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒
0,06
𝑓. 𝑒. 𝑚 = ∆𝐸 0 − log 𝐾
n
III.4.3.3. Schéma d’une pile
On schématise une pile comme suit :
⊖ Pt/Red1, Ox1//Ox2, Red2/Pt ⊕
⊖ Pt/Fe2+, Fe3+// Ag+, Ag /Pt⊕
⊖ Zn/Zn, Zn2+// Cu2+, Cu /Cu ⊕ Pile Daniell

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Chimie Organique

Cours de chimie Organique

1ére Année Biologie


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Chimie Organique

Chapitre IV : Chimie Organique


IV.1. Introduction
La chimie organique est la chimie des composés du carbone et d’hydrogène. Ces
composés comportent aussi des hétéroatomes comme l’oxygène, l’azote, d’halogène,
phosphore, soufre, de métaux et non-métaux.
La chimie organique est la source de presque la moitié de l’activité industrielle mondiale
(fabrication du plastique, des verres, des colles, des textiles, parfums, des colorants). Par
ailleurs, la chimie organique constitue un outil indispensable au biologiste, elle lui permet de
mieux comprendre les phénomènes en biochimie, ainsi qu’en pharmacologie et en agro-
alimentaire.
IV.2. Caractérisation d’un composé organique
Un composé organique est caractérisé par une formule chimique qui peut être brute,
développée, semi-développée, compacte et topologique.
IV.2.1. Formule brute d’un composé organique
La formule brute d’un composé organique est constitué de x atomes de carbones, y
atomes d’hydrogène et z atomes d’oxygène s’écrit de la manière suivante :
Cx Hy Oz : C4H8, C8H6O2
Cette formule est insuffisante pour définir un composé. Elle ne précise pas suivant quel
enchainement sont liés les atomes.
IV.2.2. Formule développée d’un composé organique
La formule développée d’un composé organique permet de donner les positions relatives
des atomes dans la molécule considérée figure IV.1.

Figure IV.1 : Formule développée du propane.


IV.2.3. Formule semi-développée d’un composé organique
La formule semi-développée est utilisée lorsque la formule développée devient
encombrante. Dans le cas du butane par exemple, la formule semi-développée de celui-ci est
donnée par la figure IV.2.
CH3-CH2-CH2-CH3
Figure IV.2 : Formule semi-développée du butane.

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Chimie Organique

IV.2.4. Formule compacte d’un composé organique


La formule compacte d’un composé organique simplifie l’écriture des formules
développées, les liaisons ne sont pas représentées et les groupes identiques sont mis entre
parenthèses avec un indice qui indique leur multiplicité.
CH3 (CH2)3 CH3
Figure IV.3 : Formule compacte du pentane.
IV.2.5. Formule topologique
Permet de pousser encore plus loin la simplification de l’écriture. Les liaisons carbone-
carbone sont représentées par seule trait, les doubles liaisons par deux traits et les triples liaisons
par trois traits. Les groupements fonctionnels et les hétéroatomes sont représentés ainsi que
leurs liaisons.

(a) (b)
Figure IV.4 : Formule topologique du (a) pentane et (b) 5-chlorohexan-2-one.
IV.2.6. Squelette
IV.2.6.1.Chaines linéaires

IV.2.6.2. Chaines ramifiées

IV.2.6.3. Chaines cycliques

IV.3. Nomenclature
Afin de nommer des entités chimiques, des règles très précises ont été données par un
organisme international appelé IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry).
IV.3.1. Alcanes

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3
Chimie Organique

Sont des hydrocarbures saturés acyclique leurs nomenclature est : préfixe correspondant
au nombre de carbone de la chaine plus la terminaison ane de formule brute CnH2n+2.
Tableau IV.1 : Préfixes de quelques chaines de carbone.
Nombre Préfixe Nombre Préfixe Nombre Préfixe
de carbone de carbone de carbone
1 Méth 7 Hept 13 Tridécane
2 Eth 8 Oct 20 Eicosane
3 Prop 9 Non : :
4 But 10 Déc 30 Triacontane
5 Pent 11 Undéc : :
6 Hex 12 Dodéc 40 Tetracontane

Exemple : CH3-CH2-CH2-CH3 comporte 4 carbones Préfixe : But + terminaison ane = Butane


IV.3.1.1. Alcanes ramifiés acycliques
 La chaine principale est celle qui possède le plus grand nombre de carbone (elle n’est
pas toujours écrite en ligne droite).
 Les indices indiquant la position des substituants doivent être les plus petits possibles.
 Le nom des substituants ne prend pas de ane mais la terminaison yle.
 Les noms des substituants sont placés avant le groupe principal.
 S’il y a plusieurs substituants, ils seront placés par ordre alphabétique.
 S’il y a des substituants identiques : 2 = Di, 3= Tri, 4 = Tétra…, n’entrent pas dans
l’ordre alphabétique. Les termes iso, sec, tertio, cyclo…, entrent dans l’ordre
alphabétique.
 S’il existe plusieurs chaînes d’égales longueurs susceptibles de constituer la chaine
principale on choisit :
a) Celle qui porte le plus grand nombre de substituants.
b) Lorsque deux ou plusieurs chaînes vérifient la condition (a), on choisit celle pour
laquelle les substituants ont les indices les plus petits.
c) Lorsque deux ou plusieurs chaînes vérifient la condition (b), on choisit celle pour
laquelle les indices les plus faibles sont donnés aux substituants nommés les
premiers par ordre alphabétique.
Exemple :

L. Ouksel et S. Khellaf
4
Chimie Organique

IV.3.1.2. Nomenclature des radicaux complexes ou ramifiés


Le principe de la nomenclature des radicaux complexes ou ramifiés est identique à celui
utilisé dans le cas des alcanes à substituants linéaires, la seule différence réside dans la
numérotation.
1) L’atome de carbone ayant la valence libre porte le numéro 1’.
2) Le nom du radical complexe est considéré à partir de la première lettre, c'est-à-dire
les termes Di, Tri, Tétra…, entrent dans l’ordre alphabétique.
3) Dans le cas où le nom de radicaux complexes sont composés de mots identiques, la
priorité de citation est donnée au radical qui possède l’indice de position le plus
faible dans son squelette à l’occasion de la première différence.
4) Pour indiquer la multiplicité des radicaux complexes (ramifiés), on utilise les termes
Bis, Tris, Tetrakis, Pentakis…, ces préfixes ne rentrent pas dans l’ordre
alphabétique.
5) Le nom du radical complexe est mis entre parenthèses précédé d’un indice de
position.
IV.3.1.3. Nomenclature des radicaux les plus courants
Secbutyle Isobutyle
Isopropyle

Tertiobutyle Néopentyle

Exemples :

L. Ouksel et S. Khellaf
5
Chimie Organique

N.B : Selon l’ordre alphabétique, les termes méthyl sont identiques, cependant le
substituant méthyl est prioritaire sur le méthylpropyl.
IV.3.2. Les alcanes cycliques
Les alcanes cycliques sont simplement désignés par le préfixe cyclo suivi du nom de
l’alcane linéaire correspondant aux nombres de carbones du cycle : cyclopropane,

L. Ouksel et S. Khellaf
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Chimie Organique

cyclopentane, cyclohexane…

Quand le cyclo alcane est un radical il devient : cyclopropyl, cyclopentyl, cyclohexyl…

Exemples :

IV.3.3.Composés insaturés acyclique


IV.3.3.1.Les alcènes
Le nom d’un composé insaturé avec double liaison de formule brute CnH2n est formé
par le préfixe du composé saturé avec le changement de la terminaison ane par éne. S’il y a
plusieurs doubles liaisons le suffixe éne est précédé par l’indice de position de la double liaison
puis de Di, Tri, Tétra…
Sens de la numérotation est du côté le plus proche de la double liaison.
Exemple :

L. Ouksel et S. Khellaf
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Chimie Organique

IV.3.3.2.Les radicaux issus des alcènes


Le nom du radical s’obtient en remplaçant la terminaison éne par ényle.
CH2=CH- éthényle
CH3-CH=CH- propényl.
IV.3.3.3. Composés monocyclique insaturés
Désigné par le préfixe cyclo suivi du nom de l’alcène.

IV.3.3.4. Les alcynes


Le nom d’un composé insaturé avec triple liaison de formule brute CnH2n-2 est formé par
le préfixe du composé saturé avec le changement de la terminaison ane par yne. Les règles de
la nomenclature sont identiques à celles utilisées pour les alcènes, sauf que la position de la
triple liaison impose le sens de la numérotation. S’il y a plusieurs triples liaisons le suffixe yne
est précédé par l’indice de position des triples liaisons puis de Di, Tri, Tétra…

IV.3.3.5. Les radicaux issus des alcynes


Le nom du radical s’obtient en remplaçant la terminaison yne par ynyle.

IV.3.3.6. Composés ayant des doubles et triples liaisons


La fonction alcène est prioritaire sur la fonction alcyne. La chaine principale contient le
maximum de doubles et triples liaisons.

IV.3.3.3. composés monocyclique aromatique


Un composé cyclique est aromatique lorsqu’il possède des doubles liaisons alternées.
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Chimie Organique

Le plus simple étant le benzène C6H6.

Les noms commerciaux du benzène

Méthyl benzène Isopropyle Benzène


Toluène Durène
Cumène Styrène
Si le noyau benzénique comporte deux substituants on peut utiliser la terminologie ortho (o),
méta (m) et para (p) au lieu des indices.

Les radicaux dérivés des hydrocarbures benzéniques les plus utilisés sont :

IV.3.4. Nomenclature des fonctions organiques


IV.3.4.1.Dérivés halogénés
Les halogènes sont le fluor F, chlore Cl, le brome Br et l’iode I, ils sont désignés par le
symbole X. On nomme les dérivés halogénés en faisant précéder le nom de l’hydrocarbure
correspondant des préfixes : fluoro, chloro, bromo et iodo précédés eux même des indices de
position.

Perfluoroéthane

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Chimie Organique

Le préfixe (per) indique que tous les hydrogènes de la molécule sont remplacés par un halogène.
IV.3.4.2. Alcools
Les alcools ont pour formule générale R-OH, OH est le groupe hydroxyle. On les
nomme en faisant suivre le nom de l’hydrocarbure correspondant de la terminaison ol (on
supprime le e muet final de l’hydrocarbure) précédé de l’indice de position de la fonction qui
doit être le plus faible possible. Si la molécule contient plusieurs fonctions alcool, la terminaison
sera (diols, triols…) et l’hydrocarbure conservera son (e) muet. Le degré de substitution du
carbone porteur de groupe OH permet de distinguer trois classes d’alcools.

Si la fonction alcool n’est pas prioritaire elle est désignée par le préfixe hydroxy.
Exemples :

IV.3.4.3. Ethers oxydes


Les éthers ont pour formule générale R-O-R (symétrique) ou R-O-R’ (mixte). Pour les
nommer, on détermine un nom de base qui est celui de l’hydrocarbure correspondant au groupe
R prioritaire, c'est-à-dire le groupe qui contient le plus grand nombre de carbones ou une
insaturation ou une fonction. Le groupe RO- groupe alkoxy qui contient l’autre R est considéré
comme un substituant.
H3C-O-CH2-CH3 H3C-CH2-O-CH= CH-CH3
Méthoxyéthane Ethoxypropéne

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Chimie Organique

On peut aussi nommer les éthers-oxydes en faisant précéder les noms des groupes R et R’ de
terme oxyde de…Les groupes alkyles sont nommés dans l’ordre alphabétique et cette
appellation est surtout utilisée pour les éthers symétriques.
H3C-O-CH=CH2 H3C-H2C-O-CH2-CH3
Oxyde de méthyl et vinyle Oxyde de diéthyl
IV.3.4.4. Aldéhydes
Les aldéhydes ont pour formule générale (R- CHO).
a) Le nom d’un aldéhyde acyclique est formé en ajoutant la terminaison al (ou dial, trial,…) au
nom de l’hydrocarbure correspondant. Le carbone du groupe CHO porte le numéro 1 et l’indice
de position de la fonction est généralement omis.
b) Les aldéhydes cyclique dans lesquels la fonction est liée directement au cycle, sont nommées
en ajoutant la terminaison carbaldéhyde au nom du cycle.

c) Si la fonction aldéhyde n’est pas prioritaire elle est désignée par le préfixe formyle
CH3

O
HO
O Acide 4-formyl-3-méthyl butanoïque
VI.3.4.5. Cétones
Les cétones ont pour formule générale R-CO-R (symétriques) ou R-CO-R’ (mixtes).
a) Le nom d’une cétone se forme en ajoutant la terminaison one, précédé de l’indice de position,
à celui de l’hydrocarbure correspondant. La chaine principale est la chaine la plus longue qui
contient le groupe CO.
b) Si les groupes R et R’ sont simples, on peut aussi nommer les cétones en faisant suivre
leurs noms dans l’ordre alphabétique du mot cétone.

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Chimie Organique

c) Lorsque la fonction cétone n’est pas prioritaire, le groupe CO est alors appelé oxo.

VI.3.4.6. Amines
Une amine est un composé organique dérivé de l’ammoniac NH3 dont au moins un
atome d’hydrogène est remplacé par un groupe carboné. Il existe trois classes d’amines :

a) Les amines primaires sont nommés en ajoutant la terminaison amine au groupe R, si R est
ramifié, sa chaine principale doit contenir le carbone lié à –NH2 et qui porte l’indice 1.

b) Lorsque les amines secondaire et tertiaire sont symétriques (les groupe R identiques), elles
sont nommées comme les amines primaires précédés des préfixes : di, tri, tétra…

c) Dans le cas où les amines sont mixtes (groupes R non identiques), elles sont considérées
comme des dérivés de l’amine primaire qui comporte le groupe R le plus long ou le plus
complexe. On place les noms des autres groupes devant celui de l’amine primaire en les faisant
précéder de la lettre N.

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Chimie Organique

Lorsque la fonction amine n’est pas prioritaire, le groupe NH2 est alors appelé amino.
IV.3.4.7. Acides carboxyliques
Ce sont des composés organiques comportant le groupe carboxyle lié à un groupement
aliphatique R ou un groupe aromatique Ar.

On les nomme en faisant suivre le mot acide de nom de l’alcane de même squelette carboné
ou le « e » final est remplacé par le suffixe « oïque ».

Acide 2-méthyl but-3-én-1-oïque Acide 2-methylbut-1,4-dioïque


Quand, dans un composé polyfonctionnel, plusieurs groupes carboxyliques se répartissent sur
plusieurs chaines, le préfixe carboxy est utilisé pour désigner la fonction appartenant à une
ramification.

Ce sont des composés qui contiennent le groupe carboxyle COOH.


a) En série acyclique, les acides sont nommés en faisant suivre le nom de l’hydrocarbure
correspondant de la terminaison oïque (dioïque, trioïque…), et en le faisant précéder du mot
acide. Le carbone du groupe COOH porte toujours l’indice 1, car la fonction acide est la plus
prioritaire Tableau IV.1.

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Chimie Organique

b) En série cyclique, les acides dont la fonction est directement liée à un cycle sont nommés en
faisant suivre le mot acide du nom de l’hydrocarbure cyclique correspondant auquel est ajouté
le suffixe carboxylique.

c)De nombreux acides portent des noms d’usage tels :

IV.3.4.8. Esters
Ils résultent de la réaction des acides avec les alcools :

Les esters ont deux chaines carbonées séparées par un atome d’oxygène. Les deux
chaines doivent être nommées séparément ; dans la dénomination d’un ester apparait deux
termes : l’un alkanoate, l’autre un groupe alkyle.

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Chimie Organique

IV.3.4.9. Halogénures d’acide


La substitution dans un acide carboxylique, du groupe OH par un halogène X engendre
un halogénure d’acide de formule générale R- CO-X.
Les halogénures d’acide sont nommés en faisant précéder le nom de l’hydrocarbure
correspondant du terme : Halogénure de, et la terminaison oïque devient oyle.

VI.3.4.10. Amides
La substitution dans un acide carboxylique, du groupe OH par un groupe NH2 engendre
un amide primaire R-CO-NH2. Les hydrogènes peuvent être remplacés par des groupes alkyles.

Lorsque l’amide est substitué R-CO-NR’-R’’, on énonce les noms des groupes alkyles devant
celui de l’amide en les faisant précéder de la lettre N.

IV.3.4.11. Nitriles
Les nitriles ont pour formule générale R-C≡N, on les nomme en ajoutant la terminaison
nitrile au nom de l’hydrocarbure correspondant.
H3C-CH=CH-CH2-C≡N pent-3-éne nitrile
On peut aussi nommer les nitriles en faisant précéder le nom du radical R du terme cyanure
de, mais dans ce cas le groupe C≡N ne fait pas partie de la chaine principale.

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Chimie Organique

Lorsque la fonction nitrile n’est pas prioritaire, le groupe C≡N est alors appelé cyano.
Les composés à fonction mixtes comportent dans la même molécule des fonctions
différentes. On choisit la chaine la plus longue qui contient la fonction principale. Celle-ci est
désignée par un suffixe et le sens de la numérotation de la chaine principale est choisi de façons
à lui donner l’indice le plus petit possible, les autres fonctions présentes sont désignées par des
préfixes qui sont indiqués dans le tableau IV.1.
Tableau IV.2 : Classement des fonctions par priorité.
Fonction Formule Préfixe Non prioritaire Suffixe Prioritaire
Acide R-COOH Carboxy… Acide…oïque
carboxylique
Ester R-COOR’ Alcoxycarbonyl… ...oate de …yle
Halogénures R-COOX Halogénocarbonyl Halogénure…oyle
d’acide
Amides R-CO-NH2 …amido …amide
Nitriles R-C≡N Cyano… …nitrile
Aldéhydes R-CHO Formyl… …al
Cétones R-CO-R Oxo… …one
Alcools R-OH Hydroxy… …ol
Amines R-NH2 …amino …amine
oxydes R-O-R’ Alkoxy… Oxyde de …
Alcènes -CH=CH- - …éne
Alcynes -C≡C- - …yne
Alcanes CH3-CH2- - …ane
Halogénures R-X Halogéno…

IV.4. Stéréochimie
La stéréochimie est le domaine de la chimie qui étudié l’architecture et la conformation
tridimensionnelle des molécules, ainsi que leurs conséquences sur les propriétés physico-
chimiques. Les composés qui ont la même formule brute mais des formules développées
différentes sont appelés « des isomères ». Ils diffèrent par la nature des liaisons chimiques
(isomérie plane) ou par l’arrangement spatial des atomes (stéréo-isomérie).
IV.4.1. Isomérie plane
Deux isomères plans sont des isomères qui ont la même formule brute mais des formules
semi-développées différentes. Ces cas d’isoméries pouvant être représentés par des schémas

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Chimie Organique

plans. Cette isomérie peut être de chaine, de position ou de fonction.


IV.4.1.1.Isomérie de chaîne
Dans ce cas l’enchainement des carbones est différent exemple C4H10

H3C-CH2-CH2-CH3
n-butane

2-méthyl propane

IV.4.1.2 Isomérie de position


Dans ce cas on trouve la même fonction mais occupe des positions différentes :

IV.4.1.3. Isomérie de fonction


Si les isomères diffèrent par la fonction chimique présente dans la molécule, on dit
qu’il s’agit d’isomère de fonction. C’est le cas des trois molécules suivantes qui répondent
toutes à la formule brute C4H8O. La première est un alcool, la deuxième un aldéhyde et la
troisième un éther-oxyde.

Cas particulier la tautomérie :

Un cas particulier d’isomérie de fonction est la tautomérie. C’est la relation entre deux
formes tautomères qui sont en équilibre et qui concerne un déplacement ou migration d’un
atome d’hydrogène et d’une liaison ou encore une transposition d’une liaison d’un groupe
fonctionnel. Exemple C2H4O.

IV.4.2. Représentation perspective (cavalière)

On appelle conformation d’une molécule les différentes dispositions des substituants


qui la composent, par suite de la libre rotation autour d’une liaison C–C.
L. Ouksel et S. Khellaf
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Chimie Organique

On prend comme exemple l’éthane CH3-CH3 :

Cette représentation est aussi très utilisée pour les molécules cycliques :

IV.4.3. Représentation projective ou de Cram


Dans la représentation projective de Cram, les liaisons sont soit dans le plan de projection,
soit en avant ou en arrière de ce plan.
Liaison dans le plan de projection.
Liaison en arrière du plan.
Liaison en avant du plan.

IV.4.4. Projection de Newman


C’est une représentation dans laquelle on regarde selon l’axe de la liaison C-C suivant
un plan de projection orthogonal à l’axe de la liaison dont ils sont projetés en même point ; les
deux carbones sont représentés par un centre et un cercle. En outre les liaisons forment des
angles de 120° entre elles.

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Chimie Organique

IV.4.5. Projection de Fischer


Toute les liaisons de cette représentation sont projetées selon des traits verticaux en
arrière du plan et horizontaux en avant du plan. La chaîne principale la plus longue doit être
présentée verticalement dont le substituant qui contient le degré d’oxydation le plus élevé est
placé en haut de la molécule. Cette représentation est généralement utilisée avec les sucres et
les acides aminés.

IV.5. Stéréo-isomères géométrique


Une double liaison C=C correspond à des carbones Sp2. L’existence de la liaison
double empêche la libre rotation de l’axe C=C. Il résulte l’existence de deux configurations
distinctes appelées Stéréo-isomères géométrique.
IV.5.1. Isomérie Cis-Trans
Le 1,2-dichlorométhane présente deux Stéréo-isomères :

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Chimie Organique

Cl Cl Cl CH3

H3C CH3 H3C Cl


Cis Trans

IV.5.2. Isomérie Z-E


La diastéréoisomérie Z-E traduit les relations stériques par rapport à une ou plusieurs
doubles liaisons.
1ère étape : On classe 2 à 2, par ordre de priorité décroissante, les groupes sur chaque C de
la double liaison, grâce aux règles séquentielles de Cahn-Ingold-Prelog.
CH3 > H et Cl > CH2CH3
2ème étape : On compare la position respective des 2 groupes prioritaires :
- S’ils sont du même côté, la double liaison est Z (Zusammen = ensembles) ;
- S’ils sont de part et d’autre, l’isomère est E (Entgegen = opposés).

Exemple :

IV.6. Stéréo-isomérie de configuration (chiralité)


Deux stéréo-isomères (même formule semi-développée mais structures spatiales
différentes) sont dits stéréo-isomères de configuration s’il est nécessaire de rompre des
liaisons pour passer de l’un à l’autre.
IV.6.1. La chiralité
Une molécule est dite chirale si et seulement si elle n’est pas superposable à son image
dans un miroir plan.

L. Ouksel et S. Khellaf
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Chimie Organique

Ces deux molécules non superposables sont deux molécules chirales. La chiralité est
due à la présence d’un carbone asymétrique (noté C*, il porte 4 substituants différents).
Deux énantiomères ont toutes les propriétés physiques identiques à l’exception de leur
pouvoir rotatoire (les énantiomères n’interagissent pas de la même façon sur une onde plane
polarisée rectilignement).

Une molécule capable de changer la direction de polarisation d’une onde plane polarisée
rectilignement est dite optiquement active. Condition nécessaire et suffisante pour qu’un
composé soit optiquement actif : il doit être chiral.

Deux énantiomères sont optiquement actifs et si le pouvoir rotatoire de l’un vaut α


alors celui de l’autre énantiomère vaudra –α. Si α = 0, soit la molécule est achirale, soit il
s’agit d’un mélange racémique (mélange de deux Énantiomères à 50-50).
IV.6.1.2. Notations R et S : règles de Cahn-Ingold-Prelog (CIP)
Un carbone comportant quatre substituants différents présentes deux configurations
distinctes. Pour distinguer celles-ci, une règle introduite par Cahn-Ingold-Prelog associe à un
centre d’asymétrie un symbole R ou S.
a) On classe les quatre substituants du carbone asymétrique considéré par ordre de priorité
décroissante.

Règle 1 : On classe les atomes directement reliés au C* étudié par numéro atomique
décroissant.

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Chimie Organique

Z (35Br) > Z (8O) > Z (12C) > Z (1H)


Règle 2 : Quand deux substituants sont liés au C* par des atomes identiques, on considère les
atomes en deuxième position. Celui de numéro atomique le plus élevé a priorité :

Le substituant CH3 ne porte en deuxième position que des atomes d’hydrogène, alors
que CH2OH porte des atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène. Celui-ci est prioritaire. D’où
le classement des substituants sur C* : OH > CH2OH > CH3 > H
Règle 3 : Si l’atome situé en deuxième position est lié au premier par une double liaison, on
considère celle-ci ouverte. On affecte à chaque atome de la double liaison son partenaire appelé
fantôme.

b) Pour obtenir la configuration absolue du C*, « regarder » la molécule selon l’axe C-4 avec
le groupement 4 en arrière. Si pour passer de 1 à 2 à 3, on tourne, dans le sens des aiguilles
d’une montre, le C* est R (rectus), dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, le C* est S
(sinister).

L. Ouksel et S. Khellaf
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Chimie Organique

Généralisation pour 2 C* : 4 stéréo-isomères

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