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UNIVERSITE MARIEN NGOUABI

FACULTE DES SCIENCES

Année : 2006-2007 N°d’ordre :

Formation Doctorale : Valorisation des Plantes Aromatiques et Médicinales


Option : Activités Biologiques et Biotechnologies

MEMOIRE
Pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies

Présenté et soutenu publiquement par

DIANZITOUKOULOU MATSIMA LOUIS DONALD


Maître ès Sciences

Le 26 Janvier 2008

Etude de l’activité antiproliférative


de Tephrosia vogelii sur Saccharomyces cerevisiae

DIRECTEUR DE MEMOIRE
Maurice BELO,
Maître de conférences à l’Université Marien NGOUABI

JURY

Président : GOMBE MBALAWA Charles, Professeur à l’Université Marien NGOUABI


Membres : ABENA Ange Antoine, Professeur à l’Université Marien NGOUABI
IBARA Jean Rosaire, Professeur à l’Université Marien NGOUABI
BELO Maurice, Maître de Conférences à l’Université Marien NGOUABI
UNIVERSITE MARIEN NGOUABI
FACULTE DES SCIENCES

Année : 2006-2007 N°d’ordre :

Formation Doctorale : Valorisation des Plantes Aromatiques et Médicinales


Option : Activités Biologiques et Biotechnologies

MEMOIRE
Pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Approfondies

Présenté et soutenu publiquement par

DIANZITOUKOULOU MATSIMA LOUIS DONALD


Maître ès Sciences

Le 26 Janvier 2008

Etude de l’activité antiproliférative


de Tephrosia vogelii sur Saccharomyces cerevisiae

DIRECTEUR DE MEMOIRE
Maurice BELO,
Maître de conférences à l’Université Marien NGOUABI

JURY

Président : GOMBE MBALAWA Charles, Professeur à l’Université Marien NGOUABI


Membres : ABENA Ange Antoine, Professeur à l’Université Marien NGOUABI
IBARA Jean Rosaire, Professeur à l’Université Marien NGOUABI
BELO Maurice, Maître de Conférences à l’Université Marien NGOUABI
DEDICACE

Je dédie ce mémoire :
A mon père DIANZITOUKOULOU MATSIMA Donatien ;
A ma mère MBANDAKASSA Louise ;
A mon oncle BIYOUDI Pascal ;
A mon frère MATSIMA Jean Claude ;
A mes amis qui ont, de près ou de loin participé à l’élaboration de ce mémoire.
REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier, avec beaucoup de gratitude tous ceux qui par leur
collaboration ont contribué à l’aboutissement du présent travail.

Monsieur Charles GOMBE MBALAWA, Professeur à l’Université MARIEN NGOUABI


pour sa générosité, son aide et son soutien.

Monsieur Ange Antoine ABENA, Professeur à l’Université MARIEN NGOUABI et


Responsable adjoint de la Formation Doctorale VPAM, pour ses enseignements.

Monsieur Maurice BELO, Maître de conférences à l’université Marien Ngouabi, pour


avoir conduit avec dextérité et rigueur ce travail.

Monsieur Bonaventure MBAYA, Maître-assistant à la Faculté des sciences de


l’université Marien Ngouabi, pour ses multiples conseils scientifiques.

Monsieur Marc AMPION, Maître-assistant et chef du département de biologie


cellulaire et moléculaire pour nous avoir permis l’accès audit Laboratoire afin de
réaliser ce travail.

Monsieur MOUNTSAMBOTE, enseignant à l’université Marien Ngouabi pour m’avoir


aidé dans l’identification et la classification botanique.

A nos Maîtres et juges, pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce
travail.
ABREVIATIONS

ADN : acide désoxyribonucléique

ARN : acide ribonucléique

CdK : cyclin dependent kinase

Rb ou Protéine Rb : retinoblastoma protein

Mad2: mitotic arrest deficient-2

APC: Anaphase Promoting Complex

DO : densité optique

OMS : Organisation Mondiale de la santé

Cdc : Cell division cycle


TABLE DES MATIERES

Introduction 1

Chapitre I : Généralités

1. Cycle cellulaire et régulation 4


1.1. Phases du cycle cellulaire 4
1.2. Entrée de la cellule dans le cycle cellulaire………………………………5
1.3. Principaux complexes Cdk/cyclines et leurs fonctions 5
1.4. Points de contrôle du cycle cellulaire 7
1.4.1 Régulation par la P53 7
1.4.2 Régulation par Mad2 8

2. Anomalies de la régulation du cycle cellulaire : le Cancer 8


2.1. Inhibition des gènes suppresseurs des tumeurs 8
2.2. Différents types d’activation des oncogènes 9
2.3. Phases du processus cancéreux 10
2.4. Médicaments anticancéreux 11
2.4.1. Mode d’action des médicaments anticancéreux 11
2.4.2. Méthodes d’études des antimitotiques 13

3. Description de Tephrosia Vogelii Hook.f……………………………………. 14


3.1. Caractéristiques botaniques 14
3.1.1. Position systématique 14
3.1.2. Description morphologique 14

3.2. Distribution phytogéographique 16


3.3. Noms vernaculaires 16
3.4. Usages Médico-traditonnels et autres 16

Chapitre II : Matériel et méthodes

1. Matériel 18
1.1 Matériel biologique 18
1.2 Matériel scientifique 18
1.3 Produits chimiques 19
2. Méthodes 19
2.1. Enquêtes ethnobotaniques et bibliographique 19
2.2. Préparation du milieu de culture 19
2.3. Préparation de l’extrait pur des feuilles de Tephrosia vogelii 20
2.4. Culture de saccharomyces cerevisiae en milieu liquide 20
2.4.1. Paramètre cinétique de la croissance cellulaire 20
2.4.2. Conditions opératoires pour la croissance cellulaire 21

2.5. Evaluation de la population cellulaire 21


2.6. Evaluation de l’activité antiproliférative 23
2.7. Méthodes de calcul des paramètres cinètiques 24
2.8. Courbe de croissance cellulaire 24
2.9. Analyse statistique………………………………………………………..24
3. Principaux groupes chimiques de Tephrosia vogelii……………………25

Chapitre III : Résultats

1. Résultats de l’enquête ethnobotanique et bibliographique 27


2. Evolution de l’absorbance en
fonction du temps des différents essais 29
3. Courbe d’étalonnage 30
4. Evolution des populations
cellulaires des différents essais 31
5. Comparaison des paramètres cinétiques de la
croissance des différents essais en fin d’expérience 33
6. Résultats du screening chimique 35

Chapitre IV: Discussion et Conclusion

1. Discussion 37
2. Conclusion et perspectives 38
INTRODUCTION

Le cycle cellulaire est le processus fondamental par lequel la cellule,


constituant de base des organismes vivants, se multiplie. Grâce à la division
cellulaire l’embryon se développe, l’organisme grandit et l’adulte régénère les
tissus endommagés. Grâce à ce processus l’être humain, constitué de 1014
cellules, remplace le milliard de cellules qui meurent chaque jour.

Il arrive parfois que ce processus très complexe ne soit plus régulé


correctement ; les cellules se divisent alors anarchiquement : c’est l’installation
d’un cancer.

Plus de la moitié des cancers dans le monde concernent les pays en


développement [22] ; de plus l’O.M.S projette une augmentation du taux de
cancer dans ces régions dans un quart de siècle environ [23]. Le cancer
constitue donc un véritable problème de santé publique.

Trois procédés thérapeutiques sont principalement employés dans le


traitement du cancer : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.

La chimiothérapie utilise un certain nombre de molécules qui sont classées


suivant leur mode d’action en : antimétabolites, alkylants, antitopisomérases,
poison du fuseau achromatique. Parmi les médicaments issus du règne
végétal récemment développés, il faut citer en premier lieu la vincristine et la
vinblastine utilisées dans le traitement des leucemies. Ils sont extraits à partir
de Catharantus roseus. Une autre substance d’origine végétale vient d’entrer
dans l’arsenal thérapeutique anticancéreux, à savoir la campthotécine issue
de Camptotheca acuminata (Nyssaceae) utilisée dans le traitement de cancers
colorectaux principalement [1,2]. La flore en général, celle du Congo en
particulier reste un réservoir encore peu exploité quant aux molécules ayant
une activité antimitotique vis-à-vis des cellules eucaryotes, partant contre les
cellules cancéreuses.

1
Le criblage des plantes ayant une activité antimitotique pourrait donc ouvrir
des perspectives nouvelles dans la recherche fondamentale sur le cancer
dans notre pays. Ce criblage peut se faire par l’emploi de plusieurs méthodes
entre autres le test de la croissance cellulaire.
En effet, l’objectif général du présent travail est de valoriser les plantes
médicinales congolaises présumées anticancéreuses.
En raison du manque de structure et du plateau technique approprié pour la
culture des cellules en général et celle des cellules transformées ou
cancéreuses en particulier, nous avons pris comme modèle d’étude dans le
cadre de ce travail préliminaire une cellule se divisant facilement dans un
milieu de culture favorable : Saccharomyces cerevisiae. Cette cellule a
l’avantage d’être une cellule eucaryote et donc ayant les mêmes mécanismes
fondamentaux de régulation du cycle cellulaire que toutes les autres cellules
eucaryotes [7]. Nous avons utilisé dans le présent travail, le test de la
croissance cellulaire avec Saccharomyces cerevisiae comme cible, pour
étudier l’activité antiproliférative des feuilles de Tephrosia vogelii Hook.f, dont
les activités insecticide, nématicide et antifongique ont déjà fait l’objet des
études antérieures [12, 29, 24].
L’objectif spécifique de cette étude est donc d’évaluer, par une technique
simple, l’activité antiproliférative des extraits des feuilles de Tephrosia vogelii
sur une cellule eucaryote.

Ce rapport comprend :
ƒ les généralités
ƒ le matériel et les méthodes
ƒ les résultats
ƒ la discussion et les perspectives

2
CHAPITRE I : GENERALITES

3
1. Cycle cellulaire et régulation
1.1 Phases du cycle cellulaire
Le cycle cellulaire est divisé en quatre phases : G1, S, G2 et M auxquelles on
peut ajouter la phase G0 ou phase de quiescence. la mitose, c'est-à-dire la
division elle-même, est précédée des phases G1, S et G2 au cours desquelles
la cellule accumule, après mise en jeu de diverses transcriptions, le matériel
nécessaire à la naissance de deux cellules-filles. On peut considérer que,
pendant les phases G1 et S, il y a activation des gènes conduisant à la
synthèse de protéines nécessaires à la synthèse de DNA et pendant la phase
G2, synthèse de protéines nécessaires à la séparation et à la migration des
chromosomes.
Ces phases sont indiquées ci-après :
phase G1 (G = gap, intervalle)
phase S ou de synthèse. La replication du DNA s'effectue grâce à la
DNA polymérase de type III.
phase G2 ou prémitotique
phase M ou mitotique, de division cellulaire proprement dite
La mitose se compose de plusieurs phases :
- Prophase : les chromosomes se condensent, les centrosomes
s'éloignent l'un de l'autre et le fuseau mitotique se forme puis
l'enveloppe nucléaire disparaît.
- Prométaphase : les chromatides-sœurs de chaque chromosome sont
capturées par des microtubules des pôles opposés au niveau de leur
kinétochore.
- Métaphase : l'attachement bipolaire des chromosomes, par leurs
kinétochores, est terminé. Ils sont tous situés dans le plan équatorial de
la cellule (= plaque métaphasique).
- Anaphase : les deux chromatides-sœurs de chaque chromosome se
séparent. Chaque chromatide devient ainsi un chromosome "fils"
indépendant. Un lot de chromatides migre vers un pôle, pendant que
l'autre lot (portant la même information génétique) migre vers l'autre
pôle.

4
- Télophase : les enveloppes nucléaires se reforment autour des deux
lots de chromosomes, et la cytodiérèse, processus long et complexe,
permet d'obtenir deux nouvelles cellules distinctes.

1.2 Entrée de la cellule dans le cycle cellulaire


La transition de l’état de repos vers la prolifération est dépendante de l’action
de facteurs mitogènes ou facteurs de croissance (ou d’autres stimulus
extracellulaires). La liaison du facteur de croissance à son récepteur
transmembranaire provoque une cascade de signaux intracellulaires :
activation d’un petite GTPase, Ras, qui conduit à l’activation de la cascade
MAPKinase et enfin à l’activation du gène de la protéine Myc, qui est un
facteur de transcription. Myc déclenche la transcription du gène de
la Cycline D.
La voie Ras – MAPKinase permet, suite à la stimulation par des facteurs de
croissance, de déclencher l'expression du gène codant la Cycline D. la
présence de la cycline dans le noyau permet l’entrée et la progression de la
cellule en G1.
1.3 Les principaux complexes Cdk/cyclines et leurs fonctions
Les événements successifs et la vitesse de progression dans le cycle
cellulaire sont déterminés par l’activité des protéines kinases cycline-
dépendantes (Tableau I, figure 1). Celles-ci sont activées par leur liaison à la
cycline correspondante. L’expression des protéines kinases cycline-
dépendantes est relativement stable. A l’exception de la cycline D, les cyclines
sont exprimées uniquement pendant certaines phases du cycle cellulaire. La
liaison de façon cyclique des protéines kinases aux cyclines, l’activité
subséquente des Cdk, la dissociation et la dégradation des complexes
Cdk/cyclines sont les principaux événements sur lesquels repose le cycle
cellulaire. Les protéines impliquées dans la commande du cycle cellulaire chez
les mammifères ont été identifiées grâce aux études chez la levure
(Saccharomyces Cerevisiae et Schizosaccharomyces pombe). En effet, ces

5
protéines ont été extrêmement conservées au cours de l’évolution. [4, 5, 6, 7,
8, 9].
TABLEAU I : PRINCIPAUX COMPLEXES CDK/CYCLINES ET LEURS
FONCTIONS CHEZ LES MAMMIFERES

Moment Complexe
Fonctions des complexes
du cycle Cycline/Cdk
• Phosphorylent et inactivent la protéine Rb
Cycline D/Cdk4 • ce qui a pour effet de libérer les facteurs de transcription E2F qui
G1 et contrôlent l’expression de gènes nécessaires pour la transition
Cycline D/Cdk 6 G1/S et pour la progression de S (synthèse des cyclines E et
A) entre autres.
• Responsable de la transition G1/S. Phosphoryle la protéine Rb.
G1/S Cycline E/Cdk 2
• Induit la duplication du centrosome dans certains cas (xénope)
• Phosphoryle des substrats qui déclenchent et entretiennent la
réplication de l’ADN et l’inactivation des facteurs de transcription
de la phase G1.
S Cycline A/Cdk 2
• induit la duplication du centrosome chez les mammifères.
• arrête la dégradation de la cycline B qui s'accumule.
• Dirige la transition G2/M par phosphorylation de nombreux
G2/M Cycline B/Cdk 1 substrats et conduit la progression de la mitose.

Figure1 : Cycle cellulaire et moments d’action des Cdk/cyclines

6
1.4 Les points de contrôle du cycle cellulaire
Entre les différentes phases du cycle cellulaire se situent des points de
contrôle ou «check point», qui ont pour but de vérifier l’intégrité de la
transmission du DNA de la cellule mère aux cellules filles. Ce sont :

ƒ le point de contrôle entre les phases G1 et S dont le régulateur majeur


est la P53 ;
ƒ les points de contrôle entre les phases G2 et M qui font également
intervenir le régulateur P53 ;
ƒ le point de contrôle anaphase –métaphase qui fait intervenir Mad2.

1.4.1 Régulation par la P53


Le taux de P53 augmente lorsque l'ADN est endommagé. P53 peut alors
conduire la cellule vers l'apoptose ou provoquer l'arrêt du cycle cellulaire en
vue de la réparation de l’ADN. L'arrêt en G1 est en effet induit par P53. La
figure 2 résume ces deux types d’action.

Altération de l’ADN

Transcription
du gène p53

Protéine p53

Activation de la Apoptose
transcription de
p21

Protéine p21

Inhibition des Cdk2,


Cdk3, Cdk4 et Cdk6

Arrêt du cycle
Cellulaire

Figure 2 : Action de la P53 dans l’arrêt du cycle cellulaire

7
1.4.2 Régulation par Mad2 :
Normalement, à l'anaphase, les chromatides-sœurs se séparent lorsqu’une
protéase, la séparase, détruit par protéolyse spécifique la cohésine qui les
maintient rassemblées. Tant que les chromosomes métaphasiques ne sont
pas correctement attachés au fuseau par leurs kinétochores, et il suffit qu'un
seul ne le soit pas, la séparase est inhibée par la sécurine. La destruction de
la sécurine est sous la dépendance de l'APC-Cdc20 qui reste inhibée par la
protéine Mad2 tant que les chromosomes ne sont pas tous correctement
attachés au fuseau achromatique.

2. Anomalies de la régulation du cycle cellulaire : le Cancer


Le cancer est la conséquence des dérèglements dans le génome cellulaire. Le
cancer résulte de l’activation des gènes poussant à la prolifération cellulaire,
les oncogènes et de l’inhibition de gènes contrôlant de façon négative cette
prolifération, les gènes suppresseurs de tumeurs dont les protéines P53 et Rb
en sont les produits.
2.1 Inhibition des gènes suppresseurs des tumeurs
Cette inhibition est faite par les protéines Rb et P53 :

ƒ La protéine Rb freine la prolifération en séquestrant le facteur de


transcription E2F ; Quand la protéine Rb est absente, le facteur E2F est en
permanence activé, les cycles se succèdent sans arrêt, et sans possibilité
de réparation de l’ADN.

La perte ou l’inactivation de la Rb est très fréquente dans les cancers


humains.

Certaines protéines virales (protéines de papillomavirus, de SV40, ...) se


lient à Rb et font libérer E2F, ce qui a pour conséquence d’induire une
prolifération anarchique incontrôlable. C’est le cas des papillomavirus
humains dans le cancer du col utérin [25,26].

8
ƒ La P53 freine la prolifération en stimulant la synthèse d’un inhibiteur du
complexe Cycline/Cdk, la P21.

Quand la P53 est non fonctionnelle, la P21 est alors absente et le cycle
n’est pas arrêté par inhibition des Cyclines/Cdk ; la prolifération s’effectue
sans arrêt. De plus, le nombre de cellules augmente parce que sans P53
les cellules qui présentent des anomalies et qui ne peuvent pas être
réparées ne sont pas dirigées vers une mort par apoptose.

2.2 Différents types d’activation des oncogènes


L’étude moléculaire des oncogènes a permis de découvrir plusieurs types
d’activation pouvant correspondre à plusieurs étapes de la carcinogénèse :

ƒ la carcinogénèse chimique qui correspond à une activation par mutation


dans l’oncogène. Elle se caractérise par deux stades successifs : l’initiation
et la promotion ;

ƒ la carcinogénèse virale qui comprend deux sortes d’activations. La


première implique des virus lent qui, par insertion de leur matériel
génétique dans le génome cellulaire, active un oncogène. La seconde
concerne des virus qui portent un gène transformant, capable de
transformer la cellule en cellule tumorale ;

ƒ l’amplification d’un oncogène qui correspond à une activation par


multiplication du nombre de copies de l’oncogène à l’intérieur de la cellule.
L’amplification de l’A.D.N ou de l’A.R.N d’un oncogène conduit à
l’augmentation d’une protéine pouvant lutter contre le produit d’un autre
gène, un gène suppresseur de la transformation tumorale. Le taux de la
protéine oncogène serait alors supérieur à celle de la protéine suppresseur
de tumeurs, provoquant ainsi le cancer [10, 3,20].

9
2.3 Phases du processus cancéreux
Les phases du processus cancéreux sont :
ƒ L'INITIATION
L'agent initiateur peut être d'origine chimique, physique (radiations de type
ultraviolet) ou virale. Cet agent initiateur est qualifié de génotoxique, parce que
le cancérogène altère ou détruit des gènes, particulièrement ceux qui
favorisent la croissance et la différenciation cellulaire, potentiellement situés
dans l'ADN des cellules souches. Lors de cette phase, les cellules ne sont pas
encore transformées, mais le génotype est modifié. Ces cellules initiées par
les cancérogènes peuvent poursuivre leurs activités normales sans jamais
former de tumeur, mais elles renferment en elles le potentiel d'en former.

ƒ LA PROMOTION
Le cancérogène initiateur détermine une série de transformations cellulaires.
La phase de la promotion, dite «réversible», peut être déclenchée par le
cancérogène initial ou par d'autres substances appelées agents promoteurs.
Ces agents, seuls, ne peuvent induire une tumeur, ils doivent obligatoirement
s'associer au cancérogène. Une fois cette association complétée dans
l'organisme, soit dans le tissu déjà initié, les cellules commencent à se diviser.
Les promoteurs interfèrent donc dans le processus de différenciation. La
différenciation ne se réalise plus ou si elle se réalise c'est de façon incomplète.
Si les agents cancérogènes initient des changements plus permanents dans
les cellules, c'est en réponse à un effet de «promotion» d'un autre agent,
lequel les pousse à se diviser et proliférer sans contrôle. Les cellules ont été
modifiées autant dans leur phénotype (leurs caractéristiques visibles) que
dans leur génotype, ce qui fait qu'elles peuvent désormais se diviser et former
une société de cellules tumorales qui formera à son tour une tumeur.

10
ƒ LA PROGRESSION
Le caractère malin d'une tumeur ne peut s'acquérir qu'à cette étape pendant
laquelle des modifications successives contribuent à augmenter le caractère
envahissant d'une cellule déjà transformée lors des phases précédentes, soit
celles de l'initiation et de la promotion. Certaines tumeurs cessent de croître et
se résorbent totalement lors ce cette étape, tandis que d'autres forment des
métastases. Ainsi, la phase de progression ne s'applique pas à toutes les
tumeurs. Des cellules transformées peuvent demeurer bénignes.

2.4 Les médicaments anticancéreux

2.4.1 Mode d’action des médicaments anticancéreux


Les cibles des médicaments anticancéreux sont : l’ADN, les enzymes et les
microtubules. Selon leur mode d’action on distingue :

ƒ Les antimétabolites : ce sont les antifoliques, antipuriques et


antipyrimidiques qui, en raison d'une structure chimique semblable à celle
des composants métaboliques intermédiaires indispensables, sont
acceptés comme substrats, et inhibent la biosynthèse des acides
nucléiques et des protéines indispensables à la multiplication cellulaire.

Exemples : le 5 fluro-uracile, la 6 mercaptopurine, la pentostatine,.


L’hydroxycarbamide
ƒ Les alkylants, simple brin et double brin.
Ce sont des composés électrophiles. Ils forment des liaisons chimiques fortes
avec des atomes riches en électrons, les nucléophiles, comme le soufre ou
l’azote de l’ADN. Ces liaisons entrainent l’impossibilité pour l’ADN de se
dupliquer lors de la mitose suivante.

Exemples : le cyclophosphamide, les azidines, les sulfonates alkylés, les nitro-urées.

11
ƒ Inhibiteurs des topoisomérases :
On distingue :

- les inhibiteurs des topoisomérases I : La topoisomérase I permet la


rupture et le recollage d’un seul brin d’ADN, ce qui modifie la topologie
de l’ADN. Les anti-topoisomérases en interagissant avec la
topoisomerase I empêchent le recollage des deux extrémités de la
chaine nucléotidique. Cela entraine un arrêt de la division cellulaire en
phase G2. On retrouve un taux beaucoup plus important de
topoisomérase I dans les cellules tumorales que dans les cellules
normales.

Exemples : l’irinotecan, le topotecan

- - Les inhibiteurs de la topoisomérase II : la topoisomérase II catalyse la


coupure puis le recollage de deux brins d’ADN permettant ainsi son
surenroulement. Les anti-topoisomérase II empêchent la séparation de
l’enzyme du DNA. Cela entraine ainsi l’arrêt du cycle cellulaire en G2,
puis des aberrations chromosomiques et la mort cellulaire. Les cellules
en G0 ne possédant que peu de topoisomérases II sont peu sensibles à
ces agents.

Exemples : les anthracyclines , l’actinomycine D

ƒ Agents agissant sur le cytosquelette ou poison du fuseau


Ils empêchent soit la polymérisation des tubulines pour la formation du fuseau,
soit la dépolymérisation du fuseau formé.

Exemples : la vincristine (empêche la formation du fuseau), le taxane


(empêche la dépolymérisation du fuseau) [14, 15, 16, 17, 18,19].

12
ƒ Autres cibles potentielles
D’autres cibles potentielles existent, notamment depuis que les
mécanismes intimes de la division cellulaire commencent à être mieux
connus :
- médicaments anti - récepteurs,
- médicaments anti - facteurs de croissance,
- médicaments anti - cyclines,
- DNA anti - sens ou inhibiteurs des oncogènes.

2.4.2 Méthodes d’étude des antimitotiques


Pour la mise en évidence des antimitotiques plusieurs méthodes sont
utilisées :
ƒ Test à la tubuline : ce test a été mis au point par l’équipe du professeur
Potier, en 1971, lors de ses recherches. Ce test est basé sur l’inhibition de
l’assemblage de la tubuline en microtubules ou sur l’inhibition de la
désagrégation des microtubules.

ƒ Test sur les œufs d’oursin en division : il s’agit d’un test d’inhibition de
division de l’œuf d’oursin. Ce test permet le criblage des produits
antimitotiques.

ƒ Test sur les cultures cellulaires : il permet d’évaluer l’effet sur la croissance
cellulaire des extraits des plantes.

ƒ La cytométrie de flux qui offre une méthodologie rapide et simple à mettre


en œuvre pour l’analyse du cycle cellulaire. Elle permet de suivre la
distribution des cellules dans les différentes phases du cycle en fonction de
divers stimuli ou de l’ajout de certaines drogues. Elle permet aussi de
déceler la présence de cellules avec des contenus anormaux d’ADN...

13
3. Description de Tephrosia vogelii Hook.f

3.1 Caractéristiques botaniques


3.1.1 Position systématique
Taxon : Spermaphytes
Embranchement : angiospermes
Classe : Eudicots ou eudicotyledones
Sous classe : Rosidacea ou Eurosideae
Ordre : Fabales
Famille : Fabaceae ou Papilionaceae
Genre : TephrosiaEspèce : vogelii Hook.f

3.1.2 Description morphologique


Tephrosia vogelii est une plante ligneuse, molle et ramifiée, à feuillage dense
et pouvant atteindre 4m de hauteur. Sa tige et ses rameaux sont tomenteux
c'est-à-dire recouverts de poils courts blancs ou brun rouille.

14
Figure 3: pied de Tephrosia vogelii

15
3.2 Distribution phytogéographique
C’est une plante des savanes. Elle se rencontre dans les plateaux des
cataractes, la Haute Sangha, et les Plateaux batékés.

3.3 Noms vernaculaires


Cette plante porte différentes appellations selon les groupes ethnolinguistiques
du Congo [11] :

Groupes ethnolinguistiques : Noms

Laadi Mbaka
Vili buani
Lumbu ngudu
Pumu mbara
Koyo élunia, konge ya
Téké mbo

3.4 Usages médico-traditionnels et autres


Généralement planté autour des villages, Tephrosia vogelii est utilisé en
médecine traditionnelle comme antipsorique, et son jus de feuilles délayé dans
du vin de palme est prescrit comme boisson anti-diarrhéique. Certains
phytothérapeutes préparent des ovules destinés au traitement des maux de
ventre chez les femmes [11].

Dans certains pays, Tephrosia vogelii est utilisé comme insecticide [31].
Au Rwanda, les feuilles de Tephrosia vogelii, pilées, délayées, sont utilisées
d’une part contre la teigne et d’autre part contre les maux de tête en
association avec les feuilles de Vernonia cruda et de Monechma subsessile
[24].

16
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

17
1. Matériel

1.1 Matériel biologique

ƒ La souche de cellules eucaryotesLa souche de cellules eucaryotes


utilisée est : la levure de bière ou Saccharomyces cerevisiae (Labosi
France .référence A4830403) (figure 4).

Figure 4 : cellules de Saccharomyces cerevisiae vues au microscope optique


G x 2360
(Microscope optique, varicolor et filtre polychromatique) [33]

ƒ Feuilles de la plante de Tephrosia vogelii Hook.f


Les feuilles de Tephrosia vogelii Hook.f ont été récoltées à 17Km au sud de
Brazzaville, au mois d’octobre. La plante a été identifiée par un botaniste de
la faculté des sciences de l’université Marien-Ngouabi et ceux du centre
d’études et de recherche sur les ressources végétales (C.E.R.V.E.) Un
échantillon a été récolté et comparé à la récolte de NERE n° 1472 déposé à
l’herbarium national du Congo à Brazzaville.

18
1.2. Matériel scientifique
ƒ Matériel de culture cellulaire : tubes de culture de 15 ml, étuve de culture
thermostatée réglée à 30°C, hotte à flux laminaire vertical, vortex, balance
de précision.

ƒ Matériel d’évaluation de la population cellulaire : microscope optique,


cellule de Malassez, spectrophotomètre.

1.3. Produits chimiques

ƒ Produit de référence à activité antiproliférative utilisée en cancérologie :


l’hydroxycarbamide ;
ƒ Produits chimiques nécessaires à la préparation du milieu de culture cités
ci-dessous.

2. Méthodes
2.1 Enquête ethnobotanique et bibliographique.
L’activité antiproliférative d’une substance semble plus facile à mettre en
évidence sur des cellules à divisions spontanées, les cellules transformées ou
les cellules cancéreuses. Le cancer étant la forme la plus grave des maladies
dues à une prolifération anarchique des cellules. C’est pourquoi nous avons
axé l’enquête ethnobotanique sur les plantes qui traitent le cancer ; une fiche y
relative a été montée (voir annexe).
L’enquête bibliographique est réalisée à travers la revue des articles et des
livres.

2.2 Préparation du Milieu de culture


La composition du milieu de culture est la suivante:

ƒ Bactopeptone : 10g
ƒ Glucose : 25g
ƒ Eau distillée stérile : 700 ml
ƒ Tampon phosphate, pH 3,8 : 300 ml
19
ƒ Tampon phosphate pH 3,8 :

ƒ Na2HPO4, 7 H2O : 26,88 9/l


ƒ Acide citrique : 17,6 g/l

2.3 Préparation de l’extrait pur des feuilles de Tephrosia vogelii


La méthode utilisée est celle des phytothérapeutes: les feuilles récoltées sont
pesées et ensuite broyées ; le broyat obtenu à partir de 68g de feuilles est
pressé dans un tissu stérile (compresse stérile) pour obtenir le jus des feuilles.
Nous avons obtenu 10ml de filtrat. Le filtrat est utilisé après dilution au tiers.

ƒ extrait pur du jus des feuilles : 200µl


ƒ milieu de culture : 400µl

Avant son utilisation, le filtrat dilué est conservé à 4ºC au réfrigérateur.

2.4 Cultures de Saccharomyces cerevisiae en milieu liquide


La culture des levures peut se faire en milieu solide ou liquide. Pour un suivi
de la cinétique cellulaire, il est préférable d’opérer en milieu liquide. En milieu
liquide, en effet, les cellules sont dispersées. Si elles s’agrègent par
sédimentation, il est possible de les remettre en suspension par agitation, ce
qui permet le prélèvement d'échantillons.

2.4.1 Paramètres cinétiques de croissance cellulaire


Les paramètres cinétiques étudiés au cours des cultures cellulaires témoins et
expérimentales sont :
- Le facteur de multiplication ;
- Le temps de génération ;
- Le taux de croissance.

20
2.4.2 Conditions opératoires pour la croissance cellulaire
Le pH optimal de croissance de levures est situé entre 3,5 et 5. Dans un milieu
de culture à pH supérieur à 7 ou inferieur à 2,9 une inhibition de la croissance
est observée. La température optimale de croissance se situe entre 25 ºC et
30ºC [12,13].

La préparation de l’inoculum se fait en deux étapes :


ƒ La première étape : réactivation des levures de commerce .Cette étape est
effectuée dans un Erlen Meyer contenant 125 ml de milieu de culture et 2g
de levure lyophilisée de commerce. Cette réactivation se fait à 30ºC
pendant 24h ;
ƒ La deuxième étape : mise en culture des levures réactivées.

Il est important de vérifier au microscope optique l’état des levures activées.


On prépare ensuite une suspension mère de levures qui aura comme densité
optique 0,1.
Une suspension cellulaire de densité optique inferieur à 0,1 atteint difficilement
la phase stationnaire de croissance de la population cellulaire dans nos
conditions de travail ; cela allonge la durée de l’expérience de 16h à 20h. Une
suspension cellulaire de densité optique supérieure ou égale à 0,5 atteint
rapidement la phase stationnaire par excès des produits toxiques du
métabolisme, et de l’épuisement en nutriments du milieu de culture.

2.5 Evaluation de la population cellulaire


La détermination de la population cellulaire dans le milieu de culture est faite
par spectrophotométrie.

21
ƒ Principe :
Lorsque les cellules sont en suspension dans un milieu liquide traversé par un
faisceau lumineux monochromatique, la quantité de lumière absorbée par la
suspension est proportionnelle à la concentration des cellules.

L’établissement d’une courbe d’étalonnage permet d’établir la correspondance


entre une unité d’absorbance et la concentration cellulaire du milieu de culture.
La mesure de la densité optique se fait à la longueur d’onde de 650nm. A cette
longueur d’onde l’énergie du faisceau lumineux qui traverse la suspension
cellulaire est très faible, et n’affecte pas la viabilité des levures.

ƒ La courbe d’étalonnage :
- préparer une suspension mère de levures dont la densité optique DO1
est proche de 1. À l’aide de la cellule de Malassez, on fait une
numération à partir d’un aliquote de 10µl. Soit C1 la concentration
cellulaire correspondante ;

- faire ensuite des dilutions de demi en demi dans des cuves de


spectroscopie et lire les DO2, DO3, DO4 qui correspondent
respectivement aux concentrations C2 (dilution ¼), C3 (dilution 1/8), C4
(dilution 1/16).On trace ensuite la courbe d’étalonnage.

Les DO des cultures témoins, des cultures avec hydroxycarbamide et des


cultures avec l’extrait de Tephrosia vogelii sont lues et rapportées à la courbe
d’étalonnage pour estimer le nombre de cellules.

Il existe une autre méthode pour estimer les concentrations cellulaires des
cultures témoins et des cultures expérimentales. En effet, la DO étant
proportionnelle à la concentration cellulaire, on peut appliquer la formule
suivante pour estimer les concentrations cellulaires recherchées :

22
Sur la courbe d’étalonnage, rechercher la concentration dont la DO est égale à
1. Soit Cx cette concentration. La concentration cellulaire correspondant à une
DO donnée (DOy) est égale à : Cx * DOy

Il est possible pour chaque tube, de connaître le nombre total de cellules, en


multipliant la concentration cellulaire par le volume de la suspension qui dans
notre expérience est égale à 3 ml, et partant la moyenne pour chaque type
d’expérience.

2.6 Evaluations de l’activité antiproliférative


Soit une batterie de 9 tubes, à raison de 3 tubes par type d’expérience :

Suspension Extrait de
Milieu de
cellulaire Hydroxycarbamide Tephrosia vogelii
Tubes Culture
Mère 300µl dilué au 1/3
300µl
2700 µl 300µl

1 + +

Cultures témoins 2 + +

3 + +

4 + +
Cultures
expérimentales
5 + +
avec
l’hydroxycarbamide
6 + +

7 + +
Cultures
expérimentales
8 + +
avec l’extrait de
Tephrosia vogelii
9 + +

Concentration finale : Dilution finale :


12,5mg/ml 1/30

23
2.7 Méthodes de calcul des paramètres cinétiques

ƒ La durée moyenne du cycle ou temps de génération (G) exprime le temps


nécessaire à une population cellulaire pour passer du simple au double.

Sa valeur est donnée par la relation :


Log2
G = t ----------------------------------------
Log [facteur de multiplication]

Nombre de cellules à t final


Facteur de multiplication = --------------------------------------
Nombre de cellules à t initial

ƒ Taux de croissance

Le taux de croissance est donnée par la relation : µ =1/ G


Ce taux exprime le nombre de divisions par heure.

2.8 Courbe de croissance cellulaire


Il s’agit des courbes construites à partir des valeurs moyennes des densités
optiques des différents milieux en fonction du temps.
Et connaissant la correspondance absorbance ↔ concentration cellulaire, on
construit les courbes semi-logarithmiques du nombre de cellules en fonction
du temps.

On construit aussi les courbes relatives aux deux milieux de cultures (avec
l’hydroxycarbamide et l’extrait de Tephrosia vogelii) sur un même graphe en
vue de comparer les effets des drogues testées avec la courbe de croissance
dans le milieu de culture témoin.

2.9 Analyse statistique


L’étude statistique de comparaison entre les témoins et les traités est réalisée
par le test de student.
Les résultats sont représentés sous la formule : Moyenne ± Erreur standard
24
3 Principaux groupes chimiques de Tephrosia vogelii
Les principaux groupes chimiques (saponines, alcaloïdes, polyphénols
Glycosides cardiotoniques, Terpenoïdes et Stéroïdes) ont été recherchés dans
l’extrait des feuilles de Tephrosia vogelii par les méthodes chimiques
classiques [27,28].

25
CHAPITRE III : RESULTATS

26
1. Résultats de l’enquête ethnobotanique et bibliographique
La notion du cancer est diversement appréciée par les phytothérapeutes, il est
probable que certains d’entre eux confondent les dermatoses et les infections
mammaires aux cancers.

. Au cours de notre enquête réalisée à Brazzaville nous avons recueilli, auprès


des phytothérapeutes, 12 recettes à base des extraits des plantes supposées
anticancéreuses. Sur les 12 recettes une seule nous a été révélée avec toutes
les informations concernant sa composition en plante. Cinq recettes sur 12 ont
été testées. Sur 5 recettes testées une seule nous a donné un résultat
intéressant par rapport à l’activité antiproliférative. Il s’agit de l’unique recette
dont la composition en plante nous a été révélée, celle à base d’extrait des
feuilles de Tephrosia vogelii.

La revue bibliographique nous montre que l’extrait du jus des feuilles de cette
plante peut être utilisé pur ou dilué suivant les usages (Tableau II). Elle nous
indique aussi les plantes ayant une activité antiproliférative (Tableau III)

Tableau II : Usages de tephrosia vogelii suivant les pays

Usages de Tephrosia vogelii Concentration de l’extrait Pays

Très dilué (++++)


Poison de pêche Congo, Rwanda, Benin
(mélangé à l’eau des étangs)

Insecticide Moins dilué (++) Benin

Affection de la peau de type


pur Congo
«mwandza»

27
Tableau III : Les plantes à activités antiprolifératives

Nom scientifique Famille Partie de la plante activités Références


utilisée
Uncaria tomentosa Rubiaceae Racine et écorce antivirale, [35]
antiproliférative

Colchicum autumnale Liliaceae Graine et bulbe antimitotique [36]

Catharantus roseus Apocynaceae Plante entière antimitotique [37]

Klainedoxa gabonensis Simaroubaceae Ecorce anti –tumorales [38]


et
antibactérienne
Petiveria alliaceae Phytolaccaceae Ecorce antiproliférative [39]

Humulus lupulus Cannabinaceae cônes Antiproliférative [40]


et cytotoxique

Morinda citrifolia Rubiaceae fruit antiproliférative [41]

Tabebuia avellanedae Taxaceae Ecorce antiproliférative [42]

Taxus brevifolia Taxaceae Ecorce antiproliferative [16]

28
2 Evolution de l’absorbance en fonction du temps des différents
essais
Sur la figure 5 nous avons rapporté les valeurs moyennes des densités
optiques des trois types d’expérience en fonction du temps et construit les
courbes correspondantes.

2
1,8
1,6
1,4
densité optique

1,2 témoin
1 Tephrosia vogelii

0,8 hydroxycarbamide

0,6
0,4
0,2
0
0 2 4,33 6 9,33 15,25 16,25
temps en heures

Figure 5 : Evolution des moyennes des densités optiques des 3 types de cultures

29
3 Courbe d’étalonnage
La figure 6 montre la courbe d’étalonnage construite à partir d’une
suspension cellulaire mère dont la densité optique est égale à 1,1. Selon
cette courbe la concentration cellulaire qui correspond à une densité optique
de 1 est égale à 5,6.106 cellules/ml. Cette concentration est confirmée par
les calculs selon la deuxième méthode d’estimation.

6
en million /ml

5
cellule en

4
Nombre de cellules

3
monbre

0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
densité optique

Figure 6 : courbe d’étalonnage


Une unité d’absorbance = 5,6.106 cellules /ml

30
4 Evolution des populations cellulaires des différents essais en fonction
du temps
La figure 7 montre l’évolution des concentrations cellulaires moyennes
déduites de l’évolution des densités optiques en fonction du temps.

12
n o m b re de celllu les en m illio n/m l

10

8
temoin
6 extrait
reference
4

0
0 2 4,33 6 9,33 15,25 16,25
temps (heures)

Figure 7 : Evolution des concentrations cellulaires des différents essais en


fonction du temps.

31
La figure 8 montre l’évolution des populations cellulaires dans les différentes
expériences selon la représentation classique en microbiologie par les courbes
semi-logarithmiques.

7,6
7,5
7,4
7,3
7,2
7,1
7
log(nombre de cellule)

6,9
6,8
6,7 Témoin
6,6 Extrait
6,5
6,4 Référenc
6,3
6,2
6,1
6
5,9
5,8
5,7
5,6
5,5
0 2 4,33 6 9,33 15,25 16,25
temps (heure)

Figure 8 : courbes semi -logarithmique du nombre de cellules en fonction du temps

32
5 Comparaison des paramètres cinétiques de la croissance des
différents essais en fin d’expérience

Les tableaux III et IV mettent en évidence les effets de l’extrait sur les
paramètres cinétiques de la croissance.

Tableau III : Paramètres cinétiques de la croissance cellulaire

Facteur de Temps de Taux de


multiplication génération croissance

Témoin 17,53 3,92h 0,25

essai en présence de
10,05 4,86h 0,20
l’extrait dilué au 1/30e

Essai en présence de
L’Hydroxycarbamide dilué 2,62 11,89h 0,08
à 12 ,5mg/ml

33
Tableau IV : Effet de Tephrosia vogelii sur la croissance cellulaire

Nombre de cellules x 106

Témoin Extrait de Extrait d’


Temps Tephrosia vogelii hydroxycarbamide

0h 1,764 ± 0,044 1,764 ± 0,019


1,77±0,005

2h
2,016 ± 0,0168 1.764 ± 0,009*** 1,76 ± 0,094***

4h20’ 2,24 ± 0,045 1,769 ± 0,014*** 1,769±0,005***

6h 3,11 ± 0,011 1,948 ± 0,029*** 1,764±0,009***

9h20’ 9,34 ± 0,35 4,054 ± 0,48** 3,61 ± 0,345***

15h15’ 28,2 ± 1,30 16,63± 0,53** 4,28±0,189***

16h15’ 30,91 ± 1,17 17,72 ± 0,04** 4,63±0,0168***


*** **
p < 0,001 p< 0,01 différences significatives par rapport au témoin
Chaque valeur représente la moyenne ± erreur standard, n = 3

34
6 Résultats du screening chimique

Les résultats du screening chimique de l’extrait de Tephrosia vogelii sont


résumés dans le tableau ci-dessous.

Tableau V : Les groupes chimiques dans l’extrait de Tephrosia vogelii

Groupes chimiques Feuille de Tephrosia vogelii Hook.f

Saponines +++
Alcaloïdes -
Flavonoïdes -
Tanins +
Polyphénols
Anthocyanes +
Quinones -
Glycosides cardiotoniques -
Terpenoϊdes -
Stéroϊdes +

+ : présence de la famille chimique

- : absence de la famille chimique

35
CHAPITRE IV : DISCUSSION,
CONCLUSION ET PERSPECTIVES

36
1. Discussion

La levure est un modèle de choix dans la compréhension des processus


biologiques les plus complexes. Grace à elle, Paul Nurse, Lee Hartwell et Tim
Hunt ont pu découvrir les molécules clés de la régulation de la division
cellulaire ; ce qui leur a valu le prix Nobel de medecine en 2001 [30]. Il découle
de ces travaux que les mécanismes fondamentaux de régulation du cycle
cellulaire ont été conservés chez tous les eucaryotes. De plus Saccharomyces
cerevisiae a l’avantage de se reproduire spontanément ce qui permet
d’évaluer sa croissance cellulaire. Nous avons donc utilisé la levure
Saccharomyces cerevisiae pour la mise en évidence de l’activité
antiproliférative de Tephrosia vogelii, dont les activités insecticide, nématocide
et piscicide ont déjà fait l’objet d’études antérieures [31, 32].

En faisant l’analyse de la suspension cellulaire entre l’état initial (1,764.106


cellules) et l’état final au bout de 16h15min (30,912.106- 17,704.106- 4,62.106
cellules respectivement dans les cultures témoins, les cultures avec l’extrait
des feuilles de Tephrosia vogelii et les cultures avec l’hydroxycarbamide.), on
constate que :

a) Le facteur de multiplication est de :

ƒ 17,5 pour les cultures témoins ;

ƒ 10,05 pour les cultures en présence de Tephrosia vogelii ;

ƒ 2,6 pour les cultures en présence de l’hydroxycarbamide ;

La multiplication de saccharomyces cerevisiae est ralentie en présence de


l’extrait de Tephrosia vogelii par rapport aux cultures témoins.

b) Le temps de génération est de :

ƒ 3h 55 min pour les cultures témoins ;

37
ƒ 4h 51 min pour les cultures avec Tephrosia vogelii ;

ƒ 11h53 min pour les cultures avec l’hydroxycarbamide.


Par rapport à la population cellulaire témoin, on constate qu’il faut plus de
temps à la population de saccharomyces cerevisiea pour passer du simple au
double en présence de l’extrait de Tephrosia vogelii.
De plus, au cours de l’expérience l’évolution de la population cellulaire
montre des différences significatives entre les cultures témoins et les traitées
(tableau IV).

Il est important de signaler que dans les conditions optimales de culture le


temps de génération de saccharomyces cerevisiea en phase exponentielle de
croissance est normalement de 1h, et le taux de croissance est d’une division
par heure [33]. Dans nos conditions de travail, l’absence d’agitation de nos
cultures a affecté manifestement le temps de génération et partant le taux de
croissance. En effet, le manque d’agitation a favorisé la sédimentation des
cellules de Saccharomyces cerevisiae ; le contact inter cellulaire est un facteur
d’inhibition des divisions cellulaires normales. Il est donc normal dans nos
conditions que le temps de génération soit supérieur au temps normal. C’est
pourquoi nous n’avons tenu compte que de l’état initial (temps t=o) et l’état
final (16h15min) pour estimer le taux de croissance des différentes cultures.

c) Le taux de croissance dans nos conditions de travail est de :

ƒ 0,25 division/heure pour les cultures témoin ;

ƒ 0,20 division/heure pour les cultures en présence de Tephrosia vogelii ;

ƒ 0,08 division/heure pour les cultures en présence de


l’hydroxycarbamide.

Le taux de croissance avec Tephrosia vogelii se situe entre les 2 valeurs qui
nous servent de témoin.

38
Ces résultats plaident en faveur d’une activité antiproliférative de l’extrait des
feuilles de Tephrosia vogelii sur la cellule eucaryote de saccharomyces
cerevisiae. Ces observations sont en accord avec les courbes d’évolution des
D.O (figure 5), des concentrations cellulaires (figure 7) et des courbes semi-
logarithmique du nombre des cellules en fonction du temps (figure 8). L’activité
antiproliférative observée ici est l’effet de l’extrait de feuilles obtenu à partir de
68,5g de feuilles seulement ; en outre nous avons utilisé une méthode
d’extraction artisanale. Il n’est pas certain que le ou les principes actifs soient
très concentrés dans notre extrait brut ; enfin, l’extrait a été utilisé dans nos
cultures à la dilution finale de 1/30ème. Cela expliquerait la faible efficacité de
cet extrait par rapport à l’hydroxycarbamide. En partant d’une quantité de
matériel végétale plus importante il est possible d’arriver à un taux d’efficacité
plus élevé que celui observé ici.

Nos résultats montrent que la population est ralentie dans sa croissance en


présence de l’extrait de Tephrosia vogelii par rapport à la population des
cultures témoins. Bien que plus efficace, l’hydroxycarbamide produit le même
effet sur Saccharomyces cerevisiae. L’hydroxycarbamide est un produit de
synthèse agissant comme antimetabolite. L’extrait de Tephrosia vogelii
présente le même effet que la molécule de référence. Il pourrait alors agir par
le même mécanisme que l’hydroxycarbamide. Cependant nos travaux ne
nous permettent pas de le confirmer. Le screening chimique de l’extrait de
Tephrosia vogelii a révélé :

ƒ La présence des Saponines, des polyphénols et des Stéroïdes ;


ƒ L’absence des Alcaloïdes, des Terpenoϊdes et des Glycosides
cardiotoniques
La présence des saponosides dans notre extrait de plante pourrait expliquer
l’effet antiprolifératif de l’extrait de Tephrosia vogelii sur Saccharomyces
cerevisiae. En effet des études antérieures montrent que les saponosides ont
une activité antiproliférative [34].

39
2. Conclusion et Perspectives

ƒ Conclusion

Ces résultats montrent que l’extrait de Tephrosia vogelii pourrait avoir une
activité antiproliférative vis-à-vis d’une cellule eucaryote, saccharomyces
cerevisiae.
Cet extrait semble produire le même effet que la molécule de référence. La
nature chimique du principe actif et le mécanisme d’action de l’extrait de
Tephrosia vogelii n’ont pas été identifiés au cours de ce travail.

ƒ Perspectives

Ce travail préliminaire sera poursuivi en affinant les moyens d’études pour :


- Evaluer la relation dose effet.
- utiliser d’autres méthodes : le cytomètre à flux permettant une analyse
qualitative et quantitative de l’effet de l’extrait sur les cultures
cellulaires ;
- utiliser d’autres cellules cibles telles que : les cellules animales
transformées, les cellules cancéreuses ou les œufs d’oursin ;
- faire des tests in vivo sur différentes tumeurs induites chez les animaux.
- Identifier le site d’action de l’extrait de plante au cours du cycle
cellulaire ;
- Evaluer d’autres effets pharmacologiques
- Réaliser une nouvelle enquête ethno-pharmacologique sur les plantes
présumées anticancéreuses.
- étudier d’autres plantes à activité cytostatique et cytotoxique ;

40
ANNEXES
ANNEXE 1

Récapitulatif des valeurs des densités optiques en fonction


du temps, au cours de l’expérience : tubes témoins

0h 2h 4h 20 6h 9h 20 15h 15 16h 15
Tube 1 0,109 0,121 0,135 0,187 0,597 1,800 2,017
Tube 2 0,107 0,121 0,137 0,185 0,525 1,702 1,838
Tube 3 0,100 0,118 0,128 0,185 0,547 1,534 1,665
T1+T2+T3
0,105 0,120 0,133 0,185 0,556 1,678 1,840
3

Récapitulatif des valeurs des densités optiques en fonction du temps,


au cours de l’expérience : tubes avec extrait de Tephrosia Vogelii

0h 2h 4h 20 6h 9h 20 15h 15 16h 15
Tube 1 0,105 0,106 0.105 0,116 0,241 1,06 1,06
Tube 2 0,103 0,104 0,104 0,119 0,292 0,984 1,054
Tube 3 0,107 0,105 0,107 0,113 0,191 0,926 1,052
T1+T2+T3
0,105 0,105 0 ,105 0,116 0,241 0,999 1,055
3

Récapitulatif des valeurs des densités optiques en fonction


du temps, au cours de l’expérience : tubes avec hydroxycarbamide

0h 2h 4h20 6h 9h20 15h15 16h15

Tube 1 0,105 0,105 0,106 0,105 0,211 0,236 0,273

Tube 2 0,106 0,107 0,105 0,104 0,217 0,275 0,278

Tube 3 0,106 0,104 0,105 0,106 0,217 0,255 0,275


T1+T2+T3
0,105 0,105 0,105 0,105 0,215 0,255 0,275
3
Tableau résumant les valeurs moyennes des densités optiques, du nombre de cellules et le Log
(nombre de cellules) en fonction du temps de la culture expérimentale avec extrait de Tephrosia vogelii

Temps Moyenne des DO Nombre de cellules Log (nombre de cellules)


0h 0,105 1,763.106 6,24
2h 0,105 1,763.106 6,24
4h20 0,105 1,763.106 6,24
6h 0,116 1,95.106 6,29
9h20 0,241 4,05.106 6,60
15h15 0,999 16,78.106 7,22
16h15 1,055 17,72.106 7,248

Tableau résumant les valeurs moyennes des densités optiques, du nombre de cellules et le Log
(nombre de cellules) en fonction du temps de la culture témoin

Temps Moyenne des DO Nombre de cellules Log (nombre de cellules)


0h 0,105 1,763.106 6,24
2h 0,120 2,016.106 6,30
4h20 0,133 2,234.106 6,349
6h 0,185 3,108.106 6,49
9h20 0,556 9,341.106 6,97
15h15 1,678 28,19.106 7,45
16h15 1,84 30,91.106 7,49

Tableau résumant les valeurs moyennes des densités optiques, du nombre de cellules et le Log
(nombre de cellules) en fonction du temps de la culture expérimentale avec hydroxycarbamide

Temps Moyenne des DO Nombre de cellules Log (nombre de cellules)

0h 0,105 1,763.106 6,24


2h 0,105 1,763.106 6,24
4h20 0,105 1,763.106 6,24
6h 0,105 1,763106 6,24
9h20 0,216 3,612.106 6,55
15h15 0,255 4,28.106 6,63
16h15 0,275 4,62.106 6,66
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2
RESUME

Tephrosia vogelii est une plante généralement utilisée comme poison de


pêche au Congo. Les études antérieures montrent que cette plante présente
des effets nématicides, insecticides et piscicides. L’enquête ethnobotanique
révèle que cette plante est utilisée en médecine traditionnelle au Congo,
dans le traitement des affections connues sous le nom générique de
“mwanza“.

En utilisant un organisme eucaryote du genre Saccharomyces cerevisiae,


nous avons au cours de ce travail mis en évidence l’activité antiproliferative du
jus des feuilles de Tephrosia vogelii dilué au 1/30ème. L’analyse chimique des
feuilles de Tephrosia vogelii a révélé la présence des saponosides, des
polyphenols et des stéroïdes.

Mots clés : Tephrosia vogelii , eucaryote, cancer , Saccharomyces cerevisiae.

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