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Dépression, tristesse : quelle est la réponse de l’islam ?

Je voulais vous parler d’un sujet qui est parfois tabou dans la communauté musulmane, il
s’agit de la dépression.

D’après les statistiques, une personne sur cinq en France a souffert ou souffrira d’une
dépression au cours de sa vie. La communauté musulmane n’est pas à l’abri ; certains
souffrant de la dépression ne savent pas vers qui se tourner. Ils se sentent mal à l’idée d’en
parler à leur famille ou à leurs amis.

La plupart des gens ne savent pas du tout quelle attitude adopter par rapport à ce problème.
Hélas, ce manque d’informations et d’assistance peut parfois conduire à des actes extrêmes.

La dépression peut toucher des gens qui ne trouvent pas de joie dans cette vie, et pas de but
non plus. Certains ressentent un profond mal-être et commettent des actes graves par la suite,
envers eux et envers les autres.

Pire encore, leurs proches n’ont parfois aucune idée de leur mal-être.

Objectifs
L’idée n’est pas de diagnostiquer ni de traiter la dépression, mais plutôt d’être davantage
conscient du problème. Nous devons donc attirer notre attention sur ce point, et essayer de
comprendre au moins les origines et les manifestations de la dépression, pour tenter de
trouver des solutions. Nous allons aussi étudier ce que dit le Coran à propos de l’anxiété, le
stress et la dépression.

Problèmes dans l’approche de la dépression


Certains au sein de la communauté musulmane ont une approche assez simpliste du
phénomène. Ils sont focalisés uniquement sur l’aspect spirituel. Ils pensent que si on a la foi,
alors on ne sera jamais déprimé. D’autres disent que si on croit en Allah, ce n’est pas
possible d’aller voir un psychologue ou un psychiatre, voire même, on n’a pas le droit d’aller
en voir un.

Malheureusement, ils interprètent mal certains versets du Coran, comme par exemple, lorsque
Allah dit, dans la sourate 13, verset 28 :

ُ‫أ َ َﻻ بِ ِذ ْك ِر ﱠ ِ ت َْط َمئِ ﱡن ْالقُلُوب‬

« Certes, c’est par l’évocation d’Allah que les cœurs se tranquillisent. »

Certains pensent donc que si on ne trouve pas de tranquillité, cela veut dire qu’on ne fait pas
assez de rappel d’Allah, ou qu’on a une foi faible.

Hélas, la pire chose à dire à une personne dépressive, c’est que c’est ELLE le problème.

Cela ne fera qu’empirer la situation. En effet, le dépressif ou la dépressive se sentira encore


plus coupable.
Malheureusement certains shouyoukh ou des savants ne maîtrisent pas bien la question. Ils
peuvent alors donner des réponses lapidaires comme : « Tu dois revenir vers Allah ». Or ce
genre de réponses peut aggraver encore plus la dépression. En effet, le dépressif ou la
dépressive peut se dire : « Tout est de ma faute ».

L’entourage des dépressifs peut alors parfois être néfaste, en enfonçant le ou la déprimée plus
loin dans sa détresse.

La réalité de la dépression
En réalité, la dépression est un problème qui peut avoir des origines bien diverses. C’est
difficile de la catégoriser.

Oui, il est vrai que pour certains, les symptômes de la dépression peuvent être soignés par le
volet spirituel.

Mais il est vrai aussi que des personnes atteintes de ces maladies ne pourront pas se contenter
d’une réponse spirituelle. Elles auront besoin d’aller voir un spécialiste, et de prendre un
traitement.

De même, d’autres soucis peuvent être liés à cette dépression, notamment des problèmes
psychologiques, qui sont au-delà du domaine religieux ou médical. Certains troubles peuvent
provenir de traumatismes ou d’abus subis durant l’enfance ou l’adolescence.

Pour traiter ces problématiques profondes, il est bien souvent nécessaire de recourir à un
spécialiste, comme un psychologue ou un psychiatre ! Et non un sheikh ou un imam
uniquement, ni même un médecin généraliste qui prescrira généralement quelques
médicaments sans réel suivi psychologique (sauf exception).

Notre rôle à jouer


Cela étant dit, il ne faut pas oublier que nous avons chacun un rôle à jouer. La place de la
famille et des proches est très importante : chacun peut réfléchir à des personnes en difficulté
(dans le cas où, lui-même, ne subit pas d’épisodes dépressifs).

Nous devons d’abord savoir identifier les symptômes de la dépression. Peut-être qu’ils sont
présents chez des amis, ou bien en nous-même. Il faut connaître quelques informations pour
pouvoir être un soutien, si des proches souffrent de cette maladie.

En tous les cas, la religion est quelque chose qui peut grandement aider à guérir des
symptômes de la dépression. D’ailleurs, beaucoup d’études ont montré que de façon générale,
les gens qui suivent une religion encaissent mieux les problèmes de vie.

9 points à retenir
1- Il est normal de ressentir des émotions négatives

Le Coran nous indique clairement que se sentir inquiet, anxieux ou stressé, c’est humain. Il
n’y a rien de mal à cela. Le monde qui nous entoure sera inéluctablement une source de
problèmes, d’épreuves, de difficultés. Bien que difficiles, ces étapes de la vie ont aussi pour
but de nous fortifier : Allah ne nous inflige pas ces douleurs par plaisir, il y a une sagesse
derrière ; elles ont ainsi un objectif d’édification. Sachant, de plus, que nous subissons des
épreuves à la hauteur de notre capacité (même si, en état de dépression, il est difficile de
l’admettre lorsque les embûches s’accumulent).

La détresse de Mouhammad devant la mécréance des Mecquois

Ces souffrances ont été vécues par notre prophète Mouhammad ‫( صلى ﷲ عليه و سلم‬paix et
bénédiction sur lui), qui a subi des paroles offensantes de la part des polythéistes, et il en
souffrait. Allah reconnaît cette contrariété (sans la juger négativement) dans le cœur du
prophète ‫صلى ﷲ عليه و سلم‬, lorsqu’Il dit dans la sourate 15, verset 97 :

َ‫صد ُْركَ بِ َما يَقُولُون‬ ُ ‫ض‬


َ ‫يق‬ ِ َ‫َو َلقَدْ نَ ْعلَ ُم أَنﱠكَ ي‬

« Vraiment, nous savons que ta poitrine se serre à cause de ce qu’ils disent. »

On peut aussi mentionner un autre verset, qui est très fort :

َ‫سكَ أَ ﱠﻻ َي ُكونُوا ُمؤْ ِمنِين‬ ِ ‫لَ َعلﱠكَ َب‬


َ ‫اخ ٌع نﱠ ْف‬

« Il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu’ils ne sont pas croyants ! »

Sourate 26, verset 3

Et on retrouve une variation de ce verset dans la sourate 18, Al Kahf.

Ici, Allah le Très Haut parle à Son messager ‫صلى ﷲ عليه و سلم‬, et évoque qu’il est possible que
l’extrême tristesse puisse causer la mort de Son propre envoyé. Cela semble excessif, mais
cela ressort pourtant du terme « bâkha‫ع‬a » [‫اخ ٌع‬
ِ َ‫]ب‬. Et ce terme signifie clairement : mourir à
cause du chagrin.

Ceci paraît renvoyer à la dépression, laquelle peut conduire à une souffrance telle qu’elle
aboutisse à la mort.

Et Allah a donc révélé, assez tôt au cours de la période mecquoise, ces versets. Ils illustrent la
compassion de notre Seigneur envers les difficultés rencontrées par notre prophète ‫صلى ﷲ‬
‫عليه و سلم‬. C’était une consolation, une façon de lui dire qu’il ne devait pas s’accabler.

En effet, comme le dit l’exégèse d’Ibn Kathir, le prophète ne devrait pas ressentir autant de
tristesse pour les hommes qui se détournent de la foi. Le rôle du prophète est de les avertir.
Ensuite, il n’est plus responsable. Celui qui veut être guidé le fait par lui-même, et celui qui se
perd est responsable de son fait.

Pourquoi le prophète était triste ? Parce que les gens refusaient son message et allaient à leur
perte. Il n’était pas triste à cause de choses matérielles.
Ainsi, on voit qu’il n’y a rien de mal à se sentir triste ou anxieux. C’est un caractère
humain. Il ne faut pas culpabiliser. On doit s’accepter et accepter nos faiblesses. Il faut aussi
garder en tête qu’Allah est témoin de nos difficultés et notre chagrin, et Il en est compatissant.

Nous avons d’autres exemples de difficultés rencontrées par des personnes très pieuses,
comme nous allons le voir.

La peine de la mère de Moussa

On peut observer, à plusieurs reprises dans le Coran, la douleur de la mère de Moussa. Cette
dernière dut laisser son fils dans un berceau, sur les rives du Nil. Puis, l’enfant fut retrouvé, et
on lui donna à téter sa propre mère. Cet épisode est mentionné dans la sourate 28 (le récit),
verset 13 :

(…) َ‫فَ َردَدْ ٰنَهُ إِلَ ٰ ٓى أ ُ ِّمِۦه َك ْى تَقَ ﱠر َع ْينُ َها َو َﻻ تَحْ زَ ن‬

« Ainsi Nous le rendîmes à sa mère, afin que son œil se réjouisse, qu’elle ne s’affligeât pas
(…) »

On comprend bien qu’il n’y a rien d’anormal à être inquiet, anxieux, triste ! … Nous voyons
aussi qu’Allah trouve des moyens pour calmer nos tristesses, même si cela ne nous paraît
pas évident. De plus, nous avons logiquement conscience de nos problèmes, mais nous ne
pensons pas aux désagréments qu’Allah a éloignés de nous sans même que nous nous en
rendions compte.

La tristesse de Ya’qoub

Allah ne nous fait aucun reproche de nous sentir triste, ainsi Il n’a pas émis de désapprobation
lorsque son prophète Ya’qoub (Jacob) est devenu aveugle à force de pleurer. En effet, il a
beaucoup souffert de la disparition de son fils Yoūssouf, comme on le lit dans la 12ème
sourate.

Ce sont au contraire ses fils qui se sont emportés et lui ont dit : « Par Allah ! Tu ne cesseras
pas d’évoquer Yoūssouf (Joseph), jusqu’à ce que tu t’épuises ou que tu sois parmi les
morts. » (sourate 12, verset 85)

Or Allah n’a jamais critiqué Ya’qoub pour sa tristesse mais a été doux avec lui, pour
finalement le guérir et lui faire retrouver son fils.

La détresse de Maryam (Marie), mère de ‘Īssa (Jésus)

On peut aussi citer l’exemple de Maryam (que la paix soit sur elle), qui était seule et a dû
quitter sa communauté, enceinte de son garçon. Personne n’était là pour l’aider. Elle ne
savait même pas comment accoucher de l’enfant et souffrait des douleurs de l’enfantement.

Là encore, Maryam fut rassurée par une voix, et d’après Ibn ‘Abbas il s’agit de celle de l’ange
Gabriel. Cette voix disait :

‫أ َ ﱠﻻ تَحْ زَ نِى‬
Ce qui signifie : « Ne t’afflige pas ! » ou « Ne t’attriste pas ! » (sourate 19, verset 24)

La voix n’a pas dit : « Ô Maryam, tu es la meilleure femme parmi les êtres humains, tu es une
femme pieuse, pourquoi t’inquiètes-tu ? ».

Pas du tout ! Ici, la voix a rassuré Maryam. C’était une façon de dire : « Ne t’inquiète pas,
nous prendrons soin de toi. »

Et ensuite, on lit qu’Allah lui a facilité cette épreuve, en lui accordant des bienfaits : une
source à ses pieds où elle pouvait puiser, ainsi que des dattes qu’elle pouvait manger.

N’oubliez qu’Allah est le Doux (Al-Halim) et l’Affectueux (Al-Wadoûd). Il est compatissant envers les
attristés.

En définitive, Allah console ceux qui ressentent de la peine. De plus, il ne leur transmet
pas un sentiment de culpabilité : c’est normal de ressentir des émotions négatives.

On conclut de tout cela que se sentir mal, se sentir anxieux, stressé, triste, inquiet, c’est
normal. Cela fait partie de la vie, qui a son lot d’épreuves. Avoir des sentiments négatifs de
temps à autre n’est donc pas un problème spirituel.

Le musulman ne doit donc pas culpabiliser d’avoir des moments de faiblesse, de


déprime, de fragilité. Nous sommes des êtres humains en cheminement.

L’essentiel est qu’on doit garder ces émotions négatives dans de certaines limites. Elles ne
doivent pas dépasser un cadre donné ni nous faire commettre des actes répréhensibles.

2- Ayez en tête qu’Allah nous voit et nous soutient

La première chose à bien assimiler, c’est qu’Allah nous voit, et qu’Allah est avec nous.

Quand nous avons une épreuve, nous devons nous dire : « Allah est de mon côté. Il est mon
soutien. Et Allah sait ce qui se passe. »

Nous avons une illustration d’un de ces moments difficiles dans le Coran.

Le prophète rassure son compagnon anxieux

Cet épisode s’est produit lorsque le prophète Mouhammad ‫ صلى ﷲ عليه و سلم‬et son proche
compagnon Abou Bakr se sont enfuis de la Mecque. Des soldats armés sont partis les
chercher pour les capturer. Alors qu’ils s’approchaient d’eux dans la nuit, les deux hommes se
sont cachés dans une petite caverne. Ils étaient sur le point d’être découvert, et Abou Bakr
était très tendu et anxieux.

Alors, comme on le lit dans la sourate 9, verset 40, le prophète ‫ صلى ﷲ عليه و سلم‬l’a rassuré en
disant :

‫َﻻ تَحْ زَ ْن إِ ﱠن ٱ ﱠ َ َمعَنَا‬

« Ne t’afflige pas ! Car vraiment, Allah est avec nous ! »


C’est l’illustration parfaite de la réaction que nous devons avoir, face à la difficulté !

Allah contrôle la situation

Allah nous voit, Il sait ce que nous vivons, et il contrôle tout.

Cela aide le croyant, de savoir que la situation est sous contrôle.

On peut lire encore, sourate 52 verset 48 :

‫صبِ ْر ِل ُح ْك ِم َربِّكَ فَإِنﱠكَ بِأ َ ْعيُ ِننَا‬


ْ ‫َوٱ‬

« Et supporte patiemment la décision de ton Seigneur. Car en vérité, tu es sous Nos yeux. »

Savoir qu’Allah est conscient de nos difficultés et nous soutient dans l’Invisible est
important : cela nous console et nous aide à patienter.

Abordons maintenant le troisième point.

3- Rappelez-vous que le monde d’ici-bas n’est pas le Paradis

Il faut bien comprendre que la peine et la douleur sont inévitables sur terre. Notre monde n’est
pas le Paradis ! C’est un lieu d’épreuve qui est un préalable au Paradis.

Personne dans ce monde ne peut vivre sans souffrance. Ainsi, quand l’enfant naît, il se met à
pleurer. Et justement, c’est un symbole de notre monde.

Il faut vraiment réaliser que toute personne dans le monde a ses propres problèmes, ses soucis,
ses difficultés, ses inquiétudes. Aucun individu n’est épargné !

Les autres aussi vivent des épreuves

Si vous pensez qu’une personne vit sans aucun souci, vous vous trompez ! Chaque personne
subit ou subira des épreuves, qu’elle soit riche ou pauvre, belle ou laide, malade ou en bonne
santé.

À ce propos, on peut lire dans le Coran :

ِ ‫س ْالقَ ْو َم قَ ْر ٌح ِّمثْلُهُ َو ِت ْلكَ ْاﻷَيﱠا ُم نُدَا ِولُ َها َبيْنَ النﱠ‬


‫اس‬ ‫س ْس ُك ْم قَ ْر ٌح فَقَدْ َم ﱠ‬
َ ‫إِن يَ ْم‬

« Si une blessure vous atteint, pareille blessure atteint aussi le groupe. Ainsi faisons-Nous
alterner les jours (bons et mauvais) parmi les gens (…) »

Ce verset est très fort, car il illustre nos vies : certains jours sont bons, et d’autres sont
mauvais.

Dans ce verset qui a été révélé après la bataille de Ouhoud, Allah dit aux musulmans : « Si
vous souffrez, alors soyez conscient que le groupe (sous-entendu l’ennemi) souffre aussi ».

Réalisez bien que si vous traversez des épreuves, vous n’êtes pas le seul.
C’est d’ailleurs le lot des êtres humains, comme on le lit dans le verset 126 de la neuvième
sourate :

‫أَ َو َﻻ َي َر ْونَ أَنﱠ ُه ْم يُ ْفتَنُونَ ِفى ُك ِّل َع ۢ ٍام ﱠم ﱠرة ً أَ ْو َم ﱠرتَي ِْن‬

« Ne voient-ils pas que chaque année on les éprouve une ou deux fois ? »

4- Souvenez-vous qu’Allah est bon et miséricordieux

Rappelez-vous qui est Allah : le Très Miséricordieux, le Doux, le Généreux. Il se soucie de


notre bien-être.

Un verset à ce propos est bénéfique pour ceux qui traversent des difficultés, dans la 4ème
sourate, verset 29 :

َ ُ‫َو َﻻ ت َ ْقتُلُ ٓو ۟ا أَنف‬


‫س ُك ْم ۚ ِإ ﱠن ٱ ﱠ َ َكانَ بِ ُك ْم َر ِحي ًۭما‬

« Ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. »

Ainsi, quand une personne veut mettre fin à ses jours, elle doit se souvenir qu’Allah est
compatissant envers elle. Il est Miséricordieux et veut notre bien, et il prendra soin de nous.

5- Reconnaître que notre vie est prédestinée

Un des six piliers de la foi islamique est de reconnaître la prédestination. Ainsi, tout ce qui
se produit a déjà été prédestiné, et notre destin à tous est déjà décidé.

Et justement, le fait de croire en la prédestination doit nous procurer un vrai soulagement.

Le Coran apporte certaines précisions, dans la 57ème sourate (sourate « le fer »), versets 22 et
23 :

« Nul malheur n’atteint la terre ni vos personnes, sans qu’il ne soit enregistré dans un
Livre avant que Nous ne l’ayons créé. Et cela est certes facile à Dieu. Cela afin que vous ne
vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, et n’exultiez pas pour ce qu’il vous
a donné. »

On a également un hadith d’Ibn Abbas dans ce sens, qu’on trouve dans le Sunan de l’imam
Tirmidhi, qui a été authentifié par cheikh Al-Albani, qui dit : « J’étais une fois assis sur la
monture du Prophète ‫ صلى ﷲ عليه و سلم‬quand il me dit : “Observe les commandements d’Allah
et Il te préservera. Observe les commandements d’Allah et tu le trouveras à tes côtés.
Quand tu demandes quelque chose, demande-la à Allah. Quand tu as besoin d’aide,
demande-la à Allah. Sache que si tout le monde s’associait pour te faire du bien, ils ne
pourraient te faire que le bien qu’Allah a déjà écrit pour toi. Et sache que s’ils se
rassemblaient tous pour te faire du mal, ils ne pourraient te faire que le mal qu’Allah a
déjà écrit pour toi. Les plumes ont été levées et l’encre a séché”. [Tirmidhi, riyad as-salihin
n°62, authentifié par sheikh al Albani]

A partir de ces informations, on doit comprendre certaines choses :


 Ce que tu n’as pas obtenu, ça ne te t’était pas destiné.
 Tout ce qui t’a atteint ne pouvait te rater

Par ailleurs, le Coran mentionne les hypocrites qui disaient : « Si ces hommes n’étaient pas
partis au combat, ils n’auraient pas été tués. ». Dans la 3ème sourate, verset 154, Allah indique
à son prophète la réponse à donner : « Dis : « Eussiez-vous été dans vos maisons, ceux pour
qui la mort était décrétée seraient sortis pour l’endroit où la mort les attendait. » »

On ne peut pas changer le destin préparé par Allah.

Un hadith rapporté par l’imam Ahmed et Mouslim précise qu’Allah a déterminé les choses
50 000 ans avant la création des cieux et de la terre.

En définitive, tout ce qui s’est produit était destiné : pourquoi avoir des regrets ?

Ainsi, on doit se rappeler de la prédestination [al-qadar] pour nous réconforter vis-à-vis du


passé. Néanmoins, on ne doit pas s’en servir comme excuse pour le futur. La prédestination,
ce n’est pas un prétexte à l’inaction. Le musulman doit travailler et faire les causes, et c’est
Allah qui contrôle tout.

Le prophète ‫ صلى ﷲ عليه و سلم‬a dit que quand Adam a rencontré Moussa dans l’autre monde, et
ce dernier a critiqué Adam, en lui disant : « Ô notre père Adam ! Pourquoi as-tu mangé de
l’arbre ? Et pourquoi as-tu causé l’expulsion du Paradis ? » Et Adam a répondu : « Ô mon
fils, tu ne sais pas qu’Allah a décrété cela 50 000 ans avant qu’il ne me crée ? Comment
peux-tu me critiquer pour une chose qu’Allah a décidé ? ». Et le prophète ‫ صلى ﷲ عليه و سلم‬a
alors dit qu’Adam avait gagné son débat avec Moussa. Adam n’a pas justifié son péché par le
destin, mais c’est la descente sur la terre qu’il explique par le qadar. En fait, Allah avait
prédestiné que l’humanité descende sur cette terre.

Le passé est le passé, il aurait été impossible de la changer car Allah a décidé que ça se
produirait ainsi ! C’était déjà écrit !

Donc il faut se tranquilliser et s’en remettre à Dieu.

On en arrive à présent au 6ème point, lié au précédent.

6- Soyez content de ce que vous avez

La prédestination conduit à une notion qu’on appelle [qana‫ع‬a], qu’on peut traduire par le
« contentement ».

Soyez satisfait de ce que vous avez, et essayez de ne pas vouloir toujours plus. La vraie joie
est celle du cœur, ce ne sont pas les biens qui nous rendent heureux.

Il faut suivre le conseil du prophète ‫ صلى ﷲ عليه و سلم‬qui nous a dit : « Regardez celui au-
dessus de vous dans la religion, et regardez ceux en-dessous de vous concernant la
dounia », c’est-à-dire concernant le monde terrestre et les possessions.

Il y a toujours des gens qui ont moins de choses que vous, et si vous avez des difficultés,
sachez que d’autres personnes ont des difficultés encore plus grandes.
Le prophète a également dit : « Celui d’entre vous qui se réveille le matin en sécurité, en
bonne santé et avec de la nourriture pour la journée, c’est comme si ce monde entier lui avait
été donné, et il a tout ce dont il a besoin. »

On veut une plus grande maison mais on ne réalise pas notre chance d’avoir un toit.

On veut une meilleure nourriture mais on a déjà de quoi manger.

Il ne faut donc pas être ingrat mais être reconnaissant à Allah pour ces bienfaits qui nous
semblent acquis, mais il faut bien avoir en tête que tout le monde n’a pas ce privilège.

Cessons donc de vouloir toujours plus, et soyons satisfait de ce qu’Allah nous a donné.

7- Comprendre que l’anxiété, le stress, la détresse et la dépression sont parfois des armes
utilisées par Sheytan

Sheytan utilise tous les moyens pour nous faire du mal, et la dépression est une de ses
techniques.

Ce mal-être ne vient pas forcément de nous-même, il peut venir des insufflations de Sheytan.
En comprenant ceci, on peut réaliser que ce n’est pas de notre faute, et cela peut nous donner
du recul.

Il faut donc avoir en tête que Sheytan est notre ennemi et qu’il complote contre nous, et la
dépression fait partie de ses outils.

Ainsi, dans certains cas, et pas dans tous bien sûr, la dépression peut venir directement de
Sheytan lui-même. Pourquoi va-t-il utilisera cette méthode ? Eh bien il va s’en servir pour
que nous ayons une vie difficile et pour que nous nous éloignions d’Allah, et que nous nous
refermions sur nous-même.

8- Réfugiez-vous dans les actes d’adoration : prière, invocations, rappel

C’est la réalité de notre vie terrestre : les musulmans doivent s’efforcer de canaliser ces
douleurs pour se rapprocher de leur seigneur. La prière, les invocations, le rappel, tout cela
sera une aide pour dépasser ces difficultés.

Ainsi, Aicha raconte qu’à chaque fois que le prophète ‫ صلى ﷲ عليه و سلم‬était inquiet, il se
dépêchait d’aller prier. Le prophète disait à son compagnon Bilel : « Fais l’appel à la prière
pour que nous nous tranquillisions ». Et il disait aux compagnons : « Allah a mis la
tranquillité de mon cœur dans la prière ».

Et d’ailleurs on lit dans le Coran :

« N’est-ce pas dans le rappel d’Allah que les cœurs se tranquillisent ? ».

Ainsi, l’un des grands moyens de combattre la dépression est l’invocation, le dou‫ع‬a.
L’invocation ouvre une communication avec Allah (glorifié et exalté soit-Il), on peut Lui
demander ce qu’on veut, nous confier à Lui et même nous plaindre de la situation, il n’y a pas
de problème à cela, tant que nous ne plaignions pas d’Allah lui-même (qu’Allah nous en
préserve).

On le voit bien dans le Coran, lorsque Ya’qoub le père de Youssouf s’est fait critiquer par ses
fils, qui lui ont dit « quand vas-tu arrêter de te plaindre à propos de Youssouf ? » Qu’a
répondu Ya’qoub ? « Mes plaintes ne sont pas adressées à vous ; je me plains à Allah »

Donc, en cas de difficultés, levez vos mains et ouvrez votre cœur à Allah. Ou prosternez-
vous et confiez-vous à Lui. C’est la meilleure des conversations que vous pourrez avoir.
Parlez-Lui de vos problèmes. On peut Lui dire, comme l’a fait Ayyoub :

« Le mal m’a touché. Mais Toi, tu es le plus miséricordieux des miséricordieux »

[ َ‫اح ِمين‬ ‫ي الض ﱡﱡر َوأَنتَ أَ ْر َح ُم ﱠ‬


ِ ‫الر‬ ‫ – أَ ّنِي َم ﱠ‬An-nī mass-ssanīa-đ-đour-rou wa anta ar-ĥamou-r-
َ ِ‫سن‬
rāĥimīne – sourate 21, verset 83]

ou comme Yunus, qui a invoqué des entrailles de la baleine :

« Nulle divinité si ce n’est Toi ! Gloire à Toi ! Vraiment, j’ai été parmi les injustes. »

‫س ۡب َح ٰـنَكَ ِإ ِّنى ُنتُ ِمنَ ٱل ﱠ‬


[ َ‫ظ ٰـ ِل ِمين‬ ُ َ‫ – ﱠﻵ ِإ َل ٰـهَ ِإ ﱠﻵ أَنت‬Lā ilāha il-lā anta soub-ĥānaka in-nī koun-tou
mina-z-zālimīne – sourate 21, verset 87].

Ce sont des invocations qu’on fait les prophètes lorsqu’ils étaient anxieux, tristes ou
inquiets.

Nous arrivons à notre neuvième et dernier point :

9- Rappelez-vous que la victoire future est réservée aux croyants

Vous devez garder en tête qu’Allah a toujours donné la victoire finale aux croyants sincères et
musulmans, soumis à Lui. Si ce n’est pas la victoire dans cette vie, alors ce sera la victoire
dans l’au-delà.

Allah dit dans le Coran, après la défaite de Ouhoud, lorsque l’armée musulmane était
traumatisée par : « ne vous sentez pas faibles, et ne soyez pas tristes, car vous serez les
victorieux si vous avez la foi ».

Il est vrai que la foi n’est pas la seule solution pour régler les problèmes de dépression.
Toutefois, de façon générale, on ne peut tirer que des bénéfices d’un cadre familial épanoui,
d’une communauté présente, de bons amis, et surtout d’une foi forte.

La foi aide, même si elle ne peut pas tout résoudre : parfois, on a besoin d’une thérapie,
parfois de médicaments, mais en tout cas la foi en Allah ne vous nuira jamais : croire en
Allah ne vous apportera que du bien.
À retenir : les symptômes de la dépression

Au demeurant, quels sont les symptômes de la dépression ? Cela peut aider par rapport à
nous-même ou bien notre entourage. Bien sûr la liste n’est pas exhaustive et ne remplace pas
une consultation avec un spécialiste.

1) Se sentir vide, triste, ne pas se sentir heureux pour des choses qui devraient nous
apporter de la joie ;

2) Se sentir coupable, perdre tout intérêt aux plaisirs et bonheurs de la vie, être replié sur
soi ;

3) Toujours s’accuser et se faire des reproches, ou accuser le monde de tous les maux, sentir
en permanence que la vie est injuste. Quoi qu’il se passe, on se sent toujours morne et triste.
On se concentre sur le négatif plutôt que sur le positif ;

4) Se sentir inutile, sans valeur. Penser qu’on ne devrait peut-être pas être vivant, être sur
terre. Que le monde serait meilleur sans nous (ce message vient clairement de Sheytan) ;

5) Point très important : réfléchir fréquemment à quitter ce monde, en y pensant de façon


morbide. Il ne s’agit pas de faire des rappels de la mort (en se disant : « la mort arrive
bientôt, je dois laisser de bonnes choses derrière moi, faire le bien, aider les autres… »), mais
plutôt penser à la mort de façon noire, penser au suicide, à se faire du mal. Ceci est un
signe alarmant, signe de dépression.

Des pistes pour s’en sortir


Si vous sentez être atteint par ces maux, vous pouvez recourir à ces tentatives de solution :

– Demandez de l’aide à Allah.

Ne vous lassez pas de demander l’aide d’Allah et soyez sûr(e) qu’Il vous veut du bien.

– Demandez de l’aide autour de vous.

Appuyez vous sur la communauté, sur vos amis et vos proches. Restez entourez. Fréquentez
les mosquées, sortez de votre zone de confort et, si vous en ressentez le besoin, osez parler de
vos soucis à des personnes de confiance. Ces problèmes ne doivent pas rester tabous. En
discuter vous aidera à vous libérer.

– Réfléchissez à l’idée d’aller voir des professionnels du milieu de la psychologie et de la psychiatrie.

Il y a là des gens qui ont étudié pendant des années voire des décennies, qui ont beaucoup
d’expérience et peuvent nous aider. Ils en savent bien plus que la personne lambda. Ne
pensez donc pas faire quelque chose de mauvais ou de non-islamique en allant consulter ces
spécialistes.

J’ai moi-même consulté un psychologue pendant plusieurs mois, car je ne me sentais pas à
l’aise avec les autres et avais le sentiment d’être observé et (mal) jugé. Parler de mes soucis et
de mon enfance à une tierce personne m’a aidé à aller de l’avant et à guérir des douleurs du
passé.

Important : peut-être avez vous déjà consulté un(e) psychologue, psychiatre ou autre
praticien, et n’avez pas apprécié le contact avec lui/elle. De ce fait, vous ne voulez pas en
consultez un(e) autre. Ne restez pas sur ce sentiment négatif ! Il y a tous types de
psychologues/spécialistes ! Ce n’est pas parce qu’une personne a des diplômes et de
l’expérience, que le « courant » passera forcément bien avec vous. Nous restons des êtres
humains, et nous nous entendons mieux avec certaines personnes plutôt qu’avec d’autres ; à
vous de trouver le ou la psychologue qui vous correspondra le mieux. N’hésitez pas à
consulter plusieurs personnes pour trouver celle avec qui vous apprécierez échanger et vous
confier. N’hésitez pas à faire la prière de consultation (salat istikhârah) pour qu’Allah vous
rapproche des bonnes personnes et des bonnes situations.

– Analysez votre mode de vie.

Parfois, les symptômes dépressifs sont intimement liés à des facteurs exogènes, issus de
l’alimentation et/ou du rythme de vie. Prêtez donc une attention particulière à ces facteurs de
risque :

(1) Sommeil insuffisant (un facteur négligé mais extrêmement important tant les effets
secondaires du manque de sommeil sont catastrophiques),

(2) Mauvaise alimentation (mangez-vous trop sucré, trop salé, trop « industriel » ? pas assez
? ou bien de façon excessive ?),

(3) Manque d’activité physique (Le mouvement est indispensable pour être clairvoyant – on
ne parle pas nécessairement de sport intensif : 30 minutes de marche par jour sont déjà un
grand bienfait pour la santé),

(4) Stress et traumatismes (refoulez-vous certaines émotions ? Subissez-vous encore des


traumatismes de l’enfance ?)

– Pensez à certaines pistes parfois ignorées.

Expérimentez d’autres pistes, si vous avez déjà « tout essayé » : faire du jeûne intermittent
(par exemple, 16h sans nourriture solide dans une journée – les effets sont généralement
positifs), diminuer la consommation de gluten et la consommation de glucides (régime low-
carb), faire des analyses pour détecter des éventuelles intolérances alimentaires (qui peuvent
avoir un effet très négatif, en nuisant à la flore intestinale). En un mot, renseignez-vous,
soyez ouvert(e) d’esprit sans tomber dans les choses farfelues. Lisez les expériences des
autres, qui pourront vous aider.

Essayez la supplémentation en Oméga 3

Une méta-analyse (analyse de plusieurs études, en l’occurrence 15 ici), portant sur 916
participants, a montré que la supplémentation en huile de poisson riche en EPA était
efficace de façon significative (significantly effective) pour traiter les symptômes dépressifs.
Toutefois, il était nécessaire que les suppléments aient plus de 60 % d’EPA pour avoir un
effet ; ceux avec un taux moindre (donc davantage de DHA) n’étaient pas efficaces. La
quantité d’EPA variait de 200 mg à 2 200 mg par jour. Nous vous invitons à choisir votre
supplément avec précaution : privilégiez les huiles de petits poissons (harengs,
maquereaux, sardines) et de krill (une petite crevette vivant dans les eaux froides), et optez
de préférence pour le label EPAX et pêche durable, garantissant une certaine traçabilité.
Lien vers l’étude : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21939614

Le safran

L’épice la plus chère du monde semble avoir un autre atout : celui de diminuer les symptômes
dépressifs. Plusieurs études démontrent un effet positif lié à la supplémentation de safran,
avec des effets comparables à certains médicaments (comme l’Imipramine 100 mg). Voir
deux études sur le sujet : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17174460 ;
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15341662. Si vos moyens vous le permettent, nous
vous invitons à suivre cette piste.

La rhodiola

Cette plante originaire de Russie a visiblement de nombreux atouts, dont celui, semble-t-il,
d’améliorer l’humeur. Une amélioration des symptômes allant de 30 % à 50 % a été notée
dans une étude en double aveugle, réalisée en Arménie :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17990195. Le prix de la rhodiola est bien plus
abordable que celui du safran ; nous vous invitons à vous intéresser à la racine de cette plante,
dont les effets sont appuyés par plusieurs études scientifiques (pour plus d’informations, lire
notre article sur le sujet : Les bienfaits du rhodiola rosea (orpin rose))

Mangez des aliments riches en tryptophane, un acide aminé essentiel

e tryptophane est un acide aminé, précurseur de la sérotonine, un neurotransmetteur connu


pour affecter l’humeur. Il est important d’avoir assez de tryptophane issu de notre nourriture.
Dans quels aliments en trouve-t-on ? En contiennent les graines (graines de chia, sésame,
tournesol…), les noix (pistache, cajou, amandes), les viandes (agneau, boeuf, poulet), les
poissons (notamment les poissons gras), le lait, les œufs, l’avoine…

Si vous vous sentez léthargique, si vous n’avez envie de rien faire…

Dans le cas spécifique où vous pensez être devenu(e) une « larve« , si vous vous sentez mal,
incompris, si vous manquez de volonté et que n’importe quelle chose à faire vous
décourage, lisez ce passage traduit du livre Feeling Good: The New Mood Therapy :

« L’un des aspects les plus destructeurs de la dépression est la façon dont elle paralyse votre
volonté. Dans sa forme la plus douce, vous remettez simplement à plus tard l’exécution de
quelques tâches ennuyeuses. Au fur et à mesure que votre manque de motivation s’intensifie,
la plupart des activités semblent tellement difficiles que vous êtes submergé par l’envie
de ne rien faire. Étant donné que vous accomplissez très peu de choses, vous vous sentez de
pire en pire. Non seulement vous vous coupez de vos sources normales de stimulation et de
plaisir, mais votre manque de productivité aggrave votre haine de vous-même, ce qui
entraîne un isolement et une léthargie supplémentaires. Si vous n’avez pas conscience de la
prison émotionnelle dans laquelle vous êtes piégé, cette situation peut durer des semaines, des
mois, voire des années. Votre inactivité sera d’autant plus frustrante si vous avez déjà
accompli de belles choses par le passé. Votre laxisme et votre manque de volonté pourront
aussi affecter votre famille et vos amis, qui, comme vous, ne comprendront pas ce
comportement. Ils se diront sans doute : « il / elle se complaît dans cet état, sinon il / elle se
bougerait ». Un tel jugement ne fera qu’aggraver votre angoisse et votre paralysie. »

Si ces mots vous parlent, essayez d’agir dans ce sens :

– Commencez à faire quelque chose, même si vous ne voulez rien faire.

Faites une liste de certaines choses que vous devez faire, et faites-les ! Ne les rendez pas
compliquées ni trop difficiles. Faites des actions concrètes, plutôt petites. Nettoyez votre
bureau. Payez quelques factures. Passez un coup de fil que vous reportez depuis des
semaines. Ecrivez un e-mail en attente. Faites la vaisselle ou le lit. Et ainsi de suite.

– Développez de minuscules habitudes quotidiennes positives.

Ces habitudes quotidiennes vous permettront de vous ancrer dans une réalité, et d’avoir le
sentiment d’avancer. Exemples : Méditer pendant 10 minutes avant que les enfants ne se
lèvent (j’utilise maintenant un journal dans le cadre de la méditation). Faire de l’exercice (pas
besoin de faire de longues séances, 15 à 20 minutes peuvent être suffisantes). Se promener
quotidiennement.
Ces petites habitudes sont énormes pour vous permettre d’aller de l’avant.

– Reconnaissez vos schémas de pensée négatifs et vos distorsions cognitives.

Une grande partie de ce que nous nous disons créent nos sentiments négatifs, et la plupart du
temps ce sont des mensonges. Il faut casser la boucle de rétroaction négative. Ce cercle
vicieux est destructeur : les pensées négatives créent des sentiments négatifs, créant une
réalité négative, qui alimente des pensées négatives… Et ainsi de suite.
Utilisez un journal, ayez recours à un thérapeute, un « coach » (ne choisissez pas n’importe
qui car il existe bon nombre de charlatans), méditez et écoutez vous : essayez de
reconnaître vos pensées négatives.

Faites attention à la façon dont vous les aggravez en déformant la réalité, pour qu’elle
corresponde à ces pensées négatives. Travaillez à reconnaître vos mauvaises habitudes
destructrices, et essayez de court-circuiter le système négatif que vous avez mis en place.

– Allez vers l’avant, vers la « lumière » et faites les changements qui s’imposent.

Cette « lumière » s’entend dans le sens de la création, de la positivité, du bien, en


remplissant ce pour quoi vous avez été créé (l’adoration d’Allah et la bienfaisance). Il est
essentiel d’accepter et de traiter vos pensées négatives (ne pas les rejeter ou les ignorer), vous
devez aussi remplir l’espace qu’elles occupent. Et la meilleure façon d’y parvenir est d’être
toujours tourné vers l’avenir, de découvrir comment vous pouvez grandir, et de faire des
plans, atteindre des objectifs : vous devez créer un système positif, quelque chose qui vous
donne envie d’avancer.
Vous devrez peut-être recadrer votre vie, et cela peut passer par de gros changements :
déménager, rompre avec des personnalités toxiques… Parfois, il vaut mieux un changement
douloureux mais bref, qu’une souffrance qui s’éternise.
Conclusion
Ayez bien en tête que le monde terrestre est un monde de difficultés, c’est seulement dans
l’au-delà que les problèmes s’arrêteront (si Allah nous accorde la grâce du Paradis). C’est la
« Demeure de la paix » (Dar-ous-Sâlam). Ainsi, d’après le Coran, la première parole des gens
du Paradis sera :

َ ‫ِى أ َ ْذ َه‬ ۟
‫ُور‬
ٌ ‫شك‬ ٌ ۭ ُ‫ﻋﻨﱠا ٱ ْلح ََزنَ ۖ إِنﱠ َر ﱠبﻨَا لَ َغف‬
َ ‫ور‬ َ ‫ب‬ ٓ ‫َو َقالُوا ٱ ْل َح ْم ُد ِ ﱠ ِ ٱلﱠذ‬

ٌۭ ُ‫سﻨَا ِفيهَا لُغ‬


‫وب‬ ٌۭ ‫سﻨَا فِيهَا ﻧَﺼ‬
‫َب َو َﻻ يَ َم ﱡ‬ ‫ض ِل ِۦه َﻻ يَ َم ﱡ‬ َ ‫ِى أَ َحلﱠ َﻨا د‬
ْ َ‫َار ٱ ْل ُم َقا َم ِة ِمﻦ ف‬ ٓ ‫ٱلﱠذ‬

« Louange à Allah qui a écarté de nous l’affliction. Notre Seigneur est certes pardonneur et
reconnaissant. C’est Lui qui nous a installés, par Sa grâce, dans la demeure de la stabilité
où nulle fatigue, nulle lassitude ne nous touche. »

(Coran, sourate 35, versets 34-35)

Nous vivons tous des choses compliquées, à nous de canaliser ces épreuves afin qu’elles nous
permettent d’avancer. Faisons de notre mieux pour gagner la bénédiction d’Allah et Ses
récompenses, afin, un jour si Allah le veut, de pouvoir faire partie de ces gens qui entreront
au Paradis en toute tranquillité.

Qu’Allah fasse de nous des gens du Paradis et nous facilite nos épreuves !

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