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LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE ET SES CONSÉQUENCES

I- Les causes de la guerre.

1.- Les nouveaux buts de l’accumulation capitaliste.


Avec l’apparition d’une économie capitaliste mondiale, la politique internationale
poursuive des buts tout à fait différents des traditionnels. Le développement du capitalisme à
la fin du XIXe siècle et dans les premières années du XXe siècle provoqua l’existence d’un
ensemble d’économies industrielles rivales dont la recherche de débouchés pour leurs
produits et de zones d’approvisionnement de matières premières devenait essentielle pour
leur survie. Dans cette situation, la recherche de part de l’Allemagne d’une place dans le
partage du monde colonial, depuis longtemps occupé par la Grande-Bretagne et par la France,
conduit à une rivalité croissante entre les puissances et, à terme, à l’affrontement.

2.- Le renforcement des idéologies nationalistes et militaristes.


Dans les décennies antérieures à la guerre, les États européens subirent une croissance
des idéologies nationalistes, dont l’affaire Dreyfus en France constitue un exemple. Plusieurs
circonstances contribuent à l’encouragement de ces idéologies de la part des gouvernements.
D’abord, le besoin de compenser l’influence du socialisme dans une population à laquelle la
conscription avait fourni des armes et l’extension du suffrage avait donné le droit de voix. Puis,
la nécessité d’approuver dans les parlements respectifs des budgets militaires de plus en plus
grands du fait du développement de l’industrie des armements. Enfin, les problèmes intérieurs
posés à certains États qui cherchaient à les résoudre moyennant une victoire à l’extérieur. Ces
problèmes étaient spécialement graves dans le cas de l’Autriche-Hongrie, dont sa propre
survie était menacée.

3.- La course aux armements.


Les transformations de la stratégie militaire du fait des progrès technologiques de la
seconde révolution industrielle encouragent les gouvernements à faire de coûteux efforts pour
moderniser leur arsenal militaire. Cette course aux armements amorce en 1880, mais
s’accéléra à l’époque de la « Paix Armée » (1896-1914) et provoqua un changement dans les
rapports entre les gouvernements et l’industrie de l’armement.

4.- La formation d’alliances.


Dans la période 1880-1914 se sont formés en Europe deux systèmes d’alliances. Ces
alliances ne faisaient pas la guerre inévitable, mais dans une situation très instable
constituaient une menace car un conflit quelconque pouvait provoquer le déclenchement du
mécanisme des alliances. En fait, c’est qui s’est passé à l’été 1914. Ces deux systèmes
d’alliances étaient :
D’une part, la triple Alliance, formée par l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie en
1882 et renouvelée jusqu’en 1914. En fait, il s’agissait d’une alliance entre l’Allemagne et
l’Autriche-Hongrie car l’Italie n’allait pas s’engager dans une guerre aux côtés de son ennemie
traditionnelle (l’Autriche-Hongrie)
D’autre part, la Triple Entente, constituée en 1907 par la France, la Grande-Bretagne et
la Russie. Cette alliance était plus instable car les trois puissances signataires avaient été rivales
au cours du XIXe siècle, mais le danger qui supposait pour celles-ci l’Allemagne mène aux
puissances à signer cet accord.

5.- La déstabilisation de la situation internationale.


À partir de 1905, une série de crises internationales contribuent à déstabiliser la
situation internationale. Ces crises sont :
a) La crise de 1905-1906. La défaite de la Russie face au Japon affaiblit la position
internationale de la Russie et encourage l’Allemagne à poser ses revendications sur le Maroc
face à la France. Cependant, l’appui britannique à la France obligea l’Allemagne à renoncer à
ses revendications.
b) La révolution turque de 1907. Cette révolution brise le délicat équilibre au Proche
Orient. L’Autriche-Hongrie profite de l’affaiblissement de la Turquie pour annexer la Bosnie
provoquant ainsi une crise avec la Russie.
c) La crise d’Agadir. En 1911 éclata une nouvelle crise internationale à propos du
Maroc quand l’Allemagne envoie un navire de guerre au port d’Agadir, au sud du Maroc. Or,
encore une fois, l’appui britannique à la France obligea l’Allemagne à se battre en retraite, bien
qu’elle obtienne certaines compensations dans l’Afrique équatoriale française.
d) Le démembrement de l’empire turc en 1911-1912. L’empire turc continua son
effondrement du fait de l’occupation de la Libye par l’Italie et des opérations de la Serbie, la
Bulgarie et la Grèce pour expulser les Turcs des Balkans. En 1913 se produit une nouvelle
guerre entre les États des Balkans, mais les puissances européennes n’interviennent pas dans
ces événements par crainte d’être poussées à une situation incontrôlable.
e) La crise de Sarajevo. L’assassinat du prince héritier de l’Autriche-Hongrie, François
Ferdinand d’Autriche, à Sarajevo le 28 juin 1914 provoqua finalement la guerre surtout parce
qu’il s’agissait d’un conflit qui concernait l’Autriche-Hongrie dont la survie dépendait de ne pas
montrer sa faiblesse, parce que l’Allemagne décide de donner tout son appui à l’Autriche-
Hongrie et parce que le mécanisme des alliances se déclenche.

II.- La guerre.

1.- Les belligérants.


La guerre affronte dès son début les Empires centraux (l’Allemagne et l’Autriche-
Hongrie) contre les puissances de l’Entente (la France, la Grande-Bretagne et la Russie), plus la
Belgique et la Serbie, mais il y a en plus d’autres pays européens qui s’engagent dans le conflit
au fur et à mesure que la guerre se prolonge. En premier lieu, la Turquie du fait de son
traditionnel affrontement avec la Russie rejoint les empires centraux à partir de novembre
1914. En second lieu, l’Italie qui revendique des territoires encore sous le pouvoir de
l’Autriche-Hongrie et rejoint l’Entente en mai 1915. En troisième lieu, la Bulgarie, défaite par la
Serbie en 1913 cherche la revanche et rejoint les empires centraux dès l’automne 1915.
Finalement, la Roumanie dont la revendication de la Transilvania (appartenant à l’Autriche-
Hongrie), l’amène intervenir aux côtés de l’Entente en août 1916.

2.- Le développement de la guerre.

2. 1. La guerre de mouvements (août-novembre 1914)


Le plan allemand visait à mettre rapidement la France hors combat à l’Ouest, puis d’en
faire autant avec la Russie, à l’Est, avant que l’Empire du tsar ne pût se lancer dans l’action fort
du poids de ses immenses troupes. Comme elle le fera plus tard, l’Allemagne se prépara alors à
une offensive éclair parce qu’elle n’avait pas d’autre choix. Le plan faillit réussir. L’armée
allemande pénétra en France, notamment à travers la Belgique neutre et ne fut arrêtée qu’à
quelques dizaines de kilomètres de Paris, sur la Marne cinq ou six semaines après la
déclaration de guerre. Puis, les forces allemandes se retirèrent un peu. Les Français reçurent
alors le renfort des troupes belges survivantes et d’une force terrestre britannique et purent
avancer, mais le manque de munitions leur empêché de tirer tout le profit de cette avance. Les
deux camps improvisèrent alors des lignes parallèles de tranchées défensives et de
fortifications, qui s’étendirent bientôt sans interruption des côtes de la Manche, dans le
Flandre, jusqu’à la frontière suisse, laissant une bonne partie de l’est de la France et la
Belgique sous occupation allemande. Les positions ne devaient plus sensiblement bouger au
cours des trois années et demie suivantes.

2.2. La guerre de positions (1915-1916)


a) La guerre des tranchées. L’expérience des premiers mois de guerre avait montré que
face à un ennemi qui avait eu le temps d’établir une position défensive, l’avancée de
l’infanterie se brisait finalement. C’est pour cela que les deux camps s’appliquent à la
construction d’un front défensif constitué par deux lignes parallèles de tranchées séparées par
3 ou 4 km. Il faut développer alors un armement capable de s’adapter aux nouvelles
circonstances du combat (artillerie de tranchée et grenades de main pour l’infanterie) tandis
que l’aviation devait s’occuper de nouvelles tâches : photographier les positions ennemies,
surveiller les mouvements de troupes à l’arrière et bombarder les dépôts de munitions, les
approvisionnements et les troupes. L’importance de briser le front ennemi amène à
constantes tentatives pour y arriver. Il s’agit souvent d’attaques nocturnes qui imposent aux
soldats de lourds sacrifices dans les combats corps à corps. Étant donné que ces soldats sont
issus de la conscription, l’inquiétude sociale s’étend au fur et à mesure que la guerre se
prolonge.

b) L’offensive contre la Russie. La stabilisation du front occidental emmène les


Allemands à lancer une offensive contre la Russie entre mai et septembre 1915. Les armées
allemandes obtiennent importantes victoires obligeant les Russes à se battre en retraite.
Cependant, bien qu’avec beaucoup de pertes, les Russes peuvent rétablir, plus à l’est, sa
position. Le but principal de cette campagne, obliger la Russie à signer une paix séparée, ne
s’est pas accompli. L’entrée de l’Italie dans la guerre en mai 1915 réussit à diminuer la pression
sur l’armée russe tout en obligeant les empires centraux à dévier des forces sur le front italien.
c) La stratégie d’usure. Dans le courant de l’année 1916 les deux camps se lancent à
une stratégie dont le but est de mettre à l’épreuve autant les forces morales que matérielles
des combattants. Les États majeurs voulant « Saigner à blanc » les armées ennemies pour
lancer à la suite une offensive finale. Les moments les plus importants de cette stratégie sont :
- La bataille de Verdun. Il s’agit d’une attaque allemande contre une ville d’une grande
importance pour la France aussi du point de vue stratégique que symbolique qui a lieu entre
février et juin 1916. L’objectif des Allemands était d’obliger la France à déprotéger le front
pour défendre Verdun et lancer après une offensive sur la Somme. Mais les Français,
commandés par Pétain, réussissent à repousser l’assaut allemand.
- La bataille de la Somme. Attaque des troupes françaises et anglaises sur les positions
allemandes au Nord et au Sud de la Somme en juillet 1916. Cette attaque ne réussit non plus à
percer le front allemand.
- L’offensive de Lück. Il s’agit d’une attaque russe menée à terme entre juin et août
1916 obligeant les autrichiens-hongrois à se battre en retraite. Bien que les réussites de cette
offensive ne soient pas très importantes, c’était plus de ce qu’on pouvait espérer à ce
moment-là de l’armée russe. En plus, le petit succès de la Russie dans cette offensive
encourage la Roumanie à déclarer la guerre aux empires centraux.

2.3. Les événements de 1917.


Dans un délai de 15 jours, entre le 16 mars et le 2 avril 1917, les plans de guerre furent
tout à fait bouleversés par deux événements indépendants l’un de l’autre : la chute du
tsarisme en Russie et l’intervention des Etats-Unis dans la guerre aux côtés de l’Entente.
a) La Révolution russe de février et ses conséquences. Les difficultés
d’approvisionnement à Petrograd avaient créé une situation insoutenable pour la population
ce qui, en même temps que la crise politique et militaire du tsarisme, va provoquer la chute du
régime quand la garnison militaire de Petrograd adhère aux grèves et aux manifestations de la
population. Bien qu’au début le nouveau gouvernement russe assure aux Alliés de sa volonté
d’accomplir ses engagements par rapport au plan de guerre allié de 1917, nul ne doutait que
sa participation dans les opérations militaires était hautement improbable étant donné la
situation politique et militaire de la Russie. Par contre, les empires centraux avaient l’espoir de
signer une paix séparée avec la Russie. C’est pourquoi ils tentent d’exploiter les contradictions
existantes entre les différents pouvoirs qui se sont formés en Russie, celui du gouvernement
provisoire et celui des soviets, encourageant les tendances pacifistes au sein des soviets.
b) L’interventions des Etats-Unis. Au début de la guerre, les Etats-Unis avaient fait
preuve d’une stricte neutralité politique, économique et financière. Néanmoins, au fur et à
mesure que la guerre se prolongeait, les relations économiques avec les puissances de
l’Entente s’étaient renforcées. C’est pour cela que les Etats-Unis étaient intéressés au maintien
de la liberté de navigation sur l’Atlantique pour laquelle la guerre sous-marine menée à terme
par les Allemands constituait une menace. Le gouvernement américain adresse à l’Allemagne
une menace de rupture de relations en mai 1916, obtenant la suspension de la guerre sous-
marine. Mais en janvier 1917 l’Allemagne annonce la reprise de la guerre sous-marine « à
outrance », ce qui amena le président nord-américain à annoncer la rupture de relations avec
l’Allemagne et déclarer que, au cas où les sous-marins allemands couleraient un navire
américain, les Etats-Unis défendraient par tous les moyens la liberté de navigation. La décision
d’intervenir dans la guerre s’est retardée encore quelques mois dû à la nécessité de préparer
l’opinion publique américaine. L’évolution de l’opinion publique américaine en faveur de
l’intervention dans la guerre est rendue possible du fait des effets négatifs que la guerre sous-
marine allemande eut sur l’ensemble de l’économie américaine et de la révélation d’un accord
secret entre l’Allemagne et le Mexique où le gouvernement allemand proposait au Mexique
une alliance lui permettant de récupérer les territoires perdus en 1845. Le 19 mars 1917 se
produisit l’acte manifeste qui provoqua l’intervention américaine : le torpillage d’un navire
américain par les sous-marins allemands. L’intervention américaine fournit aux puissances de
l’Entente une nette supériorité militaire bien que se soient passés encore 12 mois pour que la
plupart des troupes américaines arrivassent en Europe. En plus, l’intervention des Etats-Unis
fournit à l’Entente une nette supériorité économique. Quoi qu’il en soit, l’entrée des Etats-Unis
dans la guerre se produit en tant qu’associés de l’Entente et non pas comme alliés en se
réservant le droit de se retirer de la guerre au cas où les Etats-Unis en considéraient
nécessaire.

2.4. La fin de la guerre.


a) La Révolution d’octobre en Russie et la Paix de Brest-Litovsk. Le 7 novembre 1917
(25 octobre d’après le calendrier russe) triomphe en Russie la révolution conduite par les
bolcheviks et se constitue un nouveau gouvernement dirigé par Lénine. Le nouveau
gouvernement déclare immédiatement sa volonté d’initier négociations visant à signer une
paix « juste et démocratique, sans annexions ni indemnisations » et demande aux puissances
de l’Entente de s’incorporer aux négociations d’armistice, mais sans obtenir aucune réponse.
C’est pourquoi la Russie mène à terme elle-seule les négociations avec les empires centraux.
L’armistice est signé le 15 décembre et amorcent les négociations de paix à Brest-Litovsk.
Cependant, ces négociations échouent étant donné que la proposition russe d’une paix sans
annexions ni indemnisations et la reconnaissance du droit des peuples à l’autodétermination
impliquait la retraite des troupes des empires centraux des territoires occupés, ce qui est
rejeté par le gouvernement allemand. Les négociations s’arrêtent et après la signature de
l’accord de paix signé entre les empires centraux et l’Ukraine, la délégation russe quitte Brest-
Litovsk. Après cette rupture les Allemands reprennent leur offensive sans trouver aucune
résistance ce qui oblige le gouvernement russe à signer la paix de Brest-Litovsk, une paix que
Trotski, qui commandait la délégation russe, et Lénine considéraient honteuse, impliquant la
reconnaissance de la paix signée entre les empires centraux et l’Ukraine et le renoncement
russe de sa souveraineté sur la Pologne et les territoires baltes.
b) L’effondrement des empires centraux. Après la signature de la Paix de Brest-Litovsk,
les Allemands disposent de plus de troupes à envoyer sur le front occidental et pendant les
deux mois suivants les réussites militaires allemandes se succèdent. Toutefois, l’offensive sur la
Marne en juillet 1918 marque un tournant dans les opérations militaires. C’est alors que les
troupes de l’Entente, qui reçoivent à ce moment-là l’aide des troupes américaines,
commencent une offensive obtenant des succès continus alors que les armées allemandes se
battent en retraite. Les Alliés et Associés établissent un plan de guerre à échelle mondiale qui
étend l’offensive par le Nord-est de la France, les Pays Bas, l’Italie, la Palestine, la Sibérie la
Syrie et la Bulgarie. A partir de la fin septembre 1918, les alliés des empires centraux et les
empires centraux eux-mêmes demandent l’armistice. Ces armistices sont les suivants :
-Avec la Bulgarie, le 29 septembre 1918, supposant la présence des troupes de
l’Entente dans la frontière sud de l’Autriche-Hongrie.
- Avec la Turquie, le 31 octobre 1918 permettant l’occupation par les Alliés des
territoires stratégiques de l’Empire turc.
- Avec l’Autriche-Hongrie le 3 novembre 1918. L’armée autrichienne est dissoute et les
Alliés ont le droit de traverser l’Autriche pour attaquer l’Allemagne.
- Avec l’Allemagne, le 11 novembre 1918 (armistice de Rethondes). L’armée allemande
doit abandonner autant les territoires occupés que les territoires allemands de la rive gauche
du Rhin, en plus d’une zone de 10 km. dans la rive droite et remettre toute une série de
matériel de guerre, dont tous les sous-marins.

III.- Les traités de paix.


La guerre a provoqué d’importants bouleversements en Europe. Les pertes humaines,
la crise de sous-production et la crise financière provoquent le déclin d’Europe et la croissance
de la puissance des Etats-Unis et du Japon. La Russie reste en-dehors des traités de paix alors
que les puissances alliées mènent à terme une intervention de fait dans la guerre civile russe
et établissent autour de la Russie un « cordon sanitaire » visant à éviter l’extension de la
révolution.
Les traités de paix sont le résultat d’une part de la doctrine définie par le président
américain Wilson dans ses « Quatorze Points », axés sur le droit des peuples à
l’autodétermination, le contrôle démocratique de la politique extérieure et la mise en place
d’une Société des Nations chargée de garantir l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous
les États, et d’autre part des différences d’intérêts entre les alliés à l’heure de concrétiser les
termes des traités de paix.
La Paix de Paris est le résultat des délibérations de la Conférence de Paix. Elle est
composée de quatre traités, avec l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, la Bulgarie et la Turquie.

A) La paix avec l’Allemagne.


Le traité avec l’Allemagne, le traité de Versailles, est de loin le plus important de ceux
qui comprend la Paix de Paris, du fait que l’Allemagne était encore la nation la plus puissante
d’Europe, elle n’avait à peine subi des invasions tout au long de la guerre et sa structure
économique, malgré l’effort de guerre et les pertes humaines restait presque intacte.
Les principales questions à résoudre par le Traité de Versailles étaient :
- Les réparations de guerre. Les Quatorze Points de Wilson établissaient que la
Belgique et les régions françaises envahies devaient être réparées à cause des
dégâts occasionnés par l’Allemagne. Mais la difficulté principale était d’établir un
chiffre acceptable pour tous. C’est pourquoi la décision s’ajourne jusqu’au moment
où une commission se mettait d’accord sur le chiffre à proposer. Finalement, la
Commission des Réparations fixa la chiffre le mois de mai 1921 en 132 milliards de
marks-or payable en dollars sur une quarantaine d’années, un chiffre qui semblait
difficile que l’Allemagne pût payer.
- Les frontières. Les accords finaux établissaient par rapport aux frontières les points
suivants :
 Dévolution à la France de l’Alsace et la Lorraine, d’accord aux Quatorze
Points.
 Création d’une zone démilitarisée à l’est du Rhin où l’Allemagne ne pouvait
pas entretenir des installations militaires ou envoyer des troupes
 Création d’un État autonome dans la région du Sarre, dont les mines de
charbon étaient cédées à la France
 Cession à la Belgique d’Eupen, Malmedy et Muresnet
 Cession au Danemark de la zone danoise de Schleswig-Holstein
 Cession au nouvel État polonais de territoires à l’Est de l’Allemagne et
création d’une ville libre à Danzig sous le contrôle de la Société des Nations
 Maintien des anciennes frontières entre l’Allemagne et les anciens
territoires de l’empire austro-hongrois.

- Le désarmement. L’armée allemande restait limitée à 100.000 hommes rendant


service au moins pendant 12 ans. L’État-major allemand devait être très réduit et
l’armée allemande ne pouvait compter sur une force aérienne ni sous-marins.
- Les colonies. L’Allemagne devait renoncer à ses colonies en faveur surtout de la
Grande-Bretagne et de la France
- Le traité avec l’Allemagne incluait aussi le « Pacte de la Société des Nations », une
organisation mondiale visant à promouvoir la coopération internationale et la paix,
dont les intégrants s’engageaient à respecter et à défendre l’intégrité territoriale
et l’indépendance politique de tous les États.

B) La paix avec l’Autriche-Hongrie.


Le fait le plus important de l’accord avec l’Autriche-Hongrie (le Traité de Saint
Germain-en-Laye) fut que cet ancien empire n’existait plus. Ce ne fut pas le résultat de la
Conférence de Paix, car quand celle-ci se réunit la monarchie des Habsbourg s’était déjà
désagrégée. Les participants à la Conférence devaient alors décider entre les revendications
des États, aussi nouveaux qu’anciens, sur les anciens territoires de l’Autriche-Hongrie : celles
de l’Italie, la Serbie, la Tchécoslovaquie, l’Autriche allemande, la Hongrie et la Roumanie. Le
débat qui causa les plus grandes difficultés fut celui des revendications de l’Italie et de la
Yougoslavie à propos de l’ancien territoire de l’Autriche-Hongrie dans la côte adriatique.
Malgré quelques atouts obtenus par l’Italie, le malaise provoqué par les décisions prises par la
Conférence provoqua une forte agitation nationaliste et contraire aux alliés partout en Italie.
Les revendications italiennes et la naissance de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie
laissaient la nouvelle république autrichienne réduite à seule une part de ce qu’avait été la
part autrichienne de l’empire.
La Hongrie résultante des traités de paix était aussi réduite par rapport à l’ancien
royaume d’Hongrie après avoir satisfait les revendications de la Tchécoslovaquie, la Roumanie
et la Yougoslavie.

C) La paix avec la Bulgarie. Le traité de Neuilly cédait à la Yougoslavie de petites régions à l’est
de la Bulgarie et la Trace occidentale à la Grèce.

D) La paix avec la Turquie. Traité de Sèvres (1920), remplacé par le Traité de Lausanne (1923).
L’accord avec la Turquie, surtout par rapport aux territoires arabes qui avaient appartenu à
l’empire turc, provoqua de forts affrontements entre la France et la Grande-Bretagne lors de la
Conférence de Paix. Les troupes britanniques avaient défait les Turcs et occupaient à la fin de
la guerre les zones arabes de l’empire turc. Ces troupes avaient reçu l’appui des soldats arabes
et des troupes irrégulières conduites par l’émir Feisal et ses conseillers britanniques, dont T.E.
Lawrence, en échange d’une vague promesse d’indépendance.
De la part des Français, cependant, on insistait sur le devoir de respecter l’accord
Sykes-Picot, ce qui impliquait l’établissement de protectorats français et britanniques dans les
territoires arabes. Le conflit se résolut quand le gouvernement britannique décida de quitter la
Syrie en faveur de la France en septembre 1919.
Par ailleurs, l’accord sur la Constantinople, la Trace et l’Asie mineure se vit frustré par
les aspirations des Turcs. Le traité de Sèvres, ignoré par les nationalistes turcs supposait la
perte de l’Est de la Trace et de Smyrne par l’État turc outre à un fort contrôle des finances du
gouvernement turc de la part des alliés.
En 1922, les nationalistes turcs expulsèrent définitivement de l’Asie mineure les Grecs
avec de sanglantes meurtrières. La paix avec la Turquie lui permettait d’obtenir l’Est de la
Trace et s’affirmait aussi la liberté de passage à travers les Détroits.

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