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Histoire 1ère 2023/2024.

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Chapitre 5 : La France et la construction de nouveaux États par la guerre et la


diplomatie :

# Quel rôle la France a-t-elle joué dans la construction des unités italienne et allemande ?

La marche vers l’unité italienne est inspirée par la révolution qui a eu lieu en France en 1848 et
elle est soutenue par la diplomatie française. En 1859, Napoléon III s’engage et engage la France
auprès du royaume de Piémont-Sardaigne qui est à l’origine du mouvement de l’unité italienne.
Cependant la France n’a pas participé finalement à la réalisation définitive de l’unité italienne car
Napoléon III a refusé de s’opposer au pape Pie IX au sujet du rattachement des États du pape à
la jeune Italie.
Concernant l’unité allemande, le rôle de la France a été très différent. Si Napoléon III soutient
le mouvement des nationalités au nom des principes libéraux, il redoute toutefois la montée en
puissance de la Prusse qui constitue le principal État allemand. Si dans les années 1850, la France
fait preuve d’une certaine neutralité, les tensions apparaissent rapidement et aboutissent à la
défaite de la France à Sedan en 1870.

Définition :
Diplomatie : mise en œuvre de la politique étrangère d’un État par l’intermédiaire d’alliances et de
traités qui relèvent de la négociation internationale.
Nation : communauté dont les membres se sentent unis par un territoire, une identité historique et
culturelle et une volonté politique communs.
Frise chronologique à reproduire ou à coller dans son cours. Questions 1, 2 et 3 p. 129.

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1 - La France a été un acteur majeur dans la construction de l’unité italienne :

Définition :
État-nation, États pontificaux et principe des nationalités, p. 130.
📌 Vous pouvez pour compléter le cours ou pour vérifier que vous l’avez bien compris, lire la
partie cours de votre manuel d’histoire p. 130 et 134.

A - Inspiré par le Printemps des peuples de 1848, le royaume de Piémont-Sardaigne est à


l’origine du Risorgimento :

- Au milieu du 19è siècle, la péninsule italienne est très morcelée et divisée en de nombreuses
entités politiques : royaumes, États pontificaux, duchés, etc. De plus le Nord de la péninsule
italienne est dominé par l’Empire d’Autriche qui contrôle la riche région de la Lombardie-
Vénétie.
- D’abord pendant la période de domination napoléonienne (Napoléon 1er) puis à partir du
Printemps des peuples de 1848, un important sentiment national a émergé en Italie. Il se
manifeste par des revendications à la fois de libertés mais aussi d’unité nationale que l’on
résume dans l’expression Risorgimento (que l’on peut traduire par résurgence, renaissance).
Cependant en 1849, l’échec des mouvements révolutionnaires conduit à la restauration d’un
ordre monarchique autoritaire sous l’impulsion de l’Autriche et du pape.
- Au début des années 1850, les libéraux modérés et les partisans de l’unité italienne comme
Giuseppe Mazzini ou Giuseppe Garibaldi, reportent leurs espoirs de voir l’Italie s’unifier sur le
royaume de Piémont-Sardaigne, seul État constitutionnel de la péninsule et sur son roi, Victor-
Emmanuel II. En 1852, Victor-Emmanuel II confie la présidence du Conseil de son royaume au
comte de Cavour, partisan d’une unité italienne construite à partir de la monarchie modérée du
Piémont et fondateur du journal Il Risorgimento (journal créé par Cesare Balbo et Camillo
Cavour en 1847 pour défendre les idées libérales et le principe d’unité italienne). À partir de
1857, Victor-Emmanuel est aussi soutenu par le mouvement politique favorable l’unité, la Société
nationale italienne.

B - La France s’engage aux côtés de l’Italie pour l’unité de la péninsule :

- Afin de réaliser l’unité, Cavour prépare le Piémont à entrer en guerre contre l’Autriche. Il se
rapproche alors de la France et de la Grande-Bretagne afin de conclure des alliances
diplomatiques ou militaires. Alors que les Britanniques ne s’engagent qu’à rester neutres, les
Italiens cherchent le soutien de Napoléon III.
- Les partisans de l’unité trouvent en effet un appui auprès de l’empereur qui a vécu à Rome
dans sa jeunesse et qui reste profondément attaché au principe de la liberté des peuples. Mais
Napoléon III voit aussi dans ce rapprochement avec le Piémont un moyen de sortir de
l’isolement diplomatique dans lequel se trouve la France depuis le Congrès de Vienne en 1815.
Cependant, les catholiques français sont hostiles à ce rapprochement car l’unité italienne menace

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les États du pape. Enfin Napoléon III hésite à entrer en conflit avec l’Autriche qui constitue
alors une importante puissance militaire.
- C’est la rencontre de Plombières dans les Vosges en 1858 entre Cavour et Napoléon qui va faire
pencher la balance et convaincre la France de s’engager à soutenir le Piémont contre l’Autriche.
L’empereur voit l’unité italienne comme une fédération placée sous l’autorité partagée entre le
pape et Victor-Emmanuel. Enfin pour sceller cet accord, Napoléon-Jérôme, cousin de Napoléon
III, épouse la fille de Victor-Emmanuel II, la princesse Clotilde.

C - La France joue un rôle majeur dans l’unité italienne :

- La guerre entre l’Autriche et le royaume de Piémont-Sardaigne éclate en 1859. La France


apporte alors un soutien militaire décisif aux Italiens. Après des batailles victorieuses mais qui
font de nombreuses victimes comme à Magenta ou à Solférino, Napoléon III et Victor-
Emmanuel entrent triomphalement dans Milan.
- L’empereur français signe un traité de paix avec l’Autriche en novembre 1859 à Zurich.
Napoléon souhaite préserver les intérêts du pape dans une confédération d’Italie du Nord. Le
Piémont cède alors par référendum la Savoie et le Comté de Nice à la France par le traité de
Turin en 1860. En 1861, le premier Parlement italien est formé à Turin et il proclame Victor-
Emmanuel roi d’Italie.
- À la fin des années 1860, la France qui soutient toujours le pape, devient un obstacle à l’unité
italienne qui se poursuit vers le Sud comme avec l’expédition des Mille de Garibaldi qui permet
la conquête du Royaume des Deux-Siciles. En 1867, Garibaldi attaque les troupes françaises
stationnées à Mentana près de Rome. La défaite de la France à Sedan face à la Prusse entraîne
le retrait des troupes françaises d’Italie permettant à l’armée du Piémont de s’emparer de
Rome. Le pape Pie IX se soumet et Rome devient la capitale du nouveau royaume d’Italie en
1871 : c’est la dernière étape de l’unité italienne.

PPO - En 1860, la Savoie et le Comté de Nice sont rattachés à la France :

Doc. 2, 3, 4 et 5 p. 132-133.

Activité :
Produire un écrit construit et argumenté p. 133.

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2 - Concernant l’unité allemande, la France passe de la neutralité à la guerre entre 1848 et
1871 :

Définition :
Ausgleich, Confédération d’Allemagne du Nord et Deutsches Reich, p. 134.
📌 Vous pouvez pour compléter le cours ou pour vérifier que vous l’avez bien compris, lire la
partie cours de votre manuel d’histoire p. 130 et 134.

A - Entre 1848 et 1862, la Confédération germanique est dominée par l’Autriche :

- Depuis le Congrès de Vienne de 1815, les États allemands ont été réunis au sein d’une
fédération (Bund en allemand), la Confédération germanique. Après l’échec de la révolution de
Mars 1848 et des mouvements libéraux et nationaux qui l’ont accompagnée, l’ordre monarchique
et autoritaire est rétabli comme d’ailleurs partout en Europe.
- Une partie de ces États allemands ainsi que de nombreux hommes politiques souhaitent que la
Prusse, l’Etat le plus puissant, incarne le réveil national allemand au sein d’une confédération
d’Etats uniquement allemands excluant l’Autriche et appelée la «Petite-Allemagne». Cependant
d’autres États soutiennent l’idée d’une confédération plus large incluant l’Autriche et appelée la
«Grande-Allemagne». Au final l’Autriche impose au Parlement de Francfort, assemblée des États
allemands née de la révolution de 1848, la formation d’une Confédération germanique placée
sous son contrôle.
- La Prusse qui n’est pas prête à affronter l’Autriche, se soumet tout en se préparant à une
future guerre. Napoléon III décide de ne pas prendre parti et s’engage à ne pas intervenir en
cas de guerre entre la Prusse et l’Autriche. Par ailleurs les relations entre la France et
l’Autriche sont déjà tendues du fait du soutien français aux Italiens contre justement
l’Autriche.

B - Entre 1862 et 1866, la Prusse rassemble et prépare l’unité allemande face à l’Autriche :

- Au début des années 1860, la Prusse connaît une période de modernisation et d’industrialisation
avec un important essor de son commerce. Otto Von Bismarck est nommé chancelier par le roi
Guillaume 1er en 1862. Les premières tensions avec l’Autriche apparaissent dès 1864.
- La Prusse a besoin de la neutralité française pour s’engager dans la lutte contre l’Autriche.
C’est dans cette optique que Bismarck rencontre Napoleon III lors de l’entrevue de Biarritz en
1865. La France pense alors que sa neutralité lui permettra de gagner des territoires à l’est et
négocie également la cession de la Vénétie autrichienne au profit du royaume de Piémont-
Sardaigne.
- Il ne faut que quelques semaines à la Prusse pour vaincre l’Autriche qui est défaite à Sadowa
en 1866. Cet événement a un très grand retentissement dans toute l’Europe qui prend alors
conscience de la puissance militaire que la Prusse a acquise. Le traité de Prague dissout la
Confédération germanique qui est remplacée par la Confédération de l’Allemagne du Nord
dominée par la Prusse. À ce moment, elle devient une menace pour la France ce qui va
provoquer un revirement diplomatique.

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C - Entre 1866 et 1871, l’unité allemande se fait contre et au détriment de la France :

- Bismarck critique l’attitude de la France qu’il nomme la politique des «pourboires» car la
diplomatie française tente d’obtenir des compensations territoriales, comme le Luxembourg, en
échange de sa neutralité et de la reconnaissance de la Confédération de l’Allemagne du Nord.
Pour faire obstacle à l’unité allemande, Napoléon III essaie de favoriser la création d’une
Confédération des États allemands du Sud qui sont encore hostiles à la Prusse.
- Pour Bismarck la France est donc devenue un obstacle non seulement à l’unité allemande mais
aussi à l’affirmation de la puissance de la Prusse. Enfin Bismarck voit dans une guerre contre la
France un moyen de susciter un élan d’unité nationale de tous les Allemands face à un ennemi
commun. En 1868, Napoléon III réussit à empêcher un prince prussien à accéder au trône
d’Espagne et exige de Guillaume 1er une déclaration officielle de renoncement. Cette
intervention française dans les affaires prussiennes est rendue publique et provoque la colère
de l’opinion publique allemande contre la France.
- Napoléon III déclare la guerre le 19 juillet 1870 provoquant ainsi l’union de tous les États
allemands. La défaite française à Sedan est rapide face à une armée prussienne mieux équipée.
Les conséquences géopolitiques de cette défaite sont énormes : l’empereur français est fait
prisonnier, le Second Empire s’effondre alors que le Reich, le nouvel empire allemand, est
proclamé au château de Versailles le 8 janvier 1871. Bismarck impose également à la France
l’annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine et fait du Reich une grande puissance
européenne.

PPO - Bismarck et la proclamation du Reich allemand :

Doc. 1, 2, 3, 4 et 5 p. 136-137.

Activité :
Questions 1, 2, 3 et 4 p. 137.

Schéma bilan

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