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REBUBLIQUE ALGERIENNE DEMOGRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE LA SANTE, DE LA POPULATION ET DE LA REFORME HOSPITALIERE

INSTITUT NATIONAL DE FORMATION SUPERIEURE PARAMEDICALE D’ALGER

Mémoire Professionnel De Fin d’Etudes


Pour l’obtention du diplôme d’Opticien lunetier de sante publique.

Thème :

L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Rédigé par :

Melle MOHAMADI Zouina.


Encadré par :

Dr. ZITOUNI Brahim.

Promo : 2019_2022.
REBUBLIQUE ALGERIENNE DEMOGRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE LA SANTE, DE LA POPULATION ET DE LA REFORME HOSPITALIERE

INSTITUT NATIONAL DE FORMATION SUPERIEURE PARAMEDICALE D’ALGER

Mémoire Professionnel De Fin d’Etudes


Pour l’obtention du diplôme d’Opticien lunetier de sante publique.

Thème :

L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Rédigé par :

Melle MOHAMADI Zouina.

Encadré par :

Dr. ZITOUNI Brahim.

Promo : 2019_2022.
Remerciement :
Je ne saurais terminer ce travail sans présenter mes vifs et sincères remerciement :
Tout d’abord, mes sincères remerciements sont adressés à mon encadreur Dr.
ZITOUNI Brahim, Je tiens à lui exprimer ma profonde gratitude pour avoir
encadré cette thèse.

Je remercie s’adressent aussi à notre directeur de mémoire « Mme H.


BOUBACHTOULA » pour sa grande disponibilité et ses précieux conseils.

Je suis heureux de remercier tous les enseignants de l’Institut National de


Formation Supérieure Paramédical d’Alger sans aucune exception. En
particulier les enseignants de spécialité opticien lunettier de sante publique
« Mr Ouzlifi, Mme Zouaoui, Mr Hamidi ».

Je tiens à exprimer mes respects les plus distingués ainsi que ma gratitude à Mr
TOUATI responsable de service ophtalmologue de l’EPSP Bordj Bou Arreridj et
l’infermière Mme Ben Fredj et Mr Boubaaya pour leur conseil judicieux.
J’apprécie aussi tous leurs efforts pour m’aider à préparer l’avenir.

Je voudrais exprimer mes remerciements aux ophtalmologues de service « Mr R.


Haichour, Mr W. Boukalachy, Mme A. Boucetta, Mr Y. Guerdouh ».

Je passe mes remerciements aux étudiants 3 ème année opticien et je leur


souhaite de réussir leurs études.

Enfin, je remercie mes amis qui ont toujours été là pour moi. Leur soutien
inconditionnel et leurs encouragements ont été d’une grande aide.

À tous ces intervenants, je présente mes remerciements, mon respect et ma


gratitude.

Merci.
Dédicace :

Je dédie ce modeste travail


A celle qui été pour moi une vie de tendresse ma mère pour son amour, ses
encouragements et ses sacrifies.
A celui qui a été pour moi un ami qui m’a orienté vers le bien et la confiance
qu’il m’accordé mon père « Rabi yarhmo ».
D’avoir toujours une oreille attentive, qui m’a donné tant d’amour
et tendresse celle qui a éclaire mon chemin et mon univers, merci de m’aider encore
aujourd’hui grâce à ton amour infini, pour moi t’as souvent abandonné tes rêves pour
me permettre de vivre les miens, je t’aime.
A mon frère Souhaib,
A mes chères sœurs Fatma, Faiza et Imane,
A mon petit Ahmed Kamel,
Pour ses soutiens moraux et leurs conseils précieux tout au long de mes études.
A ma 2éme famille,
C’est mes amis et surtout Asma, je te remercie pour leurs confiances et leurs
conseils précieux tout ce long de mes études.
A tous ceux qui me portent dans leurs cœurs, je vous aime tous.

Merci.
Table des matières :
• Introduction………………………………………………………………...................01
• Problématique………………………………………………………….......................02
• Hypothèse…………………………………………………….....................................03
• Objectifs……………………………………………………………………................04
• Liste de figure…………………………………………………………………...........05
• Liste d’abréviation……………………………………………………………............06

PARTIE 01 : VOLET THEORIQUE.


Chapitre I : Les amétropies.
A- Définition…………………………………………………………….............09
B- Les différentes amétropies :
B.1- Myopie…………………………………………………………....09-10
B.2- Hypermétropie…………………………………………………....10-12
B.3- Astigmatisme...………………………………………………...…12-14
B.4- Presbytie...………………………………………………………........15
Chapitre II : la presbytie.
A- Définition………………………………………………………………....….17
B- Les causes de la presbytie………………………………………………........17
C- Les conséquences de la presbytie……………………………………….....…18
D- Facteur influençant l’âge d’apparition de la presbytie…………………….....19
E- Méthodes déterminent l’addition sans mesurer l’accommodation……......19-20
Chapitre III : L’accommodation
A- Définition………………………………………………………………......…22
B- Mécanisme de l’accommodation……………………………………….…22-24
C- Caractéristiques de l’accommodation………………………………….….24-25
D- Pouvoir accommodative………………………………………………… .25-26
Chapitre IV : Adaptation et compensation de presbytie
A- Compensation avec des verres :
A.1- Verre unifocaux………………………………………………….........28
A.2- Verre multifocaux………………………………………………......…28
A.3- Verre progressive...……………………………………………............28
A.4- Verre proximité……………………………………………….........28-29
B- Compensation avec des Lentille de contact :
B.1- Lentille monovision...............................................................................29
B.2- Lentille hypermétropie saturée..............................................................30
B.3- Lentille multifocal............................................................................30-35
B.4- Lentille orthokératologie.......................................................................35
C- Chirurgie réfractive :
C.1- Presbylasik……………………………………………………......36-37
PARTIE 02 : VOLET PRATIQUE.

2.I - Présentation de l’étude....................................................................................39-40


2.II- Matériel et méthode............................................................................................40
1- Matériel................................................................................................40-41
2- Méthode...............................................................................................41-42
2.III- Analyse générale de patient..........................................................................43-44
2.IV- Analyse de caractéristique............................................................................45-47
2.VI- Examen clinique...........................................................................................48-50

• Discussion................................................................................................................51- 52
• Conclusion.....................................................................................................................53
• Bibliographie............................................................................................................54-55
• Annexe.
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Introduction

La vision est le plus important des cinq organes de sens dont la nature a doté l’homme.
Outre son importance capitale dans l’exécution des tâches les plus élémentaires de la vie
courante, la vision nous permet de profiter de la beauté et des couleurs du monde, de voir les
êtres qui nous sont chers [1].
Le vice de réfraction se définit comme une formation inadéquate de l’image d’un objet sur
la rétine. C’est le système optique de l’œil qui est en cause. Comme tous les instruments
optiques, l’œil fonctionne sur le principe de la réfraction. Tous les rayons lumineux qui le
traversent changent de direction. Ils sont déviés par la cornée, le cristallin avant de converger
vers la rétine en situation normale. Dans le cas contraire, l’œil présente un défaut de vision
appelé vice de réfraction ou amétropie [2].
La presbytie est une amétropie dynamique qui résulte de la perte progressive du pouvoir
accommodatif de l'œil atteint [3]. La presbytie va induire un handicap visuel important en vision
de près chez le sujet emmétrope ou emmétropisé. Il est alors indispensable d’adjoindre une
addition à la vision de loin du sujet presbyte. Les verres correcteurs prescrits, qu’ils soient
progressifs ou bifocaux restent difficilement accessibles pour la grande majorité des patients
dans notre milieu. Du reste, il n'est pas rare de voir des patients avec des verres progressifs
prescrits avant l'âge de 40 ans alors même que l'emmétropisation effective n'est pas obtenue.
Murphy et al situe l'âge moyen de début de la presbytie à 40ans chez le sujet emmétrope [4].
Une chose est sure : nous devenons tous presbyties aux alentours de 44 ans. Ce
vieillissement du cristallin inéluctable se manifeste de façon insidieuse. Peu à peu nous sommes
obligés d’éloigner les pages des livres ou des journaux pour mieux en distinguer les caractères.
La pénombre ne nous permet plus de voir nettement de près. Et puis un jour nous nous
surprenons à emprunter les lunettes d’un ami pour déchiffrer un horaire ou un menu de
restaurent [5].
Dans ce cadre et dans le cadre de notre soutenance en optique lunetier de santé public à
l’institut national de formation supérieur paramédical d’ALGER. Afin de pouvoir améliorer la
prise en charge de la presbytie dans notre milieu, nous avons voulu déterminer de façon
objective la valeur de presbytie chez le sujet amétropie.
Dans un premier temps, nous allons rappeler les nécessités théoriques de la presbytie dans
la partie théorique qui englobe quatre chapitres, dans laquelle nous allons consacrer le premier
chapitre à présenter les amétropies, le deuxième chapitre qui exposera la presbytie, le troisième
qui servira à informer l’accommodation, quant au quatrième portera sur l’adaptation et
compensation de la presbytie. Suivi directement par la partie pratique, on finira par une
conclusion où nous préciserons les limites de notre modeste étude et nos perspectives.

1
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Problématique :

Les presbytes d’aujourd’hui ne sont pas identiques aux presbytes de la génération de nos
parents ou grands-parents. De nos jours, ils sont habitués à exiger que leur adaptateur réponde
à leurs besoins visuels en leur offrant la dernière technologie ainsi que toutes les nouveautés.

Notre travail vise à mettre en évidence la place de la prise en charge diagnostique et


thérapeutique du patient presbyte.

Durant notre stage pratique à l’Etablissement Public de Santé de Proximité de Bordj Bou
Arreridj nous avons remarqué qu’un grand nombre de patients souffrent de la presbytie.

De toutes considérations, nous nous posons la question suivante :

• Est-ce que la presbytie change selon les différentes amétropies ?

2
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Hypothèse :

Nous répondrons anticipativement à la question posée dans notre problématique on suppose


que la presbytie change toujours selon les différents amétropie.

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L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

OBJECTIFS :

• Objectif Général :

Etudier la presbytie chez les sujets amétropies.

• Objectif Spécifique :

• Améliorer la prise en charge.

• Déterminer la fréquence de la presbytie.

• Améliorer une mauvaise correction de loin.

• Déterminer les troubles de réfraction.

• Evaluer les besoins en verres correcteurs chez les presbytes.

• Déterminer la presbytie associée ou non aux vices de réfraction.

4
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Liste de figures :
Figure 01 : Œil myope (en haut), œil myope corrigé par une lentille divergente (en bas).

Figure 02 : Œil hypermétrope (en haut), Œil hypermétrope corrigé par une lentille convergente
(en bas).

Figure 03 : schéma représentatif de l’astigmatisme régulier.

Figure 04 : schéma de type de l’astigmatisme.

Figure 05 : Représentation schématique de la réfraction de la lumière en vision de près dans


un œil presbyte pur (en haut) puis une fois corrigé par un verre convexe (en bas).

Figure 06 : En vision de près, sur l’œil domine, l’image est située sur la rétine, sur l’œil
dominant elle est délocalisée.
Figure 07 : Classification des lentilles rigides en fonction de leur design, de la localisation des
zones optiques et de leur mode de fonctionnement. VLC, vision de loin centrale ; VPC, vision
de près centrale.
Figure 08 : Différents designs de lentilles segmentées.

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L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Liste d’abréviation :
D : dioptrie.

OD : œil droit.

OG : œil gauche.

ODG : œil droit gauche.

PPA : punctum proximum d’accommodation.

PR : punctum remotum.

ARN : Accommodation relative négative.

ARP : Accommodation relative positive.

VL : vision de loin.

VP : vision de près.

VLC : vision de loin centrale.

VPC : vision de près centrale.

LRPG : Lentille rigide perméable au gaz.

AV : acuité visuel.

AVLsc : Acuité visuelle de loin sans correction.

AVLac : Acuité visuelle de loin avec correction.

RAS : Rien à signaler.

COT : correction optique total.

6
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

PARTIE 01 : VOLET
THEORIQUE.

7
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Chapitre I :
Les amétropies.

8
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Chapitre I : les amétropies.


A- Définition :[6]
C’est un trouble de la réfraction secondaire a une mauvaise mise au point de l’image sur la
rétine.
On distingue l’amétropie dite sphérique ou axile (myopie et hypermétropie) et l’amétropie
cylindrique (astigmatisme). L’amétropie est donc l’ensemble des troubles qui font que lorsqu’un
œil est au repos, l’image qui devrait normalement se projeter sur la rétine se fait en avant en cas
de myopie, en arrière en cas d’hypermétropie et de façon déformée en cas d’astigmatisme.

B- Les différentes amétropies :


B.1- Myopie :[7]
B.1.1- Définition :
La myopie est une amétropie dans laquelle les rayons lumineux parallèles venant de l’infini se
croisent dans un plan situe en avant de la rétine.
Elle est caractérisée par une mauvaise vision de loin. Le myope distingue mal les objets situés
à l’infini. Il les voit flous. Il voit net de près et ne voit que des objets très rapprochés.
Son punctum remotum (PR) est à une distance finie. Ce PR est d’autant plus rapproché que la
myopie est élevée. La myopie est presque toujours due à un allongement de l’axe antéropostérieur
du globe ou à une trop grande convergence de l’œil.

Figure 01 : Œil myope (en haut), œil myope corrigé par une lentille divergente (en bas).[8]

9
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

B.1.2-Diffèrentes formes de myopie :


B.1.2.1- La myopie axile :

Le principal anatomique de survenue de la myopie est l’allongement excessif de l’œil (longueur


axiale supérieure à 23 mm) responsable de la myopie axile. Un œil myope est un œil top long
vis-à-vis de la puissance optique de la cornée et du cristallin. De ce fait, le plan de l’image la plus
nette est située en avant de la rétine pour un objet lointain.

B.1.2.2- La myopie de courbure :


Elle est due à une déformation de la cornée (kératocône) ou du cristallin.

B.1.2.3- La myopie de d’indice :


C’est une forme de myopie acquise plus tardive. Elle traduit la présence d’une cataracte
nucléaire. Elle est liée à l’augmentation de l’indice de réfraction du noyau du cristallin qui se
densifie en s’opacifiant. Cette augmentation de l’indice induit une augmentation de la puissance
optique du cristallin, qui devient plus puissant.

B.1.3- Classification de myopie :


- La myopie est dite faible quand elle est inférieure à (-3) dioptrie (D).

- Elle est dite moyenne si elle comprise entre (-3) D et (-6) D.

- Elle est dite forte quand elle est supérieure à (-6).

B.1.4- Signes subjectifs de la myopie :

- Difficultés de voir de loin. Mauvaise acuité visuelle de loin.

- Céphalées.

- Clignement des yeux.

- Signe de la fente : le plissement de la fente palpébrale pour mieux voir ou carrément la fermeture
d’un œil.

B.2- Hypermétropie :[9]

B.2.1- Définition :
L’hypermétropie est une amétropie sphérique dans laquelle les rayons lumineux parallèles
venant de l’infini se croiseraient en arrière de la rétine. Quand un hypermétrope fixe un objet
éloigne, l’image se projette en arrière de la rétine. Il fournit un effort visuel de mise au point

10
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

appelé accommodation qui déplace l’image sur la rétine :la vision devient nette. C’est cet effort
d’accommodation qui est à la base des symptômes subjectifs de l’hypermétrope.

Figure02 : Œil hypermétrope (en haut), œil hypermétrope corrigé par une lentille convergente (en bas).
[10]

B.2.2- Déférents formes de l’hypermétropie :


Un œil hypermétrope est un œil géométriquement trop court, il peut être aussi insuffisamment
fort en puissance dioptrique. On distingue :

B.2.2.1- l’hypermétropie axile :


Elle est la forme la plus fréquente où la longueur du globe oculaire est plus courte (inférieure à
23 mm) pour sa puissance statistiquement normale. Il existe habituellement à la naissance une
hypermétropie axile physiologique de 2 ou 3 dioptries qui diminue progressivement jusqu’à
l’adolescence avec le développement de l’œil.

B.2.2.2- l’hypermétropie de puissance :


Elle est due à une puissance trop faible de l’œil par rapport à sa longueur.

Elle peut être due soit à une anomalie de la courbure d’un dioptre oculaire, soit à une
modification de l’indice de réfraction d’un milieu transparent de l’œil. Au niveau de la cornée on
peut avoir une insuffisance de courbure cornéenne congénitale (cornea plana) ; acquise
(traumatisme, chirurgie). Au niveau du cristallin on peut avoir une absence du cristallin suite à
une chirurgie de la cataracte ou à une luxation.

B.2.2.3- l’hypermétropie d’indice :


Elle peut être due aussi à un cristallin artificiel de puissance insuffisante.

11
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

B.2.3- Classification de l’hypermétropie :

- Une hypermétropie inférieure à (+2) D est considérée comme faible.

- Elle est dite moyenne si elle est comprise entre (+2) et (+5) D.

- Au-delà de (+5) D elle est dite forte.

B.2.4- Signes subjectifs de l’hypermétropie :

L’hypermétropie non corrigée peut donner de multitudes de symptômes :

- Fatigue oculaire rapide lors de tout travail de près.

- Picotement, photophobie, larmoiement.

- Céphalées surtout nocturnes.

- Bonne vision de loin.

La tolérance à l’hypermétropie est très variable d’un individu à l’autre.

B.3- Astigmatisme : [11]

B.3.1- Définition :

L’astigmatisme est une amétropie non sphérique dans laquelle l’image d’un objet au lieu d’être
ponctuelle sur la rétine se décompose en deux droits appelées focales ou méridiens.

Les deux droites peuvent être perpendiculaires : c’est l’astigmatisme régulier. Elles peuvent être
non perpendiculaires : c’est l’astigmatisme irrégulier.

L’astigmatisme fait suite à une irrégularité de la cornée et/ou du cristallin qui n’a plus sa
sphéricité, ce qui fait que les rayons ne convergent pas en un trait.

La cornée possède normalement une courbure légèrement arrondie comme un ballon de football
mais dans la plupart des astigmatismes cette courbure est déformée et prend une forme ovalaire
comme un ballon de rugby.

12
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Figure 03 : Schéma représentatif de l'astigmatisme régulier. [12]

B.3.2- Classification de l’astigmatisme :

- L’astigmatisme est faible s’il est compris entre 0 et 1 D.

- Il est dit moyen s’il est compris entre 1 et 2 d.

- Il est dit fort s’il est supérieur à 2 D.

Selon l’orientation des méridiens, un astigmatisme régulier peut être direct, inverse, ou oblique :

L’astigmatisme est direct lorsque le méridien le moins convergent (le grand axe) est horizontal
ou proche de l’horizontal.

➢ Il est dit inverse lorsque le méridien le moins convergent est vertical ou proche de la
verticale.
➢ Il dit oblique lorsque le méridien le moins convergent est oblique.

Selon la puissance des deux méridiens, un astigmatisme régulier peut être composé, simple, ou
mixte :

➢ Un astigmatisme est composé lorsque les deux méridiens principaux d’un œil astigmate
sont soit myopes ou hypermétropes. S’ils sont myopes, il s’agit d’un astigmatisme
myopique composé. S’ils sont hypermétropes, il s’agit d’un astigmatisme
hypermétropique composé.
➢ Un astigmatisme est simple lorsqu’un des méridiens principaux d’un œil astigmate est
emmétrope. Si un méridien principal est emmétrope et l’autre est myope, il s’agit
d’astigmatisme myopique simple. Si un méridien principal est emmétrope et l’autre
hypermétrope, il s’agit d’astigmatisme hypermétropique simple.

13
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

➢ Un astigmatisme est mixte quand un des méridiens principaux est myope et l’autre est
hypermétrope.

Figure 04 : schéma de type de l’astigmatisme. [13]

- Astigmatisme direct : (0°-30°) (150°-180°)


- Astigmatisme inverse : (60°-120°)
- Astigmatisme oblique : (30°-60°) (120°-150°)

B.3.3- Signes subjectifs de l’astigmatisme :

- Vision floue de près comme de loin avec brouillage sélectif des lignes verticales ou horizontales
ou obliques.

- Céphalées, picotement des yeux.

- Asthénopie.

- Confusion des lettres comme le H, le M, et le N ; le E et le B ; le C et le O ; des chiffres comme


le 8 et le 0.

14
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

B.4- Presbytie :
B.4.1- Définition : [14]

La presbytie est définie par la perte de la fonction accommodative de l’œil. La mise au point
pour la lecture ou la vision nette d’objets situés près de l’œil (ex :40 cm) n’est plus suffisante à
partir de la quarantaine.

Un patient non presbyte (typiquement âgé de moins de 43 ans) bien corrigé de loin
accommode pour voir de près : le cristallin « bombe » suffisamment et l’augmentation de la
puissance optique de l’œil permet de former une image nette sur la rétine d’un objet proche.
Ceci est analogue à la fonction d’autofocus des appareils photos, qui font la mise au point en
fonction de la distance du plan qui devra être net sur le cliché. Chez le presbyte, l’amplitude de
l’accommodation se réduit progressivement : car le cristallin et son enveloppe perdent de leur
souplesse. Malgré la contraction du muscle ciliaire destinée à faire bomber le cristallin, celui-ci
ne se déforme pas assez. Ainsi, l’autofocus de l’œil (assuré par le cristallin) devient de moins
en moins efficace.

Figure 05 : Représentation schématique de la réfraction de la lumière en vision de près dans un œil


presbyte pur (en haut) puis une fois corrigé par un verre convexe (en bas) [15] .

15
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Chapitre II :
La presbytie.

16
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Chapitre II : La presbytie.
A- Définition : [16]
La presbytie (du grec vieillard) ne doit pas être considérée comme une amétropie, puisqu’elle
est physiologique. En pratique, on considère que la presbytie apparait à partir du moment où la
diminution du pouvoir d’accommodation entraine des difficultés, des troubles fonctionnels en
vision de près à condition que le sujet soit parfaitement compensé en VL. Si en moyenne elle
apparait en Europe entre 40 et 45 ans, il est difficile de prédire avec exactitude le moment de son
apparition.
La presbytie survient de manière bilatérale, progressive et symétrique.
La diminution de l’amplitude d’accommodation suit une courbe quasi linéaire. Par conséquent,
on peut établir un tableau de l’addition moyenne attendue en fonction de l’âge du patient.

Age 40 - 44 – 48 48 - 52 52 - 56 56 et plus
(années) 44
Adition 1.00 1.25-1.50 1.50-2.00 2.00-2.50 2.50-3.00
(D)
Tab.1 : Addition du presbyte en fonction de l’âge.

B- Les causes de la presbytie : [17]


La diminution du pouvoir d’accommodation par la perte d’élasticité du cristallin qui réduit :

• L’amplitude des variations de la courbure antérieure du cristallin : ce facteur s’ajoute à


l’aplatissement capsulaire central résultant de la croissance continue du cristallin.
• L’amplitude des variations de l’indice de réfraction du cristallin ; la perte d’élasticité affecte
le noyau plus rapidement que le cortes, mais devient uniforme vers l’âge de 60 ans.
✓ La diminution du pouvoir d’accommodation liée à un changement d’indice de réfraction,
résultant de l’augmentation relative des protéines cristalliniennes hydrosolubles avec l’âge,
et à l’homogénéisation optique du cristallin.
✓ Une incidence moins favorable de la traction des fibres zonulaires du fait de la croissance
du cristallin, ainsi qu’à la hyalinisation de ses fibres dont l’élasticité de 2 à 4 mm pour une
longueur totale de 10 mm, diminue de 0,1 mm par an.

17
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

✓ La moindre excursion du muscle ciliaire, résultant d’une augmentation relative du collagène


et d’une élastose progressive (comparable à celle de la peau).
✓ Une plus grande rigidité de l’insertion élastique antérieure et à un relâchement de l’insertion
postérieure, aboutissant à un tassement du corps ciliaire vers l’avant ; le décentrement
antérieur du cristallin qui en résulte constitue l’un des mécanismes annexes compensateurs
de la presbytie.
Certains sujets jeunes ont une réserve accommodation inférieure à la normale pour leur âge ;
cette presbytie juvénile ou syndrome d’hypoaccommodation est souvent à l’origine d’un
strabisme convergent accommodatif avec excès de convergence, du fait de l’effort que ces sujets
font pour essayer de vaincre leur déficit accommodatif. La seule solution consiste à compenser
celui-ci par une addition pour la vision de près ; elle soulagera leur gêne et supprimera l’excès
de convergence.

C- Les conséquences de la presbytie : [18]


L’œil presbyte :

✓ A besoin de plus d’oxygène.


✓ A moins de sensibilité cornéenne.
✓ A une augmentation de l’aberration sphérique positive.
✓ Peut avoir moins bien avec un faible éclairage.
✓ Ressent plus fortement la dispersion lumineuse.
✓ A un diamètre pupillaire plus petit

C.1- Les symptômes liés à l’apparition de la presbytie :

Le premier symptôme ressenti par le patient presbyte demeure bien connu des opticiens. Il se
plaint de devoir reculer inexorablement de ses yeux son plan de travail, ce qui aboutit en général
à la remarque suivante :
'' mes bras ne sont plus assez longes''.
C.2- Les symptômes de la presbytie avancée :

Lorsque la presbytie est relativement avancée, la fatigue visuelle n’existe plus au niveau
accommodatif puisque l’effort tend à s’annuler. Cependant, le patient peut rencontrer des
problèmes d’ordre binoculaire.

18
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

D- Facteur influençant l’âge d’apparition de la presbytie : [19]


✓ On peut toujours évoquer en premier lieu une erreur réfractive en vision de loin.
✓ La valeur de l’accommodation devant être mise en jeu par un amétrope compensé en
lunettes, diffère selon que l’œil est myope ou hyperope. En effet, pour un objet placé à la
même distance, le myope a besoin d’accommoder moins que l’hypermétrope. Rappelons
cependant que ces différences par rapport à l’œil emmétrope sont négligeables pour des
amétropies inférieures à ± 4.00 .
✓ La presbytie apparait statistiquement plus tôt dans les pays chauds, très exposés aux UV.
✓ Les besoins visuels influencent fortement l’arrivée de la presbytie : la distance de travail
(plus l’activité est proche, plus les symptômes apparaitront tôt), la nature de la tache visuelle
en VP, l’éclairage ou la posture.
✓ L’état général de santé et la prise de médicaments peuvent également être à l’origine d’une
apparition plus précoce de la presbytie.

E- Méthodes déterminent l’addition sans mesurer l’accommodation : [20]

Les méthodes qui suivent ne mesurent pas précisément l’amplitude d’accommodation restante.
La détermination de la valeur de l’addition repose donc plus sur le comportement du presbyte
devant un test que sur la mesure réelle de la fonction accommodative défaillante.

- Fondée sur des valeurs moyennes, la méthode “statistique” : est très approximative. Elle
consiste à choisir une valeur d’addition dans une table de correspondance âge-addition, puis à
l’essayer au patient. Cependant, les valeurs d'addition varient considérablement selon la table
utilisée et d'un patient à l'autre.
- La méthode “empirique” risque de surestimer l’addition : Elle consiste à essayer des
additions croissantes, par quart de dioptrie (voire demi-dioptrie !), jusqu’à obtenir la lecture
confortable des plus petits caractères du test de lecture. Inconvénient : en l’absence habituelle de
critère précisant quand interrompre l’introduction des puissances convexes (que le patient
apprécie pour leur effet grossissant), on risque de surestimer l’addition.
- La méthode des “cylindres croisés fixes” : est très prisée des anglo-saxons. Elle consiste à
introduire binoculairement une formule de cylindre croisé + 0,25 D (– 0,50 à 90°) et à présenter
au patient, à 40 cm par exemple, une croix composée de traits horizontaux et verticaux. Ne
pouvant accommoder sur le test, le patient presbyte perçoit plus nettement les lignes horizontales
que les lignes verticales. L’introduction progressive de puissances convexes par quart de dioptrie
permet d’obtenir l’égalité de noirceur des traits horizontaux et verticaux. En pratique, on introduit

19
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

des verres convexes jusqu’à obtenir la préférence pour les lignes verticales et on retient pour
valeur de l’addition à prescrire la puissance donnant la meilleure égalité entre les horizontales et
les verticales. Cette méthode, difficilement praticable avec la lunette d’essai, nécessite un
réfracteur. Elle a l’avantage de ne pas faire appel à la lecture du patient, mais l’inconvénient
d’être réalisée dans des conditions de vision relativement artificielles et peu stimulantes, voire
inhibitrices, pour l’accommodation.

- La méthode de “l’équilibre des accommodations relatives” : suppose l’aide d’un réfracteur.


À partir de l’addition trouvée, elle consiste à mesurer les amplitudes relatives d’accommodation
négative et positive et à prescrire la valeur de l’addition qui les équilibre. Ces accommodations
relatives représentent la capacité du patient à relâcher ou augmenter son accommodation pour
une convergence donnée. En pratique, on fait regarder au patient, les deux yeux ouverts, les plus
petits caractères d’un test de lecture placé à 40 cm. On introduit binoculairement, à partir de
l’addition initiale, des puissances positives par pas de + 0,25 D, jusqu’à ce que les lettres
s’embrouillent et ne retrouvent plus leur netteté, même après quelques instants. On retient la
dernière valeur qui conserve la netteté et on en déduit la puissance convexe ajoutée à l’addition
initiale (compter par exemple le nombre de quarts de dioptrie ajoutés) : c’est l’amplitude
d’accommodation relative négative (ARN) « capacité du patient à relâcher son accommodation
pour la convergence imposée par la fixation du test à 40 cm ». On revient ensuite à l’addition
initiale et, de la même manière, on introduit binoculairement des puissances négatives par pas de
– 0,25 D afin de mesurer l’amplitude d’accommodation relative positive (ARP). La valeur de
l’addition à proposer est celle qui permet d’équilibrer les amplitudes d’ARN et d’ARP, c’est-à-
dire de donner au système accommodation-convergence un jeu fonctionnel équivalent dans le
relâchement et la sollicitation. Au cours de cette mesure, il est conseillé de toujours inhiber
l’accommodation avant de la stimuler en déterminant l’amplitude de l’ARN avant celle de l’ARP.

- Prudence avec la méthode du “rouge-vert” : Comme la méthode des cylindres croisés fixes,
la méthode du rouge-vert, ou méthode de Freeman, permet d’évaluer la mise au point en vision
rapprochée et de déterminer directement la valeur de l’addition. Elle exploite l’aberration
chromatique de l’œil : le presbyte regardant un test rouge-vert à 40 cm perçoit naturellement
mieux les caractères sur fond vert. L’introduction progressive de puissance convexe par quart de
dioptrie permet d’obtenir l’égalité rouge-vert et la valeur de l’addition. La variabilité de réaction
d’un patient à l’autre, l’évolution de l’aberration chromatique avec l’âge et la stimulation
différente de l’accommodation par le rouge et le vert imposent de toujours utiliser cette méthode
avec prudence.

20
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Chapitre III :
L’accommodation.

21
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Chapitre III : L’accommodation.


A- Définition : [21]
L’accommodation est le mécanisme permettant la mise au point d’un objet lorsqu’il se
rapproche de l’œil ; elle désigne donc la capacité des yeux d’augmenter de façon synchrone leur
pouvoir dioptrique, afin de donner l’image la plus nette possible d’un objet situé en avant du
punctum remotum. Ainsi cela assure la netteté permanente de l’image rétinienne, quelle que soit
la distance de l’objet fixé, ce qui est rendu possible entre le punctum remotum et le punctum
proximum. Elle se mesure en dioptries.
La fixation d’un objet rapproché déclenche en réalité trois actions motrices : une augmentation
du pouvoir dioptrique du cristallin, l’accommodation ; une contraction pupillaire, le myosis ;
ainsi qu’un mouvement de vergence, la convergence. A l’inverse, la fixation d’un objet éloigné
entraîne une désaccommodation, un relâchement de la contraction pupillaire et un mouvement
de divergence. C’est la syncinésie ou la triade de la vision de près.

B- Mécanisme de l’accommodation : [22]


- Rappelle anatomique : le cristallin.
Le cristallin est composé de deux faces : la face antérieure en rapport avec la chambre
postérieure et l’humeur aqueuse, et la face postérieure en rapport avec le vitré. Il provient de
l’ectoderme ; il est composé de protéines solubles organisées autour d’un noyau puis d’un cortex,
entouré d’une capsule élastique plus épaisse en avant ; l’épithélium cristallinien est présent
uniquement sur sa face antérieure. Les fibres cristalliniennes qui le composent peuvent glisser
les unes sur les autres. Il s’agit d’une structure déformable sphérique. Son volume augmente
durant toute la vie. Le cristallin est avasculaire, nourri par l’humeur aqueuse et non innervé, ce
qui assure sa transparence. Il est maintenu en position par les fibres zonulaires qui le relient au
corps ciliaire. Elles s’insèrent sur les deux faces du cristallin et entre les procès ciliaires jusqu’au
niveau de la pars plana. Le muscle ciliaire est responsable de l’accommodation et de la dés-
accommodation. Il est formé de deux sortes de fibres musculaires lisses disposées en V : les
fibres longitudinales, externes, forment un V à angle aigu, et les fibres circulaires, internes,
forment un V à angle obtus.

22
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

- Les mécanismes de l’accommodation et de la dés-accommodation :


L’accommodation pourrait être engendrée par plusieurs mécanismes. En optique, soit une
augmentation de la puissance dioptrique de l’œil, soit une modification de la position des
éléments constituant le système optique de l’œil permettraient de réduire la distance focale afin
de focaliser l’image d’un objet rapproché sur la rétine. L’augmentation de la puissance dioptrique
de l’œil est possible par l’augmentation de la courbure cornéenne, ou par l’augmentation des
courbures et de l’indice de réfraction du cristallin. La modification des distances peut se faire par
l’allongement de la longueur axiale et/ou par le déplacement du cristallin vers l’avant. Souvent
plusieurs mécanismes fonctionnent ensemble afin de produire l’accommodation. En réalité, elle
est principalement due au changement de la courbure antérieure et de l’indice de réfraction du
cristallin ; il y a également un léger déplacement du cristallin vers l’avant et une très faible
augmentation de la longueur axiale de l’œil dont les rôles ne sont cependant qu’accessoires.
L’accommodation et la dés-accommodation sont régies par l’action du muscle ciliaire.
- L’action du muscle ciliaire :
Au repos, à l’état désaccommodé, le muscle ciliaire est relâché ; il maintient les fibres radiaires
de la zonule cristallinienne sous tension. Celles-ci exercent alors une traction centrifuge sur
l’équateur et la périphérie de la capsule du cristallin ; elles aplatissent ainsi les Courbures de celui-
ci, principalement la courbure antérieure.
Lors de l’effort d’accommodation, lorsqu’à l’inverse le muscle ciliaire se contracte, le diamètre
du cercle musculaire zonulaire diminue, relâchant la tension sur les fibres de la zonule ; le
cristallin n’étant plus soumis à leur traction, peut alors, grâce à son élasticité et en particulier à
celle de sa capsule, prendre une forme plus sphérique ; il augmente principalement le rayon de
courbure de sa face antérieure.
Certains auteurs attribuent l’accommodation à la contraction des fibres circulaires du muscle
ciliaire, faisceaux de Rouget-Müller, qui jouent le rôle de sphincter, refoulant la zonule vers le
centre et permettant au cristallin d’augmenter sa convexité par son élasticité. Les fibres radiaires
du muscle de Brücke, à l’inverse, tendent la zonule et par conséquent tendent le cristallin. Mais
cette théorie est discutée.
Au repos, le rayon de courbure antérieur du cristallin est de 10 mm et le rayon de courbure
postérieur du cristallin de 6 mm ; à l’état d’accommodation maximale, ils passent respectivement
à 6 mm et 5,5 mm. L’accommodation comprend une part d’accommodation externe et une part
d’accommodation interne.

23
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

- Accommodation externe :
Lors de l’accommodation, le cristallin subit des changements de forme et accessoirement de
position, cela représente l’accommodation externe. Celle-ci constitue les 2/3 de l’accommodation
totale. La contraction du corps ciliaire engendre une augmentation de la courbure antérieure du
cristallin ; accessoirement, la pression que l’iris en myosis exerce sur le cristallin accentue encore
sa courbure antérieure. Dans une moindre mesure, l’augmentation inégale des courbures, plus
importante pour la courbure antérieure, déplace le centre optique du cristallin vers l’avant, ce qui
intensifie l’effet optique de celui-ci. De plus, en se contractant, le corps ciliaire dont le point fixe
est l’éperon scléral, se déplace légèrement vers l’avant. Le cristallin est entraîné avec lui vers
l’avant, augmentant encore son effet optique. Secondairement, à cause du relâchement de la
zonule, le cristallin subit l’effet de la pesanteur et se déplace très légèrement vers le bas, mais
sans que cela ait une répercussion optique.
- Accommodation interne :
L’accommodation interne représente environ 1/3 de l’accommodation totale et traduit des
modifications internes du cristallin lors de l’accommodation. La puissance réfractive du cristallin
est également augmentée par la modification de son indice global de réfraction.
Cette augmentation de l’indice de réfraction est due au glissement centripète des fibres
cristalliniennes, principalement celles du cortex antérieur, plus réfringentes. Ainsi l’équateur du
cristallin se trouve dans une position plus antérieure que celui de son noyau.
L’augmentation de l’indice de réfraction s’ajoute à l’effet, déjà mentionné, de la translation
antérieure du centre optique du cristallin, due à l’allongement vers l’avant de son diamètre antéro-
postérieur.
- Désaccommodation :
La désaccommodation correspond anatomiquement aux phénomènes inverses. Elle se fait par
le relâchement du muscle ciliaire, le recul de celui-ci sous l’effet de la tension élastique de son
attache postérieure, la membrane élastique, la mise sous tension des fibres zonulaires,
l’aplatissement et le recul du cristallin ainsi que le glissement vers la périphérie des fibres
cristalliniennes. Le pouvoir dioptrique du cristallin en est alors diminué.

C- Caractéristiques de l’accommodation : [23]


L’accommodation fait partie d’une triade, la syncinésie de vision de près comprenant
accommodation, convergence et myosis. Elle est mise en œuvre lorsque l’œil fixe un objet
rapproché. Elle induit une augmentation du pouvoir dioptrique du cristallin, un myosis et un
mouvement de convergence, un phénomène inverse est observé lorsque l’œil désaccommode

24
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

pour fixer un objet à l’infini. Le parcours accommodatif d’un œil est la distance qui sépare le
point le plus éloigné vu sans accommoder (punctum remotum) du point le plus proche vu en
accommodant au maximum (punctum proximum), cette distance s’exprime en mètres ;
transposée en dioptries, elle devient l’amplitude d’accommodation.
Le phénomène d’accommodation est rapide (4,6 par seconde dès l’enfance), précise, et peut
se maintenir de manière prolongée. Son temps de latence est court (0,36s) et indépendant de
l’amplitude requise. Lors de la mise en jeu de la syncinésie accommodation, convergence,
myosis dans le regard de près, le temps de l’accommodation est supérieur au temps pupillaire
(0,26s à 0,30s), lui-même supérieur au temps des mouvements de vergence (0,12 s). Plus la
luminosité et le contraste sont optimaux. Plus l’accommodation est précise, plus ils diminuent
plus son temps de latence augmente. A l’extrême, la nuit l’ajustement peut prendre plus de
10s : c’est la presbytie nocturne. (Pointer 1995b et 1995c), trouve une auraient besoin d’une
addition plus importante.

Millodot, en 1993, ne trouve pas de différences mais constate une différence de distance de
lecture (34,5 cm pour les hommes, 33,2 cm pour les femmes) ; cette différence de distance de
lecture est selon lui liée à la taille globale du sujet. Classiquement, la distance de lecture d’un
individu est la distance de la pointe de son coude à l’extrémité de ses doigts. D’après McBrien
et Millodot, en 1986, les myopes auraient un pouvoir accommodatif supérieur aux
emmétropes et hypermétropes.

Byakuno (1994) a monté qu’un astigmatisme sévère influençait la réponse accommodative.


(White et al. (1995)) ont monté que la qualité de la fonction maculaire. Les travaux d’Otake
(1993) montrent une meilleure accommodion en vision binoculaire et avec un éclairage
naturel.

D- Pouvoir accommodative : [24]


- Quelques définitions :
Le punctum proximum d’accommodation (PPA) : est le point le plus proche vu net en
accommodant au maximum ; il se situe environ à 30 cm. S’il est supérieur à 33 cm, on parle de
presbytie. Sa recherche se fait en rapprochant d’un sujet un test de vision de près. Il se définit par
le point le plus rapproché où le test est vu net.
Le punctum remotum (PR) : est le point le plus éloigné vu net alors que l’accommodation est
nulle. Pour un œil emmétrope, il se situe à l’infini. Pour un œil myope, il se situe entre l’œil et
l’infini, il est d’autant plus proche que la myopie est forte. Pour un œil hypermétrope, il est

25
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

virtuel et est placé en arrière de l’œil ; en effet l’hypermétrope accommode en permanence pour
voir net.
Le parcours accommodatif : La distance entre le punctum remotum et le punctum proximum
représente le parcours accommodatif et est exprimé en mètres. L’inverse de cette valeur représente
le pouvoir accommodatif ou l’amplitude d’accommodation.
Le pouvoir accommodatif, ou l’amplitude d’accommodation : correspond à la différence entre
l’accommodation maximale et l’accommodation minimale. Il s’exprime en dioptries et se mesure
par la détermination du punctum proximum d’accommodation en vision monoculaire et, en cas
d’amétropie, avec le port de la correction optique totale.

− Le pouvoir d’accommodation et sa latence :


Les capacités d’accommodation se mettent en place dans les trois premiers mois ; l’enfant âgé
de 1 mois ½ à 3 mois accommode déjà. Son accommodation est assez précise pour la vision de
près, elle se développera progressivement pour des distances plus éloignées, en parallèle avec le
développement de l’enfant dans son environnement.
Le pouvoir d’accommodation est maximal et diminue progressivement tout au long de la vie,
passant progressivement de 18,5 dioptries à l’âge d’un an, à 14 dioptries à l’âge de 15 ans, à 2-3
dioptries vers 40 ans, à moins de 1 dioptrie après 60 ans. Cette diminution progressive est
principalement due au durcissement du cristallin. Il ne s’annule pas tout à fait grâce aux
mécanismes annexes (binocularité, myosis, déplacement antérieur du cristallin). Autrement dit, le
punctum proximum s’éloigne de l’œil selon une progression qui s’accélère légèrement entre 35 et
50 ans.

La presbytie : Lorsque cette perte d’accommodation devient symptomatique aux environs de 45


ans, c’est l’apparition de la presbytie ; généralement quand le pouvoir accommodatif devient
inférieur à 3 dioptries ; le punctum proximum d’accommodation, ou la distance normale de lecture,
est alors supérieur à 33 cm. La presbytie signifie étymologiquement que l’œil, tout comme le sujet,
est « vieux » ; entrent alors en jeu le vieillissement du cristallin, et accessoirement de la zonule et
du corps ciliaire. Le cristallin perd son élasticité, ce qui réduit l’amplitude des variations de sa
courbure antérieure et de son indice de réfraction. La diminution de l’indice de réfraction et
l’homogénéisation optique du cristallin sont dues à l’augmentation relative des protéines
cristalliniennes hydrosolubles avec l’âge. La traction des fibres de la zonule et le corps ciliaire ont
une incidence moins favorable sur le cristallin du fait de sa croissance et de sa perte d’élasticité
ainsi que du vieillissement du muscle ciliaire.

26
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Chapitre IV :
Adaptation et compensation
de presbytie.

27
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Chapitre IV : Adaptation et compensation de


presbytie.
A- Compensation avec des verres :
A.1- Verre unifocaux : [25]
Le verre unifocal est parfois (rarement) appelé verre monofocal, mais généralement on parle
d’une paire de verres unifocaux.
Les verres unifocaux sont des verres correcteurs destinés à corriger un seul type de vision. Vous
avez besoin de verres unifocaux si vous êtes myope, hypermétrope, astigmate ou presbyte. Ces
verres corrigent la vision de loin, la vision de près, et même la vision intermédiaire dans le cas de
la presbytie et si votre ordonnance a été définie pour.
A.2- Verre multifocaux : [26]
Le verre double-foyer, ou bifocal, est un verre d’une seule pièce destiné essentiellement aux
presbytes dans lequel une partie de la surface permet la vision de loin et l’autre la vision
rapprochée, voire une troisième dans le cas des verres triple-foyer pour la vision intermédiaire.
D’une manière générale, on peut classer les verres multifocaux (bi- ou trifocaux) en deux grandes
catégories définies par leur mode de réalisation : les multifocaux taillés et les multifocaux
fusionnés. En effet, une même différence de puissance entre la vision de loin et la vision de près
peut s’obtenir soit par un changement de la courbure d’une des deux faces du verre (bifocaux
taillés), soit en conservant un même rayon de courbure par l’inclusion d’un matériau d’indice de
réfraction plus élevé (bifocaux fusionnés).
A.3- Verre progressive : [26]
Un verre progressif est un verre dont la puissance augmente de manière continue entre le haut et
le bas du verre, entre une zone supérieure destinée à la vision de loin et une zone inférieure destinée
à la vision de près. Cette progression est le plus souvent obtenue par une variation continue du
rayon de courbure de la face avant du verre, qui devient de plus en plus petit : la surface progressive
se cambre vers le bas.
A.4- Verre de proximité : [27]
Les verres de proximité sont aussi fréquemment appelés verres d’ordinateur, dégressifs ou encore
mi-distance. Ils améliorent la vision pour un champ visuel compris entre 40 cm et 2 m. Ils
permettent donc d’ôter le flou qui limitent vos capacités de lecture mais aussi de clarifier votre

28
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

vision sur un périmètre relativement étendu. C’est pour cela que les verres de proximité s’adressent
aux personnes qui souffrent de presbytie et qui souhaitent profiter d’un meilleur confort pour une
distance appelée la Vision Intermédiaire.

B- Compensation avec Lentille de contact : [28]


B.1 - Lentille monovision :
La monovision est un moyen optique de correction de la presbytie dans lequel chaque œil est
corrige avec une lentille unifocale. Un œil est corrigé pour la vision de loin, l’autre pour celle de
près. Cette méthode de correction, la plus ancienne, encore très pratiquée aux Etats-Unis, est
largement utilisée avec des lentilles de contact, mais aussi en chirurgie réfractive. Le but est de
procurer une bonne vision de loin comme de près. A tout moment, un œil reçoit une image claire,
l’autre une image brouillée. A terme, l’image délocalisée doit être éliminée. Le succès d’une
monovision est très fortement influence par l’importance de la dominance oculaire (Handa,
2004b). Dans certains cas, une troisième lentille pour certaines activités permet de rétablir une
union binoculaire. Certains s’accordent à trouver entre 70 % et 80 % de bons résultats (Jain, 1996
; Johannsdottir, 2001 ; Evans, 2007). Une bonne technique d’adaptation débute par une sélection
rigoureuse des candidats.

Figure 06 : En vision de près, sur l’œil domine, l’image est située sur
la rétine, sur l’œil dominant elle est délocalisée.

29
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

B.2 - Lentille hypermétrope saturée :


Encore dénommée « hypervision » (Elie, 1998), cette technique, même si elle n’est pas avancée
dans la littérature comme une technique de compensation de la presbytie, n’en demeure pas moins
une méthode simple et logique applicable aux hypermétropes, avec des lentilles ou même avec la
chirurgie réfractive (Saragoussi, 2004).
Il consiste à corriger totalement l’hypermétropie en vision de loin sur chacun des deux yeux avec
des lentilles unifocale jusqu’à la limite de la chute d’acuité (Peyre,1999). La correction de
l’hypermétrope, même en vision de loin, demande le port d’un dispositif convexe. Celui-ci grossit
l’image rétinienne et encore plus avec l’addition de près. Ce grossissement se fait dans les trois
dimensions. Il est d’autant plus accentué que le dispositif de correction est plus éloigné de l’œil.
Un hypermétrope l’âge de la presbytie, est plus gène par ses lunettes qu’un myope, car le
grossissement rétinien l’oblige à développer un effort accommodatif plus important, puisqu’il y a
plus de distance entre deux plans de mise au point de l’image rétinienne. Le grossissement
s’effectue dans toutes les dimensions, donc aussi bien d’avant en arrière. Le fait de ramener le
dispositif au contact de l’œil réduit le grossissement : imaginons un cube dans l’espace ; sa
projection sur la rétine est diminuée dans toutes les dimensions, lorsque l’on passe de la correction
lunettes à celle des lentilles de contact ; la mise au point depuis la face distale de ce cube jusqu’à
sa face proximale demande un parcours accommodatif moindre.

B.3 - Lentille multifocal :


Il existe deux philosophies de designs pour les lentilles multifocales : vision alternée et vision
simultanée. Les deux yeux sont corrigés équitablement pour la vision de près et la vision de loin,
en respectant l’équilibre et la sommation binoculaire.
a) Vision alterné :
Cette approche est parfois dénommée « vision a translation ». Elle fut la première technique
utilisée en contactologie pour corriger la vision de loin et la presbytie avec un seul dispositif
optique (De Carle, 1997).
Principe :
Deux ou trois surfaces bien distinctes sont définies, chacune destinée à l’une des trois visions (de
loin, intermédiaire et de près). L’objectif est de faire alterner devant la pupille, des zones optiques
de puissances différentes. La pupille sélectionne les rayons lumineux qui la traversent.
La discrimination est volontaire. C’est le sujet qui choisit en fonction de la direction de son regard.
Le plus souvent bifocales et segmentées, la partie du haut de ces lentilles est consacrée à la vision
de loin, celle du bas à la vision de près. Leur fonctionnement nécessite un prisme ballast de

30
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

stabilisation et, souvent, une troncature, tous deux inconfortables. En position primaire, le regard
droit devant, le sujet regarde à travers la zone optique de loin ; dans le regard vers le bas, la lentille
droit devant, le sujet regarde à travers la zone optique de loin ; dans le regard vers le bas, la lentille
subit une translation sur la cornée et le sujet regarde à travers la zone optique de près. Chacune des
deux zones optiques juxtaposées est sphérique et la qualité des deux visions est celle de surface
sphérique. Au niveau de la zone de transition, les centres optiques sont confondus pour éviter des
sauts d’images. La zone optique inferieure peut prendre toute sorte de forme : segment horizontal,
croissant, triangle. Une zone supplémentaire peut être ajoutée pour la vision intermédiaire, sous la
forme d’un segment horizontal intercale entre la zone optique de vision de loin et la zone optique
de vision de près, ou d’un triangle asphérique centrale dont la pointe jouxte le centre géométrique
de la lentille. La vision alternée ne se limite pas aux lentilles segmentées et les géométries
concentriques annulaires à vision de loin centrale (VLC) fonctionnent également selon le même
mode. Même si la lentille tourne sous l’effet du clignement, dans le regard en bas la zone
périphérique de près se trouve face à la pupille. Ces lentilles n’ont donc pas besoin de système de
stabilisation et sont plus confortables. La vision alternée demeure à ce jour le domaine des LRPG.
Nombreuses ont été les tentatives de fabrication en matériaux souples, sans grand succès parce
que trop stables sur la cornée. Cependant, l’arrivée des silicone hydrogels au modulus de rigidité
plus élevé relance l’idée d’une lentille souple multifocale a translation.
b) Vision simultanée :
Principe :
Fonde sur la discrimination cérébrale, il consiste à placer devant l’œil un système optique
comportant plusieurs distances focales qui contribuent simultanément à la formation des images.
Ces zones de distances focales différentes sont présentées en même temps face à la pupille, de telle
sorte que plusieurs images sont produites simultanément sur la rétine : l’une nette, produite par la
focale utile, et les autres floues causées par les autres focales. L’exemple caractéristique est celui
de la mouche place sur la vitre. L’œil fixe la mouche et le cerveau perçoit en même temps, en
arrière-plan, le paysage. A l’inverse, si l’œil fixe le paysage au loin, le cerveau perçoit
concomitamment la mouche dans son champ de vision. Il est généralement admis que le cerveau,
après une période d’apprentissage initiale, effectue un « tri » qui permet d’éliminer les images
délocalisées « parasites ».

31
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

B.3.1-Lentilles rigides multifocales :


Il existe deux grandes familles de lentilles rigides multifocales : les lentilles concentriques et les
lentilles segmentées. Il est possible de les classer en fonction de leur design, de la localisation de
leurs zones optiques et de leur mode de fonctionnement.

Figure 07 : Classification des lentilles rigides en fonction de leur


design, de la localisation des zones optiques et de leur mode de fonctionnement.
VLC, vision de loin centrale ; VPC, vision de près centrale.

B.3.1.1- Lentilles rigides multifocales concentriques :


Ces lentilles alternent sur l’une des deux faces et de manière concentrique, des zones de courbures
différentes, générant une puissance variable, produisant l’addition recherchée, et une vision nette
a toutes les distances. De nombreuses géométries ont été dessinées.
Caractéristiques :
Le design peut être bifocal ou progressif. Les zones optiques de vision de loin et de près sont
réparties au centre ou en périphérie. Selon la nature et la taille de la zone optique centrale, le mode
alterné ou le mode simultané est prédominant (Caffery, 1991 ; De Carle, 1997).
En faveur d’une vision alternée.
La zone optique de vision de loin est au centre et sa surface d’au moins deux tiers voire trois
quarts de la surface pupillaire calculée sous éclairage normal d’une pièce. En faveur d’une vision
simultanée.
La zone optique de vision de près est au centre. La totalité de la zone optique n’excède pas 4,5
mm, pour que toutes les zones de vision de loin et de près se trouvent simultanément dans le champ
pupillaire. En faveur d’une vision mixte.

32
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

La zone optique de vision de loin est au centre, de petite taille (0,75 à 1,5 mm inférieur au
diamètre pupillaire), ce qui permet à la zone de vision de près d’être présente dans le champ visuel
pupillaire.
Localisation de l’addition :
L’addition peut être placée sur la face interne, sur la face externe ou sur les deux à la fois.
B.3.1.2- Lentilles bifocales concentriques annulaires :
Les lentilles bifocales concentriques annulaires sont toute sa vision de loin centrale fonctionnent
en mode alterne. Ce qui les différencie est la localisation de l’addition.
B.3.1.3-Lentilles asphériques progressives :
− Zone optique de vision de loin centrale :
Cette zone optique peut être sphérique ou elliptique, entourée d’une couronne d’addition asphérique
ou hyperbolique. La taille de la zone optique est variable et difficile à définir. La notion de zone
optique sous-entend une zone sur laquelle est défini un seul Ro. Lorsque la zone centrale est
asphérique, on parle « d’équivalent de zone optique ». Selon la taille de la zone optique centrale, de
la localisation de l’addition, l’un des deux modes de fonctionnement va prédominer.
Trois groupes de lentilles peuvent être individualises : addition sur la face interne, addition sur la face
externe et addition repartie sur les deux faces.
− Zone optique de vision de près centrale :
Lentilles de première génération, elles sont entièrement asphériques sur la face externe. Le mode
de fonctionnement est simultané et pupillo-dependant. Il nécessite un bon centrage et une faible
mobilité. La pupille sélectionne la zone centrale de près. Elles sont à privilégier lorsque les besoins
en vision de près sont élevés. Plusieurs sphéricités sont proposées pour moduler les additions. La
face interne, Sphero-asphérique, est libre. Associer une géométrie torique interne a cette face
permet de stabiliser la lentille pour les cornées astigmates de plus de 40 centièmes.
B.3.1.4- Lentilles rigides multifocales segmentées :
Ce type de géométrie a translation est le design le plus ancien et le plus dessine par de nombreux
professionnels depuis près de soixante-dix ans.
Caractéristiques :
Le design est le plus souvent bifocal, plus rarement trifocale. Deux plages symétriques se
succèdent verticalement à la manière d’un verre à double foyer et fonctionnent en mode alterne :
en haut la vision de loin, en bas celle de près et, parfois, intercalée entre les deux, une vision
intermédiaire. Les différentes zones optiques sont bien différenciées et vont alterner face à la
pupille grâce à un mouvement de translation. Leur bon fonctionnement dépend de plusieurs

33
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

paramètres. Ce qui les distingue les unes des autres est la forme du segment inférieur de vision de
près. Le segment inférieur de vision de près peut être totalement segmente, surmonte par une ou
deux lignes de jonction horizontale et linéaire, selon que la lentille est bi- ou trifocale. Il peut être
en forme de croissant. Lentille monobloc, elle translate doucement sans le moindre saut d’image.
Si la lentille tourne, la forme en croissant du segment suit le bord inferieur de la pupille, et même
pour une rotation jusqu’a 30°aucune fluctuation ou baisse de vision de près ne surviennent,
contrairement à ce qui se passe pour d’autres designs. Une troncature est rarement utile (Rakow,
2003 ; Callina, 2006). Le segment inférieur de vision de près peut présenter un design original
(Presbylite) avec une zone optique sphérique pour la vision de loin, un segment en forme de
croissant encoche au centre. Surplombant l’encoche, une petite zone asphérique triangulaire
procure une vision intermédiaire.

Figure 08 : Différents designs de lentilles segmentées.

B.3.2-Lentilles souples multifocales :


B.3.2.1-Lentilles souples multifocales vision simultanée :
Les lentilles souples multifocales, utilisées couramment, fonctionnent toutes selon le principe de
la vision simultanée. Trop stables sur la cornée pour translater, leur performance visuelle est sou
contrôle du tri cortical. Contrairement aux lentilles rigides, la géométrie multifocale postérieure
ne tient pas compte du ménisque de larmes qui est négligeable. La puissance de la lentille
correspond bien à sa valeur réfractive. La totalité de la zone optique doit être contenue sur une
petite surface (4 mm) pour que l’ensemble des surfaces optiques soient présentes simultanément
dans le champ pupillaire. Elles se distinguent entre elles selon :
– leur design: bifocale, multizones, Sphero asphériques ou asphériques progressives.

34
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

– la répartition des différentes surfaces optiques. Le diamètre de la pupille joue un rôle déterminant
dans leur fonctionnement en sélectionnant les rayons qui la traversent. Les différentes lentilles
sont classées ci-après en fonction de cette pupillo-dependance.
B.3.2.2- Lentilles souples multifocales vision alternée :
Les lentilles souples multifocales à vision alternée sont très peu répandues, parce qu’elles
nécessitent une translation sur la cornée incompatible avec la faible mobilité des lentilles souples.
L’apport du silicone hydrogel, dont le modulus de rigidité est plus élevé, fait entrevoir de nouvelles
perspectives. Deux lentilles existent dans le monde. La lentille Triton translating bifocal soft
contact lens (Gelflex) est la seule lentille disponible sur le marché américain et approuvée par la
FDA. Elle est bifocale, sans vision intermédiaire. Sa géométrie peut être torique. Sa multifocalté
est sur la face interne, avec troncature et biprisme pour sa stabilité et son positionnement (Ezekiel,
2002). Le diamètre est de 14,5 mm a 15 mm, ce qui permet d'équiper les patients dont la paupière
inferieure est à distance du limbe. Le diamètre vertical est reparti de 11,4 mm a 13,9 mm par pas
de 0,5 mm. Deux traits de repères sont situés à 3 h et 9 h. L’addition est positionnée a 1 mm sous
le centre géométrique (Rakow, 2003). Si la lentille translate correctement, la vision est
satisfaisante. La surépaisseur inferieure est une cause d’inconfort (Gasson, 2003). La Bio Royal
(Procornea), autre lentille souple bifocale a translation, a sa périphérie asphérique, permettant une
translation facile entre la vision de loin et la vision de près. Sur la face externe, une zone en
croissant située en périphérie du segment de près est alignée avec la paupière inferieure et permet
une translation dans le regard en bas. Elle dispose d’un prisme ballast et d’une stabilisation
dynamique.
B.4 – lentille d’orthokératologie :
L’orthokeratologie est une nouvelle voie utilisant les lentilles de contact permettant de répondre
aux exigences des presbytes. A ce jour, aucune lentille multifocale n’est commercialisée
permettant de réaliser ce type de traitement : la monovision demeure la seule approche. De
nombreuses recherches sont en cours (Tokoro, 2007). Il va être possible de remodeler des cornées
avec des lentilles, d'orthokeratologie, comme il est possible de réaliser des presbyLASIK en
chirurgie réfractive.

35
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

C- Chirurgie réfractive : [29]


C.1- Presbylasik :
La correction sur la cornée consiste à réaliser un profil « multifocal », le plus souvent en faisant
varier l’asphéricité de la cornée pour augmenter la profondeur de champ: la technique est
essentiellement celle du LASIK (qui prend alors la dénomination de « presbyLASIK »).
Le presbyLASIK regroupe une large gamme d’opérations dont les dénominations varient :
Supracor, Laser Blended Vision, Q-factor F-CAT, etc. Elles reposent toutes sur un principe
commun ; l’augmentation des aberrations, notamment sphériques, de l’œil opéré pour accroître sa
profondeur de champ. Ces techniques de « LASIK pour presbytie » diffèrent plus par leur
positionnement marketing et certaines astuces de langage, que de leur mécanisme commun :
augmenter la profondeur de champ de l’œil sans trop réduire la qualité de la vision de loin en
jouant sur le taux d’aberration sphérique oculaire.
L’aberration sphérique est en effet une aberration qui se caractérise par le fait que les rayons
réfractés par la zone centrale de la pupille convergent plus vite (aberration sphérique de signe
négatif) ou moins vite (aberration sphérique de signe positif) que les rayons réfractés traversant la
zone périphérique de la pupille. On peut ainsi dédier la réfraction du centre pupillaire à la vision
de près, et la réfraction de la périphérie pupillaire à la vision de loin, et vice-versa. Pour augmenter
le taux d’aberration sphérique négatif, on peut remodeler le profil corné pour le rendre plus
asphérique prolate (on « joue » avec le « facteur Q » d’asphéricité). Les fabricants de laser sont
moins prolixes en matière de chiffres, et il est difficile de savoir quel taux d’aberration sphérique
est visé avec les profils spécifiquement dédiés à la correction de la presbytie. Il faut dire que ce
domaine est relativement complexe, car le taux d’aberration sphérique dépend aussi de la
correction de loin éventuelle, du diamètre pupillaire, du taux d’aberration sphérique initial, etc.…et
qu’une règle marketing consiste au contraire à simplifier certains messages explicatifs, pour qu’ils
soient mieux compris et reçus. Ceci participe en réalité à une certaine confusion, qui règne autour
des techniques de correction laser de la presbytie et leur mécanisme de correction – pourtant
universellement fondé sur les modulations d’aberrations sphériques.
Une page un peu plus technique est consacrée aux principes et explications relatives aux
traitements laser asphériques « custom Q F-CAT ».
Les lentilles de contact multifocales sont réalisées selon un principe tout à fait similaire aux
corrections laser. Certaines sont à addition centrale (vision de près au centre), d’autres à addition
périphérique. En langage aberrométrique, les lentilles multifocales modulent le taux d’aberration

36
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

sphérique de l’œil (tout en corrigeant un éventuel défaut de loin comme l’hypermétropie ou la


myopie).
L’hypermétrope presbyte est généralement un bon candidat à la chirurgie par LASIK : la
correction de la vision de loin tend à augmenter le taux d’aberration sphérique négative, et amène
naturellement une certaine amélioration de la vision de près.

37
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

PARTIE 02 : VOLET
PRATIQUE.

38
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

PARTIE 02 : VOLET PRATIQUE.

2.I - Présentation de l’étude :


L’étude a pour but de mettre en évidence la relation entre la presbytie et les amétropies, mais
aussi améliorer la prise en charge de la presbytie et voulu déterminer de façon objective la valeur
de presbytie chez le sujet amétropie. L’objectif principale de cette étude est de confirmer la
pertinence et la faisabilité du choix de thème de recherche.
L'étude consiste à formuler une question définissant des éléments théoriques, empiriques ou
méthodologiques. Dans cette partie, nous allons nous concentrerons sur la méthodologie
appliquée dans notre travail d'étude afin de développer une manière nécessaire et pratique de
répondre à notre problématique.
J’ai choisi d’aborder ce sujet car depuis le début de ma carrière professionnelle, certaines
situations m’ont marquée par rapport à notre formation initiale, et une question qui ne cesse de
tourner dans ma tête et qui est : Pourquoi la valeur de presbytie varier d'une personne à une autre
malgré que l’addition de la presbytie est fixée à certain âge.
En premier lieu, nous expliquerons le choix du terrain et nous préciserons la durée de
l'étude et la population cible. En second lieu, nous présenterons la méthode et les
techniques de recherche adoptées. Enfin, nous citerons les différentes difficultés que nous
avons rencontrées lors de nos recherches.

2-I-1-Lieu de l’étude :
L’étude s’est déroulée a eu lieu dans le service ophtalmologie de EPSP (Etablissement Public
de Santé de Proximité) de Bordj Bou Arreridj secteur « D ».

2-I-2- Période de l’étude :


Notre étude s’est déroulée du 02 janvier au 24 Février 2022. Elle a porté sur les personnes
âgées des établissements où s’est déroulée l’étude.

2-I-3- Population cible :


Dans le cadre de cette étude clinique, les réfractions de 68 patients appartenant à 45 femme et
23 homme ont pu être réalisées. Tous ces patients participants étaient volontaires et l'autorisation
de participer au protocole a été prise par eux.

39
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Ces patients ont malgré tout effectué un interrogatoire ciblé et des tests préliminaires pour
vérifier qu’ils remplissaient bien tous les critères d’inclusions :
➢ L’âge : Entre 40 et 60 ans, tous presbyties et présentant les différentes amétropies
associées.
➢ Antécédents : Au préalable, on a vérifié que les volontaires étaient souffrant a
antécédents oculaire.

2-I-4- Méthode de recherche :


Notre recherche a été réalisée sur la base d'une étude descriptive et rétrospective basée sur un
mode d’investigation "qualitative et quantitative ".

2.II- Matériel et méthode :


1-Matériel :
Pour la réfraction subjective, on utilisera :

− Les lunettes d’essai, avec une boite de verres d’essais complète. Elles sont préférées à une
tête de réfracteur car elles sont beaucoup moins massives et stimulent donc moins
l’accommodation que celle-ci lorsque le patient s’installe derrière. De plus les lunettes
d’essai paraissent plus facilement adaptables à tous types de morphologie et de tailles de
visage pour obtenir un bon centrage des verres.
− On utilise également un écran LCD Luneau® placé à 5 m du patient pour l’affichage des
optotypes.
Ce type d’écran LCD donne un meilleur contraste à éclairage ambiant qu’une échelle
d’acuité murale, rétroéclairée ou encore rétro-projetée. Il est donc nécessaire d’utiliser ce
matériel pour ce type de réfraction qui doit se réaliser le plus proche possible des conditions
réelles de vie, c’est-à-dire avec une luminosité ambiante suffisante.
De plus ce genre d’appareil permet de calibrer exactement la taille des optotypes en
fonction de la distance précise d’affichage, et nous permet de choisir le type d’échelle voulu,
qui sera donc logarithmique dans ce cas-ci.
L’échelle logarithmique est logiquement choisie pour sa précision et sa linéarité, que ce
soit pour les hautes ou les basses acuités, essentielle pour l’établissement des données
statistiques.
L’affichage des optotypes peut se faire par groupes de 3 lignes d’acuité croissante pour que
le patient se focalise sur la ligne d’acuité maximale déchiffrée, sans le faire forcer, ce qui

40
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

pourrait stimuler son accommodation. Entre chaque œil on l’écran LCD permet de présenter
une multitude de combinaisons d’optotypes différentes pour éviter la mémorisation.

− On utilise aussi l’échelle d’acuité visuelle de loin TAVOLA OTTOMETRICA DECIMALE


à distance 3 mètre pour mesurer l’acuité visuelle et l’échelle d’acuité Visuelle de près de
Parinaud que l’échelle de lecture comporter des caractères d’imprimerie de tailles différents,
est placée à 33 cm.

En ce qui concerne la réfraction objective sous cycloplégique :


− L’auto-réfractomètre AR-310A chez NIDEK®.
Il s’agit d’un réfracteur automatique fixe de haute précision, constitué d’un écran LCD et
d’une imprimante intégrée et qui combine deux principes de mesure : La technique SLD et la
méthode de détection de l’aire pupillaire. Cette dernière permet une analyse de zone pupillaire
plus grande (environ 4 mm de diamètre contre 2,5 mm en moyenne pour les autres machines),
afin d’obtenir des données plus fiables, plus réalistes et donc plus proche de la réfraction
manifeste.
Il est doté d’une SLD (Diode Super Luminescente) accompagnée d’un capteur CCD très
sensible pour améliorer la qualité des mesures. L’image obtenue est plus contrastée et plus nette
qu’avec une diode LED classique.
Il possède aussi une kératomètre automatique très fiable grâce une mesure centrale classique
réalisée avec une mire concentrique de Placido, et une mesure périphérique aux 4 points
cardinaux de la cornée. Il effectue une série au moins au moins 3 mesure par œil.
− Le cycloplégiant utilisé est le mydriaticum 0,5%. C’est un cycloplégique dont la molécule
de base est le cyclopentolate. A défaut d’être le cycloplégique de référence comme
l’atropine, c’est le cycloplégique de base : Son utilisation est beaucoup plus simple et son
temps d’action plus rapide.
2- Méthode :
1. Les gouttes de mydriaticum (Cyclopentolate 0,5%), elles ont un effet cycloplégiant rapide
et efficace qui permet de bloquer l’accommodation. Pour cela on utilise un protocole à 3
gouttes dans chaque œil.
2. Dans un premier temps, l’interrogatoire permet d’illustre plusieurs informations telles que :
l’âge et le sexe du patient, la date et le motif de première consultation, les antécédents
personnels et familiaux, les traitements déjà réalisés, au niveau médical ou chirurgical, ainsi
que les plaintes du patient.

41
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

3. Avant d’entamer toute réfraction subjective, on réalise une première mesure à l’auto-
réfractomètre automatique fixe afin d’obtenir un premier profil réfractif du patient.
4. Les acuités visuelles brutes (sans correction) sont d’abord recueillis, de loin comme de près,
en monoculaire et en binoculaire. Ces données sont ensuite comparées au ticket du
réfractomètre automatique afin d’orienter l’examen de la réfraction subjective.
5. On utilise premièrement les lunettes d’essai au patient pour corriger la vision de loin à l’aide
d’un brouillage.
6. On fait ensuite passer pour corriger la vision de près qui détermine l’addition à l’aide d’une
méthode statistique.

42
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

2.III- Analyse générale de patient :


➢ Répartition l’échantillon en fonction du sexe :

Tableau 01 : Répartition l’échantillon en fonction du sexe.

Sexe Effective Pourcentage

Masculin 23 33.82%
Féminin 45 66.18%
Total 68 100,0%

Graphique 01 : : Répartition l’échantillon en fonction du sexe.

Commentaire :
Dans notre étude on remarque que la majorité des patients a consulté sont des féminins a
représenté 66.18% dans notre échantillon.

43
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

➢ Répartition l’échantillon en fonction des âges.

Tableau 02 : Répartition l’échantillon en fonction des âges.

Age Effective Pourcentage


[40 à 45] ans 3 4,41%

[46 à 50] ans 27 39,71%

[51 à 55] ans 19 27,94%

[56 à 60] ans 19 27,94%


Total 68 100,0%

Graphique 02 : Répartition l’échantillon en fonction des âges.

Commentaire :
Dans notre étude on remarque que la majorité des patients a âge [46 à 50] ans a représenté
39.71% dans notre échantillon.

44
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

2.IV- Analyse de caractéristique :


➢ Prévalence de l’amétropie :

Tableau 03 : Prévalence de l’amétropie.

Effective Pourcentage

Emmétrope 24 35,29%

Amétropie 44 64,71%

Total 68 100%

PRÉVALENCE DE L'AMÉTROPIE.

Emmetrope

Amétrope

Graphique 03 : Prévalence de l’amétropie.

Commentaire :
Dans notre étude on remarque que l’amétropie a représenté 64,71% et l’emmétrope a
représenté 35,29%.

45
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

➢ Répartition des presbyties en fonction des types d’amétropies.

Tableau 04 : Répartition des presbyties en fonction des types d’amétropies.

Amétropie Effective Pourcentage

Myopie 3 6,81%

Hypermétropie 5 11,37%

Astigmatisme 12 27,27%
myopique
Astigmatisme Astigmatisme 36 11 81,82% 25,00%
hypermétropique
Astigmatisme 13 29,55%
mixte
Total 44 100%

0%

Astig
Astig
myopique
mixte

Astig
hypermétropiqu
e…

Myope Hypermétrope Astigmatisme

Graphique 04 : Répartition des presbyties en fonction des types d’amétropies.

Commentaire :

Dans notre étude on remarque que l’astigmatisme a représenté 81,82% et la majorité de


l’astigmatisme a représenté 36,11% de l’astigmatisme mixte.

46
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

➢ Répartition des presbyties en fonction des différents types de pathologies associées :


Tableau 05 : Répartition des presbyties en fonction des différents types de pathologies
associées.

Type de pathologie Effectifs Pourcentage

Cataracte 12 17.65%
Ptérigion 02 2.94%
Amétropie 44 64.71%
RAS 10 14.70%
Total 68 100%

RAS Cataracte

Ptérigion

Amétropie

Graphique 05 : Répartition des presbyties en fonction des différents types de


pathologies associées.

Commentaire :

Dans notre étude on remarque que les amétropies représentaient 64,71 % des pathologies
retrouvées.

47
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

2.VI- Examen clinique :


Les cas cités ci-dessous les patients du docteur Boukalachy W et aussi du docteur Boucetta A,
ils sont de nombre de quatre (4) de presbytie associée à différents amétropie dont nous avons
effectués notre stage pratique à Bordj Bou Arreridj.

✓ 1ère cas clinique :

Nom : Khraif F.

Age : 52 ans.

Amétropie : myopie presbytie.

Interrogatoire : pas d’ATE optique.

Type de cycloplégique : mydriaticum 0.5%.

Test utilisé : échelle des (E).

Ticket auto-réfractomètre :

SPHERE CYLINDRE AXE


OD - 1.50
OG - 0.75
Acuité visuelle sans correction :

OD : 08/10.

OG : 09/10.

Correction optique :

SPHERE CYLINDRE AXE ADDITION


OD - 1.00 +2.00
OG - 0.25 +2.00
Acuité visuelle avec correction :

OD : 10/10.

OG : 10/10.

48
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

✓ 2ème cas clinique :


Nom : Gharbi N.

Age : 52 ans.

Amétropie : hypermétropie presbytie.

Interrogatoire : pas d’ATE optique.

Type de cycloplégique : mydriaticum 0.5%.

Test utilisé : échelle des (E).

Ticket auto-réfractomètre :

SPHERE CYLINDRE AXE


OD + 2.00
OG + 1.75
Acuité visuelle sans correction :

OD : 07/10.
OG : 08/10.

Correction optique :

SPHERE CYLINDRE AXE ADDITION


OD + 1.75 + 2.00
OG + 1.50 + 2.00
Acuité visuelle avec correction :
ODG : 10/10.

✓ 3ème cas clinique :


Nom : Tyayba A.

Age : 52 ans.

Amétropie : Astigmatisme mixte presbytie.

Interrogatoire : ATE optique.

Type de cycloplégique : mydriaticum 0.5%.

Test utilisé : échelle des (E).

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L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Ticket auto-réfractomètre :

SPHERE CYLINDRE AXE


OD + 1.25 - 0.75 83°
OG + 1.75 - 1.25 77°
Acuité visuelle sans correction :

OD : 09/10.
OG : 08/10.
Correction optique :

SPHERE CYLINDRE AXE ADDITION


OD + 1.00 - 0.25 83° + 2.00
OG + 1.25 - 0.75 77° + 2.00
Acuité visuelle avec correction :
ODG : 10/10.

✓ 4ème cas clinique :


Nom : Bendjedou M.

Age : 52 ans.

Amétropie : Emmétrope presbytie.

Interrogatoire : RAS.

Type de cycloplégique : mydriaticum 0.5%.

Test utilisé : échelle des (E).

Acuité visuelle :

ODG :10/10.Correction optique :

SPHERE CYLINDRE AXE ADDITION


OD + 2.00
OG + 2.00

50
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Discussion :

Les études statistiques ont permis de mettre en évidence des variations de la part latente de la
presbytie (ou de la surcorrection des amétropies) au cours de l’examen, en fonction de la méthode
de réfraction utilisée. Même si par souci de reproductibilité les examens ont à chaque fois été
effectués par la même personne, avec le même matériel et dans les mêmes conditions, il serait
intéressant de poursuivre ce protocole sur un nombre plus grand et afin de fiabiliser au maximum
les résultats et les conclusions obtenus.
Comme on s’y attendait, c’est la réfraction objective sous cycloplégique qui donne les résultats
les plus convexes. En toute logique, en inhibant l’accommodation, le Mydriticum permet d’obtenir
la COT ou du moins le résultat qui s’en approche le plus. Sur l’échantillon étudié, En ce qui
concerne la presbytie, il ne varie pas beaucoup et quelle que soit la méthode on retrouve en
moyenne les mêmes résultats à peu de choses près.
Nous observons sur cette échantillon une majorité de presbytie qui représente des féminins.
Toutes les presbyties « s’améliorent » avec la correction optique de l’amétropie. Il n’y a plus de
signes fonctionnels, le confort est donc nettement amélioré avec la correction optique.
Nous constatons dans notre étude une majorité des patients presbytie sont des amétropies et la
majorité des amétropies sont des astigmatismes en retrouvant les deux graphiques décrits dans
l’étude.
Notamment, les amétropies représentent 64,71 % des pathologies associées sur le troisième
graphique montre une pathologie retrouvée.

De toutes considérations, nous nous choisissions 4 patients qui sont adressés au service
ophtalmologie pour cette étude :

Cas N°1 : D’après les résultats du patient, nous avons remarqué que la femme était presbytie
myopie trop faible (inférieure à 2 D) voir floue de loin en monoculaire à acuité OD : 08/10 et OG :
09/10 sans correction, malgré donne +2 l’addition pour elle ne compense pas suffisamment la
presbytie parce qu’elle voir bien de près.

Cas N°2 : Après les résultats, nous remarqué que le patient avait une presbytie hypermétropie
à AVsc OD 07/10 et OG : 08/10, l’addition de près s’ajoute à la correction de loin : en vertu de
cette addition, les verres sont particulièrement « grossissants », surtout dans leur partie inférieure.

51
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Cas N°3 : D’après le résultat de patient presbytie astigmatique on remarque qu’après l’utilisation
la méthode subjective et s’ajoute l’addition de près à la correction de loin le patient voir bien le
près et loin.

Cas N°4 : Dans notre étude le patient avait une presbytie emmétrope en binoculaire 10/10.

Au terme de cette analyse, nos résultats rejoignent ceux de tableau de l’addition en fonction de
l’âge, qui a retrouvé tous les cas on va donner +2 de l’addition à âge 52. La valeur de la presbytie
se change et elle dépend de cas du patient, par exemple pour un même âge avec une addition y'a
ceux qui puisse voir très bien avec et ceux qui ne peuvent rien voir avec cette correction et c'est
parceque la myopie et l'hypermétropie ont une influence sur la correction de la presbytie. Alors
que pour certains la vision de loin était justement excellente juste avant la survenue de la
presbytie.

Nous constatons que la presbytie présente dans notre étude n'est pas responsable de l'apparition
d’amétropie associée, notamment la presbytie et persiste ensuite malgré une correction optique
de base.

52
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Conclusion :

En conclusion, La presbytie, qui touche toutes personnes généralement après 44 ans reste une
amétropie plus complexe à corriger que les amétropies simples qui sont la myopie,
l’hypermétropie et l'astigmatisme, que cela se fasse avec des lentilles de contact, lunettes ou
chirurgie réfractive, appelée presbylasik. Ainsi nous avons pu établir que la presbytie joue un
rôle important tant pour les personnes âgées. Sur cet échantillon, pour des sujets la réfraction
subjective binoculaire apparaît comme une méthode de réfraction possédant de nombreux
avantages. C’est une méthode rapide, qui ne présente pas l’inconvénient de l’instillation de
gouttes de mydriaticum et qui, même si elle ne permet pas d’obtenir la COT, limite de manière
efficace la part latente de la presbytie (ou la surcorrection amétropie).

Pour tous ces cas, on a observé que nous pouvons noter que la presbytie présente dans notre
étude ne sont pas responsables d’apparence d’amétropie associée surtout la presbytie persiste
alors malgré l’indispensable correction optique. Nous constant donc bien l’importance de
déterminer l’addition ainsi que de mesurer l’acuité.

En résumé, ce travail était axé sur la relation entre la presbytie et les amétropies et Comprendre
l’intérêt des connaissances théoriques sur la correction optique.

Ce stage nous a permis d’approfondir nos connaissances sur cette profession noble, nous
avons appris beaucoup de choses, nous avons pu mettre en pratique nos connaissances théoriques
acquises durant notre formation et nous sommes confortées aussi aux difficultés du monde de
travail.

53
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Bibliographie :

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écoles de la commune rurale de sanankoroba (27-12-2014).
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Saragoussi, Anne-Françoise Vidaman, Presbytie lunettes lentilles laser implants Bien avoir
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quatre écoles de la commune rurale de Sanankoroba.
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[9]
- GATINEL D. Anomalies de réfraction : myopie ; Paris : Elsevier, 2006, p36 - p41
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refractive/chirurgie-de-la-presbytie/

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L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Annexes
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Annexe N°01 : Certains des ordonnances.


L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.
L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Annexe N°02 : Matériels de service.

Boite d’essai

Echelle visuelle TAVOLA OTTOMETRICA DECIMALE


L’impact de la presbytie sur les différentes amétropies.

Auto-réfractomètre AR-310A chez NIDEK®.

JS- 700 Chez NIDEX®.

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