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Calcul des coffrages et des étaiements

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Calcul des coffrages
et des étaiements

1. Hypothèses de calcul ............................................................................. TBA523 - 2


I – Nature des efforts sollicitant les coffrages et leurs étaiements ......... — 2
II – Valeur des efforts .................................................................................. — 2
III – Limitation des déformations des faces coffrantes ............................ — 7
2. Caractéristiques mécaniques et dimensionnelles
des matériaux constitutifs des coffrages ........................................ — 8
I – Le contreplaqué...................................................................................... — 8
II – Le bois .................................................................................................... — 9
III – L’acier .................................................................................................... — 13
IV – Les alliages légers ............................................................................... — 14
3. Calcul des coffrages verticaux............................................................ — 22
I – Hypothèse sur les appuis de la paroi coffrante ................................... — 22
II – Sens des réseaux : conséquence sur les déformations ..................... — 23
III – Méthodologie de calcul d’un coffrage vertical ou incliné................. — 23
4. Calcul des coffrages horizontaux....................................................... — 26
I – Choix des éléments constitutifs d’un coffrage pour dalle .................. — 26
II – Méthodologie de calcul d’un coffrage de dalle .................................. — 26
5. Pratique du calcul à travers quelques exemples............................ — 31
I – Détermination des pressions et efforts de poussée
lors du bétonnage ....................................................................................... — 31
II – Calcul et choix des éléments constitutifs d’un coffrage de voile ...... — 34
III – Calcul et choix des éléments constitutifs d’un coffrage de dalle ..... — 39
Annexe 1 : Formulaire pratique ................................................................. — 44

es forces et efforts sollicitant les coffrages sont variés, variables ou perma-


L nents, réparties ou non. De nature statique, avec le poids des matériaux,
celui du béton fini, mais aussi dynamique, avec le personnel en mouvement, la
poussée hydrostatique du béton frais, les vibrations et les forces du vent, ils
demandent une étude approfondie au moment de la conception des coffrages.
Leur estimation théorique et chiffrée est obligatoire, les pressions et affaisse-
ments doivent être évalués, la prise en compte des tolérances effectuée, afin
de choisir structures et éléments de coffrage adaptés à ces sollicitations.
La connaissance des caractéristiques mécaniques et dimensionnelles des
matériaux constitutifs de ces ouvrages est donc incontournable. L’article pré-
sente ainsi un ensemble de paramètres (contraintes, épaisseurs, cisaillement,
limite élastique, portée admissible…) définissant le contreplaqué, le bois,
l’acier, les alliages légers, ainsi que les normes afférentes à leur utilisation. En
découlent en toute logique des hypothèses et méthodologies de calcul diffé-
rentes selon qu’il s’agit de coffrages verticaux ou horizontaux.
Des exemples concrets portant entre autres sur le choix d’éléments de cof-
frage voile et dalle, le calcul de l’étaiement et la détermination de portée de
raidisseurs, permettent au lecteur une mise en pratique complète.

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

1 Hypothèses de calcul

I - NATURE DES EFFORTS SOLLICITANT LES COFFRAGES ET Sont considérées comme charges uniformément réparties :
LEURS ÉTAIEMENTS • les charges dues au personnel appelé à intervenir lors de la
mise en œuvre des coffrages, à la pose du ferraillage puis au
Modalités d’application des efforts : charge statique ou bétonnage proprement dit ;
dynamique – Toutes les charges qui agissent progressive-
• le matériel utilisé, notamment lors du bétonnage (accessoires,
ment sur leur support peuvent être considérées comme
règles, vibreur…) ;
statiques. Le poids des matériaux, le poids des coffrages, des
filières ou lisses, du béton fini à la cote prévue peuvent être • les charges appliquées dans le cas de précontrainte des élé-
considérés comme des charges statiques. C’est donc le cas ments (plaques d’abouts, vérins...).
la plupart du temps. Néanmoins, au cours de la phase de mise
en service, il apparaît fréquemment des charges dynamiques. Le stockage de matériaux (coffrages, armatures, palettes de
matériaux) ou de matériel (pose de la benne à béton) est
Le personnel en mouvement, le matériel au cours de la phase généralement considéré comme une charge locale. De même,
de déplacement ou lorsqu’il entre en action, le béton frais au le poids d’un homme peut s’exercer localement dans certaines
moment de la coulée, la vibration, constituent autant d’exem- conditions de mise en œuvre et la stabilité doit être examinée
ples de charges dynamiques. (effet de bascule).

Au regard de ces charges qui peuvent être considérées Enfin, des éléments préfabriqués sont parfois disposés dans
comme agissant instantanément, le support se comporte les coffrages avant coulage ; leur poids doit être évalué
différemment. exactement.
Parmi ces efforts, certains présentent des composantes hori-
L’étude en résistance des matériaux de la déformation d’une zontales qu’il s’agit de reprendre et de transmettre aux
poutre sous charge dynamique montre que si l’on considère éléments porteurs du gros œuvre.
un corps de poids P tombant sur cette poutre d’une hauteur
h, la déformation calculée sous charge instantanée est double La stabilité des coffrages et de leurs étaiements doit être
de la déformation sous une charge statique de même valeur. attentivement examinée.
La contrainte est alors elle-même double, en supposant que
le phénomène reste dans le domaine élastique. Lorsque la Les charges climatiques – Les forces horizontales et ascen-
hauteur de chute « h » augmente et devient grande par dantes dues au vent peuvent être cause de renversement
rapport à la déformation, il y a choc et la contrainte devient (banches en attente par exemple) et le matériel de coffrage
proportionnelle à l’énergie cinétique du corps P. doit être équipé en conséquence de dispositifs de sécurité.

Les charges permanentes – Ces charges regroupent :

• le poids des étaiements ; II - VALEUR DES EFFORTS

• le poids des filières et poutrelles supportant les coffrages ;


A. Estimation des charges permanentes
• le poids des éléments constitutifs tels que peau de coffrage,
raidisseurs primaires et secondaires, éventuellement raidis- Charges permanentes des coffrages – Le béton a une
seurs tertiaires ; densité de 2,4 ou 2,5 lorsqu’il est armé. Pour les coffrages réa-
lisés à partir des bois du commerce, les panneaux sont
• le poids du béton armé ou du béton banché. comptés généralement pour 40 à 45 daN/m2.

L’incidence du mode de manutention et de levage doit être On peut également évaluer les charges à partir des valeurs
évaluée ; les coffrages peuvent être ainsi soumis au cours des suivantes :
convoyages à des efforts normaux et de flexion.
• bois résineux : 600 daN/m3 ;
Les charges variables ou charges d’exploitation – Les
• contreplaqué CTBX : 0,6 N/m2 et par mm d’épaisseur ;
charges variables correspondent à l’ensemble des charges de
chantier. Certaines sont uniformément réparties, d’autres agis- • poutrelles bois 80 × 160 h : 5 daN/ml ;
sent au contraire ponctuellement, certaines sont spécifiques
au cas examiné. • poutrelles bois 80 × 240 h : 7 daN/ml.

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

Charges permanentes des coffrages outils – Les coffrages 1. Les facteurs conditionnant la poussée du béton frais
outils peuvent être estimés pour :
Poussée hydrostatique – Coulé sous forme liquide ou plas-
• coffrages horizontaux traditionnels : 50 daN/m2 ; tique, le béton exerce une pression hydrostatique. Il est
possible de considérer le béton frais comme un liquide de
• coffrages horizontaux industriels : 70 daN/m2 ; densité 2,4 : la courbe de pression serait dans ce cas une
• coffrages verticaux traditionnels : 50 daN/m2 ; droite telle que la pression en tête serait nulle et la pression
en pied égale au produit de la hauteur par la masse volumique
• coffrages verticaux industriels : 90 daN/m2 à 120 (peau et rai- soit 2,4 t/m3 × hauteur :
disseurs métalliques) ;
pH = 2,4 × H
• plates-formes de travail traditionnelles : 70 daN/m2 ;
Cette hypothèse donnerait des résultats très défavorables
• plates-formes de travail industrielles : 100 daN/m2. puisque l’on obtiendrait une pression de 6 T/m2 à 2,50 m de
profondeur (cf. Fig. 1).
La masse volumique de l’acier est de 7 850 daN/m3 et celle
des alliages légers en aluminium 2 700 daN/m3.

B. Estimation des charges d’exploitation

Charges uniformément réparties – La norme NF EN 1004


de mai 2005 (Échafaudages roulants de service en éléments
préfabriqués – Matériaux, dimensions, charges de calcul et
exigences de sécurité - Indice de classement NF P 93-510)
prévoit une charge répartie entre 180 et 350 daN/m2.
Si le concepteur préfère prendre une valeur forfaitaire des
charges, l’INRS préconise une valeur forfaitaire de 200 daN/m2.
Charges locales – Le stockage de matériaux est estimé à
150 daN sur un carré de 0,50 m × 0,50 m.
Le poids des coffrages posés sur les plates-formes de travail
doit être évalué en tenant compte des conditions réelles de
mise en œuvre (banches autostables, banches lestées,
banches ancrées…).

C. Estimation des charges climatiques

Stabilité des banches vis-à-vis du vent – La réglementation


concernant la sécurité du travail sur les chantiers impose de
cesser tout travail et de protéger le matériel dès que la vitesse
du vent dépasse 85 km/h. En deçà, toute banche mise en
place doit demeurer stable.
Plusieurs dispositions peuvent être envisagées pour assurer
cette stabilité au vent :
– soit par un ancrage sur plot béton grâce à des étais rigides ;
Fig. 1 : Diagramme des pressions linéaires.
– soit par accrochage sur des ancrages disposés dans le
plancher ;
– soit grâce à une manutention en vis-à-vis, les banches Exprimé dans les unités internationales, la pression en kN/m2
demeurant en permanence reliées à un portique de levage. serait :

Généralement, et pour des banches métal, on admet les Pression pH 24 × H


valeurs suivantes : La hauteur H croissant, la pression en pied augmenterait
– coefficient de traînée : 1,75 ; linéairement, sans connaître de limite.
– pression du vent : 60 daN/m2 ; La poussée totale correspondante en kN s’exerçant sur la
– coefficient de glissement banche / sol : 0,50 ; paroi du coffrage serait égale à :
– coefficient de glissement d’un plot béton / sol : 0,65 ;
– poids au m2 : 90 à 120 daN/m2 selon le matériel utilisé. Poussée P = 1/2 × 24 H
24.H 2
H=
2
D. Hypothèses pratiques concernant la poussée
du béton Les phases de fluidité du béton – En fait, si l’on souhaite
analyser la manière dont la fluidité de la pâte constituant le
Concerne essentiellement les coffrages verticaux, c’est-à-dire béton évolue, il convient de distinguer trois phases : la pre-
les coffrages de poteaux et de voiles. Les efforts exercés sur mière phase correspond au déversement, la seconde au
les surfaces coffrant les rives de plancher sont un cas parti- serrage du béton et la phase finale correspondant à la prise
culier des coffrages verticaux. du béton :

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

• le déversement du béton au moment du remplissage du cof-


frage exerce un effet de choc dont la force vive est absorbée en
partie par le coffrage lui-même et en partie par le béton déjà en
place ;

• lors du serrage du béton obtenu par vibration, le béton peut


être considéré comme un liquide en équilibre hydrostatique
dans la zone d’influence du vibreur ;

• la prise commence en fait à exercer ses effets dans la zone


plus basse dès que le vibreur en est retiré ; le béton devient
alors progressivement rigide.

Le comportement du béton comme un liquide en équilibre


hydrostatique ne concerne donc qu’une petite partie de la
hauteur du coffrage.

L’effet de voûte – À ce phénomène de poussée hydrostatique


peut venir s’ajouter un effet de voûte entre les parois du cof-
frage qui contribue encore à exercer un effort de poussée. Ce
phénomène ne se produit pas lorsque l’on procède à une
vibration externe du coffrage lorsque l’affaissement mesuré au
cône d’Abrams est inférieur à 75 mm.

Il convient donc de bien examiner l’influence des différents fac-


teurs qui exercent une influence sur la poussée résultante.

De nombreux essais ont permis de dégager les conclusions


suivantes :

• la pression exercée par le béton peut être considérée comme


une pression hydrostatique jusqu’à atteindre une valeur Fig. 2 : Diagramme des poussées.
maximale ;

• une fois cette valeur atteinte, le béton peut être considéré • Valeur de la poussée pour les coffrages de voiles :
comme étant en équilibre de butée et exerçant des efforts sur Pour les voiles, la pression « p » en kN/m2 est inférieure ou
les parois de l’ordre de 70 à 90 % de la pression maximale ; égale aux deux valeurs suivantes :
P ≤ 24 × H
• la pression décroît lorsque la température du matériau P ≤ a + b × V.
augmente ;
Le tableau 1 donne les valeurs de a et b en fonction de la tem-
pérature et de la vitesse de coulée.
• la pression décroît lorsque la vitesse de coulée diminue (vites-
se exprimée en m/heure) ;
Tab. 1 – Poussée du béton frais pour un voile
• plus l’affaissement obtenu au cône d’Abrams est important et
plus la pression exercée sur les coffrages est grande ;
Vitesse
• un excès d’adjuvant est défavorable si cet adjuvant joue un Température T °C
rôle de retardateur, et la pression peut alors tendre vers la pres- V < 2 m/h V > 2 m/h
sion hydrostatique ;
5° 20 + 12,5 V 41 + 2 V
• l’épaisseur du voile n’intervient pas dans le cas de faibles vi-
tesses de coulée (vitesse < 1 m/h) ni pour les fortes vitesses où
15° 20 + 10 V 36 + 2 V
le phénomène de début de prise devient prépondérant.

Le diagramme de poussée qui en résulte est donné ci-après 25° 20 + 8,5 V 33 + 2 V


(cf. Fig. 2).

• Valeur de la poussée pour les coffrages de rive de dalle :


2. Formules expérimentales et pratiques pour les voiles et
poteaux. Diagrammes de poussée Pour les coffrages de rives de dalle, la pression « p » en kN/m2
est égale à :
Formules de la Chambre syndicale des constructions P ≤ 24 × H + charge d’exploitation (de service).
en ciment armé et béton précontraint – Elle correspond
à la valeur de la poussée résultant d’essais réalisés par • Valeur de la poussée pour un poteau :
M. Adam. Pour les poteaux, la pression « p » en kN/m2 est inférieure ou
égale aux deux valeurs suivantes :
De nombreux essais ont été réalisés par Michel Adam sur des
murs banchés de 12 à 40 cm d’épaisseur et bétonnés à des P ≤ 24 × H ;
vitesses variables. P ≤ 150.

Ces essais confirment que la température et la vitesse de Autres formules expérimentales – D’autres formules sont
coulée sont les deux facteurs principaux pour la plupart des proposées par le Comité international du béton, résultant elles
cas couramment rencontrés sur les chantiers. aussi d’essais.

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