Vous êtes sur la page 1sur 4

La forêt amazonienne, un environnement fragile soumis aux pressions et aux risques

Document 1
L’Amazonie est la plus grande
forêt tropicale du monde, avec 6
millions de kilomètres carrés et
16 000 essences d’arbres. Elle
régule le climat de l’Amérique
du sud et ses précipitations, en
produisant de la vapeur d’eau.
Elle ne produit pas réellement
de l’oxygène, mais lorsqu’elle
brûle, elle dégage de fortes
quantités de CO2.
Source : E. Janin (dir.), Nathan,
2019

Document 2

Source : S. Bourgeat, C. Bras (dir.), Belin, 2019

Document 3

La population amérindienne représente


0,5% de la population totale du Brésil.
Cependant, cette population marginale se
répartit en 252 ethnies, qui réclament leurs
droits (exploitation de la terre, habitat,
protection) sur environ 13% du territoire.
Les territoires amérindiens sont représentés
en marron sur la carte et par des points
jaunes.

Source : François-Michel Le Tourneau


(géographe), « Le Brésil et ses Indiens, une
réconciliation impossible ? », EchoGéo, 2017.
Document 4
Document 5
« La pénétration humaine en
Amazonie au XXe siècle s’est faite
par les routes. Bien que
relativement nouvelles, puisque les
plus importantes ont été
construites dans les années 1960 et
1970, elles ont rapidement dépassé
les fleuves en tant que voies de
communication mais surtout en
tant qu’orientatrices de la
pénétration humaine et de la
déforestation qui l’accompagne. La
coïncidence entre déboisement et
ouverture de route est totale : ils
sont à la fois cause et conséquence
l’un de l’autre. La simple présence
d’une route est une forte cause
La carte ci-dessus représente les différents axes de transport, d’altération de la richesse et de
productions agricoles et fronts pionniers de l’Amazonie. l’équilibre des forêts. »
Source : Hervé Théry, « Le Brésil, ferme du monde ? Les Source : François-Michel Le Tourneau,
dynamiques des fronts pionniers amazoniens », Géoconfluences, « La représentation du peuplement en
Mai 2009 pays pionnier : l’Amazonie
brésilienne », L’Espace géographique,
2002
Document 6
Photographie aérienne d’un quartier de la
ville de Manicoré (21000 habitants). Elle
témoigne de l’avancée du front pionnier le
long de la Transamazonienne (au centre)
dans l’État de l’Amazonas, et de l’étalement
urbain. On observe au premier plan une
zone défrichée pour l’agriculture intensive.
En effet, cet État est le plus touché par la
déforestation illégale. Au dernier plan se
trouve la forêt amazonienne.
Source : Manuel de Géographie, Magnard,
2019

Document 7
Les incendies de l'été 2019 correspondent
davantage à des défrichements sauvages qu’à la
sécheresse. Ils étaient en effet concentrés le long
des routes amazoniennes et des voies de
peuplement. Ils servent en général à défricher
des terres à des fins agricoles (créer des
pâturages), ce qui représente 70 à 80% de la
déforestation. L'augmentation des incendies
d'août à octobre coïncide aussi avec la saison de
plantation du soja. Cette image nous montre
ainsi un feu à proximité de terres agricoles. La
déforestation réduit la quantité d’eau qui
Source : Image satellite du Mato Grosso, Brésil, PlanetLabs,
s’évapore et rend le climat plus sec, ce qui peut
2019
ensuite favoriser de nouveaux feux.
Document 8
Quelques zones particulièrement touchées
par la déforestation liée à l'orpaillage ont
été identifiées. Elles comprennent la forêt
tropicale guyanaise, le sud-ouest de
l'Amazonie au Brésil et la région d'Uraba
en Colombie. « Les mines ont d'importants
effets indirects. Elles entraînent la
construction de routes et autres
infrastructures, et attirent des migrants.
Leur apparition occasionne souvent une
dégradation de la situation des
communautés
communautés locales, avec le développement de la prostitution et l'apparition de maladies. », déclare
Claudio Maretti de l’ONG WWF. L'emploi de mercure pour extraire l'or est aussi à l'origine d'une forte
pollution. Une fois libéré dans les rivières, ce métal se répand sur de vastes surfaces et dans les eaux. De
plus, il s'accumule dans la chair des poissons et menace la santé des personnes qui les mangent.
Enfin, l'exploitation de l'or met en danger des zones particulièrement riches en biodiversité. Elle se
déroule dans certains cas jusqu'à la frontière d'aires naturelles protégées.
Source : Pascaline Minet, « L’orpaillage menace la forêt amazonienne et aussi ses habitants », Le Monde,
2019

Document 9
« Amnesty International s’est récemment rendue dans trois
territoires indigènes différents dans le Nord du Brésil (Karipuna
et Uru-Eu-Wau-Wau dans l’État de Rondônia, et Arara dans l’État
du Pará), où des intrus avaient commencé ou poursuivi des
opérations illégales visant à confisquer des terres ou à abattre
des arbres. Les leaders indigènes ont déclaré qu’ils avaient été
menacés de mort parce qu’ils défendaient leurs terres
traditionnelles. D’après des représentants d’ONG et les autorités,
les intrus sont aussi bien des habitants du secteur que des
fermiers et des politiciens locaux qui incitent à occuper des
parcelles de terres et à vendre le bois. Dans certains territoires, les peuples indigènes font des patrouilles
pour surveiller et protéger leurs terres contre ces intrusions. Comme les intrus sont souvent armés, le
risque d’affrontements violents est très élevé. Malgré les plaintes des leaders indigènes auprès du
gouvernement, ce dernier n’apporte que des réponses limitées et les activités illégales se poursuivent. »
Source : « Brésil : risques d’effusion de sang en Amazonie », Amnesty International, mai 2019

Document 10

Environ 3.000 femmes


membres de tribus indigènes de
tout le Brésil se sont rendues à
Brasilia pour dénoncer les
politiques du président
d'extrême droite Jair
Bolsonaro. Ce dernier envisage
d'autoriser l'exploration
minière dans les territoires
indigènes, censés être protégés.
Source : « Brésil : manifestation
de femmes indigènes contre
Bolsonaro », Géo, 13 août 2019
Document 11
« Le mystère des sargasses, ces algues toxiques et malodorantes qui ont envahi des milliers de
kilomètres de plage dans les Caraïbes, est-il en passe d’être résolu ? Des chercheurs de l’Université de
Floride pensent que la prolifération de ces algues, qui posent des problèmes économiques (tourisme
rendu impossible) et sanitaires, provient des rejets de nitrate du fleuve Amazone. Ce nitrate est
contenu dans les produits phytosanitaires utilisés dans l’agriculture intensive. Il serait issu des zones
nouvellement déforestées et conquises par l’agriculture intensive en Amazonie. En 2018, un record a
été battu avec une longue ceinture de Sargassum de 8850 kilomètres des côtes de l’Afrique de l’ouest à
la Floride pesant au moins 20 millions de tonnes. »
Source : Loïc Chaveau, « Le mystère des sargasses aux Caraïbes enfin résolu ? », Sciences et Avenir, 2019

Document 12
« Les effets des feux en Amazonie sont à la fois locaux et globaux. Première conséquence : la libération
dans l’atmosphère d’une grande quantité de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre
contribuant au réchauffement climatique. Parce que la combustion de la biomasse émet naturellement du
CO2, mais aussi parce que la mort des arbres libère le carbone qui y est séquestré depuis des décennies.
La déforestation et les incendies constituent ainsi la principale source d’émissions du Brésil (environ
40% de ses émissions de CO2).
Outre qu’ils émettent du carbone dans l’atmosphère, les incendies compromettent la possibilité de le
stocker. Ils détruisent ce que l’on appelle les « puits de carbone », c’est-à-dire la capacité des végétaux à
absorber du CO2, permettant ainsi de limiter le réchauffement climatique. « L’Amazonie, qui stocke 100
gigatonnes [milliards de tonnes] de carbone, absorbe 5 % des émissions fossiles mondiales, ce qui
correspond par exemple à la moitié de celles de l’Europe », indique Philippe Ciais, chercheur en
environnement.
Les presque six millions de kilomètres carrés de la forêt amazonienne régulent aussi en partie le climat,
localement et mondialement, en participant notamment au cycle de l’eau. De grandes quantités d’eau
s’évaporent des arbres et forment les nuages, qui à leur tour entraînent des précipitations permettant
d’irriguer les sols. Moins d’arbres signifie donc moins de précipitations, des sols plus arides, des
sécheresses plus régulières et plus importantes, qui entraîneront à leur tour des feux de forêt. Ces enjeux
dépassent largement le bassin amazonien. Le climat de l’Amérique du Sud et même celui du monde
entier seraient affectés tant le rôle de régulateur de la forêt amazonienne est critique. »
Source : Audrey Garric et Gary Dagorn, « Quel est l’impact des feux en Amazonie sur le climat ? », Le Monde, 30 août
2019

1/ Résumez en une ou deux phrases l’idée générale de chaque document.

2/ Docs 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10. La forêt amazonienne est-il un territoire vide d’hommes ou un territoire


aménagé ? Justifiez votre réponse.

3/ Docs 1, 2, 4, 7, 8. Identifiez les ressources existantes et exploitées en Amazonie. L’exploitation de


l’Amazonie est-elle ancienne ou récente ?

4/ Docs 2, 5, 6, 7, 8, 9, 11, 12. Quelles sont les conséquences et les risques engendrés par l’exploitation de
l’Amazonie et à quelle échelle ? Remplissez le tableau suivant.
Type d’exploitation Conséquences et risques qui Échelle des risques
découlent de l’exploitation

5/ Docs 3, 4, 8, 9, 10. Identifiez les différents acteurs qui habitent, aménagent et exploitent l’Amazonie. Pour
chacun d’entre eux, identifiez leur échelle d’action et les acteurs avec lesquels ils entrent en conflit.
Acteur Action de l’acteur sur le Intérêts de l’acteur
territoire amazonien

6/ A partir des documents, tentez de définir les notions suivantes : ressources, front pionnier, risque.

Vous aimerez peut-être aussi