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AA2 Synthétiser 16 juin 2023

Article 1 :

"Le Roi-symbole serait renforcé"


Pour la première fois, une majorité politique se dégage au sud comme au nord du pays pour tendre
vers une monarchie protocolaire.

Christian Laporte

Publié le 22-03-2010 à 04h15

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Entretien Pour la première fois, une majorité politique se dégage au sud comme au nord du pays
pour tendre vers une monarchie protocolaire.
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C’est une évolution logique de la Belgique politique selon vous ?

La monarchie a évolué de manière récurrente depuis 1831. Alors que le Roi était jadis un pion du jeu
d’échecs politique, son rôle est déjà largement protocolaire. Le Roi signe certes encore les arrêtés
mais est lié à ce que le gouvernement lui soumet. Il est obligé de sanctionner les lois. Les problèmes
de conscience du roi Baudouin face à la loi sur l’avortement de 1990 et du grand-duc Henri de
Luxembourg face à l’euthanasie justifient que l’on n’implique plus le Roi dans la sanction des lois. Le
passage à une monarchie protocolaire ne changerait pas grand-chose. A une exception près : le Roi
garde un rôle dans la formation des gouvernements. Durant l’été 2007, Albert II s’est retrouvé en
permanence à l’avant-plan et a pris une série d’initiatives pour former un gouvernement.
L’introduction d’une monarchie protocolaire requiert dès lors qu’on mette sur pied une procédure
alternative pour la formation des gouvernements. Ce qui ne sera pas évident.

La réforme de l’Etat de 1993 avait déjà enlevé une série de prérogatives au Roi. Quel bilan en tirez-
vous ?

La réforme de l’Etat a fortement changé le rôle du Roi : il n’intervient plus dans les nombreuses
matières régionales et communautaires. La réforme de 1993 a aussi rendu possible que la Chambre
des représentants désigne elle-même un formateur par le vote d’une motion de méfiance
constructive. Ce scénario n’est pas encore appliqué car après les élections ou la chute d’un
gouvernement, le Roi nomme toujours un formateur. Dans un pays divisé comme la Belgique, il n’est
pas évident de trouver une personnalité "neutre" qui puisse reprendre ce rôle. Mais peut-être
estime-t-on que l’on n’a plus besoin "d’un tel metteur en scène" de la crise puisque tout dépend de
la capacité des partis de trouver un compromis. C’est sans doute vrai mais lors d’un accouchement
difficile, la présence d’une sage-femme n’est pas un luxe superfétatoire !

Comment voyez-vous l’évolution future ? Concrètement…

D’abord, je pense que nous avons besoin de stabilité institutionnelle. La crise communautaire n’est
pas résolue. Et la confiance dans le monde politique n’a jamais été aussi basse. Le monde politique
doit retrouver la capacité de conclure des accords communautaires. La réforme de l’Etat doit être
approfondie. On peut aussi se pencher sur l’avenir de la monarchie mais sans un large consensus, il
n’est pas très sage de lancer ce débat maintenant au Parlement. On doit aussi éviter à tout prix que
le Roi devienne l’enjeu de divisions communautaires. Une révision de la Constitution demanderait
une solide préparation.
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En instaurant une monarchie protocolaire, n’affaiblit-on pas le vivre-ensemble belge, le Roi étant un
ciment du pays ?

Je ne le pense pas. Le rôle symbolique du Roi qui représente tout le pays est maintenu dans une
monarchie protocolaire. Et il serait peut-être même renforcé. C’est précisément quand le Roi se
lance sur les sentiers politiques que son action peut toujours devenir l’objet de critiques. Le vivre-
ensemble des Belges ne dépend pas du Roi mais de la mise en place d’un nouvel équilibre
communautaire.

Synthèse :

Selon l'article de Christian Laporte, une majorité politique se dégage au sud comme au nord de la
Belgique en faveur d'une monarchie protocolaire. Depuis 1831, la monarchie belge a évolué de
manière récurrente, passant d'un rôle politique à un rôle largement protocolaire. Bien que le roi
signe encore les arrêtés et sanctionne les lois, il est de plus en plus délié de la politique, comme en
témoignent les cas du roi Baudouin et du grand-duc Henri de Luxembourg qui se sont trouvés
confrontés à des problèmes de conscience lors de la sanction de lois controversées. La transition vers
une monarchie protocolaire n'apporterait pas de grands changements, à l'exception du rôle du roi
dans la formation des gouvernements. Cependant, mettre en place une procédure alternative pour la
formation des gouvernements pourrait s'avérer difficile.

La réforme de l'État de 1993 a déjà réduit les prérogatives du roi, l'empêchant d'intervenir dans de
nombreuses questions régionales et communautaires. La réforme a également permis à la Chambre
des représentants de désigner elle-même un formateur, bien que cette disposition ne soit pas encore
appliquée. Trouver une personnalité "neutre" pour assumer ce rôle dans un pays divisé comme la
Belgique reste un défi. Malgré cela, l'article souligne l'importance de la présence symbolique du roi,
qui représente l'ensemble du pays, dans une monarchie protocolaire.

En ce qui concerne l'évolution future, l'auteur estime qu'il est essentiel de rétablir la stabilité
institutionnelle et de résoudre la crise communautaire. La confiance dans le monde politique est
également très basse, ce qui nécessite une capacité retrouvée de conclure des accords
communautaires et un approfondissement de la réforme de l'État. Quant à l'avenir de la monarchie,
l'article suggère qu'il serait préférable de lancer ce débat au Parlement une fois qu'un large
consensus sera atteint et d'éviter que le roi ne devienne un enjeu de divisions communautaires. Une
révision de la Constitution nécessiterait une préparation solide.

En conclusion, selon l'article, l'instauration d'une monarchie protocolaire ne fragiliserait pas le vivre-
ensemble belge, car le rôle symbolique du roi, représentant de l'ensemble du pays, serait préservé
voire renforcé. Le vivre-ensemble dépend plutôt de l'établissement d'un nouvel équilibre
communautaire.
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Article 2 :

Etats d'âme avec Stéphane Bern: "La


monarchie, c'est le meilleur des systèmes"
Ce n’est sans doute pas un hasard s’il est l’un des animateurs préférés des Français. A la première
poignée de main, la figure de Stéphane Bern se déchire et laisse apparaître ce très large sourire
qu’on lui connaît à la télévision. Il n’est pas "gentil" par courtoisie, par simple bienveillance, par
inadvertance. Il est comme cela, attentionné, à l’écoute, à l’affût de ce qui pourrait faire plaisir à son
interlocuteur. Il ne sait pas dire "non" aux personnes que nous croisons dans le hall du magnifique
bar du Métropole, sur la place De Brouckère à Bruxelles : il s’arrête, sourit et se laisse photographier.

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Star en France, il l’est aussi en Belgique. Star ? Que non. Si "star" signifie se prendre pour une
vedette, glousser aux plaisirs d’être connu et reconnu, se protéger derrière d’épaisses lunettes
noires, afficher un dédain à l’égard de simples gens, s’engoncer dans des vêtements excentriques, se
ruiner en sorties coûteuses, fréquenter les fêtes parisiennes… alors Stéphane Bern est tout sauf une
star. Et sur cette banquette du bar de l’hôtel, il est même bien plus simple que certains autres clients,
visiblement contents de leur sort et de leur look.

A la première question, Stéphane Bern s’anime, se raconte, parle, s’agite. Son corps se met en
mouvement lorsqu’il évoque ses passions, nombreuses : l’histoire, le patrimoine, les familles royales.
Ce qu’il aime, c’est partager. Partager ses passions, partager avec le plus grand nombre les
rencontres qu’il a avec les têtes couronnées. N’allez pas croire qu’il est mondain. Au contraire. Il se
sent autant à l’aise avec les fermiers de la région où il vit qu’avec le monarque qu’il croisera le
lendemain.

La chance des Belges

Sa passion pour le patrimoine est intense. Il a montré l’exemple en se jetant à corps (et fonds) perdus
dans la restauration du collège royal et militaire à Thiron-Gardais. Un succès. Sans que ce soit encore
très officiel, il devrait aussi conduire une mission auprès du gouvernement français avec l’objectif,
voire l’obsession, de mieux protéger le patrimoine hexagonal qui, assure-t-il, tombe en ruine.

De l’histoire dont il raffole et qui empêche, assure-t-il, de retomber dans les horreurs du passé, il
s’est forgé une conviction : les monarchies sont les meilleurs systèmes politiques. Et nous Belges, dit-
il, avons bien de la chance d’avoir Philippe et Mathilde, discrets, rayonnants et appliqués dans leur
tâche.

Finalement, il l’avoue : il est peut-être un Belge qui s’ignore car à l’arrogance française, il préfère
notre autodérision. Animant l’Ommegang, début juillet, il a lancé et fait acclamer par la foule
rassemblée sur la Grand-Place cette devise que parfois l’on cache : l’union fait la force.

"La monarchie, c’est le meilleur des systèmes"

Quand êtes-vous né et dans quelle famille avez-vous grandi ?


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Le 14 novembre 1963, à Lyon. La famille de mon père était lyonnaise : ils étaient horlogers bijoutiers
depuis trois générations, de vrais artisans. Mon père a été le premier à faire des études dans sa
famille : l’école de commerce de Lyon. Par ma mère, je suis issu d’une famille luxembourgeoise.

Quel genre d’enfant avez-vous été ?

Très turbulent, très difficile mais aussi très gentil, très bon. Assez impertinent, je crois. Comme j’étais
un enfant rebelle, il fallait me mater. A l’époque, on ne se demandait pas si les enfants souffraient
quand on les frappait.

Votre père vous frappait ?

Je n’étais pas un enfant battu, mais la discipline ne rentrait qu’à coups de martinet.

Bon élève ?

Moyen parce que très indiscipliné, mais très attentif à ce qui m’intéressait : l’histoire, la géographie,
les langues. Le reste…

Vous vouliez être journaliste mais vous avez fait des études de commerce…

C’était pour faire plaisir à mes parents. L’école de commerce, cela ne rapporte rien mais mène à tout.
Mon goût pour le journalisme vient de l’enfance : je passais mon temps à écouter la radio, à lire les
journaux. Mon père me disait : la seule différence entre la radio et toi, c’est que la radio, on peut la
couper. J’étais une vraie pipelette. Et grâce à mes grands-parents luxembourgeois, je me suis
intéressé très tôt à la vie de mes souverains. A l’âge de 8 ans, je suis rentré après des vacances au
Luxembourg et j’ai dit à mon père : on n’a pas de grand-duc, nous ? Progressivement, je me suis
intéressé à toutes les familles royales, découvrant qu’ils étaient presque tous cousins… C’était
passionnant.

Vos amis partageaient-ils votre passion ?

Ils me prenaient pour un ringard ! Mes parents aussi : ils m’appelaient "le vilain petit canard". Ils se
demandaient, comme ceux de Michel Drucker : qu’est-ce qu’on va faire de toi ?

Et tout a commencé très vite.

Je suis devenu spécialiste des familles royales et je suis entré à 22 ans au magazine "Dynasties". De
là, je suis passé à "Jours de France", racheté par "Madame Figaro". On m’a appelé à la radio, à
Europe 1, France Inter, RTL. J’ai fait toutes les radios. Tout cela a été très vite sans que j’envoie la
moindre lettre de motivation. Mais je ne voulais pas rester confiné dans l’histoire des rois et des
reines : j’étais aussi passionné par l’art, la culture et surtout l’histoire. Un jour, on m’a laissé vivre de
cette passion et France 2 m’a offert d’animer des émissions sur l’histoire à une heure de grande
écoute.

Qu’est-ce que vous cherchez dans votre métier ?

Avant tout, partager. Partager ma passion des familles royales, de l’histoire, de la culture sous toutes
ses formes. Et l’humour aussi. Le vrai moteur de ma vie, c’est ma passion sinon, on ne se lève pas
tous les jours, depuis 18 ans, à 7 heures pour aller à la radio. Mes passions se sont affinées au fil du
temps : je veux vouer ma vie à l’histoire et au patrimoine.

Les Français, finalement, sont très nostalgiques, de leur monarchie.


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La France est une république monarchique et la Belgique est une monarchie républicaine… Moi, je
suis profondément monarchiste. J’ai compris que ce système était le meilleur et permet vraiment de
garantir la démocratie. Monarchie et démocratie sont les deux faces d’une même médaille. Dans une
république comme la France, il y a toujours deux équipes de foot qui s’affrontent et c’est le capitaine
de l’une des deux qui doit devenir l’arbitre. Cela ne peut pas marcher.

Le système a évolué grâce à votre ami Emmanuel Macron…

Ce n’est pas mon ami. Je ne fais pas de politique mais je trouve que la France a retrouvé un peu de
grandeur avec notre nouveau président de la République. D’ailleurs, il se comporte comme un roi. Il
essaye de rassembler, de réunir.

Quand on parcourt la France, on a le sentiment que le patrimoine est protégé et bien entretenu.
Vous dites au contraire qu’il est en danger…

Oui, il est en danger, il est à l’abandon parce que les dotations de l’Etat se sont complètement
racornies. Les mairies, les régions, les départements n’ont plus les moyens d’entretenir le
patrimoine. Les familles privées qui possèdent encore du patrimoine doivent payer des impôts de
mutation tels qu’ils sont obligés de vendre. Or le patrimoine est une industrie qui rapporte et qui
n’est pas délocalisable. Alors, défendons-la. Dans les prochains temps, si tout va bien, je mènerai une
mission pour essayer de voir, avec tous les acteurs, comment sauver le patrimoine. Je suis prêt à
m’investir auprès de la ministre française de la Culture ou de la Première dame.

En matière de patrimoine, vous avez montré l’exemple…

J’ai dépensé mon argent et me suis endetté jusqu’à la fin de mes jours, sans rien demander à
personne. J’ai racheté et sauvé le collège royal et militaire de Thiron-Gardais, dans le Perche, près de
Chartres. J’en ai fait un musée. L’été, il est ouvert au public qui vient nombreux. Je ne cherche pas à
tout prix à rentabiliser mais l’initiative a créé de l’emploi. J’ai engagé cinq personnes. Et pour la
restauration, j’ai fait travailler tous les artisans du village et de la région. Ensuite, le village a rouvert
son auberge : les dix chambres y sont souvent occupées. Le tourisme patrimonial a un impact
favorable sur l’économie locale des territoires.

Vous présentez une émission "Secrets d’histoire" qui a un très grand succès. Le but est de partager
l’histoire mais aussi de sensibiliser les Français à la connaissance…

Les peuples sont oublieux des leçons du passé. Or un peuple qui méconnaît son histoire se condamne
à revivre les heures les plus sombres. Voyez la montée des populismes. Il faut donc réexpliquer
l’histoire pour éviter que les drames ne se reproduisent. Mais c’est comme un serpent de mer; les
mêmes remugles reviennent. La "bête immonde" est là qui ne demande qu’à renaître sur le terreau
de la pauvreté, de la désocialisation, de la "déculturalisation" des gens. Lutter contre l’ignorance,
c’est lutter contre la bêtise.

A plusieurs reprises, vous avez tenu des propos très solidaires à l’égard des réfugiés qui fuient les
pays en guerre.

Pour mon émission "Le village préféré des Français", j’ai traversé plusieurs fois l’Ardèche ou la
Lozère. Je vois des villages entiers vides, à vendre. Il n’y a plus rien. Dans d’autres, la vie est au ralenti
: il n’y a plus un tailleur de pierre, un couvreur, un menuisier. Ouvrons ces villages ! Plutôt que d’avoir
des camps de réfugiés, invitons-les à venir mettre leur savoir-faire au service de ces villages et
reprendre une vie digne.

Les Français ont peur…


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Oui. Mais c’est curieux. Les villages qui ont le plus voté pour le Front national sont ceux où, bien
souvent, il n’y a pas un seul étranger. Et dans les villes où il y a un brassage de plusieurs nationalités,
voyez Paris, la force du FN est limitée. Dans mon village, tout est blanc de blanc, il n’y a pas un seul
étranger, le FN fait 50 %… C’est la peur de l’inconnu. Je pense au contraire qu’il faut tendre la main.
Je n’essaie pas de donner des leçons. Par mon action au quotidien, j’essaie simplement d’être un bon
citoyen dans mon pays.

©Johanna De Tessieres

"La mort ? Je m’y prépare tous les jours comme si c’était le dernier"

Dans cette vie bien remplie, comment vous ressourcez-vous ?

Je passe deux mois par an à Paros, en Grèce. Là, je fais le point sur ma vie, j’essaye de voir si je suis
toujours fidèle à mes rêves d’enfant, si je ne me suis pas égaré en route.

Verdict ?

Plutôt bon. Je fais mon travail sérieusement et je ne me prends pas au sérieux.

Vous donnez l’image d’un mondain…

Absolument pas ! Je n’ai pas le temps. Ma vie est surprenante. Un jour, je suis à la ferme avec mes
amis, je remets le prix du meilleur boudin. Le lendemain, je suis reçu en audience par un roi. Certains
imaginent que je vis comme les gens dont je parle. Pas du tout. Je fais mes courses moi-même. Je
bosse tout le temps, même le soir quand je dois rendre des papiers : j’écris pour pas mal de journaux.

Drogué au travail ?

Ce n’est pas une addiction, c’est une passion. Mais je reconnais que je dois apprendre à dire non.
Avant, je disais oui à tout. Mon objectif n’est pas de montrer ma tête à la télé tous les jours.

Comment vivez-vous votre célébrité ?

Bien. Les gens sont gentils avec moi. Le début de la fin, c’est quand vous vivez avec des lunettes
noires pour que les gens ne vous reconnaissent pas. Il y a des inconvénients à la notoriété. Mais
quand, dans les rues de Bruxelles, les gens m’arrêtent toutes les cinq minutes pour faire un selfie, je
dis toujours oui.

Quelle vie spirituelle avez-vous ?

J’ai soif de sacré. Je ne suis ni croyant ni pratiquant mais je crois au sacré. On a un loyer à payer sur
terre, on n’y est pas par hasard. On est là pour jouer un rôle. Chacun a sa mission, à nous de la
trouver. Moi, j’ai trouvé la mienne : défendre l’histoire, le patrimoine, et peut-être expliquer à ceux
qui vivent en monarchie pourquoi c’est le meilleur des régimes. La spiritualité, c’est aussi arrêter de
toujours vouloir dégommer ce qui a de la valeur. On adore les jeux de quilles et on détruit l’Eglise, la
justice, l’armée, la politique, la monarchie. Quand on aura tout détruit, que restera-t-il ? le chaos ? La
spiritualité, c’est s’élever, élever notre âme, faire des choses qui nous dépassent. Moi, j’essaie de
rêver ma vie plus haute que je ne suis dans ma condition de pauvre mortel.

Pensez-vous à la mort ?

Tout le temps. Je m’y prépare tous les jours comme si c’était mon dernier jour. J’en veux beaucoup à
ceux qui ne la préparent pas. J’en veux à ceux qui partent en laissant leur patrimoine à l’abandon. Je
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pense toujours à cette phrase de Guitry qui, montrant les mains de sa dernière femme, disait : " Ce
sont ces mains qui fermeront mes yeux et ouvriront mes tiroirs."

Qu’y a-t-il après la mort ?

Je ne sais pas. Je ne suis pas impatient, pas inquiet non plus. J’essaie que ma vie soit bien remplie. Je
n’aime pas les vies pour rien, les vies à attendre.

Une journaliste a écrit que vous étiez un "touchant mélange et complexe de solitude et
d’altruisme". Vous vous reconnaissez ?

Ce n’est pas faux. Je suis à la fois dans le partage et la générosité et, en même temps, je suis un être
solitaire. J’ai suivi la phrase de Cocteau : " C e que les autres te reprochent, cultive-le parce que c’est
toi." J’ai fait de ma vie quelque chose qui me remplit pleinement : cette soif d’apprendre, de
partager, de rencontrer des gens incroyables qui me nourrissent intellectuellement et
émotionnellement, et ensuite de rendre cela au public. C’est cela que j’aime.

Comment vous définissez-vous ?

L’erreur fatale de nos métiers, c’est de se prendre pour un roi. Je ne suis que l’homme du temps qui
passe. Je suis pétri de contradictions : je suis à la fois révolutionnaire et profondément
conventionnel. Je suis souvent quelque chose et son contraire. Le doute me fait grandir et me fait
avancer. Je ne suis ni dupe ni complice. Y compris de ce qu’on raconte sur moi. Les gens sont parfois
excessifs dans leurs critiques et dans leurs louanges. Je reste à ma place pour éviter qu’on m’y
remette.

Quel est votre regard sur la Belgique ?

Je crois qu’au fond je suis un Belge qui s’ignore. Ce que j’aime dans l’esprit belge, c’est qu’ils sont des
francophones sans arrogance. Les Français peuvent être arrogants. Les Belges sont dans
l’autodérision. Et j’adore leur humour. Une anecdote : au mariage du prince Laurent, le roi Albert II
s’approche de moi et dit : "I ci je ne connais personne. Mais, vous, je vous connais parce que je vous
vois à la télévision." Je lui ai répondu : " Je vais vous faire une confidence, Sire. Je ne connais personne
à part vous, car j’ai vu votre visage sur les pièces de monnaie…" Il a beaucoup ri.

Vous arrive-t-il de rencontrer le roi Philippe et la reine Mathilde ?

Je les adore. Le roi Philippe a une profondeur incroyable, il a une vraie conscience de son rôle, une
vraie spiritualité au sens noble du terme. Ce n’est pas la bigoterie que certains imaginent. C’est un
grand roi. Il a compris que, dans cette monarchie, le Roi doit faire œuvre de silence, de discrétion et
parfois parler à bon escient. Ce qu’il fait. La Reine, elle, irradie en Belgique et dans le monde. Ils font
leur travail très sérieusement sans trop se prendre au sérieux. On sent aussi que c’est une vraie
famille. Cela fait du bien.

Synthèse :

Stéphane Bern, l'animateur français connu pour son intérêt pour l'histoire et les familles royales, a
partagé son point de vue sur la monarchie lors d'une interview. Selon lui, les monarchies sont les
meilleurs systèmes politiques, car ils permettent de garantir la démocratie. Il considère que la France
est une république monarchique et que la Belgique, où il est également très apprécié, a la chance
d'avoir des monarques discrets et dévoués tels que Philippe et Mathilde.
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Stéphane Bern est passionné par le patrimoine et a investi son propre argent dans la restauration du
collège royal et militaire à Thiron-Gardais, en France. Il souligne que le patrimoine est en danger en
raison du manque de financement public, ce qui entraîne la détérioration de nombreux sites
historiques. Il encourage la protection et la préservation du patrimoine, car cela contribue à
l'économie locale et à la création d'emplois.

En tant qu'animateur d'émissions telles que "Secrets d'histoire", Stéphane Bern cherche à partager
sa passion pour l'histoire et à sensibiliser les Français à la connaissance historique. Il est convaincu
que la connaissance de l'histoire permet d'éviter de répéter les erreurs du passé et de lutter contre
l'ignorance et la bêtise. Il exprime également des sentiments solidaires envers les réfugiés qui fuient
les pays en guerre et suggère de les accueillir dans les villages français en déclin pour revitaliser ces
communautés.

Malgré sa notoriété, Stéphane Bern se décrit comme une personne simple et travailleuse. Il affirme
ne pas vivre comme les personnes dont il parle dans ses émissions et reste engagé dans son travail,
écrivant même pour plusieurs journaux. Il se ressource en passant du temps à Paros, en Grèce, où il
fait le point sur sa vie et veille à rester fidèle à ses rêves d'enfant.

Dans l'ensemble, Stéphane Bern est un passionné d'histoire et de patrimoine, qui cherche à partager
ses connaissances avec le plus grand nombre et à préserver le passé pour les générations futures. Il
exprime sa conviction en faveur des monarchies et souligne l'importance de l'histoire pour le bien-
être de la société.
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Article 3 :

La monarchie, stop ou encore?


L'avenir de la monarchie est directement lié à sa capacité à entretenir la population dans l'illusion
qu'elle est absolument indispensable, notamment à la survie de l'Etat belge. Le Palais ne ménage
d'ailleurs pas sa peine, dans sa politique de communication, pour nous convaincre que la monarchie
d'aujourd'hui est résolument moderne et inoffensive.

Publié le 23-10-2005 à 00h00

La Belgique reste une monarchie constitutionnelle. Mais pour combien de temps? Le roi, ciment du
pays ou anachronisme désuet et aujourd'hui inutile?

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Nadia GEERTS

secrétaire générale

du Cercle républicain

(www.crk.be)

L'avenir de la monarchie est directement lié à sa capacité à entretenir la population dans l'illusion
qu'elle est absolument indispensable, notamment à la survie de l'Etat belge. Le Palais ne ménage
d'ailleurs pas sa peine, dans sa politique de communication, pour nous convaincre que la monarchie
d'aujourd'hui est résolument moderne et inoffensive. Car en fait, la monarchie a bien plus besoin de
nous que nous n'avons besoin d'elle. Le déficit démocratique de la monarchie est indéniable,
puisqu'elle repose sur le privilège de la naissance, une neutralité factice et le secret, mais beaucoup
de gens, tout en étant conscients de cela, se résignent à cette institution archaïque parce qu'ils sont
persuadés qu'il serait impossible à la Belgique de fonctionner autrement. Il est temps de sortir de
cette logique du pis-aller. Car la république, ce n'est pas seulement pour les autres: elle est possible
ici aussi, pour peu qu'on fasse preuve d'un peu d'imagination et d'audace.

Georges JACOBS

président honoraire

d'UCB.

Pourquoi être partisan de la monarchie en Belgique?

D'un point de vue subjectif, même si certains ont une certaine pudeur à l'exprimer, les Belges sont
profondément attachés à «leur» famille royale. Cela correspond à une tradition séculaire qui se
vérifie encore aujourd'hui dans les grandes occasions (mariage, naissance, décès,...), mais aussi dans
de multiples aspects de la vie quotidienne (visites et dialogues ponctuels dans les domaines sociaux,
culturels, sportifs, etc.).

D'un point de vue objectif, l'institution de la Monarchie parlementaire belge constitue un exemple de
stabilité. A part l'abandon de la loi salique sur les droits des femmes à la succession, les principes
constitutionnels de 1830 n'ont subi aucune modification, malgré les formidables changements de
contexte, y compris ceux affectant la structure de la Belgique.
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Par ailleurs, l'institution est une chose, et ceux qui l'incarnent en sont une autre. La qualité
intrinsèque et le professionnalisme du Roi et sa famille, confirmé par l'immense support de la
population, garantit le bon fonctionnement de l'institution. Les souverains belges et leur famille ont
contribué et contribuent largement au développement et au rayonnement de notre pays.

Enfin, imaginer, dans le contexte belge, les inconvénients liés à toute alternative à la Monarchie
devrait faire réfléchir les esprits critiques.

Francis BALACE

historien (ULg)

En ce début de XXIesiècle, la monarchie belge, ou devrions-nous dire «à la belge», donne l'exemple


original d'une institution qui, loin de glisser vers l'obsolète, semble être plus ancrée dans le
consensus populaire qu'elle ne le fût jamais, sauf en de courtes périodes d'unanimité comme 1914-
18 ou les «deuils nationaux» de 1934, 1935... voire 1993. Paradoxalement, au fur et à mesure de la
lente diminution des pouvoirs royaux, dans le processus décisionnel et même en partie dans le rôle
traditionnel de «magistrature d'influence», l'institution royale, et la personne du Souverain surtout,
ont pris allure de «valeurs-refuges», de point d'ancrage pour les Belges, surtout francophones,
désorientés voire déboussolés par la prolifération soudaine d'instances «européennes» qu'ils
connaissent mal et dont les «directives» (quel vilain nom) bouleversent leurs habitudes, et la
prolifération parallèle de rouages communautaires et régionaux aux abondants «décrets». Ce n'est
pas là le tant dénoncé «repli identitaire» ou de vains regrets passéistes mais le besoin de pouvoir se
référer à un passé proche et connu pour apaiser les angoisses du présent et surtout d'un futur
inconnu.

L'autre aspect fondamental de l'évolution de la monarchie en Belgique, c'est son nouveau côté
familial, et donc reflet des préoccupations essentielles des citoyens en quête de cocooning, et
l'aspect débonnaire incarné par les qualités personnelles d'accueil et de bonhomie d'Albert II,
synthèse vivante de ce qu'il y a de meilleur dans notre peuple. Après 1918, on a pu écrire qu'Albert
Ier avait su gagner la bataille institutionnelle en gagnant les «contestataires officiels» qu'étaient les
socialistes d'alors à une «monarchie de raison». Baudouin et Albert II ont remporté une autre victoire
-sans bataille- en gagnant l'immense majorité des Belges, et ce y compris des secteurs populaires
jadis hostiles par tradition, à un royalisme de coeur et de sentiment, le seul qui soit assuré de
survivre aux aléas de la grisaille ambiante, d'autant plus que les «affaires» en tout genre déçoivent
ou indignent les masses. A la vision pessimiste d'un roi-prêtre de liturgies nationales déclinantes par
manque de fidèles au nord du pays, je préfère croire encore au roi-digue, au mainteneur, à celui qui
saura empêcher toutes les aventures.

Jean-Marie DEDECKER,

sénateur VLD

La monarchie est un héritage discriminatoire du Moyen-Age. L'essence de la démocratie réside dans


le droit indiscutable de la population de choisir ses dirigeants et de pouvoir leur demander des
comptes. Dans une monarchie constitutionnelle comme la nôtre, le roi doit signer les lois et nommer
les ministres, et ne peut même pas en répondre au Parlement. Il est même le grand patron de
l'armée, et cela seulement sur base héréditaire.

On n'hérite pas du pouvoir et de l'influence dans une société moderne, on les mérite selon ses
compétences. La fonction royale doit sortir de la Constitution, et ne plus avoir de compétences
législatives. La tâche du roi doit devenir purement protocolaire comme dans d'autres pays européens
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(Suède, Grande-Bretagne, Norvège,...). La monarchie comme théâtre populaire subsidié suffit à


combler le besoin émotionnel d'une partie de la population. Les princes et princesses et leurs
escapades parlent à l'imagination et fournissent son lot de littérature bon marché. Pour ce dernier
rôle, nous pouvons encore donner une dotation au roi. Les enfants, comme dans chaque famille,
doivent apprendre à subvenir à leurs propres besoins.

Une république n'est pas forcément nécessaire. La Suisse est aussi une démocratie et n'a pas de
président ou de monarque. Le président du Parlement assume cette charge. Comme cela se passe
pour le Canada fédéral et l'Australie. Avec une petite visite de la reine buveuse de thé tous les dix
ans, la démocratie dans ses pays tourne tout de même à plein régime. Cela épargnerait au
contribuable chaque année 25 millions d'euros et l'insupportable légèreté de la fonction serait aussi
dès lors moins visible. Grâce au rendement de leur empire riche de milliards arrachés par Léopold II
grâce à la sueur et au sang des Congolais et amassés dans la donation royale, les Saxe-Cobourg ne
devraient jamais mourir de faim.

© La Libre Belgique 2005

Synthèse :

Le débat sur l'avenir de la monarchie en Belgique suscite des opinions divergentes. Certains estiment
que la monarchie est indispensable pour la survie de l'État belge, tandis que d'autres la considèrent
comme une institution archaïque. Le Palais royal déploie des efforts de communication pour
présenter la monarchie comme moderne et inoffensive.

Cependant, il est souligné que la monarchie a plus besoin de la population que l'inverse. Certains
critiquent le caractère antidémocratique de la monarchie, basée sur le privilège de la naissance, une
neutralité artificielle et le secret. Malgré cette prise de conscience, beaucoup de gens acceptent cette
institution par résignation, pensant qu'il serait impossible de faire fonctionner la Belgique autrement.

Cependant, il est suggéré qu'il est temps de sortir de cette logique du compromis et de considérer la
possibilité d'une république en Belgique. Certains arguments en faveur de la monarchie soulignent
l'attachement émotionnel des Belges envers leur famille royale, ainsi que la stabilité et la valeur
symbolique qu'elle apporte à la nation. La famille royale est présentée comme ayant contribué au
développement et au rayonnement du pays. Néanmoins, il est également mentionné que la
monarchie belge s'est adaptée pour répondre aux attentes de la population en se concentrant
davantage sur son rôle familial et en étant perçue comme une valeur refuge dans un contexte de
changements européens et régionaux rapides.

Certains critiques appellent à une réforme de la monarchie, limitant ses pouvoirs et la rendant
purement protocolaire, similaire à d'autres monarchies européennes. D'autres proposent l'idée
d'une république à l'image de pays comme la Suisse, le Canada ou l'Australie. Enfin, certains
soulignent les aspects financiers de la monarchie et suggèrent que la famille royale devrait être
autosuffisante plutôt que de dépendre des fonds publics.
AA2 Synthétiser 16 juin 2023

Synthèse des trois articles :

Le débat sur l'avenir de la monarchie en Belgique suscite des opinions divergentes. Certains estiment
que la monarchie est indispensable pour la survie de l'État belge, tandis que d'autres la considèrent
comme une institution archaïque et antidémocratique. Le Palais royal tente de présenter la
monarchie comme moderne et inoffensive, mais il est souligné que la monarchie a plus besoin de la
population que l'inverse. Certains critiques appellent à une réforme de la monarchie, limitant ses
pouvoirs et la rendant purement protocolaire, tandis que d'autres envisagent la possibilité d'une
république à l'image de pays comme la Suisse, le Canada ou l'Australie.

Dans un autre article, Stéphane Bern, animateur français passionné d'histoire et de familles royales,
exprime son point de vue en faveur des monarchies. Il considère que les monarchies garantissent la
démocratie et souligne l'importance de la préservation du patrimoine historique, contribuant ainsi à
l'économie locale et à la création d'emplois. Bern cherche à partager sa passion pour l'histoire et à
sensibiliser les gens à la connaissance historique pour éviter de répéter les erreurs du passé.

Selon un article de Christian Laporte, une majorité politique en Belgique se dégage en faveur d'une
monarchie protocolaire. La monarchie belge a déjà évolué vers un rôle largement protocolaire, et
une réforme supplémentaire réduirait encore les prérogatives du roi. L'article souligne l'importance
de la présence symbolique du roi dans une monarchie protocolaire, représentant l'ensemble du pays.
Pour l'avenir de la monarchie, l'article suggère de lancer le débat une fois qu'un large consensus sera
atteint au Parlement, afin d'éviter les divisions communautaires et de préparer une révision de la
Constitution solide.

En résumé, le débat sur l'avenir de la monarchie en Belgique est marqué par des opinions
divergentes. Certains soutiennent la monarchie en soulignant son attachement émotionnel, sa
stabilité et sa valeur symbolique, tandis que d'autres critiquent son caractère antidémocratique et
proposent des réformes ou l'établissement d'une république. Les opinions divergent également sur
l'importance de la préservation du patrimoine historique et le rôle de la monarchie dans le vivre-
ensemble belge.ynthèse des trois articles :

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