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Dans Manon Lescaut, l’abbé Prévost s’est inspiré de sa propre vie pour
imaginer le personnage de Des Grieux, et ses expériences.
Le rapprochement le plus évident entre la vie de l’abbé Prévost et de Des
Grieux, est celui entre Hélène Eckhardt, aussi appelée Lenki, et Manon Lescaut.
En effet les deux femmes ont mené tout deux, Des Grieux et Prévost, à la ruine
et à des aventures inattendues. Dans le cas de Manon Lescaut, cette dernière
“ne [peut] être tranquille un moment , avec la crainte de manquer [de l’argent]”
(p.99). Elle amène alors Des Grieux à tricher pour rapporter de l’argent, et
l’embarque dans des péripéties, telles que la prison, l’exil, et même le meutre,
lorsque Des Grieux tue un portier en s’évadant afin de retrouver sa bien-aimée.
Ce parallèle sur leur manque d’argent constant est d’autant plus notable que
Prévost et Des Grieux viennent tous les deux d’une famille bourgeoise.
Ensuite, l’âge de Des Grieux est comparable à celui de l'abbé Prévost. En
effet, la première fois que l’homme de qualité rencontre Des Grieux en 1715, il a
17 ans, ce qui situe sa naissance entre 1697 et 1798, alors que l’auteur est
lui-même né en 1797. De la même manière, le personnage et l’auteur
commencent tous les deux leurs études dans un cursus religieux, à Paris,
autour de 1712. En effet, Des Grieux part étudier dans la capitale, après être
retourné chez son père en 1712, et Prévost est congédié en 1713, ce qui implique
un début de ses études en 1712 ou 1713. L’abbé Prévost déménage à Chaillot à
la fin de sa vie, lieu où retournent régulièrement Manon et Des Grieux dans le
livre.
Antoine François Prévost devient l’abbé Prévost quand il rejoint la
“condition monastique” après une “déception amoureuse” en 1726. De la même
manière, “le nom de l’abbé Des Grieux [prend celui] de chevalier” (p.70) lorsqu’il
entame ses études de théologie, après avoir été séparé de Manon (cette
séparation lui cause un grand chagrin d’amour).
Les deux hommes sont emprisonnés pour escroquerie : l’abbé Prévost
pour une fausse signature; et Des Grieux pour arnaque envers M de G… M…,
avec la complicité de Manon et son frère. Ils suivent tous les deux un
mouvement d’exil : l’auteur vers Londres et la Hollande, et le personnage vers
l’Amérique.
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D’après l'œuvre et le document B, le roman Manon Lescaut correspond
au dernier tome des Mémoires et aventures d’un homme de qualité, il a été
publié au XVIIIe siècle, plus précisément en 1731.
L’action du roman se déroule entre 1712 et 1715, lors de la fin du règne du Roi
Soleil. Il s’agit d’une époque durant laquelle Louis XIV règne et impose aux
français un climat de sévérité et de très grande rigueur morale. A son décès en
1715, Philippe d'Orléans devient régent. La régence de Philippe d’Orléans est
une période importante car elle est synonyme d’une véritable effervescence au
niveau intellectuel et marque une authentique émancipation morale. Cela crée
un climat de société totalement nouveau et très apprécié par les français. En
1723 Louis XV arrive ensuite au pouvoir et décide de prolonger ce climat, mais
la fin de son règne est marquée par une importante crise de la monarchie
absolue, notamment suite à des difficultés économiques.
Le contexte d’écriture du roman Manon Lescaut est important car il
l’influence dans son ensemble. Il détermine les thèmes abordés ou encore les
critiques sociales présentées par l’auteur. L'abbé Prévost s'est servi de son
roman pour explorer le contexte social de l’époque, les tensions entre les
différents groupes sociaux ou encore les questions morales qui préoccupent
la société de son temps. L’auteur apporte aussi une réflexion sur l’amour
passionné et les relations amoureuses en les explorant de manière critique.
L’abbé Prévost utilise aussi le roman pour questionner au niveau moral et
philosophique les choix individuels, la nature humaine, notamment les
conséquences de ces choix sur la société. Le contexte est également marqué
par le mouvement des Lumières, qui développe une réflexion sur ces mêmes
questions.
Ainsi, l’année de publication du roman et l’époque durant laquelle se
déroule l’action du roman sont des éléments fondamentaux pour améliorer
notre compréhension de Manon Lescaut, ils nous éclairent sur les idées et les
préoccupations de l'Abbé Prévost. De plus, le cadre spatio-temporel dans
lequel se déroule l’action du roman a une valeur symbolique car l’auteur
souhaite représenter la fin de la monarchie absolue ainsi que le déclin de la
bourgeoisie. On peut dire que comprendre le contexte d’écriture de l’action du
roman est essentiel car il permet de situer les évènements et le cadre dans
lequel les personnages évoluent.Enfin, la réception du roman lors de sa
publication et les réactions de la société à cette époque ont été très
controversées, mais le roman a cependant fait de Prévost un auteur célèbre.
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dernières étaient punies de leur pratique, en étant déportées dans des
colonies américaines (ici, en Louisiane). La bande annonce montre aussi une
ambiance générale détendue à la cour, mais, par conséquent, aussi très
désordonnée.
Le régent défend des idées en avance sur son temps, notamment
concernant des tactiques militaires. Par exemple, il ne s’implique pas
complètement dans les conflits dans les colonies. Il procure en revanche des
armes à certaines tribus pour en exterminer d’autres, vues comme ennemies
de la religion. Il évite alors des pertes humaines françaises.
L’abbé qualifie l’argent de “protestant”, or le protestantisme se
développe alors en Angleterre, ce qui montre la recherche d’une certaine
alliance économique entre la France et l’Angleterre.
Cependant, comme à l’époque du Roi Soleil, les riches gardent leur
argent, et la misère sociale est toujours bien présente, comme l’illustre l'abbé
Dubois lorsqu'il dit de pas donner d’argent aux pauvres car “il y en a trop”.
C’est pourquoi, en parallèle de la cour, le peuple commence à se révolter. La
Bretagne notamment, cherche à se séparer du pouvoir en place.
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En effet, pendant les années qui précèdent la Régence, la cour du Roi Louis XIV
n'adorent pas les nobles. La politique du Roi Soleil visait à réduire la noblesse
et la rendre financièrement dépendante de la cour royale. Le Roi décida de
valoriser le mérite plutôt que la naissance : un noble souhaitant gagner
l’estime du Roi pour recevoir des nominations, emplois ou faveur se devait
d’être vu à la cour le plus possible ; c’est par son assiduité à la cours qu’un
noble gagne l’approbation du monarque.
Cela explique donc l’état d’esprit débridé des nobles pendant la Régence , ils
sont enfin libérés de l’austérité et de la rigueur morale imposées par le règne
de Louis XIV. La cour sinistre du Roi ainsi que la pression de la religion se sont
envolés pour laisser place à une importante libération des mœurs et à
l'explosion du libertinage. C’est la fête à la cour, c’est la fête sur Cythère.
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Roman picaresque Un récit sur le mode Manon traverse des
autobiographique de épreuves qui montrent
l'histoire de héros l'injustice sociale à
miséreux mais plaisant laquelle elle est
(le picaro), en marge de confrontée. Des Grieux
la société qui est (le picaro) et Manon
transformé par la Lescaut font face à des
société en crapule. événements imprévus,
qui les mènent à
côtoyer un monde
malhonnête.
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livre sert “à l'instruction des mœurs”, et “[instruit] en amusant”. Il aide
également le lecteur à “réguler sa conduite morale et sociale” (doc F), en
insistant sur le caractère volontaire (“volontairement”, “par choix”) du malheur
de Des Grieux. Il insinue ainsi au lecteur que la décision lui revient de mener
une vie morale ou non.
Selon Marlène Guillou et Myriam Lobry, Manon Lescaut relève aussi du
roman picaresque. Des Grieux en représente le picaro, personnage faible mais
sympathique, qui finit, avec Manon dans un monde malhonnête. L’homme de
qualité semble approuver cette idée lorsqu’il peint le personnage comme
“aveugle”, donc faible, mais ayant de “bons sentiments”. Il mène également une
“vie obscure et vagabonde, ce qui fait finalement de lui le vaurien du roman
picaresque.
C’est ainsi que l’”Avis de l'auteur des mémoires d'un homme de qualité”
confirme la croisée de diverses influences lors de l’écriture de Manon Lescaut.
Cependant, je n’ai rien trouvé, dans cet extrait, qui montre le roman comme
appartenant au courant réaliste.
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personnages du roman s’éloignent de ceux rencontrés par les personnages du roman
picaresque. Le roman Manon Lescaut ne présente pas un véritable ton moralisateur,
l’auteur a tendance à laisser le lecteur interpréter de lui-même la morale des actions
des personnages. Dans le roman picaresque il y a une véritable volonté de moraliser le
lecteur en accentuant sur la mauvaise conduite d’un individu qui finit par être puni.
Manon Lescaut est un récit centré sur la romance et la passion entre Manon et Des
Grieux ainsi que sur le développement de leur relation et de toutes les conséquences
tragiques qui l'accompagnent contrairement au roman picaresque qui se concentre
sur les aspects comiques des péripéties rencontrées par les personnages. Les romans
picaresques adoptent un ton satirique alors que le roman de l’Abbé Prévost adopte un
ton posé lorsqu’il évoque la passion,la tragédie et met l’accent sur les émotions et les
choix moraux des personnages.
10) En vous basant sur l'ensemble des documents, mais plus particulièrement
sur le document I, indiquez en quoi Manon Lescaut peut être considérée
comme un roman libertin.*
L'héroïne enfreint les règles sociales, morales ainsi que religieuses, les
libertins étant dépeint comme des individus s'affranchissant de toutes
règles morales sociétales et religieuses Manon Lescaut en est
l’incarnation même
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Des Grieux critique également fortement la religion, il entretient une
relation hors mariage avec une prostituée. Le personnage vit en marge
de la religion.
Les deux personnages commettent bien des méfaits mais encore une fois : “ Le
libertin ne reconnaît aucune autorité supérieure à celle de sa conscience. “