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Présentation générale
Présentation générale :
C./ L’écrivain
L’abbé Prévost est l’auteur d’une œuvre considérable, d’une production littéraire énorme,
majoritairement religieuses. Lorsque qu’il entre au monastère, il va vraiment beaucoup
écrire des œuvres religieuses qui sont souvent publiées dans des revues littéraires. L’abbé
Prévost est l’auteur de nombreuses traductions notamment de nombreuses œuvres anglais
dont celles de l’anglais Richardson. C’est aussi quelqu’un de journaliste, il va écrire des
articles pour des revues, qui sont parfois créées par lui-même. Il écrit évidemment des
romans car c’est aussi un romancier. Il fait paraitre de très longs romans tout au long de sa
carrière. Parait en 1728 le tome 1 des Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui
s’est retiré du monde. 3 ans plus tard, en 1731 parait le tome 7, c’est dans ce tome que l’on
retrouve l’histoire de Manon Lescaut. Cleveland, est un de ses romans, qui est assez
conséquent, et par la suite parait Le Doyen de Killerine. À chaque roman, nous avons
l’affirmation d’une volonté morale. Au XVIII ème siècle, le genre du roman est condamné par
l’église en raison de sa supposée immoralité à cause du rapport à la romance.
Explication de texte :
Ligne 1-2 : Il raconte une anecdote de voyage, le narrateur est dans une auberge à Pacy. Il y
a une antithèse entre « je » et « la foule », il y a une seule personne contre plein de monde,
de ce fait il y a des difficultés d’accès à l’action du personnage principal. Il y a une allitération
en « P » avec « Peine », en « Perçant » la foule. Il va s’agir d’attirer l’attention du lecteur sur
ce moment de la description des personnages tout en révélant ce qu’il a produit sur ce
spectateur (Renoncour). On va avoir un portrait dont le but est de retranscrire l’émotion du
lecteur. Il indique à quel type de lecteur il adresse cette émotion.
Ligne 3-10 : Nous allons avoir les raisons pour lesquelles l’auberge est agitée (convoi de
prisonnières). Ici le mot fille ne désigne pas seulement un individu de sexe féminin, il désigne
une prostituée. C’est plutôt une caractéristique morale péjorative. Nous avons quelque
chose qui est déjà paradoxal, qui est déjà dégradé, et pourtant cela provoque la sympathie
du lecteur car il trouve cela assez touchant.
Ligne 11 : C’est l’occasion de faire le portrait du personnage, Manon apparait comme une
intruse par rapport aux autres, le narrateur évoque quelque chose de paradoxal puisque
Manon est enchaînée avec d’autres jeunes filles. Il s’agit de souligner le caractère superlatif
du texte. Il y a une force d’attraction sur les autres mais plus particulièrement sur les
hommes. Il y a l’irréel du passé grâce à l’emploi du subjonctif plus-que-parfait (« que je
l’eusse prise »). « Sa tristesse et la saleté de son linge et de ses habits » ne dégrade pas son
charme ce qui montre ce qu’elle est très belle. Elle n’inspire pas ce qu’elle devrait
normalement inspirer et par conséquent tout cela éveille le questionnement du lecteur, le
personnage est dans une situation (Manon) mais on se demande ce qu’elle fait ici. Dès sa
première apparition dans le roman on ne sait pas ce qu’elle fait là, l’effet qu’elle produit
n’est pas celui attendu par les lecteurs, le narrateur est également étonné. Il y a toujours
quelque chose qui s’interpose entre le regard du narrateur et du spectateur, le portrait du
personnage est confus, incomplet. Seul le visage de Manon est caché, non son corps. On
pourrait supposer que Manon à honte d’être ici, elle parait comme une actrice, elle se cache
le visage pour donner l’impression qu’elle veuille bien lui donner, c’est hypocrite. Le
spectateur a pitié (émotion théâtrale). La narrateur tente d’avoir des informations plus
précises grâce à la police et aux gardes. C’est aussi le signe qu’il demande des informations
puisque le portrait n’a pas permis d’en obtenir. « Cette belle fille » c’est aussi un élément de
description. Manon est l’incarnation de la beauté féminine, on la reconnait facilement parmi
plusieurs. Même l’identité exacte de Manon n’est pas donnée par le garde, de ce fait il ne
sait même pas qui il garde. Toutes les informations sur Manon sont inconnues. Elle s’obstine
de plus à ne rien répondre.
Ligne 19-20 : Nous avons Rappel exceptionnel de la personne, grâce aux comparatifs entre
Manon et les autres jeunes filles.
Ligne 24 : L’introduction d’un nouveau personnage vient ensuite, cette fois ci un personnage
masculin qui tout comme Manon, c’est un jeune homme triste. Ici, on voit le visage de
l’homme. Nous ne sommes pas dans un roman d’aventure mais plutôt dans un roman
d’amour.
Ligne 9 : Des Grieux porte un premier regard sur cette jeune fille et qui vient confirmer les
différents éléments de description, ce qui ressort tout de suite, c’est sa jeunesse et sa
beauté extraordinaire, nous avons le récit de l’effet produit. Ici, le sens du mot « charme » a
subit un changement depuis plusieurs siècles, ici le mot a un sens fort qui est plus proche de
son sens latin qui ne l’est aujourd’hui, il dérive du mot « carmen » donc le chant,
l’incantation. A cette époque il est synonyme du pouvoir irrésistible, ici de la beauté de
Manon sur des Grieux comme de la magie ou un sortilège. C’est comme si des Grieux avait
pris un philtre d’amour. Des Grieux fait ici son propre portrait avec un certain nombre de
qualités morales, et comme il vient de finir ses études de philosophie, il découvre des
réactions qui relèvent du corps, et ne se reconnait plus lui-même mais se comporte en
philosophe antique, il maitrise ses passions.
Ligne 10-14 : Il y a une valeur intensive et qualitative qui sert à l’Abbé Prévost à montrer le
contraste de l’avant (ligne 10 et 11) et de l’après (ligne 12 et 13). De plus, il y a une
opposition à la ligne 14 avec le mot « mais » entre le passé et le présent (« j’avais le défaut »
et « je m’avançais »), les valeurs morales sont ruinées par cette rencontre avec Manon. Le
mot « transport » signifie qu’il est dans un état second, qu’il n’est plus lui-même.
Ligne 15 : Nous avons une périphrase pour désigner Manon. D’autre part, c’est une
périphrase qui est stéréotypée qui fait partie du langage galant de l’époque (« la maitresse
de son cœur » par exemple).
C’est un dialogue au discours indirect, le tout premier dialogue entre Des Grieux et Manon,
c’est un dialogue de séduction. Séduire quelqu’un c’est convaincre quelqu’un à l’aide
d’arguments. Ici on accède à Manon de manière indirecte, on y accède par le biais de Des
Grieux et par rapport à ce que Des Grieux à compris. Dans cette première phrase il y a
l’expression d’un paradoxe entre l’extrême jeunesse de Manon et entre le discours
extrêmement amoureux d’un inconnu. Puisqu’elle a une beauté extraordinaire elle est
censée être habituée à ces approches d’inconnus. Manon ne réagit pas comme Des Grieux
l’aurait voulu, pas avec la même pudeur par exemple. C’est une attitude qui ne cadre pas
avec les réactions attendues dans un pareil contexte. Manon adresse une provocation au
désirs, elle sait qu’elle inspire Des Grieux. Manon se montre extrêmement tentatrice par le
désir physique. « Son penchant au plaisir s’était déjà déclaré » signifie l’aveu extrêmement
choquant et franc, pour une jeune fille comme elle. Cela en fait une dimension érotiques
mais aussi une perspective religieuse, avec le retour au couvent, et le vœu de chasteté.
Ligne 25 : Manon se fait passer pour une victime d’une autorité parentale, pour simuler la
jeune fille en danger qu’il faut sauver, de ce fait Des Grieux va apparaitre comme un
chevalier médiéval, il y a La Fin’ Amor (amour parfait). Des Grieux s’oppose à la résolution
des parents de Manon, avec le mot « combattre », cela signifie qu’il va se battre. Il compte
se servir de « son éloquence scolastique » qu’il a appris à l’école puisqu’il sort de l’école,
pour aller la sauver. Il prépare un plan , comme une dissertation pour la convaincre. Mais
Manon le laisse faire : « elle n’affecta ni rigueur, ni dédain ».
Ligne 28 : « Elle me dit après un moment de silence », Manon laisse Des Grieux ce qu’il a à
dire. Ici, le discours de Manon prend une dimension hyperbolique, qui se met en place grâce
à la négation restriction (« ne », « que », « trop ») qui porte sur l’adverbe. Il s’agit d’une
« surenchère » par rapport à la phrase précédente.
Ligne 29 : L’hyperbole se poursuit avec la mention « du ciel ». Des Grieux s’oppose aux
parents de Manon, ce n’est plus seulement les parents de Manon qu’il doit combattre, mais
c’est aussi Dieu. Là aussi, c’est une technique de Manon afin d’implorer la pitié de Des
Grieux. Il prouve à sa dame, qu’il aime, la profondeur de ses sentiments, et la vérité derrière
tout ça. Manon est une manipulatrice, et une tentatrice.
Ligne 37 : Ce n’est pas un discours facile pour Des Grieux. Comme un écho : « on ne ferait
pas une divinité de l’amour ».
C’est une invitation pour Des Grieux, pour qu’il puisse réfléchir sur son passé, et de montrer
l’histoire d’amour, et par conséquent, le récit va à la fois raconter la rencontre amoureuse,
mais aussi contenir très subtilement tout ce qui ne va pas marcher.