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Etape 1 : introduction
Présentation générale (amorce) : Manon Lescaut, de l’Abbé Prévost, a pour
titre original : Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut. C’est le
septième tome des Mémoires d’un homme de qualité. Dès sa parution en
1731, il connait un grand succès. Ce roman est une œuvre majeure du XVIIIème
siècle qui s’inscrit dans le mouvement du retour de la sensibilité après le
rationalisme des Lumières. L’Abbé Prévost, dépeint « un exemple terrible de la
force des passions » à travers le personnage de Des Grieux, soumis à l’amour
irrésistible de Manon entraîné vers la déchéance.
Présentation du texte (extrait) : cet extrait de Manon Lescaut, de l’Abbé
Prévost, constitue un topos ou une scène attendue dans un roman : la
rencontre amoureuse. Le lecteur est au début du roman DG se promène en
compagnie de son ami Tiberge et le hasard le met en présence de Manon qui
débarque du coche d’Arras. C’est le coup de foudre.
Etape 5 : conclusion
Cette rencontre annonce bien l’avenir :
- L’amour est au cœur de la relation entre Manon et Des Grieux : le lecteur sait
déjà que les sentiments seront essentiels (topos de la rencontre amoureuse)
- Leur amour semble défier l’ordre social : le lecteur comprend que le récit sera
romanesque, plein de péripéties, de rebondissements
- Le narrateur révèle l’excès des sentiments : le lecteur devine que l’issue de cet
amour sera fatale
- Le couple semble stéréotypé : Manon apparait comme une manipulatrice
expérimentée et DG comme un chevalier servant
Le plaisir romanesque du lecteur est double.
Il vient de l’ambiguïté du narrateur qui chercher à se disculper : DG présente la
passion amoureuse à la fois comme une ivresse irrésistible et un danger. Deux
regards se superposent : celui du jeune chevalier crédule (charmé par Manon)
et celui de l’homme mûri par l’expérience douloureuse de la passion. Ce double
regard empêche le lecteur de condamner les protagonistes : chez l’Abbé
Prévost, l’expression des sentiments prend le pas sur la condamnation de la
passion et laisse au lecteur la liberté d’aimer deux personnages moralement
condamnables.
Cette confession suscite la curiosité du lecteur : Manon ne peut être une simple
manipulatrice. Le plaisir romanesque va donc venir de la découverte
progressive d’un personnage plus ambigu que ne le montre cette rencontre.