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ESTIMBIO - Modélisation, estimation et les commande de processus bio-chimiques pour

résoudre des problèmes environnementaux et d’approvisionnement en énergie

Sette Diop, Chargé de recherche CNRS, Laboratoire des Signaux et Systèmes (Responsable)
Didier Dumur, Professeur, Département Automatique, Supélec
Rayen Filali, Doctorant Supélec, Département Automatique, Supélec
Arsène Isambert, Professeur, Laboratoire de Génie des Procédés et Matériaux, École Centrale Paris
Filipa Lopes, Chef de travaux – Ens/chercheur, Labo. de Génie des Procédés et Matériaux, Centrale Paris
Dominique Pareau, Professeur, Laboratoire de Génie des Procédés et Matériaux, École Centrale Paris
Ivan Simeonov, Professeur, Institut de Microbiologie de l’Académie des Sciences de Bulgarie, Sofia
Sihem Tebbani, Professeur Adjoint, Département Automatique, Supélec

Ce projet concerne la modélisation, l’estimation et les techniques de commande de processus bio-chimiques


(digestion anaérobie, culture de micro-algues, etc.) pour résoudre des problèmes environnementaux
(dépollution de déchets, capture de CO2, etc.) et d’approvisionnement en énergie (biogaz, biofuel, etc.)
Dans la lutte contre le réchauffement climatique provoqué par les émissions croissantes de CO2, et dans la
recherche d'énergie propre alternative les micro-algues constituent une piste doublement sérieuse: certaines
de leurs souches permettent de piéger le CO2 bien plus efficacement que par d'autres méthodes; elles
permettent par ailleurs de produire un biocarburant de 3e génération.
La méthanisation est aussi une piste doublement sérieuse dans cette recherche de solutions de développement
durable. En effet, le méthane est à la fois un des gaz qui contribuent le plus puissamment au réchauffement
de la planète, et une source d'énergie relativement propre. Certains déchets (municipaux, industriels ou
agricoles), s'ils ne sont pas traités, peuvent libérer des quantités non négligeables de méthane.
Les bio-réacteurs de méthanisation et ceux de culture de micro-algues ont en commun d'une part des modèles
mathématiques très semblables et d'autre part un réel besoin de méthodologie de commande et de techniques
d'estimation de composants non mesurés.

Un aperçu de l'état de l'art :


La digestion anaérobie est au cœur de la production de méthane sur notre planète depuis la nuit des temps
(gaz naturel fossile) jusqu'à la prépondérance aujourd'hui des rejets de ce gaz par les vaches de l'élevage
intensif. Certains déchets (municipaux, industriels ou agricoles), s'ils ne sont pas traités, peuvent libérer des
quantités non négligeables de méthane. La méthanisation est le processus au cours duquel des micro-
organismes produisent du méthane en dégradant des composés organiques.
Pour faire de la méthanisation un procédé industriel efficace il faut savoir modéliser le processus, identifier
ses paramètres et enfin appliquer des règles de contrôle issues de l’automatique. La méthanisation étant un
processus très complexe où interagissent un grand nombre de micro-organismes, de composés organiques et
de conditions physico-chimiques, les modèles que nous en connaissons sont empiriques, souvent de simples
bilans de masse. Suivant leur précision ces modèles peuvent renfermer de nombreux paramètres physico-
chimiques (liés à la nature des déchets, des micro-organismes présents dans le réacteur, aux température,
pression, acidité, etc.). Ces modèles utilisent en général des variables dynamiques connues sous le nom de
taux de croissance spécifique microbienne et dont on ne dispose pas de capteur pour les mesurer directement.
À notre connaissance, nous avons été les premiers à proposer une méthode d'estimation de ces taux de
croissance en digestion anaérobie n'utilisant pas de modèles empiriques supplémentaires (Monod, Contois,
Haldane, etc.) mais se servant uniquement des grandeurs dont la mesure est possible et relativement facile.
Le challenge restait l’estimation des concentrations de biomasse.
Les micro-algues, usines cellulaires convertissant l’énergie lumineuse en énergie chimique tout en
consommant du CO2, sont largement cultivées à des fins alimentaires, de production de biocarburants ou
pour en extraire des molécules à haute valeur ajoutée destinées aux marchés de la cosmétique, de
l’alimentation et de la santé.
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Le développement des technologies des algues passe par l'amélioration des systèmes de production de micro-
algues afin de les rendre économiquement plus compétitives. Le génie des procédés appliqué à la conception
de tels systèmes représente ainsi un élément clé du succès économique des biotechnologies à micro-algues,
notamment en permettant de définir les conditions optimales de culture et le design des photobioréacteurs.
Le développement de stratégies de modélisation/estimation/commande appliquées aux systèmes de
production de micro-algues, très peu présentées dans la littérature, est également essentiel pour
l’optimisation de tels procédés.
Récemment la capture du dioxyde de carbone par les micro-algues a attiré l’attention de la communauté
scientifique comme stratégie alternative aux voies chimiques. En effet, certaines souches de micro-algues
résistent à des concentrations élevées en CO2 (40% de CO2) et ont prouvé leur capacité à fixer plus de CO2
que les procédés naturels habituellement impliqués.
Dans la culture des micro-algues en mode continue, les vitesses de croissance et la concentration de la
biomasse peuvent être contrôlées au moyen du taux de dilution. Ce dernier mode de fonctionnement permet
d’appliquer les techniques de contrôle en toute liberté et représente un bon outil pour l’étude de la croissance
des micro-algues et la capture du dioxyde de carbone par voie biologique. Contrairement à la digestion
anaérobie, la biomasse est ici constituée d’une seule souche en général, et le challenge se réduit à la
validation et l’identification d’un modèle de commande.

Résultats 2010 :
Des résultats préliminaires théoriques concernant la méthanisation ont été obtenus (à l’entame du projet)
pour l'estimation du taux spécifique de croissance microbienne sans recourir aux pratiques usuelles de
modélisation et d'identification supplémentaire de ce taux de croissance.
Ces résultats préliminaires sont un complément à ceux obtenus dans la commande robuste des réacteurs de
culture de micro-algues dans la collaboration du Département Automatique de Supélec avec le LGPM.
Dans la dernière période nous avons réussi à montrer que, moyennant la mesure simultanée des débits de
CO2 et de méthane produit par un méthaniseur, il est possible d’accéder aux concentrations de la biomasse
(voir la publication). Il s’agit d’un résultat théorique fondamental compte tenu de l’absence de capteur de
concentration de micro-organismes. Certes la vitesse de convergence de cet estimateur n’est pas réglable à
volonté, en revanche, il dépend de peu des paramètres (souvent déterminés avec beaucoup d’incertitudes) du
modèle de la digestion anaérobie. L’acquisition récente d’un tel capteur de débits de CO2 et de méthane par
l’Institut de Microbiologie de l’Académie des Sciences de Bulgarie à Sofia permettra de valider
expérimentalement ces résultats.
Quant-au photobioréacteur de culture de micro-organisme, l’acquisition d’une sonde CO2 dissous dans le
réacteur a déjà permis l’identification d’un modèle du réacteur du LGPM (voir la publication).
La validation de divers estimateurs de concentrations de biomasse en cours devrait être l’objet de
communications prochaines.

Site Web du projet : http://www.lss.supelec.fr/BioEstim/

Publications parues ou à paraître :


1. R. Filali, S. Tebbani, D. Dumur, A. Isambert, D. Pareau, F. Lopes, Identification of the growth model parameters for
a culture of Chlorella Vulgaris in a photobioreactor, Proceedings of Computer Application in Biotechnology (CAB
2010), Leuven, Belgium, July 2010
2. R. Filali, S. Tebbani, D. Dumur, A. Isambert, D. Pareau, F. Lopes, Modelling and identification of chlorella vulgaris
culture in a photobioreactor, Proceedings of the 8th European Workshop ob Biotechnology of Microalgae, Nuthetal,
Germany, June 2010
3. R. Filali, S. Tebbani, D. Dumur, S. Diop, A. Isambert, D. Pareau, F. Lopes, Estimation of Chlorella vulgaris growth
rate in a continuous photobioreactor, To appear at IFAC World Congress 2011
4. R. Filali, S. Tebbani, D. Dumur, A. Isambert, D. Pareau, F. Lopes, Growth modeling of the green microalga
Chlorella vulgaris in an air-lift photobioreactor, To appear at IFAC World Congress 2011
5. I. Simeonov, S. Diop, Stability analysis of some nonlinear anaerobic digestion models, Bioautomation, 14(2010),
37-48

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