‫בס''ד‬
Chabbat
La Parole du Rav Brand
« Yaacov demeura seul, et un homme lutta avec lui
jusqu’au lever de l’aurore. Voyant qu’il ne pouvait le
vaincre, il le frappa à l’emboîture de la hanche ; et
l’emboîture de la hanche de Yaacov se démit pendant
qu’il luttait avec lui... C’est pourquoi jusqu’à ce jour,
les enfants d’Israël ne mangent point le ligament
sauteur (le nerf sciatique) qui est à l’emboîture de la
hanche ; car il frappa Yaacov à l’emboîture de la
hanche, au nerf sciatique.1 »
La Torah contient 248 commandements positifs et
365 interdits. Ils sont pratiquement tous tirés des
quatre Livres à partir de Chemot, qui évoque la sortie
des Hébreux d’Égypte, la « naissance » du peuple juif.
En revanche, dans le Livre de Béréchit ne figurent que
deux commandements positifs, la mitsva d’engendrer
et celle de faire la brit-mila, et un interdit : celui de
manger le nerf sciatique ; les trois concernent l’appareil
de reproduction.
A sa « naissance », le peuple juif était composé de
600 000 membres. Le Livre de Béréchit quant à lui
raconte le temps de sa « conception » et de sa
« gestation », à l’époque des Patriarches et des
12 tribus, qui devaient engendrer ces 600 000 hommes.
Ce Livre ordonne donc de se multiplier et de se
sanctifier avec la brit-mila. Les Hébreux devaient en
principe choisir des époux et épouses exclusivement
parmi la semence de Yaacov, interdisant toute union
avec des hommes ou des femmes d’origine
cananéenne, égyptienne ou autres.2
Tel était en fait le sujet de la lutte spirituelle entre
l’ange d’Essav et Yaacov. L’ange voulait pervertir
Yaacov, et à travers lui, tous ses descendants. Mais
Yaacov résista. L’ange devait se contenter de lui
administrer une terrible blessure physique, et en
conséquence, les descendants d’Essav, les Romains, ne
pourraient massacrer que les corps – et non les âmes –
des descendants de Yaacov.3 L’interdit de consommer
le nerf sciatique fut connu et respecté dès la génération
des fils de Yaacov.4 Et en Égypte même, les mariages
qu’ils contractèrent tenaient compte de l’interdit
susmentionné.5
Cette histoire est aussi une indication pour les
générations suivantes. Comment ? Yaacov fut agressé
Le saviez-vous ?
Dans quel cas Mikets tombe en dehors de
'Hanouka ?
Mikets tombe toujours pendant 'Hanouka, sauf
dans le cas où Roch Hachana est un Chabbat, et
que 'Hechvan et Kislev comportent 29 jours.
C'est le cas des années Pechoutot de type
ZaHaA 4,2%, et des années Méoubérot de type
ZaHaG 5,8%. Ce qui fait une fréquence au total
de 10%. (Ce sera le cas en 5784, 5801, 5808…)
Yossef Stioui
Ce feuillet est offert Léilouy Nichmat Avraham ben Fortunée
Que notre étude soit une source de réussite pour nos soldats et une protection pour tout le klal Israël
Mikets
4 Tevet 5784
16 Décembre 2023
Ville​ Entrée Sortie​
Jérusalem 16 : 01 17 : 17
lorsqu’il était seul, en allant récupérer de petites
fioles.6 Alors qu’Essav et ses 400 guerriers rôdaient Paris 16 : 35 17 : 49
autour de lui dans le but de l’assassiner, les fioles lui
Marseille 16 : 45 17 : 52
étaient pourtant indispensables. L’une contenait sans
doute cette huile pure qu’il devait bientôt verser sur la Lyon 16 : 38 17 : 48
pierre fondatrice de la Maison de D.ieu,7 comme il
Strasbourg 16 : 15 17 : 28
l’avait promis à sa sortie de Beer-Cheva.8 Quant à
l’autre fiole qu’il récupéra, il souhaitait
vraisemblablement indiquer aux générations futures N° 366
une certaine attitude à adopter. Les Patriarches avaient
en effet pris l’habitude de faire des gestes pour Pour aller plus loin...
indiquer aux futures génération la direction à prendre.9
En fait, à l’époque du Deuxième Temple, les Grecs 1) A quel enseignement pourraient
voulurent briser la résistance des juifs à l’interdit des faire allusion les 2 premiers termes de
mariages mixtes. Ils décrétèrent alors que chaque notre Sidra : « Vayehi Mikets » (41-1) ?
mariée serait abusée par le gouverneur grec le jour de 2) Il est écrit (41-33) : « Véata yiré
son mariage. Cependant, la révolte héroïque de l’une Paro iche navone vé’hakham ».
d’entre elles provoqua la rébellion des Hasmonéens, et Pharaon a-t-il « bikhlal » demandé un
la victoire sur leurs oppresseurs.10 Selon une certaine conseil à Yossef pour le choix de
l’homme et de la manière par laquelle
tradition, cette femme était Yehoudit, la propre fille de
ce dernier gérera son pays en période
Matityahou, le grand-prêtre. En récupérant cette fiole
de famine, pour que celui-ci lui
d’huile bien qu’il se mît en danger, Yaacov envoyait à
recommande de placer sur l’Egypte,
Matityahou et à ses fils ce message : malgré le péril, il un homme intelligent et sage qui
fallait qu’ils déclarent la guerre et ils en sortiraient adoptera un certain plan pour faire
victorieux. Cette tradition était aussi connue de face aux années de pénurie de
Moché.11 Le rappel de la lutte contre l’ange méritait nourriture (41-33 à 36) ?
une attention particulière, au point qu’il fut défendu la 3) Il est écrit (41-56) : «Vayika’h Yossef
consommation du nerf sciatique. Car cette lutte ète kol acher bahem vayichbor
représente les persécutions que les juifs subiront en lémitsrayim vayé’hézak haraâv
exil, et la résistance de Yaacov indique que les juifs béèretz mitsrayim ». A quel
résisteront et survivront. Et comme le matin venu, le enseignement fait allusion le terme
soleil guérissait la blessure de Yaacov, ainsi D-ieu, à la «vayé’hézak » ?
venue du Machiah, libèrera le peuple juif de ses 4) Pour quelle raison, Yossef fit mettre
malheurs.12 (par le biais de Ménaché qui fut son
intendant) sa coupe dans le sac de
1 Béréchit 32,25-33. 2 Voir aussi Ramban, Béréchit 38,2.
Binyamin, faisant ainsi souffrir ce
3 Voir Ramban, 32,26. 4 Béréchit 32,33. dernier plus que tous ses autres frères
5 Vayikra rabba, 32,5 ; Rachi, Vayikra, 24,11. (44-2) ?
6 ‘Houlin 91a ; Rachi, 32,25. 7 Béréchit 35,14. 5) Qui seront les conseillers du
8 Béréchit 28,18. 9 Ramban, 12,6. Machia’h ? Quel est leur point
10 Rachi, Chabbat 23a. commun ?
11 Tanhouma, Vayehi 14 ; Rachi, Dévarim 33,11. 6) A quel message font allusion les 5
12 ‘Hinoukh, mitsva 3. derniers mots de notre Sidra (48-17) :
« Véatem alou léchalom el avikhem »?
Rav Yehiel Brand
Yaacov Guetta
La Question Le Hatam sofer répond : Dans son premier rêve
prémonitoire annonçant la prosternation de ses
Dans la paracha de la semaine, suite à la famine frères devant lui, Yossef vit des gerbes de blé leur
qui s'abat sur la terre de Canaan, les frères de appartenant, s'incliner devant sa propre gerbe.
Yossef descendent en Egypte acheter du blé. De là, Yossef déduisit que lorsque ses frères se
Yossef les reconnaissant, les accuse d'être en présenteraient à lui, ils auraient encore en leur
réalité des espions et les emprisonne 3 jours possession de quoi subvenir à leur besoin, et put
avant de ne garder que Chimon en otage donc se permettre de les retenir 3 jours de plus.
pendant que les autres retournent vers leur père, (La véracité de cette déduction nous est d'ailleurs
ravitailler leur famille. confirmée par Rachi (42/1) donnant l'injonction à
Comment comprendre que Yossef se permit de ses enfants de descendre acheter du blé bien
retenir ses frères avec leurs provisions prenant le qu'il leur en restait pour ne pas que les enfants
risque de laisser son père manquer de d‘Ichmael et d'Essav ne puissent les regarder de
victuailles? manière suspicieuse.)
G.N.
 Halakha de la Semaine
Doit-on jeûner jusqu’à la sortie des étoiles
si le jeûne du 10 Tevet tombe vendredi ?
Il ressort du traité Taanite (18b) qu’un jeûne qui
tombe vendredi doit être respecté jusqu’à la sortie
des étoiles. Et ainsi, on retrouve dans la Tossefta
(Taanite 2,7) au nom de Rabbi Yossi.
S’agit-il alors d’une obligation à finir le jeûne ou
simplement d’une autorisation ?
- Selon certains, il s’agit juste d’une autorisation de
finir le jeûne à la nuit, mais cela n’est pas
obligatoire [Tossefot Érouvine 41b (Voir Beth Yossef
249,3 au nom Mordekhaï qu’une fois, le 10 Tevet
tomba un vendredi et le Ri Hazaken goûta un peu
du plat du Chabbat afin de ne pas rentrer Chabbat à
jeun)].
- Cependant, la plupart des Richonim écrivent que
l’on doit impérativement finir le jeûne jusqu’à la
sortie des étoiles ainsi qu’il en ressort selon le sens
simple de la guemara [Rachba, Ritba, Roch, Ran...].
- Enfin, certains écrivent qu’il suffit de jeûner
jusqu’à la Kabalat Chabbat [Mordekhaï au nom du
Maharam ; Hagahote Maymoniyote qui rapporte
que même selon le second avis, il suffit de recevoir
le Chabbat pour mettre fin au jeûne, voir cependant
le Beth Yossef qui écrit que ce n’est pas ainsi qu’il en
ressort du Roch ainsi que des autres Richonim.
Aussi, le Raavad suit cet avis mais précise qu’il faut
attendre la Chekia (voir Béour Halakha 249,4)].
En pratique, le Choulhan Aroukh (249,4) retient la
seconde opinion [Yebia Omer T.6 O.H Siman 31/
Menou’hat Ahava T.1 perek 2,10 à l’encontre du
Béour Halakha 249,4 "Im Lo"].
C’est pourquoi, on attendra la sortie des étoiles
avant de démarrer le Kidouch.
Il est à noter que l’on mentionnera dans la tefila de
Min’ha tous les passages d’un jeûne ordinaire (à
savoir "Anénou" dans la Amida/‘Hazara ; Lecture de
la Torah « Vay’hal »; Birkat Cohanime si Min’ha est
effectué dans la demi-heure précédant la chekia).
Cependant, les Ta’hanounes seront omis.
David Cohen
Pour dédicacer un feuillet :​
Shalshelet.news @gmail.com​
La Paracha en Résumé
Montée 1 : Après 12 ans passés en prison, Yossef
entrevoit une porte de sortie, grâce à une nuit spéciale
David Cohen
vécue par le Pharaon. Il rêve deux fois d’une même
idée. 7 vaches maigres mangent 7 grosses vaches et 7
épis peu chargés avalent 7 épis bien fournis. Le Pharaon
cherche un interprète et reçoit l’information du maître
échanson, comme quoi un jeune juif en prison saurait
interpréter les rêves. Il fut présenté au Pharaon.
Montée 2 : Après lui avoir raconté son rêve, Yossef lui
propose l’interprétation suivante. Les vaches et épis
sont des années. Les maigres sont des années de famine
et elles avalent les grosses vaches faisant référence à
l’abondance. En effet, les années de famine feront
oublier l’abondance. Le Pharaon est impressionné par la
sagesse de Yossef, qui avait déclaré que c’est Hachem
qui interprète les rêves.
Aire de Jeu
Jeu de mots : On ne dit pas fidèle, mais Sim’ha bat Messaouda.
Devinettes
1) Quel 3ème sens peut avoir le verbe « chéma »
(en dehors d’entendre et d’accepter) ? (Rachi,
41-15)
2) « Dal » signifie en général « pauvre ». Que
signifie-t-il dans la paracha ? (Rachi, 41-19)
3) Comment Yossef a-t-il interprété dans le rêve
Réponses aux questions
1) « Si tu es en proie à la souffrance ou à une
difficulté quelconque (idée à laquelle fait allusion
l’expression : « Vayehi », « lachone tsaar »), et que
tu cherches à sortir de cette mauvaise passe ; tu
disposes alors de : « Mikets » (mot dont les lettres
sont les initiales des termes suivants : « Mamone»:
« L’argent », terme incarnant la Tsédaka- « Kol » :
« La voix » de chaque juif qui prie Hachem-
«Tsome» : « Le jeûne », terme évoquant la
téchouva ). Autrement dit, pour « mettre fin »
(Mikets) à cette période d’obscurité et de
souffrances » (ketz same la’hochekh), il existe 3
moyens puissants : la Tsédaka (Mamone), la Téfila
(kol) et la téchouva (Tsome), « chénéèmar » : «
Téchouva, Téfila outsedaka maâvirime ète roâ
haguézéra ! ». (Rav Yaacov ´Haddad zatsal)
2) Selon l’opinion de certains sages (exemple : le
´Hizkouni), les paroles de Yossef concernant le
choix de la personne adéquate, ainsi que de la
façon dont celle-ci gérera les années de famine,
font aussi parties de l’interprétation que ce
dernier donna aux rêves de Pharaon. En effet, quel
intérêt de montrer à Pharaon (dans son rêve) 7
épis de blé « montant sur une seule tige » (« olote
békané é’had ») ? Pourquoi Hachem n’a-t-il pas
plutôt montré au Roi d’Égypte, 7 épis montant
chacun sur une tige indépendante ? Ceci pour lui
signifier, qu’il doit placer sur son pays un homme «
navone » et ´hakham », pouvant gérer les années
de famine. C’est pour cela qu’il est dit que les 7
épis montaient « békané é’had » (41-5).
Cette expression fut en effet interprétée ainsi par
Yossef : « Pharaon, il te faut rajouter « 1 »
(«é’had», autrement dit : « Davar é’had »), c’est-
à-dire : « Un plan ingénieux », au mot « kané »
(terme lié au rêve des épis de blé : « békané
é’had»), qu’un homme « Navone » et « ´Hakham »
adoptera pour gérer les années de famine ; ceci
afin d’obtenir le nom de celui qui répandra la paix
pour toi et tout ton peuple. En effet, si on ajoute le
chiffre « 1 » à la guématria de « kané »(155), on
obtient 156, nombre correspondant à la
Guématria de Yossef (« Yeled Eliahou » du Rav
Eliahou Allouche zatsal)
Montée 3 : Paro nomme Yossef vice-roi à 30 ans. Il lui
donne sa bague et le pare d’un habit royal. Il lui donne
les clefs de l’Egypte. Yossef se marie avec Asnath et a
deux enfants, Ménaché et Ephraïm. Pendant les 7 ans
d’abondance, Yossef remplira des granges de nourriture.
Montée 4 : La famine commence. Paro envoie les
Égyptiens chez Yossef. Yaacov apprend qu’il y a de la
nourriture en Egypte, il envoie ses enfants. Les 10 frères
(sauf Binyamin) rencontrent Yossef qui les reconnaît
mais eux ne le reconnaissent pas. Yossef leur parle
durement et les accuse d’être des espions. Yossef leur
demande d’amener leur petit frère comme preuve de
bonne foi.
Montée 5 : Yossef prend Chimon « en gage » afin de
s’assurer qu’ils reviendront. Il leur remplit des sacs de
nourriture et leur remet leur argent dedans. Ils
racontèrent à leur père leurs péripéties. Leur père
refusa de leur laisser Binyamin. Alors que la famine
grondait, Yéhouda assure à son père qu’il ramènera
Binyamin sain et sauf au prix de son olam haba. Yaacov
de Pharaon le fait que les épis « laids » avalent
les plus beaux épis ? (Rachi, 41-30)
4) Quel objet dans la paracha symbolise la
royauté ? (Rachi, 41-40)
5) Qu’est-ce que Pharaon a remis à Yossef pour
lui signifier qu’il serait vice-roi ? (Rachi, 41-42)
3) « La famine se renforçait » (vayé’hézak haraâv)
tellement dans le pays d’Egypte, si bien que les
Egyptiens n’étaient pas du tout rassasiés de ce
qu’ils mangeaient. (Rabbénou Bé’hayé)
4) Car Yossef avait le doute suivant : « Est-ce bien
mon frère Binyamin que mes frères présentent
devant moi, ou est-ce un « assoufi » (personne
qu’ils ont recueillie du « chouk », qui ne connaît ni
son père ni sa mère) ». Par conséquent, afin de
sortir de ce doute, Yossef fit mettre sa coupe dans
le sac de Binyamin, afin de voir si ses frères
s’évertueront de toutes leurs forces à sauver leur
petit frère Benjamin (des « griffes du vice-Roi »),
et à le ramener à leur père. (« Mochav zékénim
Mibaâléei Hatossefot », « ‘Hizkouni »)
5) Binyamin le fils de Yaâcov, Kilav le fils de David,
Amram le père de Moché, Yichaï le père de David,
et certains ajoutent : Lévy le fils de Yaâcov. Tous
ces Tsadikim n’ont jamais fauté et sont morts
uniquement à cause du serpent originel (de la «
zohamate hana’hach ») ayant entraîné la «
guézérate mavète » (le fait d’être mortel) à Adam
harichon et à tous ses descendants. (Zohar,
Béréchit p.57)
6) Le fait que Yossef dise à ses frères : Alou
«Léchalom» et pas alou « Béchalom », fait
allusion à ce message : « Vous serez (plus tard
dans une autre vie, dans un autre « guilgoul »)
conduits à la mort (« léchalom », expression
employée pour le départ d’une personne de ce
monde), et rejoindrez alors votre père céleste
dans l’au-delà, lorsque vos âmes seront
réincarnées dans le corps des « Assara harouguei
malkhoute » (des « 10 martyrs tués par les
Romains »). C’est la raison pour laquelle nous
trouvons à 10 reprises dans notre Sidra le terme
de « Anachim » (mot qualifiant les frères de
Yossef) ,et non « A’hei Yossef » ou « bénei Yaâcov
». En effet, ce terme (« Anachim ») incarnant la
‘Hachivoute » (l’importance) des individus, fait
allusion aux 10 martyrs (10 « Tanaim hakedochim
», tels que Rabbi Akiva, Rabbi ‘Hannania ben
Téradion…) qui moururent en sanctifiant le nom
de l’Eternel. (« Min’hate Chemouel » du Rav
Chemouel Georgie zatsal).
cède, il les laisse donc tous partir avec de l’argent et un
cadeau pour « le vice-roi » en question.
Montée 6 : Yossef les invita à manger dans son palais,
ses frères en furent apeurés. Yossef les rassura. Yossef
libéra Chimon. Yossef demanda des nouvelles de son
père et ils répondirent qu’il était en paix et qu’il est
vivant. Yossef vit Binyamin et le bénit en disant : « que
D. te prenne en grâce ».
Montée 7 : En voyant Binyamin, Yossef se cacha pour
pleurer. Il installa ensuite ses frères à table selon leur
âge et il assit Binyamin à sa table, prétextant qu’ils
n’avaient plus leur mère tous les 2. Avant de les
renvoyer à la maison, il ordonna à son garde de remplir
leur sac de nourriture et de mettre sa coupe dans le sac
de Binyamin. Après qu’ils eurent pris la route, le garde
les rattrapa pour récupérer la coupe et ils retournèrent
chez Yossef. Yéhouda proposa qu’ils soient tous esclaves
à Yossef mais Yossef refusa et dit que seul Binyamin sera
esclave.

A La Rencontre De Nos Sages
Rabbi Mena’hem Mendel
Schneerson: Le Rabbi (1/2)
Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, le Rabbi de
Loubavitch, septième héritier de la dynastie du
‘Hassidisme Habad-Loubavitch naquit en 1902, à
Nikolaiev en Ukraine, au foyer de Rav Levi Its’hak et
de la Rabbanit ‘Hanna. Il passa sa jeunesse à
Yekatrinoslav dont son père était le rabbin.
Le jeune homme ne fréquenta pas de Yéchiva. En
dehors d’un premier maître avec lequel il fit ses
premiers pas dans les textes, son père fut son
unique précepteur. Dès sa tendre enfance, on
décelait en lui un prodige. Son père prescrivit à son
fils un cursus de 16 heures d’études quotidiennes
allouées à la Torah et lui laissa les 8 qui restent
pour s’alimenter, dormir et pour les études
profanes avec différents professeurs de la ville. Il
accumula les lectures, dévora des dictionnaires de
langues, tout en passant le plus clair de son temps
à étudier les ouvrages dont il devait un jour assurer
l’héritage. Il ne s’intéressait pas aux distractions de
son âge mais plutôt aux livres dont il ne se séparait
pas. Le jeune homme s’intéressa à tout, tous les
déploiements intellectuels dont il fera plus tard
usage pour valoriser le Créateur. Il s’inscrivit en
candidat libre dans divers établissements et y
Réponses n°365 Vayéchev
Enigme 1: Comment est-ce possible que nous allumons 3 fois
le même jour de la semaine (au niveau hébraïque), les Nerot ‘Hanouka ?
Si le 1er jour de Hannouka tombe Chabbat, nous allumerons
vendredi le 1er jour , le 7ème et le 8ème (yom chichi, car le 7ème
jour à la nuit c'est Yom Chichi, et en raison de Chabbat le 1er et
8ème jour on allume avant la nuit donc Yom Chichi)
Rébus : Thé / Sous / Benne / AA / Loup / Motte / Eh’ / Aime
Birkat Mordekhaï
Quand le Leadership vacille :
Analyse de la chute de Yéhouda (2)
Pour faire suite à ce que l'on a expliqué la semaine
dernière au sujet de la chute de Yéhouda, on peut
apporter un passage provenant du Midrash
(Béréchit Rabba 85,4) qui cite Rabbi Yéhouda bar
Simone et Rabbi Hanine au nom de Rabbi Yohanan.
Ces maîtres déclarent que "quiconque commence
une mitsva et ne la termine pas se verra enterrer sa
femme et ses enfants." Ils apprennent cela de
Yéhouda, qui n'ayant pas terminé la mitsva de
sauver Yossef en le ramenant chez son père, s'est vu
perdre par la suite sa femme et ses deux enfants.
Il est intéressant de noter que l'on ne parle pas ici
spécifiquement de Yéhouda, mais de tout un chacun
qui commence une mitsva et ne la termine pas.
Yéhouda n'est qu'un exemple parmi d'autres, tous
punis pour avoir commencé mais non achevé.
À première vue, la punition semble démesurée. Pour
le simple fait d'avoir commencé la mitsva en
proposant une autre alternative que la mort, mais
de ne pas l'avoir terminée, serait-il puni davantage
que ses frères qui s'étaient tous accordés à le tuer ?
Selon nos maîtres (voir également Da'at Torah de
Rabbi Yerouham, Parashat Vayeshev), nous
apprenons que l'arrêt au milieu du processus
d'accomplissement de la mitsva équivaut à ôter la
Rébus
obtint des diplômes.
Mariage à Varsovie : Au moment où il rencontra
son futur beau-père Rabbi Yossef Its’hak en 1923, à
Rostov, il était quasiment inconnu de la
communauté ‘hassidique qui campait autour du
maître. Elle était même un peu surprise par ce
jeune homme de 21 ans, aux manières raffinées,
d’autant plus que l’on sut qu’il était destiné à
épouser la dernière des filles du Rabbi : ‘Haya
Mouchka. Le Rabbi rassura ses disciples en
attestant que ce jeune homme connait au mot près
les deux Talmud et les grands poskim, et que les
larmes qu’il verse lors du Tikoun ‘hatsot sont
indescriptibles. En 1928, à Varsovie, Rabbi
Mena’hem Mendel épousa ‘Haya Mouchka. Le
nouveau couple partit s’installer à Berlin où le futur
Rabbi fréquenta l’université, ainsi qu’un grand
nombre d’intellectuels juifs (Albert Einstein y
jouera du violon). En 1933, la montée au pouvoir
du nazisme les fit quitter Berlin pour Paris. Là, il
fréquenta la Sorbonne et d’autres établissements
de l’enseignement. Il assura aussi un cours
quotidien à l’oratoire du 17 rue des Rosiers à Paris.
En 1941, l’invasion de la France le fit quitter Paris
pour la Zone libre. Son périple le conduisit à Vichy
puis à Nice. Entre temps, en exil au Kazakhstan, son
père écrivit ses commentaires kabbalistiques du
Zohar, sur les marges des quelques livres qu’il avait
pu emporter. Son fils les publiera par la suite et les
commentera abondamment.
Enigme 2: Trouvez la suite
logique : 2,10,12,17,18, … ?
Dix neuf, le prochain chiffre
commençant par D
Echecs : Mat en 4 pour les blancs
F3C3 D2C3 D1D6 B6D6
F2G4 F6E6 F4F5
Léilouy nichmat Malka Sultana Taïta bat Florence Myriam Simha
vitalité de la mitsva. Lorsque l'on commence une
mitsva, une certaine vitalité existe. Dès que son
accomplissement cesse, cet élan vital disparaît.
L'explication peut être la suivante : lorsque Yéhouda
réussit à influencer à ne pas sacrifier la vie de
Yossef, il engendra un fruit spirituel, immense en
soi. Cependant, ce même enfant, destiné à grandir
et à mûrir, serait complet lorsqu'il ramènerait Yossef
sur ses épaules devant son père. L'absence de cette
perfection est un étouffement de la progéniture.
Nous retrouvons un enseignement extraordinaire
dans les paroles de Nahmanide (Ramban Dévarim
6,14) au sujet du nazir. Pourquoi le nazir qui a
accompli son vœu de nezirout est-il obligé
d'apporter un sacrifice expiatoire parmi les sacrifices
offerts en fin de nezitout ? N'avait-il pas accompli
tout ce qui lui était imposé, en vivant dans la
sainteté et se préservant de toute impureté et
transgression ? Pourquoi le punir ainsi ?
Le Ramban répond que le nazir est condamné pour
la simple cessation de sa nezirout, car s'abstenir
d'être saint est un péché nécessitant l'apport d'un
sacrifice expiatoire.
L'homme ordinaire n'est ni un Nazir ni un pécheur.
Mais le nazir, dès qu'il atteint son niveau de
sainteté, ressent le goût de sa sainteté jusqu'à ce
qu'il en soit complètement imprégné, comme il est
dit (Bamidbar 6,5) : "Il sera saint". Comment peut-il
descendre volontairement ? Le simple fait de
Arrivée au Etats-Unis : En 1941, le Rabbi et son
épouse embarquèrent à Marseille pour Barcelone.
Peu après, ils allèrent à Lisbonne pour accoster à
New York. Le Mena’hem Schneerson qui arriva à
New York était aussi méconnu de la colonie
Loubavitch américaine qu’il l’était de l’entourage
de son beau-père en Russie. Il était enjoué, plein
d’humour et de distinction, mais très réservé. Dans
un premier temps, il se consacra exclusivement à la
maison d’édition fondée par son beau-père et qui
s’était donnée pour tâche de publier l’immense
patrimoine accumulé depuis deux siècles.
Mais la santé de son beau-père déclina et il fut
appelé à le remplacer pour célébrer les
Farbrenguen, ces réunions ‘hassidiques lors
desquelles les interventions du Rabbi alternaient
avec les chants. C’est ici que l’on découvrit la
trempe de ce charmant intellectuel que son beau-
père appelait « mon ministre de la Culture ». Dans
ses interventions, il faisait sauter les clivages et
réunissait les divers courant du judaïsme. Cet
homme qui n’avait pas 50 ans faisait boire, danser,
exulter et réfléchir des érudits qui avaient parfois
deux fois son âge et qui n’apercevaient rien de
semblable dans leur expérience passée. En 1947, il
fit son ultime voyage à l’étranger en revenant à
Paris accueillir sa mère qui avait réussi à quitter
l’Union soviétique. Puis, il ne quitta plus jamais son
fief de Crown Heights à Brooklyn.
David Lasry
Enigmes
Enigme 1 :
Quelles sont les 2 Brakhot qui sont Min Hatorah ?
Enigme 2 : Un bateau a une échelle de corde
qui pend d'un côté. Le bas de l'échelle pend à
20cm au-dessus de l'eau. Si l'eau monte de
10cm, quelle est alors la distance entre l'eau et
le bas de l'échelle ?
descendre est une faute. "Pour l'homme intelligent,
le chemin de la vie se dirige vers les hauteurs"
(Michlé 15,24) - c'est la nature spirituelle de
l'homme, toujours en hausse, cherchant où se tenir.
La descente, au contraire, constitue un péché et une
transgression. L'homme détermine l'endroit à partir
duquel il chute. Chez un homme ordinaire, il chutera
du profane, tandis que chez le nazir, il chutera
depuis les hauteurs de sa sainteté.
Yéhouda était plus élevé que ses frères. Alors qu'ils
étaient encore dans leur colère, prêts à juger Yossef
de mort, Yéhouda avait déjà réfléchi à un plan pour
sauver son frère. Maintenant qu'il avait su se
différencier en commençant la mitsva, comment a-t-
il pu l'abandonner en chemin ? Celui qui n'a même
pas commencé la mitsva est un homme ordinaire,
mais celui qui a réussi à commencer la mitsva doit
aspirer à atteindre la "complétude", autrement, il
commet une faute. Celui qui n'a pas été gratifié par
Hachem d'un enfant se sent triste, tandis que celui
qui a été gratifié et qui se voit retirer son enfant est
sept fois plus triste. Celui qui n'a pas commencé une
mitsva est déshonoré, alors que celui qui a
commencé à la réaliser, mais a décidé de
l'interrompre en plein milieu, est déshonoré sept
fois.
Sachons devenir maîtres de nos actions, en les
accomplissant jusqu'au bout.
Yonathan Haik

La Force d'une parabole
Après avoir interrogé tous ses conseillers pour interpréter
ses rêves, Paro fait appeler Yossef pour l’aider. Celui-ci
s’exécute et termine sa lecture des rêves en proposant à
Paro de placer un homme sage à la tête de l’Egypte qui
saura atténuer les effets de la famine.
Qu’est-il passé par la tête de Yossef pour se permettre ce
genre de conseils ?! Lui a-t-on demandé son avis sur la
gestion du pays? Par ailleurs, pourquoi le verset nous dit
que l’interprétation de Yossef plut à Paro ainsi qu’à ses
serviteurs ! L’avis de ces derniers nous importe-t-il?
Le fils du roi tomba un jour gravement malade. Pour
préserver la santé fragile de l’enfant, personne ne pouvait
pénétrer dans sa chambre hormis le personnel médical.
On fit venir à son chevet les plus grands médecins que
comptait le royaume pour s'occuper de lui, mais, malgré
tous leurs efforts, aucun des spécialistes ne réussit à
trouver le remède adéquat. Le roi qui auparavant filtrait
les visites, décida d'ouvrir les portes du palais, pour que
quiconque pense avoir une solution, puisse la proposer.
Et en effet, un des médecins qui travaillait autour du
palais avait tout de suite pensé à un remède, mais il savait
que face à tous les professeurs qui étaient là, son avis ne
serait que peu considéré. Maintenant que le roi avait
assoupli les règles de visites, il s’approcha pour pouvoir
ausculter le malade de plus près et effectivement son
diagnostic s’avéra exact. Mais il devait à présent faire
face à un nouveau problème. Le remède auquel il avait
pensé était composé de produits extrêmement basiques et
accessibles à tous. Alors que ses confrères avaient tenté
les potions les plus couteuses, lui, proposait un breuvage
très simple. Il craignait alors que sa proposition suscite un
tollé des autres médecins et qu’ils en viennent à
considérer sa potion beaucoup trop simple pour être
efficace.
Il dit alors au roi: « Le remède auquel je pense se
confectionne à partir d’éléments très simples mais il est
absolument nécessaire qu’un médecin expert les manipule
et les prépare pour être certain de l’efficacité du produit. »
En entendant cela, chaque spécialiste se dit qu’il serait
surement choisi pour être celui qui confectionnera le
médicament espéré. Ils validèrent donc tous le diagnostic
du médecin.
Le Maguid de Douvno explique que Yossef craignait que
son interprétation ne soit rejetée en bloc par les
conseillers du roi, il expliqua donc qu’il faudrait un
homme sage pour veiller à la gestion de la crise. Chaque
conseiller pensant récupérer le poste, valida sans
problème le diagnostic de Yossef.
Le sage est celui qui sait faire accepter ses idées.
Jérémy Uzan

La Question de Rav Zilberstein Comprendre Rachi

Léïlouï Nichmat Roger Raphaël ben Yossef Samama
Shoushan est un bon Juif qui travaille depuis de nombreuses
années en tant que directeur de la communication dans une
grande boîte internationale. Mais vu la taille monumentale de la
société, il n’est pas tout seul à ce poste, il y a aussi son ami
Akiva. Évidemment, puisqu’ils travaillent ensemble depuis de
longues années, les liens se sont liés entre eux et le travail se
fait dans une bonne ambiance sans aucune concurrence. Mais
voilà qu’une épidémie suivie d’une guerre aux portes de
l’Europe viennent un peu chambouler l’ordre du monde et
beaucoup de sociétés mettent la clef sous la porte. Mais comme
celle qui les emploie a le dos solide, elle ne croule pas sous les
dettes. Cependant, les dirigeants décident tout de même de
faire un peu le ménage dans les dépenses superflues. C’est
pourquoi, Shoushan et Akiva sont informés qu’à la fin de
l’année, un seul des responsables de la communication gardera
sa place. Après avoir encaissé cette mauvaise nouvelle,
Shoushan cherche une solution. Il imagine aller trouver un des
directeurs qu’il connaît afin de lui demander d’interférer en sa
faveur. Mais il se demande tout de même s’il a le droit d’agir de
la sorte puisque par sa faute un bon Juif risque de perdre son
travail. Qu’en pensez-vous ?
Le Yérouchalmi Baba Kama (Chap. 3, 1) nous enseigne que si
une personne voit un torrent d’eau arriver sur son champ, elle
aura le droit de le barricader bien qu’à cause de cela l’eau ira
inonder le champ de son ami. Mais si l’eau a déjà pénétré dans
son champ, elle n’aura pas le droit de s’en débarrasser en
l’envoyant dans le terrain d’autrui. Ainsi, si le roi arrive dans la
ville et que l’on sait pertinemment qu’il demandera une taxe à
ses habitants, tant qu’il n’est pas arrivé, il pourra le soudoyer
afin de ne pas être taxé même si cela engendrera que les autres
paieront davantage. Cependant, si le roi est déjà venu, ce sera
interdit. Il semblerait donc que dans notre cas où la décision a
déjà été prise, il sera donc interdit de parler au directeur. Mais
on pourrait tout de même différencier le cas d’une perte
d’argent comme dans les cas cités et le cas d’un manque à
gagner dans le futur comme dans notre histoire, ce qui ne serait
pas interdit de reléguer à son prochain. Il reste cependant un
problème d’après le Tossfot (Kidouchin 59a) qui nous enseigne
qu’on ne se proposera pas à un poste sachant qu’en étant
accepté ils renverront un autre, ceci s’appelle « prendre le
travail de son ami ». Alors que s’il va lui trouver l’employeur et
lui propose de travailler tout en sachant qu’il prendrait alors la
place d’un autre, ceci s’appelle « piétiner sur les plates-bandes
de son ami » comme il semble être écrit dans le Aroukh
Achoul’han. Par exemple, si quelqu’un a l’habitude de faire un
service chez quelqu’un moyennant un payement, je n’aurais pas
le droit de proposer ce service à cette personne moins cher afin
qu’il me prenne. (PS : Évidemment, ces Halakhot dépendent de
plusieurs critères et on posera à chaque fois la question à une
autorité rabbinique). Cependant, Rav Zilberstein nous éclaire et
tranche que tant que la lettre de renvoi ne lui a pas été
envoyée, Shoushan est considéré comme travaillant pleinement
dans cette boîte et aura le droit de jouer de ses connaissances
pour y rester. Ceci ne s’appelle aucunement prendre le travail
de son ami mais plutôt faire en sorte de garder son propre
boulot et préserver « ses plates-bandes ».
En conclusion, Shoushan aura le droit de profiter de ses liens
afin de garder son poste car ainsi, il n’essaie aucunement de
prendre la place d’un autre mais simplement de garder la
sienne. (Tiré du livre Véaarev Na, Tome 4, page 306)
Haim Bellity
« …et ils l’ont mis (Yossef) en prison… » (40/20)
« Pharaon dit à Yossef : Je suis Pharaon (et je
décrète) que sans ta permission, personne ne peut
lever sa main et son pied dans toute l’Égypte. »
(41/44)
Comment ce miracle a-t-il pu se produire ?
Le passouk dit plus haut : « …car Hachem est avec lui...»
Et Rachi d’expliquer « car Yossef mentionnait le nom de
Hachem à chaque instant. »
On pourrait se demander : Comment le fait de dire tout
le temps « beezrat Hachem… » a-t-il pu opérer de si
grands miracles, de passer d’un esclave emprisonné à
un maître absolu en Égypte où tout le monde est soumis
à lui ?
Concernant ‘Hanouka, on pourrait également se
demander : Pourquoi, lorsque la Guémara explique
‘Hanouka, ne parle-t-elle que de la lumière sans dire un
mot sur la victoire militaire miraculeuse ?
On pourrait proposer d’expliquer ainsi : Il est certain
que si on prévient une personne en lui disant "Voilà, on
va te présenter une Avéra, ou une situation qui te
tenterait à mal te comporter ou qui te pousserait à
t'énerver" et on l'avertit avant que c'est juste un test et
que tous les projecteurs sont sur elle, que tous les
Tsadikim de toutes les générations l'observent, que tous
les anges la regardent et surtout que Hachem la
contemple avec attention pour voir comment elle va
réagir, cette personne sera remplie de force pour
surmonter cette épreuve et à plus forte raison si la
personne voit en réel Hachem en train de l’observer
pour voir sa réaction, elle surmontera cette épreuve
avec succès. Alors où se situe la difficulté ?
Nos ‘Hakhamim disent : Ce monde-ci ressemble à la
nuit. Effectivement, on ne voit pas clairement la
Chékhina avec tout Son palais contenant une quantité
innombrable d’anges, de Tsadikim… Mais ils sont bien là,
c'est juste nous qui ne les voyons pas car nous sommes
dans un monde obscur. C'est comme si dans un Beth
Hamidrash rempli de séfarim, il fait tout noir, les
lumières sont éteintes, dehors c’est une nuit sans lune
et à l’intérieur du Beth Hamidrash, on ne voit rien, mais
il ne fait aucun doute que les séfarim sont bien là (Rav
Pinkous).
C’est pour cela que nous disons « ils ont obscurci les
yeux des bnei Israël », c’est-à-dire que l’obscurité n’est
que dans les yeux car dans la réalité, Hachem est bien là,
nous accompagnant, nous protégeant et nous
entourant avec amour. Mais ne Le voyant pas, on est
enclin à moins le réaliser et à le ressentir, ce qui cause
que la personne trébuche, surtout dans le monde qui
nous entoure où la mauvaise influence des nations est
très puissante, une mer de plaisirs où le courant est si
puissant qu’il emporte tout sur son passage. Donc pour
aller à contre-courant, il faut être déterminé et s’armer
de beaucoup de courage. Mais comment être motivé et
déterminé ?
Et là intervient ‘Hanouka : ne reste pas dans l’obscurité,
allume la lumière et contemple, et tu vas voir tous les
Tsadikim de toutes les générations, tous les anges en
quantité innombrable et au sommet, Hachem. Et là
cette personne réalise que c’est un test et que tous les
projecteurs sont sur elle, à ce moment elle pourra
surmonter avec succès son épreuve.
Ainsi, tout l’enjeu, c’est de réussir dans un monde
d’obscurité à allumer la lumière et voir que Hachem,
avec tout Son palais, nous observe, car évidemment on
ne se conduira pas de la même manière si on est éclairé
et que l’on ressent Hachem devant nous que si on ne Le
ressent pas. Et ceci est ramené par le Rama sur la
première Halakha du Choul’han Aroukh « chiviti Hachem
lenegdi tamid (je placerai toujours Hachem devant
moi)»
À l'époque de Elisha le prophète, il y avait de nombreux
guet-apens afin de tuer le roi d’Israël mais tous ces
pièges et attentats ont été déjoués par Elisha qui par
prophétie avertissait le roi d’Israël de ne pas passer par
tel endroit… Les ennemis, voyant que tous leurs pièges
étaient à chaque fois déjoués, pensaient qu’il y avait
parmi eux une taupe, mais une personne leur dit que
c’était en réalité Elisha qui dévoilait tous leurs plans. Ils
décidèrent alors de s’en prendre à Elisha, ils réunirent
toute leur armée, et des centaines de milliers de soldats
armés jusqu’aux dents encerclèrent la maison de Elisha.
Le jeune qui accompagnait Elisha ouvrit la porte et
contempla ce "spectacle" terrifiant et appela Elisha et lui
dit, affolé : « Que va-t-on faire ? » Et Elisha lui dit :
«Nous sommes bien plus nombreux qu’eux » Il lui
rétorqua : « Mais nous sommes que deux et ils sont des
centaines de milliers !? » Et Elisha pria pour que
l’obscurité s’évapore quelque instant et que la lumière
de ‘Hanouka brille. Et il vit une armée d’anges d’un
nombre incalculable qui les entouraient :
«Effectivement, nous sommes bien plus nombreux
qu’eux »
cela le secret de la réussite de Yossef : « Il était ish
matslia’h (un homme qui réussit)…car Hachem était
avec lui » (39/2-3) Rachi écrit : « Le nom de Hachem
était tout le temps dans sa bouche »
Yossef, seul face à la totale obscurité des nations, savait
allumer la lumière de ‘Hanouka et voir qu’il n’était pas
seul, il plaçait constamment Hachem devant lui, au plus
profond de l’obscurité, en pleine obscurité des prisons
des nations, il allumait la lumière de ‘Hanouka et voyait
qu’il n’était pas seul, que Hachem était avec lui : « et il
l’a mis en prison…Hachem était avec lui et tout ce qu’il
faisait, Hachem le faisait réussir » (40/23)
« Pas moi ! Elokim répondra la paix pour Pharaon… »
(41/16) « ce que Hachem fait, il le montre à Pharaon… »
Ainsi, Yossef est éclairé, il voit et ressent Hachem avec
lui dans toutes les circonstances « car Yossef
mentionnait le nom de Hachem à chaque instant » et
c’est cela qui lui a permis de vaincre l’obscurité de
Essav.
En effet, au moment de l’épreuve terrible avec la
femme de Potifar, Yossef a su allumer la lumière de
‘Hanouka et voir que tout le monde l’observait, c’était
un test. Allait-il réussir ? Tous les projecteurs étaient sur
lui, tous les anges le regardaient, et surtout, Yossef
voyait que Hachem l’observait, ce qui lui donna la force
de déclarer haut et fort : « Comment pourrais-je faire ce
grand mal et fauter contre Elokim » (39/9) Puis, Yossef
repoussa cette obscurité par cette belle lumière de
‘Hanouka qui devenait de plus en plus forte et il voyait
combien on l’observait et tous priaient, espérant qu’il
réussisse. Puis, cette lumière, il l’augmenta et il vit tous
les Tsadikim en train de l’observer : son arrière-grand-
père Avraham, puis son grand-père Its’hak et il intensifia
la lumière et il vit son père bien aimé Yaacov qu’il
chérissait tant, et là « il s’enfuit… » Il a réussi avec
succès et il est là le miracle dû à cette lumière qu’il sut
allumer pour voir la Chékhina et vivre avec la Chékhina à
chaque instant « car Yossef mentionnait le nom de
Hachem à chaque instant »
Le fait que Yossef devient après le chef de toute l’Égypte
n’est qu’une conséquence du véritable miracle d’avoir
su s’éclairer, c’est pour cela que lorsque la Guémara
parle du miracle de ‘Hanouka, pas un mot sur la guerre
miraculeuse car ce n’est qu’une conséquence, le
véritable miracle est d’avoir su résister aux Grecs en
ayant allumé cette lumière pour y voir très clairement
que Hachem est là, Il nous observe et Il nous aime.
Mordekhai Zerbib