24/01/2024 11:01 «On a la rage» : des agriculteurs en colère bloquent la rocade de Bordeaux

«On a la rage» : des agriculteurs en colère

bloquent la rocade de Bordeaux
Par Le Figaro avec AFP
Publié il y a 20 minutes,
Mis à jour il y a 16 minutes

La rocade, le périphérique bordelais, était bloquée ce mercredi matin. PHILIPPE LOPEZ / AFP

Le périphérique bordelais a été envahi par au moins 200 tracteurs ce

mercredi matin. Agriculteurs et cultivateurs bloquent la circulation sur
cet axe routier essentiel, dans l’espoir de faire entendre leurs
nombreuses revendications.

Des agriculteurs à bord d'au moins 200 tracteurs ont envahi tôt ce mercredi la rocade
de Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l'Espagne, bloquant la circulation pour
exprimer leur «rage», a constaté l'AFP. Avant 6 heures du matin, les manifestants ont
bloqué les voies à Artigues-près-Bordeaux dans l'est de l'agglomération, à hauteur de
l'échangeur avec l'A89/N89 (direction de Clermont-Ferrand), coupant la circulation
dans les deux sens.

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Les agriculteurs ont néanmoins laissé libre une des trois voies, dans chaque sens,
afin de laisser passer les services d'urgence. «Le prix du gasoil, toutes les taxes, et
même par rapport aux générations futures, ça ne donne pas envie de s'installer... Mes
grands-parents, mes parents étaient agriculteurs, mais là, ça ne donne pas envie de
prendre la suite», a déclaré à l'AFP Yoan Joannic, 20 ans, agriculteur dans le sud de
la Gironde.

«On a commencé, maintenant on continue !»

Parti à une heure du matin de son exploitation, située entre Langon et Casteljaloux
(Lot-et-Garonne), ce jeune producteur céréalier s'est dit endeuillé par les décès d'une
éleveuse et de sa fille percutées par une voiture sur un barrage mardi à Pamiers
(Ariège). «On a la rage de continuer, pour cette famille qui est décédée. À écouter les
gens, ils étaient comme nous, ils étaient passionnés. On a commencé, maintenant on
continue !», a-t-il dit.

«Agriculture en colère», pouvait-on lire sur l'une des banderoles, tandis qu'une autre
proclamait: «Fiers de vous nourrir». La rocade de Bordeaux, inévitable sur l'axe
autoroutier Paris-Espagne et régulièrement embouteillée aux heures de pointe, est
empruntée par 85.000 à 140.000 véhicules par jour, dont 6000 à 18.000 poids lourds.
Démarré jeudi dernier en Occitanie par un blocage d'autoroute qui continue, le
mouvement, soutenu par le premier syndicat du pays (FNSEA), s'étend dans le Sud-
Ouest et dans toute la France.

La mobilisation devrait continuer pour faire pression sur le gouvernement, qui a

commencé à recevoir les représentants de la profession. Jachère, pesticides, normes
environnementales, autorisations administratives, prix du gazole... En dépit de
revendications très diverses, les cultivateurs et éleveurs français partagent un même
malaise sur leur avenir, écartelés entre leur désir de produire et d'exporter, et la
nécessité d'intégrer des contraintes environnementales pour réduire leur impact sur la
biodiversité et le climat.

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