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notre gaz
PICARDIE
À Senlis, une part du gaz consommé par les habitants vient du méthaniseur à la
sortie de la ville. Il est l’œuvre d’agriculteurs qui transforment la matière
végétale en gaz naturel.
(/node/653a88d6f0b0d)
Partage :
I
ci ou là, s’élèvent des protestations en pleine campagne. Pourtant, produire du
gaz à partir des déchets de l’agriculture est une idée bien acceptée. Alors que le
gouvernement vient d’annoncer une simplification des procédures, la
méthanisation a même de beaux jours devant elle. « Il n’y a pas une seule périphérie
de ville où des agriculteurs ne sont pas déjà en contrat avec GRDF. Il s’agit
généralement d’un groupement de trois ou quatre exploitants avec 1 000 hectares
de grandes cultures », résume Pierre-Henri Roland, céréalier dans le sud de l’Oise.
À 38 ans, l’agriculteur fait partie de cette nouvelle génération qui mise sur la « green
economy » à la française. « Peu de temps après être revenu dans la ferme familiale,
j’ai vite compris que nous sommes très dépendants des banques, des aides
européennes et des cours mondiaux », explique l’intéressé. En 2014, ils sont quatre
céréaliers, Pierre-Henri Roland à leur tête, qui décident de se diversifier en créant
d’emblée l’un des plus gros méthaniseurs de France. En bordure de l’autoroute A1 à la
sortie de Senlis, l’énorme digesteur, à 600 mètres du plus proche voisin, passe
inaperçu. D’autant que les odeurs redoutées ne sont pas au rendez-vous.
Il y aura bientôt un an, le 29 août 2017, la société Valois-Energie envoie son premier
gaz dans le réseau de Senlis. « Notre objectif initial était de produire 200 m3/heure,
correspondant à la consommation estivale de la ville », explique Pierre-Henri
Roland. Après un agrandissement du site, les quatre actionnaires, qui ont investi 6
millions dans l’affaire, espèrent passer d’ici la fin de l’année à 400 m3/heure. Ainsi
leur installation couvrirait également une partie des besoins de Chantilly.
Actuellement, les deux communes sont dépendantes du gaz fossile de Norvège. La
méthanisation a donc pour conséquence de réduire la facture énergétique
française.
De la pulpe de betterave
Valois-Energie songe désormais à créer une station de gaz naturel pour véhicules
(GNV). Les nombreuses plateformes logistiques alentour pourraient être ses
premiers clients.
PASCAL MUREAU