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Programmes d'ajustement structurel

Le siège du Fonds monétaire international.


Le FMI et la Banque mondiale ont impulsé les programmes d'ajustement structurel.

Le premier programme d'ajustement structurel (1981-1983) vise à redresser la situation financière


extérieure et à créer les conditions d'une reprise de la croissance économique. Il s'agit de réduire le
service de la dette extérieure et le déficit du secteur public par une diminution très importante des
dépenses publiques. Le budget général de fonctionnement de l’État connait alors une réduction de
près de 55 % durant les trois années du programme tandis que le budget spécial d'investissement et
d'équipement (BSIE) est réduit de 12 %. L’encadrement du crédit est plus sévère et son taux
d'accroissement passe de 54 % en 1982 à 7 % en 1983. Par ailleurs, les salaires des fonctionnaires
font l’objet d’un blocage et ceux du secteur parapublic, d’un réalignement à la baisse. Ce train de
mesures entraine une forte baisse du revenu des ménages dont l’épargne chute de 53 milliards de
F.CFA en 1982 à 14,5 milliards en 1983 soit une baisse de 72 %. L'investissement baisse de 17 %
sur la période et le crédit se ralentit. Ce résultat mitigé sert cependant de base au deuxième
programme d’ajustement structurel (1984-1985).

Ce second programme vise la réduction du déficit budgétaire et l'augmentation des recettes


publiques. Il bénéficie de la part du Fonds monétaire international (FMI), d'un accord de
confirmation sur une durée d'une année et pour 82 millions de Droits de tirage spéciaux (DTS). Il
est accompagné d'un rééchelonnement de la dette extérieure ivoirienne à hauteur de 275 millions de
dollars sur une période de neuf ans avec quatre ans de différé. Les mesures mises en œuvre sont
encore plus rigoureuses que celles du programme précédant mais permettent de connaître quelques
améliorations : Le déficit budgétaire est effectivement réduit en 1984 et, en 1985, le budget peut
même dégager un excédent d'environ 31 milliards de F.CFA. Le solde de la balance des paiements
dégage des excédents (5,2 % du PIB en 1984 et 4,8 % du PIB en 1985). La production industrielle
connaît un accroissement de 7 %. L’on assiste dans la même période à un accroissement de la masse
monétaire qui n’est toutefois pas le fruit de la politique monétaire mais plutôt celui d'un solde de
balance des paiements favorableN 3,12 D’une manière générale, la croissance économique du pays, en
termes réels, d'environ 5 % marque une légère reprise. Mais le coût social est élevé avec notamment
une augmentation du chômage.

Un troisième programme d'ajustement structurel (1986-1988) est conclu mais sous l’effet conjugué
de la chute de ses recettes d'exportation N 4, d’un service de la dette devenu lourd N 5 et en dépit d’un
accord pluriannuel de rééchelonnement de la dette jusqu'en 1990, la Côte d'Ivoire se résout à
déclarer, en mai 1987, son impossibilité de payer les intérêts des emprunts étrangers. Sur le plan
strictement interne, une augmentation de la fiscalité en général et plus particulièrement de la TVA
en 1987, pousse de très nombreuses activités commerciales vers le secteur informel. Globalement,
les résultats de ce troisième programme d’ajustement structurel sont jugés mitigés. Ses mesures
pèsent très lourdement sur la vie économique, et sociopolitique du pays créant un contexte assez
tendu.

Le quatrième programme dit « de stabilisation financière » (1990-1992) voit le jour en 1990 et


dirigé par Alassane Ouattara en tant que premier ministre, économiste, ancien directeur général
adjoint pour l'Afrique du Fonds monétaire international et vice-gouverneur de la BCEAO. Cet
accord prévu pour une durée de 18 mois vise « le rétablissement des grands équilibres » notamment
par des mesures fiscales et budgétaires à même de réduire de manière sensible les besoins de
financement de l'État. Sa mise en œuvre est cependant minée par la détérioration des termes de
l'échange concernant le café et le cacao ainsi que le développement de la corruption. Il s’achève en
septembre 1992 sur un échec global. Le pays ne dispose plus du PAS avec le FMI, a quelque peu
amélioré la situation de ses finances publiques et du secteur bancaire, mais n’est plus en mesure de
rembourser sa dette et d'assurer ses dépenses de fonctionnement. La solution de la dévaluation du
franc CFA est alors inéluctable12.

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