Analyse Chap1

Analyse Générale - Sup Concours
Chapitre 1: Rappels et compléments calculatoires
N. Chalhoub
Année 2020-2021 - Semestre 1
Université Saint Joseph

Plan
1 Ensembles des nombres
2 Ensemble des réels
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Ensembles des nombres
Plan

Les entiers
Les rationnels
Les irrationnels
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Ensembles des nombres Les entiers
Plan

Les entiers
Les rationnels
Les irrationnels
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Les entiers naturels
Définition 1 (Axiomes de Peano)

L’ensemble N des entiers naturels est l’unique ensemble vérifiant :
1 0 est un entier naturel.
2 Tout entier naturel n possède un successeur, noté s(n).
3 Il n’existe pas d’entier naturel dont le successeur est 0.
4 Des nombres entiers distincts ont des successeurs distincts.
5 Si une partie A contient 0 et si, pour tout entier naturel n ∈ A, s(n)
est également dans A alors A = N.
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Remarque 2
Les opérations sur N se définissent par récurrence (avec les
successeurs) :
a + b est définie par récurrence sur b, par :
a + 0 = a et a + (b + 1) = s((a + b)).
a × b est définie par récurrence sur b par :
a × 0 = 0 et a × (b + 1) = (a × b) + a.
La relation d’ordre sur N est définie par :
a 6 b ssi il existe n ∈ N tel que a + n = b.
C’est une relation d’ordre totale.
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Propriété 3 (Propriété fondamentale de N)

Toute partie non vide de N admet un plus petit élément.
Toute partie non vide majorée de N admet un plus grand élément.
Notations 4
On désigne par N∗ l’ensemble N privé de 0.
Remarque 5
Le problème des entiers naturels est que l’addition n’est pas
"réversible".
L’ensemble des entiers relatifs est donc introduit pour symétriser
l’addition sur N.
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Les entiers relatifs
Définition 6
L’ensemble Z est la réunion de N et d’une copie Q de N∗ où l’élément
m de Q qui correspond à n ∈ N∗ vérifie m + n = 0 et est noté −n.
Les éléments de Z sont appelés les entiers relatifs.
Notations 7
On désigne par Z+ (resp. Z− ) l’ensemble des entiers relatifs positifs
(resp. négatifs).
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Remarque 8
La relation d’ordre définie sur N se prolonge à Z :
en inversant sur Z− l’ordre de N ;
en posant n 6 m pour tout n ∈ Z− et m ∈ N.
L’ordre obtenu est également total.
Les opérations + et × se prolongent à Z de sorte à obtenir :

une addition associative, commutative, de neutre 0, avec existence
de tous les opposés ;
une multiplication associative, commutative, de neutre 1, et
distributive sur l’addition.
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Propriété 9
Toute partie non vide et minorée de Z admet un plus petit élément.
Toute partie non vide et majorée de Z admet un plus grand élément.
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Notations 10
Soient a, b ∈ Z tels que a 6 b, on note [[a, b]] l’ensemble des entiers
compris entre a et b :
[[a, b]] = {n ∈ Z; a 6 n 6 b}.
Par exemple : [[0, 2]] = {0, 1, 2}.
Remarque 11
Si n et p sont des entiers alors
n < p ⇐⇒ n 6 p − 1 ⇐⇒ n + 1 6 p.
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Ensembles des nombres Les rationnels
Plan

Les entiers
Les rationnels
Les irrationnels
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Les rationnels
Définition 12 (Nombre rationnel)

p
On appelle rationnel tout nombre de la forme q où p et q sont deux
entiers avec q 6= 0.
L’ensemble des rationnels est noté Q.
Propriété 13
Tout nombre rationnel s’écrit de manière unique sous forme de fraction
irréductible ; i.e.
p
q avec p ∈ Z, q ∈ N∗ et avec p et q premiers entre eux.
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Les rationnels
Définition 14
L’addition et la multiplication sur Q sont définies par
p1 p2 p1 q2 + p2 q1 p1 p2 p1 p2
+ = et × = .
q1 q2 q1 q2 q1 q2 q1 q2
Ce sont donc des lois de composition internes dans Q.

On dit que Q est stable par addition et par multiplication.
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Les rationnels
Remarque 15
Un nombre rationnel admet une écriture décimale finie ou périodique :
3 1
0.6 = , = 0.3333.
5 3
Étant donné un réel ayant une écriture décimale périodique, on peut

déterminer la fraction égale à ce réel.
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Les rationnels
Exemple 1
Soit x = 1.179325325325.
Alors,
1000x = 1179.325325325,
et
1000 × 1000x = 1179325.325325325.
Ainsi,
1000 × 1000x − 1000x = 1178146,
et donc
(1000 × 1000 − 1000)x = 1178146.
Finalement,
1178146
x= .
999000
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Les décimaux
Définition 16
L’ensemble D des décimaux est l’ensemble des rationnels de la forme
n
10m avec m, n ∈ Z.
Ce sont les rationnels ayant une écriture décimal finie.
Proposition 17
√
Le nombre 2 n’est pas un rationnel.
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Les décimaux
Remarquons tout d’abord que le carré d’un nombre pair est un nombre
pair. De même, le carré d’un nombre impair est un nombre impair.
Autrement dit, un nombre entier est pair si et seulement si son carré

est pair.
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Les décimaux

est pair.
En effet,
si p est pair alors p = 2k et p2 = 4k 2 est pair ;
18 / 69
Les décimaux

est pair.
En effet,
si p est impair alors p = 2k + 1 et p2 = 4k 2 + 4k + 1 est impair.
18 / 69
Les décimaux

est pair.
En effet,
si p est impair alors p = 2k + 1 et p2 = 4k 2 + 4k + 1 est impair.
18 / 69
Les décimaux
√
Montrons que 2 n’est pas un rationnel.
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Les décimaux
√
Raisonnons par l’absurde.

√ Supposons qu’il existe deux entiers non
nuls p et q tels que 2 = qp avec p et q premiers entre eux.
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Les décimaux
√

p2
On a donc 2 = q2
et alors p2 = 2q 2 . Donc, p2 est pair et par suite p est
pair.
19 / 69
Les décimaux
√

p2
On a donc 2 = q2
pair.
Ainsi, p = 2k et alors 4k 2 = 2q 2 . Par suite, q 2 = 2k 2 est pair et donc q

est pair.
19 / 69
Les décimaux
√

p2
On a donc 2 = q2
pair.

est pair.
On déduit que 2 est un diviseur commun de p et q. Contradiction avec

p et q premiers entre eux.
19 / 69
Les décimaux
√

p2
On a donc 2 = q2
pair.

est pair.
On déduit que 2 est un diviseur commun de p et q. Contradiction avec

p et q premiers entre eux.
√
D’où, 2 6∈ Q.
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Ensembles des nombres Les irrationnels
Plan

Les entiers
Les rationnels
Les irrationnels
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Les irrationnels
Définition 18
On appelle irrationnel tout réel n’appartenant à Q.
L’ensemble des nombres irrationnels est donc R \ Q.
Remarques 19
1 R = Q ∪ R \ Q et Q ∩ R \ Q = ∅.
Un réel est donc soit un rationnel, soit un irrationnel.
2 0 ∈ N ⊂ Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ R, chacune des inclusions étant stricte.
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Les irrationnels
Propriété 20
1 ∀r ∈ Q, ∀x ∈ R \ Q, x ± r ∈ R \ Q.
2 ∀r ∈ Q∗ , ∀x ∈ R \ Q, rx, x1 , xr ∈ R \ Q.
3 Si x, y ∈ R \ Q, on ne peut rien dire en général de x ± y , xy , yx .
R \ Q n’est pas stable ni par addition ni par multiplication.
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Les irrationnels
Notations 21
L’ensemble des réels positifs est
R+ = {x ∈ R; x ≥ 0}.
L’ensemble des réels strictement positifs est
R∗+ = {x ∈ R; x > 0}.
L’ensemble des réels négatifs est
R− = {x ∈ R; x 6 0}.
L’ensemble des réels strictement négatifs est
R∗− = {x ∈ R; x < 0}.

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Ensemble des réels
Plan

Ordre sur les réels
Valeur absolue
Égalités et inégalités
Équations et inéquations
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Ensemble des réels Ordre sur les réels
Plan

Valeur absolue
25 / 69
Proposition 22
On dit que 6 est une relation d’ordre sur R car elle possède les
propriétés suivantes :
Réflexivité : ∀x ∈ R, x 6 x.
Antisymétrie : ∀x, y ∈ R, x 6 y et y 6 x =⇒ x = y .
Transitivité : ∀x, y , z ∈ R, x 6 y et y 6 z =⇒ x 6 z.
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Remarque 23
Inégalité stricte entre deux réels a et b :
a < b ⇐⇒ (a 6 b et a 6= b).
Ne pas confondre inégalités larges et strictes.
En effet, a < b =⇒ a 6 b mais la réciproque fausse.
Ne jamais passer d’une inégalité large à une inégalité stricte sans

justification.
a 6 b se lit “a est inférieur (ou égal) à b”.

a < b se lit “a est strictement inférieur à b”
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Proposition 24 (Compatibilité avec les opérations)
La relation d’ordre est compatible avec l’addition et la multiplication :
∀x, y , z ∈ R, x 6 y =⇒ x + z 6 y + z.
∀x, y , z ∈ R, (x 6 y et 0 6 z) =⇒ xz 6 yz.
On déduit que :
∀x, y , z, t ∈ R, [x 6 y et z 6 t =⇒ x + z 6 y + t].
∀x, y , z, t ∈ R+ , [x 6 y et z 6 t =⇒ xz 6 yt].
Remarque 25
Lorsqu’on multiplie une inégalité par une quantité c, il faut :
soit vérifier que c > 0 ou que c 6 0 ;
soit distinguer différents cas selon le signe de c.
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Proposition 26 (Opposé et inverse)

Soient x, y ∈ R.
Passage à l’opposé :
x 6 y ⇐⇒ −x > −y .
Passage à l’inverse :
Si x et y sont non nuls et de même signe, alors
1 1
x 6 y ⇐⇒ > .
x y
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Remarques 27
1 On ne soustrait pas des inégalités membre à membre :
6 x − a 6 y − b.
(x 6 y et a 6 b) =⇒
Il faut passer à l’opposé puis d’additionner.

2 On ne divise pas des inégalités membre à membre :
x y
6
(x 6 y et a 6 b) =⇒ 6 .
a b
Il faut passer à l’inverse puis de multiplier (à condition que tous les
membres soient positifs).
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Définition 28 (Minimum et maximum d’un couple de réels)

Soient x et y deux réels.
Le plus grand de ces deux réels est appelé le maximum du couple

(x, y ) et est noté max(x, y ).
Le plus petit de ces deux réels est appelé le minimum du couple

(x, y ) et est noté min(x, y ).
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Ensemble des réels Valeur absolue
Plan

Valeur absolue
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Valeur absolue
Définition 29
La valeur absolue de x ∈ R est le réel |x| = max(−x, x) :
(
−x si x 6 0,
|x| =
x si x ≥ 0.
Remarques 30
1 |x − y | est la distance entre deux points x et y de la droite réelle.
2 Soient (a, x) ∈ R2 et δ ∈ R+ .
|x − a| = δ ⇐⇒ (x = a − δ ou x = a + δ).
δ δ
a−δ a a+δ
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Valeur absolue
|x − a| 6 δ ⇐⇒ a − δ 6 x 6 a + δ.
|x − a| < δ ⇐⇒ a − δ < x < a + δ.
δ δ
a−δ a a+δ
|x − a| > δ ⇐⇒ (x 6 a − δ ou x > a + δ).

|x − a| > δ ⇐⇒ (x < a − δ ou x > a + δ).
δ δ
a−δ a a+δ
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Valeur absolue
Propriété 31
1 |x| ∈ R+ et | − x| = |x|.
2 |x| = 0 ⇐⇒ x = 0.
x |x|
3 |xy | = |x||y | et y = |y | .
4 Pour tout n ∈ Z, |x n | = |x|n . En particulier, |x|2 = x 2 .
Remarque 32
Il est possible d’éliminer une valeur absolue par élévation au carré.
Inconvénient : augmenter le degré de l’expression.
35 / 69
Valeur absolue
Proposition 33 (Inégalité triangulaire)

Soient x, y des réels. Alors,
1 |x + y | 6 |x| + |y |.
Quitte à échanger x et y , on peut supposer sans perte de généralité

que |x| > |y |.
Si l’un des deux est nul, alors les inégalités sont vérifiées : ce sont des
égalités.
Sinon, il suffit d’examiner les 4 cas possibles selon le signe de x et y :
Si x > 0 et y > 0 alors |x + y | = x + y = |x| + |y |.
Si x > 0 et y < 0 alors |x + y | = x + y = |x| − |y | 6 |x| + |y |.
Si x < 0 et y > 0 alors |x + y | = −x − y = |x| − |y | < |x| + |y |.
Si x < 0 et y < 0 alors |x + y | = −x − y = |x| + |y |.
36 / 69
Valeur absolue
2 |x| − |y | 6 |x − y |.
On écrit |x| = |x − y + y | 6 |x − y | + |y |.
Donc, |x| − |y | 6 |x − y |.
De même, on montre que |y | − |x| 6 |x − y |.
37 / 69
Valeur absolue
Remarque 34
Pour x, y ∈ R,
|x − y| 6
6 |x| − |y|,
mais
|x − y| 6 |x| + |y|.
38 / 69
Valeur absolue
Définition 35
La partie positive de x ∈ R est le réel positif x + = max(x, 0).
La partie négative de x ∈ R est le réel positif x − = max(−x, 0).
Exemple 2
x + = 2.56 x+ = 0

Pour x = 2.56 : Pour x = −12.3 :
x− = 0 x − = 12.3
Proposition 36
Pour tout x ∈ R,
|x| + x |x| − x
x = x + − x −, |x| = x + + x − , x+ = et x − = .
2 2
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Ensemble des réels Égalités et inégalités
Plan

Valeur absolue
40 / 69
Égalités
Définition 37
Une identité est une égalité entre deux expressions valable quelles
que soient les valeurs des variables entrant en jeu.
Les expressions situées de part et d’autre du signe “=” sont appelées
les membres de l’égalité.
Exemples 3
1 En trigonométrie, sin2 x + cos2 x = 1 pour tout x ∈ R.
2 Les identités remarquables : Pour tous a, b ∈ R,
(a + b)2 = a2 + 2ab + b2 ,
(a − b)2 = a2 − 2ab + b2 ,
(a + b)(a − b) = a2 − b2 .
41 / 69
Égalités
Remarque 38
Pour prouver une égalité f (x) = g(x) pour tout x ∈ I, on peut :
1 transformer un des deux termes par un enchaînement d’égalités
jusqu’à ce que l’on obtienne l’autre terme.
2 transformer chacun des deux membres par enchaînement
d’égalités afin de montrer qu’ils sont égaux à un même troisième.
3 procéder par équivalences. On fixe x ∈ I et on écrit
f (x) = g(x) ⇐⇒ · · · ⇐⇒ VRAI.
4 effectuer une étude de la fonction h : x 7−→ f (x) − g(x) sur I pour

montrer qu’elle est nulle.
5 procéder par récurrence lorsque I = N.
42 / 69
Inégalités
Définition 39
Une inégalité est une comparaison entre deux expressions valable que
soient les valeurs des variables entrant en jeu.
Les expressions situées de part et d’autre du signe de comparaison
sont appelées les membres de l’inégalité.
Exemples 4
1 Pour tout x ∈ R, x 2 ≥ 0.
a+b 2 a2 +b2

2 Pour tous a, b ∈ R, 2 6 2 .
43 / 69
Inégalités
Proposition 40 (Inégalité de Cauchy-Schwarz numérique)

Pour tout entier n ∈ N∗ et tous réels a1 , a2 , . . . , an et b1 , b2 , . . . , bn ,
n
!2 n
! n
!
X X X
ai bi ≤ ai2 × bi2 .
i=1 i=1 i=1
Exercice 1
Soient n ∈ N∗ , a1 , a2 , . . . , an , b1 , b2 , . . . , bn ∈ R.
X n X n X n
On note A = ai2 , B = bi2 et C = ai bi et P le polynôme défini
i=1 i=1 i=1
par : n
X
P(x) = (ai x + bi )2 .
i=1
44 / 69
Inégalités
1 Exprimer P(x) en fonction de A, B, C et x.
En développant, on obtient P(x) = Ax 2 + 2Cx + B.
2 Donner sans calcul le signe de P(x) pour x ∈ R.
Pour tout x ∈ R, P(x) > 0 car c’est une somme de termes positifs.
45 / 69
Inégalités
3 Que peut-on dire du discriminant d’un polynôme du second degré

de signe constant ? En déduire l’inégalité de Cauchy-Schwarz.
Si un polynôme du second degré garde un signe constant, alors son

discriminant (réduit) est négatif.
Si A = 0 alors pour tout i ∈ [[1, n]], ai = 0, l’inégalité de
Cauchy-Schwarz est donc vérifiée.
Si A 6= 0 alors P est un polynôme de second degré en x qui garde
un signe constant. On déduit que son discriminant réduit
∆0 = C 2 − AB est négatif. D’où,
n
!2 n
! n
!
X X X
ai bi 6 ai2 × bi2 .
i=1 i=1 i=1
46 / 69
Inégalités
4 Application : Soient y1 , y2 , . . ., yn des réelsstrictement positifs.

Montrer que (y1 + · · · + yn ) × y11 + · · · + y1n ≥ n2 .
On applique l’inégalité de Cauchy-Schwarz sur les réels

√ √
y1 , . . . , yn , √1y , . . . , √1yn . On obtient
1
n
!2 n
! n
!
√ √ 1 2

X 1 X X
yi √ 6 ( yi )2 × √ .
yi yi
i=1 i=1 i=1
D’où,
n
! n
! n
!2
√ 1 2
X X X
( yi )2 × √ > 1 = n2 .
yi
i=1 i=1 i=1
47 / 69
Inégalités
Remarque 41
Pour prouver une inégalité f (x) 6 g(x) pour tout x ∈ I, on peut :
1 procéder par équivalences. On fixe x ∈ I et on écrit
f (x) 6 g(x) ⇐⇒ · · · ⇐⇒ VRAI.
2 effectuer une étude de la fonction h : x 7−→ f (x) − g(x) sur I pour

étudier son signe.
3 procéder par déduction (inégalités successives) en retrouvant
f (x) 6 g(x) à partir de x ∈ I.
4 procéder par récurrence lorsque I = N.
5 utiliser des formules particulières : inégalités triangulaires,
inégalité de Cauchy-Schwarz, ...
48 / 69
Inégalités
Exercice 2
1
Montrer que, pour tout x > 0, x + x > 2.
On a
1 x>0
x+ >2 ⇐⇒ x 2 + 1 > 2x
x
⇐⇒ x 2 − 2x + 1 > 0
⇐⇒ (x − 1)2 > 0.
Le carré d’un réel est toujours positif ou nul, la dernière inégalité étant
vraie, donc celle de départ aussi.
En pratique, il vaudrait mieux partir de l’inégalité : (x − 1)2 > 0 et en
déduire l’inégalité voulue.
49 / 69
Ensemble des réels Équations et inéquations
Plan

Valeur absolue
50 / 69
Équations
Définition 42
Résoudre une équation d’inconnue x consiste à trouver l’ensemble S
(ensemble des solutions) des x vérifiant l’équation.
Autrement dit, on cherche à montrer l’équivalence :
x vérifie l’équation ⇐⇒ x ∈ S.
Explication 1
On raisonne généralement par équivalence mais, dans certains cas
délicats, on peut préférer raisonner par double implication.
L’implication réciproque consiste alors à vérifier que les candidats
trouvés par implication sont bien solutions.
51 / 69
Équations
Propriété 43 (Règles de calculs pour les équations)
Multiplication par un réel non nul :
Si c 6= 0, alors a = b ⇐⇒ ca = cb.
Composition par une fonction :
a = b =⇒ f (a) = f (b).
Si f est injective, a = b ⇐⇒ f (a) = f (b).
Passage au carré :
a = b =⇒ a2 = b2 .
Si a et b sont positifs, a = b ⇐⇒ a2 = b2 .
Valeur absolue :
Si b > 0, alors |a| = b ⇐⇒ (a = b ou a = −b).
|a| = |b| ⇐⇒ (a = b ou a = −b).
Racine carrée : √
Si b > 0, alors a = b ⇐⇒ a2 = b ET a > 0 .

52 / 69
Équations
Remarques 44
√ √
1 ( x)2 n’est définie que si x > 0,√et ( x)2 = x.
La quantité √
La quantité x 2 est toujours définie et on a x 2 = |x|.
En général : √
x2 6= x.
2 De manière générale,
a = b ⇐⇒
6 a2 = b2 .
53 / 69
Équations
√
Par exemple, on veut résoudre l’équation : x + 8 = x + 2 d’inconnue
x ∈ [−8, +∞[.
√
x + 8 = x + 2 ⇐⇒ x + 8 = (x + 2)2 ←− pas une équivalence
⇐⇒ x 2 + 3x − 4 = 0
√ √
−3 + 25 −3 − 25
⇐⇒ x = ou x =
2 2
⇐⇒ x ∈ {−4, 1}.
Mais −4 n’est pas solution de l’équation initiale car

√
−4 + 8 = 2 6= −2 = −4 + 2.
54 / 69
Équations
La réponse correcte est donc :

√
x + 8 = x + 2 ⇐⇒ x + 8 = (x + 2)2 et x + 2 ≥ 0
⇐⇒ x 2 + 3x − 4 = 0 et x ≥ −2
√ √
−3 + 25 −3 − 25

⇐⇒ x = ou x = et x ≥ −2
2 2
⇐⇒ x = 1.
55 / 69
Équations
3 Pour tous a, b, x, y ∈ R,
6 x=y
ax = ay =⇒ mais ax = ay ⇐⇒ a = 0 ou x = y .
2 2
6 a=b
a = b =⇒ mais a2 = b2 ⇐⇒ a = b ou a = −b
ou
a2 = b2 ⇐⇒ |a| = |b|.
Pour a ≥ 0,
√ √
x2 = a =⇒
6 x= a mais x= a ⇐⇒ x 2 = a et x > 0.
56 / 69
Équations
Exercice 3
Résoudre l’équation : |x − 4| = 2x + 10 d’inconnue x ∈ R.
(
x −4 si x > 4
Tout d’abord, pour tout x ∈ R, |x − 4| =
4−x si x < 4
Résolution sur [4, +∞[ : Pour tout x > 4,
|x − 4| = 2x + 10 ⇐⇒ x − 4 = 2x + 10 ⇐⇒ x = −14,
or : −14 ∈
/ [4, +∞[, donc l’équation n’a pas de solution sur [4, +∞[.
Résolution sur ] − ∞, 4[ : Pour tout x < 4,
|x − 4| = 2x + 10 ⇐⇒ 4 − x = 2x + 10 ⇐⇒ x = −2,
et −2 ∈] − ∞, 4[, donc −2 est bien solution. C’est finalement la

seule solution sur R.
57 / 69
Inéquations
Définition 45
Résoudre une inéquation d’inconnue x consiste à trouver l’ensemble S
(ensemble des solutions) des x vérifiant l’inéquation.
Autrement dit, on cherche à montrer l’équivalence :
x vérifie l’inéquation ⇐⇒ x ∈ S.
58 / 69
Règles de calculs pour les inéquations
Propriété 46
Multiplication par un réel :
Si c > 0, alors
a 6 b ⇐⇒ ca 6 cb et a cb et a cb.
Si c > 0, alors
a 6 b =⇒ ca 6 cb.
Si c 6 0, alors
a 6 b =⇒ ca > cb.
59 / 69
Composition par une fonction :

Si f est croissante, alors
a 6 b =⇒ f (a) 6 f (b).
Si f est décroissante, alors
a 6 b =⇒ f (a) > f (b).
Si f est strictement croissante, alors
a 6 b ⇐⇒ f (a) 6 f (b) et a f (b) et a f (b).

60 / 69
Passage à l’inverse :
Si a et b sont de même signe, alors
1 1 1 1
a 6 b ⇐⇒ > et a .
a b a b
Passage au carré :
Si a et b sont positifs, alors
a 6 b ⇐⇒ a2 6 b2 et a 0, alors
|a| 6 b ⇐⇒ −b 6 a 6 b et |a| > b ⇐⇒ (a 6 −b ou a > b).
Si b > 0, alors
|a| b ⇐⇒ (a < −b ou a > b).
62 / 69
Racine carrée :
Si b > 0, alors
√
a6 b ⇐⇒ a 6 0 ou a2 6 b
√
a> b ⇐⇒ (a > 0 ET a2 > b).
Si b > 0, alors
√
a b ⇐⇒ (a > 0 ET a2 > b).
63 / 69
Inéquations
Remarques 47
1 Seules les fonctions strictement monotones permettent de
conserver les équivalences.
2 Pour tous x, a ∈ R,
6 x2 6 a2
x 6 a =⇒
et
x2 6 a2 =⇒
6 x 6 a.
On a plutôt,
x 2 6 a2 ⇐⇒ |x| 6 |a|.
Si seulement x > 0, on a
x 6 a ⇐⇒ x 2 6 a2 et a > 0.
64 / 69
Inéquations
Exercice 4
Résoudre l’inéquation : |x − 1| 6 |2x + 1| d’inconnue x ∈ R.
Pour tout x ∈ R,
|x − 1| 6 |2x + 1| ⇐⇒ (x − 1)2 6 (2x + 1)2

⇐⇒ 3x 2 + 6x > 0
⇐⇒ x(x + 2) > 0
⇐⇒ x ∈] − ∞, −2] ∪ [0, +∞[.
L’ensemble des solutions est donc ] − ∞, −2] ∪ [0, +∞[.
65 / 69
Inéquations
Exercice 5
√
Résoudre l’inéquation : x 2 − 3x + 2 6 x + 1 d’inconnue x.
Pour commencer : x 2 − 3x + 2 > 0 ⇐⇒ x ∈] − ∞, 1] ∪ [2, +∞[.

Pour tout x dans ce domaine,
p
x 2 − 3x + 2 6 x + 1 ⇐⇒ x 2 − 3x + 2 6 (x + 1)2 et x + 1 > 0
⇐⇒ 5x > 1 et x > −1
1
⇐⇒ x > .
5
L’ensemble
1 des solutions cherché est la réunion d’intervalles
5 , 1 ∪ [2, +∞[.
66 / 69
Inéquations
Exercice 6
1
Résoudre l’inéquation : |2x − 1| < x d’inconnue x ∈ R∗ .
Pour commencer, l’équation n’a pas de solution dans R∗− car pour tout
x < 0, x1 < 0 alors que : |2x − 1| > 0.
Résolution sur 0, 12 : Pour tout x ∈ 0, 12 ,

1 1
|2x − 1| < ⇐⇒ 1 − 2x <
x x
x>0
⇐⇒ (1 − 2x)x < 1
⇐⇒ 2x 2 − x + 1 > 0 (discriminant : − 7)

1
⇐⇒ x ∈ 0, .
2
67 / 69
Inéquations
1 1
Résolution sur 2 , +∞ : Pour tout x ∈ 2 , +∞ ,
1 1
|2x − 1| < ⇐⇒ 2x − 1 <
x x
x>0
⇐⇒ (2x − 1)x < 1
⇐⇒ 2x 2 − x − 1 < 0 (discriminant : 9)

1
⇐⇒ x ∈ − , 1
2

1
⇐⇒ x ∈ ,1 .
2
L’ensemble
1 1 des solutions cherché est la réunion d’intervalles
0, 2 ∪ 2 , 1 =]0, 1[.
68 / 69
Inéquations
Remarque 48
Établir une identité : montrer qu’une égalité est toujours vraie ;
Résoudre une équation : déterminer à quelle condition une égalité
est vraie.
De même, il y a une différence entre montrer qu’une inégalité est
toujours vraie et résoudre une inéquation.
Remarque 49
Une série d’égalités ou d’inégalités peut s’écrire à l’aide d’un système :

a=b a6b
a = b = c ⇐⇒ et a 6 b 6 c ⇐⇒
b=c b6c
69 / 69

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Analyse Générale - Sup Concours

Chapitre 1: Rappels et compléments calculatoires

Année 2020-2021 - Semestre 1

Université Saint Joseph

1 Ensembles des nombres

2 Ensemble des réels

1 Ensembles des nombres

1 Ensembles des nombres

Les entiers naturels

Définition 1 (Axiomes de Peano)

Les entiers naturels

La relation d’ordre sur N est définie par :

a 6 b ssi il existe n ∈ N tel que a + n = b.

C’est une relation d’ordre totale.

Les entiers naturels

Propriété 3 (Propriété fondamentale de N)

Les entiers relatifs

Les entiers relatifs

Les opérations + et × se prolongent à Z de sorte à obtenir :

Les entiers relatifs

Les entiers relatifs

[[a, b]] = {n ∈ Z; a 6 n 6 b}.

Par exemple : [[0, 2]] = {0, 1, 2}.

1 Ensembles des nombres

Définition 12 (Nombre rationnel)

Ce sont donc des lois de composition internes dans Q.

Étant donné un réel ayant une écriture décimale périodique, on peut

Ce sont les rationnels ayant une écriture décimal finie.

Autrement dit, un nombre entier est pair si et seulement si son carré

Autrement dit, un nombre entier est pair si et seulement si son carré

Autrement dit, un nombre entier est pair si et seulement si son carré

Autrement dit, un nombre entier est pair si et seulement si son carré

Raisonnons par l’absurde.

Raisonnons par l’absurde.

Raisonnons par l’absurde.

Ainsi, p = 2k et alors 4k 2 = 2q 2 . Par suite, q 2 = 2k 2 est pair et donc q

Raisonnons par l’absurde.

Ainsi, p = 2k et alors 4k 2 = 2q 2 . Par suite, q 2 = 2k 2 est pair et donc q

On déduit que 2 est un diviseur commun de p et q. Contradiction avec

Raisonnons par l’absurde.

Ainsi, p = 2k et alors 4k 2 = 2q 2 . Par suite, q 2 = 2k 2 est pair et donc q

On déduit que 2 est un diviseur commun de p et q. Contradiction avec

1 Ensembles des nombres

2 0 ∈ N ⊂ Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ R, chacune des inclusions étant stricte.

3 Si x, y ∈ R \ Q, on ne peut rien dire en général de x ± y , xy , yx .

R \ Q n’est pas stable ni par addition ni par multiplication.

L’ensemble des réels strictement positifs est

R∗+ = {x ∈ R; x > 0}.

L’ensemble des réels négatifs est

L’ensemble des réels strictement négatifs est

R∗− = {x ∈ R; x < 0}.

2 Ensemble des réels

2 Ensemble des réels

Ordre sur les réels

Ordre sur les réels

Ne pas confondre inégalités larges et strictes.

En effet, a < b =⇒ a 6 b mais la réciproque fausse.

Ne jamais passer d’une inégalité large à une inégalité stricte sans

a 6 b se lit “a est inférieur (ou égal) à b”.

Ordre sur les réels

Ordre sur les réels

Proposition 26 (Opposé et inverse)

Ordre sur les réels

Il faut passer à l’opposé puis d’additionner.

4 Application : Soient y1 , y2 , . . ., yn des réelsstrictement positifs.