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PROJET DE RECHERCHE À L'APPUI D’UNE DEMANDE D’UN CONTRAT DOCTORAL AUPRÈS DE L’ED
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Présenté par Gabriela DIAS BATISTA MONTICELLI
sous la direction de Carole TARDIF
Titre de la thèse envisagée : Effets de la pratique de la Langue des Signes Bébés sur le
développement de la communication de jeunes enfants avec un Trouble du S
pectre de l’Autisme : une étude longitudinale et comparative.
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1. Résumé du projet
Le trouble du spectre de l’autisme (TSA, DSM-5, APA, 2013) est un trouble
neurodéveloppemental dont l'incidence a augmenté de 15% entre 2016 et 2020, et les dernières
données épidémiologiques estiment qu ’au moins
1 % de la population mondiale est atteinte d’un TSA et que la prévalence du TSA chez les enfants de
8 ans peut même atteindre 1 sur 36 (Centers for Disease Control and Prevention, 2023). Comme ce
trouble est diagnostiqué en moyenne à l'âge de 3 ans, de nombreux parents consultent leur pédiatre
parce qu'ils s'inquiètent des anomalies du développement de la parole, et plus généralement de
la communication, fréquentes dans le TSA puisque 25 à 35% des enfants ne développent pas de
langage à des fins de communication (Rose et al., 2016). C'est pourquoi des modes de
communication alternative et améliorée (CAA, Beukelman & Mirenda, 2013 ; Charlop et al., 2011)
ont été proposés, tels que des supports imagés (PECS, pictogrammes, etc) ou des outils numériques.
La Langue des Signes (LS) a également pu être utilisée, mais la complexité de l'apprentissage est
incompatible avec l’usage que pourraient en faire de jeunes enfants non verbaux ayant un
TSA. Aussi, afin de surmonter ces limites, l'utilisation de la Baby Sign Language (Acredolo et
Goodwyn, 1988, 1990) ou Langue des Signes Bébés (LSB) pourrait être pertinente car ne nécessitant
aucune manipulation de supports, simple à apprendre en direct, et facilitant la communication avec
des enfants qui ne savent pas encore, ou ne peuvent, parler.
Cependant, les preuves de l’efficacité de la LSB dans la population avec TSA font défaut car elle n’a
pas été étudiée alors qu’elle donne des résultats chez de très jeunes enfants
au développementtypique, notamment des garçons aux performances langagières faibles (Kirk,
2013). Face à ces constats, l’objectif de notre recherche est double : 1) améliorer la communication
entre le jeune enfant non verbal avec TSA et son partenaire d’interaction grâce à la LSB, (2) réduire
le niveau de stress parental.
En effet nous faisons l’hypothèse que la LSB va améliorer la communication (augmentation des
scores aux items des tests de communication), et, en cascade, diminuer le stress parental induit par
les troubles communicatifs de leur enfant (diminution des scores aux inventaires de stress
parental). Dans cette perspective, nous avons conçu un dispositif expérimental qui sera mis en place
durant une année scolaire (étude longitudinale), auprès de trente enfants avec TSA âgés de 3 à 6 ans
scolarisés dans des Unités d’Enseignement Maternelle Autisme (étude écologique car ces UEMA sont
des classes spécialisées dans une école ordinaire).
Ces enfants seront répartis en deux groupes : le groupe expérimental travaillera avec la LSB et le
groupe de contrôle travaillera avec les modes de communication habituels de la classe
(CAA). L’expérimentatrice (doctorante) formera les parents et les enfants à la LSB pour les aider
à communiquer à la maison, et elle utilisera la LSB en classe pour le groupe expérimental.
Au début (T0) et à la fin de l’étude (T0+10 mois), une évaluation du niveau
de communication de l’enfant et du niveau de stress parental seront effectuées. Cette étude, qui
s’inscrit dans les préconisations de la communauté internationale pour mener des recherches avec
bénéfice direct pour les enfants avec TSA et leur famille, teste un protocole original utilisant la LSB
pour favoriser une meilleure communication, permettant de réduire les troubles du comportement
de l’enfant et diminuer le niveau de stress du parent.

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