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Proposition d'adaptation française et résumé des consensus du groupe


CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage,
l’évaluation, le diagnostic et la term...

Preprint · January 2020


DOI: 10.13140/RG.2.2.33453.23526

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Nicolas Petit
Centre Hospitalier Le Vinatier
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Adaptation française et résumé des consensus du groupe CATALISE autour de
l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le diagnostic
et la terminologie à utiliser

Nicolas Petit, orthophoniste (npetit.ortho@gmail.com)

Ce document présente une proposition de traduction et de résumé des consensus du groupe


international CATALISE coordonné par D. Bishop, à partir des deux articles publiés. Merci de
bien vouloir signaler toute erreur dans la traduction ou l’interprétation par rapport aux articles
originaux.

Les propositions consensuelles ont été traduites de façon intégrale, mais les commentaires
associés ont fait l’objet d’une sélection arbitraire.

Les deux articles sources sont en accès libre :

1. CATALISE: A multinational and multidisciplinary Delphi consensus study. Identifying


language impairments in children

2. Phase 2 of CATALISE: A multinational and multidisciplinary Delphi consensus study of


problems with language development: Terminology

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 1
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
CONSENSUS CATALISE PARTIE 1 SUR L’IDENTIFICATION DES
TROUBLES DU LANGAGE CHEZ L’ENFANT

Référence : Bishop, D. V., Snowling, M. J., Thompson, P. A., Greenhalgh, T., & Catalise Consortium.
(2016). CATALISE: A multinational and multidisciplinary Delphi consensus study. Identifying language
impairments in children. PLOS one, 11(7), e0158753.

Un groupe pluri-professionnel (orthophonistes, psychologues, médecins de différentes


spécialités, etc., représentants de patients/familles) et international de 59 experts a été réuni
pour rechercher un consensus autour de l’identification des troubles du langage chez
l’enfant. Les propositions retenues avaient un consensus d’au moins 72% (et pour 24 des
27 propositions, 80%).

Schéma résumé des 27 propositions :

Section 1 : Quand évaluer ?

1. Les motifs d’une évaluation chez un spécialiste du langage incluent une inquiétude des
parents et des autres éducateurs ou professionnels de santé, concernant la parole, le
langage ou la communication de l’enfant, ou un défaut de progrès malgré un enseignement
adapté

Et ce, plutôt qu’un dépistage universel.

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 2
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
2. Les troubles du langage peuvent passer inaperçus. L’évaluation est également
recommandée en cas de trouble psychiatrique ou de comportement, et pour les enfants
qui comprennent mal un texte ou qui ont des difficultés d’écoute.

Ce sont des groupes de la population chez qui on sait que les troubles du langage insoupçonnés sont
fréquents.

3. Beaucoup de late-talkers (enfants avec un lexique expressif limité à 18-24 mois) rattrapent
leur retard spontanément. La recherche montre qu’il est difficile de prédire lesquels de ces
enfants présenteront des difficultés durables. Les enfants qui paraissent les plus à risque
sont les late-talkers avec des difficultés de compréhension, une communication gestuelle
pauvre, et/ou des antécédents familiaux de troubles du langage. Cependant, même avec
ces indicateurs, il reste difficile de prédire l’évolution des late-talkers à l’exception des cas
sévères. C’est pourquoi une réévaluation après six mois est recommandée pour ces
enfants.

4. Entre 1 an et 2 ans, les enfants qui montrent des signes de développement atypique de la
parole, du langage et de la communication doivent être évalués, pour déterminer s’il
pourrait y avoir une perte auditive, un TSA ou une déficience intellectuelle. Ces signes
sont :
- Pas de babillage
- Pas de réponse au langage ou aux sons
- Peu ou pas de volonté de communiquer

Ces critères et les suivant sont ceux identifiés par une autre étude de consensus avec processus de
Delphi, de Visser-Bochan et al., 2016. Attention toutefois, il est possible qu’un enfant ne présente pas
ces signes et qu’il ait tout de même un trouble du langage.

5. Entre 2 et 3 ans, les signes suivants indiquent un développement atypique de la parole,


du langage ou de la communication :
- Interactions minimales
- Pas d’intentions communicatives
- Absence de mots
- Réactions minimales au langage parlé
- Régression ou stagnation du développement langagier

6. Entre 3 et 4 ans, les signes suivants indiquent un développement atypique de la parole,


du langage ou de la communication :
- une majorité d’énoncés à deux éléments
- l’enfant ne comprend pas des ordres simples
- la famille proche ne comprend pas la majorité des paroles de l’enfant

7. Entre 4 et 5 ans, les signes suivants indiquent un développement atypique du langage :


- des interactions anormales ou inconstantes,
- des énoncés de maximum trois mots,
- une compréhension faible du langage parlé
- les étrangers ne comprennent pas une grande partie de la parole de l’enfant
- la famille proche ne comprend pas plus de la moitié de ce que l’enfant dit.

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 3
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
8. Le langage d’un enfant peut évoluer de façon impressionnante, surtout à l’âge préscolaire
(entre 4 et 5 ans), même sans intervention. Cependant, des difficultés sévères impliquant
à la fois la compréhension et l’expression ont de forts risques d’être durables

9. Après 5 ans, les signes suivants indiquent un développement atypique du langage :


- difficultés à raconter ou à rappeler une histoire cohérente (production de récit)
- difficultés à comprendre ce qui est lu ou entendu
- difficultés marquées pour suivre ou se rappeler des instructions données oralement
- parler beaucoup mais être très peu engagé dans des conversations réciproques
- plusieurs exemples d’interprétations trop littérales, au pied de la lettre, conduisant
à une mauvaise compréhension du sens

Section 2 – Comment évaluer le langage ?

10. De multiples sources d’informations devraient être combinées pour l’évaluation, incluant
l’interrogation des parents, des observations directes de l’enfant et des évaluation
standardisées et normées selon l’âge

11. Un score faible à un test de langage doit être interprété en fonction des informations issues
de l’observation et de l’entretien avec les parents ; l’impact fonctionnel et les performances
aux tâches doivent être conjointement utilisés pour identifier les besoins de l’enfant

12. Il n’y a pas de seuil clair qui distingue le trouble du langage (indépendamment de sa cause)
les variations normales du développement langagier

Beaucoup d’enfants chez qui on estime cliniquement un besoin d’intervention se situent pourtant à
moins d’un écart-type de la moyenne de leur âge dans beaucoup de tests, ce qui suggère que ces outils
sont peu sensibles aux difficultés affectant l’utilisation quotidienne du langage, possiblement car ils
peuvent être réussis à l’aide de stratégies de compensation non-linguistiques.

13. Pour réaliser des recherches évaluant le taux de trouble du langage au cours du temps,
ou à différents endroits, il serait utile d’avoir un ensemble de critères basés sur une batterie
couvrant l’étendu des domaines langagiers en compréhension et en production

14. Dans l’évaluation standardisée du langage, il est recommandé d’adopter une démarche
par étapes successives, en proposant d’abord un outil approprié à l’âge qui couvre une
variété de compétences réceptives et expressives (par exemple, des tests impliquant le
rappel de récit et/ou la répétition de phrases), pour donner une idée de la nature et de la
sévérité du trouble, et dans un second temps des évaluations plus spécifiques si
nécessaires

Il est trop couteux de proposer une évaluation globale et exhaustive dès le départ. L’évaluation initiale
permettra de générer des hypothèses qui pourront par la suite être testées par des mesures plus
spécifiques et précises.
NB : pour ce qui est des difficultés pragmatiques, plus difficiles à évaluer, voir à partir de l’item 19.

15. Il n’y a pas de profil langagier qui soit distinctement associé à des difficultés sociales

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 4
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
Certains auteurs avaient postulé que les enfants avec un trouble du langage présentaient un profil
langagier hétérogène, tandis que ceux présentant un déficit plus global correspondait à un retard de
langage, attribué à un défaut de stimulation, mais la recherche ne soutient pas cette hypothèse.

En revanche, certains résultats suggèrent globalement que certaines compétences langagières comme
le vocabulaire, serait plus sensibles à ces difficultés sociales, par rapport à des mesures du traitement
langagier plus pures, comme la répétition de non-mots. Mais ces tendances dans la population ne
permettent pas de catégoriser à l’échelle individuelle des enfants comme ayant des difficultés
langagières sociales vs. non-sociales.

16. Les manifestations du trouble du langage qui sont relativement peu influencées par le
background culturel et social de l’enfant sont la répétition de non-mots, la répétition de
phrases et la production des flexions verbales de temps. Certaines études ont montré que
ces indicateurs était efficaces pour détecter les enfants avec trouble du langage, ou au
moins ceux dont les difficultés concernent la forme du langage, plutôt que le contenu ou
l’utilisation.

17. Les approches d’évaluation portant sur les processus d’apprentissages du langage sont
prometteuses (évaluations dynamiques). Elles peuvent être intégrées à la prise en charge
pour donner une indication de la réponse à des interventions spécifiques. Cependant, bien
qu’il y ait beaucoup d’intérêt à cette approche dans le domaine des difficultés de lecture,
elle a encore peu été étudiée dans le domaine de l’apprentissage du langage.

18. Un enfant dont le français est la langue seconde est un défi, car il sera difficile de
déterminer si la mauvaise maitrise de la langue reflète un vrai problème de langage ou un
défaut d’exposition au français. S’il y a un trouble du langage, il sera évident aussi dans la
langue maternelle de l’enfant mais cela peut être difficile à évaluer directement. Dans ce
cas, un entretien avec la famille n’est pas toujours suffisant. L’évaluation dynamique est
prometteuse dans ce cas (item 17).

La recherche montre que grandir avec plusieurs langues n’est pas un problème, et que cela peut même
être un avantage. A 30 mois, des enfants avec au moins 60% d’exposition à l’anglais montreront le plus
souvent les mêmes performances que des enfants monolingues en anglais.

19. Les orthophonistes doivent évaluer et intervenir auprès des enfants avec des difficultés
pragmatiques (incluant ceux diagnostiqués avec un trouble de la communication sociale
(pragmatique) selon le DSM-5). Les autres professionnels jouent un rôle majeur dans
l’identification de ces enfants.

Ces enfants peuvent avoir des difficultés langagières formelles associées, ou non. Ce diagnostic de
TCS(S) a été introduit dans le DSM-5 sans étude de validation, et sans recommandations diagnostiques
claires. Il y a aussi une inquiétude que ces enfants ne bénéficient pas des interventions adaptées car
ils n’ont pas un diagnostic de TSA, ni un trouble du langage classique. La recherche sur l’évaluation et
la prise en charge de la pragmatique est encore balbutiante.

20. Les orthophonistes ont une expertise dans l’évaluation des troubles de la production de la
parole, dont une grande partie sont linguistiques plutôt que d’origine motrice ou structurelle

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 5
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
Les difficultés dans la production de la parole sont souvent (mais pas toujours) présentes en l’absence
d’autres difficultés langagières, et elles ont des indications thérapeutiques et un pronostic différents. Ils
doivent être reconnus comme un sous-groupe distinct. Cependant, un trouble de la parole peut être la
difficulté la plus visible d’un enfant avec un ensemble de problèmes langagiers plus important. Les
autres compétences langagières de ces enfants doivent donc être évaluées par l’orthophoniste.

Section 3 – Relation entre le trouble du langage et les autres difficultés


développementales

21. Les troubles du langage co-occurrent souvent avec d’autres troubles du


neurodéveloppement, incluant les troubles attentionnels, moteurs, les difficultés de
lectures, les difficultés sociales et comportementales

Ces difficultés supplémentaires doivent être spécifiées car elles sont susceptibles d’influencer le
pronostic et l’intervention.

22. Beaucoup de recherches ont adopté des critères d’exclusion stricts, pour identifier des
enfants avec un trouble du langage « pur ». Cependant, en clinique, restreindre son
attention à ces cas « purs » n’est pas approprié puisque la plupart des enfants avec un
trouble du langage ont aussi d’autres troubles

23. En général, les troubles du langage doivent être identifiées qu’il y ait ou non un contraste
avec les habiletés non-verbales. Quand un enfant a un trouble du langage dans un
contexte de fonctionnement non-verbal faible, et/ou une limitation significative du
fonctionnement adaptatif, le diagnostic principal doit être le trouble du développement
intellectuel, avec un trouble du langage en diagnostic secondaire

C’est l’item le plus controversé dans le groupe de consensus. Cette proposition a été retenue pour 4
raisons :
- Le QI n’est plus le seul critère diagnostique du trouble du développement intellectuel, pour
prendre aussi en compte le fonctionnement adaptatif au quotidien
- Chez les enfants avec un trouble du langage, le QI non-verbal est un pauvre prédicteur du
potentiel et de la réponse à l’intervention et n’est pas associé à un profil particulier
- La différence entre les scores verbaux et non-verbaux est si instable qu’elle ne peut pas
être un critère diagnostique fiable
- Un niveau adéquat de fonctionnement langagier est obervé chez beaucoup d’enfant avec
un faible QI non-verbal, contredisant le fait que les habiletés non-verbales soient une limite
au développement verbal

Les habiletés non-verbales devraient donc être considérées comme un corrélat plutôt qu’une cause des
habiletés verbales.

24. Les difficultés verbales d’enfants avec TSA nécessitent une intervention qui cible à la fois
les difficultés sociales et comportementales et les difficultés verbales. Cependant,
beaucoup d’enfants avec TSA ont des problèmes langagiers similaires aux enfants qui
n’ont pas de TSA.

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 6
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
25. Les enfants avec un syndrome identifié (e.g. un syndrome de Down ou un syndrome de
Kilefelter) ont souvent des difficultés verbales associées qui ressemblent à celles
observées chez des enfants sans étiologie connue.

26. Les enfants avec un trouble du langage acquis (secondaire à un AVC, une tumeur ou un
traumatisme crânien) ont le plus souvent un pronostic différent de ceux dont le trouble du
langage est développemental

27. Une perte auditive modérée-profonde est typiquement associée à des difficultés
d’acquisition du langage oral, mais la plupart des enfants avec une perte auditive montrent
des capacités normales d’acquisition d’une langue signée s’ils y sont exposés de façon
précoce. Cependant, certains enfants ont des habiletés verbales (orales ou signées) qui
sont inférieures à celles de leurs pairs malentendants, et peuvent être considérés comme
ayant un trouble du langage qui n’est pas secondaire à leur handicap sensoriel

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 7
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
CONSENSUS CATALISE PARTIE 2 : SUR LA TERMINOLOGIE
AUTOUR DES DIFFICULTES DE LANGAGE DE L’ENFANT

Référence : Bishop, D. V., Snowling, M. J., Thompson, P. A., Greenhalgh, T., Catalise-2 Consortium,
Adams, C., ... & Boyle, C. (2017). Phase 2 of CATALISE: A multinational and multidisciplinary Delphi
consensus study of problems with language development: Terminology. Journal of Child Psychology
and Psychiatry, 58(10), 1068-1080.

Un groupe pluri-professionnel (orthophonistes, psychologues, médecins de différentes


spécialités, etc.) et international de 57 experts a été réuni pour rechercher un consensus
autour de la terminologie sur les difficultés de langage, dont l’absence nuit à la recherche
et au développement d’interventions adaptées. Par un processus de Delphi, 12 propositions
ont été retenues comme fortement consensuelles au sein de ce panel d’experts (accord
médian de 90% des experts pour chacune).

1. Il est important que les acteurs impliqués auprès des enfants avec un trouble du langage
s’entendent sur les termes à utiliser et qu’ils les utilisent.

2. Le terme « trouble du langage » est proposée pour les enfants chez qui il est probable que les
difficultés de langage se maintiennent au primaire (6-12 ans) et après. Le « trouble du
langage » a un impact significatif sur les interactions sociales de tous les jours et sur les
progrès scolaires.

3. Les résultats de la recherche indiquent que les indicateurs de mauvais pronostic varient selon
l’âge de l’enfant. Toutefois, en général, les difficultés de langage qui affectent plusieurs
composantes persistent habituellement dans le temps.

Avant 3 ans, prédire le pronostic est particulièrement difficile ; beaucoup d’enfants ont un vocabulaire
limité à 18-24 mois puis rattrapent leur retard, et il reste très difficile d’identifier quels late talkers auront
probablement des problèmes à long terme. Le pouvoir prédictif du retard d’apparition du langage sur un
éventuel trouble du langage est faible ! Quelques facteurs pronostics négatifs sont identifiés mais plus
de recherche reste nécessaire :
- Absence de combinaison à 24 mois (plus que l’absence de langage à 15 mois)
- Difficultés de compréhension
- Absence de communication gestuelle
- Absence d’imitation motrice
- Difficultés d’attention conjointe
- Antécédents familiaux de troubles du langage (faible prédicteur mais tout de même)

De 3 à 4 ans, la prédiction devient plus fiable. Plus le nombre de domaine entravé est important, plus
le trouble risque de persister avec l’âge ; à l’inverse, les enfants avec déficit spécifique en phonologie
expressive sont de relativement bon pronostic. La répétition de phrase semble un plutôt bon prédicteur.

5 ans et plus : les problèmes qui sont toujours évidents à cet âge ont un fort risque de se maintenir. Le
pronostic est particulièrement négatif quand la compréhension du langage est entravée, et quand les
habiletés non-verbales sont faibles.

4. Le terme de trouble du langage ne peut pas être appliqué aux enfants qui ont des difficultés
de langage parce qu’ils parlent une langue minoritaire et qu’ils n’ont pas été suffisamment

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 8
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
exposé à la langue d’enseignement utilisée à l’école, sauf si leurs habiletés de langage ne
sont pas équivalentes à ce qui est attendu selon leur âge dans toutes les langues.

Mais en général, il est rappelé que le multilinguisme ne mène pas à des problèmes langagiers.

5. Plutôt que d’utiliser des critères d’exclusion, il est plus pertinent de raisonner en conditions
biomédicales distinctes, facteurs de risque et comorbidités.

Ils sont détaillés dans les propositions 6 à 10.

6. Il faut distinguer le TDL de pathologies dans lesquelles un trouble du langage fait partie d'un
ensemble plus complexe d'atteintes. En effet, cela déterminera des choix thérapeutiques
différents. Nous recommandons dans ce cas d'utiliser les termes de « trouble du langage
associé à X », où X fait référence à cette condition biomédicale telle qu'elle est décrite ci-
dessus.

Ces pathologies incluent :


- Les lésions cérébrales
- L’aphasie-épilepsie acquise de l’enfant
- Certains troubles neurodégénératifs
- La paralysie cérébrale
- La surdité
- Les syndromes génétiques comme le syndrome de Down
- Le TSA
- La déficience intellectuelle

Ce sont des pathologies dans lesquelles les troubles du langage sont fréquents. L’enfant a alors besoin
d’une intervention pour son trouble du langage, mais qui sera spécifique en fonction de la pathologie
plus générale.

A noter que certains professionnels proposaient d’inclure le TSA dans les « comorbidités » du Trouble
Développemental du Langage plutôt que dans les conditions biomédicales distinctes, mais la catégorie
de pathologie différente a été retenue car une part non négligeable d’enfants TSA ont une étiologie
génétique ou neurologique claire, estimée à 25%, et qui tend à augmenter avec les progrès techniques,
à la différence des troubles cités dans les comorbidités. La déficience intellectuelle a été inclue ici pour
les mêmes raisons.

7. Le terme de « Trouble développemental du langage » est proposé pour référer aux cas de
troubles du langage sans condition biomédicale connue (telle que définie précédemment).
Cette distinction est importante pour la recherche étiologique, et a probablement des
implications sur le pronostic et l’intervention

Ce terme est cohérent avec la CIM-11, bien qu’ici le TDL n’inclue aucun critère non-verbal.

8. Un enfant avec un Trouble développemental du langage peut avoir de faibles habiletés non-
verbales.

Un écart particulier entre les habiletés verbales et les habiletés non-verbales n’est PAS nécessaire pour
poser le diagnostic de TDL. Les enfants avec une efficience intellectuelle limite sans être déficients
intellectuels peuvent recevoir le diagnostic de TDL.

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 9
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
9. Les comorbidités sont des troubles dans les domaines cognitifs, sensori-moteurs ou
comportementaux qui co-occurrent avec le TDL et peuvent affecter le pattern de déficit et la
réponse à l’intervention, mais dont la relation causale avec le déficit langagier n’est pas claire.
Cela inclut :
o Les troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA(H))
o Les troubles développementaux de la coordination (TDC)
o Les troubles de l’apprentissage de la lecture et/ou de l’orthographe (DL / DO)
o Les troubles de la parole
o Les troubles du comportement adaptatif
o Les troubles émotionnels

10. Les facteurs de risque sont définis comme des facteurs biologiques ou environnementaux
statistiquement associés aux troubles du langage, mais dont la relation causale avec le TL est
partielle ou peu claire. Ces facteurs de risque n’excluent pas un diagnostic de TDL

Ces facteurs ne sont pas des prédicteurs robustes, mais sont plus souvent présent chez les enfants
avec troubles du langage que ceux sans. Ces facteurs sont :
- Avoir des antécédents familiaux de trouble du langage oral ou écrit
- Être un garçon
- Être le dernier enfant d’une large fratrie
- Avoir des parents avec un faible niveau éducatif

Les problèmes pré- ou péri-nataux ne sont pas un facteur de risque important.

11. Le trouble développemental du langage est une catégorie hétérogène qui inclut une large
diversité de problèmes, et il peut être pertinent pour les cliniciens et les chercheurs de repérer
des cibles d’interventions dans le profil de l’enfant

Il y a peu d’accord du groupe de consensus sur une terminologie pour ces sous-groupes. La distinction
traditionnelle du DSM entre expression et réception est plutôt grossière et ne permet pas de définir des
cibles d’intervention et de faire des groupes homogènes pour la recherche. La proposition retenue est
donc de spécifier le diagnostic en indiquant quel domaine langagier est particulièrement atteint, parmi :
- La phonologie
- La syntaxe
- Le lexique et la sémantique
- La pragmatique du langage
- Le discours
- L’apprentissage verbal et la mémoire

Un développement particulier est fait sur le trouble phonologique et les troubles du développement des
sons de la parole, dont la catégorisation fait débat :
- Le trouble phonologique linguistique est identifié par des difficultés de parole en l’absence de
déficience physique ou motrice, et la présence de difficultés perceptive (catégorisation
phonémique, par exemple)
- Lorsque ces difficultés sont précoces et isolées, elles répondent souvent bien à l’intervention et
sont de bon pronostic, elles ne rencontrent donc pas les critères diagnostiques du TLD ; le
terme de « trouble développemental des sons de la parole » (TDSP) peut alors être utilisé
- Les difficultés phonologiques persistantes après 5 ans sont rarement isolées, et sont de plus
mauvais pronostic. Elles peuvent donc recevoir un diagnostic de TDL

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 10
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
- Lorsque l’enfant présente à la fois des troubles du langage et des difficultés de production liées
à des problèmes structurels ou moteurs, les deux diagnostics de TDL et TDSP peuvent être
posés
- Un trouble isolé en métaphonologie ne suffit pas à émettre un diagnostic de TDL car cela peut
être aussi bien une conséquence qu’une cause de pauvre littéracie.

12. Dans les discussions avec les décideurs, il peut être bénéfique d’avoir un terme qui
regroupe toutes les personnes avec des difficultés de parole, de langage et de
communication. À cette fin, le terme « Difficultés de parole, de langage et de
communication » (Speech, Language and Communication Needs) est proposé.

Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 11
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 12
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)
Consensus CATALISE autour de l’identification des enfants avec trouble du langage, l’évaluation, le 13
diagnostic et la terminologie à utiliser (Bishop et al., 2016 ; Bishop et al., 2017). Adaptation française et
résumé (N. PETIT)

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