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Dr S.Boumaza
.
SOMMAIRE
• Plan du cours :
• INTRODUCTION :
• DEFINITIONS et TERMINOLOGIES
• EPIDEMIOLOGIE
• NEUROBIOLOGIE
• DEVELOPPEMENT NORMAL DU LANGAGE
• PSYCHOPATHOLOGIE DU LANGAGE
• DEPISTAGE ET DIAGNOSTIC DES TROUBLES DU LANGAGE
• CLASSIFICATION SELON DSM 5 ET CIM10 DES TROUBLES DU LANGAGE
• LES TYPES DES TROUBLES DU LANGAGE
• LES ETIOLOGIES DES TROUBLES DU LANGAGE
• EVOLUTION
• APPROCHE THERAPEUTIQUE
• CONCLUSION
• REFERENCES
I. INTRODUCTION:
• Le langage oral est un moyen de contact, d’expression et de
communication.
• C’est une fonction structurante de l’organisation du moi de
l’enfant.
• se développe dans un environment culturel, social et
psychologique, il s’adapte à des contraintes biologiques et
génétiques.
• est un système formalisé très complexe , développé
uniquement par l’homme, grâce à certaines conditions
anatomo-physiologiques.
• Le développement du langage est très étroitement intriqué
dans les relations de l’enfant avec son environnement
psychoaffectif , socioculturel , sa future insertion
professionnelle ,ainsi que le devlopment de sa personnalité.
• Il est également très prédictif des acquisitions en langage écrit.
• Un dépistage précoce des troubles du développement du langage oral
est donc une condition essentielle à un développement harmonieux
de l’enfant et à une lutte efficace contre l’échec scolaire et ses
conséquences sociales et psychoaffectives.
• les troubles du langage n’ont pas une valeur univoque : ils peuvent être
secondaires (à une surdité, une DI ou un TED), ou bien être isolés,
primitifs et spécifiques.
• les troubles du langage sont des motifs fréquents de consultation en
pédopsychiatrie, surtout durant la période comprise entre 3et 8ans,
période d’acquisition du langage oral , puis du langage écrit .
• La dyscalculie:
Elle cause chez celui qui en est atteint des difficultés sévères en tout ce
qui a trait aux chiffres, aux calculs mathématiques, aux distances (sur
papier et dans l'espace). Par exemple, l'enfant ne parvient pas à
apprendre ses tables de multiplication, il confond les signes
mathématiques (+, -, *, /), n'arrive pas à lire l'heure, ne sait pas vérifier
sa monnaie, distingue mal la gauche de la droite, etc.
• La dysgraphie:
Ce trouble va souvent (mais pas toujours) de pair avec la dyslexie.
L'enfant atteint connaît de grandes difficultés à écrire et accomplir tous
les gestes graphiques , Les mots et les lettres sont mal formés, jusqu'à
en devenir souvent illisibles , Les espacements entre mots, lettres et
syllabes sont irréguliers.
• La dysorthographie:
Elle se caractérise par une impossibilité à assimiler les règles de
production écrite, L'enfant est incapable de se rappeler les règles de
grammaire et d'orthographe, de syntaxe, etc, Il ajoute ou supprime des
lettres à l'intérieur des mots, écrit le même mot de manière différente
dans un même texte (ex :enfan, enfen, anfent), inverse des lettres ou
des syllabes complètes à l'intérieur des mots, etc.
• B/Les troubles du langage oral:
• La dysphasie:
Ce trouble est caractérisé par une très grande difficulté dans la
compréhension et la communication orale.
• Le bégaiement :
il est très courant, mais ne devrait pas susciter d'inquiétude puisque
l'enfant est encore en période d'apprentissage du langage. Il touche le
débit de la parole , caractérisé par des hésitations et de nombreuses
pauses inappropriées dans le discours.
• 2. Le retard mental :
• est la cause la plus fréquente des déficits secondaires. La déficience
mentale légère a pour signe essentiel un déficit du langage à l’âge
préscolaire alors que la déficience mentale profonde se révèle par une
hypotonie dans la première année de la vie.
• Le déficit du langage dans la déficience mentale touche à la fois la
compréhension et le lexique.
• dans certaines pathologies génétiques, le trouble du langage est bien plus
massif que le déficit des autres fonctions cognitives.
• 3. Une paralysie des organes de la voix :
• retentit également sur le développement de la parole et du
langage oral.
• 4 .Les enfants IMC (infirmité motrice cérébrale):
• lorsque leur atteinte neurologique touche les muscles de la
sphère bucco faciale présentent un trouble de l’articulation
gênant l’intelligibilité.
• Ces enfants IMC peuvent également présenter un déficit associé
du langage oral ou du langage écrit.
• *Deux diagnostics sont particulièrement à évoquer dans le
cadre de déficit articulatoire neurologique:
• 5. Les syndromes bioperculaires ou les syndromes
pseudobulbaires :
• où l’atteinte neurologique motrice est limitée aux muscles bucco-
linguo-laryngés.
• . Ils doivent être évoqués devant un bavage persistant témoignant
d’une apraxie buccofaciale.
• 6. Une délétion du chromosome 22 (22q11):
• devant des signes évoquant une insuffisance du voile du palais,
rejet par le nez en dehors de tout vomissement en période
périnatale ou nasonnement persistant, associé à une discrète
dysmorphie, une délétion du chromosome 22 (22q11) doit être
recherchée en biologie moléculaire.
• 7. Les troubles de la communication:
• en particulier les TED, se présentent aussi comme un trouble
du développement du langage oral associé à un trouble des
autres communications visuelles et tactiles.
• Les troubles du langage sont en règle le symptôme d’alarme de
l’autisme infantile.
• 8. Les carences psychoaffectives et les troubles de la relation
précoce:
• peuvent s’accompagner d’un retard de développement du langage oral
• mais un déficit du langage entraîne aussi souvent une perturbation des
relations de l’enfant à autrui.
• 9. La responsabilité d’un éventuel bilinguisme :
• La responsabilité d’un éventuel bilinguisme dans un trouble du
développement du langage oral est également un problème difficile.
• En même temps le bilinguisme ne rend pas compte à lui seul d’un
trouble de production phonologique ou de production syntaxique. Il ne
fait qu’aggraver le déficit du langage.
• B/Les troubles acquis:
• appelés aphasie, sont plus rares.
• où le langage s’établit de façon déficitaire, mais sans jamais régresser
• Ils sont le plus souvent liés à un accident neurologique aigu,
traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, ou tumeur, et
surviennent chez un enfant au langage antérieurement normal.
• syndrome de Landau-Kleffner: comporte une aphasie touchant le
plus souvent à la fois la compréhension et la production du langage,
évoquant de premier abord une surdité acquise.
• Cette aphasie est liée à une épilepsie particulière du fait de la rareté des
crises et de la fréquence des anomalies paroxystiques
électroencéphalographiques dans le sommeil.
• 2. Troubles spécifiques (ou primitifs) du langage oral
(TSDLO):
• Ce sont Les troubles qui ne peuvent pas s’expliquer par un
des grands cadres pathologiques précédemment évoqués.
• 1/les troubles de l’articulation :
• Ils se caractérisent par l’existence isolée de déformations
phonétiques portant plus souvent sur les consonnes que sur
les voyelles. Chez le même enfant, c’est habituellement le
même phonème qui est déformé. On distingue :
• - le zozotement (ou zézaiement ou sigmatisme
interdental) : l’extrémité de la langue reste trop près des
incisives ou entre les dents.
• - le shuintement (ou sigmatisme latéral) :caractérisé par un
écoulement d’air uni- ou bilatéral ,peut parfois s’associer à
une malformation de la voûte palatine de type ogival.
• Les troubles articulatoires sont fréquents et banals jusqu’à 5
ans
• s’ils persistent, une rééducation s’impose.
• Leur signification psychoaffective est parfois facile à saisir
lorsqu’ils s’intègrent dans un contexte oppositionnel ou
régressif (naissance d’un puîné), avec même un « parler
bébé », nécessitant alors un abord psychothérapique
• Souvent ils sont isolés, sans retentissement notable sur les
autres lignes du développement.
• Conduite à tenir :
• Rééducation orthophonique généralement indiquée vers
l'âge de 5 ans.
• Entretiens psychothérapiques si le trouble paraît lié à des
facteurs relationnels.
• 2/Le retard de parole :
• Il s’agit d’une mauvaise intégration des divers phonèmes
constitutifs d’un mot : leur nombre, leur qualité, leur
succession peuvent être modifiées.
• Sans signification jusqu’à 5 ans, leur persistance au-delà de
cet âge signe une perturbation de l’intégration et de
l’apprentissage de la parole, et nécessite un abord
thérapeutique.
• Théoriquement, le retard de la parole ne s’accompagne pas
d’anomalie syntaxique, mais en réalité il s’associe souvent au
retard de langage.
• Conduite à tenir :
• - Rééducation orthophonique indiquée si les troubles
persistent au-delà de 4-5 ans. - En général associée à une
guidance parentale.
• - Favoriser la socialisation.
• 3/Le retard simple de langage:
• Le retard simple de langage se caractérise par l’existence de
perturbations du langage chez un enfant qui ne présente ni arriération
intellectuelle, ni surdité profonde, ni pathologie psychiatrique.
• La construction de la phrase et son organisation syntaxique ne sont pas
profondément perturbées.
• Sur le plan clinique, l’élément essentiel est le retard d’apparition de la
première phrase (après 3 ans), suivi d’un « parler bébé » prolongé.
• Conduite à tenir :
• - Une psychothérapie individuelle doit être proposée ;
• - un travail avec l'entourage familial et social est nécessaire
(thérapie mère-enfant, thérapie familiale, soutien au milieu scolaire,
parfois aménagement de la scolarité);
• - une prise en hôpital de jour de pédopsychiatrie peut être indiquée
dans certains cas.
• 6/ Les dysphasies :
• -Trouble de la structure du langage sans substrat organique détecté , en
l'absence de déficit auditif, de retard mental majeur et de trouble
psychotique, Il n'y a aucun autre trouble psychiatrique associé
• -Ce sont des formes sévères des troubles du développement du langage.
• Ce sont des enfants qui n'ont, à l'âge de 4 ans, qu'un langage très
sommaire, souvent encore au stade du mot-phrase.
• Le langage spontané est réduit avec un vocabulaire imprécis et
rudimentaire, souvent difficilement compréhensible en raison des
troubles phonétiques ; il est agrammatique ou comporte d'importantes
et nombreuses erreurs syntaxiques.
• On parle d'audimutité lorsque n'existe pratiquement aucun langage.
• Il existe des troubles du versant réceptif du langage, portant sur la
compréhension et/ou sur la discrimination des divers éléments
phonétiques mais généralement conservée.
• Enfin, certains enfants dysphasiques présentent d'importantes
dyspraxies bucco-linguo-faciales, contribuant aux troubles articulatoires.
• On distingue en fait plusieurs formes de dysphasies en fonction de la
prédominance de l'atteinte des différentes composantes du langage.
• *Classification des syndromes dysphasiques : Troubles où la
compréhension du langage est préservée :
• 1 - Dyspraxie verbale : langage très peu fluent ; nombreuses
substitutions non systématisées de phonèmes et troubles syntaxiques et
légers.
• 2 - Déficit de programmation phonémique : fluence plus grande et
même souvent élevée ; multiples substitutions de phonèmes rendant les
productions peu intelligibles (parfois comparables à un jargon) ; mais
tendance fréquente aux autocorrections. Troubles affectant à la fois la
compréhension et l'expression
• 3 - Syndrome phonologico-syntaxique : langage peu fluent avec tendance
au style télégraphique ; substitutions phonologiques multiples ne
s'améliorant pas en situation de répétition ; conscience syntaxique
relativement préservée ; compréhension auditivo-syntaxique meilleure
que l'expression.
• 4 - Agnosie verbale ou surdité pour les mots : langage non fluent avec
troubles syntaxiques comportant la production de paraphasies verbales
ou sémantiques et parfois de néologismes .
• 5 - Syndrome sémantico-pragmatique : fluence élevée, absence de
troubles syntaxiques, mais la compréhension, l'utilisation contextuelle du
langage et ses aspects pragmatiques sont affectés ; Ce syndrome
s'accompagne souvent d'écholalie immédiate ou différée ; il s'observe aussi
dans certaines hydrocéphalies et chez les autistes de haut niveau
(syndrome d'Asperger).
• 6 - Syndrome lexico-syntaxique : langage fluent mais parfois une certaine
diffluence due à des reprises incessantes (pseudo-bégaiements) ; difficulté
d'évocation verbale en langage spontané et en confrontation, paraphasies
verbales et phonémiques, contrairement au syndrome sémantico-
pragmatique, vocabulaire passif conservé .
• *Conduite à tenir : Malgré ses difficultés et la lenteur des progrès, la
rééducation orthophonique doit être entreprise le plus tôt possible (dès 3
ans) après un bilan approfondi et poursuivie longtemps à un rythme
suffisant (au moins 2 séances par semaine) ,Une scolarisation spécialisée
est souvent nécessaire étant donné les difficultés majeures que
rencontrent ces enfants dans la scolarité.
• Une approche psychothérapique et éventuellement une prise en charge
institutionnelle de type hôpital de jour, en fonction des troubles de la
personnalité et troubles affectifs éventuellement associés aux troubles du
langage.
XI . EVOLUTION: