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INSTITUT SUPERIEUR DE SCIENCES DE L’EDUCATION DE BENGUELA

DEPARTEMENT DE LETTRES

REPARTITION DE L’ENSEIGNEMENT DE LA LANGUE FRANÇAISE

TRAVAIL DE PSYCHOLINGUISTIQUE

THÈME :

COMMENT LES ENFANTS APPRENNENT-ILS LE


VOCABULAIRE ?

GROUPE Nº 5

Segunda Daniel Chingombe---------nº 22

Belarmino Tiago Calucento----------nº 24

LE PROFESSEUR

_________________________

Nzau Nsuka

Benguela, Avril 2024


INTRODUCTION

Pour un enfant, apprendre à parler nécessite des acquis dans différents


domaines : l’articulation, la syntaxe (organisation des mots dans les phrases) et
le vocabulaire. Ce dernier est un atout majeur pour la réussite future de votre
enfant.

Réussite scolaire ? Oui mais pas uniquement ! Epanouissement


personnel, compréhension, mémorisation, relations avec les autres, réussite
professionnelle…

Dans les années 90, Alain Lieury, professeur et chercheur en psychologie


cognitive, a étudié avec son équipe l’acquisition du vocabulaire chez les enfants
et son impact sur la réussite scolaire. Selon lui, “Il y a plus de corrélation entre le
niveau de vocabulaire et la réussite scolaire qu’entre la réussite scolaire et le
quotient intellectuel”.

Il ajoute même : “Le vocabulaire est l’un des meilleurs prédicteurs de la


réussite scolaire” (Lieury, 1991 ; Anderson & Freebody, 1979 ; Déro &
Fenouillet, 2014). A l’inverse, le manque de vocabulaire a des conséquences
néfastes sur différents aspects de la vie des individus. Difficultés scolaires,
professionnelles, mais également psychologiques. Le linguiste Alain Bentolila
explique dans cet article que le manque de vocabulaire peut également conduire
à des actes de violence.

Maintenant que nous savons cela, comment faire en sorte que votre
enfant soit un champion en vocabulaire ? C’est ce que nous allons voir dans cet
article.

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LE DEVELOPPEMENT DU VOCABULAIRE CHEZ L’ENFANT

D’une manière plus précise et courte, le terme vocabulaire est défini


comme « ensemble des mots d’une langue, d’une science, etc. : vocabulaire
spécifique ou technique » (Larousse, 2013).

Dans la pratique d’une langue, le terme vocabulaire actif désigne


l’ensemble des mots qu’un sujet utilise pour communiquer, et le terme
vocabulaire disponible désigne l’ensemble que le sujet n’utilise pas forcément,
mais qu’il est en mesure de mobiliser sans effort en fonction des besoins de
compréhension et d’expression. (Cuq, 2003, p. 246).

Lorsque l’on s’intéresse au développement du langage chez l’enfant, on


distingue plusieurs stades. Les bébés apprennent par imitation et répètent les
mots qu’ils entendent fréquemment : papa, maman, le lait, bébé, encore, tombé
etc. L’usage de ce vocabulaire est destiné à désigner les objets et personnes de
l’environnement proche, ainsi que les sensations (chaud, froid, faim, soif…). Puis
vient une deuxième phase où l’enfant évoque des évènements du passé récent.
Il commence à former des phrases en employant « je » ainsi que des verbes
d’action. Vers deux ans, il emploie environ 300 mots. À partir de ce stade, le
vocabulaire ne cesse de s’enrichir au gré des expériences du quotidien. Alors
comment favoriser l’acquisition de nouveaux mots et la pertinence de leur emploi
chez les plus grands de 3 à 7 ans ?

Généralement, l’enfant commence à parler vers 12 mois. Entre 12 et 24


mois, l’enfant associe deux mots pour faire ses premières phrases. A 2 ans,
l’enfant comprend environ 300 mots. C’est le début de la fameuse “explosion du
langage”.

Développement du vocabulaire

Ensuite, entre 2 et 6 ans, l’enfant va apprendre environ 2500 mots, soit 2


nouveaux mots par jour en moyenne. A l’entrée au CP (1ère primaire), un enfant
connaît environ 2000 mots. Les enfants auxquels on a lu beaucoup d’histoires en
connaissent 3000 et les enfants qui ont été peu stimulés sur le plan du langage
n’en connaissent que 500… En fin de CE1 (2ème primaire), l’enfant connaît

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environ 3000 mots. En fin de primaire le vocabulaire des enfants est
d’environ 6000 mots !

Pendant les années de collège / lycée, les adolescents vont


apprendre 2500 nouveaux mots chaque année. Un adulte comprend
entre 25.000 et 40.000 mots.

COMMENT FAVORISER L’ACQUISITION DU VOCABULAIRE CHEZ LES


ENFANTS ?

Le vocabulaire est très important pour l‘enfant. Pour son bien être
psychologique, pour sa réussite scolaire, je dirais même pour la réussite de sa
vie. Alors, que faire pour améliorer le vocabulaire de votre enfant ? C’est ce que
nous allons voir dans cet article.

1. Parler avec votre enfant

À noter que d’une manière générale, les parents jouent un rôle important
dans la transmission du vocabulaire. En reformulant une phrase de l’enfant, ils
peuvent révéler un terme plus adéquat, plus précis ou plus soutenu. Toutes les
occasions sont bonnes pour parler avec votre enfant : lors des repas, en balade,
lorsque vous cuisinez, bricolez, lorsque vous faites les courses, lors des trajets
pour aller à l’école…

 Le moment du coucher est particulièrement propice aux


discussions.

Sommeil enfant Utilisez un langage d’adulte, parlez des événements du


passé (te souviens-tu lorsque nous sommes allés à … ?), parlez avec lui de ce
qui l’intéresse.

 Enfant en cuisine

Soyez réellement présent pour lui/elle, prenez plaisir à échanger avec


elle/lui. Lors de la préparation des repas, vous pouvez montrer et nommer les
différents aliments, ingrédients, légumes et ustensiles de cuisine. Il pourra
ensuite vous donner l’ustensile dont vous avez besoin par exemple.

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2. Travailler avec le contact visuel avec les enfants

 Lire et écouter des histoires

Un des meilleurs moyens de développer le langage de votre enfant, et en


particulier son vocabulaire, est de lui lire des histoires, si possible tous les jours.

Depuis tout petit, l’enfant entend les histoires lues par des adultes ou
d’autres enfants lecteurs. Grâce à elles, il met en mot ce qu’il voit, ce qu’il
ressent, ce qu’il pense. La lecture est une fenêtre ouverte sur le monde. À
travers les histoires, mais aussi les voix singulières d’un auteur et d’un
illustrateur, l’enfant explore des univers proches ou lointains. Quel que soit l’âge
de l’enfant et même au-delà de l’apprentissage de la lecture, la lecture à voix
haute par un adulte demeure un instant privilégié dans la relation parent/enfant.
Dans ce domaine, les boites à histoires, conteuses, liseuses offrent aussi aux
enfants de beaux moments d’écoute.

Il faut savoir que le langage oral que nous utilisons dans le quotidien
contient un nombre de mots relativement limité. Ces mots, en lien avec les
situations de la vie courante, sont très importants, mais ils ne suffisent pas.

Afin de développer un vocabulaire riche et varié, les livres sont des outils
extraordinaires. Ils offrent d’infinies possibilités de situations, de personnages,
d’animaux ! L’enfant est ainsi confronté à des nouveaux mots qu’il ne
rencontrerait pas dans son environnement. Les livres audio sont également
utiles, d’autant plus si vous manquez de temps pour lire des histoires à votre
enfant.

 Les imagiers

Les imagiers sont très utiles puisqu’ils regroupent de très nombreux mots
illustrés, souvent classés par catégorie. Je les conseille souvent aux parents.
Dénommez simplement les dessins en les montrant à votre enfant. C’est simple
et efficace.

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 Les catégories

Apprendre des nouveaux mots est très important, mais insuffisant. En


effet, afin de bien maîtriser le vocabulaire, les enfants doivent être capables de
classer les mots dans des catégories.

Etre capable de catégoriser signifie que l’enfant perçoit et comprend le


monde qui l’entoure. Cela lui permet d’attribuer aux objets certaines
caractéristiques (les fruits ont des pépins, les outils servent à bricoler…), de faire
des liens entre les différentes catégories. Cela permet de comprendre les notions
de catégories et sous-catégories (animaux/chiens/labrador) très utiles en
mathématiques également.

Classer les mots par catégories : Une activité utile et bon marché consiste
à proposer à votre enfant de découper des images dans les catalogues des
grandes surfaces (fruits, légumes, boissons, vêtements, jouets…). Ensuite,
proposez à votre enfant de les classer en différentes catégories, nommez avec
lui ces catégories, faites-lui trouver d’autres mots qu’ils pourraient ajouter à ces
catégories…

 Les synonymes et antonymes

Avec votre enfant, les jeux de langage portant sur les synonymes (mots
qui ont la même signification) et les antonymes (mots qui s’opposent) sont très
intéressants.
Il existe de nombreux jeux sur les contraires et les synonymes dans le commerce
ou dans les ludothèques.

 L’utilisation du dictionnaire

Même s’ils sont moins utilisés qu’auparavant, les dictionnaires restent des
ouvrages très utiles pour développer le vocabulaire de nos enfants ou le nôtre
d’ailleurs. Les dictionnaires pour les enfants sont très bien réalisés et proposent
souvent de nombreuses informations et illustrations complémentaires. L’enfant
peut y trouver l’orthographe des mots, leur définition mais aussi leur étymologie
dont nous allons parler.

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 La répétition

Comme pour tous les apprentissages, la répétition est indispensable. Afin


que votre enfant mémorise des nouveaux mots, il est nécessaire de les lui
rappeler régulièrement. Demandez-lui s’il se souvient de tel ou tel mot.

3. Activités varié pour enrichir le lexique des enfants

Enfin pour terminer, un autre bon moyen d’acquérir du vocabulaire est


d’organiser des activités extérieures variées. Il peut s’agir de sorties de plein air
pour découvrir la faune et la flore, les paysages etc. Mais aussi de sorties
culturelles (musée, concerts, théâtre, cinéma…). Chaque nouvelle expérience
ouvre un univers lexical d’autant plus facilement mémorisable qu’il est
contextualisé. Or on sait que la mémoire fonctionne aussi avec les émotions.
Ainsi, après une visite à un lieu intéressant, on a plus de chance de retenir les
termes techniques que si on les avait simplement lus dans un livre.

L’ENSEIGNEMENT DU VOCABULAIRE À L’ÉCOLE

Par ailleurs, le vocabulaire est une discipline scolaire travaillée dès la


maternelle. Les objectifs didactiques de cet enseignement reposent sur une
meilleure compréhension de la langue et de son fonctionnement. Il comprend les
familles de mots avec leurs dérivés, les préfixes, suffixes, synonymes et
antonymes etc. L’enfant s’exerce à construire et déconstruire les mots pour
développer ses capacités métacognitives.

À l’école les enfants sont invités tous les jours à s’exprimer à l’oral et à
l’écrit dans toutes les matières. Ils apprendront les mots qui désignent les
différentes parties de l’armure d’un chevalier. Ils écriront une phrase pour
résumer une expérience sur l’eau en employant les termes adéquats
(ruissellement, évapotranspiration…). L’enseignement proprement dit du
vocabulaire ne réclame pas de connaître des mots, mais plutôt leur origine et
leur fonctionnement. Comme savoir que le préfixe « dé » indique le contraire du
radical (défaire, décoller, déconnecter…). Ou encore que « jardinage » fait partie
de la même famille que « jardin ». Au final, « l’enjeu de l’enseignement du
lexique à l’école est de permettre la réussite de tous les élèves.

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L’objectif du lexique dans l’enseignement d’une langue

Ainsi, nous allons présenter les objectifs suivants de l’enseignement du


lexique : un premier est de développer la maîtrise de l’environnement social et
professionnel. Un perfectionnement linguistique, dans ce contexte, que permettra
mettre des mots sur des situations différentes.

Le lexique aura donc l’objectif de permettre aux apprenants de signifier


son environnement, c’est-à-dire le nommer, le décrire dans ses dimensions
spatiales, fonctionnelles, le raconter, l’évaluer et la raisonner dessus. Le
vocabulaire de la description, du récit, de l’argumentation prennent alors une
valeur essentielle.

Les avantages d’une grande richesse de vocabulaire sont nombreux :

 Communiquer avec les autres : plus un enfant connaît de mots de


vocabulaire, plus il sera à l’aise pour communiquer, s’exprimer et
comprendre les autres. Il sera plus à même d’appréhender le monde qui
l’entoure.
 A l’école, un vocabulaire riche permet aux enfants de comprendre les
informations orales et consignes données par leur enseignant(e).
 Exprimer ses émotions : Pour un enfant, mettre des mots sur ses
émotions lui permet de les exprimer et donc de mieux les gérer.
 Comprendre ce qu’on lit : Cela semble évident, pour comprendre les
textes lus, il faut en comprendre le vocabulaire. Les deux sont
étroitement liés. Un vocabulaire riche permet de comprendre les textes
lus, les consignes, mais également les leçons et ainsi les retenir plus
efficacement.
 Mieux mémoriser : Une chose à laquelle on ne pense pas quand on
parle du vocabulaire, c’est son impact sur la mémorisation. Eh oui,
développer le vocabulaire améliore la mémorisation !

Comme l’explique Alain Bentolila, le manque du vocabulaire entraîne des


difficultés d’expression et de compréhension qui peuvent pousser les enfants,
mais également les adultes, à recourir à des actes violents.

8
CONCLUSION

Le développement du langage est un processus très lent qui prend sa


source dans les premières communications et s’élabore progressivement : vers 2
ans l’enfant peut exprimer ses désirs à l’aide de la parole mais il devra attendre
la fin de l’adolescence pour pouvoir construire un texte argumentatif.

D’une manière plus précise et courte, le terme vocabulaire est défini


comme « ensemble des mots d’une langue, d’une science, etc. : vocabulaire
spécifique ou technique » (Larousse, 2013). Le vocabulaire est très important
pour l‘enfant. Pour son bien être psychologique, pour sa réussite scolaire, je
dirais même pour la réussite de sa vie.

Le lexique aura donc l’objectif de permettre aux apprenants de signifier


son environnement, c’est-à-dire le nommer, le décrire dans ses dimensions
spatiales, fonctionnelles, le raconter, l’évaluer et la raisonner dessus. Le
vocabulaire de la description, du récit, de l’argumentation prennent alors une
valeur essentielle.

Selon Alain Lieury, Dans les années 90, “Le vocabulaire est l’un des
meilleurs prédicteurs de la réussite scolaire” (Lieury, 1991 ; Anderson &
Freebody, 1979 ; Déro & Fenouillet, 2014). A l’inverse, le manque de vocabulaire
a des conséquences néfastes sur différents aspects de la vie des individus.
Difficultés scolaires, professionnelles, mais également psychologiques. Le
linguiste Alain Bentolila explique dans cet article que le manque de vocabulaire
peut également conduire à des actes de violence.

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