COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE

T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

DEVELOPPEMENT DU LANGAGE CHEZ L’ENFANT

ELODIE VERDOT
FORMATRICE FACILITATRICE
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

Table des matières

I. Le langage et ses fonctions ....................................................................... 1
a. Définition du langage .......................................................................... 1
b. Ces différentes fonctions.................................................................... 1
II. Les différentes étapes de l’évolution de la communication ............ 2
c. La communication verbale chez l’enfant ......................................... 2
d. Communication non verbale .............................................................. 3
III. Le retard d’acquisition du langage ....................................................... 4
a. Les facteurs pouvant perturber l’acquisition du langage ............. 4
b. Les troubles ou spécificités pouvant perturber la communication
6
IV. Accompagner le développement du langage ...................................... 7
a. 13 conseils pour une approche professionnelle adaptée ............. 7
b. Des outils à portée de main ............................................................... 9
Ressource supplémentaire .............................................................................. 9
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

I. Le langage et ses fonctions

a. Définition du langage
Le langage est un système complexe de communication utilisé par les
êtres humains pour exprimer des idées, des pensées, des émotions et des
informations. Il englobe l'utilisation de signes, de symboles, de mots, de
phrases et de règles grammaticales dans le but de permettre la compréhension
mutuelle entre les individus. Le langage peut prendre diverses formes, par
exemple le langage parlé, écrit, gestuel et même visuel, et il est fondamental
pour la communication, l'apprentissage et la transmission de la culture.

b. Ces différentes fonctions

 Fonction instrumentale : Le langage, agissant comme un instrument, est
utilisé pour satisfaire des besoins spécifiques, comme exprimer le désir de
retrouver un objet cher, par exemple, en disant « Je veux mon doudou ».

 Fonction régulatrice : Le langage joue un rôle de régulation en permettant

de guider le comportement des autres, comme lorsqu'on demande à
quelqu'un de rendre un jouet en disant « Rends-moi mon jouet ».

 Fonction interactive : Le langage facilite l'interaction sociale en permettant

des échanges verbaux qui vont au-delà de la simple transmission
d'informations, comme répondre à des salutations ou exprimer de la
gratitude en disant « merci » en échange de quelque chose reçu.

 Fonction personnelle : Le langage sert à l'expression individuelle,

permettant à chacun de partager ses opinions, ses sentiments et ses
émotions de manière personnelle et unique.

 Fonction informative : Le langage, dans sa fonction informative, est un

moyen de transmettre des informations à autrui, permettant ainsi de
partager des connaissances, des faits ou des détails pertinents avec
d'autres personnes.

1
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

II. Les différentes étapes de l’évolution de la

communication
L'évolution du langage oral peut être divisée en deux phases clés :
la période prélinguistique et la période linguistique proprement dite.
Bien que leur succession suive une régularité notable, il est important de noter
que les limites intermédiaires de ces périodes sont quelque peu arbitraires.1

c. La communication verbale chez l’enfant

Phase prélinguistique 0-12 mois2
Les pleurs, les gazouillis et les babillages constituent les premières
formes de communication.
Plus précisément : Réponds à la voix par l’immobilisation. Vocalise en
réponse. Tourne la tête immédiatement pour regarder la personne qui parle.
Vocalise en manipulant ses jouets. Utilise des émissions vocales pour attirer
l’attention. Vocalise plusieurs syllabes bien définies (pa, do, mé…). Dit un mot
de deux syllabes (« papa », « dodo »…).
Votre posture : Identifier les différents types de pleurs et comprendre les
premières manifestations de communication verbale.

Phase linguistique 12-24 mois

Acquisition des premiers mots et début de la compréhension du langage.
Plus précisément : Dit cinq mots. Identifie (montre ou donne) des objets ou
des images. Dit « non ». Fait des phrases de deux mots (un nom et un verbe,
deux noms). Peut écouter une courte histoire (5 minutes).
Votre posture : Observer et soutenir le développement du vocabulaire
initial.
Phase linguistique 2-3 ans
Expansion du vocabulaire, début des phrases simples.
Plus précisément : Fait des phrases de trois mots. Utilise son prénom quand
il parle de lui. Dit « je ». Utilise des articles (« la », « une »…), des pronoms («
tu », « il », « elle »…). Comprend des prépositions telles que « dans », « sur »,
« dessous », derrière ». Raconte ce qui lui est arrivé en termes simples. Dit cent
mots reconnaissables. Pose des questions : « Quoi ? Où ? Pourquoi ? Qui ? »
Votre posture : Encourager l'utilisation de mots pour exprimer des besoins
et des émotions.

https://www.fondation-enfance.org/wp-
1

content/uploads/2016/10/inpes_evolution_langage_enfant.pdf
2
https://pedagogie-nord.ac-lille.fr/docuweb/debuter-en-
maternelle/docs/2connaitre/2-3-tableau-etapes-langage-dvpt-INPES.pdf

2
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

Phase linguistique 3-4 ans

Parle par phrases complètes. Articule clairement sans substitution de
sons. Récite la suite des premiers chiffres.
Votre posture : Stimuler le développement des compétences
grammaticales et narratives.
Phase linguistique 4-5 ans
Raconte des histoires connues. Répond au téléphone. Répète des
phrases complexes. Cite une émission TV. Dénombre et compte.
Votre posture : Stimuler le développement des compétences
grammaticales et narratives.
Phase Linguistique 5-6 ans
Formation de phrases complètes, acquisition de la grammaire de base.
Récite par cœur les lettres de l’alphabet. Recopie sept lettres. Lit trois
panneaux (publicité). Lit son prénom. Compte jusqu’à 10-15.3
Votre posture : Stimuler le développement des compétences
grammaticales et narratives.

d. Communication non verbale

Communication Corporelle (0-12 mois) :
Les expressions faciales, les gestes, les pleurs et le contact visuel sont
essentiels.
Votre posture : Comprendre comment les nourrissons utilisent leur corps
pour communiquer.
Langage Corporel (12-24 mois) :
Utilisation de gestes expressifs, tentatives de communication non
verbale intentionnelle. Notamment le pointage des objets.
Votre posture : Reconnaître l'importance des gestes dans la
communication.
Expressivité Émotionnelle (2-3 ans) :
Développement des compétences d'expression émotionnelle par le
langage corporel.
Votre posture : Favoriser la compréhension et l'expression des émotions
par le langage corporel.
Communication Sociale (4-6 ans) :
Adaptation du ton de voix selon la situation.
Votre posture : Encourager les compétences sociales telles que le partage,
l'écoute active.

3
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/02_plaquette_inpes.pdf

3
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

III.Le retard d’acquisition du langage

Le retard dans l'acquisition du langage chez les enfants se réfère à un

décalage significatif par rapport aux repères développementaux typiques pour
l'acquisition du langage. Il peut se manifester par un vocabulaire limité, des
difficultés à former des phrases ou une compréhension moins avancée du
langage par rapport aux pairs du même âge.
Ce retard peut être influencé par divers facteurs, y compris des aspects
génétiques, environnementaux, ou des problèmes de santé, soulignant
l'importance d'une identification précoce et d'une intervention adaptée pour
favoriser un développement linguistique optimal.

a. Les facteurs pouvant perturber l’acquisition du langage

La tétine : L'utilisation prolongée de la tétine peut perturber le

développement du langage, car elle limite les mouvements nécessaires à la
formation des sons, entrave la pratique de la parole et peut conduire à des
habitudes de succion qui interfèrent avec l'élocution.

Les écrans
: Une exposition excessive aux écrans, notamment
chez les jeunes enfants, peut perturber le développement du langage en
limitant les interactions sociales et en remplaçant les expériences linguistiques
riches et réelles par des contenus passifs.

Parler en langage « bébé » : Utiliser constamment un

langage simplifié ou infantilisé peut entraver le développement linguistique,
car il limite l'exposition à un vocabulaire riche et complexe, essentiel à
l'acquisition de compétences linguistiques avancées chez les enfants.

Manque de communication et de stimulation : Un

environnement pauvre en interactions verbales, en jeux de langage et en
stimulations linguistiques peut perturber le développement du langage en
privant l'enfant d'opportunités cruciales pour l'acquisition de compétences
linguistiques.

4
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

Traumatisme ou négligence : Les expériences traumatiques

ou le manque de soins et d'attention peuvent perturber le développement du
langage en affectant négativement la confiance en soi, la sécurité émotionnelle
et les compétences sociales nécessaires à la communication verbale.

Exposition à des modéles linguistiques inadéquats :

Être constamment exposé à un langage incorrect, vulgaire ou inadapté peut
perturber le développement du langage en induisant des erreurs linguistiques
et en influençant négativement la qualité de l'expression verbale de l'enfant.

5
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

b. Les troubles ou spécificités pouvant perturber la

communication
Trouble ou Définition Perturbation
spécificité
Bégaiement Le bégaiement est un trouble de Il peut affecter la fluidité de la
la fluence du langage caractérisé communication verbale.
par des interruptions
involontaires dans le débit
verbal, souvent accompagné de
répétitions de sons ou de mots.

Zozotement Le zozotement est une Cela peut affecter la clarté du

altération de la prononciation langage.
caractérisée par une émission
de la parole avec un son de "z"
pour les consonnes s et c.

Dysphasie La dysphasie est un trouble du Cela peut se manifester par des

langage qui entrave le difficultés à comprendre et à
développement normal des utiliser le langage de manière
compétences linguistiques chez appropriée pour l'âge.
les enfants.

Aphasie L'aphasie est un trouble du Cela peut affecter la capacité

langage résultant généralement d'une personne à comprendre,
d'une lésion cérébrale. produire ou utiliser le langage de
manière cohérente.

Trouble du L'autisme est un trouble neuro- Les troubles du langage peuvent

développemental caractérisé être un signe de détection
spectre par des déficits dans la précoce de l’autisme.
autistique communication sociale, la
présence de comportements
répétitifs et des intérêts
restreints.

Déficit auditif Un déficit auditif ou phonatoire, Limite des capacités à percevoir

qu'il soit partiel ou total, peut et à comprendre les sons de leur
ou phonatoire affecter le développement du environnement ou à produire un
langage chez les enfants son.

Enfant Un enfant allophone est un L'apprentissage du langage peut

enfant dont la langue être influencé par cette
allophone maternelle diffère de la langue transition linguistique.
dominante dans
l'environnement dans lequel il
évolue.

6
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

Mutisme Suspension ou une disparition Absence de communication avec

brutale de la parole chez un les autres. Non compréhension
enfant qui l’avait acquise des besoins de l’enfant.
antérieurement. L’enfant sait
parler mais fait le choix de se
taire. Elle peut être constante ou
se manifester que dans certains
contextes (exemple : école)

IV. Accompagner le développement du langage

a. Les bienfaits du « mamané »
Le « mamané » est une forme de langage adaptée aux tout-petits,
caractérisée par des intonations exagérées, des phrases courtes et des mots
simples. Le but est de capter l'attention du bébé, de faciliter la compréhension
et de renforcer le lien affectif entre l'adulte et l'enfant.

Lorsqu'on parle « mamané » on utilise souvent un ton doux et

chaleureux, en répétant parfois les mêmes mots pour aider le bébé à assimiler
le langage. Cette approche facilite la communication et encourage le
développement du langage chez le nourrisson.

b. 13 conseils pour une approche professionnelle adaptée

1. Avoir plaisir à communiquer : Cultiver une atmosphère positive
autour de la communication encourage l'enfant à voir l'échange
verbal comme une expérience agréable et stimulante, favorisant
ainsi son engagement et sa motivation.

2. Laisser du temps et de la place pour que l’enfant

communique : Accorder à l'enfant le temps nécessaire pour
s'exprimer et créer un espace où il se sent libre de communiquer
à son rythme contribue à renforcer sa confiance en ses
compétences linguistiques.

3. Mettre les mots sur les actions et perceptions d’adulte :

Nommer les actions et les perceptions aide l'enfant à associer des
mots à ses expériences, enrichissant ainsi son vocabulaire et
stimulant son développement linguistique.

4. Comprendre et réagir à toutes tentatives de communication

: Être attentif et réagir positivement à toutes les tentatives de
communication de l'enfant, qu'elles soient verbales ou non

7
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

verbales, renforce son sentiment d'efficacité et encourage la

poursuite de ses efforts.

5. Profiter des temps clefs du quotidien : Les moments clés de la

vie quotidienne, tels que les repas ou le bain, offrent des occasions
idéales pour encourager l'échange verbal naturel et spontané.

6. Offrir des choix à l’enfant : Donner à l'enfant des options

encourage la prise de parole et le développement de compétences
de communication en lui permettant d'exprimer ses préférences
et ses besoins.

7. S’adresser de maniére individuelle à l’enfant : Parler

directement à l'enfant, en utilisant son nom et en adaptant le
langage à son niveau de compréhension, renforce la connexion et
favorise une communication plus efficace.

8. Commenter ses initiatives et valoriser l’enfant : Reconnaître et

commenter les actions positives de l'enfant renforce sa confiance
en lui et l'encourage à s'exprimer davantage.

9. Le langage s’enrichit dans chaque situation : Identifier les

opportunités d'apprentissage dans toutes les situations de la vie
quotidienne permet à l'enfant d'explorer et d'enrichir son langage
de manière continue.

10. Favoriser les groupes restreints : Encourager les interactions au

sein de groupes plus petits offre un environnement moins
intimidant, stimulant la participation active et la communication
au sein du groupe.

11. Limiter la tétine : Limiter l'utilisation de la tétine encourage

l'enfant à utiliser davantage ses compétences orales, favorisant
ainsi le développement du langage et de la parole.

12. Chasser les écrans : Réduire l'exposition aux écrans permet de

privilégier des interactions sociales réelles, essentielles pour le
développement du langage chez l'enfant.

13. Encourager le parent à parler dans sa langue maternelle :

Soutenir l'utilisation de la langue maternelle par les parents
renforce le lien culturel et linguistique, offrant à l'enfant un
environnement riche et diversifié pour son développement
langagier.

8
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice
COMPETENCES COMMUNES TRANSVERSALE
T3 : Etablir une relation privilégiée et sécurisante avec l’enfant

c. Des outils à portée de main

La lecture
Lire des livres enrichit le langage en exposant les enfants à une diversité
de mots, de structures grammaticales et de concepts. Cette immersion dans le
langage favorise le développement du vocabulaire et renforce la
compréhension syntaxique. De plus, la lecture régulière stimule les
compétences cognitives, contribuant ainsi à une communication plus fluide et
à une maîtrise plus approfondie du langage.

Le chant, les comptines et les jeux de doigts

Le chant, les comptines et les jeux de doigts stimulent le langage chez
les enfants en offrant une expérience ludique et interactive, favorisant ainsi le
développement du vocabulaire et de la prononciation. Ces activités
encouragent l'expression orale et la créativité, renforçant la confiance des
enfants dans leur capacité à communiquer. De plus, l'utilisation de rythmes et
de mélodies dans ces pratiques contribue à renforcer la mémoire linguistique,
facilitant ainsi l'acquisition de nouvelles compétences.

La CAA
La CAA (Communication Alternative et Amélioré) est une approche qui
vise à aider les individus ayant des difficultés de communication à s'exprimer,
souvent en utilisant des outils tels que des pictogrammes, le langage des
signes ou des dispositifs électroniques. Elle offre une alternative ou un
complément au langage verbal, favorisant ainsi la communication et
l'interaction sociale pour les personnes qui peuvent avoir des troubles du
langage, tels que ceux liés à des troubles du développement ou des lésions
cérébrales.

Ressource supplémentaire
Et pour en savoir plus un passage de l’émission la maison des maternelles : )
L'acquisition du langage de A à Z

Gazouillis, babillages, premières syllabes puis

premiers mots, nos enfants communiquent dès leur
plus jeune âge avant de savoir réellement parler.
Quelles sont les principales étapes du développement
du langage ? A partir de quand pouvons-nous parler
de retard de langage ? Comment accompagner notre
enfant dans cette acquisition ?

9
Elodie Verdot – Formatrice facilitatrice