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La langue se présente comme un système d’association et de coordination de signes ; ces signes sont
approximativement les mots qui ont une double facette puisqu’ils réalisent l’union d’un contenu
sémantique, un concept (on parle de signifié) et d’une image acoustique et visuelle (on parle de
signifiant). La langue se réalise dans des signes phonétiques par la parole, et dans des signes
graphiques par l’écriture qui, pour le français, est alphabétique.
Le langage
Si la langue est un objet social et culturel, le langage désigne une fonction humaine qui a une triple
dimension : psychologique, sociale et cognitive. Le langage est le produit d’une activité, spontanée
ou réfléchie selon le cas, d’un sujet s’exprimant au moyen d’une langue : cette activité s’appuie sur le
fonctionnement psychique, interne, rendu possible grâce à l’activité neuronale cérébrale. L’activité
langagière se distingue des produits langagiers qui en constituent les facettes audibles, visibles,
lisibles.
Le langage intérieur – quand on écoute, quand on lit, quand on réfléchit sur un texte, quand on
réfléchit sur quelque chose que l’on veut écrire – n’aboutit pas à une production, une énonciation.
Avec le « langage extériorisé », l’activité langagière a pour effet un produit que l’on peut recueillir et
que l’on appelle « discours » ou « texte », oral ou écrit, en général adressé à quelqu’un, plus
rarement adressé à soi.
« Les enfants apprennent à échanger, d’abord par l’intermédiaire de l’adulte, dans des situations qui
les concernent directement. »
Cette forme du langage oral est universellement pratiquée ; le langage alors produit est un langage
factuel, assez limité puisqu’une partie du sens, portée par la situation elle-même, échappe au
discours sans dommage pour la compréhension. On parle souvent de « connivence » pour qualifier
ce contexte par opposition à la distance qui caractérise le langage produit a posteriori si l’on veut
évoquer ce qui a été vécu, « hors situation ».
Rapporter la même scène suppose alors de camper le décor, de préciser les protagonistes, de
raconter ce qui s’est passé, voire de commenter. Le langage alors produit, appelé ici « langage
d’évocation », est précis et structuré.
Des sociolinguistes parlent d’« oral scriptural » pour nommer cette forme de l’oral qui est
précisément celle qui est requise par l’école, scolairement efficace ; la sagesse populaire avait depuis
longtemps repéré ce « parler comme un livre ».
Les enfants prennent conscience de la permanence des signes, parce que les textes lus demeurent
identiques de lecture en lecture, parce qu’il y a une exacte correspondance entre ce qui est dit et ce
qui est écrit.
Cette découverte de la nature de l’écrit conduit les élèves à prendre conscience qu’il y a un message,
un sens, dans tout écrit ; sur cet acquis, peuvent se déployer toutes les activités liées à la
compréhension.
Petit à petit, le très jeune enfant sort de cette expérience familière, souvent fondée sur la
connivence, pour construire un système d’échanges élargis.
Le langage apparaît rapidement comme un moyen d’entrer en relation et d’exercer un pouvoir sur
autrui. Les relations vécues avec les autres offrent à l’enfant des occasions de construire un
sentiment d’appartenance à un groupe porteur d’une culture commune
Dans sa dimension cognitive, le développement doit beaucoup au langage qui constitue un véritable
outil pour apprendre. Quand il offre à l’enfant la possibilité de nommer des objets et d’en définir les
caractéristiques dans une activité de catégorisation, il aide puissamment à la formation des concepts.
Quand il lui permet de dire ses représentations du monde, ses interprétations ou ses questions sur
des faits et des phénomènes rencontrés, il joue le rôle de révélateur de pensée et livre ainsi des
informations essentielles à celui qui l’accompagne dans la situation d’apprentissage. Le langage
donne forme à du « pensé » ; il permet l’action réfléchie dans une articulation entre agir, dire et
penser.
– une approche intégrée : le langage n’est pas alors l’objet sur lequel on travaille.
– des moments structurés où des objectifs ciblés sont travaillés pour eux-mêmes ; on vise
alors un apprentissage nouveau, un entraînement, parfois une aide explicite pour surmonter des
difficultés.
C’est le langage qui aide à mettre en perspective les expériences vécues. Les enjeux cognitifs des
situations scolaires ne sont pas décodés spontanément ; c’est la médiation verbale qui conduit à leur
compréhension. La compréhension des enjeux cognitifs de l’action, la régulation de l’activité
mobilisent naturellement l’utilisation réflexive du langage.
Dans les jeux, l’oral est présent pour énoncer les règles, débattre de comportements contestés,
réguler l’avancée du jeu, distribuer les tours…
2/ S’approprier le langage
Echanger, s’exprimer
Communiquer oralement à l’école
L’acquisition du langage oral stimulée par une pédagogie adaptée à l’école maternelle est envisagée
par les programmes de 2008 sous trois entrées qui constituent trois grands objectifs :
– la compréhension,
– la maîtrise progressive des composants clés de la langue que sont le lexique et la syntaxe.
L’enseignant veille toujours à ce que les élèves ne parlent pas pour parler ; il ménage des pauses
pour que chacun réfléchisse.
Pour rendre l’élève plus performant dans l’échange langagier, l’enseignant introduit, de manière
progressive, de nouvelles exigences dans le prolongement des situations évoquées précédemment. Il
sera plus rigoureux ou plus strict sur :
– le choix des thèmes d’échanges qui seront plus éloignés de l’univers de référence et plus
«scolaires».
– l’obligation de rester dans le sujet de l’échange ; dans une classe de grands, on peut
nommer un ou deux observateurs (parmi les « très bavards » qui seront ainsi soumis à un travail de
silence) qui interviendront dès qu’il y a débordement.
– le contenu des prises de parole. Il veille à faire respecter quelques règles : on ne répète pas
ce qu’un autre a dit (la répétition, qui signifie souvent que l’idée est intéressante pour l’enfant, est
une manière de participer qui doit être dépassée progressivement) ; on place son propos par rapport
aux autres en enrichissant, en réagissant (« Je suis d’accord avec... parce que… » ; « Moi je pense que
non parce que… ».
– l’audibilité, qui suppose une maîtrise du débit et de l’articulation, donc de son impatience à
dire ou de sa timidité.
L’enseignant adopte des attitudes favorables pour s’adapter à la diversité des besoins :
– avoir une activité conjointe : les actions sont entreprises conjointement par l’enfant et
l’adulte,
– produire une attention conjointe,
– garantir les échanges : le maître encourage la prise de parole par un regard bienveillant,
– avoir un langage propre,
– établir une médiation du personnel vers le collectif,
– gérer rigoureusement les échanges collectifs.
Deux formes fréquentes de textes méritent une attention particulière parce qu’elles constituent des
formes d’évocation, au sens où le langage est totalement « hors situation », sans être pour autant
des récits : le compte rendu (cf. p 54 à 58, section « Un parcours progressif et continu »).
- Le compte rendu suppose une organisation rigoureuse du temps et une recherche
d’objectivité dans les faits rapportés, dans les liaisons chronologiques et causales.
- l’explication dans les domaines scientifiques et technologiques à effacer toute référence de
contextualisation ; il y a des raisons qui expliquent les faits ou les phénomènes. Les élèves
parviennent à produire des textes de cette nature quand ils ont été mis en situation de recherche,
d’échange, d’essai, de vérification, c’est-à-dire quand un travail de fond a nourri leur pensée.
Apprendre à comprendre
Les premiers signes de compréhension apparaissent dès les premiers mois de vie quand le bébé
communique avec son entourage. Les habiletés de compréhension se développent très tôt, avant
même que l’enfant soit capable de s’exprimer par la parole. Le décalage est important entre les
niveaux de compétences en compréhension et en production ; il persiste au cours du
développement, la compréhension précédant et excédant l’expression.
De nombreux travaux récents mettent l’accent sur la relation étroite qu’entretiennent les habiletés
de compréhension à l’oral et les habiletés de traitement du langage écrit. La connaissance du
vocabulaire, la maîtrise morphosyntaxique, les capacités de traitement de l’organisation textuelle,
l’élaboration d’inférences mobilisées lors de la compréhension à l’oral joueront un rôle fondamental
dans la compréhension des élèves en lecture dès le cycle 2.
Un travail explicite sur la compréhension est d’autant plus nécessaire dès l’école maternelle que
cette activité langagière est invisible pour un enfant. Il ne suffit pas d’écouter pour comprendre, il
faut développer une activité intérieure, cognitive dite d’intégration sémantique des informations
données par le texte ou le message, qui aboutit à une représentation mentale ; les informations sont
à relier à des connaissances antérieures et, souvent avec les textes littéraires, elles sont lacunaires de
telle manière que l’implicite doit être perçu et interrogé.
L’attitude du maître
Il faut que l’enseignant sache susciter l’intérêt pour favoriser la mémorisation et capter l’attention,
arriver à maintenir l’intérêt de l’enfant tout au long de l’exercice.
Il fait du lexique un objectif d’apprentissage permanent :
– il explique pendant la mise en contexte le vocabulaire qui sera utile pour la lecture des
textes,
– il profite des différentes activités pour relever le lexique nouveau,
– il travaille le lexique qui permet d’exprimer les pensées humaines afin de favoriser la
compréhension fine de l’identité des personnages, sur laquelle repose souvent l’implicite d’un récit,
– il aide les élèves à attribuer du sens à un mot inconnu en prenant appui sur le contexte et
leurs connaissances.
Des activités plus ou moins ludiques aident à mettre les textes en mémoire, après avoir donné
plusieurs lectures :
– le maître lit un extrait de texte et les élèves doivent l’attribuer au livre dont il est issu, voire
situer ce passage dans le livre,
– dans un résumé mêlant deux ou trois histoires, les élèves doivent détecter les histoires-
sources, corriger pour proposer au mois un résumé correct,
– on joue aux devinettes à partir du portrait d’un personnage, de la description d’un lieu, etc.
L’objectif est de retrouver le livre (devinettes proposées par le maître ou des élèves),
– l’enseignant isole un événement, une action qu’il nomme ou en montrant une illustration,
– les grands peuvent être invités à faire des présentations de livres aux moyens.
L’équipe pédagogique s’entend pour construire dans la durée un parcours de textes et organise la
conservation de traces pour les enfants (carnet, cahier ou classeur individuel), ce qui n’exclut pas
l’utilisation d’un classeur pour la classe.
En fin d’année, on peut envisager un diaporama qui sera présenté par les enfants aux parents, aux
élèves d’une autre classe.
Pour faciliter repérage et mémorisation du parcours personnel de lecture, on a souvent recours au «
cahier de littérature » dont la présentation varie selon la section :
– tant que les enfants ne sont pas capables d’écrire, la photocopie de la couverture, réduite,
peut être nécessaire ;
– en section de moyens, le titre de l’ouvrage, le nom de l’auteur et de l’éditeur peuvent être
photocopiés et illustrés par les enfants ; un court texte produit en dictée à l’adulte peut être ajouté ;
– en section de grands : les enfants peuvent eux-mêmes écrire le titre de l’album, et
l’illustrer, voire copier un court texte.
Le lexique est un ensemble organisé : un mot n’est jamais isolé, il prend son sens par rapport à
d’autres mots avec lesquels il entretient des relations de sens (homonymes, synonymes, antonymes),
des relations hiérarchiques (termes génériques, termes spécifiques) et des relations morphologiques
(mots de la même famille). Les mises en réseaux et les activités de catégorisation selon ces différents
critères constituent une dimension fondamentale de l’apprentissage du lexique, dès l’école
maternelle. Aussi enseigner le lexique ne se limite-t-il pas à l’extension d’un capital de mots. Il est
tout aussi important d’apprendre d’emblée à se servir des mots et de connaître leurs possibilités
sémantiques. Les enfants découvrent qu’un même mot peut avoir plusieurs sens en fonction de son
contexte d’utilisation. Les registres de langue font partie, eux aussi, de l’usage des mots que l’on doit
apprendre dès l’école maternelle : savoir qu’il existe plusieurs manières de dire la même chose et les
mobiliser à bon escient selon les circonstances est un acquis fondamental à développer pour tous.
La parole de l’enseignant
Dans la perspective de l’acquisition du vocabulaire par les élèves, deux phases successives vont
guider l’expression de l’enseignant :
– la phase de découverte où le maître, à partir d’une situation qu’il a conçue va utiliser des
mots qu’il veut faire acquérir aux élèves.
– la seconde phase est celle de la stabilisation où les mots sont réutilisés par les enfants eux-
mêmes. Cela peut se faire dans le cadre d’une situation de jeu ou de projet mais aussi de petits
exercices où les enfants inventent des phrases où le mot est utilisé, cherchent le contraire, le
synonyme, étudient la forme…
À la fin d’un ensemble de séquences de vocabulaire, l’enseignant organise une activité où les mots
auront à être utilisés dans un contexte linguistique. Dans cette dernière phase, l’enseignant se fait
spectateur de la parole de l’enfant et se trouve en mesure d’évaluer les acquisitions de chacun.
L’apprentissage de la syntaxe
La connaissance des mots et les règles d’assemblage qui fondent la syntaxe de notre langue se
construisent de manière conjointe, lexique et syntaxe étant indissociables dans tout acte de parole.
Comme pour le lexique, ces compétences se développent dans le cadre de séances intégrées aux
activités de la classe ou de séances spécifiquement dédiées à la langue, en appui sur des objectifs
précis toujours définis par l’enseignant en amont de la séance.
Le travail sur la phrase prend une place importante à l’école maternelle. Il faut veiller à ce que le
schéma de la phrase de base soit intégré par tous les enfants en fin de grande section. Les enfants
seront régulièrement mis en situation fonctionnelle de produire des phrases simples, affirmatives ou
négatives et relevant des différents types de phrases (déclaratives, interrogatives, exclamatives,
impératives), puis progressivement des enchaînements de phrases et des phrases complexes.
[PAGE 163 : Se repérer dans le temps, se repérer dans l’espace : le rôle de l’image]
Annexe XII. Vocabulaire et syntaxe mobilisés dans les différents domaines d’activités
Agir et s’exprimer avec son corps
Dans le cours de la dictée à l’adulte, le maître répond aux questions des élèves qui sont autant
d’indicateurs de leur réflexion sur l’activité d’écriture. Il favorise ainsi des conduites
métalinguistiques.
Pour réguler la production, la lecture et la relecture du texte produit jouent un rôle important et
doivent être conduites par le maître à différents moments.
Chaque fois que l’adulte vient d’écrire une partie du texte, il le relit entièrement aux enfants. Ils
entendent le texte lu d’une seule traite et ainsi perçoivent mieux l’enchaînement des énoncés entre
eux, la cohérence du texte.
La relecture complète du début du texte est également nécessaire quand on travaille en épisodes sur
une production longue afin que les élèves se souviennent du texte déjà produit, et se réinscrivent
dans la suite logique ; cette relecture permet de valoriser une des caractéristiques de l’écrit : sa
permanence.
L’unité syllabique simple constituée d’une consonne et d’une voyelle est la plus fréquente, la plus
facilement isolable. Elle constitue la structure de base sur laquelle s’exerce la première sensibilité
phonologique de l’enfant. La conscience syllabique est alors liée à la capacité de repérer une syllabe
à l’intérieur d’un mot.
Les manipulations possibles sur les syllabes pour accroître l’habileté sont nombreuses :
– les inverser,
– en éliminer une ou deux : selon la position de la syllabe, c’est plus ou moins facile,
– en fusionner deux ou trois, et dire si on connaît le mot ainsi produit, s’il existe.
Conduire le même type de travail sur les phonèmes
La syllabe elle-même peut être divisée en unités plus petites : l’attaque et la rime. L’attaque est la
consonne ou le groupe de consonnes initial de la syllabe, la rime est constituée de l’ensemble des
phonèmes qui suivent.
Les activités de nature à aider les élèves ne peuvent être proposées dans un ordre indifférent :
– répéter,
– discriminer des sons proches,
– manipuler les unités sonores,
– trouver tout seul, en production, un mot où l’on entend une unité donnée,
– coder la place d’un son.
Dans ces productions, le maître prélève des informations sur le cheminement de chaque élève. À
titre de repères, quelques éléments peuvent être notés :
– avant la seconde moitié de la section des moyens, la plupart des enfants reproduisent
l’écriture manuscrite par des tracés en vagues… ; d’autres tracent des signes sociaux,
– en fin de section des moyens et en section de grands, pour encoder l’oral, certains utilisent
des signes sociaux sans valeur sonore ; d’autres s’appuient sur l’écoute de l’oral et cherchent à coder
les répétitions, les régularités, les sons vocaliques repérés (ex : AI pour AMI, OOA pour CHOCOLAT…).
D’autres encore s’appuient sur la longueur du mot et sur le nombre de syllabes dénombrés (ex : KOA
pour chocolat). Ils utilisent la valeur sonore des signes (exemple : CADO pour cadeau) avant d’utiliser
au cours préparatoire les bons graphèmes pour encoder les phonèmes.
Ces productions permettent des évaluations diagnostiques fines des acquis des enfants.
Le rôle de l’enseignant
L’attitude du maître est déterminante. Un climat de confiance doit s’être installé préalablement.
Pour que les élèves s’investissent, la conviction du maître doit s’afficher : « Tu écris comme tu sais,
avec ce que tu connais. »
Le développement moteur
La connaissance du processus du développement moteur est indispensable pour le maître qui doit
conduire au mieux cet apprentissage, en tenant compte à la fois des particularités de l’objet « langue
écrite » et du développement du jeune élève. La précocité d’un tel enseignement n’est pas sans
risque pour l’élève aussi bien d’un point de vue développemental que motivationnel.
Le geste de l’écriture
Ce n’est certainement pas en complétant des tracés stéréotypés ou en repassant sur des lignes
tracées en pointillé sur des fiches préparées à cet effet que cet apprentissage se construit. Il
s’élabore en prenant appui sur une gestualité maîtrisée au cours d’activités complémentaires et se
précise en grande section grâce à l’installation d’habitudes. Apprendre à écrire, c’est apprendre un
geste contrôlé visuellement sur un espace maîtrisé.
L’écriture nécessite des apprentissages rigoureux et systématiques, qui supposent une motivation.
On apprend à écrire également lors de situations d’enseignement où l’improvisation n’a pas sa place.
Quelques définitions
On appelle :
- langue maternelle la langue dans laquelle l’enfant baigne avant la naissance et qu’il
acquiert dès le berceau par interaction avec sa famille, sa mère en particulier. C’est la « langue de la
maison » ; on parle aussi de « langue d’origine »,
- langue étrangère une langue non maternelle, acquise de manière décalée dans le temps
par rapport à la langue maternelle et hors de son aire d’usage ; aujourd’hui, l’école élémentaire
enseigne une première langue étrangère,
- langue de scolarisation une langue apprise à l’école et qui sert de manière prépondérante
voire exclusive dans le système éducatif fréquenté.
La dyslexie
L’explication du dysfonctionnement cognitif constitutif de la dyslexie, admise par le plus grand
nombre de spécialistes, reste la théorie phonologique : l’enfant a de très grandes difficultés pour
traiter les sons de la langue, ne parvient pas à les identifier et à les manipuler de manière
intentionnelle, qu’il s’agisse de syllabes ou de phonèmes. Il a beaucoup de difficultés à automatiser la
stratégie alphabétique constitutive de la voie de lecture dite d’assemblage (ou de déchiffrage). Une
autre théorie met en évidence le dysfonctionnement visuel et perceptif : l’enfant a de grandes
difficultés à appréhender les mots dans leur totalité, à en fixer l’image orthographique (image à la
fois globale et précise) ; ce sont alors les aspects perceptifs de la lecture qui sont affectés, et donc la
voie dite d’adressage, ou de reconnaissance immédiate du mot.
Le diagnostic de dyslexie ne peut être posé avant un certain temps d’apprentissage de la lecture (18
mois, admet-on le plus souvent). Cependant, tous les spécialistes insistent aujourd’hui sur
l’importance d’un repérage précoce de signes, dont on sait qu’ils peuvent être associés à une
dyslexie. La grande section semble le moment particulièrement adapté à ce repérage, même si
l’attention doit être attirée antérieurement par des perturbations du langage oral qui en affectent ou
en altèrent l’intelligibilité ou la structuration, et par des problèmes de la compréhension.
En grande section, il semble important, que les enseignants ciblent leur observation sur les domaines
dans lesquels s’exprime le dysfonctionnement. Il convient d’être sensible à plusieurs signes d’alerte :
– de faibles capacités de conscience phonologique, qui se marquent dans des difficultés à
identifier les composantes phonologiques des unités linguistiques et à les manipuler correctement.
– l’existence de perturbations du langage oral dans la fluidité et la rapidité articulatoire,
– des perturbations de la mémoire verbale (difficultés à répéter des mots ou des chiffres, à
conserver une information verbale pendant la réalisation d’une autre tâche…),
– des difficultés à discriminer des formes dessinées,
– des difficultés à reconnaître et identifier des lettres.
La prise en charge des difficultés
Les activités proposées ainsi que l’organisation de la classe nécessitent :
– que les élèves aient intégré un fonctionnement de classe en ateliers,
– qu’ils aient bien compris les consignes.
Le cas échéant, le recours à un enseignant spécialisé ou au psychologue scolaire peut aider à mieux
définir les besoins et les modalités d’accompagnement pédagogique.
L’orthophonie dans les troubles spécifiques du développement du langage oral chez l’enfant de 3 à
6 ans
La prescription d’un bilan orthophonique chez les enfants entre 3 et 6 ans doit être envisagée
différemment chez les enfants les plus jeunes et les enfants les plus âgés de cette tranche d’âge.
Le bilan orthophonique précise le trouble du langage et sa gravité, en évaluant à la fois
l’aspect expressif (phonologie, vocabulaire, morphosyntaxe et récit), réceptif (perception et
compréhension) et pragmatique (emploi du langage dans les interactions sociales et familiales).
La prise en charge orthophonique vise des objectifs adaptés à l’âge et aux potentialités de
l’enfant, pour remédier aux différents aspects déficitaires du langage, améliorer la communication de
l’enfant et faciliter l’acquisition des apprentissages scolaires, en particulier du langage écrit.